Entrez dans l'univers de ce lycée pensionnat perdu dans les montagnes transylvaniennes bien mystérieux... Forum RPG ouvert à tous. |
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Nombre de messages : 25 Age : 28 Localisation : Lande du Kalevala. Loisirs : Le lancer de bottes et courir après un fromage qui roule sur pente. Humeur : Kyary Pamyu Pamyesque. Date d'inscription : 18/01/2012 Luka Snorrelsen | Sujet: Cauchemars [Lyo] Dim 29 Jan 2012 - 19:46 | |
| La chanson en question Envolée lyrique sur un air pop dansant. Des cuivres se font entendre tandis que Shiina chante merveilleusement. La symphonie s'allège, la basse est presque enfouie sous les envolées de l'orchestre. Il ne peut s'empêcher de penser à l'ouverture d'un portail derrière lequel une source lumineuse brille de mille feux. Peut-être même l'entrée d'un Cairn Sidhe. Il se sent pousser des ailes qui pourraient le faire s'envoler loin et au rythme de le faire danser dans les airs, dans une chorégraphie endiablée et complètement folle. Et Shiina pose sa voix sur tout cela, en plus de placer quelques notes de piano à intervalles plus ou moins réguliers. L'instrumentation se fait magistrale mais aussi festive. Ses roulements de r si reconnaissables, sa voix au timbre si particulier. Une voix d'ange, tout simplement. Luka se lève à la fin de la chanson. Il avait achevé la lecture en continu de ses CD de la chanteuse et son groupe. Un fanboy, tout simplement. Il ne pouvait pas vivre sans entendre au moins une chanson de Shiina dans la journée. N'importe quel moment faisait l'affaire. Sifflotant l'air inconsciemment, il entreprit de s'habiller. Il était temps de visiter la ville et d'en faire des plans plus détaillés que les croquis qu'il avait réalisé de mémoire à partir du peu qu'il avait vu en arrivant au pensionnat.Pourquoi pas commencer par la grande rue ? Il y avait à coup sûr du thé, là-bas ! Et le décor semblait magnifique. Va pour la grande rue en destination première. Viendrons ensuite les autres endroits, quitte à y passer la journée. Après tout, c'était le week-end.Son paquet de cigarettes en poche, son carnet de note, à croquis et son Edda dans un sac, il se lança donc à la découverte de la ville. Il traversa la forêt sans voir le Loup blanc de la dernière fois. Ce devait-être le fruit de son imagination. Ou un autre Loup-Garou. Il ne pouvait pas être seul, à coup sûr. Toujours est-il qu'il suivit bien le sentier qu'il n'avait jamais vu la fois où il s'était perdu et dont il soupçonnait d'être apparu là comme par magie et se retrouva donc en dehors de l'enceinte du pensionnat.L'air était frais, ce qui contrebalançait la chaleur du soleil, qui -bien que n'étant pas insoutenable- tapait assez fort. Le doux chant des oiseaux l'apaisait au fur et à mesure qu'il approchait du Village. Si ses souvenirs étaient bons, il devait tourner à gauche, puis à droite et enfin tout droit. La rue s'offrait à lui.Mais c'était étrange. Quelque chose ne collait pas, dans tout ce décor. Ça ressemblait comme deux gouttes d'eau aux croquis qu'il avait réalisés un peu plus tôt, après son arrivée, justement en cas de besoin. Il voulut y jeter un coup d'oeil et manqua de s'étouffer de surprise. À peine sorti, il sentait l'Horreur pure qui émanait de son carnet à croquis. Ses sens de loup s'éveillèrent au contact de cette odeur d'angoisse pure, irraisonnée. Il se maîtrisa tant bien que mal, car l'odeur tétanisait son être, sa chair se couvrait de boutons tandis qu'il avait envie de vomir. Un son se fit entendre. La fréquence unique qui peut causer une peur irraisonnée chez une personne qui l'entend. Cette vibration si semblable au cœur d'un humain endormi. Si faible qu'il faut tendre l'oreille pour la distinguer. Quelque chose n'allait pas, définitivement. Une simple impression au coin de l'oeil le lui disait. Il sentait mais ne voyait pas, tel un médium. En cet instant, il souhaitait être un Loup, pour pouvoir faire le tri dans toutes ces choses simultanées. Mais il était sous sa forme humaine, en cet instant, et il n'arrivait pas à mettre la main sur ce simple détail. Ce quelque chose de simple, d'infime qui faisait la différence tout entière. Tenant son carnet à bout de bras, avec ses deux doigts de la main gauche, il entreprit de l'ouvrir avec deux autres doigts, de la main droite, cette fois. A peine ouvert, il lâcha son carnet, comprenant soudain d'où venait cette horreur. All Hell breaks lose Changement de décor. Helheim. Fidèle à sa description dans les Eddas, le Royaume de Hel se dessine autour de lui. L'entrée des Enfers se dresse devant lui, tandis que le fleuve lui coupe tout moyen de fuite. Un rire spectral se fait entendre et il se trouve propulsé dans l'antre de la déesse. Celle-ci était assise sur son trône. Sa moitié décharnée le fit grimacer, en plus de l'odeur. Malgré cela, il ressentait une peur indicible face à elle. Peut-être en partie à cause de la ressemblance avec Nina. Nina n'était elle pas morte de maladie ? « Nina... ? » Un sourire malsain obscurcit son visage. Apeuré, Luka recula doucement, puis prit la fuite. Elle l'effrayait. Sa haine était palpable et imprégnait même la pierre. Elle lui tenait rancune de tout cela. À cette pensée, des larmes commencèrent à lui monter aux yeux. A respiration devenait de plus en plus haletante. Et soudain. Il rêvait. Il venait de le comprendre. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à prendre le contrôle. Gagnant de la vitesse, il s'envola par dessus le fleuve en transformant ses bras en ailes et commença à s'échapper. Un violent choc le déstabilisa soudain. Il avait percuté quelque chose... et ce quelque chose était... Un violent éclair. Sa vue était diminuée, comme obstruée. Un casque ? Un bruit infernal l'entourait et faisait écho au tonnerre. En bas, le vent se levait. Il se trouvait sur un cheval, dans ce qui lui apparaissait être une cavalerie. Dans les Cieux. Un grand sentiment de consternation s'empara de lui tandis que le simple fait de respirer lui faisait l'effet d'un coup de poignard. Un seule certitude : ils poursuivaient quelque chose, c'était ancré dans sa tête et dans toutes les parcelles de son corps. Armé d'une lance, il n'eut pas le temps de se poser des questions plus avant et hurla soudain, un cri inhumain, fou. Aucune pensée rationnelle ne traversait son esprit. Il avait faim de chair et soif de sang. La mort de la Bête seule pourrait le faire parvenir à satiété. Ses hommes répondirent en brandissant leurs armes et en hurlant à leur tour. Perçant les nuages, perçant les éclairs, l'Amadann na Brionna et sa troupe en piquèrent droit sur la Bête. Une bête avec les yeux suppliants de Nina, cachée dans une forêt sombre et secouée par la tempête. A storm is coming. Beware of the Wild Hunt. Il s'éveilla, cette fois complètement. Il peinait à respirer et s'empressa de prendre sa bouteille d'oxygène. Il inhala de tout son être et laissa échapper des larmes. L'horreur ne le quittait pas. Ce n'était qu'un rêve, pourtant. Depuis le temps, il devrait le savoir. Il peinait pourtant à le penser. Il visitait rarement son propre subconscient volontairement. Là, il l'avait fait involontairement et le résultat était l'état dans lequel il se trouvait en cet instant. Il n'avait pas idée que Nina l'affecterait tant et si bien qu'il se sentirait coupable d'aller chez Hel ou même au point de se suicider par folie. Il fallait qu'il prenne l'air. Indifférent à son accoutrement qui consistait en un bas de pyjama et des cheveux en bataille dissimulés sous un bonnet de nuit décoré de broderies Winnie, il fila droit dans le parc et inspira le grand air, sa bouteille dans une main et le masque dans l'autre. Il hurla de toutes ses forces, inhala, hurla de nouveau puis inhala à fond, pour enfin s'affaler sur l'herbe. Il y pleura longtemps puis se releva et contempla le ciel nuageux. *Ça, c'est fait ! Voyons voir (il vérifie le réservoir)... il reste peu d'oxygène, il va falloir que j'en trouve quelque part, si je veux pouvoir rester assez longtemps à mon dîner de demain soir avec les Banshee et consort. Mon aventure incongrue dans ma propre psyché n'était pas prévu. Où en trouver, dans ce trou paumé en Transylvanie ? * « Allez vous tous ! Je ne sais qui pourra m'entendre mais je tente ! Est-ce que quelqu'un connaît un endroit où je pourrais me payer une bouteille d'oxygène ?! Pas que je sois shooté à l'Oxygène, hein ! Mais bon, s'il y avait un magasin pas loin, pas cher...! » Pas de réponse. Bien...passons à la séduction pure. « QUELQU'UUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUN ! » Tel un élan lors de sa parade nuptiale printanière, le cri du jeune homme était à la fois sonore et guttural. Fier de son exploit, il réitéra son appel. Cela l'aiderait bien sûr à se sentir mieux. On est plus reposé quand on fait l'idiot. Après tout, la stupidité n'est-elle pas le repos de l'intelligence ? Il ne réfléchirait plus pour un petit moment. Des oiseaux s'envolèrent des arbres tandis que la faune retenait son souffle. Il y était peut-être allé un peu fort. Il continua néanmoins, de manière un peu plus civilisée, cette fois.*Voilà ce qui arrive, quand on va dans un trou même pas répertorié sur les cartes et les moteurs de recherche. Et quand on n'a aucun sens de l'orientation sous forme humaine. On est fait. Et la honte est sur soi. Mais n'empêche, je fais bien l'élan...* Il entendit soudain des pas. Il se retourna et tomba nez à nez avec....*Quelqu'un... ô témoin de ma honte et acteur de ma déchéance sociale... aie pitié !* Pareil au personnage du Cri de Munch, son visage se déforma en une grimace de peur exagérée tandis que la personne le fixait. Qui était-ce donc ? |
| | | Nombre de messages : 99 Age : 32 Localisation : Avec mon double. Loisirs : Eplucher des oranges et dancer sur du mindless self indulgence. Humeur : Excellente, t'en veux? Date d'inscription : 25/10/2009 Lyo Loki | Sujet: Re: Cauchemars [Lyo] Jeu 2 Fév 2012 - 15:10 | |
| Assis toi, et écoutes. Prends un stylo, et puis notes. Ne poses pas de questions qui perturberaient le cours et sa progression. Chut, ne nous gêne pas et tais toi. Regarde le tableau, pas la fenêtre. Et ne sois pas en retard la prochaine fois. A quoi bon? Comme si nous avions un avenir prometteur. Aujourd’hui encore, je suis invisible, une fois de plus personne ne fait attention à moi, à nous, à lui. Le père de Lyo lui avait dit un jour qu’il est dans la nature de l’être humain de se soucier de son avenir, en particulier lorsqu’il sait que ses rêves ne se réaliseront jamais. Que va-t-on faire demain? Lorsque cette abominable journée grise ne sera plus? Quand le miséricordieux astre du jour aura décidé qu‘il est l‘heure d‘aller se coucher? Et puis, lorsque nos petits yeux noirs s’ouvriront sur le lendemain… que verrons nous? De quelle nature sera notre première pensée de la matinée? La mienne sera pour Lyo. Comme toujours depuis que nous existons tous les deux. Mais le soleil n’est pas près de se coucher, il nous reste encore du temps à tuer.
Tuons le ensemble.
La cloche venait de sonner et les élèves sortaient des classes avec prestance et distinction, tellement que le couloir dans lequel nous nous trouvions semblait trembler sous leurs pas délicats. Lyo les observait, invisible, accoudé contre un coin du mur. Je ne voyais pas ses yeux mais j’arrivais néanmoins à percevoir son regard. Cette expression, c’était celle d’un scientifique devant des souris de laboratoire au destin funeste qui ne tarderait à être conté dans un cahier. L’hypothèse de l’homme en blouse blanche s’est avérée être fausse, l’expérience a mal tourné, les souris font peine à voir, mais ce n’est pas grave, les injections ponctuées leur ont ruiné la santé mais demain de nouveaux cobayes seront là. Et nous continurons, croyant dur comme fer à ce que nous faisons, parce qu'il faut croire. Il faut croire même si les espoirs s‘effondrent à chaque fois que l‘on donne sa confiance en une quelconque science, paradoxalement, il faut se méfier, parce si on commence à croire qu’il y a une raison derrière chaque chose, ça devient très dur le jour où il y en a pas. Exactement de la même manière, il ne faut en aucun cas avoir foi en l’humanité. Quelques regards croisent le nôtre, la plupart peu aimables, sans pour autant être foncièrement méchant. Le problème est plutôt que, oui, leurs yeux se trompent. Ils doivent à coups sûrs penser que le jeune homme est une personne timide. Rares sont ceux qui ont déjà entendu sa voix. Il n’en est rien, son air pensif les induit tous en erreur: il n’a rien à leur dire, ses réflexions ne concernent que lui, voilà pourquoi il ne parle pas. Voilà pourquoi un simple « excusez moi » se coince au fond de sa gorge lors de bousculades dans les escaliers que nous descendons.
Trouvons un endroit plus calme…
A l’extérieur, un chemin de pierres noircies par le temps trop souvent maussade des contrées transylvaniennes nous conduira au parc. Les oiseaux ainsi que leur chant seront absents en cette triste saison, les tourtereaux se feront également rare, préférant la chaleur d’une chambre à cette époque de l’année plutôt que le givre recouvrant les bancs et les épines des rosiers. Oui, je vous le demande, quoi de plus tranquille, quoi de plus reposant, quoi de plus beau en plein hiver qu’un parc déserté par la population frileuse? Lyo marche lentement, après tout nous ne sommes nullement pressés. A chacune de ses respirations, je peux voir un nuage de vapeur traverser le keffieh qu’il porte jusqu’au dessus du nez et qui s’échappe dans l’air glacé. Nous arrivons au parc, pas un chat, juste des statues, posées ici et là, et quelques feuilles mortes jonchant les sentiers, c’est magnifique: inhalez moi un peu ce silence. Il est strident, nous rendrait presque sourd… Hummm… Seigneur, il n’y a franchement rien de meilleur. Et même à l’intérieur tout est calme, la voix de Lyo ne résonne pas aujourd’hui, on ne parle pas beaucoup. A force, peut-être, nous n’avons plus rien à nous dire. Et, étrangement, je l’apprécie toujours autant même si l’on communique peu. On reste là, quelques instants, tous les deux, à se promener le long d’un parc silencieux à moins dix degrés. Hors du temps, loin des gens. Le froid nous picote néanmoins les yeux mais on passe bien au-dessus de cela, on est bien, là. Devant nous, une statue représentant une jeune femme nue. Lyo me fait par d’une idée, j’acquiesce, la pauvre doit être frigorifiée… Mais c’était sans compter notre inimitable sens de la charité. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Lyo avait en ses mains un long manteau de fourrure ainsi qu’un bonnet russe particulièrement sexy, apparu comme par magie. S’agrippant à l’épaule fragile de la demoiselle, Lyo la couvrit gentiment de ses nouveaux vêtements. Lorsqu’il reposa pied au sol, il sursauta, un cri déchirait l’air qui paraissait alors se fendre exactement comme le ferait un morceau de glace. Ce ne sont que des sons, pas vraiment des syllabes et des mots que nous percevons, je dois être trop loin et je ne comprends pas bien ce qui se dit, mais plus important: qui pouvait bien s’égosiller de la sorte? Qui venait ainsi troubler le silence? Mon silence? Je trouve ma réponse en regardant droit devant moi, derrière la madame (qui n’a, soit dit en passant, plus les mamelles à l’air libre), un peu plus loin, à une cinquantaine de mètres, un jeune homme à la dégaine bien étrange (osons le dire, il a un look d‘SDF) et qui, sortant encore plus de l’ordinaire, semble s’adresser au ciel (personne n’est en effet là pour l’entendre, à part nous, mais je suis certain qu’il ne nous a pas vu). Une parole parvient à se frayer un chemin jusqu’à nous, et grâce, a être audible, il semblerait qu’il demande « quelqu’un ». Hum oui, pourquoi pas? Je fais signe à Lyo que cela me convient, et il entame la marche en direction de l’intrus. Arrivé à deux pas de lui, c’est, nullement déstabilisé par un bonnet franchement honteux (surement son dernier recours pour masquer ses cheveux sales et en bataille, faute de douche prises régulièrement je dirais) qu’il l’interpelle, un doigt pointé vers le ciel:
- Je ne pense pas qu’il va te répondre. Au pire, il va juste neiger. Mais c’est peut-être ce que tu cherches à crier si fort.
Lyo sourit, sous son keffieh bien entendu cela ne se voit pas réellement, ses yeux bridés se plissent seulement un peu plus. Le ton de sa voix n’était pas narquois, bien au contraire, il lui apporterait bien volontiers son aide, suffit que l’inconnu renouvèle sa demande maintenant que nous sommes sous ses yeux. C'est alors que je fis plus attention à son visage (j'étais trop absorbé par la contemplation de Winnie l'ourson, personnage intriguant dont j'ai peut-être vaguement entendu parler...). L'homme semblait en proie à une frayeur sans pareille. Es-ce mon petit Lyo et la surprise de ne plus se savoir à hurler seul des anneries qui lui faisait cet effet? |
| | | Nombre de messages : 25 Age : 28 Localisation : Lande du Kalevala. Loisirs : Le lancer de bottes et courir après un fromage qui roule sur pente. Humeur : Kyary Pamyu Pamyesque. Date d'inscription : 18/01/2012 Luka Snorrelsen | Sujet: Re: Cauchemars [Lyo] Dim 12 Fév 2012 - 19:10 | |
| ...Is this the real life ? Le froid le prit par surprise. Passé le moment d'adaptation, où la chaleur dans laquelle il avait baigné était encore en lui, les tremblements commencèrent. Il resta cependant là, attendant une réponse. Il avait maintenant conscience que son cirque n'avait eu pour effet que d'effrayer la faune, qui ne reprendrait ses activités qu'après son départ. Il joua distraitement avec le pompon qui terminait son bonnet de nuit lorsqu'une voix le fit sursauter. Tournant la tête, une expression d'horreur sur son visage, il tomba nez à genoux avec une personne qu'il baptiserait, pour l'occasion, Providence. Un sourire niais s'étendit sur son visage. Il n'avait rien écouté de ce qu'on lui disait. Tout ce qui importait, c'était que son appel avait attiré quelqu'un. Il se releva donc d'un mouvement rapide et, d'une manière typiquement nordique, enlaça un peu brusquement son interlocuteur, gémissant des ''Mon sauveur'' à tout va. Il s'arrêta soudain et regarda Providence un peu plus attentivement. Il devait faire quelques centimètres de plus que lui. Il aurait fait une belle porte. Ses cheveux noirs qui retombaient sur ses yeux lui donnaient l'air mystérieux. Ses yeux bridés s'étaient légèrement rétrécis lorsqu'il avait sourit. Son keffieh dissimulait le bas de son visage, mais ce n'était pas important. Une magnifique porte en ébène, cirée, avec un léger motif en haut. Une bien jolie porte, en effet. Sans réfléchir, il fit part à l'autre de ce qu'il considérait comme un compliment :
''Tu ferais une porte magnifique, tu sais, Providence ! Et sinon, moi, c'est Luka !''
Un doux sourire illumina son visage légèrement barbu, tout en ne pouvant s'empêcher de se délecter de la vision de Providence en porte, et il enleva son bonnet, dévoilant ses boucles de jais. Peut-être avaient-ils un ancêtre commun ? Comme le Poulet et le T-Rex. Il réalisa soudain qu'il n'avait vraiment aucune idée de ce qui lui avait été dit et demanda donc au jeune homme de répéter sa phrase, en plus de lui demander où trouver de l'oxygène pas cher. Il avait toujours les deux mains posées sur les épaules de Providence, dont l'idée de connaître l'identité véritable ne l'effleurait pas. Ses yeux étaient plantés dans les siens et scrutaient le moindre indice. En fait, malgré que cette manœuvre ne soit exécutée que pour s'introduire de manière superficielle dans les pensées de la personne, elle avait l'air de perturber au plus haut point le malheureux Providence.
...Is this just fantasy ? Mais au fait, maintenant qu'il y pensait, est-ce que Providence existait vraiment ? Parce qu'une personne débarquant à cette heure-ci, un jour de neige, alors qu'il y avait cours... attendez... quel jour était-on, au fait ? Il rêvait ou était-il éveillé ? Pourquoi n'y avait-il aucune trace de Nina nulle part ? Même les yeux de Providence ne la reflétaient pas. C'était étrange. Prenant soudain un air grave, un vague électrochoc paranoïaque lui traversant le cerveau, il prononça avec sa voix grave des situations de crise, digne d'un Morgan Freeman qui aurait mangé du Barry White, les paroles qui lui permettaient de savoir s'il était dans le réel ou non :
''Wake up. Your big. Toe. Have we met before ? I'm a kangaroo, banana ! ''
S'il s'agissait de son subconscient, Providence se mettrait à siffler Twisted Nerve et ensuite Horrible Histories. Pourquoi donc faisait-il appel à ce stratagème ? Parce qu'il était né pour régner sur lui. |
| | | Nombre de messages : 99 Age : 32 Localisation : Avec mon double. Loisirs : Eplucher des oranges et dancer sur du mindless self indulgence. Humeur : Excellente, t'en veux? Date d'inscription : 25/10/2009 Lyo Loki | Sujet: Re: Cauchemars [Lyo] Sam 18 Fév 2012 - 16:01 | |
| Il nous fallait une massue, une batte de baseball, une cornemuse, un bâton, *une sucette géante!* où bien n’importe quel objet qui soit assez lourd, plutôt facile à manier, dans l’humble but d’assommer l’autre fou le temps de prendre nos jambes à notre cou. Avouez que la fuite s’imposait devant pareil spécimen. Car, oui, il était évident que ce type avait les idées quelques peu embrumées (et je reste politiquement correct). La faute au temps maussade qui lui aurait congelé les neurones? Hypothèse potentiellement envisageable, le doute ne planait pas: le brouillard devait se faire épais dans cette petite boîte crânienne. Mais cela allait bien au-delà de ça. Rien qu’à regarder son accoutrement. Non mais, depuis quand la loi nous autorise-t-elle à sortir habillé de la sorte? Si il faut, il avait vraiment dormi dans la rue la veille, à la suite d’une soirée, et n’avait toujours pas décuvé, ce qui, au passage, tendait à expliquer les propos tout à fait dérangés qui se répercutaient dans notre cerveau, de synapse à axone sans que nous parvenions à en déceler le moindre sens logique. La logique, cet homme n’en avait pas la moindre. Il eut néanmoins la politesse de se présenter, nous attribuant l’intriguant surnom de « Providence ». Notre véritable nom semblait être le cadet de ses soucis, remarque tant mieux, c’est chouette, Providence. Ça sonne bien et ça fait classe. Les deux mains nous agrippant les épaules avec une force non mesurée (il n’avait pas l’air de se rendre compte de la fébrilité du corps de Lyo), ses pupilles perçantes scrutant ce qu’il pouvait voir du visage de mon compagnon, il demanda à ce que l’on répète nos paroles, et précisa qu’il était à la recherche d’une… bouteille d’oxygène. Certes, un peu d’oxygène l’aiderait peut-être à reprendre ses esprits. Mais la demande était pour le moins… insolite. Avions-nous à faire, non pas à un SDF, mais à un plongeur professionnel? Objectivement, il en avait le potentiel, ce mec était fichtrement grand. A coté, Lyo semblait ridicule. C’est alors qu’une idée germa dans mon esprit. Tu veux une bouteille de gaz mon vieux, c’est bien ça..? Pas de problèmes. Tu vas en avoir une. Si j’avais eu possession du corps, les lèvres de Lyo aurait formé le sourire du chat de Cheshire. Je fis part à Lyo de mon idée, qui en retour, me traita de génie diabolique -ce qui, malgré tout, ne l’empêcha guerre de m’aider à l’accomplissement de ma connerie. Dans le même instant, une toute autre idée (seigneur, soyez miséricordieux…)semblait avoir surgie d’un neurone isolé à l’intérieur du cerveau de Luka. On eu alors droit à d’autres paroles, sans queue ni tête, mais pleines de kangourous. Information supplémentaire: Luka était peut-être australien. Et s’il était australien, l’hypothèse du plongeur professionnel pouvait s’avérer juste. Après, fallait-il encore savoir ce que diable il foutait au fin fond de la Transylvanie. Lyo fit de grands yeux ronds, mais se reprit dans l’instant même qui suivit, chassant cette phrase comme si elle n’avait jamais été prononcée, préférant la mettre de coté, croyant en toute bonne foie qui prêter plus attention pourrait gêner notre interlocuteur. Encore faudrait-il que celui-ci est connaissance de la ligne que l’on ne franchit pas sans avoir à ressentir ce sentiment affreusement confus que l’on nomme la honte -et qu’il ne devait sans doute pas connaitre.
- Enchanté, Luka. Voici un cadeau pour officialiser notre nouvelle amitié!
Et quel cadeau… La voix de Lyo était mielleuse à souhait, un petit garçon de 8 ans. Le plaisir d’offrir se lisait dans ses prunelles ébènes. L’SDF plongeur professionnel australien ne se douterait de rien. Il ne verrait pas le coup venir. Bam! Que ça allait être drôle! Bien que nous ayons déjà un clown en face de nous, le clou du spectacle restait à venir… Lyo fronça les sourcils sous la concentration derrière ses mèches, ferma un instant les yeux et c’est alors qu’une bouteille en métal, avec l’indication « O2 » inscrite dessus sépara les deux protagonistes. D’une pierre deux coups, l’apparition soudaine de matière fît que l’autre avait dû lâcher nos épaules. La bouteille tomba délicatement sur le sol avec un bruit mat.
- Voilà, je doute que tu puisses trouvé moins cher ailleurs.
*Et moins rempli d’Hélium surtout héhéhé…* |
| | | Nombre de messages : 25 Age : 28 Localisation : Lande du Kalevala. Loisirs : Le lancer de bottes et courir après un fromage qui roule sur pente. Humeur : Kyary Pamyu Pamyesque. Date d'inscription : 18/01/2012 Luka Snorrelsen | Sujet: Re: Cauchemars [Lyo] Mer 4 Avr 2012 - 18:42 | |
| Settle DownLa gentillesse existe-t-elle encore en ce monde ? Magnifique ! Rempli de gratitude, le Scandinave remercia Prov... non, attendez, il avait un autre prénom...Lou, quelque chose du genre. Bah ! De toute manière, il avait son oxygène. De plus, il n'avait qu'à choisir ses mots de manière à ne pas avoir à le nommer. Il en prit une énorme bouffée avant de remarquer quelque chose ne tournait pas rond. Une chose était sûre, on n'était pas dans un rêve quelconque. Il hoqueta et sa voix lui sembla soudain bizarre comme... synthétique. Plus aiguë, ridicule, tel Tom Pouce qui tente de parler. La lumière se fit soudain dans son esprit fatigué. Un doux sourire se dessina sur son visage, pour se muer en un rictus carnassier. Avec un désinvolture déplacée, il effectua un léger mouvement du bras et frappa doucement l'asiatique avec la bouteille d'hélium. Une fois. Puis deux, un peu plus fort. Oh et puis trois. Pourquoi pas quatre ? Arrivé au cinquième coup, le plus fort de tous, il poussa un cri inhumain, un cri de métalleux mais vu qu'il avait encore de l'hélium dans les poumons... c'était encore plus effrayant, et leva la bouteille au dessus de sa tête prêt à la balancer sur le brun. I wanna settle down Puis, son expression changea et il reposa doucement la bouteille près de lui. Quelque chose avait attiré son œil de loup. Ne semblant plus faire attention à Lou, il regarda de nouveau vers la forêt, en se tournant entièrement, un air pensif se faisant de plus en plus distinguer sur son visage. Il regarda au loin sa douce Nina lui sourire et lui faire des signes de la main. Elle n'avait jamais été si apaisée depuis longtemps. Sans réfléchir, il fit un pas, puis se ravisa à aller plus avant. Star so light and star so bright Encore une hallucination, tout était trop lumineux autour d'elle. Quelle blague. Ce serait trop beau de l'avoir à quelques pas de lui, bien sûr. Il demeura donc immobile, regardant son amour au loin, cette silhouette qu'il ne pouvait que connaître par cœur et ce sourire franc et embarrassé. Un léger rire s'échappa des lèvres du Finlandais puis, violemment, les couleur se ternirent, se banalisèrent, pour laisser place au paysage habituel. D'un mouvement rapide, il tourna la tête vers le petit plaisantin. Les effets de l'hélium semblèrent s'être dissipés, car quand il parla, ce fut avec sa voix normale, quoiqu'un peu irritée :
"Encore là, sale gosse ? Alors, on joue sur les mots, hein ? J'avais dit une bouteille alors tu m'en donnes une, sauf qu'il n'y a pas le produit lui-même dedans, hein ? Joli. Très intelligent. Honte sur toi, en fait. Je peux triturer ton subconscient autant que je veux pendant ton sommeil, alors si tu m'agaces, ce sera vite fait !"
Il avait sorti cela avec un sourire d'une douceur déconcertante. Aucune menace ne filtrait de ses yeux, alors pourtant qu'il venait d'en proférer une. Peut-être parce qu'il avait brodé un petit peu et avait omis des détails comme celui de ses limites. Tant pis, il s'amusait. Les événements prenaient un tour très intéressant, pour sûr. We can settle at a table.. A table for two Won't you wine and dine with me? Une étincelle illumina soudain ses yeux verts et il se mit soudain à sautiller : "J'y pense ! Tu aimes les chats ? Au fait, d'où tu sors ? Désolé de mon blabla de tout à l'heure, je vérifiais si tu étais réel ! C'était marrant de voir tes yeux comme ça ! Ravi de t'avoir rencontré, Lou !" Sans réfléchir il le prit dans ses bras avec enthousiasme, à la Finlandaise, de nouveau. Un câlin viril, à vous en briser les os si vous n'êtes pas préparé physiquement, ce qu'avait l'air d'être Lou. Il était si frêle qu'on avait l'impression de tenir une poupée. Peut-être aussi est-ce contraire à sa culture ? Du peu qu'il savait, son interlocuteur était asiatique. La science du contact physique et de l'affection virile devait leur être soit inconnue, soit disgracieuse à ce niveau de familiarité. Il le lâcha avant de le tuer, puis entreprit de lui prendre la main pour la lui serrer. I wanna settle down Baby there's no need to run Il avait bien conscience que ses manières étaient effrayantes et unusuelles pour n'importe qui. Surtout après qu'il ait littéralement divagué et frappé l'asiatique avec la bouteille qui lui avait été si gracieusement offerte par ce dernier. Il fallait tout de même l'avouer. Il l'avait, à cet instant, maudit avec une passion brûlante. En un sens, Nina l'avait sauvé d'une défiguration inéluctable. Soit. Il épargnerait Crevette et son beau visage. De toute manière, il était non violent, en principe. Mais en attendant, pour Nina, il s'était calmé. I'll love you well I wanna settle down Intérieurement, il se dit que leur amitié pouvait être quelque chose d'amusant et d'inattendu. Dès son premier jour ici, il se ferait une connaissance. La vie était si bien faite ! Oui, ils seraient amis ! "On est amis, maintenant ? On ira acheter des bouteilles d'oxygène ensemble, un de ces jours ?" Une question emplie d'innocence mais en même temps... extrêmement rhétorique. Ce petit Lou l'intéressait vraiment. Il souhaitait en apprendre plus, car il semblait trouble. C'était un cas à analyser quand des tas de bouteilles d'oxygène véritable, cette fois, seront à portée de main. En attendant, Luka se nourrirait de conjectures. Lets make our vows |
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