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 Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.]

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Syndel Vungh
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MessageSujet: Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.]   Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.] EmptyVen 11 Juin 2010 - 23:09

Monde sublime, sublime monde.

Souffle incandescent sur ensemble de gel. Monde tempéré.
Fils d'or et perles d'argent. Monde fastueux.
Face séraphine, rictus déletère. Monde paradoxe.
Apparats charbon pour épiderme nacré. Monde polychrome.
Expression escobar puis reflet autenthique. Monde artificiel.
Mutation remarquable et conversion improbable. Monde évolutif.
Concentration exessive suivi de pière laconique. Monde fétichiste.
Travail acharné, récompense misérable. Monde généreux.
Recrutement opulent avec piège exhaltant. Monde nocif.
Sourire discret pour accoutumance irrévoquable. Monde pacifique.
Amour incompris, attachement permanant. Monde enivré.
Faciès délectable face à masque vorace. Monde omnivore.
Calvaire stomacale pour appétit variable. Monde extansible.
Extasie modeste et talent non feint. Monde supérieur.
Mannequin imagé pour vision fascinée. Monde occulaire.
Rire contagieux lié à réplique capricieuse. Monde sonore.
Calcul érroné mais assimilation certifiée. Monde chaotique.
Création éphémère, résultat figé. Monde immortel.
Volonté inébranlable et force intégrale. Monde combatif.
Motivation limitée pour oeuvre personnelle. Monde bénévole.
Langue reptilienne contre feraille aiguisée. Monde sauvage.
Jambes écailleuses, élytres duveteuse. Monde hybride.
Voile festif dissimule teint souillé. Monde hypocrite.
Narcisse pur marié à rose jaunâtre. Monde symbole.
Accoutrements pudique contre costume devêtu. Monde orné.
Labeur exténuant et implosion jubilatoire. Monde euphorique.
Lagon bouillant devant ciel terreux. Monde élémental.
Cage oxydée pour mobilier impérial. Monde mielleux.
Rencontre lointaine avec suivi rare. Monde délié.
Douleur incertaine, but permanent. Monde clos.
Léthargie pieuse et Kamikaze Molotov. Monde oisif.
Gala antérieur puis cérémonie sépulcrale. Monde minuté.
Joues humides liées à gémissements muets. Monde douloureux.
Ordonnance illisible, ambulance hurlante. Monde aliéné.
Cachets mauves et seringues transparentes. Monde déséquilibré.
...

Jusque là.

" Sujet rédaction numéro huit: Vous vous sentez particulèrement révolté par une scène à laquelle vous avez assisté, que vous avez vu à la télévision, lue dans la presse. Vous la raconterez dans un premier temps, puis dans un second expliquerez votre révolte de façon à convaincre le lecteur. Vous utiliserez au moins une fois chaque tournure emphatique.
____

Présentes sur les podiums, leur robes couleur criarde les saillent à merveille. Dans les rues, leur maigreur cadavérique effraye. Peut-être deux semaines entre ce moment et à présent. Etat post-traumatique.

Banalité angoissante de la représentation, nous étions en meute et nous marchions. Passant devant salon de coiffure, fleuriste, et autres boutiques susceptibles de figurer dans le tableau et auxquelles nous n'avons porté aucune attention. C'était une jolie rue, simple, lumineuse, visiblement moins affluante que l'allée principale. Belle après-midi de primtemps. Nous étions deux collées à la vitre d'une pâtisserie, riant, tandis que les autres ravitallaient leur panse énorme. Tout allait bien. Et nous l'avons vue à cet instant. Filer droit devant elle, sans un regard vers personne. Ses manches longues couvraient ses baguettes inexistantes. Ses doigts maigres tenaient fermement un téléphone portable dernier cri, et l'on aurait juré qu'ils allaient se briser au moindre instant. Comme Emmy, personnage des Noces Funèbres par Burton. La morte qui perdait sa main squelletique. Enfin, c'est sa main qui se décroche de son plein gré. Là, Emmy semblait avoir du mal à tenir sur ses jambes. Ou ce qui faisait office de jambes. Une paire de brindilles, aussi épaisses que mes avant-bras de trente-neuf kilogrammes. Un visage creux, pas de joues, des cheveux noués en queue de cheval. Nous revenons sur son tour de taille indéscellable. Son jean's Le temps des cerises - cent cinquantes euros tout rond, utile de présicer qu'elle avait les moyens - tombait sur ses hanches avec paresse malgré la ceinture crochettée à l'avant dernier trou. Ses escarpins de marque dissimulaient ses orteils, et c'était tant mieux. Nous nous sommes regardé, et la lueur dans nos iris a suffit à déclarer notre horreur envers la créature, bien que cela ne soit pas dans nos habitudes. Vraiment. Machabée déambulant à une allure spectrale, prête à s'effondrer à tout instant sur le goudron préchauffé par les rayons astraux. Cette femme, cet être à contenance humaine - sans seins, sans fesses, le regard fade, l'allure fantômatique - nous révulsait au plus haut point. Il était inutile de déclarer que nous gardions un silence religieux. Prodigieux. Gage de respect envers la personnalité quasiment décédée. Et mauvaise blague ou comble de l'ironie, elle disparut de notre champ de vision après avoir passé une porte vitrée sertie d'un écriteau rouge pompier : "pompes funèbres".
Le front était haut, très pâle, et singulièrement placide; et les cheveux, autrefois d'un noir de jais, le recouvraient en partie et ombrageaient les tempes creuses d'innombrables boucles, actuellement d'un blond ardent, dont le caractère fantastique jurait cruellement avec la mélancolie dominante de sa physionomie.
Il envenait à parler des yeux sans vie et sans éclats, puis les lèvres, puis les dents. Voilà à quoi s'apparentait la créature, du moins son visage, que Poe avait nommé Bérénice. Peut importait son nom, d'ailleurs. Cependant, Bérénice, elle, était souffrante. Malade. N'avait pas eu le choix de sa condition, ne l'obtenait toujours pas. Celle que l'on appellera Emmy, celle que nous avons vue, n'était pas malade. Pas de naissance. Du moins pas naturellement. Emmy, elle est connue pour avoir posé nue dans un magasine populaire, afin d'afficher son absence de formes. Sa peau blâfarde et son sang, ce qu'elle possédait et pouvait contenir en son sein. Dans son enveloppe corporelle actuelle. Emmy, elle faisait partie d'un autre monde. Une caste dont le nom serai tû par discrétion. Cette guilde, dans son formulaire d'entrée, réclamait une apparence indéniable. Elle était folle, Emmy. Folle à lier. Et elle rêvait de s'exhiber face aux photographes enivrés. Pur était sa chair, blanc était son épiderme, soyeux étaient sa chevelure. Emmy, sans le savoir, était sublime. Emmy, sans le savoir, allait changer pour réaliser son plus beau songe. Emmy allait évoluer, Emmy risquerait sa vie, à Emmy, plus rien ne lui importerait si ce n'était son tour de taille, de cuisses, de poitrine. Emmy allait souffrir le martyr. Sans le savoir.
Traumatisante était l'image qu'elle faisait naître. Combien de fois suite à sa vision avons-nous repensé à son échine brisée, à ses longues phalanges meurtries, et à son bourreau. Le monde dans lequel elle évoluait est luxueux. Plaisant. Apparence séraphine cache intentions démoniaques. Ils ne jugeaient que par l'apparence et avaient la critique trop aisée. Un mètre quatre vingt trois, soixante kilos, trop ronde. Pas assez de poitrine. Les fesses pas assez rebondies, les yeux inexpressifs. Refusée. Ainsi, ils créent leur propre armée, composée de revenantes, de natives d'outre tombe. À les voir souffrir de la sorte, ils s'amusent. Leur jugement est trop strict, pas assez réaliste. Il est inhumain de réclamer telles ignonimies corporelles. Ils exigent de critères incompatibles entre eux, traquent la moindre imperfection par pur plaisir sadique et se permettent de trouver un détail même chez le plus magnifique croisement demandé. Ils aiment seulement dominer ces petites devenues écervellées qui tentent par tous les moyens de leur donner tort, parfois en ayant recours aux plus tristes sacrifices. Vegastar, groupe musical, évoquait ces oisillons fragiles et influençables d'un chant sordide, Coma Berenice. La chanson décrit leur état d'esprit, et nous qualifierons leur dominant d'une manière claire, précise, et subjective. Catégorique mais pas moins véridique. L'exès est dangeureux. Ils jouent de cette difficulté pour faire le tri entre les candidates. Ils les savent atteintes d'un mal psychologique, et en profitent au maximum. Ils cherchent à les faire rentrer dans un moule, étroit, et s'il est richement décoré, le gâteau n'en sera pas forcément meilleur. Le gâteau, c'est la pâte avant tout. Si la pâte est trop chimique, le gâteau est répugnant. Plus naturel, il devient succulent. Les dirigeants de ce monde superficiel doivent tenir compte de cette véritée, et retrouver la raison, au plus vite. Le gâteau final n'en sera que plus délicieux. Emmy aurait eu une chance de ne pas finir difforme.

Emmy a disparu. Le soir, journal de vingt heures, il y avait un reportage sur sa maladie, ils précisaient que les malades, principalement, quasiment exclusivement des femmes, étaient pleinement conscientes de leur état et n'arrêtaient pas plus leurs idioties. Ils dirent aussi que les critères de sélection avaient été modifiés. Emmy avait juste choisi le mauvais moment. De toute façon, elle aurait été trop vielle, dorénavant. Ils ne seront jamais contents. On le sait pertinement.

18 sur 20. Bon travail."


Une place de rêve. Toutes les proies les plus frêles tombent dans la géométrie vicelarde. Pas de sens à l'histoire. Déjà dans les normes, s'en approche rapidement, y arrivera un jour, n'y parviendra jamais. Le tracé différent se regroupe en quelques phrases. Les chemins se rejoignent. Les deux sphères planétaires sont connectées. Le cocon tant espèré. Il pouvait avoir autant de points positifs qu'il le voulait, rien n'en serait modifié. Les destins sont funèstes. Ne pas oublier.

Chroniques de l'ésthétique et cercle de cruauté. Monde anormal.
Corps atteint suivi de crâne fragilisé. Monde malade.


Les photographies étaient magnifiques. Son Diable les lui fit abandonner au gré du vent. Le dos plaqué contre le marbre douloureux, reposant sans gène sur la stèle. Les fleurs du vase à côté penchaient leurs pétales vers sa présence discordante. Soumission. La belle regarda les tirages virvolter devant elle. Ses si beaux fruits. Tentant un retour contre l'herbe humidifiée par la rosée préambulaire avant de céder à sa force celèste. Ils ne reviendraient pas. Jamais plus.
La fille des Enfers avait oublié de rentrer, cette nuit. Le pensionnat se réveillerait sans elle. N'ayant envie d'y retourner. Profiter, jusqu'à la dernière seconde, de tel spectacle. L'ultime représentation. L'épilogue de l'épisode apocalyptique. Elle ignorait tout de sa présence en ce lieu spirituellement puissant. Appel raisonnable, retour aux sources brutal. Il lui fallait se régénérer. S'apaiser. Calmer les chamboulements en son sein, pour ne pas crier au secours. Non, pas de secours, plus de secours. Le secours est superflu. Il est inutile. Il arrive toujours trop tard, alors ne pas compter sur lui. Les directeurs de l'aide n'ont aucun mérite à clamer. Ce sont des retardataires. Des profiteurs. Alors on se débrouille sans. Pas besoin d'aide. Non, trop grande pour cela. Et puis, n'en désire pas. Plus de tuteur, plus d'auxilliaire. Jamais plus.
Nuit agitée et inexistante. Son croissant, lumineux au-dessus de tout, avait guidé ses pas des heures durant. Les rues, les toits, les souterrains. Visite des trois plans. Rien de bien intérrèssant. Enveloppement cendré devenu habituel en cette saison, clair nictalope réduit, silence hétérogène taché ponctuellement par des bribes sonores. Véhicules. Klaxons, sonneries, crissements de pneus, vitre baissée, musique trop forte. Nature. Froissements des feuilles, oiseaux à l'affût, rongeurs passés professionnels dans l'art de la planque, ruisselement de l'eau à divers endroits. Humains. Cris, rires, onomatopées, interjections, paroles en tout genre. Souvent brisé, revient vite à la charge. Il était plus puissant qu'il n'y paraissait. C'était un grand de sa catégorie. Les tyrans. Marcher, sans s'arrêter. Sans but, sans peine. Marcher en attendant le lendemain. L'astre du Jour. Et l'attendre en silence. La marche était évolutive. Simple et calme sur le plat, enchaînée et rythmée lors d'une confrontation avec des obstacles. Les sons diffèraient selon l'emplacement à l'instant. La nuit restait la même, mutait indéfiniment. Similarité changeante. Jamais plus.
Tout avait été long et court à la fois. Les choses s'empressaient de devenir complexes. Fuir la dureté de la réalité, rien qu'un temps. Juste pour quelques crants de l'Horloge. Rester sourd aux échos silencieux de la vérité, n'agir que selon ses désirs. Esclave de sa propre conscience. Pas de barrières à l'horizon. Remise de peine adjugée par la Cour, les jurés, procureur et autres avocats et substituts. Laissons-les rêver, en ce linceul d'obscurité. Après tout, les prisonniers raisonnables reviendront vite, s'il ne partent pas. Pour les Autres, ils finiront par succomber tôt ou tard.
Tout avait été calme et agité. Les différentes ambiances d'une même heure peuvent être surprenantes. D'abord, les ruelles malfamées. Quartiers populaires là où délinquance, trafic et autres morbides actions proliféraient. Il n'y faisait guère bon vivre. Encore moins la traverser. Peut-être surtout lorsque l'on était une jeune femme seule. L'élégance de l'obscure avait recouvert les cieux depuis un temps déjà. Certains traînaient assis sur des poubelles à attendre. Certains inconnus venaient, leur parlaient, et trsè vite l'un de ceux qui trônaient sur le tas d'ordures se redressait et envoyait une droite à l'ennemi, qui lui renvoyait, et ainsi de suite. L'effet papillon. Dégénération alcoolisée, sans doute. Ensuite, on échappe aux limbes des abysses pour regagner une terre plus ou moins sûre. Devant l'entrée de la première discothèque. Ils étaient un dizaine, dont deux à l'écart se permettant une évacuation d'urgence. Certains dormaient à même le sol. Soit ils avaient perdu leur voiture, soit ils n'en possédaient pas. Sinon, on les aurait retrouvé encastrés dans le premier platane venu. Continue la progression. Un champ de coquelicots. Pétales éphemères et tige fragile. Elle s'y coucha, en arracha un bouquet, dépouilla quelques uns d'entre eux de leur couleur pudique. Jeu malsain d'une gamine en manque d'inspiration. Le crissement des feuilles contre les feuilles détendait. Un temps. Silence. Recul. Oppressait. Brusquement elle s'enfuit de ses draps et poursuivit sa route. Le bouquet fut jeté aux Quatres Vents.Le long de la route. Revenue en centre ville. Si ce n'est qu'un centre ville. Des partisants de Marley sur le trottoir. Des rires, des chants. Un cabriolet rouge qui passe au ralenti près d'eux. Le passager lève une bouteille en verre et l'assène sur le crâne de l'un d'entre eux. Il n'a rien, et les soudainement préssés se jouent de lui et de ses amis. Lamentable effet secondaire. Un peu plus loin, des girophares allumés. Ils avaient beau le tâter autant qu'ils le souhaitaient, s'il n'avait pas de drogues, il n'avait pas de drogue. Il était noir et portait un baggy glissant sous ses fesses. Donc il en possédait forcément. Forcément. Cachée derrière un rideau déchiré, coincée entre deux murs formant un couloir étroit, une échelle. Curieuse. Arrivée en haut, une vue splendide de l'horizon. Ne prit pas le temps d'observer. La lumière n'allait pas tarder à faire surface. Il fallait profiter de la liberté le temps qu'il restait. Profiter. Grapiller. Et courrir sur les toits. Sauter, escalader. Se sentir libre des chaînes entravantes. Mourir de tant d'ouverture. Lorsque le toit devint trop éloigné du bord, elle du se résoudre à quitter son perchoir. Ne voulant voler. Voler lui procurerait plus de souffrances que de plaisir. L'aile croissante n'était pas agréable à recueillir. Tomber était davantage distrayant. Belle atterit sur les pieds. Se redressa sans difficultés. Se remit en marche. Et parvint jusqu'ici.
Les rayons astrals avaient du mal à percer le ciel, ce matin. Il faisait encore sombre, malgré la période estivale. La paroi vaporeuse des grisonnants surplombant la terre annonçait l'eau. Il fallait s'attendre à une nouvelle journée boueuse. Tristesse accumulée qu'il fallait néanmoins évacuer. Un effort pour supporter ça. Toujours tout encaisser. Il n'y a aucun mal à ça, maintenant. Tout le monde peut le faire. Prendre son courage à deux mains, souffrir, encore. Et se dire qu'il doit bien y avoir des gens quelque part qui hurlent plus fort que nous. Il devrait y avoir d'autres personnes malheureuses. À moins que toutes aient succombé.
Les images avaient disparu depuis son échappée antérieure. Le souvenir n'était ni bon ni mauvais. Cette nuit avait juste été le symbole d'une liberté prochaine. Epoque tant désirable. Patience. On essaye d'abord avant d'acheter. Cependant, si l'on n'a pas les moyens pour, deux solutions. On se contente de plusieurs échantillons de temps en temps, ou on vole. Pour la belle, le choix était vite fait.
Le nom gravé était couvert de mousse et donc indéchiffrable. L'année de sa naissance était inconnue, son année de déchéance nulle autre que celle présente. Récemment entrée dans sa dernière résidence, à côté d'une certaine Margaret et de son mari défunt il y a douze ans. La preuve de sa féminité résidait en la plaque commémorative que Syndel avait déplacée pour pouvoir s'asseoir. À notre fille, à notre soeur. Elle avait une famille, au moins. Pas d'enfants. Visiblement jeune. Tes grands frères. Du moins la plus jeune. Contre nature, aimant l'original. Un bouquet de lys et de glaëuls. Oiseau de paradis et calliandre. Aucun pétale de rose. Pas un seul. La démone avait pensé, au moment où elle aperçut la tombe, qu'il manquait de cactus par ici. De quelque chose de caractériel. Toutes ces sépultures étaient si molassones. Impersonnelles. Monotonie flagrante et déshonnorante. Uniformité des cadavres jusque dans leur lit funèbre. Certains n'auraient pas apprécier. Son âme en faisait partie. Et pour que sa famille ait décidé de lui établir un nid aussi confortable, il ne devait pas être accroché aux traditions. D'où leur jeunesse d'esprit. Perosnne, ni sa famille, ni ses amis, n'avaient laissé de traces sur leur identité. Innconus et le resteraient. Mais chacun avait témoigné son affection auprès du cadavre caché. Plaques commémoratives, vases et bouquets, livres, gravures, cadres, souvenirs personnels. Quelqu'un avait même abandonné une boîte aus dessins parisiens contenant des cubains. La fille des Enfers la referma et la posa contre le dossier de la stèle. Respect pour les morts. Respect pour ceux qui ont du respect. Ce qui ne l'empêcha pas d'ouvrir l'enveloppe déposée sous l'un des vases. Adressée à elle. Elle s'appellait Emilie. Lui Dorian. Elle avait eu vingt-deux ans. Etait malade. La démone s'arrêta là. Etablit le rapprochement entre la photographie de la défunte et les mots employés dans ce texte rédigé d'une main tremblante. Avant de mourir, son physique effrayait. Sa description, sur le papier, ne pouvait être qualifiée. Emilie n'était autre qu'une énième victime du fléau estéthique. Paix à son âme.
Tout était réel.
La main sur le front, la jambe tendue, les yeux clos. Et après, la mort. C'est la mort. C'est tout.
Soupire. Relève la tête vers l'arbre d'en face. Saule. Quand elle quitte ses feuilles de vue, le bruit de pas s'arrête. Un coup de tête vers la gauche. Debout, devant elle. Il la regardait fixement. Et puis quoi. Il se demandait ce qu'elle faisait là, assise sur une tombe, profanant vicères et cendres. Il se disait qu'elle n'avait aucun moeurs, sans valeur, irréspectueuse païenne. Sans coeur. Venait voir Milie. Lui demander si ça allait, là-haut, dans le ciel. Si elle le voyait, si elle était fière de lui. Si elle reposait en paix. Lui, allait lui déclarer qu'ici, tout était différent sans elle. Qu'elle leur manquait. Mais que la vie continuait, et qu'il ne fallait pas s'arrêter parce qu'elle ne l'aurait pas souhaité. Des conneries du genre. Parce que les gens à conotation humaine ou humanoïde se devaient de parler à leurs perdus. Même s'ils ne leur répondaient pas. C'était une question de principes. Comme les défunts. C'était dans leur principes de mourir. Preuve que l'on refait un monde, avec des principes.
Il continuait à la décrypter, elle ne bougeait pas. Soupira à nouveau, aucune gène. Sourit difficilement, l'éteint. Passe de l'état mystique à démoniaque. Il voulait sûrement la voir dégager de là. Le laisser seule avec sa Cadaveria. Ridicule, idioties de premier ordre...
Silence. La brise les sépare. Syndel retire sa main de son visage fermé. Le fixe avec une douceur sauvage. Rictus faux. Visiblement perdu dans son raisonnement. Etat de fatigue. La nuit avait été longue.


- Je dérange?

Monde sublime, sublime monde.
Que nous quitterons lorsque le temps sera venu. Quand notre jour ne viendra plus.
Il tombait de l'eau du ciel. Chacun y mettait du sien. Emilie?


Je... non, rien.
Confusion.

Mauvaise journée en perspective.

[ Etoiles esseulées rêvant de pureté,
Coma Berenice.
Elles filent vers le ciel,
Leur flamme chancelle,
Triste sacrifice.
Plus rien ne les freine,
Entre elles s'enchainent.
Coma Berenice.
Elles veulent se prouver qu'elles peuvent exister,
Mais dans l'ombre elles s'évanouissent. ]
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Lyo Loki
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MessageSujet: Re: Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.]   Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.] EmptyDim 13 Juin 2010 - 11:03

Y’en a qui ont l’air de s’être perdu en route. C’est bizarre, moi c’est la route que j’ai l’impression d’avoir perdu. Je sortis de notre chambre comme un fantôme, sans faire un seul bruit et sans prendre la peine de répondre à Lyo qui me demandait ce que je foutais si tôt le matin dans les couloirs. Bouger avait dû le réveiller. Avant de refermer la porte mon regard se posa sur le réveil matin qui n’avait pas eut le temps de sonner. Il était 5h30...

Mon estomac faisait des nœuds pendant que je marchais, mais je n‘avais pas faim. Il y avait des gens dehors. Il y avait des gens dans la rue. Je les ai regardé, tous dévisagés, et ils en ont fait de même pour moi. Un homme s’est approché de moi, et je me suis demandé comment et pourquoi il était là, aussi tôt le matin, dans cette rue, et comment pouvait-il prendre plaisir à agacer les passants à une heure pareille.

- Hé gamin ! T’as l’air tout mimi hein ? T’as pas peur de te promener tout seul sans ta maman ?

J’ai baissé le regard pour me regarder dans une falque d’eau. Mouai, j’étais dans le corps de Lyo. J’étais dans le corps d’un gamin. L’homme sentait la cigarette et l’alcool et il s’est appuyé sur mon épaule en ricanant bêtement. Imbécile. Il a juste eut le temps de regarder ses potes d’un air conquérant et provocateur avant de tomber par terre, car il ne pu trouver appui sur l’épaule que je venais de dématérialiser. L’air confus, il ne se releva pas de suite. Ses soit disant « amis » rirent de lui avant de reposer leur regard sur moi. Qu’ils peuvent être stupides ces zonars.

Je ne me suis pas préoccupé d’eux plus longtemps et je suis arrivé dans une rue plus calme et qui sentait le pain chaud. Le boulanger du village devait déjà être dans sa cuisine. Ici il n’y avait personne, pas un chat en vue, juste quelques flaques d’eau qui ondulaient au rythme du vent humide. La pluie s’était arrêté hier soir, mais les nuages étaient restés incertains et grisonnants. Je descendis la rue sans savoir vraiment où es-ce que j’allais. Yen a qui ont l’air de s’être perdu en chemin.

Lyo avait cessé de me demander ce que je faisais. Il savait que je ne répondais pas lorsqu’il n’y avait rien à répondre. Je sentais juste qu’il fallait que j’aille là bas, au bout de la rue, je sentais juste que quelque chose m’attendait, quelque part, mais je ne savais pas ce que c’était. Peut-être qu’il n’y avait rien. Si il faut, j’allais retourner au lycée, sans même avoir trouver la moindre consolation au sentiment de solitude qui m’oppresser la cage thoracique et m‘accabler. Aaaaah je crois bien que je me suis perdu en chemin…

Il y avait un arbre, un grand saule, aux feuilles repliées sur elle mêmes, aux branches ballotées par le vent, et il s’est mis à pleuvoir. Je l’ai alors aperçut. Elle était là, à quelques pas de moi. Elle était seule, comme moi. Comme nous deux, Lyo et moi. Elle ne semblait pas attendre quelque chose contrairement à moi. Elle était assise sur une tombe, et elle venait de reposer une lettre qui y était posé. Ou bien était-ce elle qui l’avait écrite ? Je ne sais pas. Mais j’ai arrêté de marcher. Je l’avais peut-être trouvé, la raison qui m’avait amené jusqu’ici… Mais es-ce que je l’avais déjà croisé ? Hum… peut-être.

La jeune fille paraissait grande. Plus grande que Lyo en tout cas. Elle était mince, et semblait sur d’elle. Un peu trop provocatrice à mon gout. Elle avait les yeux bleus et l’impression de l’avoir déjà vu s’évanouie lorsque je le remarquais. La jeune fille que j’avais croisé avait les yeux marrons et ternes, et non pas ce bleu foncé océan. Je ne suis pas du genre à faire attention aux gens que je peux croiser lorsque je marche dans le lycée mais… son visage restait familier. A part ses yeux. Je l’avais déjà vu. Peut-être lorsque j’observe la cours de ma chambre…

Un léger vent se lève en même temps que la pluie recommence à tomber finement. De la bruine. Et la jeune fille qui venait de lever les yeux vers moi parla. Son ton n’était ni froid, ni abrupte, ni interrogatif. Il était neutre, tout simplement.

- Je dérange ?

Le cœur de Lyo s’emballa et je me portais une main à ma poitrine. C’était désagréable. Était-il intimidé par cette femme ? Je sentais chaque pulsation au creux de mon cou et cela allait bientôt devenir insupportable. Lyo n’ai pas peur abruti ce n’est qu’une femme.

Yen a qui ferait mieux de demander leur chemin…

Je n’avançais pas, laissant le gouffre venteux maintenir sa frontière entre nous deux. Je ne sais pas qui elle est. Je ne sais pas d’où elle vient. Et pour être honnête je m’en fiche pas mal. Moi, je veux seulement savoir d’où je viens moi. Egoïste ? Tellement peu. Je lève lentement une main et une fine branche vient s’y déposer, ondulant et jouant avec le vent, la dernière feuille frôlant à peine ma main à chaque passage. Lui aussi il est vivant. Peut-être qu’il est perdu. Peut-être qu’il est comme moi. Yen a qui ferait mieux de demander leur chemin avant qu’il ne soit trop tard…

Je relève les yeux vers elle, et je continue de la toiser. Mes lèvres sont grimassantes et trahisse l‘affreux mélange qui se déverse en moi… mais mes yeux sont vides. Je ne me sens pas bien. Physiquement parlant. L’estomac n’a pas finit de faire des nœuds mais j’en ai déjà la nausée. Pourquoi suis-je venu jusqu’ici déjà …? J’ai la tête qui tourne et envie de gerber. Ce lieu ne fait rien pour arranger le mal être qui me prends et semble m’empoisonné. Mais… la jeune femme, qui comme ça n’aurait rien de rassurant, semble apaiser ma fièvre. La chanson grise glisse le long des allées funèbres et je parviens à l’attendre. C’est un chant mélancolique et simple. Qu’es ce qui peut bien produire ce bruit ? Le vent. C’est seulement le vent Kyo.

- Non tu ne dérange pas. Tu es agréable a regarder.

Pas plus d’explications. Pas d’excuses. Pas besoin d’expliquer plus. Je n’ai pas envie de parler pour l’instant, je veux juste la regarder.


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MessageSujet: Re: Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.]   Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.] EmptyDim 13 Juin 2010 - 20:13

Mais qu'est ce que...

Hé! Mais... c'est moi, ça!

Deux êtres. À à peine un mètre de distance entre leur deux corps, mais des kilomètres entre leur âmes. Ca se voit. Ca se sent, même. Un garçon et une fille. Différents, mais aussi mystérieux l'un que l'autre. Même pas mystérieux. Etranges. Ils n'ont pas l'air méchants, ni même agressifs. Mais la paire qu'ils forment est paradoxe. Exquise. Ouais, étrange, en fait. Mais sinon, c'est tout.
Le garçon est de taille moyenne, soixante-dix à vue d'oeil. Charmant, en tous cas! Brun, les cheveux en bataille, négligé, le teint très peu hâlé, typé asiatique en plus. C'est rare dans notre coin. Quoi quil en soit, ses airs de bad boy sont trop craquants! Bon, il a la mine sévère mais c'est un détail! En plus, il a l'air assez jeune. Environ la majorité, peut-être un petit peu plus, mais pas loin. Craquant! Question fringues, il est sapé normalement. Simplement, même. Là, c'est une chemise noire qui dépasse de son pantalon, un jean noir, avec le bout de ses manches violet. Aux pieds, c'est une paire de vans un peu usées. Pas le grand luxe, mais c'est toujours ça de mis et c'est la classe. Je lui aurai rajouté un casque de musique autour du cou, une ou deux bagues aux doigts, et ça aurait été parfait. Mais ça ne tient qu'à moi. Il est comme moi, simple. Et ça lui va si bien... on irait bien ensemble, tous les deux. Du moins vestimentairement parlant. Souvent, c'est jeans et baskets. C'est rare quand je change, et si je le fais, c'est pour mettre une robe pour sortir en boîte, en soirée. Après, j'exclus le travail. Là-bas, c'est Prada, Gucchi et compagnie vingt quatre heures sur vingt quatre. Et forcément, mon jeans baskets au milieu de tout ça, c'est légèrement en décalage. Alors c'est robe cintrée, jupette taillée au minimètre près, chaussures à talons, bustier réhausseur et autres vêtements comme ça. C'est le culte de l'apparence. C'est un peu oppressant, parfois. Mais on s'y fait vite. Et puis... Sans le travail, jamais je n'aurai été aussi belle. Mince, toujours bien maquillée, bien coiffée, le sourire aux lèvres quoi qu'il arrive, sous les photographes en train de défiler... J'adore! Tout le monde me regardait, quand j'étais sur le podium. C'était mes cinquantes secondes de gloire, ma gloire à moi! J'ai eu des petits copains, grâce au boulot, j'ai gagné une montagne d'argent, j'ai pu me faire plaisir n'importe quand, c'était le paradis... Et maintanent, le seul garçon qui importe est devant moi, et il ne me regarde pas. Il ne me voit même pas, je parie. Ah! Il tourne la tête en ma direction! Oh, je n'ose pas l'appeller... La honte... Vite, je me cache derrière mes mains et fais volte face. Voilà, il ne dois plus me voir, ouf! Par contre, détail gênant... Du coup, il la regarde, elle. Elle qui le dépasse de cinq bons centimètres au moins, mais parce qu'elle est perchée sur ses talons aiguilles de fille en chaleur. Les même que dans le catalogue de cette marque dont j'oublis toujours le nom... C'est allemand, ou ça vient de l'est en tout cas, et c'est difficile à retenir... J'n'aime pas trop cette marque. C'est très gothique, voir même satanique. Et puis, la panoplie complète fait vraiment vulgaire. Ca lui irait bien, ça c'est sûr. Je sors de ma cachette. J'ai juste retenu ça, sur elle. Ses godasses de pou... De garce. Mais il est là, et c'est lui que je veux regarder. Il est trop beau... Mmh, j'l'adore! Et il la regarde encore! J'y crois pas! Non, j'suis pas jalouse! Mais j'suis aussi belle qu'elle. Parce que j'suis peut-être brune, mais moi ils sont coiffés tous les jours par un vrai grand coiffeur, alors qu'elle ils sont blonds aux allures décolorés et simplement lachés, emmêlés, et tout sales. En plus, elle est mal habillée, elle. C'est trop laid, ce qu'elle porte. Enfin, c'est un look de gothique, avec ses mitaines aux poignets, son pantalon tout sanglé, son haut transparent où seule une bande noire recouvre la poitrine -des seins superbes, en plus!- son pendentil en forme de crucifix, et donc ces talons, sanglés eux aussi, et haut à tel point qu'on se demande comment elle fait pour marcher avec. Nous, on s'entraîne à marcher avec ce genre d'engin. Mais ça s'apprend pas en deux heures, et même, on les porte que cinq minutes, le temps de faire l'aller-retour en ensuite on les enlève! Y'a que les fille superficielles, comme Elenaïs , qui garde ça aux pieds pour faire genre. Des filles de joie, voilà. Bourrés d'égocentrisme, de narcissisme et sans rien dans le crâne. En plus, celle-là, elle a pas l'air gentille ni agréable. Elle lui a parlé comme à un chien, au beau gosse, tout à l'heure. Franchement, elle vaut pas grand chose sur ce point là. Froide comme la mort et crétine. Elle a tout pour elle. Lui, il a pas l'air méchant. Bon, là, il est un peu à cran, on dirait. Mais c'est sans doute parce qu'il a face à lui une truie dans son style. Moi non plus, je ne sourierai pas si j'avais ça devant moi. Puis même, il est gentil de pas la remettre à sa place. T'as vu comme elle lui a parlé? Avec moi, elle aurait vite ranger ses airs de poufinette parce que je lui aurai foutu deux tartes bien placé, et j'laurai dégagé vite fait. Voilà, y'aurait plus eu de gêneuse, et j'l'aurai eu pour moi toute seule... Là, il a pris une pause bad boy ténébreux. Le regard froid, l'air sévère, il fait presque peur! Je ris, mais il ne m'entend pas. Elle non plus. Je ne suis pas si loin, pourtant. J'suis juste derrière la fille. Peut-être qu'ils sont juste dans leur bulle, tous les deux. 'Fin, c'est pas grave. J'suis là, et je le contemple, ça me suffit pour le moment! On irait bien ensemble. Parce qu'on est contraires. Lui, il a l'air un peu froid, distant, timide, discret, mais sûrement drôle et plein de vie quand on le connait. Moi, je suis joyeuse, souriante, pleine de vie aussi, un peu trop bavarde, émotive et ainsi de suite. Ouais, un trop beau couple! Bon, on se serait enguelé, comme tout les couples, mais bon, on serait heureux ensemble, on irait à la plage, en vacances, il serait venu me voir pendant que je défilais, lui, je le vois bien musicien, alors j'aurai été le voir pendant ses concerts. En plus, j'aurai pu lui présenter à des maisons d'édition, et puis il aurait pu vivre comme il faut de son art. J'le vois bien en... Ouais, guitariste dans un groupe de rock. En plus, c'est un asiatique, ou il a des traits, du moins. Donc il doit savoir parler d'autres langues, le chinois, le japonais, ou d'autres, je sais pas. Mais franchement... C'est le coup de foudre, là! Il est vraiment sublime... Whaou, j'me sens toute chose... Ohlala, j'dois rougir, zut! Vite, caches toi! Encore dans mes mains, tu parles d'une planque! Rhâ, tant pis! Bon, j'veux pas dire, mais ça m'énèrve, ce silence. Donc faut qu'il lui réponde, et vite! Je sais pas, un truc du genre : ouais, calme toi, retourne dans ta rue doit y avoir des clients pour toi. Ouais, c'est bien, ça! Va-y! Dis lui! ... Zut, il ne dit rien... Je le pense fort, pourtant! On m'a dit que lorsqu'on pensait très très fort à quelque chose, ça se produisait. Alors j'y pense super fort, comme ça il va lui dire! Aller, concentre-toi... J'écarte les doigts pour les voir. Elle, je la vois de dos, mais on s'en fout. J'veux pas voir sa tête. J'ai vu ses fringues, sa paire de seins, ses sapes, ça me suffit. Il la fixe toujours... À croire qu'il n'y a qu'elle. Mais bon, je suis pas loin, quoi! Il pourrait faire un effort! Regarder derrière son épaule. Pff, et puis j'me dis que ça doit être compliqué de décrocher son visage de quelque chose d'aussi laid. C'est pas grave. De toute façon, je continue à penser, alors bientôt il va lui dire. Oh, ça y est! Il ouvre la bouche! Ah... Ah... Elle va s'en prendre pleine la figure, cette pimprenelle! Aller, aller...
Quoi?! Mais... Mais... Non! C'est pas à ça que je pensais! Non! Presque il lui fait une déclaration, là! J'y crois pas! Non!
Oh, il faut que j'aille le voir. Va y, euh... Marche normalement, voilà... Tu t'approches, tout doucement... Tu vas faire semblant de tomber, ouais. Voilà, ça passera bien. Oh, ne regarde pas le viage de la fille, vaut mieux pas savoir à quoi elle ressemble... Aie aie aie, j'en ai vu une partie! Putain, elle est super mignonne! Pas étonnant qu'il ait craqué sur elle! Ils ne me voyent même pas, ni l'un, ni l'autre. Je ne suis pas invisible, pourtant! Oh, va-y, t'es assez près, alors tombe! Aller, tombe! Mais qu'est ce que tu fais? Pourquoi tu tombes pas?!
Je tourne la tête malencontreusement sur la gauche. Je la vois. Elle est super belle. Et je vois où elle est assise. Sur une tombe. On est dans un cimetièrre. Dans un cimetièrre. Bon. C'est trop glauque, m'enfin. Puis, la fille est assise sur la tombe de quelqu'un. J'aime pas son attitude, franchement. C'est irrespectueux envers le défunt, ça se fait pas, et puis même, c'est dégueulasse, voilà. Et lui, trop gentil qu'il est, il ne dit rien. Si ça se trouve, il vient voir la personne enterrée ici, et il ose pas lui demander de lever son cul. Enfin, on fera avec... J'ose même pas penser à ce qu'ils viennent foutre ici. P't'être qu'ils veulent se reccueillir sur une tombe, mais pas la même, vu qu'ils ne se connaissent pas. A moins que ça ne soit une famille compliquée et qu'ils ne se soient jamais vu, j'en sais rien. Je les quitte des yeux quelques secondes, et je regarde la sépulture. Beaucoup d'attention, c'est mignon d'avoir autant de resect pour les morts. Oh, ils ont mis des oiseau de paradis! J'adore ces fleurs! Je me penche dessus pour les sentir, et pose ma main contre le marbre qui compose la tombe. Je baisse la tête, je sais pas pourquoi. Et là, un truc trop bizarre. Ma main est super blanche. Mais très très blanche, en fait. Pire que ça, ça existe pas. Autre chose, je me suis amaigrie, depuis le temps. D'ailleurs, je pensais être à l'hôpital. Bon, j'suis un peu amnésique, mais ça va revenir, je pen...
J'vois pas mon reflet dans la pierre. J'ai pas de reflet.
Attends, là, il se passe un truc pas net.
Elle, on la voit dans le marbre. C'est flouté, ça ressemble pas à grand chose, mais on la voit. Il y a quelque chose qui procuve qu'elle est là. C'ets pas mon cas. Pourquoi pas moi?
Je me redresse. Il a plu, récemment. Même que j'ai pas pu sortir alors que j'adore la pluie. Est ce que lui aussi, il aime la pluie? Je pense. Il en a l'air, en tout cas. J'adore les hommes sensibles! Bon, c'est pas la priorité pour le moment. Enfin, il doit y avoir des flaques d'eau. Je pourrai me voir dans les flaques. Et puis ça fait un moment que je ne me suis pas regardé dans la glace, j'dois être horrible! Vite, après, séance maquillage! Bon, je tourne, je vire, mais pas de flaques d'eau... Ah! Si! Juste là! Alors, approchons, approchons...
Toujours pas...
L'eau doit être trouble. C'est dans la terre, après tout, la boue, tout ça...
Mais au fond de moi-même, je ne suis pas convaincue. Je le sais. Oh, mais merde, qu'est ce qui m'arrive...
Je me rapproche à nouveau d'eux. Rien n'a bougé. Ils ne me voyent toujours pas. Ils commencent à m'énerver, surtout elle! Je les appelle. "Héoh! Youhou! Les gens, je suis là! Regarder moi!!". Aucune réaction. S'il vous plait, je suis là! Vous pouvez m'aider? Monsieur... Je m'approche de lui. Oulala, le stress... Je veux lui tapper l'épaule, pour l'appeller. Tends la main, frôle son corps... Euh... C'est bon, je vais le faire! Aller, un, deux, trois!
Je le traverse. Je le traverse!
J'en ai assez! Merde à la fin! C'est quoi c'cauchemar! J'suis pas un fantôme, merde!
Oh! Vous m'entendez! Je le sais! Répondez-moi!
Ils se foutent de moi! Répondez!
J'hurle et le tourne le dos. Je m'approche de la tombe. Je vois une plaque avec la photo du mort. Whaou, ce qu'elle peut être... Ce qu'elle me ressemble, en fait... Non...


Mais qu'est ce que...

Une nouvelle brise chaude. Assomante. Résultat de la fatigue et du calme environnant. Les oiseaux sifflotaient lorsqu'ils n'étaient pas chassés par les charognards. Les massifs de pierres restaient silencieux, observaient les environs sans commentaires. L'air esquissait par moment un phénomène témoin de sa présence dans les lieux. S'enroulait autour d'eux et les entourait de son étouffante masse gazeuse. Des pas rares, vite ésseulés. Et une ambiance mortelle constante. Dans la semi obscurité du lever solaire. Sinistre. Une indolence impératrice. Une hantise lourde, assomante, vaseuse.
Ce qui la maintenait en éveil, et même en angoisse, c'était lui.

- Non tu ne dérange pas. Tu es agréable a regarder.

Et réagir de quelle manière? Rougir, porter sa main à ses lèvres, rire, être gênée, se mettre en colère. Non. Rester neutre. Toujours aussi stoïque. Le regarder, toujours aussi profondément. Plonger ses yeux dans les siens. Les transpercer de parts en parts, comme lui le faisait sur elle. Assassinat commun. Je te tue, tu me tue. Et nous serons quittes.
De fausses billes lagon. Rappellant la tristesse des noyades occulaires. Ce qu'elle ne connaissait que peu. Fatigue, coup dur, la belle avait toutes les raisons de craquer. Mais rien n'y faisait. Solide comme la pierre, aussi insensible qu'un fusil à pompe. Connotation lassive, elle avait du mal à garder les yeux ouverts avant son arrivée. Il était là, désormais. Et il la mirait comme si elle était divine. Séraphine déchue. Ce statut lui convenait. C'était cela qui pouvait l'émouvoir. Rien d'autre. L'attention qu'il lui réservait, d'autant plus appréciable. Elle y prenait doucement goût. Se fichait de tout. Elle était traîtée comme une princesse avide de popularité. Reine de premier ordre. Il satisfaisait un désir clément et naturel des races existantes. Le besoin d'être vu. D'être aimé. Ne serait-ce que pour quelques instants. Quelques instants de doute. Plaisant. Nécessaire. Tellement nécéssaire que chacun serait prêt à tout pour l'obtenir ou le ressaisir. Prêt à toutes sortes de sacrifices pour être vu. Pour un regard. Mais quelle sorte de regard peut valoir aussi cher.
Celui de l'entité aimée. Celui d'un être chéri, encré dans les veines comme le fer rouge sur l'épiderme. Les antérieurs et descendants, la lignée de sang. La fratrie, la patrie. Relationnel. Liens de chair, de tissus, d'hémoglobine. Psychologie ou boucherie. C'est envisageable. À la limite du raisonnable. Pas en ce qui concerne les inconnus. Parce qu'un coup d'oeil, furtif, attentif, n'a pas de valeur s'il n'est pas partagé. S'il n'est pas vécu. Insensibilité désobligeante. Malveillante.
Qu'importe, diront-ils. Les yeux restent les yeux. Et leur impact est irrévoquable.
On se voit dans le regard d'autrui. Interprêtation langoureuse. Enigme déjà résolue. Être se fait en partie grâce à l'entourage. À cause de l'entourage. Malheur.
Vivre est ce qu'il y a de plus rare au monde. Pourtant, les ombres...


C'est étrange, cette sensation. Comme si... s'il n'y avait pas qu'eux. Pas besoin de tourner la tête vers d'autres points du décor pour se rendre compte de la solitude, de la désertification du lieu. Pas le moindre bruit. Quelques crissements de feuilles, deux ou trois corbeaux tenant la conversation avec un entrain dérisoire. L'arrivée des cumulonimbus sombres enveloppant la carte postale. Le peuple banni de la sainteté magistrale. Craignant surtout le duel des deux gladiateurs calmes et paresseux. Silence. Isolement. Retrait. Bataillant de leur iris inquisiteurs. Un grondement au loin. Quelques catarates étaient à prévoir. L'asphalte, l'ardoise, le marbre et les cendres n'en seraient que lavés de leur souillures. Toujours ça de fait. Pas un bruit. Aucun son. Son poignet se porta sur son front duquel elle retira les gouttes de sueur apparentes. Un silence miséricordieux. Un sentiment omniprésent de vague-à-l'âme. Et une sensation étrangement morose, écoeurante, ne ne pas être aussi abandonné qu'il n'y paraissait.
Comme si au lieu de ce mutisme, un brouhaha anxieux envahissait le regrouppement funéraire. Comme si, en fait, ils n'étaient que les deux à pouvoir être vu. Les deux seuls corps de l'arène. Le reste, une étendue quasiment vide, invisible, inssaisissable. Honteuse au point de ne pas se mettre à découvert. Moqueuse à ne pas s'assumer. Comme si... ce n'était pas un cimetièrre, mais bien une scène, un théatre. Et un public. Si les oiseaux étaient en réalité les syllabes morse de la foule. Si la foule n'était pas polyglote. Analphabète et traducteur. Et si les nuages n'étaient que leur masse intouchable, lointaine. L'herbe qui recouvrait le sol était un parterre de lave. Au lieu d'être cloîtré dans leur mutisme, ils riaient, discutaillaient, principalement sur les passants. Si en fait, rien de tout cela n'était ce qu'il semblait être. Si au contraire, ils étaient tous là. S'il lui mentait.
Legère teinture rose en dessous des yeux. Indescelable. La troqua rapidement contre son faciès de diplomate. Il fallait répondre à telle annonce. Ne pas le laisser en suspent plus longtemps. Trouver quelque chose à répliquer, rapidement. Une connerie, rien de bien intéressant. Juste pour couvrir... le silence. Réfléchir ensuite à autre parole. Pour le faire céder, et décrocher ce regard vicieux. Ne plus le regarder la regarder. Mais peut-être qu'il la regarde parce qu'elle le fait. Pourtant, s'il la mire, la démone doit le mirer à son tour. Chemin sans fin.
Lui répondre. Et oublier cette impression de hurlement contre elle qui n'est que fiction.

- Mmh. Je dois prendre cela comment?

Pourquoi ils ne m'entendent pas, merde?!
Sourire faux. Rapidement pardu. Cligne lentement des yeux. Ne pas perdre une miette de son regard. Ne pas faillir maintenant.

- Allons, reste pas debout, assis toi.

Non! Ecoutez-moi! Faites pas semblant!
La fille des Enfers ne perd pas une miette du spectacle. Délectable. Nourrit son sein du breuvage le plus pur. Il était mystère. Et elle ne cherchait point à deviner sa race, ni son statut, ni son rang, ni quoi que cela soit d'autre. Il suffisait de le voir, de le sentir. Aspirer sa respiration entrecoupée. Se repaître de son essence vitale. Le convier à sa table. Une tasse de thé, des petits gâteaux. Oublions les cris muets d'outre-tombe, ce territoire de magnificience n'a rien à envier à celui de cette blondasse sans valeurs ni morale. Elle glisse le long de la tombe, lui fait une place à ses côtés. Le retrouve. Dessine un rictus indéchiffrable.

- Et en passant, merci du compliment. T'es agréable à admirer, toi aussi, dans ton genre.

Il est splendide, abrutie!
Elle l'attend. Sa proposition n'évoluera pas. Libre à lui d'accepter ou non. Lui parler, pour l'occuper. Lui parler, histoire de couvrir ce qui doit être couvert. Sa complainte lourde et inutile. Ses gémissements plaintifs, ses hurlements stridents. Ses gestes vaporeux. Son absence fausse. Parce qu'elle est là, sans doute. Parce qu'ils sont tous là, dans ce cas.
Se tourne rapidement vers son nom, gravé dans la stèle. On espère tous que tu reposes en paix, Emilie. Vraiment.
Revient vers lui. Toujours aussi... Non. Simplement le décrypter. Interagir. Et laisser ses pleurs chauds d'ectoplasme dépressif de côté. L'ignorer.

- Dis-moi, tu la connaissais?

T'assois pas. Lève l'autre, bouge son cul de là.
Parce qu'elle est assise sur ma tombe, cette putain!


Repose en paix. Va en paix. Nous saurons préserver ta mémoire déchue. Et ne sois pas jalouse.

[ Waka Laka,
Tu périras.
Tu péri... mourras.
Waka Laka,
Ton nom restera
Sur tous nos doigts.
Waka Laka,
Baka Laka,
Il sera
Scandé sur les toits,
Sournois,
Comme toi.

Waka, Baka Laka,
Ce chant est pour toi.
Waka, Baka Laka,
Tu aimes, et moi?
Waka, Baka Laka,
Sordide et jusqu'à...
Waka, Baka Laka,
Encore plus laide tu seras!]


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Lyo Loki
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MessageSujet: Re: Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.]   Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.] EmptyDim 12 Sep 2010 - 13:17

[et voilà le caca...]

Je ne me sens pas à ma place ici. J’ai envie de m’enfuir, loin de toute cette pression mais… je veux savoir…

- Dis moi, tu la connaissais ?

Connaissais qui ? Ah, elle devait parler de la personne a qui avait été destiné cette tombe. D’ailleurs… que faisait-elle assise dessus ? Pff, bien sûr que non, que je ne la connaissais pas. Je ne connaissais personne qui ne soit enterré ici. Et puis, je ne connaissais pas grand monde qui fasse parti du monde des vivants non plus alors… Alors pourquoi la connaitrai-je, elle ? Je m’avançais, jetant un œil furtif à la plaque sur laquelle figurait une photo en noir et blanc d’une jeune fille… elle paraissait si jeune. Malgré que la photo ne soit pas en couleur, cela se devinait facilement que ces yeux avait été clairs. Bleus… peut-être verts même. En amande. Ses pupilles étaient très fines, comme si un rétroprojecteur avait été braqué sur elle au moment du flash. Et elle aurait put avoir un beau visage arrondie si ses joues n’avaient pas été aussi creuses. On ne voyait que son visage dans le cadre, mais ce visage laissait deviner la minceur de la jeune fille. Enfin, ce n’est pas ces détails qui me frappèrent mais plutôt… son sourire. Elle avait l’air d’être quelqu’un d’heureux. A sourire comme ça. Peut-être qu’elle avait eut une vie sympathique. Peut-être alors qu’habitué à cette routine agréable elle n’a pas pris conscience de la chance qu’elle avait et qu’elle est morte stupidement… Ou peut-être alors faute à pas d’chance. Qu’es ce que je pouvais en savoir moi ? Je ne la connaissais pas… Mais mon regard restait accroché à ce portrait. De la buée se colla contre le verre du cadre. Je ne m’étais pas aperçut de m’être ainsi approché d’aussi près pour la regarder. Dans ce portrait, quelque chose m’intriguait. Comment et pourquoi quelqu’un qui possédait un tel sourire n’était plus là ? Quelqu’un qui avait l’air d’aimer la vie… Quelqu’un comme ça se battrait sans doute de toutes ses forces pour ne pas mourir. Alors pourquoi ? Pourquoi avais-je sa tombe sous les yeux ? Je détournai mon regard, le jetant sur les autres stèles édifiées tout autour. Les allées étaient sales et le vent jouaient avec les feuilles mortes, les éparpillant à sa guise, et le marbre était gris. Pourquoi tout était si gris ici ? Je relevai la tête, la pluie continuait de tomber et même ces goutes d’eau semblaient sombres mais… je n’avais pas répondu à la fille. La fille qui était assise sur la pierre grise.

- Humm… non.

Je ne lui demandai pas de se bouger de là où elle était. Ce n’était certes pas très respectueux ce qu’elle faisait mais bon… je ne les connaissais pas. Ni l’une, ni l’autre. Alors pourquoi me prendre la tête avec ça ? Non désolé, je n’ai pas envie de m’assoir. Mais je ne dis rien, pas la peine. « Tu es une erreur de la nature ». Cette voix qui donne envie de pleurer traine encore lentement dans ma tête. Elle grince, comme si elle marchait sur un vieil escalier. J’ai besoin de quelqu’un à qui me confier. Es-ce que tu pourrais faire l’affaire ? Je ne sais pas. Tu as l’air tout aussi dérangé que moi, voir pire. Tu n’as rien à faire ici, moi non plus. Quel étrange endroit pour faire connaissance, n’es-ce pas ? En rond ils dansent une ronde. En rond ils sont tout autour de nous. En rond je ne peux pas les voir. En rond qui êtes vous ? En rond à quoi voulez vous jouer ? En rond au dessus des nuages. En rond j’ai envie de danser. Tournez… tournez… tournez en rond. Il va faire orage. Les nuages se mettent à gronder, les feuilles se mettent à trembler, j’ai à présent le visage trempé et au loin… je l’attends crier, c’est juste un orage, c’est juste une tempête. Ça va passer. Mais la voix elle… En rond je tourne, en rond je regarde tout autour. En rond, comme une bête en cage. Puis je stop ma danse et je la regarde.

- Je n’ai pas envie de m’assoir. Tu veux pas plutôt aller te balader en ville ?

Je ne sais pas si tu vas me suivre, mais en fait je m’en fiche. Si tu ne viens pas je pars quand même. Si tu ne viens pas avec moi j’irais me perdre tout seul. Je ferais des ronds jusqu’à en avoir le tournis. Si tu décides au contraire de me tenir compagnie tu me servira de carte, j’irais où toi tu voudras aller, du moment que je pourrais marcher. Je t’écouterais me parler de toi, je suis sûr que tu as un tas de choses à me dire. J’ai envie de te connaitre et je ne sais pas pourquoi. J’ai envie de m’approcher de toi, j’ai envie de te voir de plus près, de te tourner autour et de t’examiner sous toutes tes coutures ! J’ai l’impression d’être devenu fou… Laisses moi te regarder. Tu m’intrigues… Cela ne m’est jamais arrivé. Qui es tu…? Que fais tu ici ? Qu’es ce que tu aimes ? Qu’es ce qui te dégoutes ? Que penses tu de moi ? « agréable à admirer dans ton genre » hein ? Dis m’en plus. Tu n’as dit ça que par simple politesse. Tu te fou complètement de moi en fait. Savoir qui je suis est le dernier de tes soucis.

Je veux tout savoir de toi. Alors… dis moi… tu vas me suivre… n’es ce pas ?
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Linceul [Lyo, Kyo, l'un des deux, peu importe.]

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