Un couloir sans fin. Un vent sans chaleur. Une marche sans but précis. Yami errait. Elle se contentait d'avancer pas à pas. Elle se contentait d'écouter le murmure de Kazegami. Puis, un bruit vint perturber le chant de l'élément air. Cette nouvelle sonorité était loin d'être l'une de plus belles existant au monde. Elle ressemblait à un ronflement.

*Qui peut bien trouver le moyen de s'endormir ici? J'aurai dû y penser. Pas étonnant que tu sois toujours en retard en cours, Lyo.*

La ténébreuse avança jusqu'à lui.

*Tu es un peu trop bruyant à mon goût. Tu perturbes le murmure de Kazegami. Il va falloir que j'aille m'isoler afin de ne plus t'entendre.*

"Je vais d'abord te donner un conseil l'endormi. Dors la nuit. Pas au milieu de la journée. Tu verras, il est plus simple d'arriver en cours à l'heure de cette façon."

Yami s'apprêtait à poursuivre son chemin lorsque quelque chose lui attrapa la cheville. Il s'agissait de la main de Lyo. La ténébreuse pensa alors que ce dernier venait de se réveiller.

"Tu as sûrement envie que je reste cependant, j'ai autre chose à faire. Je n'ai pas de temps à perdre alors, lâche-moi."

Aucune réponse. Aucune réaction. La cheville de la vampire était toujours prisonnière.

"Lâche-moi Lyo. Cela m'embetterai de devoir recourir à la force pour me libérer. Si tu t'obstines, tu ne me laisseras plus tellement le choix."

Derechef, rien ne se passa.

"Je te laisse dix secondes. Dix."

*Que vais-je te faire subir?*

"Neuf."

*Te couper la main?*

"Huit."

*Non.*

"Sept."

*Te frapper?*

"Six."

*Non.*

"Cinq."

*Utiliser un sort?*

"Quatre."

*Oui, mais lequel?*

"Trois."

*Je sais."

"Deux."

*Je vais transformer ses songes...*

"Un."

*...en cauchemard.*

"Zéro. Tant pis pour toi mon cher Lyo. Je me vois obliger de perturber ton sommeil."

Yami s'agenouilla, posa sa main sur le front du jeune garçon et entama une incantation.

" Ô songes enfantins,
Lieu où se cache elfes et lutins,
Partez loin d'ici
Et de lui.

J'invite alors en lui,
A l'aide de ma magie,
Ses plus grandes peurs
Et terreurs."

La vampire retira sa main mais resta agenouillée.

*Tes doux rêves te quittent afin de laisser place à tes plus terrifiants cauchemard. Ton visage commence à changer d'expression. Ma magie fait son effet. Tu devrais te réveiller rapidement. J'espère cependant que tu ne viendras pas pleurer dans mes bras en pensant être dans ceux de tes parents. Papa et Mamant ne sont pas là pour réconforter le petit Lyo des monstres qui lui font peur. Tu ouvres enfin les yeux.*

La jeune fille ne bougea pas. Le jeune garçon s'éveilla et lorsque la ténébreuse aurait toute son attention, elle lui ordonnerait sa libération.

Le son de mes pas : je n’entendais que ça… ça, ainsi que le bruit rythmé des battements de mon cœur qui venait à taper fort contre ma cage thoracique. Beaucoup trop fort à mon goût mais bon... Rien que le bruit de mes pas, rien que celui de mon cœur et de ma respiration saccadée, rien que les bruits d‘explosions étouffées que je percevais, provenant sans doute des étages supérieurs du manoir. Seuls ces bruits là pouvaient entrer en considération, tout le reste passait par altercations d’images, de clichés et de flash désordonnés. Un peu comme une séries de diapositives en fait. On voit le personnage, on clic pour faire s’afficher l’image qui suit, le personnage à bougé, il a évolué dans l’espace, et l’on se demande comment il est passé du point A au point C sans passer par B. Pareil exactement pareil, ou du moins, c‘était la sensation que cela me donnait, à croire que je ne me rendais pas vraiment compte où et dans quel but je courrai comme ça. Et puis, de toute façon, je ne le saurai pas. Comme d’habitude…

J’avais déjà fait ce même rêve un nombre incalculable de fois… Tellement, qu’une partie de moi me rappelait d’un ton arrogant que, tout ça, ce défilement de couloirs sombres, de fenêtres aux vitres salles, pleines de boue et de sang, que ce cœur qui battait à tout rompre dans ma poitrine aux poumons presque déchirés par l‘air glacé qui y circulait, que cette sueur froide qui commençait à perler à mon front et que même le katana que je tenais fermement d’une main et qui me rassurait… ne faisais pas partie de ma réalité. Ce n’était… qu’une illusion. Mais, la frontière entre ces deux concepts n’est pas nettement tracé, elle reste floue, et les gens se cachent souvent dans leurs illusions, croyant sincèrement vivre dans ce qu’ils pensent être une réalité qui n’est pas, et qui ne sera jamais…
Tout ceci, toute cette mascarade, rien n’était vrai, rien, tout était faut, le seul fruit de mon imagination. Il n’y avait rien à comprendre là dedans. Rien, et le pire, c’est que je le savais… Je savais que cet homme, qui s’arrêtai devant le miroir, observant son propre reflet apeuré, terrorisé même, n’était pas moi. Il était quelqu’un d’autre, un personnage que je m’étais créé, inventé de toutes pièces et qui ne me ressemblait pas.
Mais alors pourquoi diable continuai-je de courir sans m’arrêter devant ce miroir qui me jetai un froid et douloureux « ce n’est pas toi et tu le sais » à la face ? Hein ? Qu’avais-je donc de si important à faire ici ? Pourquoi… devais-je… courir chaque nuit… toujours… à chaque fois… et inlassablement… jusqu’au moment ou je verrai cette porte de fer rouillée, jusqu’au moment où je me dirai « cette fois je l’ouvre », et jusqu’au moment, où, enfin, je me réveillerai. Ce rêve me tourmenterait alors toute la journée, mais je le garderai pour moi, comme toujours, depuis que je suis « là ».

Une voix, qui murmure et qui cogne, une voix qui crie et qui fait mal, une voix qui m’appelle et qui demande mon aide. Cette voix je la reconnais, c’est elle qui m’a donné un nom, c’est elle qui m’a un jour offert un corps, et je m‘en souviens très clairement encore. Mais, à qui appartient cette voix là ? A Ly… Lyo ?! Qu’était-il en train de se passer là bas ? Chez « nous » ? Où était Lyo ? Et où étais-je moi ? Moi… je courrai toujours… toujours… toujours… je ne m’arrêtai pas. Je ne pouvais pas. Mon corps ne m’écoutai pas. Un peu comme quand vous aller au cinémas, vous vous sentez mal, au milieu de cette faune humaine, il faut que vous vous échapper de ce monde oppressant et noir, juste quelques secondes… Vous ne demandez que quelques instants pour aller mieux… Mais le film, lui, n’attends pas. C’était la même chose ici. L’homme aux cheveux bouclés continuait de courir, j’étais lui, et j’entendais Lyo, j’étais lui et je n’étais pas Kyo. Point final. Je ne pouvais pas m’arrêter. J’avais un mal de crâne à vous en faire perdre la raison, la voix cogner trop fort… elle me harcelait… J’essayais de m’arrêter, à peine le temps de quelques instants, seulement pour me poser, réfléchir, et me demander ce qui était le mieux à faire. Pour lui répondre d’attendre, pour lui dire que j’étais là, mais je n’avais pas le temps.

La porte rouillée. A quelques centimètres, je comprends que le verrou en fer est cassé, fendu dans sa longueur, il y a quelqu‘un à l‘intérieur... Le vent la fait claquer, cette porte et les battements de mon cœur s‘apaisent. Je… j‘étais… tout près. Infiniment près. Aller, « cette fois… je l’ouvre ». J’aperçois une main aux longs doigts fins et aux ongles vernis de noirs avancer fébrilement d’un air avide vers la poigné, je sens mon corps bouger et d’un mouvement fluide tirer cette porte vers lui tout en m’en approchant un peu plus… Je venais… d’ouvrir la porte…

[…]

C’est à ce moment là que je me suis réveillé, c’est aussi à ce moment que j’ai entendu plus clairement la voix de Lyo :

** - Kyo !!! Kyo ! Aaaah snf snf Kyo… Où es tu ? Kyo… tu as dispa…
- Je suis là mon grand. Je m’étais juste endormi… Rien de grave, pourquoi tu t’excites comme ça ? A t’entendre on dirait que tu as vu un fantôme.
- Kyo…?!!
- Oui ?
- Pour… pourquoi… tu n’étais plus là ?
- Qu’es ce que tu racontes ? J’ai toujours était là. Je dormais c’est tout.
- Tu ne me… répondais pas… dis moi, Kyo, tu sais que notre corps dort encore là ?
- Et ?
- Alors, ça veut dire que là tu dors, alors pourquoi, quand tu « dormais » tout à l’heure… tu… je ne… pourquoi tu n’étais…
- Rah mais je ne sais pas de quoi tu parles. Tu délires là…
- Ne… repars plus.
- Mais je ne suis jamais partit, tu débloques complet, toi, tu vas arrêter les sushis au wasabi avant de dormir… Tsss, maintenant je vais me lever si cela ne te déranges pas. J’ai l’impression que nos articulations se sont engourdis… **

Non. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose aller de travers. Lyo avait raison. Quand j’étais l’homme du manoir, quand j’étais l’homme qui courait, je n’étais plus « là », je n’étais plus en lui. Hum… comment expliquer que j’ai put entendre sa voix ? Quel lien existait-il entre moi et Lyo ? Qui étais-je vraiment ? Qui étais l’homme qui ne voulait pas s’arrêter ? Trop de questions dans ma tête… Et la voix continuait de cogner… C’était… tout simplement… insupportable.

« RAH! Mais Lyo arrêtes donc un peu de gémir ! Tu as franchi la limite du supportable là ! Je t’ai dit que je n’en sais rien, tu piges ?! Je suis là okay ? Et je ne partirai pas. De toute façon, même si je le voulais, je ne pourrai pas, et tu le sais. Alors sèche tes larmes, tu m’aga… »

WOW !

Quand je levé les yeux, je m’aperçut que j’agrippait -et plutôt solidement même- le pied d’une demoiselle. P*****. Il avait fallut que quelqu’un soit là pour m’entendre crier à haute voix sur Lyo.

« Oups ! »

**
- Kyo ?
- Hum ?
- On est dans la…
- Je sais… Lyo… je sais…**

Résigné et d’un air qui se voulait profondément désolé, je relâchais le pied de la jolie demoiselle et appuyais mon dos contre le mur d’un air nonchalant… Je suis fou et je parle tout seul mais oui parfaitement… Assumons, assumons…

« Euh… Désolé pour ça, lui fis-je en désignant son pied, je crois bien que je viens de faire un cauchemars, ça m’apprendra à m’endormir dans le couloir héhé ! »

Une main passé frénétiquement dans mes cheveux, j’essayais de me comportai comme Lyo, histoire qu’elle ne se pose pas plus de questions, et, jouant le rôle du mec qui ne va pas très bien dans sa tête jusqu’au bout.

« Dis, je t’ai pas déjà croisé toi ? Je n’arrive pas à me souvenir où… »

Là, je ne mentais pas. Je venais de reconnaitre la jeune fille. Ces longs cheveux lisses, ces yeux sombres, ces airs de fille gothique tout droit sorti d’un jeu vidéo pour ados… Oui, je l’avais déjà croisé… une fois ? Deux fois ? Hum, trois ? Dans les couloirs ? En cours ? En me promenant dans le parc ? Rah je ne sais pas…


(Hj : les dialogue entre ** se font par télépathie entre les deux personnages et Yami ne peut les entendre, après quand Kyo crie sur Lyo, là bien sur tu l’entends ^^ . Pour finir sachez que je laisserai des petits trucs comme ça sur le rêve de Kyo éparpillé dans différents Rp, un jour, vous saurez peut-être qui est réellement Kyo…)

Le jeune garçon s'éveilla et à la grande surprise de la vampire, cria sur lui-même.

*Ce Lyo est vraiment un cas particulier. C'est bien a première fois en 250 ans de vie que je vois quelqu'un s'hurler dessus. Surtout à son réveil. En tout cas, mon petit sort a fait son effet et me voilà libérée.*

« Euh… Désolé pour ça, je crois bien que je viens de faire un cauchemard, ça m’apprendra à m’endormir dans le couloir héhé ! »

*Oui, je sais que tu as fais un cauchemard vu que c'est moi qui l'ai crée.*

La ténébreuse se releva. Le magicien reprit.

« Dis, je t’ai pas déjà croisé toi ? Je n’arrive pas à me souvenir où…
- Alors tu as la mémoire bien courte. Nous sommes dans la même classe en français et en histoire. Avec ce cher Fushi et ce cher Auro qui n'ont manqué l'occasion de t'offrir une punition de manière à ce que tu te souviennes bien d'eux. Mais oublions-les un instant. Je dois t'avouer que tu me paraîs bien étrange. T'arrive-t-il souvent le fait de te crier dessus à ton réveil mon cher Lyo? Ou bien dois-je soupsonner que tu es comme moi?

Le son produit par des pieds qui venaient à frapper contre du marbre froid résonné encore dans ma tête et j’eus comme un temps de blanc, où plus rien ne passait, où plus rien ne pouvait m’atteindre, avant que je m’aperçoive que la jeune fille m’avait répondu. J’essayai de me souvenir d’au moins de ses derniers mots. Mais ma tête allait exploser. Lyo n’arrêtait pas de me hurler dessus pour que je lui réponde… Je ne comprenait même plus ce qu’il me disait. Le couloir… était si calme… Si paisible… si bien ordonné, si bien rythmé. Le temps y était comme bercé par le doux tintement singulier d’une goute d’eau qui venait s’écraser sur le sol à une fréquence lente et régulière. Mais à l’intérieur… Le chaos. Je ne voyais que ce mot pour décrire cet affreux sentiment de confusion, rien d‘autre ne pouvait y correspondre avec autant de force. Oui, le chaos dans toute sa splendeur... Des visions, des images, en couleurs, avec des flash. Des sons, des glapissements, des bruits, des hurlements, et bien pire encore… Des odeurs aussi, des odeurs pas très agréables, celles que l‘on aime pas sentir. Un gout, sous la langue, un gout de métal rouillé. C’est dans ta tête Kyo, uniquement dans ta tête. Respires. Je baisse la tête et la prends entre mes mains, plongeant mes doigts dans les cheveux froids.

**
- Ky…Kyo… j’ai tout vu tu sais.
- Hum ? Vu quoi ?
- … Le manoir… L’homme qui courait, la porte et ce qu’il y avait derrière aussi...
- Tsss
- Kyo… Tu ne comprends pas… Je… j’étais derrière la porte…
- De quoi ? C’est impo… Qui étais-tu dans ce… Là dedans ?
- Je… je ne sais pas. Je n’y est pas fait attention tu sais. Mais je sais qui tu étais toi… Tu étais…**

Aïe. D’autres images, d’autres flashs… plus puissants ceux là… c’était… aveuglant… Il… il fallait que je parte de là… et vite… Aaah ma tête… Lyo tais-toi.

- Désolé… je… je reviens…

Je commence à courir, les toilettes ne sont pas loin, je cours et je ne suis qu’à deux pas de la jeune fille lorsque je hurle :

- Lyo bon sang tais toi !

Sans autres explications. Je n’avais pas le temps de lui expliquer ce que je ressentais. Je trébuche et je tombe. Super. Franchement génial. Etalé par terre en trois secondes. Quelle classe. Je ne perds pas de temps et me relève, j’arrive aux toilettes sans autre glissades à signaler. Rah merde, j’ouvre la porte en la claquant avec plus de force que je n’aurait voulut. Il n’y a personne à l’intérieur et je tombe nez à nez avec mon reflet. Un gout… de métal rouillé. Un filet de sang. Du sang coule de mon nez à mes lèvres. La voix à du cogner trop fort. Je me rince le visage et de la sueur perle déjà mon front lorsque je relève la tête. Dans le miroir, je croise un regard qui n’est pas le mien. La jeune fille m’a suivit. Elle doit me prendre pour un fou mais…

- Euh… tu pourrai… disons oublier ce qu’il vient de se passer ?

La voix m’appelle toujours et j’ai du mal à parler en même temps. Mon dieu Lyo mais tais toi…

- Oh mais… t’es avec moi en histoire non ? C’est Yami ton nom ? Enchanté, moi c’est Kyo.

Et merde…

Je n’eus pas le temps de réagir, pas même le temps de me demander où de penser à ce que j’allais bien pouvoir imaginer pour camoufler le « Kyo » qui était sortit de ma gorge, que la fille n’avait pas perdu de temps pour me plaquer d’une main forte contre le mur de pierre brute derrière moi. Non mais ça va pas ? J’ouvris de grands yeux incompréhensifs. Je sentais le mur froid et humide le long de mon dos et la voix de la fille me faisait de plus en plus mal au crâne… Elle était trop accentué cette voix. Tout simplement trop forte et trop perçante… Hystérique même. Et son souffle rapide et chaud venait se coller à ma peau… Comme lorsque les enfants s’amusent à faire des ronds de buées sur les vitres… Là, la vitre, c’était moi, mon visage, mes yeux, mon nez… mes lèvres… Ah elle était trop près ! Beaucoup trop près. Merde. Je n’aime pas cette sensation. C’est très désagréable. Je n’aime pas être si près des gens. Répulsif ? Moi ? Tellement peu. Mais, être ainsi, coincé entre un mur trop dur et trop imposant et cette fille… cela me donnait l’impression d’être emprisonné.

Comme une bête, j’avais la mauvaise impression d’être épié de l’extérieur des barreaux. D’être puni, tel un animal de cirque, écoutant sagement les représailles de celui qui se pense être le « dresseur », le meneur de jeu, mais celui qui mène la dance… C’est bel et bien la bête sauvage. J’avais envie de la repousser, j’avais envie de lui crier dessus et de lui dire qu’il valait pour elle qu’elle me lâche. J’avais envie de courir et de m’enfuir aussi vite que mes jambes le permettraient… J’avais envie d’aller me cacher, de ne plus voir personne, comme un chat que l’on aurait voulut apprivoiser trop vite et qui aura toujours peur… Je n’aime pas le contact physique… Je… Je déteste les gens… Et… l’espace… il y a trop peu d’espace ici… Les murs… ils sont si proches… C’est si étroit… Rah et j’avais un de ces mal de tête… Que m’arrivait-il ? Pourquoi étais-je là hein ? Pour Lyo.

Mais… le manoir et la porte… le sang… et les bruits de canons… ils étaient bien trop présents dans mon esprit. Bien trop réels. Ineffaçables. Et qu’es ce que Lyo avait-il vu ? Ce rêve… ce cauchemar, oh mon dieu oui je le faisais souvent. Mais Lyo… pourquoi l’avait-il vu ? C’était mon rêve, le mien, celui du récit d’une autre vie, et il n‘appartenait qu‘à moi. Alors pourquoi ? Merde, c’est le mien. C’était mon domaine à moi. C’était… la seule chose qui m’appartenait rien qu’à moi. La seule que je ne partageais pas avec lui… Mais quelque chose avait fait que Lyo avait put le voir. Il y avait-il un lien avec la fille ? Je la toise du regard, elle s’excite et continue de me parler… Mais je l’écoute à peine…

Petit à petit, au travers de ces nuits où je n’étais plus Kyo, je comprenais qui j’étais. Cela m’intriguais... Cela était… assez… « amusant »… de jouer un autre rôle que celui qui m’avait été convié. Mais, je ne souhaitais pas que Lyo soit au courant de cela. Bien entendu Lyo n’est pas stupide. Et parler de ça nous arrivait plutôt assez souvent. Oui, Lyo savait que je venais de quelque part ; je venais forcément d’ailleurs en même temps ! Je n’étais pas « né Kyo » cela est évident. Comment en est-on venu à cette conclusion ? C’est simple, à mon arrivée en Lyo, j’avais une certaine conscience des choses, je comprenais son langage, j’avais quelques notions historiques, mais rien de précis sur moi même. Je n’avais même pas un nom à moi, et je m‘exprimai d‘une certaine façon. Sans doute pour cela qu’il m’en avait donné un de nom. Et je dois dire que je l’aime bien moi ce prénom, il ressemble au sien. Voilà pourquoi il aurait été simple de faire passer mon inattention pour une langue fourchée. Mais la fille semblait déjà savoir.
Pourquoi était-elle aussi sur d’elle ? Pourquoi paraissait-elle si empressée ? Et qui lui avait donc donné le droit de me plaquer aussi vulgairement contre un mur ? Déjà pourquoi m’avait-elle suivit ? Et que lui avais-je donc fait pour qu’elle m’agresse de la sorte ? Se donnait-elle simplement le droit de faire comme bon lui semblait ? Et bien, si tel était le cas, et si elle était dans son monde, j’allai vite la ramener sur Terre… Je fis mine de réfléchir un instant :

- Euh… tu pourrais… je sais pas… Me laissai un peu respirer ? C’est qu’optionnel si tu ne veux pas que je meure bêtement d’un manque notoire d’oxygène.

Je souris, mais seules mes lèvres formaient le sourire, mon regard, lui, restait de marbre et il exprimer au combien mon agacement. Elle me relâche, un peu, juste assez pour que je puisse habilement me glisser entre son bras encore tendu et le mur. Je me retrouve devant la porte, et, après un long soupir, je pose sur elle un regard emplit de vide, un véritable trou noir, le néant qui vous regarde, et qui vous regarde de haut.

- Peut-être bien que oui, ou peut-être que non. Après tout. Qui sait ?

Mon regard vide va se perdre de lui-même vers le miroir qui se trouve juste en face de moi, derrière la fille, elle, elle est floue, comme passée au second plan. J’ai toujours un mal de tête impitoyable. Mais qu’es ce qui a bien put effrayer à ce point là Lyo ? Il crie toujours et ça tourne et se tord dans mon crâne…

*
- Mais qu’es ce qui t’arrives à la fin ! On dirait que tu es déchainé ! Tu deviens complètement hystérique ! Tu peux pas te taire ?

- C’est… c’est elle… C’est sa faute.

- Sa fau… Attends. *

Je tourne délicatement mon visage dans sa direction, et, cette fois, ce n’est pas un regard vide qui la fixe, mais quelque chose de plus fort, un regard froid, un regard qui ne présage rien de bon et qui la foudroie. Je m’approche d’elle et c’est à mon tour de posé brutalement une main contre sa poitrine pour la plaqué contre le mur. Je vois un filet d’eau qui s’écoule du plafond pour venir descendre jusque dans son dos, le long de sa colonne vertébral. Sûrement de là que provient le tintement doux de l’eau que j‘entendais un peu plus tôt… Sans attendre je place l’autre main sur la garde de son épée, katana ou je ne sais quoi.

- Tu sais que le règlement interdit très certainement ces objets ? Ce n’est pas un jouet que tu portes à la taille tu t’en es certainement rendu compte non ? Mais passons… Réponds moi et peut-être je tâcherai de répondre à ta demande. Es-ce que tu t’es amusé avec moi ? Es-ce que tu m’as fait quelque chose pendant que je dormais ? Avant que je ne me réveille en agrippant ta jambe ?

Je sens Lyo qui s’agite et qui s’effraie de plus en plus pendant que la colère continue de monter, bientôt, elle atteindra le seuil à ne pas dépasser. Je ressers le poing et tente en vain de me calmer. La prise que je maintiens est bien trop forte pour qu’elle ne puisse tenter quoique se soit. Si elle bouge ne serait-ce qu’un cil…

* - Ne fais pas ça… s’il te plait…
- Désolé Lyo… Je sais que tu n’aime pas que je me dématérialise… Mais tu n’as pas envie de jouer avec son cœur toi ? Comme elle s’est joué de toi, de tes sentiments envers moi… Oh comme j’ai envie de sentir ce doux cœur de fillette palpiter au creux de ma main…
- Je t’en prie…
- Elle le mérite. Je lui en veux. Tu as peur que je lui arrache son cœur de l’intérieur hein ? Seulement si elle bouge Lyo… Seulement si elle bouge…*

Tu as osé toucher à Lyo. Aller bouges… Bouges… tu n’arriveras pas à te défaire de moi et de mon emprise… Juste un petit mouvement… Rien qu’une courbure sur le coté… Et je te jure que je ne te rate pas. Je te laisserai une chance si tu ne bouges pas promis… Mais… de toute façon. Ma décision est prise. Si elle avoue et réponds oui, le coup part. Si elle réponds non. C’est qu’elle ment, et le coup part aussi. Non… je ne peux rien te promettre.

- Euh… tu pourrais… je sais pas… Me laissai un peu respirer ? C’est qu’optionnel si tu ne veux pas que je meure bêtement d’un manque notoire d’oxygène. Peut-être bien que oui, ou peut-être que non. Après tout. Qui sait ?

*Allez Lyo, répond à ma question.*

La vampire détendit son corps.

*Il faut que je me calme. Après tout, il ne faudrait pas que je terrorise la personne qui pourrait peut-être me venir en aide. Quoi?! Pas mal Lyo. Profiter de mon inattention pour retourner la situation contre moi est ingénieux. Tu oses posé a main sur Epine Redemptrice. Cela te couteras cher si tu oses la sortir de son fourreau.

- Tu sais que le règlement interdit très certainement ces objets ? Ce n’est pas un jouet que tu portes à la taille tu t’en es certainement rendu compte non ? Mais passons… Réponds moi et peut-être je tâcherai de répondre à ta demande. Es-ce que tu t’es amusé avec moi ? Es-ce que tu m’as fait quelque chose pendant que je dormais ? Avant que je ne me réveille en agrippant ta jambe ?

*Allons Lyo, que vas-tu donc t'imaginer? J'ai quand même mieux à faire. Et puis,...*

Le jeune homme s'éloigna subitement de la ténébreuse à cause de l'entrée en scène du nouvelle protagoniste qui venait de s'agripper au magicien.

- Ca va Lyo ? Dire que ça fait un mois qu’on ne s’est
pas vu !

L'interpellé ne put répondre, qu'il fut embrassé. Et surtout, peut-être, embarassé.

*Mais qui peut bien être cette fille? Une nouvelle élève? Sûrement. Notre invitée surprise se décide à lâcher ce malheureux. Pivote sur elle même et...m'adresse un clin d'oeil? Navrant.*

- Et maintenant tu t’intéresses aux filles ? Autres que
moi ?

Yami étant libérée du magicien, elle porta sa main à son épée. Celle-ci quitta son fourreau et vint se glisser près du cou de l'invitée surprise.

"Je pense que tu n'as pas remarqué que Lyo et moi étions en pleine conversation. Une conversation importante. Alors maintenant, tu te calmes. Et tu te contente d'être sage. Pour te répondre mon cher Lyo, pour le moment, personne ne m'a interdit d'avoir cette épée à mes côtés. Je sais très bien qu'il ne s'agit pas d'un jouet étant donné que j'ai tué plus d'une fois avec son aide. Et pour répondre à tes dernières questions, je ne t'ai rien fait. J'ai bien mieux à faire. Je me promenais seulement dans le couloir lorsque tu m'as attrapé la cheville durant ton sommeil. Je n'ai fait que t'éveiller afin de ne pas recourir à la force pour me libérer. Rien de plus. Rien de moins. Compris? Alors, maintenant que je t'ai répondu, c'est à mon tour d'avoir ma réponse. Es-tu oui ou non comme moi? As-tu une double personnalité? Si c'est le cas, je vais avoir besoin de ton aide. Elle risque de m'être indispensable. Pour "Elle". Alors répond-moi."

Un gros dilemme s’offrait à moi. En effet : paysages enneigés du Groenland ou bien bestioles carnivores d’Australie ? Car oui, à cet instant là, j’avais l’envie irrépressible d’être ailleurs. N’importe où mais ailleurs. Par simple « sécurité ». L’air humide des sous sols commençait véritablement à me compresser les poumons et l’arrivée d’Ashae n’avait fait qu’aggraver les choses dans ma tête. Au lieu de calmer mon Lyo sa présence l’avait excité au plus au point.

*
- KYOOO ! On a oublié de la prévenir de notre départ !
- Comment ça on a oublié ? Qui est partit jusqu’en Transylvanie sur un coup de tête que je me souviennes bien… ? Hein ?
- … Euh… moi…
- Voilà qui est mieux, mais, j’ai bien peur que cela ne change rien pour moi. Et vu l’expression satisfaite qu’affiche l’autre peste… Je sens que je vais m’en prendre pleins…
- Hein ? Mais… elle sourit…
- Justement. *

Analysons la situation. J’étais au prise d’une jeune fille hystérique et un peu morbide sur les bords. Et comme si cela n’était pas suffisant, l’innocente mais ravissante Ashae venait y ajouter son grain de sel. Et si elle avait fait tout ce chemin pour nous retrouver… Je ne donnai pas cher de ma peau. Mon Dieu sauvez moi… son sourire sonnait affreusement faux. C’est le premier signe… Oh que oui que je le reconnaissais bien ce sourire. Je venais à peine de penser à me dématérialiser pour éviter tout contact physique avec l’autre peste qu’elle s’agrippait déjà à mon cou. Oh la vilaine. Elle savait pertinemment que je n’oserai la repousser à cause de Lyo. Mais elle savait aussi que, là tout de suite, c’était bien moi, Kyo, qui possédait le corps. Je la laissait donc faire, mais je n’allai pas non plus à la rencontre de son étreinte, je restais de marbre, ou du moins j’essayais au mieux. Sans prévenir (pourquoi préviendrait-elle en même temps ?) elle déposa ses douces lèvres sucrées sur les miennes. Je gardais les yeux ouverts et cela ne dura que quelques instants, après quoi elle me relâcha et interpella l’autre du regard tout en me parlant. Que… que je m’intéresse aux filles ? What the fuck ? Yeux ronds. Lèvres entre ouvertes. Mais… de quoi elle parle ? Ah okay… elle veut jouer. Ca mauvais. Hum, rentrer dans son jeu et jouer les amants pris sur le fait où partir, les laissant là à discuter tranquillement entre êtres inférieurs ?

Je n’eus malheureusement pas le temps d’y réfléchir plus longtemps que d‘autres événements venaient s‘y ajouter et devaient être pris en compte. De toute façon depuis que je m’étais réveillé je n’arrivai pas à mettre les idées au clair. Mon cerveau marchait au ralentit et les deux autres se chamaillées déjà, essayant d’être la femelle dominatrice du coin. Tsss. Laquelle allai-je assommer en premier pour m’en servir d’arme de poids pour frapper l’autre ? Ashae avait l’air plus petite, plus fragile et donc plus légère… Mais d’un autre coté… Moi je savais de quoi cette petite poupée était capable. Mieux valait ne pas s‘y frotter de trop près.

L’autre n’avait pas l’air au courant… La pauvre. Bah… tanpis pour elle. Quoique… cela aurait été ingrat de ma part de ne pas la prévenir d’abaisser son arme. Ah ? Elle recommence à me parler et me demande de l’aide. Mais es-ce qu’elle va comprendre que je ne peux rien pour elle ? Je suis comme elle et alors ? Cela ne veut pas dire que je suis un psy spécialisé dans la double personnalité non plus…

- Euh… un conseil. Baisses ton truc et ne touche pas à mon amie.

Je dois admettre que le mot « amie » eut un certain mal à passer. Mais il était sortit de ma gorge ! Déjà pas mal. Ashae tu m’en dois une. Je la regarde, délaissant l’autre.

- Je peux savoir ce que tu fais ici d’abord ? Me dit pas que tu as fait tout chemin pour moi Lyo Loki ? C’est vraiment… trop gentil d’ta part…

L’ironie devait se sentir mais je lui sourit. Je lui sourit car Lyo s’était assagi depuis son baiser. Cela ne veut pas dire que l’on était quitte pour autant. Soyons bien clair sur ce point là. J’avance vers Ashae et passe au travers de l’épée comme si de rien était. Je me place devant la fine lame aiguisée, tout en passant un bras autour de l‘épaule de l‘autre peste. Mon Dieu mais qu’es ce qui me prends. Hum je sais… Grâce à Ashae, j’allai me débarrasser de l’autre, et après, me défaire d’Ashae ne serait pas un problème. Enfin si. Un big big problem même. Mais chaque chose en son temps.

- Je le répète, si tu veux discuter soit gentille est baisse cette chose. D’ailleurs je ne pense pas pouvoir t’aider. Tu as dit toi-même que j’étais Lyo non ? Je suis Lyo Loki est personne d’autre. Désolé. Vraiment. Mais… un conseil si tu veux aider celle que tu appelles « elle »… j’ai peut-être une idée pour toi. Arrêtes donc un peu de lui montrer un monde cruel, dangereux, égoïste, aux travers de ses propres yeux. Tu m’as l’air si hostile envers les autres. Peut-être qu’elle ne pense pas pouvoir survivre dans un monde tel que celui que tu lui peins au quotidien à l’aide de ton épée dont tu es si fière. Tu as tué des gens avec ? Tant mieux pour toi. Tanpis pour « elle ». Tu ne fais que lui montrer un monde où le sang n’arrêtes pas de couler et l’où on prend de force ce que l’on veut sans discuter. La diplomatie tu connais ? Demande lui ce qu’elle veut « elle ». Je suis sûr, que, au fond de son puits, elle rêve de mettre un doigt sur le ciel. Juste un peu, pour y gouter et savoir ce que cela fait. Laisses là sortir.

*
- Kyo… ?
- Tsss quoi ?
- Euh… rien. Je ne pensai pas que tu pouvais enchainer autant de phrases c‘est tout.
- Tsss. Je sais parler tu sais.
- Tu es un grand émotif en fait. Héhé
- Tu te moques encore une fois de moi et… et…
- Je rigole Kyo.
- Frappes-le trois fois et même Bouddha perdrait son sang froid.
- Je t‘aime aussi.*

Depuis quand Lyo aime me taquiner ? Lyo sourit et mes lèves suivirent, affichant un faible sourire triste alors que mon attention se reportait sur Ashae.

- Comment tu as fais pour me retrouver ma… chérie ?

J'vais le regretter.

« C’est seulement parce que j’ignore ton prénom à toi »… « j’ignore ton prénom »… Cette phrase se répète dans mon crâne, allant d’un bout à l’autre de ma boîte crânienne jusqu’à ce qu’elle percute enfin un neurone et que je la capte, cette phrase. La phrase subit alors une périlleurse phase d'analyse. Euh… est-elle stupide ? Je venais de me présenter… il y a de cela quelques minutes en tant que « Kyo » et elle « ignorait » mon nom ? Dans ce cas, je resterai Lyo pour elle. Comme pour la plus part des gens en fait. La plus part des gens ici, ce sont ces élèves, qui marchent et qui errent dans les couloirs, ce sont ces véritables « meubles », qui remplissent les salles de cours et à qui je n’adresse jamais la parole. Car ils ne m’intéressent pas, car parler me fatigue, car je n’aime pas ouvrir ma bouche autrement que pour manger (et encore, c‘est parce qu‘il le faut bien). Ces gens là… ils me regardent parfois de travers, ils m’ignorent pratiquement la plus part du temps et je préfère d’ailleurs cela. Dans ce lycée, il y a trois types de personnes : ceux qui sont « différents » et qui aiment être sous la lumière aveuglante des projecteurs, qui aiment se faire voir, et se faire « bien voir », ceux qui se complaisent à se créer une réputation dans les fins fonds de Transylvanie tout ça… La miss d’en face faisait certainement partie de ceux là pour venir me voir et me parler de ses problèmes tel que l’on le fait à un psy habituellement.

Ce n’est pas à un inconnu que l’on dit que l’on est différent des autres, et ce même si l’on ressent cette même différence chez l’autre, on s’abstient, et on lui laisse le chemin libre, dégagé, par simple politesse. On ne l’oblige pas à répondre, à parler et pire… a parler de lui-même. Après eux viennent les gens normaux qui n’attirent pas l’attention… J’avoue que je n’en ai pas croisé beaucoup ici… Ils sont tellement… effacés… insignifiants… Bref, pour finir : place aux gens pas normaux, mais qui préfèrent quand même ne pas trop attirer l’attention. Si vous le voulez bien, j’aimerai que vous me casiez dans cette catégorie là. Mais je m’égare un peu du sujet… Tout cela pour dire une chose qui pourrait se résumer en une phrase : je détestes que l’on me force à faire ce que je ne veux pas.

Oui… Je hais les gens égoïstes qui ne pensent qu’à eux. Hum… en fait non. Je hais les gens tout court. Ils posent trop de questions et ils vous collent à la peau. Ils veulent vous faire croire qu’ils sont vos « égaux » en venant gentiment vous dire et en vous plaquant accessoirement contre un mur, en vous criant un « dis moi si tu es comme moi ! », en vous suppliant égoïstement, à demander quelque chose que vous n’avez pas envie de leur faire partager… Mais en fait, ils se croient largement supérieurs à vous, alors qu’ils ne vous connaissent pas et qu’ils ignorent tout de vous. De votre passé, de votre présent, et si, dans un futur proche, vous ne pourriez pas leur causer beaucoup de soucis/dégâts/autres.

Voilà pourquoi je n’aime pas les gens. Voilà pourquoi me sentir collé à eux est si désagréable. Je la vois qui s’avance pendant que je réfléchis et que j’essais de me souvenir de ce qu’elle à dit. J’ai vraiment dû mal à tout enregistrer décidément. Je suis complètement ailleurs. Et me faut de l’aspirine. Une boîte entière d’aspirine. « Dissimulée à tout les regards » ? Elle parle de quoi là ? Je la vois qui s’avance toujours plus près, par pur réflexe mon corps se dématérialise de lui-même. Mais elle à le temps d’approcher ses lèvres et de laisser sa langue venir s’accoler à mon cou. Alors là, s’en ait de trop. Elles veulent toutes les deux me faire péter un câble ou quoi ? Déjà Ashae qui m’embrasse à peine arrivée, maintenant elle qui joue de sa langue sur mon cou. Nan mais oh ! Je vais imposer des limites là ! Va falloir que je fasse quoi pour que plus personne ne s’approche à moins d’un mètre de moi ? Me laissant MON périmètre de survis à moi tout seul ? Mon espace personnel ? Rien qu’à moi ? Va falloir que je me trimballe une banderole avec écrit en très grand : « ATTENTION PAS TOUCHER » ? Merde. C’est mon corps à moi. Le mien. Pigé ? Bon okay... C’est pas le « mien » à proprement parler. Mais bon, j’ai que celui là. Alors je fais avec. Merde. Qu’on ne vienne pas le polluer que diable ! Qu’on arrête de le salir ! Tsss. Elle : elle m’approche plus. Ashae non plus. Raaah ça m’énerve. Je ferme le poing et serre les dents. J’aurais bien voulut hurler là tout de suite. Hurler et partir. MERDE. Je sens alors ses dents frôler le creux de mon cou. Elle à des dents affreusement grande ou bien ? Un mot me reviens en tête « vampire ». Okay, se ne sont pas des dents, mais des crocs. Alors déjà que je n’aime pas les gens. Alors les bestioles vous vous doutez bien que…
Elle recule et me sourit égoïstement. Elle croit m’avoir fait de l’effet peut-être ? Bon… on ne va pas prendre le risque d’être encore approché par l’une des deux autres. Dématérialisation complète effectuée. Rien n’y parait, toujours la même consistance physique. D’aspect rien ne change. Si jamais elle réessaie, elle ne rencontrera que de l’air. Je l’écoute déballer son sac. En bon psychanalyste je ne dis rien. Je l’écoute. L’écoute… l’écoute… et l’écoute encore. L’acte final c’est pour quand ? Toujours autant mal à la tête mais j’en ai ma claque là. Ce que je veux ? Retourner dormir. Ou bien aller manger tiens. Jai faim. Et mon ventre va réveiller tout le sous sol à réclamer sa nourriture de la sorte ! Je veux que cela finisse vite, alors je l’écoute, analyse consciencieusement chaque mots -pas tous bien choisit mais bon- pour opposer quelque chose de rapide à chaque point mis en place. Mais j’irais à l’essentiel. Flemme.

- Te nourrir de mon sang ? Essaie pour voir, mais Ashae tiens à Lyo, donc, si j’étais toi, j’éviterai. Après, fais comme tu veux. Des criminels que la justice ne juge pas ? Donc si je comprends bien, tu t’attribues le droit de vie ou de mort ? Les innocents tu y as pensé ? A moins que ton jugement soit sans failles, aucunes erreurs commises. La sentence divine qui tombe hein ? Tsss, tu n’as pas compris ce que j’ai essayé de te dire. Bien sûr que tu dois te conduire de façon admirable avec ton soit disant double, je n’en doute pas, mais envers les autres, tu es… bien plus qu’hostile. C’est de là d’où vient le problème, et je n’ai pas envie de t’expliquer pourquoi. Rude passé le double ? Triste. Vraiment.

Je souris, elle doit croire à de l’ironie… mais je le pense réellement :

- C’est si triste que la personne à qui elle a put demander de l’aide l’ait enfermé dans un miroir.

Signe de tête en sa direction. Sourire narquois. Héhé… ça fait mal ? Non ? Pas assez ? Tsss. Je passe une main sur mon coup d’un geste vif mais de façon à ce qu’elle le voit bien tout de même. Je regarde ensuite cette main. Un frisson me parcours le corps. Quelqu’un m’a touché. Quelqu’un d’autre que Ashae s’est approché de moi. Oui parce que, disons que… Pour Ashae, j’ai l’habitude.

*
- Kyo tu l’entends ? Il se réveille...
- Oui, je sais que tu deviens insupportable quant tu as faim.
- Mais euh ! C’est pas moi c’est notre estomac !
- Tsss. Bon, dans quelques minutes je remonte, et on va manger. Tâche de... maîtriser... la bestiole...
- Yaaaata !!! Et dis dis dis !!! On mange avec Ashae ?
- Okay… toi aussi t’es contre moi… Je note Lyo, je note.
- Ça veut dire oui ? *smile*
- Ça veut dire que j’y suis obligé. D’ailleurs j’en ai marre de la supporter. Je te passe le corps.
- Nééé ? Attends stop là doucement Kyo ! J’ai pas envie de… et si elle est méchante ?
- C‘est simple, tu me refile le corps.*

Je passe une main devant mon visage, je murmure les paroles, décidément trop longues pour la permutation. Je me retourne, faisant mine de faire de mi tour, peut-être que… Lyo… attiré par l’envie de manger partira en courant direction le self. (Quand il veut Lyo cours très vite… Hein ? Moi ? Je ne cours pas voyons. Déjà que je rame au lieu de marcher…)

Je sens que Lyo a le corps, mais il garde sa main sur ses joues et surtout… devant ces yeux. A quoi il joue ? A l’autruche ? A « tu me vois ? » / « tu me vois plus. » ? Tsss montre moi ce visage Lyo !

Il baisse la main, croise le regard d’Ashae… Elle à compris. Un peu triste d’avoir finit de jouer avec moi peut-être ? Mais c’est trop prise de tête. Lyo, t’es un grand garçon, tu vas te démerder comme chez les grands. *devil-smile*

Good luck mon brave.

*Détrompe-toi Lyo, je ne châtie pas le premier venu. J'arrive à avoir un minimum d'information au sujet des criminels. Tu te fiches de ce que je t'ai dit. J'aurai du m'en douter. Pourquoi caches-tu ton visage? J'ai l'impression d'avoir manqué un épisode. Enfin, cela n'a aucune importance. Ou du moins, je ne le pense pas. Tiens, cette inconnue semble être lasse. Ma compagnie est-elle vaiment si ennuyante? Il faut croire que oui.*

- Self.

*Elle me sourit. Me regarde fixement. Elle est vraiment étrange cette fille. Elle me déplaît. En fait, je crois que moi aussi, je suis lasse.*

- Bon.
Alors voila, tu sais, la version « je suis le Mal le Sombre, collé à toi, ton ombre, l’aboutissement de ta vie la fin le trou de ta tombe ou ton pire cauchemar », tout ça, c’est très bien hein, très effrayant, vraiment. Mais je pense que pour draguer Kyo tu aurais pu t’y prendre un peu autrement disons que ça aurait été peut être un poil plus crédible. Tu comprends ?

La vampire esquissa un sourire.

*Draguer Lyo? Comme si je n'avais que cela à faire. Et puis, qu'y gagnerai-je? Rien. Strictement rien. Des ennuis peut-être. Mais c'est tout. Non, je n'ai vraiment aucun temps à perdre avec ce que les hommes appellent l'amour. Moi, je n'ai pas besoin d'être aimé. Ma solitude me sied à merveille. Décidément, cette gamine est navrante avec ses propos. Enfin, cela est un minimum divertissant. Un minimum. Oh! Tu veux amadouer Epine Rédemptrice? Soit, cela est à tes risques et périls. Je sens déja l'odeur de ton sang. Franchement, je pense préféré celui des criminels au tien.*

-Je sais que les vampires n’ont aucune manière, ça je te l’excuse, mais faire ça sur Lyo devant moi, c’est carrément de l’inconscience. Sur ce, nous allons manger, souhaites tu avoir le courage de déplacer ta royale enveloppe charnelle jusqu’au réfectoire ou bien préfères tu rester en tête à tête avec cette personne et ton très cher masamune ?
-Je crois que c'est toi qui n'a pas reçu une bonne éducation. Ne t'a-t-on jamais appris qu'il été impoli d'interrompre deux personnes au milieu d'une conversation? Et puis, désolée d'avoir toucher à ton cher petit Lyo. Et si cela peut te rassurer, il ne m'interresse aucunement. Je ne me joindrai pas à vous. Nos régimes alimentaires sont bien différents. De plus, n'ayant rien d'une reine, je vais laisser vos altesses que vous êtes en tête à tête amoureux. Et désolée si tu souhaites le contraire mon cher Lyo.

La vampire fit un tour sur elle-même avant de reprendre:

-Au fait, achète-toi également une paire de lunettes. Je possède une épée et non pas un sabre. Et puis, pense à mettre un pansement à ton doigt. Epine rédemptrice n'aime pas qu'une personne autre que moi la touche. Tu sais ce que l'on dit: "C'est l'épée qui choisit son porteur et non l'inverse."

La ténébreuse sortit l'épée de son fourreau et lécha les quelques perles de sang qui s'étaient étalées sur la garde.

-Franchement, j'en ai goûté de bien meilleurs. Même ceux des criminels que je tue sont plus savoureux.