Nightmare's Night

Les cauchemar montrent ce qui agite le tréfonds de notre âme. C'est une chose bien connue. Ces rêves que l'on nomme autrement ne sont que le fruit de notre subconscient. Ils nous montrent le noirceur de notre âme, nos doutes, nos peurs ou nos folies. Ce n'est que l'homme qui, dans son langage, à différencié les rêves qui vous font réveiller en sueur, en larmes et en sursaut, autrement que ceux qui vous laissent une sourire aux lèvres. Car les cauchemar sont comme tous les rêves, bien que plus utiles.

Il n'y avait pas que les vampires pour rêver, cette nuit-là. Il n'y avait pas qu'eux pour être tourmentés par ce qu'ils savaient, consciemment ou non. Et contrairement à ce que l'on aurait pu croire d'elle, Kali dormait d'un sommeil tout sauf possible. Certes, elle était plutôt du genre à être insomniaque, hyper-active, mais comme tout humain, elle avait besoin de sommeil. Mais ce sommeil, il semblerait que son esprit ne veuille pas le lui donner.

Des ténèbres, des visages, des voix. Sa malédiction, le jour où on lui jetait. Tout ceci donnait à la jeune femme un sommeil agité. Mais ce n'était pas le plus troublant, ce n'était pas ce qui allait la réveiller, criant de douleur et de manque. Car oui, elle vit son visage, à lui. Des reproches, encore et toujours, sortant de sa bouche. Puis sa mort, terrible horrible.

"NOMIKI!"

Paniquée, elle avait hurlé son nom, à lui son premier amour. Des larmes coulaient le long de ses joues, ses doigts, crispés sur les doigts, tenant fermement le tissu aussi blanc qu'était sa chaire et son visage. Son regard noir se dirigea vers le miroir. décoiffée, l'ai terrifié, le visage ravagé par les larmes. elle ne ressemblait à rien.

L'immortelle se mit en boule, ramenant des jambes près de sa poitrine, sanglotant dans la silence de sa chambre. elle n'espérait ne pas avoir réveillé ses collègues en criant le nom de celui qu'elle avait tant aimé. Son premier amour. Nomiki... Et dire que sa mort était pour elle, pour elle seule. Elle s'en voulait tant...

Se reprenant, la jeune femme se releva et retira sa nuisette pour s'habiller et refaire de ses cheveux autre chose qu'une masse brune trop emmêlée. Une fois ceci fait, elle tenta de recomposer son visage en un air neutre. elle devait effacer le visage de son premier amour de ses pensées, effacer tout ce qu'elle avait vu dans ses rêves.

Sachant qu'à l'extérieur, l'air du château sera frisquet, elle se permit de prendre un haut un peu plus chaud, se regardant une dernière fois dans le sourire, elle tenta de se faire un sourire. Seul un sourire triste lui répondit. La jeune femme passa alors une main dans ses cheveux, soupirant.

"Alors Morphée, ce soir tu ne veux pas me laisser dormir tranquille non plus hein?"

Elle attendit un moment, comme si elle attendait une réponse à ses veines réclamations, avant de sortir de sa chambre, abandonnant son miroir et ses cauchemar derrière elle. Enfin, c'était tout du moins le but de cette manœuvre qui sembla vaine. En effet, la voix, les reproches, le visage de Nomiki la hantait un peu plus à chaque pas, de telle sorte qu'elle se mit à marcher plus vite que ce qu'elle aurait pensé.

Ses pas la menaient dans les sous-sols, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi, la menant là où l'air était encore plus frisquet. Elle frissonnait, bien qu'elle ne sache pas si c'était parce qu'il faisait froid ou parce que les résidus de son cauchemar faisaient encore écho dans sa tête.

Soudain, quelque chose lui rentra dedans, la faisant tomber à la renverse. D'ailleurs cette chose - qui n'était autre qu'une élève du pensionnat - tomba elle-même mais se releva prestement pour se confondre en excuse en l'aidant à se relever. En la regardant un peu, en voyant ses larmes et l'air apeuré qu'elle avait - le même que Kali avait elle-même eût sur son visage quelques secondes plus tôt - l'immortelle comprit rapidement que la petite avait dû faire un cauchemar ou alors faire une rencontre pour la moins déroutante. Cependant, à cette heure-ci de la nuit, la thèse du cauchemar était plus plausible. Avec un sourire, elle prit une voix rassurante:

"Eh bien petite, fais attention. Me rentrer dedans n'est pas bien grave, mais courir en pleurant n'est pas conseillé. Qu'es-ce qui t'arrive?"

Kali frissonna au son de sa propre voix. Étais-ce parce que la voix qui résonnait en ancien grec dans sa tête hurlait toujours autant ou parce qu'elle avait eût peur d'avoir une voix tremblante de désespoir? Quoiqu'il en soit, rien de son trouble ne pouvait être vu de l'extérieur, ce qui était une plutôt bonne chose pour rassurer une élève au plein milieu de la nuit.

Spoiler:

Nightmare's Night II

Kali eût un sourire rempli de malice pour la jeune femme qui lui faisait face. D'après ce qu'elle voyait, surtout au ton qu'elle prenait, elle n'avait pas aimé être traité de "petite". C'était comme ça avec tous les élèves du pensionnat apparemment! Oui, le trois quart avaient plusieurs centaines d'années, se croyaient de ce faite déjà grands, qu'ils savaient déjà tout pour certains, mais non. C'était faux, aussi fax que si l'immortelle disait qu'elle-même savait tout. Car il y avait tant de choses qu'elle ignorait... Mais la seule chose qu'elle savait, c'est que probablement tous les élèves de ce pensionnat étaient plus jeunes qu'elle. Sans exception ou presque, car on ne sait jamais.

Du coup, appeler les "enfants" les "petits" n'était pas insultant, juste une habitude. Limite, elle pourrait appeler William "petit" mais ça, ce serait tenter le diable. Enfin, le démon dans ce cas-là. Et aussi vieille était-elle, elle n'avait aucune puissance, qu'elle soit magique ou physique et que probablement, elle souffrirait énormément si tous les élèves devenaient ses ennemis.

Alors la brunette devant elle était en pleurs, énervée de s'être fait traitée de petite et probablement frustrée. Car de toute évidence, ce "quelqu'un" elle ne le trouvait pas. Bien évidemment, cela pouvait également être un mensonge pour se débarrasser d'une adulte qui ne voulait que faire du bien. Ah, les adolescentes... Kali souleva simplement un sourcil, comme pour montrer qu'elle n'était pas vraiment crédule et qu'elle attendait autre chose. C'est alors que cela vint, elle s'excusa et se présenta enfin, ce à quoi Kali répondit avec un ton chaleureux et un sourire:

"Quant à moi je suis Kali Skuld Than, ton futur professeur de mythologie, si tu t'inscris à mes cours bien évidemment."

Elle lui fit un léger clin d'oeil, avant de regarder le visage d'Izumi, encore ravagé apr les larmes. D'un geste lent, elle sortit un paquet de mouchoirs de sa poche, en sortit un et le tendit à Izumi. Mentalement, elle se dit qu'elle ferait mieux de lui donner tout le paquet, car actuellement, elle ne semblait pas très stable mentalement. D'ailleurs, son nom... Izumi Metsugo... N'y avait-il pas un professeur du nom de Metsugo? Mais professeur de quoi? Et surtout, es-ce qu'il était lié d'une façon ou d'une autre à Izumi? Son père, son oncle? Autant demander à la principale intéressée.

"Il y a quelqu'un de ta famille qui est professeur ici, je me trompe?"

Kali la regarda de biais, tout en rangeant le paquet de mouchoir. La discussion commençait doucement à dériver du sujet principal. C'est vrai, à la base ils parlaient de pourquoi elle pleurait et maintenant on parlait de son père, oncle ou dieux seul sait quoi qui était professeur au pensionnat! Mais peut-être étais-ce une façon pour Kali de ne plus penser à son propre cauchemar, car elle était persuadée que la petite Metsugo avait fait elle aussi un cauchemar mais n'osait pas l'avouer. C'est vrai, Kali savait comment on était à cet âge-là. elle avait eût seize ans aussi. Bon, il y a très très longtemps, où les adolescents et adolescentes ne faisaient pas autant de frasques ou tout du moins différemment, mais elle savait ce que c'était de ne vouloir l'aide de personne. Ce qui ne marchait cependant jamais.

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