Toujours parcourir le même chemin. Un pas après l'autre. Mais il y a des nuances. Des nuances de couleurs. Et de tonalités. La vie est pareille à une longue marche, en fait. Je crois. C'est possible? C'est possible. Sûrement. De toute façon. Si on nous écoute parler, la vie ressemble à, à peu près tout. Alors, un long fleuve, un pull, une longue marche... j'aime autant la comparer à une marche aujourd'hui. Sûrement demain, une nouvelle métaphore me viendra à l'esprit. En attendant, je continue de marcher, je vais m'arranger pour filer jusqu'à ce qu'un banc se mette sur mon chemin. Après tout. Si on ne s'arrête jamais de marcher (ce qui est fort probable mais admettons, ça m'aidera à filer) donc, si un individu quelconque se met à marcher sans s'arrêter, il découvrira au long de sa marche, de nouvelles couleurs et de nouvelles tonalités au fil des saisons. Le vert, et les fleurs s'associent parfaitement avec le frottement des pied dans l'herbe fraichement sortie de terre. Le jaune et le bleu s'associent justement avec le grondement de la mer qui vient chatouiller nos pieds sous nos pas, provoquant quelques clapotis. Le marron et le orange sont en parfaite harmonie avec le craquement des feuilles mortes sous nos pas qui tentent de se faire plus discret. Le blanc correspond au bruissement léger de votre patte que se perd dans la neige. Et puis nous revenons au vert, et je reviens à ma métaphore avant que je ne perde le fil. Vous avez là le cycle des saisons. Ressemblant au cycle de la vie. Ressemblant lui-même au cycle de l'eau qui est l'un des cycle les plus important qui existe mais aussi l'un des plus soporifique. Le cycle de l'eau repose sur trois phénomènes: évaporation, précipitations, et ruissellement. Et ces trois phénomènes sont à eux trois des vraies terreurs, des pourrisseurs d'ambiance, et accessoirement, de bon somnifères. Ainsi, peut-être lorsqu'il me viendra, demain, ou un autre jour, à l'esprit une nouvelle métaphore sur la vie (comme le long fleuve), alors vous expliquerais-je tout les secrets du cycle de l'eau, cycle ennuyeux à dormir, plus ennuyeux que la pluie (qui est un des phénomène du cycle de l'eau, c'est-à dire, le ruissellement).
Mais me voilà qui perd à nouveau le fil. La vie, à un cycle. Mais plus différent. Et plus riche. Les bruits, les couleurs.... tout se mélange. Mais quelque fois, un bruit, où une couleur, voir même, et souvent, une odeur, une infime sensation nous rappelle un autre cycle de notre vie. Bon ou mauvais. Tout comme les saisons passent. Le temps, recouvre les cadavres abandonnés par la guerre sur les champs de batailles. Recouvre les inondations, les séismes, et toutes autres catastrophes naturelles, recouvrant, mais laissant des traces, la misère, entre autres. Qui sème le vent récolte la tempête. À chaque, nouvelle saison, chaque nouveaux cycles, nous retrouvons le monde pas tout à fait dans le même état où nous l'avions laissé. Même si, le tout est camouflé, et que, la plupart du temps, nous ne savons pas voir. Et nous ne voulons pas voir. Tout comme, à chaque nouveaux cycle de notre vie, nous ignorons nos blessures, et ne voulons pas prendre en compte celles qui ne sont pas cicatrisées. À chaque nouvelle saison, nous aussi, sommes changé. Mûris, en général. Nous avons retenus des leçons. Nous en savons plus sur l'ennemi. Mais nous tentons de ne pas trop en afficher. Les autres ne doivent pas remarquer le changement. Sauf les plus malins. Voilà, où tout les chemins se rejoignent. Où tout les filaments se rejoignent. Nous ne sommes qu'un. Nous sommes au bout du fil. Conclusion?

Tout ça pour dire quoi? J'aime l'automne! Voilà. Tout ce qui m'est venus en tête à cette simple pensée. À ce maigre plaisir d'entendre les feuilles craquer sous mes pieds. De les voir tomber doucement, de vois toutes ses couleurs se mélanger. Moi aussi, je crois que je commence un nouveau cycle. Je ne sais pas si c'est bon ou mauvais je dois dire que tout cela, c'est depuis que je l'ai rencontré. Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. Je préfère ne pas y penser....
Je cherche un banc pour regarder le spectacle. Le seul que je vois est pris. Par une joli brune dont l'odeur m'est familière. Je m'approche... Izumi! Et bien, voilà une présence bien légère qui ne peut-être que bénéfique.....du moins j'ose espérer.
" Hey! "

Elle ne semble pas surprise de me voir. Elle a sûrement senti mon odeur. Je m'assois à ses côté. Nous avons une très joli vue. Sur la forêt. Sur l'automne. Sur le cycle de la vie. Puis je tourne la tête vers Izumi. Mais impossible de me concentrer sur sa tête. Mes yeux sont fixés sur autre chose. Je l'attrape, je tire, et avec une certaine dextérité, je l'arrache sans aucun dégât. J'ai pas perdu la main. Je souris. Mon amie lève un sourcil.
" Ce n'est rien, t'avais un fil qui dépassais... "

« Tu te transformes en chat Raven ? Je sais que tu te transformes en corbeau mais en chat je ne savais pas ! »

HAHA. Très drôle. Me voilà au moins pliée en quatre. Mais c'est qu'elle a mangé un clown, Izumi ce matin. Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu... Bon, mais c'est pas tout ça mais c'est qu'elle m'a presque fait décrocher un sourire. Sourire, ça ferait tâche. Rire, ce serait blasphématoire. Pourquoi? Mais c'est simple. On ne rit pas en automne. Bah dans ce silence. En présence de cette nature. Qui souffre. Qui meurt. C'est là la beauté de l'automne. C'est la mort. En automne, tout meurt. La nature mort. L'hiver n'est pas aussi macabre, au contraire, l'hiver c'est l'espoir, et le printemps la naissance. L'été c'est la vie. L'automne la mort. Tout ce qui nous entoure meurt. Dans des couleurs pourtant assez vives.
Bon, mais revenons à Zuz. Elle semble en forme. Je lève un sourcil.

« Excuse moi, je pète un câble en se moment. J’ai des envie de meurtre alors je me défoule avec des moments de FOLIES ! »

Je lève le deuxième sourcil. Envie de meurtre. Hahein. Mais qu'est-ce qu'elle nous a prit, zuz, ce matin? Oulàlà...

« J’ai rien fumé rassure toi ! Juste UNE PUTAIN DE DISSERT, à la con. Putain, il est où ? »

Moi? Mais j'ai jamais pensé que tu avais fumé... non, non. J'ai plus pensé à de la boisson, ou à quelque chose que tu aurais confondu avec de la farine... mais, je ne pensais pas à quelque chose qui se fume.
Bien que ce n'étais pas à exclure. Sans parler de cette violence verbale. Notez l'abondance de "putain". Quel riche vocabulaire. C'est une disserte qui te rend comme ça... et bien... Moi, les disserte ça me rend juste muette pendant plusieurs heures. Surtout celles de philo. Ça me fais tellement réfléchir. Que ça fou le bordel, enfin bref... Non. Je crois pas que la disserte n'ai jamais eu un effet pareil sur moi....

« OH ! Je t’ai posé une question… »

Oh, c'est vrai... "Il est où?"... hum, c'est qu'en même temps... je suis bête de ne pas savoir de qui elle parle. Évidemment... il n'y a pas des tonnes de "il" ici. Et puis, quand bien même il y en aurait plusieurs, je devrait pouvoir le deviner....Quelle piètre sorcière je fait...
Oulà, elle se lève, se plante devant moi. Je calme tout de suite mon ironie.

« IL EST OU CHRIS !!!! »

Non....non... ne le fait pas.... pas maintenant... Raven, ne rit pas.... retiens-toi. T'as qu'a ironiser... mais retiens-toi... s'il-te-plait.....
Mais oui, Chris.... il est bein connu. Mondialement. Il y en a qu'un!
Bon, non. Je reprend mon calme. Je dois être sérieuse. Voyons voir. Chris.... Ce nom me dit vaguement quelque chose. Possible que j'en connaisse un. Il me semble l'avoir déjà croisé.... ou peut-être pas. Bon, oui, Chris, et ben quoi? Comment elle veut que je sache où peut bien être ce type. Elle a définitivement sombré dans la folie.
Je l'attrape par l'épaule. Je la repose sur le banc.

" Hum....oui. Bon, Zuz', déjà tu te calme. Ensuite, heu, c'est qui, celui-là? Je le connais pas moi, Chris, tu m'expliques? "

Elle se calme. Respire plus doucement. Elle commence à m'expliquer. Voilà qui éclaircit tout. Chris est donc celui qui fait battre son coeur. Et c'est un professeur. Bah bravo.... Décidément, c'est une mode...
Bon. Une fois que tout est dit. Je lui adresse un sourire. Voilà, je comprend mieux ainsi. Elle le cherche elle aimerais être avec lui. Normal. Moi, y en a un autre que j'aimerais bien revoir. Ce qui me fait penser à autre chose...

" Oh, ne t'en fait pas, tu le verra demain. "

Elle fronce les sourcils. Elle ne me suit visiblement pas.

" On est le trente, aujourd'hui. Demain, c'est Halloween. Et qu'est-ce qui se passe, ici, à Halloween? "

Ses yeux s'illuminent. Je suis géniale. Ne me remercies pas.

La folie. La démence. L'aliénation. Je plane. Je ne suis pas dans mon état normal. Raven aide-moi. Sors moi de là... Je ne sais pas quoi faire pour me calmer. Bon, j'ai la solution mais je vais devoir le chercher et quand je le cherche je ne le trouve pas donc cela ne va pas arranger mon cas. Donc, il y a juste ma petite sorcière qui est en face de moi qui peut m'aider. Tu n'as pas suivis mon accès de folie. Tu m'as perdue. Tu t'es accroché pendant un certain temps mais j'ai été trop rapide. J'ai tracé et je l'ai largué en route. Tu me dis que ne sais pas qui est Chris ?!! INCULTE. IDIOTE. ABRUTIE. IMBÉCILE. FOLLE. MANCHE. SOTTE. Arrête de faire l'enfant Raven...T'es trop innocente...DÉGÉNÉRÉ. ABSURDITÉ. BÊTISE. SOTTISE. INCULTE. IGNORANTE. IGNARE. INCOMPÉTENTE. Tu ne sais même pas qui est Chris. *Calme toi Izu...* Comment je peux me calmer ?* Zen... Expire, Inspire, expire, inspire... Comment t'expliquer ? Espèce de...de... Arh...et puis zut.... Si tu comprends pas, je t'étrangle ! Capici ?!!!!!
"Alors...Chris est un démon...euh...c'est le prof d'arts plastiques...euh...on s'est rencontré cet été...euh...tu connais les coup de foudre...bah...voilà...il m'aime...je l'aime...sans le vouloir j'ai vu son passé...lui a vu le mien...voilà quoi...alors MAINTENANT TU SAIS QUI C'EST ME DEMANDE PAS DE TOUT TE RE-EXPLIQUER, sinon je t'étripe..."

Je lui souris. T'as compris hein ? Je n'ai pas envie de tout ré-expliquer. Heureusement tu as compris. Ouf... Puis tu me parle Halloween... Pourquoi est-ce que tu me passes tu coq à l'âne ? Raven soit clair, sinon tu vas aggraver ton cas. Tu me regarde fixement... Mais où-est ce que tu veux en venir ? on fait juste un bal pour Halloween... Un bal...WOUAH !! C'est bon j'ai compris. T'es pas si bête que ça finalement ! Mas il faut encore qu'il vienne. Qui te dis qu'il va venir ? Il est assez solitaire... je sais pas s'il va venir. Ou, il va venir pour me voir ? NON, c'est égoïste de penser ça. J'espère du coup qu'il va venir.
"Tu es sûre qu'il va venir ? Parce que le bal n'est pas obligatoire même pour le profs !"

[HRP : C'est merdique je sais... pardonne moi Raven ]

Peur. Non. Quand même pas. Mais je commençais à m'inquiéter pour mon amie. Ma pauvre amie. Zuz'... L'amour la rend folle. Enfin je crois. J'ai l'impression. Pauvre chose. J'ai l'impression qu'elle est au bord de la crise de nerf. Tout ça pour ce Chris. Et bah... C'est quoi ce truc de se foutre dans un état pareil! Tout ça pour ça... Si un jour je me met dans cet état là pour l'amour... je vous autorise à m'exécuter.

"Alors...Chris est un démon...euh...c'est le prof d'arts plastiques...euh...on s'est rencontré cet été...euh...tu connais les coup de foudre...bah...voilà...il m'aime...je l'aime...sans le vouloir j'ai vu son passé...lui a vu le mien...voilà quoi...alors MAINTENANT TU SAIS QUI C'EST ME DEMANDE PAS DE TOUT TE RE-EXPLIQUER, sinon je t'étripe..."

Mes yeux se plisse. Le temps d'assimiler toutes ces informations. Le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait. Et tout ce que ça me faisait ressentir. Déjà. Commençons par le commencement. Prof d'art plastique. Hum. Ok. Donc un prof. Original. Mais bon, dans ce monde où la jeunesse se fige éternellement. Pourquoi pas. Je suis bien placée pour discuter l'âge. Donc, aussi, un démon. Les démons. C'est tout aussi original. Le vampire et le démon. Joli. Je suis bien placée pour critiquer les démons. Bon. Changeons. Le coup de foudre. Quelle connerie. OUais je connais le coup de foudre... on sait comment ça s'est fini et puisque je parle de ça. Venons-en au "J'ai vu son passé".... Alors là. Je sens la colère montée. "Sans le faire exprès"... Mais bien sur. On regarde le passé des autres sans le faire exprès. Et puis comment elle me dit ça, elle? Tout ce qui me poussait à rester calme au début semble partir en fumée. Il y a pas marqué Punchin' Ball! Je suis pas une poupée qui te sers à passer tes nerfs!

Et puis. À l'annonce du bal. Elle continue. Oui, oui. C'est pas sa faute. Mais comment elle veut que je le sache, moi? Je suis pas voyante. Je lis pas l'avenir dans des feuille de thé! Il est temps de mettre les chose au point.

" Heho Zuz'! Je suis pas voyante. Je me trimballe pas avec une boule de cristal dans mon sac! Comment veux-tu que je sache s'il va venir ou pas. Je ne sais même pas qui c'est! Et puis, j'aimerais autant que tu me parle autrement. Sur un autre ton, tu vois. T'es mon amie, Izumi... mais j'ai mes problèmes aussi, et si tu pouvais éviter de passer tes nerfs sur moi ça m'arrangerais. Je comprends... non je ne comprend pas vraiment ce qui peu bien te mettre dans cet état là... mais le résultat et le même. Et j'ai du mal à supporter. Je vois que ça t'angoisse. Mais je suis pas ton Puching Ball! "

Ok Zuz'. Ça va. Ne t'énerve pas. Je n'ai rien dit de méchant. J'essaye d'anticiper la réponse de mon amie sans succès. Je savais très bien qu'Izumi pouvait très vite s'emballer quand elle était énervée. Mais tout de même. Lui demander de se calmer... c'était pas le bout de monde. Aller zuz' Doucement. Calme-toi. Tu peux rien faire. Il vient, il vient pas. Ton destin est remis entre les main de la fatalité. De son propre avis. Tu ne peux rien faire qui puisse changer les choses, alors autant se calmer...