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 Afin que je ne m'oublis pas.

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Loisirs : Immortaliser l'instant avec son modeste nikon.
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Samuel April
Samuel April
MessageSujet: Afin que je ne m'oublis pas.   Afin que je ne m'oublis pas. EmptyVen 11 Jan 2013 - 20:06

Cher journal... Par où commencer?


Mon carnet mon carnet mon carnet !!! Enfin mon carnet !!! Ça fait dix minutes que je le cherche et j’ai enfin posé la main dessus ! Et pendant dix minutes j’ai dû me répéter : « la guitare c’est automatique qu’il a dit, automatique, faut que t’essaie mec, automatique, automatique, tu fais ça comme un robot la guitare, t’as pas besoin de mémoire, tu l’as dans les doigts, pas dans la tête, ça se sent la guitare, ça se réfléchit pas. Au-to-ma-ti-qu-e, faut que tu t’y mettes ! » Et j’peux enfiiiiiin me noter ça pour pas oublier d’me dénicher une guitare un d’ces quatre !!
Sam.

Aujourd’hui, je me suis senti tellement bien que j’en ai pleuré. Je m’en rappelle, chose rare, et, même si cela me semble disparaitre de la même façon que les larmes s’effacent sous la bruine, je peux encore en savourer le gout sur le bout de la langue. Ce sentiment, il me parait s’endormir tout doucement. Comme un rêve qui perd petit à petit tout sens logique au moment de l’éveil et qui, malgré le trouble qu’il en résulte, reste tout aussi attrayant. Puis après les images s’effacent et le sentiment meurt. C’est apaisant de le sentir ainsi s’évanouir dans l’espace et dans le temps sans chercher à le retenir. C’est comme si on laissait s’envoler un oiseau, on y tient, on sait que l’on ne le reverra jamais, mais bon, on est heureux de le voir voler de ses propres ailes, ou bon lui semble. Mais, pourquoi étais-je si bien ? Au fond, je ne crois pas qu’il y eu une véritable raison. C’est fou, quand j’y pense, comme je peux leur sembler simple, pur. Sam ? Tu parles de l’amnésique ? Oh non laisse tomber vieux, il oublie tout c’gars-là, il n’a pas la moindre personnalité. Il n’aura jamais aucune valeur pour personne, il ne sait même pas d’où il vient, il ne sait pas ce qu’il aime, il ne sait pas pourquoi il est là, et il ne saura jamais où il voudrait aller. Entendre ça, ça me fait rager, ils n’ont pas idée d’à quel point, au contraire, cela peut complexifier les choses. Ils ne savent pas c’que c’est, que de vivre avec ça. Moi non plus d’ailleurs. Enfin, dans les moments lucides comme celui-là j’ai quand même une petite idée de ce qui s’trame, des chemins tortueux qui se croisent et se séparent tout au long de la vie que je mène tant bien que mal. Mais bon… la plupart du temps vous savez… En fait, si je devais faire une comparaison avec le chemin de l’existence, je dirais que j’use de l’art méconnu, ou encore de la science encore inexploitée qu’est la téléportation. J’atterri ici et là, sans avoir marché, pris le métro ou bien la voiture. Cartographier tout ça chronologiquement est peine perdue, le planisphère de ma réalité est un véritable foutoir. Il y a de tout partout, des glaciers en Afrique, des kangourous en Ecosse, et des océans remplis de néant. Aaaah les méats de mon existence ! Et puis je ne parle pas de mon cerveau. Du vide intersidéral que constituent mes souvenirs. Qui a envie d’entendre parler des tissus lacuneux qui s’enchevêtrent péniblement pour constituer la matière grise non fonctionnelle présente à l’intérieur de mon crâne ? Si seulement je pouvais parvenir à les combler… ces lacunes. Les médecins n’ont rien trouvé, aucun choc cérébral, aucune liaison dans le cortex. Y’a rien. Et pourtant, et pourtant… Et pourtant je ne sais pratiquement rien de moi. Je connais mon nom, je sais me présenter, j’ai quelques notions du monde, de ce que je suis. Mais y’a toujours un moment où ça bloque. Et quand ça bloque, ça m’énerve. Et quand ça m’énerve… Je me mets sans doute à faire n’importe quoi. Je dis ça, parce que là, je suis en train de faire n’importe quoi. Que fais-je ? J’essaie de décrire l’indescriptible, j’essaie de vous expliquer qui je suis. J’essaie de vous montrer mon visage, mais moi-même, j’en ai oublié les traits. Je les ai laissés derrière, dans les toilettes, dessinés sur un bout miroir brisé.
Sam.
C’est tout de même étrange, d’avoir l’impression de violé l’intimité d’un étranger en lisant son propre journal intime.
Sam.

Elle est là, juste sous mes yeux, elle m’a vu bien sûr, je le sais, nos regards se sont croisés à l’instant. Et ils en disaient long. Je n’me la sens pas c’te nana, vraiment pas. Elle ne m’a rien fait, vous me direz, mais c’comme ça, y’a des gens, il suffit d’une seconde, il suffit d’un détail sur le visage, et je ne peux pas m’les sentir. C’est définitif. En revanche, on le sent à des kilomètres à la ronde, que ce sentiment intense est ce qu’il y a de plus réciproque. Peu importe, elle reste loin, trop absorbée par son activité. Elle semble être passionnée, comme un fou pourrait être fasciné par la vue d’un simple poivron. Elle est Malsaine. Impropre. Ses lèvres pulpeuses sont gercées, elles sont pleines de craquelures, comme si elles avaient explosées d’un surplus de jus. De pus. Elle est en train de peindre un visage sur une toile déchirée. Et moi, j’écris ces quelques mots dans mon carnet froissé. J’immortalise la laideur de l’instant, essayant d’être le plus impartial possible. Je ne fais pas cela seulement parce que j’ai pris l’habitude d’écrire ce que je vois, ce que je fais et ce que je ressens, mais parce qu’il y a quelque chose d’atroce dans ce décor, dans cette peinture, dans cette couleur sur les poils de ce pinceau. Oui, il y a un truc qui me dérange, un truc qui ne va pas, une chose qui semble fausse, qui m’intrigue, qui me chagrine... Comme si le pinceau était maître de lui-même, que le personnage se peignait tout seul et non au grès de ces pitoyables mouvements à elle. Comme si elle n’était tout simplement pas l’artiste. Comme si ce n’était pas cette gamine qui avait mélangé les différents bleus pour en trouver la nuance idéale, le pigment parfait. Plus puissant que le cyan le plus violent, plus sophistiqué que l’azur le plus pur, plus prenant encore que l’indigo des abysses les plus profondes de l’océan. Ça a l’air trop simple, ça à l’air trop faux. C’est faux. Et le visage qui prend peu à peu forme semble pleurer son sous regard empli de fierté. Les larmes diluant le bleu, le rendant laid. Je lui tendrai bien un mouchoir, pour effacer tout cela, pour annihiler toute cette peine, avant que l’acrylique ne sèche mais je n’en ai pas le droit, je ne peux pas m’approcher, je ne peux pas lui lancer ce regard qui signifie « aller courage mec ». Tu n’appartiens qu’à ton véritable créateur. Ne l’oublie jamais. J’y pense… Je ne peux pas encore dire s’il s’agit d’un homme, ou bien d’une femme. J’espère que cela sera une femme. Le bleu, c’est une couleur calme… le bleu, ça vous apaise, c’est aussi doux qu’un nuage, c’est le bruit régulier et sans surprise de la caresse des vagues. C’est aussi la couleur la plus meurtrière. L’ataraxie qu’elle peut inspirer est trompeuse. Le bleu est par-dessus tout traitre, il blessera toujours plus profond que le rouge le plus sombre, que le pourpre le plus dur. Vraiment, je n’aimerai pas avoir affaire au bleu. Bleu strangulé. Bleu noyé. Let it be. Bleu azur, bleu infini, bleu nébuleux. Bleu. Bleu glaucophane. L’amphibole bleue. Issue du métamorphisme, l’un des seuls minéraux à être coloré en lumière non analysée. Il en a bavé pour en arriver là, ce bleu, ça se perçoit avec tant d’aisance... Il me fait beaucoup de peine, le pauvre. Ce n’est pas seulement du bleu, c’est son vague à l’âme. Son identité. Et on la lui a volée. On a déchiré son passeport, et tout ce qu’il était, jusqu’à même sa nationalité, on a fait une copie de son génome, et on a joué avec, on a induit les pires mutations possibles, dénaturantes, horrifiantes. Orphelin, on lui aura même arraché son âme à vif, sans anesthésie. Il n’a plus que ces deux perles lapis-lazulis pour pleurer.
Bleu comme mon petit cahier aussi, bleu comme l’encre qui coule et qui me sert de mémoire de poche. Bleu amer, bleu triste, bleu clair, bleu heureux, bleu des tropiques paradisiaques. Bleu scandaleux. Bleu hypocrite. Bleu inexpressif, bleu maladif. Bleu comme le verre de curaçao que je viens de poser à côté de moi, sur le petit muret. Bleu comme le sang veineux au travers de la peau… Et tandis que je m’égare, la gamine continue sa fresque, le cou droit, le menton relevé, fière de son sinistre labeur. Et pas une goutte de sueur ne suintera à son front, non il restera aussi lisse que la feuille de papier sur laquelle je prends note de l’évènement. Et puis, on voit qu’elle aura bientôt fini, cela ne lui prend pas beaucoup de temps en définitive, on dirait presque qu’elle fait ça sans effort, comme si l’idée, la conception, le mélange des couleurs, tout avait été fait et que cette derrière étape était la plus courte et la plus simple. Oh, voilà qu’elle se lève. Elle a fini et je ne peux toujours pas dire de quel sexe est cette personne. Cela doit se voir seulement au niveau des épaules, de la poitrine et des hanches. Et de la voix aussi, sans doute. Mais il n’y a rien de tout cela ici, dans la toile, il y a juste un visage. Un seul. Le sien. La gamine est partie. Elle l’a laissé là. Tout seul avec son bleu. Peut-être espère-t-elle que je m’approche ? Que j’aille admirer son travail, son œuvre de plus près ? Elle désire peut-être un prix Nobel pour tant d’ingéniosité ? Foutaise, je suis plus à l’aise ici, assis sur ce petit muret, avec mon bic en main, mon petit carnet posé sur mes genoux, et ma bouteille encore à moitié pleine de curaçao qui semble sautiller en me regardant. Appelant :
« Samuel Samuel Samuel… ! »
Sam.

Putain ! Ça m’a trop foutu l’sem ! Ras l’bol de cette amnésie de merde ! J’suis pas foutu de retenir trois accords quoi. C’pas dans ces conditions que j’arriverai à lui jouer du Escape the fate. Je galère même sur le début de Come as you are de Nirvana quoi. Y’en a marre, attendez que je le retrouve, ce fils de pute qui a osé m’dire : « mais non t’inquiète mec, ça d’vient automatique à force ! ». Automatique mon cul. Ça rentre pas ça rentre pas c’tout. Putain. Il va voir. Même lui il se reconnaitra plus dans un miroir, il va voir c’que ça fait. On ne s’moque pas de Sam comme ça. Merde.
Sam.

Il y a une bande d’enfants bizarres. Je leurs attribuerai… De huit à dix ans. Ils jouent à un jeu, dans une rue en cul-de-sac où l’un d’entre eux se tient de dos contre un mur pendant que les autres avancent le long de la rue il compte, et quand il atteint le soleil, il se retourne, et alors les autres doivent se figer. Sinon, c’est l’élimination. Mais c’est étrange, j’aurai juré en voir un se volatiser. Littéralement.
Sam.

J’ai déniché un petit parc, sombre, un peu glauque, mais franchement pas oppressant. Je suis couché sur un banc en bois, humide, je crois. Je pense que je vais faire une petite sieste, et après, je retournerai au pensionnat.
Sam.

Running up that hill… <3
Sam.

Rouges sont les lèvres de blanche neige -le seul Disney dont je me souvienne- et parce que ce rouge m’intrigue, je vais la suivre. J’ai envie de la suivre. Je ne veux pas la lâcher, je ne veux pas la laisser s’enfuir. Elle aurait mieux fait d’être une photo dans un magazine plutôt qu’une simple passante sans nom dans la rue. Elle ne devrait pas avoir le droit de partir. J’aime la regarder. Ça doit paraitre pervers de la filer comme ça… M’enfin, j’essaie avant tout d’être discret, je me cache pour écrire, mais à chaque fois que je baisse la tête sur ces lignes… j’ai peur de la laisser m’échapper. Je dois pourtant continuer à en garder une trace là-dedans, dans ce foutu cahier, noir sur blanc, sinon, je la laisserai s’évaporer mais cette fois, ça sera pour l’éternité. Et jamais je ne m’en rappellerai. J’ai l’envie irrépressible de dresser son portrait, je voudrai qu’il soit authentique, qu’il soit fidèle, parfait. En fait, je souhaite plus que tout au monde pouvoir retrouver son image intacte, le frapieux jour où je me hasarderai à relire ceci. Je veux pouvoir me souvenir de ce ressentiment, de cette sensation folle et surréaliste de… Mazette, je ne trouve pas le mot. Elle prodigue chez moi un désir bien étrange, une boule de honte dans la gorge, qui monte lentement jusqu’aux joues. Rouges. Encore du rouge. Je dois être repérable avec ça, comme le gyrophare d’une voiture de police au beau milieu d’une ville grise. Une pivoine perdue dans l’étendue blanche de la neige qui recouvre tout. Neige… Blanche neige. Elle se retourne à chaque coin de rue, peut-être pressent-elle que quelqu’un la suit ? La traque ? A-t-elle peur du chasseur ? Ou peut-être qu’elle craint justement que l’on la suive. Peut-être que c’est elle, le prédateur. Beauté fatale aux longues jambes recouvertes d’un simple collant noir à rayures, et de petites bottines distinguées à fourrure claire, son manteau long de cashmere cachant le reste, virevoltant dans les rues les plus glauques de la ville dans sa fuite, agile. Une danseuse sur la glace. Un lapin retournant dans son terrier, dans son environnement naturel, ses pas sont assurés, ses mouvements… élégants. Et… Je ne sais pas comment dire. Je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression qu’elle cache quelque chose, que comparé au petit lapin, elle n’a rien d’innocent. Que peut donc cacher un si tendre visage ? Je ne demande qu’à savoir, je ne demande qu’à l’approcher… d’un peu plus près… Juste un peu… Je ne fais rien de mal ? Un sentiment d’inquiétude mêlé au mystère a comme été injecté dans mes veines, il se propage, balloté dans le plasma par les globules rouges et blancs, il pèse, de plus en plus lourd, contractant les muscles de mes jambes, mettant en alerte mon tympan, devenu sensible aux bruits des plus basses fréquences. Et j’avance, silencieux. Et je la suis, comme un loup suivrait le petit chaperon rouge. Et le centre-ville se fait loin derrière nos pas. Et le bruit des gens s’évanoui ici. Et il n’y a plus que nous deux. Nous deux et le bruit de ma respiration.
Et j’ai fait tomber mon cahier. Puis je l’ai ramassé. En fait, non, il n’y a pas que nous deux. Et c’est horrible. Et ça me brise le cœur. Mais la suite, je ne sais pas si j’aurai le temps de la raconter… Non… Il y a trop de rouge. Je dois partir. A mon tour de fuir.
Sam.

The most loneliest day of my life.

Je me suis encore reveille en ayant tout oublié. J’aurai pu crier comme un nouveau né l’aurait fait. Mais non, j’étais juste étonné. Et puis, l’incompréhension s’est soudainement mise à m’effrayer. Je regardais tout autour de moi, ma chambre de pensionnaire m’apparaissait comme complétement étrangère. Il n’y avait pas la moindre trace de moi là dedans. Je ne reconnaissais rien, des rideaux fins et gris au sinistre mur blanc. Entièrement blanc. Vierge. J’ai baissé les yeux, et là ce cahier m’est apparu. J’ai de suite pensé qu’il m’appartenait, je ne saurai dire pourquoi. C’est comme s’il était une partie de moi. Ma mémoire. Je le savais. Je savais qu’il m’apporterait les réponses à mon éternelle question. The never-ending why. Je l’ai ouvert, et je l’ai lu. Et là… rien ne m’est revenu. Rien de rien. Les images qui se créaient devant mes yeux n’étaient qu’imagination. Pas de souvenirs. Aucun. Enfin, c’était sans compter un nom. Ecrit en bas de chaque texte se référant à un évènement. Ce nom, c’était le mien. Sam.
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Afin que je ne m'oublis pas.

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