Nombre de messages : 17 Age : 32 Date d'inscription : 08/12/2012 Éléonora Maria Hopeless | Sujet: Faites place au Théâtre [PV] Lun 10 Déc 2012 - 14:10 | |
| Et une autre journée comme les autres dans ce pensionnat. Je devrais commencer à m’y habituer bientôt. C’est sur que j’aurais aimé connaitre de nouvelles personnes. Attends, j’y réfléchis, est-ce que je veux vraiment des amis? En ai-je vraiment de besoin? Mon visage prend une mine sombre. Assise sur mon lit, je sors le journal. Rien de vraiment intéressant mais je me demande quels films ou bien pièces peuvent jouer en ce moment. Ça me manque l’art, jouer, chanter, pouvoir m’évader un peu quoi. Il y a donc quoi à l’horaire? Rien qui ne me tente dans les films, l’opéra.. pas mon fort et encore moins Pavaroti. Ça ressemble à poivrons rôtis, chose que je ne mange plus depuis 50 ans. Par contre, du côté théâtral, il y aurait Othello. Une pièce que j’ai toujours rêvée de voir, qui m’a toujours inspirée. Pourquoi en pas en profiter?
Je lève mes fesses et songe à mes vêtements. Le fait que j’y aille seule me met encore plus de pression puisque je dois m’habiller de manière à attirer les regards. Après avoir farfouillé dans le peu de linge que je possède, ce fut une robe moulante noire très simple qui ressortit du lot. Des escarpins noirs, des bas collants noirs, un soutif en dentelle ressortant un petit peu pour aguicher, les cheveux remontés en chignon lousse. Bref, une petite personne bien normale.
‘’Clac, Clac’’ faisait le bruit de mes talons sur le plancher. Au moins, personne ne me perdra de vue. Je poussai les grandes portes et humai l’air frais de dehors. Même si je ne peux respirer, j’aime sentir l’odeur de la fraicheur, la pelouse fraichement tondue. Une chance que j’ai pu garder ce sens. Finalement, je me mets à découvrir la ville. Belle, mais pas mon endroit favori. Une petite fontaine à ma droite sur la rue Lutwidge, un petit chat sur la rue Dogdson. Et finalement, le théâtre. Là, brillant devant moi avec ses grosse s lumières. J’entre doucement, faisant bien attention de me faire regarder par chaque homme présent. Il est encore tôt pour aller chercher mon billet, je m’assieds donc sur un banc en face et observe.
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Nombre de messages : 25 Age : 28 Localisation : Lande du Kalevala. Loisirs : Le lancer de bottes et courir après un fromage qui roule sur pente. Humeur : Kyary Pamyu Pamyesque. Date d'inscription : 18/01/2012 Luka Snorrelsen | Sujet: Re: Faites place au Théâtre [PV] Lun 24 Déc 2012 - 14:29 | |
| C'était honnêtement le pied. Enfin un week-end digne de ce nom dans ce pensionnat pire que n'importe quel bagne, qui leur donnait un tas de devoirs pendant les deux jours où ils étaient censés se reposer de leur semaine de cours intensifs. (En réalité, il avait découvert que non, les leçons ne sont pas uniquement à faire au jour le jour et que l'on peut s'avancer dans son travail. Mais pour des raisons d'effet de style, M. Snorrelsen a préféré ignorer ce détail.). Pas de rêves miteux, pas d'hallucinations, que du repos et de la bonne humeur et des CD toute la journée. Sans même s'en rendre compte, il se déhanchait seul dans sa chambre, dansant au rythme de n'importe quelle musique qui passait, de Bohemian Rhapsody à Rock DJ (peut-être pas au point de s'arracher la peau pour faire un strip-tease intégral non plus. C'est bien trop salissant.)en passant par la Danse des Canards parce que... eh bien parce qu'il pouvait, c'était aussi simple que ça. Ainsi, il se mouvait entre les touristes et autres personnes présentes dans cette ville, malgré l'heure relativement tardive. Sa bouteille d'oxygène sur le dos, sa cigarette au bec, il ressemblait à un hippie aspirant à devenir astronaute, avec ses cheveux en bataille (tombé du lit, s'est réveillé, s'est dit que sortir, ce serait plutôt cool, alors il l'a fait.), sa barbe de trois jours (il avait perdu son rasoir au milieu de son bazar. Dieu merci il a encore sa chambre pour lui tout seul, mais cela ne durerait sûrement pas longtemps.), ses vêtements froissés (même problème, tout est roulé en boule, par chez lui.) et sa sacoche d'inspiration amérindienne. Cela ne l'empêchait pas de faire son chemin et sa vie, caressant quelques chats au passage et sifflotant avec nonchalance. Il avisa soudain une façade. Un théâtre se dressait devant lui, majestueux et plein d'importance. Ce n'était pas tant le théâtre en lui-même que le Scandinave appréciait (Il s'endormait assez souvent devant, en réalité, sauf devant le théâtre de Shakespeare... William, ce grand fou...), mais plus les bâtiments qui lui servaient de sanctuaires. Il s'en approcha, histoire de jeter un œil à la programmation et sursauta en voyant Othello parmi les pièces programmées. Tellement rare de voir cette pièce... pas qu'il s'en plaignait, il en avait assez des Roméo et Juliette à toutes les sauces.
La Providence, il n'y avait que ça de vrai. Il fallait qu'il voit cette pièce... encore. Avec empressement, il s'engouffra dans la bâtisse lumineuse et pénétra dans le hall d'entrée. C'était beau, vraiment. On se serait cru à une réception digne d'un rêve. Pendant un moment, il contempla le plafond et l'architecture, bouche bée, avant de se reprendre, parce qu'il se sentait observé. Il secoua la tête et se dirigea vers le guichet. Il avait de la chance, il restait encore des places. Beaucoup même. C'était étrange. Cette pièce était peu connue, certes, mais le seul nom de Shakespeare faisait déplacer des foules entières ! En plus, la représentation était pour le soir-même.. Tant pis. L'important était qu'il ait eu sa place, le reste pouvait aller comme il le sentait. Quelques heures à tuer, maintenant. Autant s'asseoir. Il avisa une place, sur un banc. Il s'y assit calmement, veillant à ne pas déranger la jeune fille qui y était déjà placée. Il sortit ses écouteurs de sa poche et un livre de sa sacoche et commença à lire, complètement perdu dans son monde. C'est alors qu'il sentit. Une odeur discrète, presque difficile à remarquer pour tout autre personne que lui. Cette odeur était indescriptible par d'autres. Disons que cela sentait comme une explosion de paillettes nimbée d'un tintement de clochettes. Le tout saupoudré d'une légère odeur sauvage, et masquée par l'odeur de la jeune femme elle-même. L'odeur du pensionnat.
Luka releva la tête, doucement, pour la regarder de côté, tentant de deviner sa nature. Une jolie fille, vraiment. Il se laissa aller à la contempler pendant un long moment, de moins en moins discrètement. Ce n'était pas tous les jours qu'il croisait par hasard une étudiante dans les rues de la ville... |
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