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 Inconnus [PV Aeden]

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MessageSujet: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptySam 4 Sep 2010 - 15:40

[Changement de narrateur]

Le soleil s'est couché. Il fait nuit maintenant. Je suis debout. Nul part. Dans le néant. Depuis combien de temps? Aucune idée. Je me sens vide. Cela fait déjà quelques jours. Je ne sais pas ce que j'ai. Je suis triste sans raisons. Hebi et maintenant un ange. Je devrais être heureuse. Mais non. Pas moyen. Je crois que je me sens seule. Je ne me suis pas vraiment liée d'amtié avec des personnes. J'ai fait quelques rencontres, mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait une grande amitié. Hebi, c'est diffrent. Mais il faut dire que je ne lui ait pas beaucoup reparlé.
D'autres problèmes m'assiègent. Ma mère. Où est-elle? Que fait-elle? Se rapproche t-elle de moi? S'éloigne t-elle? Je n'en sais rien. Cela m'inquiète. Mais je préfère ne pas y penser. Mais j'y pense néanmoins. Je n'ai pas le choix. Je suis tout le temps seule. Seule avec mes pensées. Et je ne peux que les écouter. Tout le temps.
J'en ai marre. Je veux que cela cesse. Mais où? Quel endroit pourrait me permettre de me sentir mieux? Je devrais aller voir en ville. Dehors, dans les rues, il doit bien y avoir de l'animation. Cela m'aidera sûrement.

Je sors du néant. Je marche, en direction de la ville. Je marche doucement. Pendant bien vingt minutes. Et puis, j'arrive au village. Déception. C'était comme si l'obscur s'était emparé des rues et des habitations. Personne. Le silence total. J'avance. Toujours très lentement. J'appréhende chacun de mes pas. J'erre dans la ville déserte. J'ai l'impression d'être un fantôme. Un spectre. Une âme appartenant au passé. Un souvenir figé dans le temps. Tout est fermé. Les les magasins, les bars, les portes, les volets, le monde. Je suis coincée. Coincée entre le monde réel et mes pensées. Enfermée dans ma propre tête. Le monde avance sans moi. Ma prison falsifie ma vision. Tout n'est qu'illusion. Mon monde est figé. Je ne vois que ce que ma propre tête veut que je voie. Je suis peut-être folle. Je me sens comme dans un vieux film. Je vois en noir et blanc. Je suis une sorcière. Je viens étendre le malheur sur le village. Craignez-moi! simples mortels. Ou bien continuez de dormir. La fête est à son comble. Le monde est gris. Le monde est moche. Qui voudrais vivre dedans?

DISCOTHÈQUE

Mon regard s'attache à ce mot, lui même attaché sur un bâtiment délabré. Mon instinct me cri de ne pas y aller. J'ai confiance en mon instinct. Mais j'en ai marre. Ce soir, je n'ai pas envie qu'on me dicte ce que je dois faire. Je veux faire ce que je veux. Et si je dois faire une mauvaise rencontre, tant pis. Je veux faire ce que je veux. Je veux être insouciante. Et si le Diable en personne était à l'intérieur de cette discothèque et bien tant pis. J'ai envie de faire ce qu'il me chante. Rien ne m'en empêche. Je n'ai pas l'intention de danser. Mais je n'ai pas non plus l'intention de me faire bouffer par mes propres pensée.
J'avance doucement. Toujours. Je pousse la porte. L'intérieur n'est que monde coloré. Des tonnes de couleurs qui se mélangent. Spectacle magnifique. La musique est si forte qu'on ne s'entend plus penser. C'est la clé! Je sors de ma prison. Je referme la porte derrière moi.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptySam 4 Sep 2010 - 18:19

Soirée lumineuse envahie par la fureur et la mort. Sur un piédestal détruit par le besoin, inconstance et ennui, observation lente de l'infini. Nuit étoilé. Les astres, en mouvement constant, incorrigibles et fous, au beau milieu de ce lieu qui ne demande qu'à faire surface, un peu plus, un jour encore. Un lieu qui ne demande qu'à toucher terre, pour une fois. Regard appuyé sur notre indifférence. En haut, elles nous attendent, constantes, en mouvement perpétuel, prêtes et appuyées vers une fin détruite. En place, nous allons commencer. Le spectacle peut débuter, infini et varié de ponctuations multiples. Elle danse, elle, au milieu de cette place à la fois vide et pleine d'un monde invisible. Une population de spectres, de fantômes. C'était une belle soirée, vraiment. Aux lumières fines et dansantes, un univers presque mort et empli d'une beauté sculpturale. Empreinte aux bons sentiments et à la mort qui rôde, encore et toujours, dans un désespoir éternel. Je cherche, je trouve, je tue, j'assassine, fait disparaître, pas un mot, pas un soupçon, pas la moindre écorchure dans nos coeurs de glace. Poignardés par la malchance et le meurtre, envahi par la haine et le soupçon, notre monde est celui-là. Pour l'heure, marcher, un pas après l'autre, sans trébucher, nous ne sommes plus des enfants. Un pas après l'autre, sentir son contact entre mes bras fins, et ne plus penser à rien d'autre qu'à elle. J'ai marché jusqu'à la ville, démoniaque et cruel, volonté peut-être, de me nourrir. Dans une ruelle, j'en ai attrapé quelques uns, ivres, et j'ai dévorés leurs corps à l'abandon. Je n'ai rien laissé que des vêtements épars et déchirés. Mon coeur envahi par une sorte de stagnance sans idée. Pointer du doigt vers le ciel, on essaiera, un jour, tous les deux et rien que tous les deux. Manteau noir, il fait plutôt frais ce soir, je dois avouer. Dans mon corps brûlant comme un ciel d'été, pas la moindre éruption, comme d'habitude. Marcher, le rythme de nos pas conduisant nos idées à la manière de chats sauvages à l'affut. La moindre prise sur nos corps enlacés, éperdus dans le bonheur disparate. Courir dans cette nuit noire et déserte, en direction du plus infime signe de vie. Odeur de sang, envoûtante, dans nos veines brûlantes envahies par la nuit et la noirceur de nos corps endormis. Nous avons froid. Dans ce moment de débauche. Un besoin de luxure envahissant. Mais avec toi. Et seulement toi. Comme avant. T'étreindre encore une fois, ne toucher que toi et n'aimer que toi. Et ne toucher, que toi bien entendu.

Cheveux bruns perdus dans les draps blancs ou gris, enveloppée dans la chaleur de cet instant faste. Rechercher les mots justes à travers l'ignorance. De la musique, là. Il doit sans doute y avoir de l'alcool ici. De l'alcool fort. J'ai soif, très soif. Après la fringale le besoin de boire, boire et boire encore. Encore et encore, toucher ce qui nous fera le plus d'effet. Une vodka sans doute. J'ai toujours aimé la vodka moi. J'ai toujours aimé boire et boire encore jusqu'à en tomber saoul, le lendemain dans les jupes de quelque fille de joie m'ayant satisfait la veille au soir. En général, cette fille du soir est morte lorsque la porte de la chambre s'ouvre sur le passage d'une autre donzelle. Pénétrer dans la salle avec une sorte d'appréhension, mais cela m'est complètement égal. Chanter dans la douceur de l'air, fredonner ce qui nous a toujours apporté plus et encore plus. Une musique résonne dans l'air, une autre résonne dans ma tête. C'est une sorte de contrepoint, en fait. Ouvrir la porte sur une salle pleine de couleurs. Et comprendre, enfin. Que je n'aime pas ces endroits mais l'ambiance qui s'en dégage. Une grande salle où des humains se trémoussent, inconscients et hébétés, leurs visages d'albâtre grandissant encore dans la froideur de la nuit, pour toujours et à jamais. Encore un héros qui se meurt, détruit et déstabilisé par ce qui l'attend, pauvre enfant. Brisé et mort, dans cette nuit qui le tue à petits feux. Enfin une mort imminente et passive. Avancer entre les corps trémoussant, et observer. Ils sont accoudés au bar, pas la moindre place. Et merde. Ils dansent, serrés les uns contre les autres, de vrais animaux en chaleur. La parade amoureuse de l'humain ? La discothèque. Appuyé contre le mur dans le noir, attendre, un moment encore. C'est un instant découpé dans les braises flamboyantes et emplies de cette décadence idiote et morte. Encore une fois. Toucher le mur froid et sale. Tiens.

C'est qui celle là ?

Seule et prisonnière, elle observe la scène avec une sorte de curiosité. Pas bien dans son assiette celle-ci. T'es là, mais je ne te vois pas. Blonde, le visage fin au nez un peu relevé, cheveux longs et yeux sombres, atmosphère magique. Une sorcière. Rien qu'à l'odeur. Elle est comme moi, différente. Elle observe les danseurs sans avoir la moindre envie de les fréquenter. C'est encore une mort qui pointe dans notre direction. Démonstration. Je t'observe, mais reste accoudé au mur. Pas envie de faire un geste. Je n'ai pas d'alcool entre les mains, je suis malheureux. Ce soir, je veux oublier que je t'ai vue, plus belle que jamais. Mais ange. Et le coeur pris par quelqu'un que je tuerai, si je savais où il se trouvait. Je te veux, ma soeur, où es-tu ? Pourquoi ne dis-tu rien ?

Et toi, inconnue, pourquoi me regardes-tu ?
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MessageSujet: Re: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptyDim 5 Sep 2010 - 12:33

Monde coloré. Je me sens libre. J'ai rattrapé le temps. Je vois la vérité. Pas d'illusion. Je me tiens là. Appuyée contre le mur. Le regard dans le vide. Tout le monde rient, chantent, dansent... Et moi je suis seule. Musique assourdissante. Mais mes pensées sont toujours là. Cachées dans un coin. Elles attendent calmement le moment de refaire surface. Je ne me sens pas à l'aise. J'ai l'impression d'étouffer. Je relève les yeux vers ce triste décor. Les humains sont tous entassés les uns par dessus les autres. Ils dansent tous. Et quelle danse! Je ne pourrais jamais faire ça. C'est tellement ridicule. mais qu'est-ce que je fous là ? Dans un endroit bourré d'humain. ... Mais non. Une odeur.
Je ne me redresse pas. Je tourne juste la tête.
Il est là, une partie de son visage est cachée dans l'ombre, appuyé contre le mur, comme moi. Il ne semble pas non plus déterminé à rejoindre la piste de danse. Son odeur me parvient, plus forte que jamais. Un démon. Je pourrais le sentir à l'autre bout de la salle. Il me regarde. Qu'est-ce qu'il me veut?

Il est pas moche. Grand, brun. Sombre. Il me regarde bizarrement. Un regard pas très rassurant. Je n'ai pas peur. Il me rappelle seulement quelqu'un. Mais qui es-tu? Dans ses yeux il y a une lueur. Quelque chose d'indescriptible. Mais que je connais.
Son visage, aussi. Il y a quelque chose... L'ais-je déjà vu quelque part? Impossible. En même temps, son odeur me parle. Je l'ai déjà sentie. J'en suis persuadée.
Hebi! Mais bien sûr. Cela m'apparait. Clair comme de l'eau de roche. Ce type qui me regarde, c'est son frère. Ça ne peut être que ça. Et alors? Je fais quoi? Ses yeux disent qu'il n'a pas l'intention de bavarder. Et alors?
Je n'avais pas l'intention d'aller dans une discothèque. Et je n'ai pas peur. On me dicte ce que je dois faire depuis ma naissance... j'ai envie de jouer avec le feu maintenant.

Je me redresse. Je marche dans sa direction. Lentement. Très lentement. Il me voit arriver. Je sais que ça ne lui plait. Rien à faire. Je prends mon temps. Je ne suis pas pressée. J'arrive. Je me place devant lui je le regarde, droit dans les yeux. Silence. Je ne parle pas. Ça sert à rien. Je le regarde dans les yeux. Et lui regarde les miens. Son expression ne change pas. La mienne non plus. Échange silencieux. Je ne sais pas combien de temps ça dure. Je ne baisse pas les yeux. Je lâche simplement.

"Tu serais pas le frère d'Hebi?"


Pas de nom de famille. Il sait de qui je parle. J'en suis persuadée. Je ne l'ai pas lâché du regard. Son expression change. Touché.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptyJeu 9 Sep 2010 - 13:24

C'est ton regard qui parle, ta voix, tes gestes, tes envies, tes besoins. Comme arrachée, quelque part, d'une manière équivoque. Pour trouver ta lumière, jeune fille, observatrice, corruptrice, attentive. Ton regard balaye la salle avec une sorte de flegme et de dégoût. Je ne sais pas pourquoi tu es là. Tu ne veux pas danser, on dirait. Alors que viens-tu faire ici ? La même chose que moi, boire ? Ou as-tu d'autres attentes, d'autres besoins, d'autres envies ? Murée dans ton silence, enfermée dans ton mutisme, tu te contente de fixer et fixer encore, sans bouger, sans parler. Tu me fais penser à elle, même si je n'ai pas envie d'en parler. Je lui ai fait la promesse de ne pas toucher à un cheveux du dénommé Metsugo. J'imagine que si je devais le tuer, je serais renvoyé d'ici. Quoique, la tête du directeur m'avait paru bien plaisante, à bien des points de vue. Je ressens la blessure des évènements nous dominant, toi et moi. Une sorte de liaison que je ne saurais expliquer. Mais une liaison dangereuse. Une liaison sans retour, sans attentes particulières. Tu n'es pas jolie, pas laide, non plus. Tu es une jeune blonde colorée de brun sombre, aux yeux miroitant d'une intelligence et d'une sorte de détresse bien particulière. Je me sens déstabilisé par des yeux aussi calculateurs, plus, sans doute que les miens, qui ne sont destinés qu'à la traque. Et ici, il n'y a que de la chair alcoolisée. Cuite je dirais pas mais comme ça... Bref. Tes pas te conduisent à moi, lentement mais sûrement. L'un après l'autre, dans une démarche souple mais alerte, en mouvement. Que crains-tu ainsi en venant à moi ? Mort, solitude, existence détruite ? Pourquoi n'avances-tu pas avec calme et sollicitude ? Je vais pas te bouffer. Je suis rassasié, de toute façon. Tu es une jolie fille. Pourquoi es-tu seule ? Un regard troublé, latence invisible, de l'eau qui dort dans ses yeux clairs. Elle est belle, oui, c'est un fait indéniable. Elle est belle, et elle semble cependant ne pas s'en rendre compte. Je le vois qu'elle s'approche de moi, de ce regard empreint d'une curiosité qui me dépasse et m'intimide inconsciemment. Elle semble savoir ce qu'elle veut en venant me parler. De ses yeux clairs et sa bouche fine, arrivée à ma hauteur, mon corps, dans cette ombre dense, avancée perpétuelle. Je n'aime pas ça, pas ça du tout, et je sens la question venir avant même qu'elle sorte de ta bouche fine.

Mais je ne m'attendais à une question de ce type.

Pour la première fois depuis sans doute quelques centaines d'années, mon visage exprime alors autre chose que le mépris et l'absence totale d'émotion. La surprise. Je sens mes sourcils se hausser d'étonnement avant même que je puisse le contrôler. Quelle magie. Je sens la crainte dans mon regard, cette crainte d'avoir été percé à jour aussi facilement, aussi aisément. Je ne devrais pas m'en faire, après tout j'ai la même odeur et le même visage, presque, que ma jumelle. Alors pourquoi m'étonner ainsi devant sa question directe et osée ? Je la détaille d'un peu plus près, je la trouve bien trop proche et trop familière. Je ne sais pas qui elle est, et pourtant j'ai cette impression curieuse que je devrais le savoir, parce que c'est important. Un jeu dangereux, épilogué. J'entends le nom de ma soeur, Hebi, résonner dans ma tête, me faisant l'effet d'un coup de poing dans le diaphragme. Le souffle coupé, les yeux écarquillés devant cette enfant qui me regarde sans sourciller, un doute m'assaille. Est-ce que tout le monde connaît Hebi, ici ? Pourquoi est-ce que tout le monde la connaît ? Qu'a-t-elle fait ou ne pas fait ? Qui est-elle ici, l'élève Hebi Mokona, amie de tous ? Insensible conditionnement. Je veux te revoir, même si je viens de te quitter. Cependant, cette jeune femme attire on attention et ma curiosité, un fait rare chez quelqu'un comme moi. Est-elle quelqu'un de particulier ? L'a-t-elle été pour Hebi ? Qui est-elle, et que fait-elle ici, à me demander si je suis bien le frangin de ma soeur jumelle ? Je ne sais pas, je ne peux pas répondre. Tout ce que je peux à présent affirmer, c'est que jamais mon visage n'a exprimé une telle surprise à l'entente du prénom d'Hebi, ici, dans cette discothèque peuplée de camés et d'alcooliques. Il est tard, en même temps. La nuit est tombée depuis beaucoup de temps, combien, je n'en sais rien. J'ai envie de tout te dire, mais très rapidement mon regard reprend sa froideur habituelle, et cela me rassure. Elle est restée longtemps silencieuse face à moi, avant de poser la question fatidique. Cela a sans doute une signification, n'est-ce pas ? Recherche. De la faille, dans tes yeux, de ce qui te fera flancher. Comme une sorte de stagnance flagrante, les progrès en suspens. Je cherche à te déstabiliser, mais quelque chose me dit que je n'y arriverai pas, je ne suis pas assez fort, face à ton regard de femme. C'est une impression étrange que d'être là, et de t'observer, comme un félin en quête de quelconque proie. Avec une sorte de sourire intérieur, le mot "félin" me ramène au petit caracal de Russie abandonné aux mains douces de ma soeur et de son enfant impie. Je sais qu'elle ne devrait pas être enceinte. Si, mais pas de cet homme. Après avoir reçu le nom de ce vampire de la bouche de sa propre fille, je suis allé me renseigner à son sujet, sans que personne ne le sache. Professeur de français au sein de l'institut, c'est un homme d'une élégance certaine de par son besoin presque compulsif d'être propre sur lui, et sans doute d'une maniaquerie encore plus prononcée que la mienne. Marié autrefois avec une certaine Chelsea Clark, elle succomba à la suite de blessures mortelles, sans que personne ne sache de quelle manière. Sa fille, Izumi Metsugo, est une élève du pensionnat et n'est en vérité qu'une enfant adoptive. Apparemment ce cher professeur de français avait décidé de jeter son dévolu sur ma jeune soeur. A moins que ce ne soit le contraire qui se soit produit ? Je n'ai pas eu de détails, pas assez. Mais je sais que son dortoir est juste à côté du mien. Et que même dans un silence religieux, un démon est capable de tuer sans ameuter. Ma surprise laisse place à la haine, sans pour autant que je montre quoi que ce soit.

Je suis las, enfant, las de sentir ce chagrin peser contre ma poitrine, comme s'il me restait un coeur à la place du bout de charbon fumant et ardant. La voix perdue dans des cris, je me souviens, encore. Hebi et moi. C'était pas bien de faire ça, vraiment pas bien. C'était contre toute moralité, mais où était l'intérêt de ne faire que des choses permises ? Nous étions frères et soeurs, tous les deux, nés le même jour, à la même minute, sans doute. Nos yeux, aussi noirs l'un que l'autre. Mais tu était différente, tu as toujours été différente. Et entre nous, il y a toujours eu un lien bien plus fort que celui habituel liant deux jumeaux. Nous ne saurions l'expliquer. C'était plus puissant, plus fort. Un lien bien moins destructible, toujours présent, un lien qui nous condamnait à nous unir, de nos âmes et de nos corps, encore et encore, dans un amour fraternel et plus encore, ce jusqu'à la fin des temps. Je me voyais à travers ses yeux, elle se voyait à travers les miens. Nous partagions la même existence, et tout nous convenait parfaitement. C'est moi qui suis venu à elle, la toute première fois, le début même de notre relation. C'était un amour qui ne pouvait pas fonctionner autrement, et elle comme moi le savions. Il ne pouvait y avoir personne d'autre. Mais sans doute le fait qu'elle soit différente de nous tous a déchiré un filament de ce lien, jusqu'à le briser, momentanément. Mais j'ai le sentiment que je peux recoudre les morceaux. Tout recommencer, sans regret, sans la moindre crainte. Juste, recommencer, encore. Toi et moi, dans un amour éternel et prude. Une attirance que nous savions certaine, toi et moi. Et qui nous reliait indéniablement, elle et moi. Plus jamais d'autre. Juste Aeden et Hebi, unis pour le meilleur et pour le pire. Mais sans doute ais-je été stupide. Trop stupide. Je rumine cette pensée dans mon esprit, plein de haine et de colère contre moi-même, si bien que je ne m'entends pas répondre à la sorcière qui me fixe sans ciller, attendant la moindre petite parole émanant de ma bouche.

"Ma jumelle."


Ben ça alors. Une parole de plus, un rictus, la tête tournée vers la droite, je détourne mon regard du tien, et observe le bar. J'ai envie de vodka. Une saloperie d'envie de vodka. J'veux boire. Pour oublier le trouble qui règne en mon esprit, visible, sans doute, dans mes yeux. Tu vas le voir. Ce trouble. A l'intérieur de mon regard. Et je ne veux pas que tu le voies. Alors je ne te rends pas la politesse de te détailler sous toutes les coutures, comme tu le fais avec moi.

"Comment la connais-tu ?"


Je ne te demande pas comment tu sais que je suis son frère. C'est bien trop évident non ? Toi en revanche, j'aimerais savoir qui tu es. Mais pour le moment. Le sujet n'est pas fondé sur ta propre personne...

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MessageSujet: Re: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptySam 11 Sep 2010 - 16:18

Je lis l'étonnement sur son visage. Ses sourcils se lèvent. Et je le lis dans ses yeux. Ils s'agrandissent. Il semble surpris. Peut-être que cela ne lui arrive pas souvent. Sûrement. En tout cas, je n'ai pas peur. Je le regarde juste. Droit dans les yeux. Ses yeux. Magnifiques perles noires. Il a les mêmes qu'Hebi. Cela ne m'avait pas frappé avant. Mais là, c'était flagrant. Ses yeux étaient magnifiques. Je pourrais m'y perdre aisément. Ils exprime tellement de chose. Tout et rien à la fois. Il essaye de ne rien laisser passer. Mais dans ce court instant, il s'est trahi. Ses yeux semblent impénétrables, mais pourtant, j'ai l'impression de me fondre dedans. Comme si je pouvais tout lire. Sa surprise, sa haine, sa rancœur, sa colère....mais je ne sais pas à quoi cela est dû. Je sens juste cela. Mais sûrement est-ce assez. Tout cela ne me regarde pas. J'ai l'impression qu'Hebi n'es pas pour rien dans cette affaire, mais toujours est-il que ceci n'est pas mon affaire. Je n'aimerais pas qu'il lise aussi aisément ce que je ressens.

Son attitude a changé. Je viens juste de m'en rendre compte. Il n'y a plus aucune trace de surprise sur son visage. Il n'y a plus qu'une certaine froideur. Une froideur qu'il est habitué à présenter. Une froideur qu'il a gardé pendant longtemps sur son visage. Une froideur qui attire ma curiosité en même temps qu'elle me glace. J'aime le mystère que cette froideur recèle. J'aimerais le percer à jour. Je sens ma curiosité monter. C'est irrésistible.
D'un autre côté, je n'étais pas rassurée. Quelque chose dans ses yeux, m'inquiétait. Mais impossible de définir ce que c'était. Un petit quelque chose qui m'était mon instinct en alerte. J'avais certes décidé de prendre des risques ce soir en ignorant mon instinct, je lui accorde toujours ma confiance.
Et dans ses yeux noir, brillait une lueur que je ne savais pas identifier. Et cela non seulement m'inquiétait, mais aussi égaillait encore plus ma curiosité. Ce garçon était bien plus mystérieux pour moi qu'il ne pouvait le croire. Je n'arrive pas à me défaire de son regard. Ses yeux transperce les miens. J'ai l'impression qu'il essaye de lire en moi. Mais je tient. Et je lui rend ce même regard. Il ne m'aura pas comme ça. Je suis sûre qu'il a déjà remarqué beaucoup de chose sur moi. Je n'attend qu'une réponse. Une confirmation, en fait. Je suis sûre de moi. Il n'y a aucun doute possible.

"Ma jumelle."

Il tourne la tête vers la droite après un rictus des plus énigmatique. Ils étaient jumeaux. Ça ne m'étonne pas le moins du monde. Mais, à la vue de son rictus, j'eus l'impression que ce n'était pas le fin mot de l'histoire. Je suis son regard à droite, en direction du bar. J'ai déjà bu de l'alcool, bien sûr. Avant d'arriver ici, je m'arrêtais souvent dans les bars, et je buvais. Histoire d'oublier. Mais j'ai préféré arrêté cette solution. Peut-être buvait-il à cette même fin? Oublier. Comment savoir, il a fuit mon regard en tournant la tête. Pourquoi? Des choses que je ne dois pas voir? Cela me confirme juste le fait que dans ce rictus, il y avait beaucoup de chose que tu ne voulais pas me laisser voir. Que cache-tu? Pourquoi ne me regarde-tu pas dans les yeux? Tout ce que je ne voulais pas savoir il y a quelques temps s'était envolé. Ma curiosité s'était emparé de moi. Je veux savoir quel est le problème. J'ai l'impression que tout ce qui touche Hebi me concerne également. C'est une idée tellement ridicule. Et pourtant c'est ce que je pense. Mais je ne comprend pas... Voilà le problème. Mais je ne me fais pas de soucis. Je finirais par savoir. Quoi qu'il arrive....

"Comment la connais-tu ?"

Évidemment. J'aurais dû m'attendre au retour du bâton. Comment j'avais connu Hebi? Comment Expliquer cette rencontre? Rencontre pas forcement très amicale. Rencontre qui avait aboutit à la mort de sa mère... de leur mère. Avait-il vu ce léger doute, qui est apparut dans mes yeux? Ne serait-ce qu'une fraction de seconde. Ce doute qui résumait tout. Ce doute qui disait, "Mais qu'est-ce que je fiche ici, a parler avec un inconnu de ma rencontre avec sa sœur? ". Mais, je n'avais plus le temps de me poser des question, ça ne valait plus la peine. J'étais là. Devant le jumeaux d'Hebi.
Et je devais lui raconter la nuit de notre rencontre. Soit. Puisqu'il le voulait. Je n'avais pas la moindre envie de faire un long discours ce soir. Aussi, je ne détaillerais pas. Il n'avais pas besoin de tout savoir. C'était un inconnu. Je ne lui devait rien. Je ne sais pas ce qu'il venait faire ici. Je ne savait pas si ses intentions étaient louables. En revanche, je savais qu'Hebi était enceinte. Et je savais qu'elle était devenue un ange. Je ne sais pas ce qu'il pense de cette transformation. Ni du fait qu'elle soit enceinte. Les questions se multiplient. Ce garçon m'intrigue plus que personne ne m'a jamais intrigué. Je sais que c'est un démon, je suis presque certaine qu'il est fier de ses origines et qu'il ne comprend pas pourquoi Hebi n'est pas pareille. Quand à l'alcool. Je ne pense pas qu'il boive juste pour le plaisir. Je le sens. Boit-il pour oublier lui aussi? Mais pour oublier quoi? Ou qui? J'ai l'impression horrible que la seule chose que je peux lire en lui, ce sont les questions. Il prend soin de me cacher les réponses. Bien joué....

" Je l'ai rencontrée il y a moment. Dans la forêt. Juste à côté de la rivière. c'était pendant la nuit. Ça c'est pas très bien passé. Mais on a finit par bien s'entendre. "

Réponse très explicite. Je n'ai pas envie de m'étendre sur le sujet. Je suis à peu près certaine que ma réponse ne va pas lui suffire. Il a tourné la tête. Je me plonge à nouveau dans ses yeux d'encre. Je me plonge dans l'obscurité totale de toutes ces questions sans réponses.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptySam 18 Sep 2010 - 18:22

Sa réponse est obscure.

Elle s'emmerde, ou quoi ? En, tout cas, l'observation est bien plus que fructueuse. En cet instant, c'est ce qui est le plus intéressant, à mes yeux. Son visage et ses yeux, fuyants, à présent. Elle qui me fixait il y a quelques minutes à peine, avec cette insistance qui m'agressait les yeux au plus haut point. Elle ne m'agace pas, bien au contraire, elle me fascine, sans pour autant que je le laisse voir. Mon visage tourné vers le bar, cette soif incommensurable dans la bouche. Je vois les jeunes filles et des types complètement saouls sur la piste de danse, en plein numéro de séduction. Tout ça pour copuler dans les chiottes en cinq minutes, cing grammes de drogues et d'alcool dans les veines, le sida en poche. Je ne sais pas pourquoi je suis venu ici. Tout ce que je peux dire, c'est que c'est sans doute la pire des choses que j'aie faite depuis que je suis arrivé dans ce château. Mon regard s'attarde sur les cheveux de blé de l'enfant qui cherche à m'expliquer brièvement ce que je sais déjà. C'était donc elle, la proie de ma mère. Quel gâchis. Si elle l'avait dévoré, j'aurais passé la soirée seul. Mais peut-être que rien ne serait passé comme cela va se passer ce soir. En cet instant, un flash, une danse, endiablée. La musique tonitruante, à mes oreilles, m'agresse. Ses cheveux blonds reflètent les lumières vertes, bleues ou rose, lui donnant un air plutôt coquace.Tu m'amuses, enfant. Finalement, c'est pas plus mal que Mère ne t'ait pas bouffée. Au moins, j'aurais un peu de compagnie, dans ce monde de fou. Une magicienne, mais ça a peu d'importance, de toute manière. Une expérience nouvelle, toute nouvelle. Un regard, flou, avancé, progressif. Un regard appuyé sur ces choses, encore ces choses, cette solitude qui nous dévore, encore et encore. Nous devons être prudents, pas vrai ? Connaissance, difficile de fermer les yeux lorsque tu es face à nous. La recherche de la vérité dans ton regard. J'ignore même jusqu'à ton nom. Mais cela n'a pas la moindre importance. Pour l'heure. Une dernière vision. Tes yeux fuyants. Tu ignores que je suis au courant. La mort de Mana. Le caracal. Ce souvenir. La petite bête près de moi, serrée dans mes bras, dort à présent contre le corps de cette femme, et sa Chose que je ne peux supporter. Son existence me tuera. Mais contre toute attente, je suis impuissant. Mon regard passe du bar, fruit de mes envies, à la jeune femme et ses bras croisés avec cette imposture qui lui est propre, et que je trouverais presque amusante si elle ne me mettait pas mal à l'aise, sans que je sache vraiment pourquoi. Bon, j'ai compris. On est seuls, comme deux couillons. Je m'emmerde. Tu connais ma soeur. La musique techno me gonfle, et on dirait que je ne suis pas le seul à penser ça. La concentration est de mise, une épreuve rude et ardue, la tâche difficile, et plus encore. Une déception de plus, un poids en moins. J'ai soif. T'as une bonne tête. C'est décidé. On va picoler ensemble.

 "Viens par là."

Attraper ta main, et t'entraîner en direction du bar, l'alcool environnant, dans les yeux et dans les coeurs. Je veux voir l'alcool défiler en un nombre de verres important devant les yeux. Attraper l'épaule de deux types bourrés comme des coings, et les balancer par terre, avec un grand bruit et de grands cris. Pourtant, personne ne semble bien se soucier de cette impolitesse. Les deux sont tellement saouls qu'ils sont incapables de prononcer le moindre mot. Mais finalement, ce n'est pas plus mal. Je ne cherche pas les ennuis, c'est pas une affaire personnelle. Mais on a besoin de place, vous comprenez ? Alors faut nous en laisser une. Point barre. S'asseoir sur le tabouret haut, s'accouder au bar, sans regarder si elle fait de même ou pas. Sa main, lâchée avant même d'avoir tiré les deux guignols en arrière. Jeter un regard torve au serveur, qui s'empresse de me servir ce que je lui ai demandé d'une voix rauque : une vodka. Et laissez la bouteille. La jeune fille prendra ce qu'elle veut, je me chargerai de payer la note. C'est le patron qui invite. Hahaha. Enfin, un moment de répit. Je n'en ai pas eu depuis ma dernière rencontre avec ma soeur, et également avec cette louve, qui m'a diaboliquement fait tourner en bourrique. J'en ai marre, bon sang, que j'en ai marre. Il n'y a plus d'amusement dans ce que je fais. Même tuer ne me remplit plus de joie. Me souvenir de toi a été me tuer, inconsciemment. Et dans ce souvenir, la souffrance est de mise, et ne me mène nulle part. De toute manière, dans la solitude, il n'y a pas d'issue. Aucune, issue. La musique qui me hurle dans les oreilles, rend l'instant insupportable. Alors, j'attrape mon verre.

Un verre.
Observation lente de la salle. Tiens, la lumière est bleue.
Deux.
Il fait chaud, dis-donc. Je n'avais pas fait attention. Et l'air fleure bon la transpiration.
Trois.
ça doit être les phéromones humains. Le jeu de la séduction pue.
Quatre.
Rien à voir avec ton parfum musqué.
Cinq.
Bon dieu, ça fait du bien. Je me sens bien mieux.
Six.
Pourquoi ouvre-t-elle de si grands yeux ? Elle n'a donc jamais vu personne boire ?
Sept.
Peut-être pas autant que moi.
Huit.
Petite nature.
Neuf.
Ils ont vraiment l'air imbécile à danser comme ça... faudrait que quelqu'un leur apprenne...
Dix.
Moi je sais danser le tango.
Onze.
Merde. La bouteille est vide.

Laisser le regard se perdre dans le vague infini, l'alcool rafraîchissant mon coeur à l'abandon. Au moins, on se sent mieux, c'est le moins qu'on puisse dire. On a pas besoin d'autorisation pour boire. Je laisse un moment mon regard s'égarer dans la brume. Je suis las, jeune fille. Las de tout ça. Ce n'est pas fait pour moi. Il me faut plus, bien plus. Encore une fois. Et maintenant, que fait-on ? On ne bouge plus, police. Je commande une autre bouteille, le serveur me la tend avec moulte réticence. La note risque d'être salée. Mais je m'en fous. Je suis riche. Personne ne le sait, mais je suis riche. Pour l'heure, le silence est l'amertume de l'instant. Enfin, silence. Tout est relatif. Je tourne et retourne mon verre, en attente d'un nouveau remplissage. Et c'est ce qui se produit. Boisson extraordinaire que celle-ci. A le pouvoir de me faire oublier mes soucis. Même, de me faire sourire. J'observe l'enfant. Elle semble estomaquée. Ben quoi, t'as jamais vu un type siffler une bouteille de vodka entière en cinq minutes ?... Non, sans doute. Jamais, serait le bon mot. Une danse, un plaisir, encore un. Je sens mon regard enfiévré par l'alcool, les commissures de mes lèvres se soulever, lentement. Un sourire se dessiner sur mon visage. Une sorte de petite rire, provoqué sans doute par la fièvre alcoolisée du moment, et l'amusement provoqué par la réponse de la jeune fille. Tu es plutôt jolie tu sais. Tu es même belle. Le visage un peu trop fin. Il est clair que tu n'atteindras jamais la perfection de ma soeur. Mais peu importe. Je ne détournerai pas mon regard aussi facilement que je le croyais, finalement.

 "Alors c'était toi que ma mère a voulu bouffer ?!"

Eclat de rire, de la joie ou du désespoir ? On ne saura jamais, deviner est bien trop compliqué. Finalement, se laisser aller au fou-rire. Je ne suis pas îvre. Je sais ce que je fais. Mais la scène est coquace. Je devrais te voir comme un potentiel plateau repas, finalement. En fait, je te vois comme bien plus que cela. Et c'est sans doute la raison de mon hilarité. Je dois avoir l'air franchement con. Mais dans l'instant, en vérité, j'en ai carrément rien à battre.
 
 "Dis donc, si elle l'avait fait, j'aurais bu tout seul. Elle m'a rendu service en te laissant en vie !"

Manières égoïstes, pessimistes, idéalistes. Je ris, je ne peux pas m'arrêter. Un nouveau verre. De nouvelles couleurs, de nouveaux jours. Enfin une vie comme je l'entends.

 "Et ma soeur ne t'a pas trucidé, alors que tu es la principale responsable de la mort de Mana ?"

Accalmie. Malgré cela, quelques larmes de rire perlant sur mes yeux. C'est trop coquace. Vraiment.

 "Et ton nom, c'est... ?"

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MessageSujet: Re: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptySam 25 Sep 2010 - 22:15

La musique commence à me taper sur les nerfs. J'aime pas la techno, d'ailleurs. C'est trop répétitif. Mon regard se reporte sur l'inconnu. Il ne me regarde pas. Son regard se porte entre la piste de danse et le bar. Je suis certaine qu'il n'a qu'une idée en tête, c'est d'aller boire. Et la seule raison pour laquelle il n'est pas encore saoul, c'est parce que je suis là. Je détourne à nouveau mon regard. En direction de la porte de sortie. Je ne m'amuse pas. J'aimerais franchir cette porte. Mais, il m'en empêche, comme je l'empêche d'aller boire. Et puis, j'ai envie de rester. Il m'intrigue. Il représente une énigme pour moi. Un mystère. Et je n'ai pas la clef. Je n'ai rien. Alors je reste. Je sais que je peux avoir d'autres information. Je ne sais pas pourquoi, je le sais c'est tout. Le silence est maître de la situation. Le silence. J'aime pas ce mot. Déjà, c'est moche. Ensuite, on sais jamais comment le prendre. Un coup il est nécessaire, un coup il est gênant, un coup il sert à rien... Là en l'occurrence, il est parfaitement inutile. La musique est tellement forte que j'ai l'impression que mes tympans vont exploser. Je n'ai jamais bien aimé le silence. Il ne me met pas à l'aise. Il me laisse seul avec mes pensées. Je ne saurais pas dire s'il m'a été plus de fois utile ou inutile, le fait est qu'en ce moment, bien que la musique imbuvable, résonnait à mes oreilles, je ne savait dire si je l'appréciait ou pas. Je ne savais pas si j'avais envie qu'il s'en aille ou qu'il reste. Je crois que c'est la première fois que ça m'arrive. Et je trouve ça étrange. Pour changer... C'est la soirée, ou quoi? Je vois l'inconnu qui regarde de plus en plus vers le bar.
Et puis, il semble décidé. Il prend ma main et m'entraine avec lui vers l'autre côté de la salle.

Contact chaud. Sa main est brûlante. Je me laisse entraîner. Je ne proteste pas. Je n'ai pas d'objection à opposer. Nous arrivons donc à destination. Mais toutes les places sont prises. Ça n'est pas un problème visiblement, le démon vire sans ménagement deux gars sûrement déjà bien bourrés. Voilà c'que c'est de se noyer dans l'alcool, on finit toujours par tomber. Ou par se faire pousser par un démon assoiffé. Je prend donc place aux côtés de l'inconnu. Il commande une bouteille de vodka. J'hésite. Ça fait longtemps que j'ai pas bu. Et je suis pas très tentée pour l'instant. Le goût me rappellerais sûrement une période amère. Je me contente juste de le regarder commencer sa bouteille de vodka. Un verre deux verres trois verres.... il enchaînait les verres, très rapidement. Comme s'il ne prenait aucun plaisirs, et qu'il avait juste hâte de finir la bouteille le plus vite possible. Moi, j'aimais bien prendre mon temps, pour boire. Sentir le goût amer de l'alcool qui commence à nous enivrer, à nous réchauffer. Mais lui non. Il boit tout très vite. C'est la première fois que je vois quelqu'un boire aussi vite. Ça me dégoute un peu je dois dire, cependant il a l'air du coup, de se relâcher complétement. Et puis, la bouteille et vide. Tout ralentit. Il a l'air déçu, désemparé. Ses yeux se perde dans le vague. Il semble égaré. Et puis soudain, il lève les yeux vers le barman, et commende une nouvelle bouteille. Et bah.... il doit avoir des moyens... Je le regarde attentivement. Une sorte de sourire commence à se dessiner sur son visage. L'alcool a un effet considérable sur lui. Et je sens que ça va pas bien finir. D'ailleurs, je suis curieuse de savoir comment ça va finir. Il me prend sûrement pour un repas. Il croit peut-être que je me laisserais faire où qu'il serait insensible à mon pouvoir. Je suis sûre qu'il n'est pas habitué à ce qu'on lui résiste. Je suis sûre qu'il pense qu'il peut avoir tout ce qu'il désire. Si ça marche avec les autres, ça marchera pas avec moi. Et non, je ne te servirais pas de repas. Pas ce soir. Ni jamais. Mais je sens que quelque chose m'échappe. Je sens que je tourne autours de la vérité depuis tout à l'heure sans pouvoir l'approcher. Comme c'est agaçant. On dirait qu'il le fait exprès. On dirait qu'il veut créer du mystère rien que pour me faire rester, ou alors, c'est moi qui me donne des excuses pour ne pas franchir la sorties. Peu importe. Le résultat est le même de toute façon. Je suis là. Et je le regarde, lui. En essayant de déchiffrer ce mystère. C'est lui le mystère. J'ignore tellement de choses sur lui. En même temps,il ne doit pas savoir grand chose sur moi non plus.

"Alors c'était toi que ma mère a voulu bouffer ?!"

Bon. Ok. Apparemment, il me connait plus que je ne le connait. Je suppose qu'il sait ça d'Hebi. Je ne savais pas qu'ils communiquait. Ça m'étonne même. Mais si ce n'est pas le cas, je ne vois pas comment il pourrait connaître l'histoire. Ni même comment il pourrait savoir que je suis intervenue. Encore une énigme... décidément.... Et comme si ça ne suffisait pas, d'un coup, il se met à éclater de rire. Un rire pas contrôlé du tout. Il se lâche carrément. Mais qu'est-ce qui le fait rire comme ça ? Quand je pense qu'au début, je le voyait juste comme un inconnu, qui serait le frère d'un fille que je connais à peine. Et maintenant. C'est juste, une énigme qui parle, qui rit, et qui boit comme un trou.

"Dis donc, si elle l'avait fait, j'aurais bu tout seul. Elle m'a rendu service en te laissant en vie !"

Où est-ce que tu veux en venir ? Nul part je crois. Il est juste... sous l'emprise de l'alcool, on va dire. Je ne pense pas qu'il puisse être réellement bourré. Mais y a de ça. Je suis pas sûre qu'il calcule ce qu'il dit. Non, il dit tout au hasard. Je ne prend même pas le peine de répondre, d'ailleurs. Ça ne lui apportera rien. Ça n'avancera pas la conversation. Quelle conversation ? Il parle tout seul. Il rigole tout seul. Il est complètement mort de rire. Alors qu'il n'y a rien de comique. Mais alors rien du tout. Et puis il boit aussi. Encore et toujours. Et il rit encore plus fort. Un regard autours m'apporte qu'il attire l'attention. J'aime pas beaucoup ça. C'est dangereux ce qu'il fait. Si quelqu'un voit à quelle vitesse il descend les bouteilles de vodka....enfin bon, je me soucie plus pour la personne que pour le démon, en fait. Mais ça change rien. Le fait est, que j'aime pas que les gens me regarde trop. On sait jamais. Alors maintenant, s'il te plait, calme-toi. Et arrête de rire aussi fort tout seul comme un...

"Et ma soeur ne t'a pas trucidé, alors que tu es la principale responsable de la mort de Mana ?"

Question idiote. Si elle m'avait trucidé, je serait pas là, devant lui, dans un assez bon état. Si ça n'étais pas venu d'un inconnu, qui riait tout seul en descendant sa deuxième bouteille de vodka, peut-être que cette phrase m'aurait peiné. Mais en l'occurrence, ça venait bel et bien d'un inconnu qui riait et parlait tout seul en descendant sa deuxième de vodka. En gros, j'en avait rien à faire. J'avais beau sûrement être la principale responsable de la mort de Mana, je ne l'ai jamais forcée à intervenir. Certes. Elle m'a sûrement sauvé la vie. Enfin je pense. Peut-être pas. Sûrement aurais-je pu m'en sortir sans elle, indem certes pas, mais vivante. Je ne sais pas au fond. Je ne saurais jamais. Toujours est-il qu'elle est intervenue, et qu'elle est morte. Maintenant, c'est fait on ne peux rien y changer, et j'essaye d'éviter d'y penser. Je ne vois pas où tu veux en venir. Vraiment pas. T'as le droit d'être sous l'emprise de l'alcool, c'est bête qu'il te rende aussi idiot. Soit tu sais ce que tu dit et je te suis pas. Soit tu sais même pas ce que tu dit, et je trouve ça bête. Moi, j'aime contrôler mes paroles. Mais tu fais ce que tu veux. Regarde toi, tu pleure de rire. Si tu ne me fascinait pas autant, je te trouverais ridicule... Je me demande quelle ânerie tu vas encore sortir. Je vois que tu t'apprête à parler, tu prends une respiration. Aller, balance...

"Et ton nom, c'est... ?"

Ce mec veut vraiment me contrarier. Tu veux savoir mon nom, hein ? Alors peut-être que toi aussi tu es curieux. Puisque tu veux savoir mon nom. Bizarrement tu t'es calmé. Tu es toujours hilare, mais plus discrètement et on dirait que tu essaye de reprendre les rennes. Sage décision. Tu attends ma réponse, hein ? T'inquiète pas tu l'aura. Mais laisse moi prendre mon temps pour répondre. Après tout. On a toute la nuit. Je te regarde. Puis mes yeux survolent la salle, lentement et reviennent à toi. Avide de réponse. J'ai l'impression que tu n'as plus envie de rire. Sans t'arrêter complètement pour autant. Tant pis. T'avais qu'a pas t'enfiler deux bouteilles de vodka, c'est ta faute. Je te regarde à nouveau au plus profond dans tes yeux. Pas de coup calculé non plus, juste de la curiosité. Je crois que je réfléchis trop. Peut-être qu'un peu de vodka me ferait pas de mal.

" Raven. "

Je te le donne comme ça. Mon prénom suffit. Ignoble prénom. Je le déteste. Quand à mon nom. Et bien, non, je ne te fait pas confiance. Je l'admet sans problème. S'il veut l'avoir, je sais qu'il l'aura sans problème, il trouvera un moyen. Mais je ne lui donnerais pas. Pas moyen. Nouveaux changement dans son regard. Je détourne mes yeux. Je ne veux pas le regarder, ça va m'énerver. Encore un truc que je vais pas comprendre. La salle est pleine à craquer. La musique est assourdissante. Pourtant je n'ai pas eu besoin de crier mon nom, et je suis sûre qu'il l'a entendu. C'est là que je remarque. Nous sommes les deux seuls assis au bar. Les autres pauv' types ont du filer quand il l'on vu rigoler comme un malade mental. Ils en ont eu peur. J'avoue qu'à leur place j'aurais fait pareil. Mais premièrement il me fascine trop et deuxièmement, il ne m'effraie pas le moins du monde. Je ne sais pas s'il pense m'impressionner. Mais si c'est le cas il à tord. Je le trouve juste mystérieux, et blessé. M'enfin. Me voilà encore en train de trop réfléchir. Ça aussi ça m'énerve. Mais je crois bien que je ne pourrais jamais m'arrêter... Voyons. À mon tour de poser des questions. Mais, commençons par le commencement.

" Et toi, c'est quoi ton nom? "
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptyVen 15 Oct 2010 - 13:33

Nous sommes deux Inconnus, deux tristes Inconnus. Dans le passé, deux Inconnus, désappointés et fous. Comme envahis par un sentiment d'impuissance trop puissante, trop dure, trop complexe pour être expliquée. Dans l'instant, nous travaillons sur des valeurs sûres, n'est-ce pas ? Tu es jolie, tu le sais ça ? Je n'ai pas eu l'occasion de le dire ou de le penser depuis que ma soeur a quitté le nid familial. Je suis un démon, qui ne suit que la luxure, et non l'amour. Et toi, je te mettrais bien dans mon lit. Qu'attends-tu, Absolue, pour te plonger dans mes bras, et n'en sortir que lorsque le temps sera venu de mourir ? Sorcière, tu peux goûter aux délices d'un démon. Fantastique. La main qui attrape le verre à présent vide. Hahaha. Ma tête, qui tourne. Hahaha. Encore, encore, dans ce doux manège de la tentation, les délices à peine enfouis sous de doux combats, perdus d'avance. Environnement hostile. Perte d'esprit. Petite mort, envahie dans une sorte d'empoisonnement insoutenable. Que recherches-tu ? Tu es jalouse, douce créature ? Morte et perdue, à petit feu, en règne dans le monde et dans cette nouvelle introduction à la vie. Nous nous introduisons. Pensée numéro un. Nous envahissons. Pensée numéro deux. Nous en profitons. Pensée numéro trois. C'est un rythme, un coup à prendre, pas vrai ? S'entraîner, encore une fois, dans le domaine des arts. Plaisir malin à prendre dans un moment d'inquiétude et de stress. Il n'y a plus personne près de nous mais pour moi, cela n'a strictement aucune importance. Laisse-toi aller à la haine et l'incompréhension, laisse-toi dévorer par l'évidence, laisse-toi mourir, jeune fille, dans mes bras, pour profiter éternellement. Mon visage, impénétrable, mes yeux embués par l'alcool ayant pénétré dans mon sang et le fluidifiant, encore, toujours, un peu plus violemment à chaque fois. Se plonger dans la douleur comme on plonge dans un poison. Etreinte mordante, coupante comme un rasoir. Nous cherchons mais ne trouvons pas. Que trouver, de toute façon ? Il est l'heure de décider. Ce que nous voulons voir, tous les deux. Et moi pour le moment, je ne vois que de longs cheveux blonds que tu ramènes en arrière avec une sorte d'agacement assez drôle. Et tu lorgnes ma bouteille de vodka à moitié vide comme si pour toi c'était le Nectar d'Immortalité. A ton aise, ma jolie. ça sera sans doute encore plus facile pour le suite, si t'as deux ou trois grammes d'alcool dans le sang. C'est une impression de calme factice. Un palimpseste. Que tu es, jeune femme aux yeux clairs, au visage d'une finesse défiant toute concurrence. Je sais pourquoi tu es ici. Je t'ai intrigué. Je vois dans tes yeux cette étrange curiosité qui demeure dans tes yeux comme une sorte de légère approximation. Goûtes aux délices, caresse la tendre Matrice, pousse toi vers l'infini des jours et des nuits, là où le soleil n'a jamais vraiment brillé pour toi. Tu m'as toujours attendue, avoue. Dans ma main, faire tournoyer le fond alcoolisé aqueux, petit tourbillon danse. C'est une révolution. Une belle et élégante révolution. Je suis légèrement désappointé, mais fier. Fier de ce que je peux ressentir, finalement. T'es pas mal. Et moi, je commence à être sérieusement en manque. Cependant, rassure-toi. Je ne te ferai rien tant que je n'aurais pas ta permission. Non pas que je n'aie pas la force de te le faire sans ton consentement ; disons que depuis une ou deux centaines d'années, ce petit jeu ne m'intéresse plus vraiment. C'est un pas après l'autre, j'avance, lente, calme, sereine, presque. Je patiente, avec cette sorte de calme qui ne me sied guère.

Ma main frôle la tienne, en attrapant la bouteille de Vodka encore posée sur le comptoir. Une main très fine, élégante. Alors, au lieu d'attraper la bouteille, j'attrape cette partie de ton corps, et la serre contre mes propres mains, brûlantes. Je veux savoir.

"Aeden Grey."

Tu t'appelles Raven. Mais tu n'es pas que cela n'est-ce pas ? Tu n'es pas seulement Raven. Lorsque le contact de nos peaux se fait, je peux voir dans ton esprit, comme dans un miroir. Tu t'appelles Raven Shadow, tu as dix-sept ans. Sorcière, tu n'aimes pas le contact des non magiques, et tu n'es pas vraiment bavarde. Tu es curieuse, malgré le passé que tu as vécu. Tu es issue d'une famille de puissants sorciers, d'une femme machiavélique à souhait. Mais comme ma stupide soeur tu as refusé de la suivre. Mais ne vois-tu pas qu'il vaut mieux inspirer la crainte que l'amour ? Tu as aimé, puis tu as fait n'importe quoi. A présent, tu es complètement hagarde, perdue dans tes pensées, égarée dans ta vie elle-même. Je peux te sortir de là tu sais. Il suffirait que tu choisisses la bonne voix, celle de la Mort et de l'intelligence, celle qui nous plongera dans les sortilèges et rêves que nous avons toujours ardemment désiré, souhaité. Tu vois ? Tu n'es peut-être pas celle que tu crois. Tu es frémissante, cherches à retirer ta main, mais je la serre trop fort, et je suis trop empêtrée dans tes souvenirs et ton esprit pour avoir la moindre envie d'en sortir. Un flash des images, des souvenirs, tout ce qui pourrait constituer un intérêt quelconque. Tout ce qui peut m'intéresser sur ta vie et tes souvenirs, Raven Shadow. C'est le temps que je ne peux pas, et que je ne pourrais jamais arrêter. Un étranger à ta vie, saoulé par l'alcool, conscient, cependant. Je revois alors ces images. Celles que j'ai vu dans l'esprit de ma soeur, sous un angle différent. La nuit, la forêt. Une jeune femme nue sous une cascade, ses magnifiques ailes noires ruisselante d'eau. Elle a les bras écartés, comme si elle offrait son corps de jeune démone à la nuit, à la lune, à tout. Comme lorsqu'elle se donnait à moi. Lorsque son coeur n'était pas encore souillé par cet homme, que je ne désire que détruire, tuer. Je me refuse à laisser passer une chose pareille. Mon amour, ma soeur. Je vois Aura, menacer cette jeune fille de la tuer, si elle ne quitte pas les lieux. Puis, Mère. Bataille, combat, menaces. Je sens, entre ta peau légèrement tiède, la peur déformer ton âme. La préparation. Tu crois vraiment qu'avec quelques sorts tu viendras à bout de ma démone de mère ? Non, voyons. Je la vois, je te vois, lui jeter un sort astucieux, sauvant la mise de ma jumelle. Mais je vois ensuite, par images floues, le chagrin, la douleur, le regret. Je vois le hurlement de souffrance de ma soeur, déchirant la nuit. Je la vois crier, crier sa souffrance, haut et clair, comme un appel à la haine et au meurtre. Je te vois, sorcière, te sentir responsable de cela. Mais finalement, non. Tu n'y es pour rien. J'ignore moi-même pourquoi Mana a cherché à prendre ta défense. Ce n'est pas vraiment son genre. Elle ne sauve pas les gens qu'elle ne connait pas, sinon Hebi n'aurait jamais tué. Qui es-tu, Raven ? En l'espace d'un instant, mon regard passe de l'hilarité à la brume totale. Je suis perdu. Complètement perdu. Un retour rapide sur ma personne me rappelle que je ne suis pas celui que j'ai toujours voulu être. Je tue, assassine, dévore, cause souffrance et trouble. Et la seule femme que j'aie jamais aimé de tout mon être, contre vents et marées, est ma soeur jumelle. Nous avons eu de la chance, elle et moi. Rien n'est né de notre union. Rien n'est apparu. Elle est à présent engrossée, prête à mettre au monde une petite créature. Je ne sais pas exactement ce qu'elle va faire de cette petite chose. Mais je serais là pour réveiller Aura. Et me venger, de lui. Et toi, dans tout ça, Shadow ? Tu es étrange. Et tu me plais. Une succube, toi ?
Non. Bien pire que ça.

Je lâche ta main avec un calme presque plat. Dans tes nuées. Dans tes atroces nuées. J'ai besoin. Encore. Attraper la bouteille, et la boire au goulot. Je devrais arrêter de boire. Je dois m'arrêter. Sinon. Sinon je ne pourrais plus me...

Plus aucun contrôle.

Mon regard passe d'une insensibilité complète à une mélancolie profonde. J'ai toujours aimé ma soeur plus que je devais l'aimer. Et finalement, je me rends compte que c'est ça qui m'a détruit, qui m'a tué. Tu m'as tué, ma soeur, mon amour. Je ne sais pas pourquoi mon visage prend une telle expression de chagrin, mais finalement cela m'est égal. J'en oublie presque la présence de la jeune sorcière. Je dis bien, presque. Elle m'offre une sorte de réconfort. Quelque chose de doux, de mélancolique, de triste et de déchu. Je ne sais pas pourquoi cela me prend, tout à coup, mais c'est assez inquiétant. D'un seul coup, tout mon être se soulève. Au sec. Pitié. Aide-moi, jeune blonde. Et sur un ton qui ne s'apparente en aucun cas à tous ceux que j'ai pris dans le passé, je m'adresse à toi, d'une voix pâle, les yeux fixés dans les tiens, aussi calme et détendue que quelque chose, autre part. Mes yeux noirs semblent entrer dans ton âme. Mais il n'en est rien.

"Pourquoi es-tu venue me parler ?"

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MessageSujet: Re: Inconnus [PV Aeden]   Inconnus [PV Aeden] EmptyDim 24 Oct 2010 - 19:37

Mes yeux dérivent d'eux-mêmes vers la bouteille de vodka. C'est dingue ça. Ça fait des années que j'ai pas bu une seule goutte d'alcool. Je croise ce mec. Et je me met à avoir envie de picoler. Mais c'est qui lui. Qu'est-ce qu'il a ? Rien de spécial. Mise à part le fait qu'il m'énerve comme personne. Je commençais à bouillir. J'avais tellement envie de sortir. Mais je pouvais pas, à cause de cet inconnu ! Alors, oui, peut-être pour ça aussi, je laissais mes yeux dériver. Mais, pas que. Ce mec, là. Il y avait un truc chez lui. Un truc qui le chiffonnais. Encore plus que le reste. Un truc en lui, qui m'empêchait de partir, à la fois familier et totalement étranger. Je me pose beaucoup de question sur ce qu'il est, mais cette chose là, c'est le pire. Je sais pas trop si j'aime ça ou pas, d'ailleurs. Je te regarde. Tu me regarde. D'une manière assez.... enfin quoi ? Tu crois quoi ? Tu me regardes comme si t'allais me manger.. Hoho ! Pense-tu que je vais te suivre, passer la nuit avec toi et te laisser me bouffer ? Haha, je sais pas trop pourquoi, j'ai l'impression que c'est ton plan...Ouais... bah non. Tu me connais pas. Chuis pas vraiment le genre fille facile. Je dis pas que tu me déplais, mais là, j'ai pas la tête à penser aux mecs. Alors fou-moi la paix, tu veux ? Arrête tout ça, là, et laisse moi partir. Je détourne le regard. Je regarde la piste de danse. Tellement de monde, tellement d'histoires différentes, qui finiront pourtant de la même manière. Quand on y pense. D'où qu'on vienne, où qu'on aille, quoi qu'on ai fait, l'histoire se finit toujours de la même manière. Rien d'original. C'est quelque peu désolant. En fait. Alors, pour quelle raison devrait-on se souvenir d'une personne plutôt qu'une autre. Pour ce qu'elle a fait ? Ou pour ce qu'elle n'a pas fait ? À moins que ce ne soit pour les souffrances qu'elle a endurée. On se souvient de quelqu'un, parce que, quelque part, on lui vous une certaine admiration. Parce qu'il représente, quelque chose, que l'on aimerait atteindre. Un modèle. C'est à ça que servent les héros, je crois. Ce qui est stupide. Comment s'identifier à ces personnages? Qui sont parfaits, qui n'ont pas de défauts, soit-disant. Car non seulement il sont fictifs. Mais justement parfait. Comment peut-on s'identifier à une personne parfaite ? C'est inutile. Ça doit plus dévaloriser son égo. Mais en même temps. On ne peut pas en vouloir à ceux qui le font, parce qu'ils n'ont rien d'autres. On a tous besoin d'un repère. On a besoin, d'une image. Qui nous permet de déterminer, si ce que l'on fait, si ce que l'on est, est bien ou pas. Et ceux qui n'ont rien, s'identifient au peu qu'ils ont, au héros, des mythes, de toutes sortes de légendes qu'ils entendent. Et malheureusement pour eux, en général, ce ne sont pas des références... car en général, les héros (surtout de nos jours) sont de vraies tapettes. Non, mais c'est vrai ! Je dis ça parce que, on remarque un truc, ce sont des héros, ils foutent les « méchants » en taule, mais ils tuent jamais personne. Soit disons, car le meurtre, c'est mal... et voilà.... des vraie petites natures... Enfin... tout, ça, c'est en fait, plus compliqué, puisqu'en général, les héros en question, sont les plus récent, plutôt là pour faire du bourrage de crâne aux gosses, en leur disant « Soyez gentils et mignon, sinon Superman viendra vous casser la gueule ». Pitoyable... C'est pas parce qu'on tue qu'on peut pas s'identifier à nous. Bon... bien sûr..faut pas s'identifier à n'importe qui. C'est à ça que servent les personnes comme ma mère. Pour qu'on ait en tête, ce qu'il ne faut pas qu'on devienne. Une image de ce qu'on hait. Ce qui nous répugne. Pour qu'on se rende compte, de ce qu'on devient, au moment ou on s'en approche un peu trop près, et qu'on ait une chance, de devenir autre chose. Alors au final... qu'est-ce qu'un héros ? Et qu'est-ce qui fait qu'on en est un ? C'est relatif. Chacun a son héros. Chacun à ses espérances. Et dans cette salle. Il doit y avoir pas mal de personne sur lesquelles des espérances sont fondées. Même les personnes, seules, les ivrognes, les drogués. Chaque personne mérite que quelqu'un s'intéresse à lui. Sinon, il continue de s'enfoncer de sa merde. Ce sont eux, les plus à plaindre. Ceux en qui personne ne croit, et qui ne croit en personne.
Et merde. Je me retourne vers l'inconnu. Et voilà... t'es content ? Je viens la pour arrêter de penser à ce genre de trucs... et voilà.... bah c'est raté... grâce à toi. Bon. Je crois, que finalement, je vais me prendre un verre, e après, je me tire. Peu importe ce que tu me dises. Et toi tu continue de boire... t'en as pas prit assez, déjà ? Je tend la main vers la bouteille. Synchronisation. On se frôle. Je n'est pas le temps de rétracté mon geste. Tu saisis ma main. Tu la tiens bien serrée, je ne peux pas la retirée. Mais qu'est-ce que tu fais, là ? Ta main est toujours brûlante. C'est un contact agréable. Mais dont je ne veux pas. Lâche-moi ! Je regarde autours de moi... tellement de monde... je peux rien faire. Et j'aime pas la manière dont il me tient. Tu vas faire quoi, là ?

"Aeden Grey."

Tu t'appelle Aeden, donc. C'est pas un nom déplaisant. Pas moche. Y en a qui ont de la chance. Bon, j'ai ton nom, maintenant, tu lâche ma main ! Je commence à chauffer. Au deux sens du thermes. Un réflexe chez moi. Quand on m'énerve, mon corps chauffe. Sauf que là, vue la température de sa main, ça m'étonnerait qu'il craigne la chaleur. Électricité. J'ai l'impression que je viens de recevoir une décharge. He ! Ho ! Tu fais quoi là. Lâche ma main. Mais lâche ma main, putain ! LÂCHE MA MAIN ! Tout de suite. Non... Fais pas ça.... S'il-te-plait... Enfoiré... t'as pas le droit ! T'as pas le droit de fouiller comme ça dans ma tête, je déteste ça ! Encore plus que tout. Vas-y, lâche ma main, lâche-la et tu vas voir, ça va partir tout seul ! Mais lâche moi.... Qu'est-ce que tu veux voir, hein ? Tricheur...J'ai pas fait ça, moi, et pourtant, j'ai envie de savoir aussi. Arrête-ça, s'il-te-plait... Je t'en prie... Je te regarde avec supplication, je n'arrive pas à parler, mais tu es trop concentré sur mon passé, sûrement. Je sens les larmes qui montent.... Comment tu peux faire ça ? Mais qu'est-ce que tu vois... j'ai mes secrets, comme tout le monde, t'aimerais, toi, que je fasse ça ? Si, il tombe sur... enfin, sur... et merde ! Putain... moi qui espérait ne plus jamais revivre cette scène. C'est comme si je la revivais. C'est comme si j'avais remonté le temps. Je suis retournée à cette fameuse nuit...

***

Une nuit froide d'hiver. Glaciale. Mais le froid ne m'atteignait pas. Alors que j'étais en robe. La robe que je me devait de porter tout le temps, à l'époque. Et non, pas de jeans, pas de tee-shirt avec ma mère. Seulement une fine robe noire qui m'arrivait aux genoux, avec une « ceinture » blanche qui entourait ma taille, et un collier des plus rouge symbolisant mon statut royal. Je n'avais que de minces souliers similaires à des ballerines. Mais le froid m'importait peu. La colère effaçait la moindre douleur. La moindre souffrance physique était estompée par la souffrance morale. Je le haïssais. Je voulais sa mort. Il devait mourir. Il devait souffrir comme je souffrais. Alors, je suis allée chez lui. J'ai ouvert la porte sans problème. Il était là, bien sûr. Il dormait. Comme si tout allait bien. Pauvre chéri. S'il savait ce qui allait lui arriver... Et j'allais me régaler, je comptais bien me délecter de chaque souffrance que j'allais lui infliger. Je positionne mes mains. Elles sont secouées par des tremblements de rage. Je tentais de me calmer. Des larmes me montaient aux yeux quand je prononçais la formule. Je sens le sort me traverser entièrement. Je sens mon propre pouvoir. Violent. J'oscille légèrement. Infime vibration. Je le sens se concentrer dans mes mains avant de sortir et d'entrer de plein fouet dans la personne visée. Lui aussi, suit une légère oscillation. Ses yeux s'ouvre sur une expression marquée par la douleur. Il pousse un cri perçant mais je garde ma position. Je veux qu'il souffre. Je maintiens le sort. Il me regarde. Il sait pourquoi je fais ça. Ses yeux, comme les miens, sont baignés de larmes. Ça fait mal, hein, de brûler de l'intérieur ? Le mieux avec ce sort, c'est que tu n'aura aucune séquelles visible. C'est trop bien, hein ? Me regarde pas comme ça...  Tu crois quoi ? Que je vais avoir pitié ? Naïf petit humain... Te voir comme ça est un réconfort, pour moi, un pansement sur une blessure. C'en est jouissif ! Oui ! J'ai envie de crier tellement je suis heureuse de te voir comme ça.... Aussi faible. Faute de quoi. Je me met à rire. Un rire mesquin. Un rire cruel. Un rire... que je connais. Qui ne me rappelle que trop... maman ? Non... mes mains retombent mollement sur mes hanches. Le sort est rompu. Je t'entend pousser un long soupir. Ne t'inquiètes pas. J'en ai pas finis, avec toi. Une fois de plus ma mère gâche tout. Une douleur que j'avais ignoré me frappe soudain. Je remonte ma manche droite. Mon tatouage me brûle. Une brûlure délicieuse. Je pousse un cri entre le plaisirs et la douleur. Et merde ! Je te regarde. Tu es essoufflé. T'es content ? Non ! Je ne suis pas comme elle ! Je ne lui ressemble pas... Ok... il est temps pour moi de t'achever.... Garde les yeux ouvert, surtout...

***

Tu lâches ma main. Mais je suis trop secouée pour faire quoi que ce soit. Je ne me rappelais plus de tout. Que l'histoire me revienne avec tant de précision... l'émotion remonte doucement vers mes yeux. Ils doivent commencer à briller de larmes. Elle forme aussi une boule dans ma gorge. T'es content ? T'as eu tout ce que tu voulais, au moins, connard ?
Tu pourrais au moins me regarder dans les yeux. Mais non, t'attrapes la bouteille, et tu bois. Comme s'il c'était rien passer. Mais je me tais. Je bouge même pas. J'essaye pas. Je reste immobile. J'essaye d'empêcher mes larmes de couler. J'ai pas envie qu'il voie ça. Pas question que tu me voies comme si j'étais faible... non ! Je ne suis pas faible. Il s'en ai mordu les doigts, l'autre abruti ! C'est après ça, je crois, que j'ai pris ma première cuite... Joyeux, hein ? Et ouais, mais vaut mieux prendre une cuite après ça qu'après un événement plus joyeux... j'avais un énorme trou, que l'alcool a bouché. Et voilà. Et maintenant. Je te regarde. Je retiens mes larmes. Une question m'effleure. T'es un enfoiré ou juste naïf ? En fouillant dans mes souvenir, tu savais pertinemment que ça me ferais souffrir, mais t'en avais rien à battre, ou alors, tu pensais pas que je réagirais comme ça?

"Pourquoi es-tu venue me parler ?"

Tiens, tes yeux ont changés d'expression. Tu as l'air bien moins sûr de toi. Attends, t'es sûr que t'as bien regardé dans ma tête, là ? T'es sérieux ? Tu crois que je vais être gentille ? Haha. C'est drôle, hein. Hum.. Non. Ça ne me fait pas rire du tout. À vrai dire. Ça me fait plutôt pleurer. Tu me demande ça, l'air de rien. C'est bon, quand même ! Tu crois quoi ? Heho ! Je sais pas quelle genre de fille t'as fréquenté avant, mais visiblement, je suis pas comme elles. Tu sais, ce que ça me fait, de revoir tout ça ? Hein ? Je te regarde. Je ne dis rien je ne bouge pas. J'attends que tu sente qu'il y ait un malaise. Mais rien... non... tu fais rien ! Tu t'amuses juste avec la bouteille dans ta main, et le fond de vodka qu'il reste. Je me redresse. Je tente de contrôler ma main. Ça part tout seul. Je t'arrache la bouteille des mains et je la balance à terre. Elle heurte le sol avec fracas, mais personne ne s'en rend compte, avec ce bruit. Maintenant, enfin, peut-être que tu te rend compte qu'il y a un problème. Tu t'attendais à quoi, au juste ? Putain, mais, mais j'ai rien demandé, moi ! Pourquoi je suis venue te parler ? Alors, bonne question. En tout cas, si j'avais su, je serais pas venue. Je ne voulais juste passer une soirée sympa, avec ce mec, là, pourquoi pas. Et toi, tu fais quoi ? Tu me rappelle la pire nuit de ma vie, mais pourquoi t'as fait ça... pourquoi ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? Cette fois. Une larme coule. Que je ne peut pas retenir. Je ne m'en rend même pas compte. Peut-être même qu'il y en a plusieurs. J'en sais rien, moi ! Maman... si tu me voyais.... mon Dieu... Maman... Aeden... Haha. Hahaha ! Mais voilà ! Si il y a eu quelques larmes de versées il n'y paraît plus, maintenant... Voilà ! Voilà, ce truc, qui clochait. Et qui explique tout ! Tes yeux, Aeden. Ils peuvent avoir changé d'expression. Je l'ai remarqué. Tes yeux, reflète exactement, la mère cruauté qui luisait dans ceux de ma mère. Voilà, ce truc à la fois familier et étranger ! Et voilà ce qui finis de me dégouter. Je me lève. Un violente envie de balancer les verres me prend, mais je n'en ferait rien. Pour un inconnu, tu m'auras fait endurer pas mal de sales trucs. J'avance. Je me place juste derrière toi, je me rapproche de ton oreille, et je chuchote:

" Je m'ennuyais... "

Et je pars. Sans me retourner. Je franchis enfin cette porte. Dehors, un vent puissant soulève mes cheveux, l'été s'en va...
J'espère ne jamais plus te croiser sur mon chemin. Je me retourne vers la discothèque miteuse. Je n'ai pas été franche avec lui, je ne suit pas venue lui parler parce que je m'ennuyais... pas que. Mais bon, aller, on s'retrouve en Enfer...
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