C'est vieux, ça date de 2007 ce truc, mais disons que c'est hum, une des meilleures nouvelles que j'aie écrites. Enfin je trouve, après je peux me tromper hein ^^"

Citation :

C’est tellement simple la vie, quand on y pense, tellement simple. Ça en devient presque navrant. La mort, c’est encore plus facile… J’aimerais tellement être comme ces pauvres mortels, qui vivent et qui meurent, pas comme je suis, moi, immortelle. Un immortel ne vit pas, il souffre. Eh oui, lui, quand un mortel souffre, il en souffre, c’est leur punition pour être devenu immortel, c’est les dieux qui nous punissent.
C’est injuste, tellement injuste, je souffre tous les jours le martyre, au début c’était dur, tellement dur, mais à présent j’ai l’habitude, j’ai presque oublié cette douleur… C’est si facile d’oublier la douleur, surtout lorsqu’on pense à ce qu’on peut faire, en tant qu’immortel…
Mon nom est Lys, je suis une femme immortelle, grâce aux meurtres que j’ai commis…

Vous n’avez pas compris ? Je suis une assassin, quelqu’un qui a tué plus d’un million de personnes grâce à mes techniques diaboliques, et c’est pour cela que le dieu de la mort m’a donné l’immortalité, oui, tous les tueurs ayant tué plus d’un million de personnes reçoivent l’immortalité de sa part, mais les autres dieux nous maudissent, nous les immortels. On nous appelle les maudits, oui car nous souffrons le martyre, voici le prix à payer. Mais nous pouvons tuer, autant que nous voulons, c’est un avantage non ?
En mille ans d’existence, j’ai tué plus de trois millions et demi de personnes. C’est beaucoup n’est-ce pas ? Je suis même devenue la chouchoute de notre cher dieu, j’étais en concurrence avec Jack l’éventreur, mais il a arrêté depuis un petit moment.

L’éternité, c’est long, au début ça vous semble bien, tellement bien, mais au bout d’un moment ça vous lasse, c’est tellement ennuyeux. Mais tout peut être changé. Je suis une femme plutôt belle, vous savez, et j’ai quelques charmes. Mes longs cheveux roux et bouclés qui me tombent sur mes cuisses, un corps svelte et un visage d’ange. De gros seins et de petites fesses, je suis une femme fatale. C’est ainsi que je tue les hommes : je les charme, les éventre et ensuite dessine avec leur sang un lys. C’est ma signature, je ne peux pas m’en séparer.

Vous savez ce que j’apprécie le plus lorsque je tue quelqu’un ? C’est d’abord son cri, qu’il soit prière, douleur ou simplement un "pitié". Et ensuite, c’est ce sang qui coule sur ma lame ou mes mains. Parfois je le goûte et il est salé ou sucré. C’est tellement bon. Parfois, après avoir apposé ma signature au sol ou au mur, je me lèche mes doigts en savourant la douleur qu’a ressentie ma victime, que je ressens, et savourant ce doux parfum de sang dans ma bouche. Lorsque sur ma peau je sens ce liquide si précieux, lorsqu’il me coule des mains, lorsque je le sens couler hors de la plaie de ma victime, là je jouis d’un plaisir ultime, un plaisir si bon. Parfois il m’arrive de me taillader moi-même pour goûter mon liquide, pour sentir cette présence… Mais mes blessures se referment trop vite, être immortelle a beaucoup d’inconvénients…
Le plus plaisant dans l’immortalité est sûrement d’être en présence de notre dieu, mon dieu : le dieu de la mort. Il nous laisse jouer avec les âmes errantes, leur redonnant un corps une fraction de seconde, le temps pour nous de les déchiqueter en mille morceaux. Parfois, il nous laisse nous battre entre nous, celui qui perd le combat, se fait exécuter par le gagnant et meurt. C’est ainsi qu’on devient une âme errante, une âme qui ne trouve pas son chemin vers la paix, une âme qui sert de jouet au dieu de la mort ou à ses fidèles serviteurs, les assassins. Lors de tournois, je ressors toujours vainqueur, exécutant plusieurs dizaines d’immortels, les transformant en âme errantes. Ça me donne encore plus de plaisir, car toute la douleur qu’il a ressenti en exécutant ses victimes me vient et je goûte à ce plaisir infini : la souffrance. Les cris de douleur d’un immortel sont encore plus doux à mes oreilles que le cri d’un simple mortel.

Aujourd’hui a lieu le dernier tournoi de ma douce vie d’immortelle. Effectivement, mon dieu m’a promis que si je gagnais encore une fois ce tournoi, je pourrais partir en paix. Effectivement, j’ai gagné tellement de tournois, j’ai tué tellement d’immortels, que les autres dieux me sont reconnaissants. Ça fait des meurtriers en moins, voyez-vous. C’est aussi une manière de se débarrasser de moi, je ne tuerai plus personne.
Moi, Lys, qui en ai tellement marre de cette vie, je vais dès à présent gagner ce tournoi et partir en paix.


Les combattants défilent devant moi, je les bats tous, un par un. La finale sera facile, c’est un petit jeune, un garçon avec peu d’expérience. Je n’ai battu que des jeunes, ils sont tous nouveaux, tous jeunes, j’ai tué tous les autres. Il s’élance vers moi, je le connais, j’ai tué sa mère lorsqu’il était môme. Tant de rage dans son cri et son mouvement vers moi, il l’aimait sa mère, il voulait devenir immortel pour me tuer. Ce gars là, Brad qu’il s’appelle, il va mourir comme sa chienne de mère. Je pare facilement son coup, lui donnant un coup de poing dans le ventre. Je lui chuchote des derniers mots à l’oreille, les derniers mots qu’il va jamais entendre : "Ta mère m’avait supplié à genoux de pas te prendre, c’était toi ma cible au début. Je l’ai tuée à ta place, c’est de ta faute si ta chienne de mère est morte. Tu es con d’avoir voulu être immortel, à présent tu vas être le jouet de notre dieu. Tu n’es qu’un idiot fini !"
Je lui arrache le cœur des mains et le serre tellement fort qu’il explose. Je savoure sa douleur, j’adore son cri. Je m’accroupis et trace sur son corps mon signe. Je me relève et regard les immortels qui n’avaient pas participé au tournoi. Je me lèche les doigts et les regarde avec des yeux rieurs, après avoir savouré le sang du jeunot je leur souris de mon sourire moqueur. Je dis de ma voix si féminine et si douce : "Rappelez vous de Lys, la fleur si douce et fatale, la plus grande de toutes les immortelles, la plus grande assassin de tous les temps !"

Je sais qu’on se souviendra de moi, moi la femme aux cheveux de feu, une allure si belle, si charmeuse, mais un cœur de pierre, que dis-je, de diamant. La femme la plus malveillante au monde, celle qui corrompt tous les cœurs, les ténèbres en personne. Le dieu me regarde puis rit de son rire si rauque, d’un geste de la main il me demande d’avancer, il va me faire partir, en paix. Nous sommes en octobre, en 1992, ce jour sera mon jour de libération. D’un geste de main de la part de mon dieu, je pars, me voici séparée de mon corps, voici que je pars au loin…


Au même instant, le même jour, la même heure, la même minute, une jeune enfant naît. Cette enfant est une jeune fille aux cheveux de feu, cette fille se nommera comme la douce fleur : Lys.