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 Not to fly too high. [Clay.]

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Iromy Nagaïa
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MessageSujet: Not to fly too high. [Clay.]   Not to fly too high. [Clay.] EmptyMer 11 Juil 2012 - 20:40

- Je n’ai pas de nom. Je n’existe pas.
- Ce n’est peut-être qu’une illusion.
- Une impression de tout instant…

C'est simple. Un cadavre à dévorer. Juste devant ses pieds. Elle est seule. Seule avec elle même.
Mais il n'est pas entier. Il manque un fragment. Et ça, ça la rend malade.

Et tout cela. C'est déconcertant. Vraiment.

Ce qui se passe, elle ne sait pas. Elle ne comprend pas. Des visages la hantent, des lignes, confondues entre rêve et cauchemar. Quelque part, son esprit s'enlise. Les chasser est impossible. Elle ne peut pas oublier ce qu'elle n'a jamais su. Jamais vu. Jamais senti, ressenti. Mais tout est là, juste devant elle. Juste là. Et elle sent que ça se fissure à l'intérieur. Elle sent, et elle ne peut rien faire. Elle sent son cœur se serrer, s'écorcher. Exploser. Elle sent le peu de chaleur contenu en ses viscères s'échapper. Et elle ne peut rien rattraper. Rien. Tout s'élide. Fout le camp. Loin d'elle. Elle se sent défaillir. Mais en vérité, elle ne sent pas. Elle se sent fissurée mais elle ne sent pas. Meurtrie. Vide. Froide et sans vie. Comme si que cela changeait quelque chose. Elle avance. Elle ne bouge plus. Elle ne sait pas. Elle n'a jamais su. Une seconde, une minute. Ca n'a pas d'importance. Elle voit ces visages, juste devant ses yeux, toujours, elle voit, mais elle ne voit pas. Elle est aveugle. Elle n'arrive pas à discerner convenablement les formes et ça la rend folle. Terriblement. Elle fixe son esprit une seconde et elle se perd ailleurs. Tout est si trouble. Torturé. Et elle est fatiguée. Tellement. Elle cherche. Quelque chose. Ces images qui l'effraient et la fascinent à la fois. Un regard qui la scrute, sombre dans la nuit. Bleu. Gris. Vert. Rouge. Violet. Elle ne sait plus. Trop de choses. Trop. Beaucoup trop. De la fumée. Des ombres. Elle ressent mais elle ne ressent pas. Une sensation. Déconcertante. Troublante. Si proche et tellement lointaine en même temps. Une mémoire qui n'est pas la sienne. Elle n'en veut pas. Elle la repousse. De toute ses forces. De tout son être. Sans succès. Le temps passe, elle se laisse s’enliser, danse immobile, enflammée. Elle se perd. Son corps. Son être. Elle s'effondre quelque part. Immobile. Une odeur de terre qui remonte jusqu'à ses narines. D'acier. De porcelaine. De verre et de plastique. Elle ne sait pas. Panique. Le lieu n'a pourtant aucune importance. Aucune. La gorge sèche. Les yeux arides. Sa peau translucide perdue quelque part. Odeurs. Ce n'est pourtant pas celles-ci qui la transcendent. Une autre, tellement faible, perdue au milieu de tant d'autres. Décimée et timide. Musc et poivre. Peut-être. Tellement... faible. Non, elle ne sait pas. Elle essaie de s’y accrocher, désespérément. De ne pas l’oublier. Ses yeux se ferment, laisse à son esprit le soin de divaguer comme bon lui semble. Et elle revoit. Le revoit. Encore et encore. Elle ne dit rien, elle ne dit jamais rien. Muette. Toujours. Il n'y a pas de raison que cela change. Les visages défilent, un à un. Puis, un modèle, particulier, toujours le même. Elle ne le connait pas. Elle ne l'a jamais vu. Mais elle l’observe comme s’il était le plus beau de tous. Elle se laisse berner, envouter. C’est tellement facile. Lui comprend sa supériorité, en joue et s’en amuse. Il l'attaque sauvagement. Aucune défense. Elle n’en veut pas. Se laisse faible, docile. Les couleurs la désarment. Tétanisée, elle ne bouge plus. Personne ne l'a jamais regardé comme cela. Personne. On lui retire quelque chose. Elle ne sait pas ce que c'est. Elle en souffre. Affreusement. Une pulsation. Deux. Trois. Trop fortes. Trop rapides. Et le voilà qui explose. Elle devrait hurler sa douleur mais elle n'en fait rien. Elle s'effondre. Ses mains recouvrant sa peau mise à nue. Elle le regarde. Statue de porcelaine. Une fissure sur son beau visage. Deux. Trois. Et tout s'écroule.

- Ce ne sont que des illusions, rien n'existe.
- Alors pourquoi souffres-tu autant ?

In the dark we’re insecure.
Tu le sens, ce lien, qui se brise, doucement ?

***

Isolé et simplement loin de tout. Juste un peu de silence. Comme ça. Seul. Voilà. Juste seul. Tout seul avec la nuit. Avec le vent. Avec le froid.
Non, on s'imagine, jouant, comme ça. On s'imagine avec une toupie en bois. Comme ça. On imagine et on oublie. Ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas nécessaire. Tout ceci, ce n'est que mensonges.
Ce n'est pas notre vie.
Juste notre réalité.
Les images passent. Ce n'est pas nécessaire. Il fait froid. Sans doute parce que le vent est violent ce soir. Il fait froid. Peut-être parce que notre veste est trouée. Ou peut-être parce que nous n'avons pas de veste. C'était donc ça. Les réponses paraissent claires. Mais tellement lointaines. On lève la tête et on frissonne. Il suffirait de crier. Mais ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien.
Personne n'est là.
Tout s'explique. Mais ce n'est pas nécessaire.
On cherche. Une bouteille vide se brise au sol. Encore. On sait de quoi il est question. On cherche. Mais on est seul. On ne sait plus où on est.
La solitude. Oui, juste ça. On connait. Il fait froid. On frissonne. C'est fragile. C'est fatigant. On aimerait autre chose. Mais rien ne vient. Il manque quelque chose. Oui mais rien ne vient. Ce n'est pas nécessaire. On a déjà été oublié. Personne ne change.
C'est comme ça.
Juste l'impression d'aimer un fantôme. De perdre son âme à force de s'offrir au néant. C'est ça. Ce n'est pas si triste. Non. Juste, comme ça. Voilà. L'air nous ronge doucement sans que l'on puisse s'en rendre compte. Vivre quelques années et avoir l'impression d'être mort depuis des siècles. Toujours la même chose. Oublié. Personne ne change.
On y pense. On pense à lui. Souvent. Trop. Il nous manque. Oui, mais ce n'est pas important. Il n'existe pas, de toute façon.
Il fait froid, un peu. Les lumières clignotent. Il n'y a personne. Le vent souffle sur notre peau. On est heureux. Oui, c'est ça. Ce n'est pas si compliqué finalement. On sourit. On ne sait pas vraiment pourquoi.
On aimerait s'effondrer, pleurer. Faire tout sortir une bonne fois pour toute. Mais rien ne sort. Peut-être qu'il n'y a simplement rien à faire sortir. C'est une sensation désagréable, un peu. On ferme les yeux. Une envie de vomir. Notre tête tourne. Sueurs, frissons et fièvre.
C'était donc ça.
Des animaux apparaissent de partout. Nous montent dessus.
Ce n'est pas important.
On aimerait crier. Mais ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien. Ce n'est pas nécessaire. Ce n'est pas utile. On titube, un peu. Mal à la tête. On ne veut pas s'en tirer. Pas s'en souvenir. Et pourtant.
C'est tellement simple et si compliqué à la fois.
Juste une maison, et une toupie de bois. Un sol chaud. Du parquet ancien. Et puis le soleil qui passe par les persiennes. La lumière est belle. On ferme les yeux. A moins qu'ils ne le soient déjà. Ça n'a pas d'importance.
On avance. On est heureux.
On ne sait pas où on va.
Personne ne viendra nous chercher. Ça n'as plus d'importance.
On marche. Les lumières sont jaunes. On suit la route. On suit le vent. On frisonne. Et puis, on lève les yeux au ciel. On est heureux. C'est aussi simple que ça. On ne sait pas pourquoi. Il y a un lac juste devant nos pieds.
Mais ce n'est pas vrai. Tout ça, ça n'existe pas.
Quelques larmes coulent. C'est navrant tellement c'est peu. Ça nous fait plaisir, un peu. C'est surprenant. Mais ce n'est pas nouveau. On aimerait plus, mais rien ne sort. Ce n'est pas suffisant. On en a besoin. Mais, on s'en contente finalement. On ne sait pas comment faire autrement de toute façon.
On écoute les oiseaux chanter.
Tout va bien.
Mais en fait, rien ne va.
Il n'y a pas d'oiseau.
Les rues sont vides. Il fait froid. Des serpents passent entre nos pieds. Des lézards se faufilent sous nos vêtements. Voici tout ce qu'il nous reste.
Les lumières clignotent, on sait où on va mais on est perdu. Rien n'est simple. On touche notre joue encore un peu humide. On sourie. On est heureux. Ce n'est pas important.
Personne n'est là.
Ou peut-être que si. On ne sait plus vraiment. Il fait froid. Ou il fait affreusement chaud. C'est compliqué. Il nous manque quelque chose. Mais on a décidé d'arrêter. C'est dur mais c'est comme ça.
On marche. On est seul. On ferme les yeux. On joue avec une toupie en bois. C'est ça. Il fait beau, on est heureux. C'est agréable. On chantonne un air inconnu. Ce n'est pas important. Les rideaux s'envolent.
En vérité, on ne sait pas vraiment où aller. On marche. On marche. Les mains dans les poches. Et puis, on se rend compte que l'on n'a pas de poche. Une nouvelle larme tombe sur le sol. Résonne. Les lumières clignotent. Le monde devient noir et réapparaît. Des scorpions passent sur les murs.
Mais ce ne sont que des mensonges. Ça n'existe pas.
On aimerait rire. Mais ce n'est pas nécessaire.
On tombe.
On est seul.
Tout ce que l'on a pu apprendre est inutile. Personne ne viendra nous chercher. Personne ne peut nous toucher. Nous sommes immortel.
Il est tard. Il nous manque. Oui, c'est vrai. Mais il a déjà disparu.
La tête nous tourne. Tout va trop vite. Il fait froid. Et la toupie s'arrête. La porte s'ouvre. On entend un coup. Deux. Et puis un cri. Mais on ne se retourne pas. Ce n'est pas utile. Ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien.
Les lumières clignotent. On tremble. Pourquoi vouloir dépasser notre réalité ?
Un serpent passe autour de notre jambe. C'est froid. Glacé. On cri. Mais aucun son ne sort d'entre nos lèvres. On tremble. Notre coeur bat jusqu'à en exploser. Il explose. On hurle.
Personne ne nous entend.
Ce n'était pas nécessaire. On regrette.
Les voilages s'envolent. On entend du bruit. On sait ce qu'il se prépare. Elle sort, court dans notre direction. Elle pleure. Mais ça ne sert à rien. Ça n'a jamais servi à personne. On entend deux coups. Un cri. Et on voit un corps s'effondrer au sol. On n'ose pas lever les yeux. Un entend un coup. On entend un cri. Encore. On ne regarde pas. On ne fait rien. On est faible. La toupie s'est arrêté. On ferme les yeux et murmure doucement. On entend un coup. On entend un cri.
On ne veut pas y croire.
Il y a du sang. Peut-être beaucoup. Mais on ne veut pas savoir.
Et ça recommence. Encore une fois. Ça a toujours été ainsi. Oui, toujours comme ça. On nous hurle dessus mais on n'écoute pas. On baisse les yeux. Le reste n'est pas nécessaire. On essaie d'oublier.
Un coup.
Une supplication.
Mais ça ne sert à rien.
On le sait. On pleure.
Mais c'est impossible à présent.
Les lumières clignotent. On ne sait plus où est notre réalité. On se roule contre l'asphalte. Essaie de retirer les cafards qui grouillent partout sur notre corps. On tourne et retourne. On en a besoin. On le sait mais on a décidé d'arrêter. On a brisé toutes les bouteilles. Et on erre. C'est tout.
Ce n'est pas si important. Personne ne change.
On ne s'en tirera pas comme ça.
On a ce que l'on mérite, de toute façon.
Il nous manque mais on n'y pense plus. On ne pleure plus. Il n'y a plus rien à nous retirer. Il ne reste rien. On a décidé de partir. De ne plus jamais revenir, une fois encore. On tremble. On ne reviendra pas. On transpire. C'est dur. On a mal. Toujours.
Ce n'est pas important.
On est heureux. On était heureux. Et puis. C'est arrivé.
Mère.
Il l'a frappé et elle est tombé. Un coup, puis plus de bruit. La toupie n'a pas bougé. Le monde s'est arrêté de vivre. Mais ce n'était pas suffisant.
Tout ceci, notre vie, ce n'est que mensonges. Ça n'existe pas.
On n'a rien fait. Et elle a disparu.
La suite n'est pas importante.
On s'est arrêté de parler. De vivre. De sentir et de ressentir. C'est tout.
Mais ce n'était pas suffisant. Rien ne sera suffisant.
Et puis, il nous a trouvé. Un jour. Il nous a trouvé et il nous a offert sa chaleur. Il nous a réapprit à aimer, doucement. Ensuite, il est partit. Parce que c'était trop dur à supporter.
On s'accroche aux mauvaises personnes. On survit comme on peut.
Cette histoire n'est pas réelle.
Pas totalement.
Juste un peu.
Peut-être trop.
Mais ce n'est pas important.
Plus personne n'est là à présent.
Depuis rien n'a changé. Parce que rien ne change réellement. Il est trop dur de crever la surface lorsqu'on a perdu la force d'ouvrir les yeux.
Seulement quelques années d’existence et avoir l'impression d'être mort depuis des siècles.
On a mal. Mais ce n'est pas nouveau.
On cherche quelque chose à quoi se raccrocher. Mais on ne trouve pas. On sombre. On est aveugle. On perd la lumière. Mais on ne veut pas l'oublier. Pas lui. Parce qu'il est toujours là. Quelque part.
Seulement, on ne peut plus attendre. On n'y arrive plus. Parce que c'est trop dur.
Un serpent passe autour de notre cou. Le monde s'estompe. On croit aux fantômes. Il nous manque. Elle a laissé une marque au fer rouge. On ne pourra jamais vraiment guérir. On ferme les yeux. C'est plus facile.
Il y a de l'eau, partout autour de nous. Mais ce n'est pas vrai. Tout ça, ça n'existe pas.
Ça n'existe pas.
Les scorpions nous crèvent les yeux. Personne ne viendra nous chercher. On est seul. Il n'y a plus rien à voir de toute façon.
L'eau nous recouvre. Il fait froid.
Tout ceci n'est que mensonges.
C'est juste notre réalité qui s'effrite.
Mais ça n'existe pas.
Non, ça n'existe pas.


***

Disparais maintenant.
Disparais. S'il te plait.


Respire. Inhale l’air du dehors avec conviction.
La revoir.


Une ombre qui s’engouffre dans ces catacombes. Tremblante, sans doute un peu trop. Chaude. Tellement fragile. La réalité n’est pas encore totalement sienne. Ca viendra. Elle passe les couloirs, passe une marche. Trébuche. Piège. Elle savait. C’est ce qu’elle aurait aimé se répéter. Mais il est déjà trop tard. Elle tombe en un écho sourd. Déconcertant. Pourtant, elle n’a pas mal. Ca va aller. Du moins, elle ne ressent pas encore la douleur. Ca viendra. Sans doute. Elle ne s’en inquiète pas. Tait l’écho de son démon. Pas ce soir. Pas après ça. Pas maintenant. Elle n’est pas en état. Elle n’écoute pas, ça suffit. Non. Pas en état. Pas en état de faire la conversation. Pas en état de quoi que ce soit. Elle se relève, s’attache à la moindre surface qu’elle trouve à sa portée. Un râle qu’elle étouffe, léger. Décadence, et c’est déjà trop pour elle. Les pieds de nouveau encrés au sol. Une sensation qu’elle ressent mal. Sa tête tourne. Chose à laquelle elle fait abstraction avec une aisance remarquable. Sa débâcle reprend, toujours aussi silencieuse. Un fantôme d’albâtre errant. Elle ne marche pas. Elle flotte. Coordination moteur décédée. Totalement dépassée. Alors, elle flotte. Flottement qui lui semble interminable. Pourtant le tracé semble simple de prime abord. Tout droit. Pour l’instant, c’est amplement suffisant. Marionnette désarticulée. Frôle les murs. Il faut un repère. Toujours. Elle respire, mais ne trouve pas ce dont elle a besoin. Nécessité croissante d’oxygène. Plus. Toujours plus. Mais tout va bien. Tout va bien. Ce n’est pas un problème. L’air, elle n’en a pas besoin de toute façon. Irréelle. Un mort ça ne respire pas.
Un mort n’a pas de raison de vivre.
Elle cherche ce dont elle n’a et n’aura jamais besoin. L’objet de ses convoitises déjà oublié. Elle ne sait même pas où elle était. Où elle est. Où elle va. Elle s’en fout, pour changer. Elle passe une marche, encore. Une autre. Et le mouvement reprend. Ca ira. Facile. Aucun contact avec le sol. Pourquoi s’en soucier ? La dernière marche. Elle n’en rate aucune. Une bénédiction. Son corps ne supporterait pas une nouvelle chute. Détail inutile. Il n’y a pas de lumière ici. Elle avance aveugle. Lévite toujours. Charme fantomatique. Délire sensoriel loin d’être réelle. Si ça lui fait plaisir. Préfère fermer les yeux plutôt que se laisser le luxe de comprendre. Ca n’a pas d’importance. Elle se sent brisée. Sale et amère. Elle ne veut pas savoir. Peur de croiser son reflet, quelque part. Son ombre. Ses mensonges et ses peines. Elle ne le supporterait pas. Sa peau frémie. Une main qui passe sur son corps par habitude. Elle arpente une peau douce, délicate. C’est déjà ça. Butte contre le tissu pour s’en détacher immédiatement. La forme n’a pas l’air de l’intéresser. La décence est une vertu qu’elle a oubliée depuis des lustres. Du moins, elle est entière. Tout est là. Presque. A l’intérieur comme à l’extérieur. Et son cœur qui s’arme dans sa poitrine. C’est suffisant. C’est déjà ça.
Aucun battement ? Vous croyez ?
Nouvelle matière au bout de son épiderme glacé. Le bois qu’elle pousse du bout de sa chaussure. Elle entre. L’esprit mort. Le corps aussi. Ouvre les yeux. Un peu de feu qui apparait comme dans un rêve. Du moins, quelques braises. Misérables mais pourtant présentes. Bientôt mortes. C’est certain. Tout comme elle. Elle compte les jours sans s’en rendre compte.
Le combien sommes-nous, très cher ?
Comme si que ça avait la moindre importance.

Une cuisine. Rien que ça.
Pourquoi pas.
Le temps, elle n’en a pas. Mais le perdre ne la dérange plus.

La faim. Elle ne connait pas. La soif non plus. Ces envies diverses et variées qui l’encombrent disparaissent progressivement. Juste un vieux souvenir. Elle s’avance mais cherche tout de même. Fait trembler les cages de métal, les flacons de verre et les paquets de papier. Son esprit seulement concentré sur les quelques coutures bardant son corps, aux quelques membres qu’elle a failli perdre. Elle les observe et s’en étonne. Un peu. Elle ne s’en souvenait plus. Perpétuant ses fouilles, encore, sa quête du Graal. Les portes s’ouvrent sans ménagement. Placards et tiroirs. Rien ne lui convient. La vue du moindre mets lui donne une insaisissable envie de vomir. Difficile. Quelques paquets et autres boîtes s’écrasent au sol. Elle ne s’en soucie guère. C’est pour la bonne cause. Puis, un tintement, une bouteille. Ca lui suffira. Une coupe de pacotille qu’elle remplit de liquide ambré. Elle ne sait pas ce que c’est mais le choix lui parait amplement suffisant pour son état. A ça, un sachet pioché au hasard. Un fond de fruits rouges, fraises et autres framboises. C’est amplement suffisant. Ca ne va pas ensemble, mais qui s’en soucierait. Vandale. Laisse la pièce dans un état déplorable. Les portes claquent. Peu être trop fort. Pus aucun contrôle sur son corps. Trop faible. Indélicate. Elle essaie de se déplacer de nouveau. Quelques pas,un supplice. Elle ne tient plus la cadence qu’elle s’impose chaque jour. Son corps qui lui hurle d’arrêter et qu’elle n’écoute pas. Elle ne s’arrête pas. Pas le temps de prendre le temps.
Elle se sent retomber au sol. Fin de l’artifice. Son esprit reprend doucement prise à la réalité. Ses beaux mirages disparus. La douleur l’encercle. Ca vient.
Une table où elle s’échoue. Son radeau, les pieds dans l’eau. La coupe qu’elle descend d’une traite sans faire attention ni au goût ou au contenu. Ses doigts tenant ferment la bouteille. Son trésor des Caraïbes à elle. Tangue un peu sur l’eau, le même état déplorable. Rien ne change. Attendre. Peut-être aurait-elle besoin d’un peu de compagnie. Maintenant. Tout de suite.
Piocher une fraise pour se donner contenance. Joue avec. Un peu d’alcool. Encore.

Sans grand effet. Ephémère. Effet Mère.

[”Resurrection time
Above a cluster of blood
Look up in the sky
And now

I was screwed
Not to fly too high
Burn with my friends
Too close to the sun
And now

It’s time to move on
I know I will
Forbid my dreams destiny
My feelings”
]


[Juste... pour commencer. Je ferais mieux.]
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Pacific Clay
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MessageSujet: Re: Not to fly too high. [Clay.]   Not to fly too high. [Clay.] EmptyDim 29 Juil 2012 - 17:13

Un léger parfum de nuit, fait de silence et de bruit étouffer, de ténèbres et d’ombres. Un gout difficile a cerné. La nuit oui. Magnifique ~

Where Is My Mind ? ♫



Il s’est perdu mais finalement il a retrouvé le chemin, d’une route et d’une autre. Les deux finissent par avoir leurs importances. Le vent se lève et l’emporte, plus loin qu’il ne l’aurait cru. Son cœur bat, son souffle est lourd. Les pieds sur terre, son esprit emporté par le vent. Il se fait claquer les cervicales d’un mouvement sec. Toujours là. Il à retrouver son chemin, ce n’est pas pour partir encore plus loin. Il marche et ses pas disparaisse derrière lui, il les abandonne comme autant de brindille, prouvant son existence. La route sera longue. Les idées s’égrainent et se perdent. Autant de morceaux qu’il vaut mieux abandonner et laisser à d’autres.
Il souffle et respire lentement. Il ouvre la porte, allume la lumière d’une simple pichenette. Il hésite à la vue de ce qu’il trouve. Le hasard est beaucoup plus présent qu’auparavant. Quel que soi la façon dont il regarde. Il cherche cause et raison, naturellement mais sans plus y faire attention. Il se demande s’il doit rire, pleurer ou juste s’habituer a cela. Pourquoi pas les trois à la fois ? Hum. Pas l’envie, ce serai ridicule.
Il attrape un balai, le fait danser entre ses mains, prêts à l’utiliser comme à le jeter. Son esprit est futile en ce moment, peu stable. Il le fait danser entre ses mains et se battre contres des ennemis invisible, puis finalement commence sa tache en silence. Il se promène dans la cuisine sans faire plus que passer le balai tout simplement. Il avance et avance encore, puis s’arrête décontenancé. Voyant une ombre devant lui.



Inspiration, clignement de paupière
Expiration, soupir
Inspiration, contracte chaque fibre de soi
Expiration, relâchement puis évanouissement..


- Raconte moi une histoire, tu dois bien en avoir une ou deux ?
- Je dois te prévenir, mes histoires n’ont pas de fin.
- Pourquoi ?
- C’est la beauté de la chose. Les histoires sont plus agréables comme ça.
- D’accord, d’accord... Raconte-moi une histoire.
- Tu es pressé ?
- Oui, alors commence.
- Hmm, tu ne la voudrais pas un peu plus tard ?
- Non maintenant, plus tard je n’aurai plus envie.
- Tu me prend au dépourvu..
- Et ? Commence, je t’écoute.
- Laisse-moi une minute.
- … Tu viens d’en prendre cinq, c’est bon ?
- …
- …
- …
- …
- …Tu sais,
- Non je ne sais pas raconte moi. J’attends des choses que je n’aurai jamais écoutées et jamais vues. Des choses uniques qui pourront me faire frémir. Des mondes que je n’aurai pas vus. Des émotions, de la vie, une touche de mystique et de rêve. De l’imagination parsemé de graines de folie germant de ton esprit. Ce genre de chose.
- … C’est difficile..
- En quoi, je ne te demande pas d’inventer juste de rêver et de m’offrir ce que ton esprit t’aura soufflé. Tu ne veux pas essayé ?
- Très bien. Il était une fois..
- Non je t’arrête tout de suite, je ne veux pas d’un conte, commence ton histoire comme ça et tu perds tout de suite une grande partie de ce que je veux de toi et de cette histoire.
- …Tout commence un matin, un matin froid d’hiver.. Quoi qu’y a-t-il ?
- Hum, rien tellement cliché, excuse moi je n’ai pas pu m’empêcher de rire.
- …
- Non s’il te plait ne t’arrête pas tu gâches tout…
- Alors laisse-moi parler. D’un monde dans lequel il est impossible de vivre en ayant des rêves. D’un monde ou l’imagination sous sa forme la plus simple est considérée comme une faiblesse de l’esprit. Un moment de folie incontrôlé et considéré comme contre nature.
- Arrête l’emballage scientifique..
- J’y viens bientôt. Les rêves étant faits pour être oubliés, les images et les livres détruit pour le bien commun. Les dragons, les héros, les monstres et autres hommes doués de pouvoirs ont complètement disparu avec le temps. Une part du monde qui s’éteint comme autant de flambeau jetés dans les abysses. La poésie détruite comme autant de goute de rosée s’évaporant. Tu comprends la chose. Alors je vais te parler d’un être qui lui existe dans ce monde mais qui pour autant ne sais pas son importance. Composé de fer et de métaux, de poudre et d’un peu d’intelligence. Quelque chose conçu par des fous. Une chose qui aura pourtant gardé sa place. Une balle.
- … Sérieusement.. ?
- Arrête de m’interrompre ou je ne dis plus rien. Une balle tout ce qu’il y a de plus simple fabriqué dans une usine comme autant d’autre. Un peu légère, imparfaite, combien de fois celle-ci a cru que c’était la fin quand elle se faisait examinée par des yeux inquisiteurs et scientifiques. Restant pourtant de marbre, trop tendu pour tenter de faire quoi que ce soi. Chacune de ses sœurs l’avait ignoré, fabriqué dans un but précis et parfaite elle n’avait pas besoin de s’inquiéter. Combien de temps sont elle rester silencieuse face à elle. Peut être plus d’une demi-heure sur la chaine ? Ca commence à faire un petit moment. On la repose avec les autres et elle s’en satisfait, heureuse de faire encore parti de la bande. Elle fini dans une boite avec quelques une de ses sœurs qui ne réagisse toujours pas à la moindre de ses tentatives pour s’exprimer. A croire que c’est elles qui ont un problème. Elle se vexe puis se fige sans avoir plus a dire les moments s’accélèrent, elle tombe dans une main, puis dans une arme qui lui aura tout simplement dit de fermer sa gueule. Au moins l’arme l’aura écouté pas comme toutes les autres.
- Ca devient long tu sais.. Je m’ennuie. J’aurai pu te raconter la même histoire avec une cigarette qui en même temps qu’elle se voit consumer petit à petit sens le chagrin de celui qui l’embrasse à chaque bouffé.
- Hum j’ai plus qu’à me taire et trouver autre chose. Tu n’es pas facile tu sais.
- Ouep, pour sûr. Ce ne sera pas intéressant si je te laisse continuer comme ça. Au faite, tu connais l’histoire de l’homme qui perdait la mémoire ?
- Encore une blague ? Humph… Non je ne la connais pas, tu me la raconte ? ♫
- Beh, je me souviens plus… Hum Hum, marrant non ? Allez rigole un peu… Me fais pas la gueule comme ça par pitié… Ok, ok reprend ton histoire je me tais.
- Plus envie, je vais te faire la version courte. La balle fini par devenir celle qui doit partir et puis Pan, un homme meurt et le rêveur qui tenait l’arme se fait tuer à son tour. L’arme tombe à terre. Fin de l’histoire. Ah et c’était le dernier des rêveurs au faite. Mais je t’épargne les détails inutiles.
- Je te déteste..
- Autant que je me déteste.



Il cherche substance au milieu de la nuit, un rêve auquel s’accrocher, une chose pour lui faire oublier ses propres limites. De quoi réfléchir, de quoi oublier, de quoi disparaître dans la plus sombre des ombres ou la plus puissante lumière. Il n’a rien de particulier qui lui vient. Il cherche la réponse qui répondra à toutes ses questions. Il ne cherche pas à économiser ses mots justes à trouver la réponse, la bonne. Il lui faut du temps, voir des millénaires, mais il n’a rien de tout ça et il ne peu que chercher réponse dans ses rêves et ses hallucinations. Il cherche là ou tout le monde pense avoir cherché sans vraiment l’avoir fait, il se sent différent et pourtant indubitablement faible et fragile comme tous les autres. Il ferme les yeux et se perd dans son imaginaire là ou personne ne le cherchera a par les fantômes de ses propres mondes. Il s’endort et marche dans ses rêves. Les monstres le repousse et l’attire. Il marche ne dis rien, ne fais rien et ne pense rien, c’est un rêve il ne peu donc décider de rien. Une forme le touche, il se bat et détruit autant qu’il le peut, combien s’effondre, combien s’enfuit ? Et finalement un coup qu’il n’avait pas vu, le voila transpercé. Il s’effondre contre un mur ne prêtant plus attention à la blessure. Il sourit, triste de mourir pour quelque chose qu’il considère de normal. Il regarde son assassin, ne dis rien. L’ombre s’approche de lui, S’assoie a ses cotés. Il la caresse, pour oublier que malgré les apparences ici c’est lui le monstre. Combien de monde aura t il détruit et sauvé ? Combien de nuit ou les choses auront tourné en sa faveur. Et maintenant il meurt, là au milieu d’un couloir. Il ressent au fond de lui de l’affection pour l’ombre. Il la voit parfaitement mais ne saurai la décrire. Les mots se cachent, il n’y aura pas de réponse a une éventuelle question. Son souffle disparaît. Il se réveil. Triste et faible. Un monde ou il ne reviendra plus. Une ombre qu’il oubliera et qu’il ne reverra plus.
Il ouvre sa fenêtre. Il est encore tôt, il peu réfléchir. Réfléchir a ce qu’il vient de faire. Que ce soi lui ou non, c’était bien son esprit. Il cherche réponse a ses questions qui le hante.

Where Is My Mind… ?



Il se redresse, un rêve sans image. Il l’oublie sans chercher plus. Il retourne devant son écran. Se perd dans d’autres images plus net dans la réalité que dans ses rêves, il perd son temps encore et encore, n’en prend pas conscience car il oublie que celui-ci passe plus vite quand on ne le surveille pas. Il sort, regarde la nuit, il saute dans l’eau fraiche, se perd dans la sensation qui le prend. Il reste au fond de l’eau écoute le silence assourdissant. Oublie qu’il doit respirer. Cela semble tellement inutile, mais bien sur son corps n’est pas d’accord, il n’as pas le choix. On le force a remonté, ce reflexe naturel le force a reprendre son souffle, il éclate la surface et prend une bouffé, les cheveux collés sur le visage, les vêtements collé au corps. Il regarde les étoiles et voit qu’il n’y en a aucune pour se montrer a travers les nuages. La nuit reste claire. La pluie se répand sur son monde mais les ombres sont de plus en plus nombreuses hors de l’eau à l’attendre. Il retourne sous l’eau espérant qu’aucune ne sait nager. Il manque d’air, il remonte. Il n’y avait rien. Pas d’ombre. Il sort de l’eau et regarde la pluie tomber à la surface. Il l’a sent sur lui mais elle ne lui fait rien, déjà humide après tout. Les cheveux sur son visage ne l’empêchent pas d’apprécier les éclairs. Autant d’arcs de lumières qui ont pourtant si peu de signification pour lui. Regardant sans voir, écoutant sans entendre, ressentant sans choisir de camp entre une chose bien et mal. Il est le mal, aux yeux de tous il ne voit que ça. Il n’est pas ce qu’il devrait être et cela gène les autres et cela le gêne lui également. Il cherche une réponse qu’il ne trouvera sans doute pas. Il a besoin de temps, alors il ne dort pas, du temps en plus. Il profite de ses journées pour ne pas croiser les autres, cherche à se séparer d’un monde qui ne veut plus de lui depuis ses premières réflexions issus de son esprit corrompu par sa propre imagination. Il se rappelle d’une phrase. Plutôt drôle dans son sens. Quoi qu’il puisse imaginer, cela pourra exister dans la réalité, dans celle-ci ou dans une autre. Ca l’amuse de savoir ça. Il sait qu’au final ce qu’il imagine ne fait pas partie de ce monde. Celui-ci étant trop fermé. Il se sent rassuré de savoir qu’il peu tout donner à d’autres mondes. Celui-ci ayant des limites trop facile à voir. Il rentre chez lui et se sèche car son corps à froid. Il en ait le parfait exemple. Il retourne à ses faux rêves en attendant que le monde se réveille. Autant de penser inutile, autant de distraction qu’il ne devrait pas avoir.

Il s’imagine se réveillant ailleurs, ceci n’était qu’un rêve. Ce monde n’était qu’un rêve parmi tant d’autre. Il part découvrir ce monde dans lequel il se réveille.

Autant de chose inutile, autant de penser qui perde l’esprit de la bonne route à suivre. Autant de limites, autant de choses que la réalité ne peu s’enlever. Tout fini par se ressembler.

Il se réveille. Court, se jette dans le vide, tombe à l’ infini dans un paysage fait de nuage.
Il se réveille. Se bat contre un ennemi qu’il ne connaît pas dans un combat sans fin.
Il se réveille. Contemple une goute d’eau tombant à travers la pluie.
Il se réveille. S’arrache la peau, pleure, cherche une seringue pour faire taire les voix.
Il se réveille. Ressent le vent sur sa peau dans le désert, seul.
Il se réveille. Reste de pierre quant tout bouge autour lui. Tout allant trop vite.
Il se réveille. Fou, dans une chambre capitonnée, sautant au mur, hilare.
Il se réveille. Transformé en arbre, fier et pourtant fragile quand le feu s’approche.
Il se réveille. Les mains tremblantes, touchant le corps d’une femme.
Il se réveille. Transformé en femme, touché par des mains tremblantes.
Il se réveille. Devenu ermite, connaissant les secrets de l’univers.
Il se réveille. Politicien, perdu entre haine et amour. Incapable de faire ce qu’il doit.
Il se réveille. Transformé en sacrifice pour une cause inconnu.
Il se réveille. Muet mais heureux, borgne et vieux. Contemplant le bruit de son silence.
Il se réveille. Du sang sur les mains, le sang des autres, le sien.
Il se réveille. Prêt à se faire exécuter pour un crime dont il ne se souvient plus.
Il se réveille. Incapable de bouger. Son corps ne lui appartenant plus.
Il se réveille. Fleur perdu dans un champ de fleur.
Il se réveille.Il n’est plus humain, il est une ombre courant entre les vivants comme un enfant.
Il se réveille. Buvant de l’eau pour la première fois de la semaine comme si c’était de l’or.
Il se réveille. Nageant au milieu de l’océan, perdu mais continuant d’aller tout droit.
Il se réveille. Pleurant pour une chose dont il ne sait rien sauf qu’il en ait la cause.
Il se réveille. Père, Mère, Enfant. Ressentant comme si il n’était qu’un seul.
Il se réveille. Transformé en étoile et vivant pour l’éternité.
Il se réveille. Magicien trouvant comment faire de l’or avec du plomb.
Il se réveille. En plein concert, ne sachant pas pourquoi il est là.
Il se réveille. Dragon, chasser par l’homme, mais invincible.
Il se réveille. Se sentant comme Alice au pays des Merveilles.
Il se réveille. Immortel mais seul.
Il se réveille. Dans un futur incompréhensible et destructeur.
Il se réveille. Pierre tombale qui ne connaît pas l’inconnu sous lui.
Il se réveille. Dieu, détruisant le monde pour un simple fantasme, puis revenant en arrière.
Il se réveille. Adolescent différent dans un monde qui ne veut pas de différence.
Il se réveille. Assassin, qui tue pour vivre. Pouvant tuer quiconque s’approchant.
Il se réveille. Dansant au milieu d’un champ de bataille, marchant dans la boue et sur les morts.
Il se réveille. Marchant dans la rue, contemplant les néons comme autant d’étoiles.
Il se réveille. Malade est pris d’hallucination.
Il se réveille. Aveugle ne faisant qu’écouter pour comprendre les choses.
Il se réveille. Seul perdu entre réalité et rêves.
Il se réveille. Sous une couverture et se rendors.
Il se réveille. Admirant une rose poussant au milieu d’un champ de détritus.
Il se réveille. Pour se réveiller encore et encore.
Explorant un monde qui ne le connaît que trop bien.

Le Dormeur Doit Se Réveiller.

Autant d’existences différentes qu’il connaît déjà. Autant de monde qu’il aura déjà vu, de vision qu’il comprend. Autant de réveil et pourtant si peu de chose qu’il aura connu. Perdu entre rêve et illusion. Marchant au bord d’un précipice cherchant à chaque instant le moment où il tombera sans savoir si c’est cela qu’il veut vraiment.
Il cherche à savoir si l’imagination n’est pas le début de la folie.
Il se réveille. Il fait nuit. Il est fatigué. Il entend le vent soufflé dehors. Il se fait un thé, le boit en regardant par la fenêtre. Il lit un livre en commençant par la fin. Il allume un écran et regarde sans voir. Il éteint la lumière et médite, cherche réponse.

Un souffle, une respiration. Et puis, plus rien. Rien.




_____________________________________________________________________


Fight For A Memory ♫


Une course nocturne dans un cimetière. Les pas se mêlent, les morts se font marcher dessus sans que leurs avis ne soi pris en compte. Des coups de feu, de la pierre qui hurle et explose. Combien de fois dans sa vie avait-il de fuir. Combien de fois sa vie avait-elle était remise en question. Dans quelles embrouilles s’était-il donc fourré pour qu’encore cela finisse ainsi. Tout ça pour un peu d’argent. Le voilà, courant, sa vie remise en question par une poignée d’homme ne le connaissant pas. Il ne recommencera pas, il ne recommencera pas. Il n’y a pas de raison qu’il recommence, surtout si la mort le prend maintenant. Il neige, il fait nuit. Il se passe toujours plus de chose la nuit quand personne n’est éveillé. Seule une poignée d’hommes sont au courant bien sur. Un mythe éveillé pour lui. Une légende faisant parti d’un rêve pour les autres. Il court et tire, tire et court ainsi de suite, cela fait 5 000 mètres que cela dur sans que la fin ne s’approche. Sans que les choses ne changent.


Il nettoie un balais à la main se demandant si son passé la rattrapé ou si ce n’est juste qu’un fantôme d’ici qui le hante. Il pause son balais, prend un couteau de cuisine et s’approche. Son esprit perdu entre rêve et réalité. Son corps s’avance prêt à tout. Son esprit réfléchi au passé. Combien de temps déjà que ses erreurs le poursuivent. Il avance sans réfléchir, sachant qu’il ne peu plus s’échapper. Il n’y a plus d’endroit pour ça. En plein cauchemar il avance, les pas résonnant sur le sol. L’idée est sorti de nulle part, mais il y a tellement peu de raison qui aurai pu causer ce désordre. Il ne réveillera personne pour s’assurer qu’il a tord. Il ne fuira pas, il fera taire. Ses chaussures font craquer le verre sous ses pieds, à chacun des pas de nouveaux sons se font entendre. Il sait très bien que la lumière la déjà révélé à l’obscurité, cependant il ne veut pas s’arrêter de s’avancer. Un esprit plus combatif fait son apparition. La raison étant que la nuit l’y emmène petit à petit, sans qu’il ne puisse l’oublier. Les souvenirs et les mémoires s’accumulent. Les erreurs du passé sont toujours là et ne peuvent être oublié.

Il court toujours tirant sans regarder derrière lui, fuyant vers l’avant. Marchant sur les tombes escaladant les mausolées, les murs et tout ce qui est sur son chemin. Derrière lui la mort, devant lui également, disons juste que la mort l’entoure mais que la sienne est juste derrière lui. Une balle et tout sera fini. Il faut qu’il avance et qu’il ne s’arrête pas, qu’il ne lise pas les noms sur les tombes de peur d’y voir le siens apparaître. Il a une mallette à la main et il ne sait pas ce qu’elle contient. Il s’en moque. Il sait juste que s’il la perd il sera mort. Il joue un jeu dangereux qui a des limites que lui-même ne peu comprendre. Tout ça pour avoir suffisamment d’argent pour continuer a cherché. Ici tout est trop cher. Il n’aura même pas suffisamment pour sa propre tombe. Un mendiant suffisamment propre sur lui pour qu’on l’embauche à faire des choses que personne ne voudrai faire. Des boulots qui ne puissent être fait que par des mendiants, servant à retarder. La promesse d’un peu d’argent et de quelques informations. Il fini par sortir du cimetière, une moto l’attend, il grimpe et pars aussi vite que possible, le vent lui sèche son visage auparavant couvert de sueur. Il n’y a plus de règle dans ce genre de moment. Il va à droite, à gauche, changeant de route à tout instant, espérant que cela suffise pour les perdre. Il n’espère pas suffisamment fort et les moteurs rugissent derrière lui.


Il s’avance passe la limite entre lumière et ténèbres. S’avance vers l’ombre au sol se relâchant sans pour autant perdre prise sur le couteau. Vois une longue chevelure. Rien que ça. Il arrive de dos. Pas de penser, rien, juste la vitesse de l’instant. Dès qu’il a quitté la lumière, il avait oublié qu’il il était vraiment. Il marche encore, puis vois la bouteille et le verre. Il réfléchit. Relâche le couteau et le lance contre un mur ou il va se planter magnifiquement en faisant un léger bruit. Il s’assoit sur une chaise a côté de l’ombre. Se calme reprend souffle oubli le meurtre, oubli ce qu’il s’apprêter à faire. Réfléchis. Se souvient d’une ombre vu pendant la nuit. Il se détend, souffle, ne perdant pas le dos de l’ombre. Il prend une sucette la colle entre ses lèvres. Réfléchis.


Coups de feu encore et encore, même ici au milieu de la ville. Cela n’a pas cessé. Combien de temps cela fait, deux nuits ? Quatre ? Tout ça pour une mallette. Il est fatigué. Il n’en peu plus. Il appelle un homme celui-ci lui donne rendez vous. Il fonce aussi vite qu’il le peu toujours poursuivi. Tout le monde ignore cette course alors que cela fait un moment qu’elle ne s’arrête pas. Bienvenue en enfer. Il fonce toujours poursuivi. Lance la mallette a un homme se tenant a côté d’un voiture, celui-ci ne comprend pas ce qui le pousse à s’enfuir. Il reprend sa route sans attendre de réaction, toujours poursuivis par toute une armée, il fuit encore et encore, plus vite a chaque instant. Il fonce et saute, le haut du pont et parfait pour ça, il lâche son véhicule et fini dans l’eau glacé. Les aiguilles s’enfonce dans sa peau, il a froid, de plus en plus. Il ignore son corps, il nage vers la rive, sort de l’eau sous un pont. Se laisse mourir ici. Espérant que demain il serait au paradis.


Il la regarde, se demandant pourquoi elle est ici. Pourquoi ce bazar dans la cuisine, pourquoi tout ça. Si cela avait été une habitude il en aurait été informé ou du moins il n’y aurait pas eu tout ce désordre. Il ne bouge plus, ferme les yeux et pense, réfléchis. Il n’a pas grand-chose à dire. Pour une première nuit, elle est pour le moins intéressante. Il rouvre les yeux, regarde la lumière qui passe par la porte de la cuisine. Se détend. Il cherche un mouvement cependant, Il va devoir parler. Parler pour s’assurer qu’il n’y a pas de soucis. Pour être sur que la nuit va rester simple est belle comme elle l’était un peu plus tôt. Il se racle la gorge, se frotte la tempe du bout d’un doigt. L’impression d’être a un rendez vous arranger par un inconnu se moquant de lui. « Bonsoir », voilà ce qu’il allait dire. Il se tient plus droit passe une main dans ses cheveux. Retire la sucette d’une main. Passe sa langue sur ses lèvres. Prend inspiration et finalement, « Salut ». Pas le bon mot, tant pis. Si c’était sorti il y avait une bonne raison. Il espérait presque qu’elle était en train de dormir. Plus simple, pas de conversation à faire…
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Iromy Nagaïa
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MessageSujet: Re: Not to fly too high. [Clay.]   Not to fly too high. [Clay.] EmptyVen 20 Déc 2013 - 2:13





NOT AN ANIMAL.
NOT A HUMAIN.
NOT A SOUL.
NOT A SOUL.


Sa place. Elle ne la trouve pas. Où est-elle ? Où est-elle ? Où se cacher ? Où s’avancer ? Où se perdre ? Où et comment ? Juste, quelque part. Quelque part ailleurs qu’ici. Non. Pas ici. Pas comme ça. Pas elle. Pas elle. Par pitié. Pas elle. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi toute cette peine ? Pourquoi ? Pourquoi tout ce mal ? Et pourquoi est-ce qu’elle ne crie pas ? Pourquoi aucune larme ? Pourquoi aucun cri ? Aucune prière ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il ne dit rien ? Pourquoi est-ce qu’il ne bouge pas ? Par pitié pourquoi ? Qui est-il ? Qui est-elle ? Pourquoi est-elle ? Pourquoi toute cette douleur ? Et pourquoi ce sourire ? Juste sur ses lèvres. Pourquoi ? Que quelqu’un l’entende. Quelqu’un. N’importe qui. Elle cherche. Sa place. Elle cherche sa place. Quelque part où rester. Quelque part où se retrouver. Quelque part où vivre. Survivre. A ses côtés. Qu’il l’emporte. Qu’il la garde auprès dz lui. Par pitié. Qu’il la soigne. Qu’il lui pardonne. Qu’il lui pardonne ou qu’il la tue. Mais qu’il ne la perde pas. Non. Qu’il ne la laisse pas. Jamais. Jamais. Elle ne comprend pas. Quoi qu’elle fasse. Elle ne comprend pas. Elle sent sont corps nu étendu au sol. Ses cuisses brûlantes. Son dos fendu. Ses mains brisées. Et elle le sens lui. Ses yeux qui la dévorent à moitié. Dans le noir. Sa gorge est béante. Béante. Et il la regarde et elle ne comprend pas. Non. Elle ne comprend pas. Elle respire et l’air à le goût du sang. Elle respire. Mais ça ne sert à rien. Ces yeux posés sur elle la rongent et elle ne comprend pas. Ces yeux qui l’ont déjà perforée. De part en part. Elle parle. Elle se tait. Elle parle mais il ne l’entend pas. Elle questionne. Le prie. Qu’il l’entende. Un mot pitié, qu’il lui dise. Lui explique. Pourquoi ? Pourquoi ? Elle l’en conjure, pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi elle ? Pourquoi toute cette souffrance ? Pourquoi tout ce mal ? Elle pleure et ses larmes sont rouges. Rouges et coulent de sa gorge comme elle n’a jamais pleuré. Elle hurle mais ses cordes vocales sont arrachées. Et il n’y a rien qu’elle puisse faire. Ici et maintenant. Elle hurle et il sait que ça n’a pas d’importance. Sa peau frissonne ; Il la touche. Et il lui dit de ne pas s’en faire. Que tout irait bien. Que tout irait bien si elle était une gentille fille. Elle implore. Il lui sourit. Il la frôle. Et la perfore. De part en part. De part en part. Et c’est lorsqu’elle sent son sang brûler dans sa poitrine qu’il la quitte. Qu’il la laisse. Qu’elle s’abandonne. Qu’elle ferme les yeux. Qu’elle sourie. Qu’elle trouve. Qu’elle perd.


Good girls go to heaven.
Bad girls go everywhere.



***

Chaque trace.
Chaque cicatrice.
Celles que l'on voit. Et les autres.

C'est ainsi que son monde prend une autre mesure. Son corps se perd, lancine, comme elle avale l'ambre. Avale et se tait. La même ivresse, à mesure que ses mains arpentent les murs l'emprisonnant. Aussi simple que lorsque le tissu s'écroule au sol, aussi simple lorsque sa peau s'abîme sur le fil du rasoir. Envahie et glisse. Jusqu'à ce qu'elle trouve. Jusqu'à ce qu'elle obtienne ce qu'elle veule. Jusqu'à ce qu'elle avale. Et que sa gorge se ferme. Juste dans un souffle. Comme si que cela servait encore à quelque chose. Derrière sa peau, son sang s'écoule en battements réguliers, si calmes, si humain. Tout autour d'elle, les débris de verre frôlent sa peau à nue sans jamais l'atteindre. Et à ses côtés, il ne reste que ses doigts qui s'agitent dans une unique caresse, fébrile et lente. Tout proche, il n'y a que l'encre qui se déverse le long de sa peau. Qui se lie à son sang. Que l'encre qui se noircie doucement au contact du papier. Il ne reste que ces mots qu'elle hurle, mais que personne n'entend.
Sa seule dépouille, solitaire et froide, pour une dernière déclaration.


« Oh, mon cher,
Je le sais, je le sens. Je vais devenir folle de nouveau. Tu ne le vois pas mais j'ai peur de repasser par un de ces terribles instants. Et je ne veux plus de ces terribles instants.
Je n'arrive pas à me concentrer, je n'arrive plus à lire. Je ne suis même plus capable d'écrire ces mots correctement. Tout en ce moment s'embrouille, s'emmêle en mon esprit sans que je puisse y faire quelque chose. Sans que je ne sente le moindre moyen de m'en défaire. J'ai mal et quoi que tu en dises, tu le sais, je ne peux pas me battre plus longtemps. Tu m'as offert la joie la plus pure, la plus belle qui puisse exister. Tu as été présent comme personne ne pourra jamais l'être, patient et incroyablement bon. Je ne pense pas que deux personnes puissent avoir été plus heureuses ensemble, jusqu'à ce que cette terrible maladie ne nous empoisonne. Si quelqu'un avait pu me sauver, cela n'aurait pu être que toi. Oh, mon amour, je sais que je te gâche la vie. Mais, je sais aussi que sans moi tu vivras. Et tu vivras. Tout s'est évadé de moi, tout sauf la certitude de ta beauté. De ta lumière. J'aimerais que tu saches que je te laisse tout ce bonheur que tu as enfermé en mon coeur. Je ne peux pas continuer à te gâcher la vie plus longtemps.
Non. Je ne pense pas que deux personnes puissent avoir été plus heureuses que nous l'avons été.
N'oublie jamais.
I. »


Et elle rie. Dans un dernier soupir, elle rie. Elle n'a jamais eu quelqu'un à choyer. De toute façon.

Et elle s'évade.
Et elle se réveille.

Une calligraphie humaine. Déposée à même la peau. Gravures d'un autre genre. Rouge de sang. D'amour et de haine. Les doigts qui passent et frôlent, arpentent chaque torture, chaque plaie craquelée, chaque orifice souillé. Délicate doléance, on couvre les marques. Les choie. Les aime. Passions dévouées. Interdites parce que grossières. Notre peau ou celle de l'autre. Sans importance. Les effets restent les mêmes. Comportement maternel. On protège ce qui nous a fait tels que nous sommes. Des êtres à part. Détruits et à peine vivants. Mais à part. Silencieux ou violent. Addict ou anorexique. Ces créatures volatiles qui embrassent leurs propres blessures infectées. A jamais. Chérissent leur peine et protègent leur douleur. Ceux qui ne veulent pas regarder en avant. Déjà perdus dans le monde des vivants. Mais pas assez morts pour passer de l'autre côté. Juste là, assis sur une table de bois, lancinante et branlante, une bouteille entrelacée entre ses mains d'enfant. Fines et délicates. Renfermant les plus grands secrets de l'univers.
Ces genres histoires inavouées. Ces meurtres où personne ne meure.
Au fond, il ne lui reste qu'un peu d'euphorie en bouteille qui ne vient jamais jusqu'à elle. Qui coule dans ses veines mais qu'elle ne sent pas. Qu'elle ne connait pas. Le verre entre ses doigts fini de se briser et il ne reste rien qui pourrait s'en échapper. C'est son poids qu'elle sent chavirer sous ses pieds. C'est sa chair qui s'échoue sur les débris acérés, juste là. Ce sont les chaines autour de ses mains fébriles qu'elle imagine autour de son cou. Rien qu'un instant. Quelques secondes qui n'existent pas. Qui n'existent plus. Des images floues et brutales à la fois. A la sentence équivoque et sans rappel. Une pause. Un baissé de rideau. Et la fin. Mais surtout, rien qui ne pourrait abîmer son corps mutilé, ses cicatrices et ses stigmates. Si beaux, tellement précieux. Le dernier indice de ce qu'elle est. La dernière trace de son identité.
Sa douleur.

"Love breaks my bones.
And I laugh."


***

Sa gorge n'est plus qu'un tas de cendres. Un trou béant caché par une peau d'albâtre. Un trou où tout s'engouffre. Qu'elle ne maitrise plus. Un trou où tout s'échappe, s'échappe d'elle pour ne jamais revenir. Perdus à jamais dans un univers qu’elle ne concevra qu’une seule fois. Entre les barreaux de sa cage, son corps qui s’allonge en tourments magnifiques, elle pense, souffle la poussière de ses organes, ses os se cambrent, et dans ses souvenirs, elle est la plus belle de toutes. Elle arpente ses tourments sans en voir la clef, tourne autour de pensées volatiles qu’elle n’attrapera plus jamais. La douleur qui les succède lui laisse un délicieux gout d’interdit, et elle entend la fureur du monde, tout autour d’elle. La peur. Le chaperon qui s’était aventuré trop loin. Mais, elle le dévorera. Avant qu’il ne se perde, de nouveau.

Il te manque tellement qu'il ne te reste que l'envie de l'inconscience. Dormir. Ou mourir. N'est-ce pas ?

Mais, elle ne vient jamais.
Jamais.

C'est une fatigue indicible qui la prend. Ces mêmes sons qui frôlent son esprit avec autant de délicatesse qu'un ouragan. Elle l'écoute. Mais elle n'entend pas non. Elle le rejette, elle le rejette, ne veut plus de lui. Non. Pas ce soir. Pas demain. Plus jamais. Il ne reste que son sang qui se découvre le long de sa peau, sans que personne ne le sente. Sans que personne ne voit. Sans que personne ne s'en soucie. Elle crée des ombres abstraites, belles et indécentes. Abîme sa peau de nouveau lorsque ses cicatrices se referment. Et, recommence. Recommence recommence recommence. Encore et encore. Elle n'a pas mal non. Elle ne ressent pas. Elle ne vie pas. Ne comprend pas. N'espère pas. Elle ne sublime que par sa présence un vide que rien n'habite. Que personne ne voit et que personne ne comprend. Un instant égarée dans un nulle part merveilleux, qu'elle ne contrôle pas et qu'elle ne ressent pas. Quelque chose qui vient à elle mais qu'elle n'accepte pas. Juste, parce qu'elle ne voit pas. Poupée aveugle dans un monde trop lumineux pour elle. Ici, les fleurs se courbent sur son passage, et elle, elle croit les faire pourrir.

Et elle n’a plus de champagne.

Le verre craque, et sous ses pieds, elle reconnait le miracle. Ses pensées retombent brutalement dans une réalité vaporeuse, encore trop incertaine pour elle. Elle fait tourner le cadavre de sa bouteille entre ses doigts, écoute les rumeurs de son crâne. S’en amuse. Elle le sent, juste derrière elle. Lui. Le bel inconnu. La même odeur. Elle entend l’air chanceler sur la lame qu’il tient. Elle entend chacun de ses pas glisser sur le sol, chaque fragment de verre se rompre dans une délicieuse symphonie. Elle entend chaque parcelle d’air qu’il fait entrer dans ses poumons, celles qu’il emprisonne, celles qui s’échappent. Et lorsqu’il quitte la lumière pour venir la rejoindre, dans l’ombre. Elle entend chacun de ses cils s’entrechoquer en une délicieuse vibration. Lorsque ses lèvres se décollent. Lorsque ses dents claquent. Elle entend chacune de ses respirations. Chaque battement de son cœur. De plus en plus proche. De plus en plus rapides. Elle l’entend lui et tellement plus encore. Encore si loin, tremblant dans cette obscurité qu’elle a fait sienne. Elle l’attend. Belle et silencieuse. Qu’il se rapproche. Son menton se soulève, et dans le noir ses lèvres miment un sourire de sang. Une certaine fièvre la prend, défendue, à demi close. Sa gorge s’ouvre et elle s’empare de lui, immobile, fait des secondes des heures. Languide à l’idée de la lame contre sa peau. Et lorsqu’elle lui croquera le cou. Le Grand Méchant Loup.

Mais, il n’en fit rien. Il perdit son arme. Son unique défense. Son unique attrait.
Chaperon qui croit. Chaperon qui espère. Parle aux inconnus.

- Salut.

Oh. Salut.
Toi.
Tu t’es perdu ?
Tu cherches ta Mère-grand ?

Il s’assoit à ses côtés et son souffle effleure son cou. L’odeur du sucre la prend, celle juste entre ses lèvres. Elle ne voit rien mais le monde entier toute autour d’elle par ses simples sens. Elle sentirait le grain de sa peau par l’odorat. Verrait le gris de ses yeux par le toucher. Séduirait le gout de son sang par la vue. Mais, elle n’en fait rien. Pas encore. Le roux de ses cheveux vacille un peu. Juste assez pour la découvrir légèrement. Sa posture reste miséricordieuse. Sa nuque droite, et son sang bouillonne. Elle fait tourner la bouteille entre ses mains. Il a de la chance, elle n’a pas faim ce soir. Un soupire la prend. Et elle s’étire, se tourne, ses pieds qui se balancent doucement sous la table. Son visage n’a pas d’âme. Elle pose ses yeux sur le verre entre ses mains, sur celui qui encombre la pièce. Et sur lui. Elle le regarde, vaporeuse, mime un intérêt certain. Puis se détache. Sa main qui parcourt ses cheveux. Se place sur son visage. S’échoue dans son cou. A côté, ses mots restent échoués sur la table, alliage d'encre et de sang, rien qu’il ne pourrait voir. Elle n’a pas à cacher ses stigmates, ils ont déjà disparus. Elle s’anime, indolente. Ne sait pas si elle le désire réellement ou non. L’esprit ennuyé. La nuque volage. Les laçages de ses habits s'enlacent autour de son dos. La parcourent. Elle se lève. Traine autour des bris de verre. Tentante. Le tissu tourne autour d’elle. Et elle chavire un peu. Echoue la bouteille sur son navire. S’approche de l’antre. Et se tourne vers le mirador. Glacée sur un sol trop froid. Docile, égarée dans une forêt trop grande.

Ses yeux qui s’emparent des siens. Et elle le surplombe. Marginale dans sa tenue séraphique. Elle le salue d’un signe docile. Le vert acidulé qui se confond au gris anthracite.
Diaphane.
C’est pour mieux te voir. Mon enfant.

- Oh. Désolée pour le désordre.

Elle arbore un sourire charmant. Quelques secondes et elle se perd de nouveau au travers de la pièce. Quelque part, égarée. Va nulle part et ailleurs. Tourne sans réellement savoir. S’empare d’une fraise, la glisse entre ses lèvres. Regrette son champagne et soupire un peu. Un regard, encore. Et elle se détache. Marche vers l’établie, caresse la forme du bout des doigts. Ne prend plus garde. Et là. Le sent. Mais, il ne ressent pas.

- J’me suis servie. Tu n’m’en veux pas.

Et elle longe le mur, se fait de plus en plus ferme, de plus en élégante. Perd doucement de sa candeur, à mesure qu’elle approche. Un œil vers lui, éthéré et froid. Elle trouve ce qu’elle cherche. Le fruit qui fond sur sa langue a cette étrange coloration. Elle ne convoite pas. Ne pardonne pas.

- Non, bien sûr. Ce n’est pas comme si ta chair m'intéressait, ce soir.

Ses doigts effleurent la fine lame. Une goutte carmin la quitte. Et disparaît. Elle s’empare du couteau avec une minutie rare. Se retourne, son dos contre la pierre. Ses yeux toujours là. Qui ne le quittent pas. Le dévorent. Tout entier. L’objet tourne avec convoitise entre ses mains. Comme chancellerait une bougie.

- N’est-ce pas ?

Bien entendu.
C’est pour mieux te manger. Mon enfant.

C'est ce qu'elle aurait écrit. Si elle aurait eu quelqu'un à qui écrire. Si elle aurait eu une vie, quelque chose, à terminer.


I AM NOT JESUS
I DON’T FORGIVE.

[ "Bittersweet embrace
Fit or run in place
Don't leave me so thirsty
Or else hush this hurry
Weight on me
Weighs more than me
So wait with me and we'll stop crying"
]
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Not to fly too high. [Clay.]

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