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 Un cours bien commencé... [Pour Lolita]

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Cende Selah
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MessageSujet: Un cours bien commencé... [Pour Lolita]   Un cours bien commencé... [Pour Lolita] EmptyDim 9 Déc 2012 - 18:25

Ewoke.


Rien de trop bizarre ces temps-ci, juste une migraine du feu de Dieu dont Virgile ne pouvait plus. Il avait beau vider les boîtes de cachets, se droguer plus que d'ordinaire, il n'y avait vraiment rien à faire: le mal était encré en lui et ne partirait qu'après avoir fait son petit bonhomme de chemin en lui. Ça faisait quelques jours qu'il ratait délibérément certains cours, et pendant les rares heures qui obtenaient ses grâces, si on peut appeler ça des grâces, il dormait. Une vie palpitante.
Des gens passaient sans se retourner vers lui. Il y avait le plein soleil malgré un léger vent qui faisait courir les autres vers l'intérieur. Ceux qui étaient encore sensibles au froid en quelques sortes, bien que les manteaux qu'on pouvait trouver en ville étaient très efficaces contre n'importe quoi, avec ce climat particulier. Les gens ne se poussaient pas à la porte, ils étaient à la limite de la révérence, au contraire, et ça le surprenait beaucoup, tant et si bien il pouvait être surpris. Le visage clos et le regard perdu en direction du mur et plus particulièrement des quelques casiers qui traînaient, allez savoir pourquoi, il regardait ces gens s'abriter et discuter plutôt calmement. Quelques rires mais rien de notable, et finalement un ennui mortel contre lequel il ne luttait plus.
Virgile avait oublié qu'il avait cours, et pas n'importe lequel: sport. Déteste le sport, ça sert pas à grand-chose, et puis de toutes façons il est toujours arrêté. Des dispenses qui s'accumulent par milliers mais c'est normal. Et puis il en profitait pour dormir. Il portait une veste longue, aux manches longues, aux décorations longues et au col relevé. Ça lui donnait des airs de détective privé, ne manquait plus que le béret, la pipe et la loupe et il était bon pour Londres. Tout ça parce qu'il avait eu envie de dormir au soleil, pour une fois. Les intérieurs étaient frais, et puis il y avait toujours quelqu'un pour courir dans le couloir et le réveiller. L'extérieur, avec sa brise désagréablement froide et ses miraculeux rayons solaires, lui aurait convenu parfaitement, ainsi vêtu. Sauf que le professeur de sport lui avait demandé de venir en cours. Aider, paraît-il. Si c'était pour courir derrière les ballons perdus, ça n'allait pas le faire. Mais bon, ça s'appelait la loi des séries.

Le terrain de sport n'était pas si loin que ça, il suffisait de descendre les escaliers, sortir, prendre la première parcelle de terre et la traverser, puis descendre le long du sentier balisé pour tomber pile devant l'entrée. À pieds, à peu près dix minutes suffisaient à parcourir l'intégralité du tracé. Mais il s'agissait là d'une vitesse normale, pas de celle d'un Virgile ensuqué et fatigué. À la limite de se traîner sur le sol, c'est avec grande peine qu'il parvint finalement à se redresser du fauteuil dans lequel il s'était abandonné, dans un coin du hall, et qu'il ouvrit les lourdes portes pour tomber sur la cour.
Et heureusement que le chemin était en pente, sinon il y serait toujours.

Arrivé en retard, on le menace d'une ou deux heures de colle mais il n'y répond pas. Peut-être sera-t-il collé, peut-être pas, il le saura sans doute un jour. Mais pour la peine, il prit place dans les gradins du terrain de sport et se mit simplement à regarder les autres bouger. Même plus la force de reconnaître le sport dont il s'agissait, peut-être y en avait-il plusieurs, des différents, d'ailleurs. Il regardait ses ongles bleus, très légèrement écaillés alors que le vernis datait du matin-même. Duuuuuuur.
Il y avait les ballons qui tapaient contre le sol en caoutchouc et qui faisaient du bruit, et le bruit était insupportable. Le bruit des chaussures, tout ça, ça lui sortait par les yeux et ça explosait le crâne. Il avait toujours aussi mal, Virgile, ça s'arrangeait pas. Il était au troisième rang, il voyait tout le monde, et le prof lui avait dit de rester à portée, ce qu'il faisait. Voilà. Il était là, la tête dans les mains, et il s'endormait pour oublier la douleur. Presque trop beau pour être vrai, dis.

PAF.
Et bascule en arrière, et tombe du gradin, s'étale sur se sol. Et un ballon dans la gueule, un.

- Uh... Mais qu'est-c'que j'ai faiiiit...?
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Lolita Corvidae
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MessageSujet: Re: Un cours bien commencé... [Pour Lolita]   Un cours bien commencé... [Pour Lolita] EmptyMar 11 Déc 2012 - 20:43


Ceci est une boîte à musique:

C'est grisant de transpirer quand il fait froid.
Les extrémités sont glacées et pourtant je crève de chaud. Bon, j'ai le nez qui coule aussi, c'est moins excitant, mais ça reste l'une de mes sensations...disons une de celles avec qui j'entretiens une relation ambiguë. Je déteste mais j'aime par dessus tout. C'est monstre chiant d'avoir super froid aux mains et d'avoir chaud en même temps, en plus je finis toujours par avoir le nez bouché et par respirer par la bouche et je déteste ça. C'est si bon. Merde. J'ai encore laisser le ballon se barrer.
J'ai toujours été nulle en foot, même si j'aurais adoré y exceller. Pour pouvoir impressionner mes potes, même si c'est pas très noble comme motivation, mais j'ai jamais réussi. C'est pas faute d'avoir essayé pourtant. D'habitude, je suis plutôt bonne aux sports d'équipe, je pense que c'est l'idée de devoir courir avec une balle entre les pieds qui me perturbe. Je trébuche souvent dessus. C'est pas fluide et les tacles sont des abominations à mes yeux. Et à mon orgueil aussi, je ne me suis jamais remise de m'être étalée par terre devant tous les copains de Théo et Gauthier une fois qu'on jouait sur le terrain vague derrière la garderie. Ça doit y faire aussi, et en tout, je trouve que ça fait beaucoup. Mais eux ils le savent pas, et j'aime moins encore passer pour une incapable que le foot en lui-même, alors tant pis pour mes états d'âme, je vais pas me laisser avoir aussi facilement.
Ça y est, je respire la gueule grande ouverte, ça me glace la gorge et m'assèche la bouche. Mais c'est rigolo, ça fait plein de buée en permanence maintenant. J'ai l'impression d'être comme ces gros poneys qui raclent le sol de leurs sabots sous la neige sur les cartes-postales qu'ils refilent dans les Pyrénées. A part que j'ai pas les crins dans la figure. Et que je cours aussi, je cours vite, et les herbes givrées craquent sous mes pas. C'est....exquis. J'arriverais jamais à comprendre les gens qui n'aiment pas le sport, ou comment ceux qui ne peuvent pas en faire arrivent à survivre. D'ailleurs, je me suis bien renseignée, et il semblerait que beaucoup de maladies et de problèmes osseux et musculaires apparus à notre époque soient liés au manque cruel d'exercice physique dans notre société. Voilà bien la preuve que le sport c'est la vie, en plus d'être la santé. Bien fait pour ceux qui n'en font pas et qui se retrouveront avec les genoux douloureux et des problèmes aux cervicales après cinquante ans. Moi je prépare mon avenir.
Et re-merde !

Ça fait chier quand même. A défaut de vouloir gagner, j'ai pas envie d'être un poids pour mon équipe. Enfin, faut dire que les équipes de lycée, je trouverais toujours une bonne vingtaine de personnes pour être moins bonnes que moi, et encore moins investies. Franchement, le sport obligatoire, c'est la corvée, même pour les gens qui aiment le sport. Eux se font chier parce qu'ils se traînent des poids morts pendant deux heures, et les autres pareils parce qu'ils n'ont pas envie de bouger leur cul. Faudrait faire des heures de sport obligatoire supplémentaires et en augmenter le coefficient, ça les motiverait tiens ! Ouais, plus tard je serais prof de sport. Bon, j'arrête de dire des conneries et je me re-concentre. Hum. Bordel, cette fois, il est pour moi. Cet idiot l'a laissé échapper, c'est le moment. Je me lance à la poursuite du ballon, profitant de cette bonne raison pour courir tout mon saoul. il est parti loin, une telle occasion ne se représentera pas avant un moment. J'avale la distance bien trop vite à mon goût et me retrouve bien conne avec cette balle à bouger avec les pieds. Comme d'hab'. Je sais pas courir avec la balle, alors autant faire quelque chose d'utile, j'ai pas trois plombes pour décider quoi faire.
C'est ton moment de gloire Lolita. Je tire aussi fort que je peux pour essayer de mettre un but. On voit bien que c'est un geste désespéré, j'ai plus de la moitié du terrain à lui faire traverser à ce putain de ballon, et faudrait qu'il rentre dans les cages, et sans que le gardien l'arrête si possible. Ouais, c'était mort dès le départ, mais au moins, j'aurais tenté un truc. Merde ter.
Peut-être aurait-il mieux valu que je m'abstienne finalement. C'est qu'un dispensé, un imbécile qui méprise le sport, qui doit s'être fait une dispense à deux balles qu'il a signé lui même, ou alors il a dit qu'il avait oublié ses affaires, ce qui est encore plus méprisable, mais c'est quand même un quelqu'un. Et j'aime pas trop faire mal au gens. Il a pas l'air bien solide et il se l'ait pris dans la tronche, il a dû déguster le pauvre. Voilà une bonne excuse pour ne pas avoir à endurer les reproches prochains de mes équipiers. Je quitte le terrain aussi vite que possible pour récupérer les ballon resté coincé dans les gradins. Je devrais p'têtre m'excuser, mais j'ai peur que ça serve à rien. Généralement, les dispensés font la gueule parce qu'ils n'ont pas envie d'être là, en plus par ce froid et avec le coup qu'il vient de se prendre, il risque pas d'être aimable. Mais bon. Aller, je suis quelqu'un de chouet quand même, j'vais m'excuser. Et je l'aide à se relever au passage, c'est la moindre des choses, n'est-ce pas ?

_Euh...ça va ?

Cette question est conne. Je renvois la balle aux joueurs d'un geste nonchalant et décide de me laisser tomber à côté de lui, refermant la fermeture éclair de mon sweat. S'agirait pas d'attraper frois à trop vouloir faire la bonne âme.

_'fin, je suppose que ça va pas, mais tu as besoin de...quelque chose ? Tu veux aller à l'infirmerie ou au moins te...laver la figure ?

Je lui époussette maladroitement son manteau et ses cheveux. c'est peut-être pas la meilleure chose à faire, y'a plein de gens qui détestent qu'on les touche, même quand ils sont empaquetés dans quarante-six couches de vêtements. Roh puis merde hein. Je vais pas faire des efforts pour un espèce d'avorton dans son genre, faible comme un enfant et blanc comme un cul de roux, il doit pas voir le soleil souvent celui-là. Encore un de ces gamins qui passe plus de temps devant son ordi qu'à bouger, qu'à vivre.

_Parce que t'es plutôt dégueulasse là.
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MessageSujet: Re: Un cours bien commencé... [Pour Lolita]   Un cours bien commencé... [Pour Lolita] EmptyMar 11 Déc 2012 - 21:54

Tranquillement.


Voilà qui n'allait certainement pas arranger son état de santé. Tant pis, au moins, il avait à peu près les idées en place comme ça, rien de tel qu'un méchant coup en plein dans le nez pour rééquilibrer les cerveaux un peu trop évasifs. Rien de mieux non plus pour se péter le nez. On avait relevé Virgile sans lui demander son avis, sans doute que sa main traînait dans les parages et que c'était normal, question de politesse. C'était pas lui qui dirait le contraire remarque, juste qu'il s'agit là d'un geste assez commun, rien de remarquable qui prouvait la bonne foi de l'auteur de ce crime dont tout le monde se foutait éperdument. La personne responsable n'avait pas fait exprès, sinon elle serait venue lui casser la gueule au lieu de l'aider à se relever. C'est idiot, mais c'est vrai. Au moins, il pouvait se dire qu'il n'avait plus rien à craindre.
Il s'agissait... d'une... fille..? Ouais, à peu près. Une sorte de chose mi-femme mi-homme, pas glamour pour deux sous et habillée comme un vulgaire bonhomme, pire que Virgile avant qu'il ne devienne un Selah pour de bon. Cheveux plus ou moins courts, poitrine inexistante, cette créature était une devinette ambulante, mais c'était pas important. Elle le fit s'asseoir, Virgile lui se laissa faire, ne se poussant même pas à partir du sol pour l'aider. Un poids-mort à soulever, pour la peine. Il y voyait flou, mais ce n'était pas grave, il allait s'en remettre. Puis elle s'assit à son tour, et passa une main sur son manteau, puis dans ses cheveux. Le plus naturellement du monde.

Beaucoup l'aurait chassé, insulté, pourri, mais Virgile n'était pas comme ça. Pas par bonté, mais simplement parce qu'il n'en avait rien à faire du tout. Elle pouvait bien le toucher, qu'est-ce que ça allait lui faire après s'être mangé une balle en plastique et en tissu propulsée à plusieurs kilomètres/heures dans la face? Rien de plus méchant, à n'en pas douter. Il ne souriait pas, il n'y avait pas de quoi, mais il ne pleurait pas non plus. Une larme à l'oeil tout de même, ça ne faisait pas du bien, mais c'était un réflexe, le corps qui prend le dessus. Il n'était pas triste, tout va bien même, il n'était pas mort. Ça allait juste passer.
Une de ses mains se porta sur l'objet de toute son attention: son nez. À peine l'eut-il frôlé qu'une désagréable sensation vint s'en emparer. Il était peut-être cassé, tous comptes faits. Du moins salement amoché. Il renifla, réflexe humain bien qu'il n'en était pas un, et se détruisit les parois nasales d'une façon tout à fait débile. Il ne reniflait pas de mucosité, mais du sang.

La jeune fille lui demanda si ça allait, il répondit par un hochement de tête tellement imprécis qu'il était impossible de savoir ce qu'il voulait dire. Lui le savait et c'était suffisant à son goût. Par correction elle ajoute qu'elle peut l'aider s'il a besoin de quelque chose. Virgile ne savait pas ce dont il avait besoin. Peut-être d'un mouchoir, mais c'était facultatif, il savait se faire violence et se moucher dans sa manche. C'était ce qu'il faisait avant. Et ce matin, il avait oublié son mouchoir en tissu sur la table basse de sa chambre. Pas de chance.
Il ne savait pas trop quoi répondre, mais son silence était peu éloquent, surtout avec une figure aussi expressive que la sienne. Dans une moue qui tenait plus de la gêne que de n'importe quoi d'autre, il jeta un oeil à ses vêtements, pour la plupart neufs, et pour la totalité hors de prix. Un soupire, rien de plus. Il ne la regardait même pas.

- Cette chemise était neuve, tant pis. Heureusement que je n'ai pas mis ma broche ce matin. Je l'ai oublié.

Virgile lève finalement les yeux vers son vis-à-vis, un air de rien sur la visage, assez perturbant d'ailleurs. Il regarde le terrain, revient vers elle, passe sa manche sur son nez, se fait mal tout seul de nouveau. Comme quoi on n'apprend pas toujours de ses erreurs passées.

- Un mouchoir serait sans doute utile, mais je peux m'en passer. Par contre, il me semble nécessaire de me faire ausculter, le coup n'a pas été délicat.

Les joies du sport qu'il ne connaissait pas.

- Joli tir. Je ne suis pas un but, mais joli tir quand même. Tu ne peux que progresser.
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MessageSujet: Re: Un cours bien commencé... [Pour Lolita]   Un cours bien commencé... [Pour Lolita] EmptyJeu 20 Déc 2012 - 17:53


Ceci est une boîte à musique:

Il pleure bien malgré lui, c'est tellement mignon.
Pouah ! J'ai toujours aimé les gens faibles, c'est ma...faiblesse. A part qu'avec sa tenue d'aristo et ses cheveux bleus, c'est pas tout à fait mon genre quoi, même pour être amis je veux dire, c'est typiquement le genre de personne avec qui je sens que je ne m'entendrai jamais. ça fait beaucoup de monde dans ce lycée quand on y pense. Aha. Je suis tellement douée pour les relations humaines. Un autre de mes talents, avec celui de marquer des buts depuis le milieu du terrain. Aaah non, voilà qu'il commence à parler de sa tenue, j'ai horreur des gens qui font ça. En général ce sont des gonzesses, mais si maintenant, même les mecs s'intéressent à l'état de leurs vêtements, bah je sens que j'en aurais jamais des amis. Non mais sérieux, il a juste de la terre qui lui est tombée dessus, c'est normal, le ballon en plein puisqu'il roule par terre. mais c'est bon quoi, il a pas plus, c'est pas de la boue, il a juste à s'épousseter un peu et c'est fini. Non mais je te jure. Et voilà qu'il rajoute les accessoires. Je fais semblant de bailler ou je me casse direct ? Non mais parce que je m'en fous qu'il est pas mis sa broche. Il en est heureux ? Ravie pour lui. Quelle conversation passionnante, il aurait pu dire un truc drôle au moins, me remercier pour l'avoir aidé à se relever. Quoi que j'aurais pas su quoi dire. mais il aurait pu me charrier, râler un coup et puis voilà, pas prendre sa tête de blasé trop classe genre je-suis-trop-au-dessus-de-tout-ça-cela-n'atteint-pas-la-pureté-de-mon-corps-ni-de-mon-esprit-haaaaaan. C'est tous des coincés du cul qui se la joue princes et princesses ici, sont trop contents d'être dans un château, ils se sentent plus les pauvres.

_J'ai pas de mouchois mais tu peux te moucher dans mon t-shirt s'tu veux. J'dois le mettre à laver en rentrant d't'façons.

Je sens qu'il va pas vouloir. En général, les gens veulent pas se moucher dans des vêtements, et sûrement pas dans les vêtements des autres, mais bon, je vais pas lui dire qu'il n'a qu'à se moucher sur son bon manteau chéri que je viens de lui saloper ou il serait capable de m'en vouloir. Avec sa constitution de gamine, il pourrait même faire une attaque cardiaque. Mon Dieu ! Se moucher dans ses vêtements ? Mais quelle horreur ? Mieux vaut renifler comme un gros porc, cracher des molards tout jaunes et gluants mais en se cachant bien et se racler le fond de la gorge comme un camionneur fumeur et alcoolique quand elle commence à être trop chargée par la délicieuse mixture nasale. Miam miam.
Tiens, la voilà la petite remarque. je ne peux m'empêcher de sourire en lui jetant un coup d'oeil admiratif. Dans tout ce baratin archi-chiant, il a réussi à caser quelque chose de drôle et il ne fait pas comme les crétins qui rigolent de leurs propres blagues, il se contente de dire ça d'un ton aussi monocorde que le reste. Si ça te fait rire, tant mieux, sinon tant pis. Je crois qu'il remonte dans mon estime, je vais abuser de son temps un peu plus longtemps, je n'ai absolument aucune envie de retourner sur le terrain. De toutes façons, je doute que j'arrive à obtenir de nouveau la balle, et après ce coup magistral, je ne peux plus compter sur mes coéquipiers pour me faire une passe. c'est mort pour cette partie là quoi.

_Bon, t'as besoin de quelqu'un pour t'escorter à l'infirmerie alors. J'peux venir ? Ils vont dépêcher le délégué d'classe sinon, mais moi j'ai aucune envie de rester là. Et puis, c'pour m'faire pardonner tu vois...'fin un peu...

Non c'est juste pour me barrer mais je vais pas le dire. T'as l'air tout mignon et tout naïf, même si t'es un peu chiant, j'ai pas de raisons d'être désagréable avec toi. Et puis bon, un aristo avec les cheveux bleus, c'est pas banal quoi, et même si il m'intéresse pas des masses, j'ai pas l'impression qu'il soit méchant pour deux sous, alors sa compagnie ne pourra pas me faire de mal. J'ai besoin de me distraire. La compagnie des gens m'étouffe ici, je suis habituée à avoir au moins un lieu à moi, ici je dors même dans un dortoir, c'est insupportable. Et les cours sont mega-intéressants, alors j'essaye d'y assister le plus possible, même à ceux qui ne font pas partie de mon programme, mais du coup j'ai jamais de temps libre. Ça fait chier. Et on n'est pas encore à la fin du premier trimestre.
Ce sera pas de la solitude avec lui, mais presque, réactif comme il est. Si ça se trouve, il a vécu un traumatisme ou un truc du genre, c'est pour ça qu'il est tout faiblard, il doit se laisser mourir. Et moi qui lui tape dessus, putain, je suis pas douée. En plus si on fait le trajet ensemble, moi et mon tact de barbare on va l'achever, après il va crever et j'aurais sa mort sur la conscience toute ma vie. Pourquoi ? Ouh putain, je m'égare, il est peut-être juste un peu débile aussi, ou alors timide, pourquoi a-t-on toujours tendance à imaginer des trucs horribles ? Quoi que je voudrais pas être stupide moi...

_Hm. Tu t'mouches et on y va mignon ?
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