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 Le temps des secrets [PV Rave]

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AnonymousInvité
MessageSujet: Le temps des secrets [PV Rave]   Le temps des secrets [PV Rave] EmptyMar 21 Déc 2010 - 10:18

On a jamais eu la preuve.

On a jamais eu cette putain de preuve.

Dans le couloir qui mène à l'échafaud on croit échapper aux monstres, mais on ne peut pas. On a jamais eu cette preuve, elle nous a dévorée comme un filet d'eau glacée. Elle nous a bouffés. Elle n'a pas pu nous sauver. Ni elle ni moi. Lorsque les souvenirs me rattrapent, je ne sais plus ce que je fais ni qui je suis. Je sais juste que mes doigts courent sur une surface plane, s'allongent et meurent, plongent leur souffle dans l'infini du vide. Ils en ont plein la tête de tes jérémiades, ils en ont marre, tu entends ? Mais tu ne t'arrêtes pas, tu crois que finalement boser pour bosser, c'est d'un emmerdement royal. Aeden Grey ne ferait jamais ça, il ne commettrai jamais une telle ignominie, voyons. Il ne s'est rien passé pourtant, mais la mélancolie encore présente dans mon coeur ne veut pas me lâcher, et ne laisse pas mon corps en paix. C'est comme un ennui qu'ils éprouvent jour après jours, nuits après nuits. Tu l'attends, mais que va-t-il se passer, chérie ? Tu ne crois pas que tu en as assez fait ? Ma grande, viens par ici, on va discuter un peu, toi et moi. Je vais te faire comprendre ce que c'est, vivre comme un démon. Toi, tu ne te nourris que de cette souffrance qui te bouffe les entrailles. Cette peur de l'inconnu et des menaces qui pèsent sur toi comme des miliers de filins glacés. Tu as froid ? Non ? Tu as mal, oui, c'est normal. On a tous mal. On en chie, nous. On ne cherche même pas à se justifier. Pour l'instant ça ne servirait à rien, tu comprends ? Pourquoi tu as décidé de m'attendre, moi ? Pourquoi toi ? Pourtant c'est l'heure. Le passé est passé, le présent ne doit plus quitter quoi que ce soit. Je suis plongé dans une bulle d'acide qui me dévore les entrailles et bouffe tout ce qu'il y a à bouffer. Il faut brûler les rancuniers. Tuer les derniers sauveurs. Salvateur de la haine, productrice des mensonges. Tu as été perdue dans ton ignominie, tu as cru en la foi alors que finalement tu ne pouvais pas échapper à cette condition stupide t'entraînant dans le finfond des abysses. Tu t'es faite emmurer vivante par cette chose qui t'a dévorée à petit feu et à présent tu en chies, soeurette, tu en chies de voir cette petite chose, cette si petite chose bouffer ton espace vital et bénir ta haine de mille petits aiguillons dorés. Tu aimerais t'en sortir, mais ça serait demander à un camé de ne plus fumer que de petites cigarettes. Tu nous cracherais au visage. T'y tiens à cette chose, tu y tiens comme si c'était le dernier présent que Gaïa t'avait fait. Mais ça ma belle, c'est un cadeau de Satan. Dans la chambre d'Izumi, tu aimerais me faire croire que cette petite ne pleure pas, mais ses cris résonnent dans les couloirs, jusqu'aux chambres des professeurs et des pions. Comment il fait ton homme pour te snober malgré tout ce que tu as fait pour lui ? Celui là aussi. La haine est grande, mais rien ne se dit, comme si je devais passer au-dessus de ça et oublier la souffrance que tu éprouves à cause de lui. Parce que tu as mal, si mal. Tu ne peux plus supporter la douleur qui t'arrache tes membres et te tord le cou sans te tuer. Tu aimerais le jeter dans un ravin, la pied attaché à une pierre. Si tu étais sûre que ça allait le tuer. Mais on est jamais sûr de rien, on ne fait que croire, on ne fait que penser jour après jour et nuit après nuit. J'ai vu que tu t'étais remise à la clope, ma grande. C'est pas bien. Il faudrait te punir, mais tu n'es plus une enfant. Tu vides tout ton chagrin et ta colère dans cette seule et unique activité, pour te sortir de la tête ces insultes régnant dans ton cerveau comme une pluie de citron. Elle est belle, l'ange. Aussi appauvrie et perdue qu'une petite chèvre. Elle est belle, tiens. Elle ne peut pas sortir de cette merde, c'est carrément impossible. Tu crois que tu as tout perdu, mais il te reste elle et moi, Hebi. Tu pourrais t'en sortir. Tu pourrais te passer de tout ça, mais tu ne veux pas. La tête obstinément baissée vers le sol, tu pleures. Et il n'y a personne pour te consoler, pas vrai ? Plus personne. Pour t'attraper au creux de ses bras et te murmurer des mots rassurants. Dans ta tête ils sont tous morts. C'est triste à dire, cependant dans un sens ils ont raison. Il n'est plus là pour te protéger. Mais le prochain viendra, il te sauvera la vie. Il t'emportera loin, il t'emmènera là où tu n'es jamais allée, il te fera découvrir mille merveilles inexplorée que tu n'as jamais pu découvrir avec lui. Tout est fini, mais une autre histoire commence, tu comprends ? Une autre histoire commence, un nouveau début. Il te protègera, quand tu le verras. Avec lui tu te sentira en sécurité, tu oubliera tout. Il sèchera tes larmes, plongera son corps dans le tien en te murmurant à quel point ta beauté l'aveugle de la vue de toutes les autres. Pour lui tu sera la seule, pour toujours et à jamais. Tu dépends de lui à présent. Tu ne peux plus te passer de son sourire. Ce jour viendra, je te le promets. Bien plus tôt que tu le crois. Pour l'instant, je m'occupe de toi, mais moi ? Pourquoi moi, je ne suis pas capable de faire tout ça ?

Marchant dans les couloirs, je me retrouve devant la chambre de la demoiselle blonde que j'admire tant. Il me semble que je ne peux pas l'oublier. Je ne peux pas me passer de ce regard. Nous nous sommes croisés tant de fois dans les couloirs que nous avons cru que quelque chose était possible, mais finalement ? Aucun de nous n'a rien tenté. Tu as simplement gardé ce bouquet contre ton sein, toute la soirée. Tu l'as gardé sans le quitter, pour une raison que j'ignore mais qui m'apaise et me met en transe. Une évolution si douce, si prenante, si tentante. Tu ne sais pas comment te fabriquer, mais moi je le pourrais, tu sais. Je pourrais soulager ta douleur et la faire mienne. Je suis un démon, la douleur ça me connait. Pour l'instant, je suis là, devant cette porte. J'attends, comme un appel, une sortie. Je ne vois personne dans cette chambre, pourtant, je n'entends pas de voix. J'hésite à ouvrir cette porte. Si elle n'était pas seule ? J'inventerai une excuse bidon, du genre, je viens de la part de l'administration, dehors les autres, laissez moi avec elle. Difficile à gober mais peu importe. Si elle est nue ? Je la dévorerai. Si elle est avec un jeune homme ? Je le tuerai. Respiration. C'est pas une connerie de porte qui va effrayer Aeden Grey, voyez vous. Alors, en position d'attaque, tourner la poignée avec délicatesse, et entrer. Entrer, voir la lumière, sentir les odeurs de magie et de races mêlées. Des photos sur des étagères, des vêtements épars, répartis en bonne couche sur toute la pièce. Des livres, des bureaux bien rangés. Une vraie chambre de fille, en somme. Il n'y a personne. La fenêtre donne sur le parc du château, d'où je vois ma soeur qui m'attend, assise sur une balançoire en compagnie de son charmant petit monstre et du caracal de russie. Requiem. Joli nom, Requiem. Bref. Pour l'instant, je me contente de l'observer. Ses longs cheveux bruns dansent au rythme du vent, un ballet gracieux. Je les vois, ces larmes qui coulent en longues trainées sur ses joues. Le soir ne va pas tarder à tomber, le ciel se teinte déjà d'un rose sali par les nuages. Elle pleure. Elle n'a pas eu le courage de dire au revoir. Un simple mot sur la table a suffi pour tous ceux qu'elle aime. Elle n'a pas cherché à en faire plus. Pauvre Hebi. Je n'aimerais pas être comme toi. Avoir aussi peu de courage. Alors je m'assieds à la fenêtre, attends. Elle va bientôt rentrer, je suppose. Cela ne peut pas se passer autrement, pas vrai ? Lorsque la poignée se tourne, mon coeur se soulève. Comme si j'allais vomir. Mais rien ne se passe. Elle entre. Si belle.

Raven Shadow.

Reste assis, Aeden. Ne montre rien. Rien d'autre qu'une impassibilité totale. Elle est surprise de te voir, ou pas. Tu ignores. Tu sais juste que tu en avais besoin, profondément besoin. Ta bouche s'ouvre, ton ton de voix est grave. Mais tu restes ainsi. A la fixer. Elle est si belle. Si belle.

"Je t'attendais."
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Raven Shadow
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MessageSujet: Re: Le temps des secrets [PV Rave]   Le temps des secrets [PV Rave] EmptyJeu 30 Déc 2010 - 23:08

Tu parle d'un noël. On aurait pas pu rêver pire... Seule. Comme toujours. Je sais pas pourquoi. Mais je le vois venir comme ça. Saloperie. Le pire c'est que j'adore cette fête. Elle est tellement... bizarre. On pourrait croire que c'est une fête super joyeuse et tout ça. Mais en fait, c'est très particulier. Et moi ça me fascine. Je pourrais passer des heures à me promener dans les rues bondées. Regarder les gens. Comment ils sont. Je m'en amuse. La réaction humaine est très intéressante, et quelle meilleure occasion que noël pour l'observer ? Tous ces êtres dégagent une chaleur humaine. C'est très étrange. D'un coup, ils sont tous généreux. Alors que la plupart du temps, ils en ont rien à faire, de ceux qui crèvent dans les rues. Fascinant. Comment une simple période bouleverse tout. Chez un être aussi pitoyable que l'humain. Très intéressant. La neige aussi ! Ils sont tous complètement fou en présence de neige. Les gamins sont fous de joies et les parents paniquent comme si c'était la fin du monde. Vraiment particulier, non ? Moi j'en ai, en fait, juste rien à battre. Je vis. C'est tout ce que je sais faire. Et encore, j'ai du mal. Je porte alors un regard à mon bras. Comme ça on voit rien. Mais contre ma peau. Contre mon horrible tatouage. Un gros bandage me sert. Là, j'ai vraiment flippé. Je ne sais pas ce que cela signifiait. Mais cela ne me dit rien qui vaille. Je suis sûre que cette blessure est de très mauvais augure. Et puis je regarde ma jambe. Celle-ci va beaucoup mieux. Je boîte encore un peu, mais presque rien. Dans tout les cas je ne regrette pas. C'était vraiment fun, ce jeu de piste. Je suis sûre que je vais le regretter un de ces quatre, autant en être contente maintenant. Alors je le dis. J'me suis bien marrée ! Voilà. Moi. Je tâche de vivre. Que je sois assise sur ce banc enneigé à contempler un paysage tout aussi blanc en attendant mon cour d'histoire. C'est ça. Ma vie. Je n'ai pas froid. Je n'éprouve rien. Je réfléchis. C'est tout. Ces dernier temps c'est tous que j'ai l'impression de faire. Réfléchir. Ma vie se résume à ça. Je mange à peine. Je suis un minimum en cours. Je fait mes devoirs je dors. Et voilà. Ça fait longtemps que je n'ai pas parlé à quelqu'un. Même Izumi. J'ai l'impression que pour elle non plus, ça va pas fort. Je suis finalement contente d'être seule dans ma chambre. Ça permet d'être calme. Se poser. Réfléchir. Et voilà. Vivre. Boire. Manger. Dormir. Réfléchir. Je pense donc je suis. Et après ? On meurt. Fin. C'est chouette, hein ? Amusant comme chute. Enfin, ce qui doit être amusant. Ce n'est pas la mort. Mais plutôt comment on l'accueille. Je n'avais jamais vraiment réfléchis à la façon dont j'aimerais mourir. Mais je ne veux pas savoir. Je veux garder la surprise.

Je me lève. Doucement. Je prend mon temps. On est pas pressé. Je peux arriver en cours quelques minutes en retard. En plus avec ma jambe j'ai une excuse. J'ai du mal à abandonner ce paysage. Magnifique. Voilà. Là je dis oui ! Oui ! J'aime le blanc ! Là d'accord ! Le blanc d'abord c'est pas une couleur. Le noir non plus. Je sais pas ce que c'est. Mais c'est neutre. Après tout dépend de notre façon de considérer la neutralité. Certains pensent que c'est pour les lâches. Ce n'est pas faux. Mais c'est souvent bien pratique. Moi par exemple. J'aime pas les disputes. Ça me fatigue, alors oui, dans ces cas là, je préfère fuir. Mais je préfère ça que de prendre partie et de le regretter après. On sait jamais. J'ai pas que ça à faire. J'ai déjà assez de monde à dos. Ne compliquons pas. J'erre dans les couloirs de ce labyrinthe. Puis je trouve ma salle. J'entre. Sans commentaire. Le cour n'a pas commencé. Je me met au fond. Et je note. Je n'ai fait que ça pendant toute l'heure. Noter. Boire les paroles ennuyeuses du prof. Alors pour ça, c'est des champions. Mais au lieu de perdre mon, temps je pourrais aussi aller dormir. Ça c'est une bonne idée ! Normale, c'est une idée de moi. En toute modestie. Je regardais devant. Pas tout à fait le prof. Pas tout à fait ses notes au tableau. Je n'avais qu'une envie, c'est d'aller dans ma chambre. Pour me reposer. Enfin, mon supplice pris fin et je fut libérée. Je ne prit même pas le peine de remettre mon classeur dans mon sac, je le portai à la main. Je courais presque dans les couloir. Enfin je faisais comme je pouvais. J'étais franchement épuisée. Enfin, j'arrive devant ma porte. Je m'arrête net. Il y a quelque chose de bizarre. J'ouvre la porte brusquement. Et je m'arrête tout aussi violemment. Et ben. Je suis pas prête de dormir.

Aeden se trouvait là. Assis devant la fenêtre. À rêvasser. Il se retourne me voyant. Je regarde ma chambre dans son ensemble. Pas vraiment rangée. En même temps je ne m'attendais pas à ce qu'Aeden Grey débarque dans ma chambre. Faut dire, je vais pas me plaindre. Ce mec me fascine totalement. Je me demande juste ce qu'il fait là. Oh ! Il m'attendait...Oulà. Raison de plus pour m'inquiéter. Je ferme la porte. Et pose mes affaires de cours sur mon lit, avec une délicatesse que vous n'imaginez pas. Je ramasse un pull et vais dans la salle de bain. Je sais qu'il va m'attendre il a pas le choix de toute façon. Là, j'enlève ma veste, là laissant joncher le sol. Et enfile le pull par dessus mon tee-shirt. Il ne sais rien de mon tatouage, encore moins de ma blessure. Et je n'ai aucune envie qu'il ne voie quoi que se soit. Je ressors. Je viens me placer devant lui. Je le regarde. D'un air assez interrogateur. Je m'appuie contre l'armoire vide d'une camarade de chambre fantôme. Poussiéreuse aussi. Génial...
Je le regarde. Lui. Avec Inquiétude. Pourquoi cet air si...grave? Il faut mettre un joli sourire sur ce visage. Je tente de rester neutre. Ha! Comme le blanc, dehors. Je suis le noir. Je ne prend pas parti. Je ne veux pas d'ennuis. Vous voyez comme c'est pratique. La neutralité. Enfin. je suis impassible. Surtout. C'est marrant hein ? De tout cacher comme ça. Le pire, c'est qu'il n'y a qu'avec toi que je le fait. Coïncidence? C'est quand même bizarre, destin. Cette force. D'ailleurs, je déteste ce mot. Le destin. C'est moche. Et ridicule. Nous avons notre futur. Mais rien n'est tracé. Après, c'est à nous d'en faire bon usage.

" Je t'écoutes. "




Médiocre. Pardon.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Le temps des secrets [PV Rave]   Le temps des secrets [PV Rave] EmptyJeu 13 Jan 2011 - 15:18

Malgré tous mes efforts, c'est à chier... sorry



J'ai cru. J'ai souvent cru des choses fausses, imaginé des fantasmes inexplorés. J'ai voyagé dans le temps sans avoir besoin de machine, avec une impossibilité totale de faire un retour en arrière. J'ai cru pouvoir voir les étoiles danser sans me poser la question de mon futur. Mais tout est arrivé si vite. Dès lors que j'ai mis les pieds dans cette école, j'ai senti qu'il allait se passer quelque chose d'important. Et de l'amour éperdu que j'éprouvais pour ma soeur, je suis passée à un attachement fraternel d'une logique implacable. Je suis devenu un autre homme. De l'homme cruel je suis passé à l'homme d'une sensibilité écoeurante. J'ai ressenti de nouvelles émotions, si étranges. La peur. Pour ma soeur. Pour cette enfant qu'elle porte à présent chaque jour entre ses bras, dénuée de père. Elle ne saura pas ce que c'est, être aimée. Car Hebi la détruira. Elle haïra cette partie d'elle-même qui s'est transformée en monstre de cruauté, dans le corps de ta propre fille. Hebi se hait pour l'acte tragique qu'elle a commis. Mais est-ce qu'elle y pouvait quelque chose ? Elle n'avait pas le choix. Aura la dévorait, et elle est partie par la force de l'enfant que ma soeur portait contre son sein. Il y a des choses qu'on ne peut pas effacer, qu'on ne peut pas supprimer. Parfois on est bien trop faibles. C'est l'heure du grand départ. L'heure, car nous trois n'avons plus notre place ici. Fushi Metsugo a abandonné Hebi Mokona. Il mérite une mort certaine, mais finalement ça n'a pas d'importance. Il devrait savoir pourtant, que la vie sans ma soeur n'a aucun sens. Tandis que ma Blonde sort pour se vêtir, sans la moindre gêne, je passe de nouveau ma tête par la fenêtre. Mon regard se ploie sous un voile de chagrin que je n'explique pas. Aeden, tu te rabaisses à cela ? Tu es pitoyable. C'est toi qui a dit à ta soeur que le moment était venu de partir. C'est toi qui a dit à ta soeur que tu devais t'en aller, avec elle. Qu'ici, ce n'était plus un endroit pour eux. Tu lui a monté la tête, et entre ses larmes, elle a souri. Elle a dit que tu avais raison. Elle a dit qu'ici elle ne pouvait vivre que dans la souffrance. Elle devait retrouver une nouvelle vie, un nouveau monde pour se sentir bien. Car rien n'est plus pareil. Plus rien n'est pareil, tout a changé. Tu n'es plus comme avant, depuis que tu as rencontré ce vampire. Depuis que tu es devenue un ange. Un ange magnifique. Un ange gracieux. Ta fille ? Ton contraire exact. Elle n'a que quelques semaines, et pourtant elle est déjà aussi démoniaque que toi et moi réunis. Elle aura de la force. Mais arriveras-tu à la contenir ? Le pourras-tu ? Pourras-t-elle te sauver ? Non, elle te tuera, Hebi. Jette la dans un gouffre, avant qu'il soit trop tard. Je te protègerai, ma jumelle, comme je t'ai protégé, avant de partir lâchement. Elle revient, elle est là. Ses cheveux blonds tombant en cascade le long de ses épaules, son visage farouche m'observe avec une interrogation certaine. Tu es curieuse, mon amie ? Oui. Tu es curieuse de savoir pourquoi je débarque dans ta chambre, pourquoi je veux te voir, pourquoi je tiens à te parler. Pourquoi ? Mais parce que sans toi, plus rien n'a de sens, Raven. Plus rien du tout. Tu me rends heureux, à ta simple vue. Mais je dois partir. Il ne s'est rien passé entre nous, et pourtant je sens comme un lien inéluctable entre toi et moi, un lien qui ne veut pas se déchirer, un lien qui restera. Que dois-je faire ? Me lever du rebord de la fenêtre, tout d'abord. Il aurait pu se passer quelque chose, Raven. Il aurait pu se passer quelque chose, mais nous avons été trop cons, tous les deux. Trop perturbés. J'avance de quelques pas, dans ta direction, toi qui me fixe avec cet air impassible. Il y a de la curiosité dans nos regard, dans nos esprits. Nous sommes si spéciaux, toi et moi. Lorsque nous sommes ensemble, aucun sourire ne déchirera notre visage. Parce que nous sommes pitoyablement niais. Nous ne voulons rien montrer, par peur de l'autre. Je ne te plais pas, Raven ? Et oui, si je ne te plaisais pas ? Je n'ai pas cherché à en savoir plus. Je m'avance, simplement. Et me retrouve à ta hauteur, à seulement quelques centimètres de toi, de ton visage d'une finesse inégalable. Tu es tellement belle...

Sans que je le veuille, ma main touche ta joue. Ma main si chaude, qui s'avance vers toi, caresse ce menton, frôle ces lèvres. Mes doigts qui se promènent sur ton visage. Mes doigts qui passent dans tes cheveux. Tu ne fais pas un mouvement. Tu te laisses faire. Tu ne dis rien, n'esquisse pas le moindre geste. Je t'observe, et mon regard prend un jour nouveau. Un regard de regret, un regard brillant, presque au bord des larmes. Un regard de désespoir. Tu ne peux pas être impassible face à une si belle créature. Elle est tellement charmante, tellement douce et ravissante. Porteuse de bonheur. Porteuse de joie et non de peines. Elle est si belle, Raven. Mon regard d'homme blessé te fixe, dans tes yeux qui ne comprennent pas. Tu sais qu'il va se passer quelque chose de grave, mais tu ne sais pas encore ce qui va te tomber sur le râble. Peut-être n'en auras-tu rien à foutre. Mais jouons carte sur table. Mes deux mains entourent ton visage à présent. Et le mien, chargé d'un chagrin que je ne pourrais jamais effacer, t'observe sans ciller. Raven...

"Je m'en vais..."


Mes lèvres qui se posent sur les tiennes. L'instant ne dure que peu de temps. Je ne veux pas t'affoler. Le baiser que j'appose sur tes lèvres est d'une douceur inégalable. Je t'embrasse avec douceur, c'est un baiser simple et chaste. Il ne dure qu'une simple seconde. Seulement le temps de toucher et de goûter ces lèvres qui t'appartiennent, sucrées et douces. Prends ma main Raven, et montre moi. Avance... avance...

"Je voulais juste te dire au revoir."


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MessageSujet: Re: Le temps des secrets [PV Rave]   Le temps des secrets [PV Rave] EmptyDim 6 Mar 2011 - 23:23

Je ne vivrais plus. Je ne pense pas. Jamais comme avant, en tout cas. À partir de ce jour ma vie va changer à tout jamais. Elle prend le contrôle. Je n'ai jamais eu la prétention de dire que je la maîtrisais. La vie fait de nous des pantins inanimés. Et puis, même si l'on contrôle sa vie un minimum, la mienne venait définitivement de m'échapper. Je ne contrôle plus rien. Je me laisse faire. C'est une drôle de sensation, assez curieuse, je dois dire. La vie m'emporte, telle une feuille qui se laisse porter par le vent. Mais aussi agréable. Étrange ? Je ne sais pas. C'est juste un risque. Mais pour l'instant, je n' fait pas attention. C'est tout. Je m'enfiche assez. Je n'ai pas envie. Je ne veux rien faire. Il est là. En face. Et je le regarde. J'attends. Patiemment. Je ne suis pas pressée. Lui si, de toute évidence. Suspect. Mais, c'est grave ? Je comprend pas... C'est assez effrayent, en fait. Je déteste ça. Tourner autour du pot. Je préfère la franchise. À l'état pur. Mais là, rien de tout ça. Pas maintenant. Trop lourd. Trop dur à dire. Tu te perds. Tu ne sais pas par où commencer. Tu ne sais pas comment mettre les mots bout à bout. Tu n'arrive à former aucune phrase. Rien. Tu ne sais pas. Tu n'as aucune idée de comment me le dire. Merde. Ça veut dire quoi ? Mauvaise Nouvelle. Je le savais. Aller. Aller. Balance. Non. Ne fais pas ça. Pourquoi ? Silence. Boulet. Aller C'est pas dur. Dis-moi. J'encaisserai. Je te regarde. Faiblesse. Nous sommes faibles. Deux pauvres âmes égarées dans ce monde si grand. Lâchées au hasard. Hasard. Pourtant. Cette force. Puissante. La fatalité. C'est elle qui règne vraiment. Elle nous a fait nous rencontrer. Mais pourquoi ? Au final, mais qu'est-ce que le destin ? Je m'en fiche. C'est pas important. L'important. C'est toi. C'est moi. C'est Izumi. C'est ma mère, et toutes ces forces obscures qui semblent chaque jour se refermer comme un piège autour de moi. Toi t'as pris une importance pour, moi. Mais je ne sais pas comment ça s'est fait. C'est vrai ça. Je n'en ai aucune idée. Tout remonte à ce soir dans la boîte. À ce que tu m'as fait ressentir. C'est vrai ça. Premièrement, cette frustration, d'avoir retrouvé ce souvenir si douloureux. Cette preuve. Cette brûlure. Mais, aussi, après coup, cette peur. Cette peur, que ça, tu l'ai vu. Que tu ai réussi à lire en moi. Alors que personne n'y était jamais arrivé. Cette inquiétude que quelqu'un sache ce qu'il s'était réellement passé cette nuit. Mise à part elle. Cette mère démoniaque que je devrait supporter encore si longtemps. Elle qui est liée à moi, par plus de lien que l'on ne pourrait le croire. Je commence à douter. Je me sens engourdie. Tout est si lourd. Tout me pèse. Mais je ne vacille pas. Je me sens juste pesante. Chaque pensée aggravant la situation. Je ne veux pas t'entendre. Plus jamais. Tais-toi. Je t'en prie. Tu es plus beau quand tu te tais. Perfection. Muette. Artificielle. Mais perfection tout de même. Je pourrais te regarder te taire des journées et des nuits. Moi non plus je ne parle pas. Je ne veux pas. Rien ne sortirais. Et cela ne me rendrais pas plus légère. Je pense qu'avant de parler. On devrait réfléchir à deux chose. Premièrement, à l'utilité de la phrase vis-à vis de l'interlocuteur. Deuxièmement, à ce qu'on éprouvera une fois dit ce que l'on avait dire. Je juges les paroles inutiles si ces deux vérification sont négatives après une mûre réflexion. Aussi. Je jugeais, que non seulement, tout ce que je pourrais dire n'avancerait en rien la conversation, mais aussi, qu'une fois que j'aurais parler, je me sentirais plus lourde que jamais. Aussi je jugeais donc, de me taire. Et de me contenter de te regarder. Ignorant ma pesanteur. Malgré ton mutisme, tes yeux sont si expressif de la situation. Je n'ai jamais eu autant envie de te les crever. Ça fait pas si mal. Enfin un peu quand même, d'après mes souvenir. Je suppose que ça devait faire tout de même un peu mal. Ne bouge pas Aeden. Reste parfait. Statue. Photo. Peu m'importe. L'illusion est parfaite. Voilà l'important. L'illusion est parfaite. Artificiel. Et rien ne bouge. Le temps s'est arrêté. J'ai toujours rêvé, que le temps s'arrête. En vrai. Pour pouvoir faire plein de connerie sans que personne ne sache que c'est moi. Genre dessiner des moustache au feutre. Mettre un verre d'eau au dessus de la tête de quelqu'un, les coups classiques, quoi. Mais maintenant. Même si le temps se portait à merveille. Et même si de toute façon, ce pauvre bonhomme avait l'air trop retourné pour réalisé et de par le fait, m'empêcher de lui dessiner des moustaches ou lui mettre un verre au dessus de la tête.... Et bien je n'en avait vraiment aucune envie. De plus, j'étais à peu près certaine de tomber de au moindre mouvement. Lourd. Tout est si lourd. Tout es trop lourd.

Contact. Mais je ne sursaute pas de surprise. Non. Je ne suis pas étonnée. Je ne te laisserai pas cette satisfaction. Ça va pas non ? Je tiens bien trop au peu de fierté qu'il me reste lorsque je suis avec toi. Ta main chaude, sur mon visage glacé. Glacé à cause de quoi ? À cause du froid. Du froid. Je ne veux croire que ça. Ne me prouve pas que j'ai tord. Caresse. Tu me rend un peu de ma légèreté. Mais je ne souris pas non plus. Ça ne te surprend pas. Logique. On est un peu comme... sur la même longueur d'onde, nous deux. Mais c'est pas une raison. Arrête de me regarder avec tes yeux torturé. Ça marche pas avec moi. J'arrive pas à y croire, comment t'essaye trop de m'amadouer... Voilà pourquoi je tente de rester indifférente à tes caresses. Je n'aime pas ça. Je me sens totalement impuissante. C'est un truc que j'aime pas trop ressentir. Mais tu le fais si bien. Je te préférais immobile, tu sais. C'était plus parfait. Mais bon. C'est pas trop mal comme ça non plus. J'ai l'impression que tes mains brûlante tiennent en suspens tout ce qui m'engourdit. Mais que tout peux me retomber dessus d'une minute à l'autre. Mais qu'est-ce que tu fou ?

"Je m'en vais..."

Une fraction de seconde. Un goût salé. Je n'ai pas le temps de te rendre ton baiser. Doux baiser. Tellement agréable. Attend. Quoi ? T'as dis quoi là ?
Je prend tes mains. Je les serres.

"Je voulais juste te dire au revoir."


Au revoir. Je n'ai pas le temps de dire au revoir. Je lâche tes mains. Elles tombent mollement. Pesanteur. Je fixe le vague. Et puis je baisse la tête. Vers mon bureau. Je passe une main légère dessus. Murmure.

" Mon Dieu c'que c'est poussiéreux ici... "
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Le temps des secrets [PV Rave]

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