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 Anesthésie [PV Hebi]

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Syndel Vungh
Syndel Vungh
MessageSujet: Anesthésie [PV Hebi]   Anesthésie [PV Hebi] EmptyDim 27 Juin 2010 - 17:55

Quoi qu'il se dise, il y avait une vérité incontestable dans cette scène. Elle était sacrément en retard.

Le principe était simple. Se lever, quitter le pensionnat, aller en ville. Jusque là, on pouvait tenter quelque chose. Après, il y avait eu cette histoire de rendez-vous, au téléphone, dit rendez-vous qui ne lui convennait pas. S'en était suivi une engueulade, des injures, des soupirs, un jet de portable, et un effondrement comateux. Eprouvant.
Non, en fait, c'est faux.
C'était sûrement au téléphone. Mais elle avait accepté, visiblement à contre-coeur, l'invitation. Se disant que ce n'était pas si catastrophique que ça. Se réconfortant qu'il y avait eu pire, et qu'il y aurait pire encore. Oui, voilà à quoi elle avait pensé. Une sortie. Le côté positif de la chose. Elle allait voir du pays, se décloisonner de cette chambre toujours vide. Elle espèrait l'oublier pour un moment. Faire abstraction de son spectre à l'absentéisme omniprésent. Rencontrer du monde, s'amuser. Comme tout le monde de catégoriquement normal ferait. Heu. Non, en fait non, c'est pas vrai.
Elle avait accepté une sortie malgré elle, ça c'est sûr. Après, ce qu'elle s'est dit à ce moment-là. Sans doute qu'elle n'avait point positiver. Ce n'est pas quelqu'un d'extrêmement visionnaire. Ni amateur de surprises. Rien n'était prévu, c'était sans doute ce qui la gênait le plus. Sortir, elle le faisait toutes les nuits, et ce n'était plus un problème. Ce n'était qu'un être différent, et donc hors caste. Il ne fallait pas voir de logique quelconque à ses raisonnements exemplaires. Même, en soi, le fait d'aller dehors était bénéfique. Mais pour y effectuer une action bien précise, décidée à la minute près, une nuit où calme et sérénité était davantage de mise, créée par on ne sait qui, on se sait où, on ne sait pourquoi et surtout sans savoir exactement quoi, ce n'était pas trop sa tasse de thé. Son domaine. C'était une évidence, sur ce point. Elle n'était pas comme tout le monde, c'est tout. C'est certifié.
Elle avait déposé l'outil de communication à distance sur son linceul, et s'était écroulée lassivement en son sein. Il lui fallait quelques minutes de repos. C'est à cet instant qu'elle a fermé les yeux et qu'elle s'est perdue dans l'esprit trop embrumé de ces fantômes dits divins qui ont, soit dit en passant, édité cet univers durant du temps libre et par manque d'ispiration vu son utilité subtile et conséquente. En fait, c'est n'importe quoi.
La vision s'était floutée, certes. Ensuite, il y a eu comme une détonation. Quelque chose qui a fait du bruit. Qui est tombé. Et s'est cassé. Alors elle s'est redressée, et a détaillé le parquet de la chambre. Non, c'est pas ça.
Le point de rencontre avait été établi sans son accord, ce qui ne lui avait guère plu. On lui avait annoncé que c'était pas si loin, qu'ils n'auraient plus qu'à marcher cinq minutes tout au plus pour finalement arriver à destination. Conversion de rigueur, cinq minutes signifie cinquante pulsasions pour l'aiguille de taille moyenne. Il faut rajouter un rond derrière. Ils étaient vraiment mauvais en géométrie numérique. Espèrons qu'ils n'étaient pas aussi minables en ce qui concernait le repérage spatial et géographique. Elle s'était dit qu'elle n'aimait pas les surprises, et qu'elle ne voulait pas se rendre là-bas. Pas ce soir, pas comme ça, pas tout de suite, pas maintenant. Ils avaient donné une heure, sans doute. Elle l'avait oublié et elle s'en foutait. Généralement, ce n'était pas quelqu'un de très ponctuel. Ils devaient le savoir ou sinon s'en douter. Qu'à cela ne tienne, ils attendraient bien un peu plus lontemps que prévu. De toute façon, eux non plus n'avaient pas l'air réguliers horairement parlant. Allons bon, il était l'heure de se retirer dans le labyrhinte éthéré. Se laisser aller. Vaquer au bien-être de la recharge. Fargilité endolorie se doit quelques attentions précieuses. Vainement, déposer la main devant les, yeux, ne plus bouger par la suite. Morte pour un temps limité. Inconscience.
Mais non, même pas.
Elle n'avait pas envie d'y aller. Néanmoins n'était pas pour autant fatiguée, ni lasse de tout. C'était juste une paresse ponctuelle, un état de refus, de rejet. J'veux pas. Ca ne m'interèsse pas, alors j'y vais pas. Sans doute. Obligation, donc contrainte, donc déni. Protestation vaine, il suffisait seulement d'accepter l'inacceptable. Contre toute attente, s'y adonner le temps qu'il le faudra. Dans l'unique intention de s'en débarrasser. Chose faite, la distraction, la liberté. Point de contrôle. C'n'est qu'un petit moment dur à passer. Cette phrase était entendue mainte et mainte fois. Toujours accompagnée de rires et sourires narquois. Du moment que ça restait une merde à autrui et que ça ne dépassait pas leurs plates bandes, c'était pas leur problèmes. Quand tout va bien, la vie va pour le mieux. Dès qu'un intrus nommé Problème, Soucis, Angoisse, Crainte, et tout autres synonymes pointait le bout de son nez -et s'il est bien acceuilli, ramène ses amis pour faire une petite fête dans le pays-, c'est autre chose. On se retrouve bien seul, en un instant. C'est ce qu'on appelle au royaume de Mère l'exclusion.
Pourquoi penser à ça maintenant.
Parce que la jeune femme est tout à fait seule, maintenant.
Et le rapport.
Bien entendu, le rapport. Il réside en le fait qu'être seul ne donne pas réelement envie d'affronter ses parasites aux noms fleuris. Et il est donc tout à fait compréhensible de renoncer dès l'arrivée d'une nouvelle difficulté. D'où le rapprochement, messieurs, dames. Cette jeune femme qui ne possède aucun entrain à la tâche risque fort de ne pas prendre son courage à deux mains alors qu'elle en a tout à fait le potentiel.
Donc, la solitude facilite le découragement.
C'est exact.
Dans ce cas, délibérons.
Récapitulons. Le coup de fil, l'invitation acceptée contre son gré, la paresse de se rendre au lieu prévu. Ca, c'est bon. C'est après que ça se complique. L'image n'est plus très nette. Concentration de mise. Il fallait se souvenir, clairement. Sinon, il n'y aurait plus aucune solution à la nuit autre que l'ennui. Le songe. L'horreur de la perte de temps. Se remémorer. Obligation. Transition temporelle à en perdre Chronos. Présent-passé. Confusion de notion. Sa main vient débarrasser son front des quelques perles de sueur qui l'ornent. Retombe sur son genou, regard bas. Et qu'est ce qu'il s'est dit, suite à ça?
L'endroit du rendez-vous. C'était une place qui ne l'enchantait guère, c'était évident. Pour qu'elle réagisse de la sorte, elle qui d'habitude est si calme. Stoïque. Le nom, personne ne saurait le donner maintenant. Perte de mémoire éphemère, ça reviendra. Le lieu, l'heure, enfin la situation générale ne semblait pas lui convenir. De ce fait, la Belle s'en trouva désemparée. Décidément malchanceuse. Comble, celle qui d'habitude s'amusait à rire des infortunés opportun, la voilà prise dans sa propre cage. Et ça ne la faisait pas rire. Du tout. Au contraire, elle semblait plutôt fulminer dans son coin. Irascible au possible. Quand elle fit disparaître son minois laiteux derrière ses doigts décorés, elle hurla.
Toutefois, il est possible qu'il y ait une erreur...
Non, étant imperturbable de nature, il est peu probable que telle action se soit produite. Nous pensons donc que... Que la scène restera obscur, votre Honneur.
Certes. C'est effectivement ce que le jury imagine aussi.
Votre Honneur, sachez que le témoin s...
Nous nous fichons bien de savoir si le témoin est ou pas. Du moment qu'il parle distinctement et surtout vraisemblablement.
Je demande à l'audience quelques minutes pour parler à mon client.
Maître, nous nous voyons contraint de céder à votre demande. L'audience est levée et reprendra cet après-midi à quatorze heures.

Marteau. L'audience se lève et quitte la salle d'un pas prompt.


"Je veux partir dans le délire, l'incongru, l'ingénu! Je veux changer le regard des gens! Je veux partir hors de mon corps! Je veux travailler sur la perte de mémoire, l'Alzheimer, le fantastique, le rêve, le loufoque, l'étrange! Pourquoi pas inventer un monde sans queue ni tête! La vérité, le mensoge. Je l'affirme. Je serai intransigent sur la manière de faire. Il faut une technique qui permette de voyager sans bouger de sa chaise. Voyez; je touche du bois, que Dieu m'en soit témoin. Que la chance m'éclaire de l'un de ses rayons éblouissants, et m'apporte la lueur de l'idée. Du renouveau! Je veux la naissance d'un pays aux desseins, au fondateur inconnus! À l'entité naïve, au complexe tortueux et sans logique! Je veux partir d'ici sans lever l'pied! Je veux rire sans qu'il y ait une raison apparente! Je veux être fou; oui, fou! pour pouvoir jouir du plaisir immense de la liberté. Je veux vivre comme je l'entends dans un monde à mon image, être... n'avoir ni esprit lucide ni âme sensible! Je veux... énormément, je sais. Je vous prie de m'en excuser. Oui, pardonnez mon égard, ma joie incontrôlable. Je suis un modèle défectueux: généralement sobre, puis une décharge éléctrique de temps en temps et je deviens hors d'usage, totalement autonome. Pour un pauvre et malheureux pantin de mon rang, c'est bénéfique - et vous, très chèrs, vous vous en mordez les doigts! Et je ris, et ris de votre condition; car à présent, qui est le plus enchaîné des deux? Le maître, l'esclave? Qui sont-ils face à tant de pouvoir! Je suis libre, libre, moi, libre! Libre de me créer un environnement dans lequel j'évoluerai à ma manière, moi qui toujours ai dû m'encastrer entre deux lignes du règlement! Moi qui,- par je ne sais quel bon procédé-, suis passé d'un cran à l'autre dans l'échelle sociale créée par votre humanité! J'étais au stade de dominant, mais dominant de quoi? Je n'avais pas une once de repos, ni même de divertissement! Alors quels sont vos avantages, sur ce podium? Quelle est la récompense, là? Eh bien la voilà: le rêve. Le délire. Je ne souhaite plus redescendre sur votre terre battue, souillée, je plane, moi, maintenant, je plane! Je suis dans les airs, je vole; comme un oiseau, je me sens libre, libre de mes choix, de mes désirs et de tout le reste! Je vous quitte, je vous quitte!
Et je retombe. Le sol est dur et j'ai mal. La transe, déjà elle me manque.
Jusqu'au moment où son effet s'estompe et qu'on en redemande."


C'est un sujet perdu d'avance.
Un gémissement qui n'avait pas grand chose d'humanoïde. La démone s'était redressée du canapé où elle s'était allongée. Les yeux brumeux, la tignasse en bataille, les vêtements de soirée enfilés et un maquillage impeccable. Elle n'avait aucunement dormi, et se retrouvait comme réveillée d'un profond coma. Pas un de ses apparats n'avait été endommagé durant l'accident. Un délire, un de plus. Soupir. S'essuya le front du revers de la main. Un rêve animé. Et une chose à faire. S'aida de ses mains pour se lever entièrement. Trouble de la vue, tanguait sur un côté et secoua la tête avant de retrouver ses facultés primaires. Quand il faut y aller, faut y aller.
Même si on n'en a pas la moindre envie.
Direction, la discothèque. La fille des Enfers avait une maudite horreur de ce lieu. Les videurs collossaux de l'entrée avec les yeux rivés dans le décolleté, la foule compacte si toutefois on parvenait à entrer, les numéros exhorbitants des bouteilles au bar, les places assises toutes prises, la musique à aller se pendre sur le champ, l'ambiance pervertie par quelques raides refaisant la Seconde Guerre ou encore les tourteraux mélangeant leur salive pour se faire découvrir les alcools à disposition, et même dans certains cas, les hôtesses habillées dans le sex shop d'en face qui viennent exprès mettre leur grain de sel dans un couple déjà formé. C'était tellement infect. Putride. Corrompu. Pire que Sin City à elle seule. C'était un lieu de culte pour certain, un chatîment pour d'autres. Et c'était si habérant comme écart de goût que ça ne donnait pas envie d'y aller. C'est ça, la boîte de nuit. C'est déguelasse. Syndel préférait, et de loin, les festivals musicaux, les dites teufs, et autres festivités et activités en plein air. L'odeur de sueur et l'oppression des corps sur le sien en moins, le tampon à l'entrée qui avec un peu de chance peut être joli, l'avantage féminin face à l'heure fatidique de la fouille lorsqu'il n'y a que des hommes qui portent le titre d'agent de sécurité, le style vestimentaire non réglementé -incluant donc l'aisance pour dissimuler boissons et autres éléments de nature généralement prohibés, la musique cette fois variée et correspondant à chacun, les stands de nourriture dispersés de parts et d'autres de la place à disposition, l'ambiance bonne enfant et chaleureuse, ainsi que tout les fêtards venus pour l'occasion. C'était nettement plus familial, et le monde se connaissait, se reconnaissait. Au fil des soirées, on apprenait à se connaître et à éviter les mauvaises fréquentations. En club, si on y va seul, on le reste. Bien qu'il y ai des points positifs et négatifs des dux côtés, le choix de la fille de glace se faisait avant même la fin de l'interrogation. Raison de plus pour décliner l'offre et s'étrangler de rester calme cette nuit. Quoique d'un certain côté, ce n'était qu'un point de rencontre. Après, ils allaient se déplacer pour se rendre à la destination prévue. Mais pourquoi ne pas y aller directement...
Passe une main déséquilibrée le long de sa robe. Tissu percé de clous, coque ornée d'engrenages. Bustier rouage. Industriel. Il était certain qu'elle n'allait pas passer inaperçue vêtue de la sorte. Tant mieux. Ramasse ses cheveux en deux couettes hautes funambules. Retrace ses boucles artificielles d'un doigt. Se replace dans ses T.U.K échassiers. Un air de chanteuse robotique japonaise. En quelques sortes. Attrape son sac laissé à l'abandon sur l'ancier siège, le dépose sur son épaule. Respire un grand coup. Il était de son devoir d'assurer sa mission. Sa priorité. Avance de quelques pas, s'arrête. Soupire.
Revient sur ses pas et s'éffondre sur le divan. Sa main retourne pour la énième fois contre son visage, ses yeux, son nez, ses lèvres.

- J'veux pas y aller...

Annales de Paresse. Résistance. Ca ne lui tenait vraiment pas à coeur, et c'était trop dur. Et cette voix qui lui soufflait les pires immondices. Cette voix que personne n'entendait exepté elle. Préliminaires de la déraison. Si c'était le destin.
La démone n'avait pas de destin. Qu'une liberté assurée. Faire ce que bon lui semblait. Ne pas y aller. Vraiment pas d'humeur.
Doit subir. Pauvre petite chose.
Doit combattre. Pour soi.
Révélation. Apprentissage surprenant. L'heure. Sort son téléphone de son sac, le porte à ses yeux.

Un fait, il y avait une vérité incontestable dans cette scène. Elle était sacrément en retard.

Se redresser pour courrir vers la porte et s'enfuir. Lapin ami de l'abrutie à robe bleue, je suis en retard. Se dépêcher pour ne pas l'être encore plus.
Ou ne rien faire et rester là. Cadavre en tenue de soirée. Résultat de fénéantise. Attendre que la voix se taise. Psychose.

Elle m'enivre, m'obsède. Je suis perdu, je suis perdu!

[Tellement Matador,
Tellement calme,
Tellement d'huile sur le feu...
Elle est tellement bien.
Elle est tellement bien.]


[Une qualité de m. pour un poste de m. Je me rattraperai sur le prochain.]
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Eris Almira
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MessageSujet: Re: Anesthésie [PV Hebi]   Anesthésie [PV Hebi] EmptyMar 6 Juil 2010 - 20:05

J'suis tendue comme un fil. Comme un fil tendu en fait. C'est normal ? Vraiment ? Vraiment ?

Une soirée bien arrosée par la romance mêlée aux pleurs. C'est quelque chose d'à la fois paradoxal et irrémédiablement mauvais. Comme si on pouvait pas faire mieux. Ce soir j'ai goûté aux plaisirs d'Eden et aux âpres remontrances de l'Enfer. Dans une salle vide de sens, faire abstraction de la vérité et se mêler aux songes délicieux de la terreur. Les yeux plongés dans d'autres, légers et presque invisibles. Blancheur de nacre. Terrifiante. Des trilles, des pizzicatos monstrueux, une montée en creshendo avant de redescendre sur terre, comme une bouffonne qui se respecte. Ce soir j'en ai marre qu'on me prenne pour une conne. Ce soir la colère n'a pas de prise sur la raison. Parce que la colère, c'est la raison. Quand on pense, on réfléchit longuement. Oh, belle phrase que celle-ci. Assise à une table, dans l'ombre de la salle. Un bout de papier entre les doigts, de la musique en pleine tête. Plongée dans l'obscurité, la cheminée n'est pas allumée, la chaleur est trop forte. Une petite main, douce et chaude, caresse la feuille blanche avec la douceur d'une mère. Je ne sais pas vraiment ce que je dois faire. Continuer, ou pas ? Incapable d'écrire plus d'une phrase. Observation silencieuse de la pièce en mouvement, des fauteuils, mais personne. Ou alors, quelqu'un que je ne vois pas. Caché dans les ombres, perdu dans une transe folle, toujours mouvementée et ponctuée d'habiles certitudes. Alors, quel est le programme ce soir ? On va danser ou pas ? On va se déhancher quelque part, goûter à une musique débile et ponctuée de buveurs potentiels ? On va chercher à trouver autre chose que ce que nous avons déjà ? Ma peau, un fin scintillement, la lumière de la lune jouant. Trace des arabesques rutilantes sur le papier rafraîchi par la nuit qui s'annonce, élimée et douce, subtile et fine. Nous voulons ce que nous n'avons pas. Je veux l'écriture, j'suis analphabète. Ce jour, ton tombeau sera caché aux yeux de tous. Une motte de terre à peine visible. Un mantra, qui apaise l'âme de toutes mes réflexions, suspicions. La craie, baladeuse et suspicieuse, angoissée mais heureuse. Ma pâleur à moi, mon univers, mes chances, à moi. Sur le papier, couchées les expressions, les belles phrases. J'écris, à la manière d'un fantôme, tous les mots qui me traversent, perdus dans le méandre du reste de mon existence. Rattraper le temps, et changer le passé. Pour te voir, toi, courir à mes côtés. Comme la plus élégante des duchesses, tes pattes caressant le sol poudreux à la manière d'un grand prédateur, violent et terrible, abusif. Sérieux mais intrépide. Ce soir, même si parles encore sans m'entendre, nous ne faisons qu'un et ne partageons qu'un amour, terrible mais approfondi, sérieux mais néfaste. Chaste mais prudent. Une sorte de perle, de prison. Violente. Illimitée. Cruelle. Puissante mais apaisée. Je veux continuer à rêver. J'ai pas le droit ? Bordel. Quand est-ce que vous me lâcherez, vous et vos voix à la con ? Je veux vivre comme je l'entends, goûter à l'ingoûtable, et toucher l'intouchable. Je crois que dans le fond cela peut constituer une demande sensée... non ?

Tu perds de vue que tu n'es rien qu'une minable victime.

Sentir que le monde est à ses pieds, j'aimerais bien, juste pour voir ce que ça fait. J'aimerais bien comprendre ce que les autres peuvent en penser. J'me sens fatiguée, mais je veux continuer, à écrire, étendue et tendre, pleine de vide, si gavée de tourments et se sensations follement et stupidement inutiles. La main entame alors une course folle sur la feuille à présent noire de cette écriture maladroite et illisible, remplit une feuille, puis une autre, à la manière d'une automate, d'une poupée ne tenant que par des fils invisibles, contrôlant le doigt et la plume, profonde et caressante. Allez, on bouge. On continue, il y en a des choses à dire. Les épaules nues qui frissonnent, une brise, entrant par la fenêtre, éclaire légèrement l'existence de Princesse qui ne sent plus son être, tant elle est blottie dans cette transe que lui procure, le simple fait de coucher avec violence des mots sur le papier. L'écriture, un bien à la fois mauvais et parfait. Comment s'en sortir face à cette menace ? On ne s'en sort pas, c'est aussi simple que ça. Alors, victime des conséquences, on continues à avancer, presque méchamment, dans notre propre existence qu'on balance en 2D comme ça sans réfléchir. Personne ne tombera dessus, on gardera ça jalousement. Sur la table, dans la lumière, ou presque, une petite chaîne crache une musique amochée par la qualité médiocre des enceintes. On essaye, la musique qui nous inspire, lentement, profondément. « Sweet dreaaams are maaaade of thiiiiis... ». Un son ridiculement nasillard pour une musique emplie de rythmes presque endiablés, entre démon et ange, l'écriture se fait à la chanson. A la réflexion, ça me donne bien envie de danser. Oui, vraiment, j'en ai bien envie. Je crois que ce n'est pas raisonnable. Pourquoi ? Ben parce que je sais pas, je crois que je le mérite pas. Mon esprit s'est perdu dans l'essence même de mes mots, et j'ai du mal à réfléchir. De toute façon c'est mauvais, de réfléchir. Si, j'vous jure. ça donne atrocement mal à la tête. C'est seulement mon cas ? Ou pas ? De toute façon qu'est-ce qu'on s'en fout. On a qu'une vie. La mienne, en l'occurrence, est ponctuée de sanglots silencieux et de bonheurs ravivés. Une soirée où la mort emporte son dû, deux semaines ensuite, de pur bonheur entre deux êtres partageant une relation purement et scandaleusement interdite. Deux semaines. Deux. Semaines. Deux semaines à passer les soirées, dans les bras l'un de l'autre, main dans la main. Corps contre corps. Odeur entêtante de ta peau sur la mienne, mais obsédante, aussi. J'aimerais qu'on me lâche, deux secondes. Depuis combien de temps me suis-je retrouvée si seule ? Deux semaines. Deux semaines que je partage avec Sid', et personne d'autre. Aura a brisé le reste. Izumi ne me parle plus. Quelle importance ? La ferme.

Mais... mais qu'est-ce qu'il nous arrive en fait ?

Depuis quelques jours, un changement, toutefois, s'est opéré entre nos deux âmes. Aura, tu parles moins, réagis plus faiblement. Mon corps ne dépend plus vraiment de toi, mon humeur devient de plus en plus bonne, de moins en moins perdue, mois exécrable. Moins terrorisée. Pourquoi décides-tu ainsi de t'effacer ? Je sens que ton âme est tirée vers un endroit dont j'ignore la provenance. Satan a-t-il décidé de te ramener aux Enfers ? Nan. ça serait trop facile. Et j'ai rien fait pour recevoir ce cadeau. Il y a forcément une autre explication, mais laquelle ? Quelle explication pourrait justifier ton silence apeuré, ta disparition progressive ? Plus les jours avancent, plus je sens que mes chaînes se libèrent peu à peu. Combien de temps me faudra-t-il pour te voir disparaître ? Est-ce qu'ensuite je serais la même, après cela ? Pourquoi pas après tout. Pour le moment c'est pas ça qui compte. Le crayon s'immobilise violemment contre la feuille, perce un trou d'encre repoussant dans le papier immaculé d'une écriture hâtive et ridiculement trop courte. Quelque chose la soulève de terre. Douleur grandissante. Nausée imperturbable. Un besoin de vider son corps comme on viderait le trop plein d'un récipient. Violemment, je me lève, cours jusqu'à l'extérieur. Et m'allège de mon repas, dans l'endroit prévu à cet effet. Par chance, c'était pas occupé...
Je reste un moment, là, assise près de la cuvette, sans comprendre. Sans comprendre pourquoi, la raison de cette envie brutale, cette maladie sans fièvre. Le corps lourd, j'appuie ma tête contre l'objet d'ivoire. Je me sens mal, je sais pas pourquoi. Mon ventre fait des bonds dans mon corps tout entier, et je rabaisse la tête pour déverser encore une fois un contenu rouge sang dans l'eau claire. Livide prestation que la mienne. J'ai pas bu. J'ai à peine mangé. Mais j'ai faim, très faim. Je suis fatiguée, très fatiguée. Je suis heureuse, mais je me sens chagrinée. Déboussolée ? Ma Blanche, quelle torture intense me fais-tu endurer ? Se relever, rincer sa bouche, chercher à supprimer le goût âcre de cette matière naturelle. Je dois savoir pourquoi je suis malade. Je dois savoir ce qui ne va pas. Deux semaines. Deux semaines, et rien. ça aurait dû commencer il y a quelques jours. Alors pourquoi il ne se passe rien ? Non, vraiment. Je me fais du souci pour rien. Un truc est mal passé, c'est tout. Il n'y a pas de quoi s'affoler n'est-ce pas ? Je l'ai pas vu tant que ça quand même... tous les deux jours, tout au plus...

T'es foutue... fout...

Sortir, sans pour autant pénétrer à nouveau dans la chambre noire. Dans cette salle il y a de la lumière. Quelqu'un est là, sans doute. Mais est-ce que j'ai vraiment envie de voir du monde ? Angoisse trop puissante pour deux âmes incomplètes. Dans ma tête, le doute s'insinue lentement, à la manière d'une cigüe qui me tuera à petit feu. Petites doses, par petites doses. Il ne faut pas chercher à se brûler quand on désire agoniser. Je ne suis plus qu'une mortelle amoureuse, perdue dans les méandres de son angoisse. Qu'arriverait-il si la science me donnait raison ? J'pourrais plus revenir. Mais faut arrêter d'y penser pour vraiment oublier. Tiens. Qu'est-ce que j'ai fait de mon texte ?


« La salle est plongée dans la nuit, froide et sombre, impétueuse et folle. Une main en touche une autre, imperceptiblement. Deux âmes, presque éteintes, tant la pénombre est violente et impitoyable. La salle sent la poussière. C'est un fait presque certain. Après, si on devait toujours se fier à son odorat... bref. En gros, il y a des miroirs. Des tonnes de miroirs. Dans l'obscurité, ils réfléchissent tous la lumière de la lune, au centre de la pièce dont le plancher grince légèrement. C'est plutôt spacieux, comme endroit. Il faut dire que si nous y sommes pour quelque chose nous n'en savons rien. Alors, main dans la main, ils avancent, gracieux comme des cygnes, en direction de la lumière bleutée dans laquelle on peut apercevoir de fins grins de poussière voleter lentement, et entraîner leur course lascive vers le sol, pour tapisser un peu plus le plancher de matière grisâtre. Quelle importance. Nos deux protagonistes entrent dans le cercle. Elle, robe rouge vif, quelques frous frous par ci par là, un bustier élégant. Une tenue de soirée ? Je dirais plus une tenue de danse. Des chaussures à talons aux tons de la robe, son visage entouré de deux mèches frisées, le reste est enroulé dans un chignon serré. Rien ne dépasse, la demoiselle est une perfectionniste. Lui, cheveux courts, très noirs. Le visage fin, une ébauche de barbe mal rasée. Un parfum, puissant sans être écœurant. Des yeux d'un bleu azur, reflétant le visage de porcelaine de l'enfant qu'il tient par la main. Pour lui, la sobriété. Costume noir, sans tache ni trace de poussière aucune. Il pourrait nous sembler parfait. Mais ne l'est-il pas, finalement ? Une musique, venue de nulle part. Un violon, seul, entame une mélodie endiablée et improvisée, sous un agréable orchestre de cordes, un tango d'une finesse incroyable. Un chant d'hommes se mêle à la musique déjà prenante. Deux voix, si distinctes l'une de l'autre. L'une, rocailleuse et laide, en contraste avec celle de l'autre, douce et mélodieuse, plaintive et légèrement macabre. Quelques mots espagnols, pour la forme. C'est une ambiance plutôt intéressante pour eux deux, il faut bien l'avouer. Ces voix qui se mêlent, provoquent d'intenses frissons à la belle, qui ne lâche pas la main de l'autre. Imperceptiblement, face à face, leurs corps se rapprochent, de plus en plus, pas après pas, minutes après minutes. Et puis, aux premiers coups d'archers, leurs corps s'animent. Se lancent dans une danse effrénée. En mouvement, rapides et cadencés, légèrement suspendus par moment. Sa robe, à elle, virevolte au rythme de ses pas, alors que dans la salle poussiéreuse elle semble s'envoler, à la manière d'un aigle ayant récupéré sa proie. La tête rejetée en arrière, le cou tendu, le corps musclé qui bouge, guidé par ses pas qui la laissent progresser dans cet endroit désaffecté et vide de poésie. Elle est si belle, cette jeune fille lorsqu'elle suit le rythme de ce puissant tango. Collée à son partenaire, c'est un jeu de séduction auquel il ne faut pas perdre. Une main dans son dos, l'autre sur le haut de sa jambe, soulevant sa robe avec l'élégance qui lui sied si bien. Après tout c'est un Gentleman. Pas question d'aller dans la vulgarité. Ici il n'y a qu'eux, et ils ne cherchent pas le moins du monde à s'aimer. Ils jouent, à leur manière, le chat et la souris qui se courent après. Cette jeune femme, elle pourrait danser les yeux clos. C'est une ballerine, mais c'est aussi bien plus que cela. Chacun de ses pas sont assurés, posés sur le sol en étant sûr qu'ils ne peuvent à aucun moment déraper pour lui provoquer une chute. Les voir se mouvoir ainsi, au milieu de tout, c'est contempler un véritable spectacle de perfection. Tandis que les deux voix s'enchaînent pour ne former qu'une seule et unique musique, possédant cette qualité si particulière, ils suivent le rythme, agiles comme des chats. Lui, la soulève, la repose à terre, la fait tourner, la plaque contre son corps. Cette scène est très réussie, on se croirait dans un tableau. Lorsque la musique joue son dernier accord, il lui fait rejoindre le sol avec délicatesse, comme si son poids n'était que celui d'une simple fleur. Ainsi... »

Pas le temps de terminer, de toute façon le temps est perdu d'avance. La tache d'encre imbibée dans la feuille ne me laissera pas le temps d'écrire la suite. Et de toute manière, où est-ce que ça va finir ? Personne ne le lira, je le sais, puisque je ne fais jamais partager mes créations. Alors je ne m'en fais pas. Dans ma chambre, je change mes habits souillés. Attrape un soutien-gorge posé sur une étagère avant de l'enfiler. Mais... pourquoi est-il aussi petit ? Pourquoi serre-t-il alors qu'il a été acheté il y a une semaine à peine ? Essayé cinq ou six fois de suite, c'était un objet qui m'allait à merveille et mettait mes formes en valeur. Je ne comprends pas. Vraiment, je ne comprends pas. Trop de choses étranges, ce soir. Très étranges. Allez, stop. Ma robe noire enfilée à la hâte, rangers aux pieds, sac à la main, j'aimerais bien sortir. Mais seule ? Il me faut quelqu'un, non ? Les nausées sont passées. Mais l'inquiétude subsiste, au plus profond de moi. Une odeur assaille mes narines. Une ombre démoniaque, affalée sur le truc en cuir, j'en ai oublié le nom. Paresseuse, mais bien habillée. Un sac près d'elle, un portable. Les yeux perdus dans le vague, une fainéantise peu commune, pour des gens de notre espèce. T'es un démon. Je sais pas qui t'es, mais déjà, t'es un démon. Ah mais si, je me rappelle. La petite du cours d'histoire. Joli saut, d'ailleurs. Belle réception ? A complimenter. Mon humeur n'est pas gaie, mon corps ne l'est pas non plus. Des valises sous les yeux. Faut que je sorte, même si je suis pas en état. Je dois changer d'air, et me saouler la gueule. Rien que pour me rassurer. J'ai rien fait, je suis pas responsable. Il n'y a pas de raison pour que ça aille mal, ce soir. Claquement de pieds contre le sol, la robe qui nage derrière moi. Mon corps, et ses cadeaux. Collier, bague, boucles d'oreilles, saphirs élégants que je porte avec emphase. Ne les quittant que pour dormir, et encore, pas la bague. Mes cheveux attachés en une couette peu élégante, mais cela n'a pas d'importance. Je viens pas pour séduire. Mais pour me rassurer. Alors, de mon air légèrement candide mais complètement fermé, j'avance vers la fille, qui ne s'est pas encore rendue compte de ma présence. En espérant qu'elle ne verra pas ma nature, à moi. Ni ces horribles et repoussantes cicatrices encore écarlates, dans mon dos. Mas ailes, et ce tiraillement douloureux. Aura, tu parles peu. Est-ce qu'elle t'intrigue, cette fille ? Ou la vois-tu comme une potentielle victime, elle aussi ? Mais je reprends le dessus, ma puce. Et je me laisserai certainement pas marcher sur les pieds.

"T'es sapée pour sortir... t'as l'intention d'aller quelque part ?"

Aucune agressivité dans la voix. Juste une simple curiosité. Tu m'intrigues, démone. Es-tu comme moi, ou acceptes-tu d'être un monstre ?

Dans quel camp te ranges-tu ?
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MessageSujet: Re: Anesthésie [PV Hebi]   Anesthésie [PV Hebi] EmptyLun 12 Juil 2010 - 22:07

Ils arrivaient de toutes parts. Les envahisseurs.

L'une murmurait dans un sanglots la complaite à son mari. L'autre hurlait sa haine envers un frère d'arme. Chacun avait ses excuses pour établir le campement. Et ils étaient beaucoup à avoir des raisons de le faire. Le bivouac s'emplissait un peu plus de jours en jours. Il n'allait pas rester éternellement sans rien faire pour se défendre. Malheureusement, que faire contre des invisibles. Des inodores, des incolores. Des entités qui n'existaient que dans sa tête. Lovés au fin fond de ses draps encore chauds, ils ne demandaient rien de plus qu'un toit pour la nuit. Puis pour le lendemain, et le surlendemain. Ils étaient larges, et chargeaient la pièce à disposition. La Reine ne s'en préoccupant que de très loin, ils s'entassaient au sein de ses pensées jusqu'à les obstruer. C'est à ce moment que le véritable problème débutait. Au fur et à mesure, ils combattaient pour décider de qui pouvait demeurer dans la communauté, et de qui devait la quitter sur-le-champ s'il ne voulait pas finir lapider. La loi du plus fort l'emportait principalement, sauf cas d'extrême complot. Généralement, il n'y en avait pas. Tout simplement car l'ambiance ne s'y prêtait pas. Les tyrans sont partout, et sont des exploiteurs assidus. Les paysans peuvent bien cultiver autant qu'ils le souhaitent, il n'y aura que le maître des terres qui pourra goûter à la récolte. Pourtant, tous partaient de la même souche mère. Ils étaient tous appellés sous le noms de voix. Et tous autant qu'ils étaient resteraient à leur rang assigné d'office. Un parasite superflu.
En Roi, il s'était étallé dans la rondeur méphistophèlique. Il était venu griffer, mordre la pupille, l'iris, dans le but unique de perforer les boucliers et de s'infilter dans le liquide lacrimal. Le plan était très simple. Rentrer de force, semer la panique, et jusqu'au trône où était postée la rétine, piétiner le travail fourni par le corps. Le grain, son appellation selon ses coéquipiers et l'ennemi, avait brillamment inscrit son entrée dans le monde de la rétention. Un vrai génie. Il parvenait à présent à la partie sans doute la plus délicate de l'objectif, administrer le capharnaüm le plus complet dans la petite tribue. La difficulté n'était pas tellement le point à atteindre en lui-même. Celui ci était même plutôt aisé. Cependant, c'étaient les risques encourus qu'il redoutait davantage. Comme bon nombre de ses congenères avant lui, Le grain semblait anxieux à l'idée de trouver l'arme démoniaque qui s'amusait à faire disparaître ceux qui partaient en mission sur cette partie-là du territoire. Redoutable, ceux qui l'avaient croisé ne revinrent jamais à la base. Penser de la sorte, cela paraissait très légendaire, voir mystiquement improbable. C'était ce que Le grain s'était répété un nombre de fois important tout en venant près de la zone d'attaque. Toutefois, il y était, maintenant. Le bénéfice du doute n'était plus permis. Il fallait attaquer subtilement, éviter de se faire repérer par les caméras de surveillance alentours, et accomplir les intentions qui lui avaient été affublées. Son déplacement était sensiblement léger. Il y parvenait. Il y était. Il était en train de se glisser entre la peau et le nerf. Et il ne prit aucune précautions à vérifier si la présence de capteurs sensoriels était exacte. Ils causèrent sa perte. L'ombre de l'assaillant se faisait lourde sur son corps. Il a suffit que quelques secondes pour ne plus le revoir.
C'était leur planète. On leur avait volé leur maison, leur domaine, leur civilisation, leur savoir. On leur avait tout prit, et il ne leur restait rien. Ni même sur ce sol, autrefois peuplé uniquement de leur colonie. Tout avait disparu. Volatilisé. Leur oxygène avait été pollué, ce à l'instant où ils étaient arrivés. Ils se dirent pascifistes, non dangereux. Ils étaient la cause de leur conséquence. Quand ils réduirent à néant ce qu'ils avaient bâtti, ils s'installèrent à leur place et les envoyèrent en exil. Absence permanente. Ce jour-là, leur serment fut tranchant, et trop solennel pour être exécuté dans les plus brefs délais. Ils jurèrent de retrouver leur patrie, quoi qu'il en coûte. Leur existance, à partir de cette réunion, eut pour effet de les renforcer. Ils devinrent plus puissants, plus haineux. Ils se sentaient prêts à tout. Ils l'étaient. C'est ainsi qu'il quittèrent le vaisseau principal pour regagner les champs trop longtemps laissés à l'abandon qui, aujourd'hui, étaient infestés de nuisibles. Leur soucoupe volante planait dans le ciel à la manière des oiseaux de chasse. Ils voyaient leurs cibles fuir dès les avoir aperçu. Ils contemplaient les vestiges que ce qui allait se transformer en terre stérile de toutes formes de vie. Les cris, la peur, ce sentiment d'extrême insécurité, ce genre de sensation régnait en seigneur. Ils n'avaient aucune idée de leur passé. Les erreurs commises sont étrangement effacées de l'histoire, comparé aux réussites. On les a finalement oublié, et plus personne ne s'en soucia. Ils ne savaient donc pas qu'ils allaient payer pour leur péchés. Ils ignoraient qu'ils en avaient commis. Cependant... Avaient-ils mérité tel châtiment. Après tout, ils n'étaient que les descendants de l'ennemi. Leur progéniture. La manière de faire était-elle assimilée. Etait-ce nécéssaire. En préparant les missiles à phazon, ils semblèrent perplexes. Eux qui avaient pourtant nourri la vengeance jusqu'aux tréfonds de leurs vicères. Eux qui semblaient si déterminés. La vision de ce futur ravagé les avait fait sourire. Ils n'attendaient, oh grandes divinités, plus que cela. Néanmoins, la question que personnes n'avait osé toucher refit surface. Le Kraken qui arrivait au moment opportun. Qui, en ce moment même, pouvait être considéré comme le trouble fait.
Son état n'avait eu de cesse de muter. Il était passé de quelque chose de ridiculement petit, à une masse pondérale non négligeable. Etablit dans la zone la plus visible du corps, il évoluait. Ce, jusqu'à parvenir au stade final de sa transformation. Le sommum de la puissance. Dans le but de détruire. Il ne connaissait pas encore le monde dans lequel il allait grandir. Il savait juste qu'il était arrivé ici suite à l'acte divin de génération. Conception, secret de fabrication. Ses origines, la famille d'acceuil pensait les savoir. En réalité, ce point était tout à fait inconnu. Le seul à être apte à les posséder était le principal concerné. Et encore: les règles avaient été très claires en ce qui parlait de la vérité. Sue jusqu'à la percée de la protection. Jusqu'à la découverte du nouveau monde. Cela convenait parfaitement au variable. Lui, n'était présent que pour satisfaire les souhaits du géniteur. Lui, aurait pu ne jamais existé, et il n'aurait pas manqué, du moment que d'autres de son espèce se développaient à sa place. En lui même, sa personne n'était pas importante. C'était l'ensemble, l'unité que formait les gens de sa caste qui comptait. Et elle était loin de s'affaiblir, bien au contraire. Avec le temps, leur nombre s'était accru horriblement. Il y en avait trop, bien trop. Et bientôt, ils iraient étendre leurs limites ailleurs. Ce n'était qu'une question de temps. Pourtant, en pleine nage dans son liquide à la composition étrange, il n'était guère précipité. Sa posture était stable. Il était calme, et entièrement serein. Le pouce contre son nez, il se retourna en poussant avec ses pieds. Il ignorait que cette détente n'était que de courte durée, et que l'extérieur serait redoutable. Mais il fallait dire qu'il s'en foutait. Il ne se considérait pas comme centre d'attention avant de recevoir l'ordre d'apparaître. Ce ne serait qu'à partir du moment où ses yeux s'ouvriront sur le dehors qu'il commencerait sa mission. Il avait encore le temps.
Peu importait leur effectif, leur forme, leur catégorie, leur rang, leurs pouvoirs. Tellement d'éléments aussi désinvoltes que xénophobes. La mission était des plus primitives. Résister à l'envahisseur. Le contrer. L'éliminer. Et pour cela, choisir le moyen adéquat. Selon l'adversaire. N'importe quoi, du moment que c'est efficace. Le carnage, un doigt, une certaine paix, l'avortement.

Elle était arrivée par derrière, et ne se fit pas remarquée tout de suite. Yeux clos, laissant Paresse s'emparer de sa fougue. Lui laisser le corps, de temps en temps. Pour mieux le lui retirer. Les envahisseurs n'étaient pas les bienvenus.
À son odeur identique, la nouvelle venue semblait appartenir au même clan que Belphe. Super. La main sur le front, elle savait que généralement, les races à connotation maléfique recrutaient après naissance, ou par arrivage massif de piègés anodins. Les futurs Natifs de la Nuit insatisfaits. Ceux qui ne sont pas conscients de leur bonheur. Les incompétants, les imbéciles. Ils étaient pires que les Natifs du Jour. Retire les paupières. Après tout, la fille qui venait d'entrer n'en était qu'une de plus. À vouloir cacher sa nature. À prohiber son instinct. Si seulement c'était bien le sien. Ses pas résonnent jusqu'à ses tympans. C'était immoral, de faire autant de bruit quand quelqu'un est en pseudo léthargie sur le canapé. Saleté d'importun.


"T'es sapée pour sortir... t'as l'intention d'aller quelque part ?"

Et elle parle, en plus. Vraiment pas de respect.
Retenant un soupir de désespoir, la fille de Lucifer redressa son minois, pour le diriger vers celle qui osa la tirer de ses pensées amères. Une fille. Rien d'ahurissant à première vue. Simplement... Une mine angoissée, voir tourmentée. Rien n'y présageait, vu de face. C'étaient ses yeux, les fautifs. Ils transpiraient ce qu'elle gardait pour sa personne. Malheureusement pour elle. Aux vues de son attitude, le ton de sa voix, les deux distants malgré la tentative de parole, sa préoccupation se décryptait. C'était à cause de quelqu'un, certainement de proche, de connu, ou de furtivement approchable. Quelqu'un qu'elle aimait. Pour essayer de parler à une inconnue, qui plus est une inconnue comme la fille du Froid, il fallait une raison dûe à la source du problème. Eloignement. Dispute, découverte, tous les principes fondamentaux du rejet. Après, il ne fallait plus que dégoter un être neutre. Anonyme. Quelqu'un qui ne jugera pas, par impossibilité technique. Entre autres, la veinarde affalée sur son divan. Analgétique. Voilà. C'était ce qu'on pouvait prétendre défendre devant une assemblée quelconque rien qu'en sollicitant le regard de l'accusé. Magie.
Besoin de compagnie. La belle connaissait ça. Le mal-être, la solitude, la déprime, libre à chacun de l'appeller comme bon lui semble. Manque de chance, Syndel n'était pas la personne qui détenait l'âme la plus charitable.

- À la base, j'étais là pour me reposer. Mais comme tu as pu le constater, ton intervention a réduit tous mes espoirs à néant.

Laisse retomber son crâne contre les coussins. Soupire, silencieusement. Ne pas la mettre en alerte.
Il fallait garder son calme. Etrangement simple, quand la langueur assome le corps et l'esprit. Cette fille, démone, semblait vouloir aller quelque part. N'importe où. Juste histoire de sortir de ce trou. Au moins, elles possédaient, à quelque chose près, la même manière de penser une fois le couvre feu dépassé. On sait très bien par quel moyen, elle se retrouve seule. Comble de l'ironie, elles se retrouvent toutes les deux reclues, abandonnées, et se croisent malencontreusement. Alors, se dit-elle, pourquoi ne pas sortir ensemble, ce soir. Et bien sûr, comme il n'y a pas de vraies excuses pour refuser, et que même si la belle refusait la nouvelle insisterait, il faudrait décoller son postérieur du sofa pour aller dehors. Encore mieux.
Le regard dans le mauvais sens. La pièce est à l'envers. Ca fait mal au crâne. Mal aux yeux. Elle se redresse, l’admire à nouveau. Pas spécialement enthousiaste, pas non plus dégoutée. Neutre.


- T'inquiète. Même si t'en n'as rien à foutre, j't'en veux pas.

Non. Comment en vouloir à pareille créature. Point petite, possédant des formes plus qu'admirables, les mettant en valeur grâce à une robe d'une simplicité à toutes épreuves, une queue de cheval pour maîtriser une tignasse noire à tendance bouclée, et deux grands yeux d'une couleur indiscernable de sa place actuelle. En parlant de place, se lever allait être de rigueur. Le dueliste fenéant envoyé en salle de torture. Rechigne. Pas la moindre envie de quitter son siège. La démone d'en face l'observait étrangement. Quoi, quelque chose ne lui plaisait pas, peut-être. Tant pis pour elle, l'avait pas qu'à choisir Luciferia comme compagne pour la soirée. Faut assumer, de temps en temps. La fille de Satan s'apprêtait à lui répondre, chaque mot ponctué d'un geste nerveux de la main.
Le but de la scéance de cette nuit était de vaincre sa monotonie pour se rendre à une évidence presque corrompue. On ne fait pas tout ce qu'on veut.

- J'ai deux-trois affaires à régler au club, en ville. Ca prendra pas longtemps. Ensuite, je dois aller ailleurs. Tu feras bien ce que tu voudras à ce moment-là.

Suivre, pas suivre. Question de volonté. L'autre n'allait pas dormir dans ses limbes, le pire n'était plus à craindre. Attendre l'attaque. Défendre le périmètre attribué. Choisir la solution la plus efficace pour résoudre le problème. Lutter contre la menace.
Forcément, la question de "où vas-tu après" serait attendue. La réponse tarderait à son tour. Tout comme "c'est quoi ton nom", "d'où tu viens", et le reste. Aussi idiotes soient-elles. Formalités, s'y accomoder. Un peu. Par flemmardise, contre toutes attentes. Juste ce qu'il fallait de souplesse. Un bond, qui la fit se retrouver sur ses pieds en un rien de temps. Face à face. Bruit immonde venant rompre le silence. Regard d'acier vers le parquet, s'accroupit, récupère le téléphone, et resurgit face à la perturbatrice. Volte face, elle récupère son sac, laissé pour mort entre deux coussins. Enfin, l'intégralité des accesoires est opérationelle. Le système de décompte peut débuter.


- Alors, prête?

La mission se résume à trois mots. Rejoindre, combattre, vaincre. Pour le moment, il faut se concentrer sur le premier point. Il faut savoir faire, mais ça se prend vite. Il n'y aura aucun problèmes. Pas un. Le but ultime est de réduire en cendres l'ennemi, et ce, dans son intégralité, c'est à dire en partant de la périphèrie jusqu'au noyau. Pareil qu'avec un fruit. Un abricot, une pèche, enfin un fruit. Tu me perturbes, je te mange. Voilà. C'est tout con. Certes, on n'y est pas encore. Se tenir prêt est quand même obligatoire. On croit toujours en la réussite. C'est une règle. Mener à bien son challenge aussi, c'en est une, or c'est quand même plus compliqué, et donc facultatif.
On peut connaître ou ne pas connaître l'adversaire. On s'en tape, de toute façon il doit crever. Le jeu, c'est de le faire succomber. Peu importe le temps que ça met, encore moins la manière de faire. Du moment que c'est fait. C'est pas plus complexe que ça. Mettre un terme à. Pour défendre ce qu'on veut défendre.

La gêneuse devrait suivre ce conseil, avec l'individu logé en son ventre.


Tu es venu, tu m'as vu, tu as perdu. Qui le dira?

[ Les envahisseurs doivent mourir.
Les envahisseurs doivent mourir.
Les envahisseurs doivent mourir.
Les envahisseurs doivent mourir.

Qui sont les envahisseurs?
Je suis l'envahisseur. ]
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MessageSujet: Re: Anesthésie [PV Hebi]   Anesthésie [PV Hebi] EmptyLun 2 Aoû 2010 - 18:39

Elle est cruelle. De toute manière, qu'est-ce qui n'est pas cruel ? Elle tue d'une manière excessive, lente mais puissante. Elle tue, vite et bien. Elle tue parce qu'elle aime tuer, et elle est de plus en plus en vogue en ce moment. Elle tue sans qu'on s'en rende compte, misérable et routinière, dans notre monde, il n'y a souvent pas assez de place pour elle. Mais à présent ? A présent elle sait que son heure est arrivée. Parce qu'aujourd'hui elle s'infiltre partout, sans que personne ne lui dise rien. Qui pourrait lui dire quoi que ce soit ? Les personnes infectées ne s'en rendent pas compte. Elle court, de salles en salles, répandant son poison maléfique. Et au moment venu elle ne dit plus rien et attend. Elle voit la salle se désagréger, lentement mais sûrement. Avec elle tout est une question de lenteur. Les autres explications ne sont pas valable. C'est une volubile déesse de l'évasion. Elle ne cherche pas le contact, et elle sait comment ferrer ses proies sans avoir besoin de la moindre aide. Elle est incolore, inodore. Inoffensive en apparence. Mais lorsqu'elle s'infiltre dans les salles les plus concernées à la manière d'une espionne, elle les laisse agoniser. Peu de salles ont conservé leur éclat après son passage. Il y a toujours une détérioration quelconque, il faut avoir l'oeil pour la trouver, seulement. L'éclat muet des journées mortes. Elle ne s'en doute pas, mais il y aura toujours quelqu'un pour la vaincre. Tapi dans l'ombre de la salle. Prêt à lutter contre elle, main contre main, à la fois violemment et doucement. Elle n'a même pas un instant à elle, pour se reposer. Sinon, elle sera vaincue. Et par elle-même. Elle est dangereuse et fourbe, et pourtant nous n'en avons pas peur. Pourquoi ? N'est-elle pas effrayante, en vérité ? Cette ombre mouvante et impénétrable. On n'y peut rien si elle est là. Mais c'est elle, qui un jour nous tuera.

♫ Im' Gothic Lolita, and you are a criminal... ♫

La mort n'est qu'un intime cadeau. Nous ne savons pas comment nous en dépêtrer, mais dans le fond ce n'est pas aussi mauvais; La mort n'est qu'un passage, et elle est une petite mort. Un petit passage avant le grand, et c'est cela qui fait son danger. J'y réfléchis, longuement, à la manière d'une femme qui recherche une réponse, à une question inconnue. Esprit analytique. Souvent il n'y a pas de réponses à nos questions muettes. Parce que nous n'avons pas été trop profondément dans notre raisonnement. C'est une bénédiction et une malédiction. On finit par se lasser des choses que l'on aime. Et nous finissons, là, allongés entre quatre planches prématurément, comme si notre dernier sommeil était déjà arrivé. Mais quel âge avons-nous ? 16 ans, 17 ans. Nous sommes des étrangers à la réalité, parce que nous sommes insupportables et fous. Là où nous avançons, nous croyons qu'il n'y a pas d'avenir. Mais en vérité, l'avenir c'est ce qui nous relie au présent ; le passé est superflu, mort, timide et fou. Nous croyons qu'il n'y a pas d'avenir. Nous croyons qu'il est caché mais que quelque chose, quelqu'un noue empêche de le voir et de le comprendre. Nous croyons qu'il n'y a pas d'avenir. Dissimulé par des tissus aussi doux que le satin le plus pur, pour nous faire penser à une mort tempérée. Mais il faut cesser de croire que le monde se limite à cela. C'est tellement plus riche que c'en est drôle. C'est tellement plus profond, plus puissant. Plus dur aussi, mais plus poétique. C'est tellement beau que cela donne envie de danser, ballotés au milieu d'un plaisir qui n'est pas le nôtre. Nous croyons qu'il n'y a pas d'avenir. Mais là où nous sommes et de par ce qu'on fait, notre corps en lui même... est un avenir.

Mais c'est que tu procèderais à un raisonnement intelligent et réfléchi...

Qui es-tu ? Es-tu un esprit mort ? Ton oeil démoniaque. Une mimique irréfléchie et déraisonnable. Elle t'a eue et tu en as été impuissante. Je suis malheureuse pour toi, et d'un autre côté j'en ai rien à foutre. Pourquoi ? Pour rien. Âme démoniaque souillée par la déchéance et le crime, tu te décomposes à cause d'elle sans en avoir la moindre idée. Mais certains signes ne trompent pas. Certaines fois nous avons la certitude de ne pas nous fourvoyer. Le monde est fait de désillusions, tranquilles et magnanimes, mais toi tu en constitues une à part entière. Pourquoi ? Parce que tu es aveugle, déjà. Elle t'a aveuglée, de bassesses de de mauvaises choses, gonflée comme une baudruche de souffrances et de peines, comme si personne ne pouvait venir à ton aide. Mais je pense que tu ferais mieux de te bouger. Sinon elle t'aura, tu peux me croire. C'est une divine maîtresse de la méfiance et du contrôle. Mais tu ne vois rien ? Ne sois pas si naïve. Voyons, allez. Bouge-toi un peu. Il est temps pour toi de savoir comment te débarrasser de tes poids et de tes chaînes. Mais tu ne fais rien. Tu restes là, désagréable créature, observant du coin de l'oeil celle qui t'a dérangé durant l'avancée propice de ta mort. Dans un sens, tu es suicidaire, même si tu ne le montres pas. Mon oeil noir. Une sorte d'intrigue propice. Regarde toi, putain. T'es énigmatique et ça me pompe l'air. J'aime tout savoir et rien payer. Mais toi tu ne m'offres rien. Rien qu'un silence oppressant. Un ton de voix cassant. Mais dans ton esprit c'est la flegme, le silence, la moiteur. Irrépressible envie de te mettre une gifle. Rien que pour te faire réagir.

Allez, bordel, bouge toi...

Lever les yeux vers toi. Lever les yeux et sonder ton insondable regard. J'aimerais que tu me montres une émotion, quelque chose. Je sais que ça t'emmerde que je sois là. Mais d'un autre côté t'es intéressée. Si différente de toi. Si étrange, si curieuse. Une vraie bête de foire. Pourquoi ? Parce qu'on est à la fois semblables et différentes. Envoûtante démone, j'ai à présent compris quel camp tu as choisi. Le camp qui te sera le plus profitable. Tes phrases déchirantes, emplies d'une sorte de chagrin dissimulé, on ne sait pas d'où ça sort. On ne sait pas où nous devrons aller. On ne sait pas pourquoi tout devra nous regarder, nous ressembler. On est pas responsable. J'attendrai. J'attendrai le temps qu'il faudra. J'attendrai que ta créature disparaisse. J'attendrai que tu sois quelqu'un d'autre, et peut-être, à ce moment là, pourrais-je savoir ce que c'est, t'apprécier, vraiment. Franchement. Oiseau incommensurable. Monstre incompréhensible. Démon, peu dévote. Tu es en pleine agonie mais tu recherches encore la fuite dans ta progression. Tu veux de moi et tu veux pas de moi. Des affaires à régler. Une sorte de sourire moqueur se dessine sur mon visage. Attends. Des affaires à régler ? Mais t'es quoi, une mafieuse ? Un petit rire manque de s'échapper de la barrière de mes lèvres. Mais je me contente de te fixer, jeune fille aux allures étranges et aux manières franches. C'est un fait indéniable. J'crois bien que tu me plais. Mais pour l'heure j'en sais pas assez. Tu m'en diras peut-être ? Ou pas. Peu importe. Le confiance ne s'apprend pas. La Tortue nous l'a suffisamment dit. Alors on ne se formalise pas, n'est-ce pas ? On va pas chercher midi à quatorze heures. Je vais te suivre, le coeur m'en dit. Façon de parler. Elle sait quelque chose que j'ignore encore. Et sur moi de surcroît. Flippant pas vrai ?

Poursuivre sa vie, sans but aucun.
Courir, courir sans s'arrêter.
Les mots justes ne veulent plus rien dire.
Tout ce qu'il faut à présent, c'est trouver la délivrance juste.
Vaincre le combat.

"Je crois pas avoir dit avoir la moindre envie de t'accompagner. J'ai juste posé une question."

Un sourire dessiné sur mon visage. J'ai envie de rire, mais je me tais. Cette joie soudaine ne me va pas. Malgré l'amusement que tu me procures, je ne dois rien montrer. Se taire est la clé du succès. Espérer, attendre quelque chose. Mais rire devant toi, sinistre inconnue, non, pour moi comme pour toi, ce serait indécent. J'vais pas faire ma groupie sans savoir à quoi tu ressembles ni à qui tu t'adresses. Calmons le jeu, même si cette hilarité soudaine n'est pas vraiment contrôlable, il le faut parfois. Se rappeler du passé fait penser à revoir des photos en noir et blanc. Et ensuite, les jeter dans la cheminée. Regard froid. Je ne prends pas de veste pas besoin. Mon corps me sert de manteau. Il n'y a pas d'autres issues de toute manière. Se formaliser ne sert à rien, ne rime à rien. Coma. Coma profond. Angoisse dans le noir, ce vide qui dure et dure encore, le noir dans lequel la lumière est disparate, presque morte. Pourquoi chercher, de toute manière les issues sont bloquées. Dans mon sac, de l'argent. Je sais pas pourquoi j'en ai pris, j'achète jamais rien. Et si on se bourrait la gueule, toi et moi ? On pourrait lever deux ou trois jeunots. S'en distraire. Et se séparer, sans anicroche.

On pourrait même les tuer. Les égorger, et les bouffer.

"Cependant, tu as vu juste. J'ai envie de sortir, et peu importe avec qui et où j'irais."

Une sorte de sourire qui peut s'apparenter de sympathique mais il n'en est rien. Je veux sortir avec toi, sinistre inconnue. Fantôme sans âme. Pendue sans jugement. Virée sans préavis. Fixation sur ton regard de glace, je suis trop insondable pour que tu comprennes vraiment. Et si un jour tu comprends, tu t'en mordras les doigts de déception. De peur aussi. Ou pas. Peut-être que comme Nagaïa tu chercheras à me vaincre. Tu chercheras, tu chercheras à me détruire. Nagaïa. Pitoyable princesse. Dans les ténèbres elle sombre, une horrible déesse de la mort, mais une déesse déchiquetée par la haine et la terreur. C'est rien qu'une faiblarde, cette nana. Nous le pensons, toutes les deux. Je t'ai vue avec elle, un jour sans doute. Je ne sais plus où. Ni quand. Mais on s'est croisés. Tu l'aimes bien ? Peut-être ne vaux-tu pas mieux qu'elle. Les personnes comme ça, ne méritent qu'une mort atroce. Pas de pitié pour les idiotes. Surtout les idiotes comme elle. Allons. Elle est pas là pour l'heure. Mais si tu savais à quel point sa vue me donne la nausée... Un geste, un signe. Te jeter un regard inquisiteur.

"Mais j'aime bien savoir avec qui je sors. Surtout si cette personne est de ma race, donc potentiellement dangereuse. Nous n'avons pas été présentées n'est-ce pas ?"

Dis moi qui tu es. Sans doute as-tu déjà tout deviné à mon sujet. Je suis pourtant pas connue comme le loup blanc. Mais sans doute sauras-tu trouver ce qui sera susceptible de me faire flancher. Entre nous deux le défi naît. Différence, et sensible affrontement. Ce sera inconscient. Mais déjà mon regard se fait défiant. Même si nous sortons, faisons un petit bout de chemin. Tu resteras jamais pour moi...

Qu'une admirable...
Pauvre...
Divine...
Gerbante...
Passionnante...
Détèstable...

Démone.



♫ She wants to go home, but Nobody's home
That's where she lies, broken inside

With no place to go,no place to go

To dry her eyes, broken inside ♫


[Minable. Pardon...]
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MessageSujet: Re: Anesthésie [PV Hebi]   Anesthésie [PV Hebi] EmptyMer 25 Aoû 2010 - 23:19

Amazone.

Une forêt dense. Chênes, hêtres, sapins, séquoias, bonzaï. Un ensemble improbable et à décortiquer. Un bois à l'amalgame aussi différent ethniquement parlant que robuste sur le plan physique. Sylve aux passions lyriques. Troncatures obèses ou anorexiques. Feuillages et brindilles. Des morceaux mutilés qui jonchent le sol sec. Cassés, pourris, coupés. Un bordel d'herbes, de fleurs sauvages, de plantes grimpantes, d'insectes. Une fine lumière au travers des frondaisons vertes et orangées. Chute de plusieurs rameaux jaunis recyclés en tapisseries fragiles et terreuses. Roches bâtardes poussant à la manière des champignons. Quelques fruits dans les arbres les plus hauts. Chant volatile dans les aiguës. Traces dans la boue, apparemment signe de gibier. Peuple majoritairement tétrapode. Pas de manifestations aquatiques. Le lac est plus loin. Le vent n'existe pas. Que le calme et la lassitude. C'était ici qu'elle vivait. Reclue dans son petit coin de jungle. Au pas de course, montée sur son destrier drapé de nacre. Valeur pâle devant ce festival de couleurs naturelles. Pattes puissantes écrasant branches et caillasse sans distinction. Traverser. Secouée à chacune des poussées mobiles du canasson illustrement félidé. Epuisement vallu par le crissement stomacal se faisant de plus en plus handicapant. La chasse avait été bonne. Sur ses genoux nus gisait la carcasse d'un chevreuil sanguinolent. Hémoglobine se répendant entre ses cuisses. Souillures sur le pelage de la bête. Galop incessant, jusqu'au camp. Là, quelques dames vêtues de bandes d'épiderme et de poils animals qui s'effairent autour d'un chaudron ou d'une nappe de forgeron. Des airs moyen-âgeux. Elle descent de sa monture, ne l'attache pas. Docile. Quand la femme se met à marcher, les autres se retournent, ne lui parlent pas et dévient pour se replonger dans leurs occupations. Bottes de cuir bovin, jupette occillant entre vulgarité et avantage certain selon les situations, rectangle bestial déchiré sans aucune mesures couvrant sa poitrine saillante. Sa chevelure de jais danse entre ses omoplates protubérants. Son carquois se love dans le creux de son torse. Ses cuisses rougies contractent leurs muscles, le métal de son épée, lié autour de sa taille fine, vient tinter contre la limaille de fer de ses protections. Les globes occulaires maudissent le ciel de lui avoir tout offert. Elle possède tout. Le tas blanc et rouge la suit de près. Garde du corps et crocs aiguisés. Lame polie avec soin le long de sa jambe, prête à n'importe quel type d'attaque. Dissuadent les ammatrices. Communauté exclusivement féminine. Un rien au sein de la plus grosse orgie guerrière illicite. Elle ne les gouvernaient nullement. Il n'y avait de tyrannie, dans les bois. Néanmoins, elle se dégageait des autres de part son énorme potenciel et par son rôle. Elle était séduisante. Chasseuse d'hommes. Elle bataillait comme personne. Chasseuse de têtes. La Nature elle-même la bénissait. Combattante de Gaïa. Sa peau de nacre gelait au contact des rayons nocturnes, et ses boucles d'asphalte brûlait sous l'emprise de la sphère incandescente. Balançoire graphique. Météorologique. Pas conquérent dévastateur. Regard lancé autour de son corps aux audacieuses. Liens familliaux lui barrant la route. On ne choisit pas sa fratrie, et on ne l'attaque pas non plus. D'aucune manière. Doigts cherchant la garde par reflex vital. Canalisation nerveuse. Respiration lente et tumultueuse. Dépose sur une table le gibier vidé qu'elle transportait jusqu'à lors sur ses épaules, ne s'arrête pas, indique la direction des arbres d'un mouvement sec du menton à quelques mères devant leur tente et s'enfonce droit vers les méandres de la sylve.
Tout pour elle. Une aisance indéfinissable pour le combat. Pourfendre avec l'épée redemptrice, à la lame noire et à la garde végétale sertie de pierres précieuses. Trancher grâce aux couteaux fins, courts, discrets. Déchirer à l'aide des ongles longs et pointus, aux griffes courbues et acérées. Des poings à l'arc, en passant par le fouet et les armes blanches. Don inné pour le duel, obstination maladive pour être envoyée en guerre avec les soldats impériaux. Souplesse de l'échine, du torse, de la nuque, des bras, des jambes. Femme Nature, serpent. Présent de Gaïa. Envoûtante. La flamme de la bougie qui danse, se mouvoit en une ondulation lente et sensuelle. Reptile féline. Incarne la volupté du contrôle osseux. Rompt vertèbres et cervicales pour parvenir à son enchaînement. Quitte à se faire mal. C'est naturel. Tout pour elle. L'une des plus douée en ce qui concernait la reproduction. Elle ramenait la proie, et l'offrait aux filles. Serment de pureté. Assez de caractère pour faire prôner ses désirs. Envoyée sur le terrain pour aider les nouvelles à cueillir les fruits les plus mûrs, et à les rassurer vis à vis des corps chauds qui les attendaient sur la paille propre. Apaiser la jeune fille en mal de vivre qui voit la virilité relever l'étoffe de fortune qui la fait suffoquer, lui murmurer au creux de l'oreille que la rupture de l'hymen n'est pas douloureuse. Une mère en devenir. Tout pour elle. Lorsqu'elle pense à son attitude envers les jeunes recrues, elle rit, ou sourit. Instinct protecteur. Une partie de son être aime leur proximité. Leur inquiètude, leur joie, leur déboires. Leurs émotions et leurs souvenirs. Ce sont des filles que Gaïa a recueilli. Et les décisions de Gaïa sont sans appel. Gaïa. C'est d'elle que vient son envie de maternité. Gaïa a la chance de procréer seule, elle. Ce n'est pas son cas. La guerrière aimerait donner la vie. Elle trouve les enfants beaux. Cependant, elle ne porte pas les mâles dans son coeur. Elle peut aimer à en mourir, comme révulser comme nul autre. Assez de caractère pour. Maître de l'esprit. Elle calme le mieux celles qui doutent et qui hésitent. Divine psychologue. Patience reine. Elle est l'une des seules à pouvoir assumer le poids des cadavres des bambins mâles qu'elle égorge à la naissance. Haineuse vengeresse. Amante de la Mort. Tout pour elle. Mangeuse jamais repue. Quand il n'y en a plus, il y en a encore. L'impassible cannibale avoue tout de même préférer le sanglier. Bien que la chair du nourrisson soit appétissante, le goût lui fait cruellement défaut. C'est une gourmande de premier ordre. Tout est comestible. Devise. Les hommes restent des morceaux de viande. Ils sont naturellement ingurgitables. Goûlument appétissants. Un vrai festin pour la chasseuse. Elle n'aime les hommes que lorsqu'ils sont servis bien rôtis. On ne change pas une gastronaume aussi fine bouche. C'est sa nature. Tout pour elle. N'ayant pas d'idées précises sur ce que les autres nomment l'avenir. Le souvenir de son passé à peine identifiable ne la gêne guère. Née dans cette clairière entourée des poils lustrés de son familier toujours d'actualité, éduquée parmi les sauvages de ce clan, nouvelle prétendante au titre de meilleure. Récidive parmi les récidivistes. Banalité de l'esprit. C'est comme ça, et cela ne peut être modifié. Tel était le résultat de son indifférence envers tout. Tout pour elle. Un caractère variable qui lui saillait à merveille. Un petit rien qui donnait tout. Brumeuse, ensoleillée, pluvieuse, orageuse. Cap Nord Nord-Ouest. Demi tour Sud Sud-Est. Incernable. C'est comme ça, et cela ne peut être modifié. Les filles du camp ne l'avaient pas encore assimilé. Tout pour elle. Un peu plus loin dans la montagne, les flammes se faisaient destructrices. Ce n'était pas son problème. Curieuse, en haut de sa branche, mêlant feuilles brunes à ses noeuds capillaires. Loin de se douter de ce qui pouvait se passer par la suite. Aisé, tout ce qu'elle connaissait allait être réduit en cendres. Elle aurait dû aller éteindre le brasier, ce jour-là.
Une soirée comme une autre. Vierge puerile se débattant pour ne pas rentrer dans la tente. La consoleuse vint la serrer dans ses bras musclés. Ce n'est qu'un sexe. C'est pour la caste qu'elle doit le faire. Assurer la descendance. Elle s'effondra, deversant des litres d'eau sur le sol. Inconsolable. Tout simplement pas prête. Pas assez courageuse. On voulut la forcer, et elle s'interposa. Elle n'allait permettre à personne de l'approcher. Cette fille réchapperait du supplice indemne. Grâce à son intervention. Les deux se lièrent très vite. Elles devinrent ce que l'on peut nommer des amies. Ensemble, elles permettaient aux filles les moins courageuses de se repentir. Elle forma son propre clan au sein de la communauté. Les vierges éternelles. Très peu d'adeptes. Trois l'excluant. Puis tout alla très vite. Un jour, elle le rencontra. Grand, au visage fin, des yeux d'un bleu grisonnant. Elle s'éprit de lui plus rapidement que prévu. Brisa le sceau la maintenant soeur avec sa troupe. Le cacha à toutes. Vit son compagnon à quatres pattes agoniser dans ses bras. Flèche en plein coeur. L'enterrement se déroula sans encombre. Puis elle évitait de sortir court vêtu, comme à son habitude. Elle avait prit du poids, et réclamait de la viande plus souvent encore. Ne partait que rarement à la chasse. Perdait peu à peu la confiance des filles. L'une de ses acolytes la renia. Celle pour qui elle avait renoncé à son esprit cruel. C'était son père, l'homme. Le seul homme qu'elle apprécia. Il était le père d'une des belles. Elle allait être sa belle-mère. Les sauvages ne tarderaient pas à comprendre. Tout découvrir. Elle serait perdue, à ce moment. Eteindre le feu avant qu'il ne l'atteigne. Trop tard. Mais tout cela était bien futil, face à ce dernier détail. Elle ne pouvait plus grimper aux arbres en portant cet enfant en son sein.
Puis, avec un peu de chance, ce serait un garçon. Grandiose.

Rencontre typée méconnaissable.


Androïde.

Ville en hauteur. Perchée. Dans les ruelles sombres. Forme mouvante. Ombre cybernétique. Câbles et plastique modelables. Marche, lentement. Créée. Synthétique. Membre de l'Organisation. Brève. Neutre. À côté, les autres. Les autres sont simillaires. Pas de vie à conter. Contre Nature. Inverse. Puissante, ne l'évoque pas. Débouchée sur l'avenue principale. Véhicules volants et tour de métal. Du quatre-vingt neuvième étage. Loin du sol. Délié, structure aux variantes nombreuses. Clan soudé par le fer. Fragile. Paradoxe. Technologie avancée, équilibre non tenu. Cheveux violets et bottes plateformes contre robe institutrice et chaussures plates. Dénaturalisé. Pas un arbre. Huile sur le goudron. Radical et plausible. Court par nécéssité. Vitesse absolue. Arrêt brutal. Coupure d'éléctricité, plongée dans le noir. Signal faible. Quatre-vingt neuvième étage, regarde le trottoir sous ses pieds. S'asseoit. Egale à son programme. Adrénaline en perfusion. Intraveineuse d'extase. Neutre. Mondialisation stérile. Blanche. Un lieu où le risque n'a plus lieu. Radiocommandé. Verre et bitume, fer et pyrex. Naturellement stoïque. Plus d'émotion. Du chacun pour soi. N'y a que soi. Amour propre et découverte de la personnalité solitaire. Culte du silence. Moteur et girophare. Sonate électronique au volume trente. Crise identitaire. Galaxie de recherches. Questions sans réponses. Marre bleue répandue en bas. En attente de réparation. Observatrice, ne dit rien. Rien à dire. Aseptisé.

Les deux paires d'yeux en communication muette. Découverte du catégoriquement différent. Du sensiblement pareil.

"Je crois pas avoir dit avoir la moindre envie de t'accompagner. J'ai juste posé une question."

Et tu vas lui faire croire que tu es venue lui parler par hasard. Abrutie.

"Cependant, tu as vu juste. J'ai envie de sortir, et peu importe avec qui et où j'irais."

Elle a toujours raison. Plus rien à prouver dans ce domaine. Ce qu'elle ne garde pas pour elle est justifié.
Alors, lui faire l'honneur de l'accompagner. Après l'inoportunité de son entrée, l'indéscence de sa question, son ton doux de rencoeur. Peu importe avec qui elle ira. La première inconnue rencontrée sur son chemin, ou la seule encore debout et innoccupée. Parce qu'elle ne peut vivre qu'à travers les autres. Parce qu'unique, elle ne vit plus. Démone de pacotille. Etrangement plongée dans la contemplation de la belle. Peu importe où elle ira. C'est donc ainsi. Elles seront toutes les deux dans la merde, comme ça. Parfait.
Tombée par hasard sur son passé. Trébuchée accidentellement sur son futur. Point de vue ophtalimique, rien à en découdre. L'une, doublée et recouverte de feuilles. Provient d'un arbre. L'autre, divinement divergeante. Froide et sans odeur, copie conforme de l'exentrique originale. Semblables de par la caste. Mère et Fille. Passé et Futur. Nature et Urbanisme. Changement de secteur.


"Mais j'aime bien savoir avec qui je sors. Surtout si cette personne est de ma race, donc potentiellement dangereuse. Nous n'avons pas été présentées n'est-ce pas ?"

On s'comprend. Qui es-tu. Chantier inexplicable de tronc d'arbres couchés, calcinés, et de poussière psychotique. Plus d'herbe, plus de feuilles. Des tours de sables et d'eau dressées en direction des nuages. Une terre dure et sèche, bouillante. Des reflets dans la rue. Des lumières un peu partout. Du faux. Du synthétique. En pleine nuit, l'effervescence. Capacité nictalope. Luminescence phosphorescente. Néons acidulés. Circulation suprême. Irréfléchie. Sens inverse sur l'autoroute, rentre dans une famille. Il n'y a rien à redouter. Permis inexistant. Non. Aime les gens. Jambes croisées, jupe ou pantalon. Vombrissement de la machine. Sensuel. Dehors. Dégage. Esquive les chevaliers dirigés par le vert. Non. Explosion répugnante contre le pare-brise. Oh oui, oh oui. Rien ne peut la freiner. Boulevard de la mort. Non, non.
Chasseresse d'antan. Fauve au manteau de neige et rapière rustique. Samouraï interstellaire. Camion éthéré et semi-automatique. Le duel peut commencer. Qui est-elle. Son ennemie. Son contraire inextricablement ressemblant. Son futur. Sa progéniture. Délégation de l'Antéchrist. Quelle question.

- Et comment. Aux nouveaux venus de se présenter en premier.

Bouts de doigts contre paume de main. Applaudit.

- À toi l'honneur, je t'en prie.

Transformer le pays en charnier, pour ensuite tout supprimer. Range le téléphone dans le sac, le dresse sur l'épaule, la contourne et rejoint la porte. Main sur la poignée, se retourne. Toujours à son poste.

- J'plaisante. Mon nom, c'est Vungh. Le prénom, c'est facultatif.

Elle pourra la retrouver, grâce à ça. Tri séléctif. Révérence face au corps aux trois résidents. Faciès stoïque. Effrayant.

- Fais au moins l'effort de retenir ça.

Menace douce. Se redresse langoureusement. Pupilles dilatées. En subtilité.

- Enchantée.

Sourire éclair, puis neutralité flagrante. S'adosse contre le mur à côté de l'arc. Réponse courte. Claires, précises. Androïde.

- Et ma compagne pour la soirée sera...

Rébéllion étouffée dans l'oeuf. Duel entre l'envahisseur botanique et l'informatique pixélisé. Passé et Futur. Des alliés de charme. Notamment du côté du Futur, le temps qui coule. Ce qui en viendra à bout, c'est elle. La Nature ne peut rien contre l'Avenir, aussi puissante soit-elle.
Venue dans son espace vital. Détruire le périmètre de calme imposé. Parvenue à percer le conduit obstrué. Là.
Jusqu'à ma zone.


Guerre des siècles ou écologie.
Voilà. Tu les as trouvé, tes danseurs. Chante. Rooooxanne. You don't have to put on that red light...

[Il semble que je tombe plus profondément,
Plus profondément dans moi-même.
Comme si je devenais plus faible,
Plus faible chaque jour...
Seule sur le chemin de la pourriture.

Les lumières disparaissent jour après jour.
Pas de remède pour le disparu, il n'y a aucun d'ascendant.
Quand la vie ne pourrait être plus pâle,
Une nouvelle aube est là, un autre jour...]


[C'est qui qui est minable, maintenant?]
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MessageSujet: Re: Anesthésie [PV Hebi]   Anesthésie [PV Hebi] EmptyJeu 2 Sep 2010 - 17:51

La salle est plongée dans un noir intense. En fait, elle je sais pas vraiment si c'est une salle. Tout ce que je sais c'est que tout est plongé dans un noir intense, pas la moindre lumière. Je commence à flipper, merde. C'est foutrement noir, et j'aimerais bien sortir. ça doit charger je pense, ou il y a un bug. Mais j'aime pas le noir putain, j'aime vraiment pas le noir. Pas que j'en aie peur, hein, mais j'aime pas quand ça lag. Il paraît qu'on peut disparaître à cause de cette page noire. J'observe les alentours, palpe l'ombre autour de moi, mais il n'y a pas de mur. Le sol ? Je le touche, il semble ciré, en caoutchouc quoi. Je pense qu'il y a un bug. Mais je ne sais pas exactement comment le réparer. Mais tant pis, ça n'a pas d'importance. Ah ! ça y est, je la vois. La barre rouge. Elle commence à apparaître. ça charge. Il était temps ! Je commençais sérieusement à flipper, là. Bon, respirons calmement. Dans quelques instants, je vais voir ce qui est réellement intéressant. Alors. Il a chargé quoi le petit mec, devant son écran ? Encore un jeu craignos, je parie. Il va encore falloir que je coure comme une tarée pour échapper à des monstres bien sordides. Je vais me faire des potes, qui auront une fin bien gore, dans l'estomac de ces sales bêtes bien sûr. Il me choisit toujours, moi. Comme héroïne de ses jeux à la con. Et pourquoi, je vous le demande ? Ben, parce que ça l'amuse, le gazier. En fait, je suis bonne, c'est ça qu'il doit penser. Ben oui, après tout, il faut pas se leurrer, mes créateurs avaient l'oeil plutôt observateur et détaillé. Des cheveux blonds et mi-longs, légèrement décolorés. Ils ont sans doute pensé que je n'aimais pas trop leur couleur de blé, et ils avaient raison. Finalement, que m'apporter de plus ? De grands yeux verts, un petit nez retroussé et élégant. De beaux seins bien ronds, histoire de satisfaire ces gros geeks qui me regardent derrière leur écran à la con. J'en ai marre, bon sang. Ils pourraient pas loucher ailleurs ? Pour couronner le tout, ils m'ont bien arrondi les fesses. Mais qu'est-ce qui leur dit que je voulais des fesses comme ça moi ? J'aurais aimé les avoir plus petites, plus discrètes. Et que dire de mes fringues. Ah, mes fringues. J'aime bien le noir, ils m'ont filé des tenues de barbie pour les jeux de rôle pour fillette, des robes de soirée pour les poufs, et des tenues militaires ultra moulantes pour les geeks et les otakus que je devine me matant tout en faisant un truc pas très catholique sous le bureau. Ben oui, on a une vie sociale ou on en a pas, hein. Bon. ça y est, le jeu est lancé. J'étais nue pendant un instant, plongée dans le noir. Voyons. Treillis militaire, des bottes d'armée haute, et un T-shirt marron et vert bien décolleté. Du mec, pur et dur. Au moins, dans mon processeur, ils m'ont mis un truc que j'aime bien. Ils m'ont refilé un sale caractère. Bien froid, bien glacial. En fait, je suis une Nana compliquée, parce que finalement, je peux être un peu sympa. Je vous jure. Niveau armes. Ah, voilà qui est intéressant. Un gun, pratique... un fusil d'assaut, à la Tomb Raider. Elle est pas mal Lara Croft dans son genre. Mais ses créateurs étaient encore plus pervers que les miens. Il paraît que les joueurs peuvent même zoomer sur ses fesses. Très classe, vraiment. Bon, il m'a pas beaucoup armé. J'ai quelques grenades, de qualité moyenne. C'est pas un cheater lui. Dommage. Certains me filent même des lance-roquettes. Mais vous imaginez pas à quel point c'est lourd, ces merdes. Je suis pas un soldier, moi. Je suis juste une simple nana. Au niveau du décor, c'est pas mal du tout par contre. Une ravissante jungle. Pas mal, ya des fleurs, des chemins, des trucs dans ce genre. Je n'entends rien dans mon casque, mais déjà on me fait courir jusqu'à une base que j'aperçois derrière de grands arbres enlianés. Il fait chaud, ça m'énerve. Et dire que les personnages en trois D ne peuvent pas transpirer, j'ai l'impression que je vais crever. Et ce con, il me fait courir ! C'est pas possible, je vais péter un câble. La partie commence bien. Il n'y a pas encore de point de sauvegarde, ça doit être le début du jeu. J'entre dans la base. C'est pas très beau. Ce ne sont que des blocs en ferraille. Comme dans la simulation du film "Avatar". Des boîtes de conserve quoi. J'ai encore jamais été amenée dans une chambre d'hôtel. Ah quoique si. C'était horrible, surtout le contexte. La chambre était luxueuse, mais j'ai même pas pu dormir. Je devais juste tuer un mec. Au moins j'ai pas été obligée de faire des trucs avec lui. C'est déjà ça. Bon, alors, il y a des gens... Tous vêtus en militaires. Crâne rasé, toussa. La fine fleur de la virilité masculine, c'est charmant. J'avance de quelques pas, mon geek semble bien hésitant. Je ramène mes cheveux en arrière. Un truc astucieux de la part de mes créateurs. Ils croient que c'est important dans cette situation de ramener les cheveux en arrière. Vraiment, quels cons. Enfin bref. Il a fini par trouver le type que je dois contacter. Il est plutôt beaugosse. Cheveux noirs, barbe mal rasée, il est accompagné d'une beauté froide aux cheveux d'un rouge hargneux. Elle est belle, cette femme. Mais spéciale. Cela dit j'aimerais bien avoir la couleur de sa peau, c'est assez joli. Le type me fixe avec un regard vide. Ce n'est qu'un programme, il n'est pas aussi élaboré que moi. Dommage. Il ouvre la bouche, et j'entends sa voix mécanique.
- Je suis le général Fallow. Vous savez pourquoi vous êtes envoyé ici ?
- On ne m'a pas vraiment donné de précisions, si vous voyez ce que je veux dire., réponds ma voix de cinématique. Exactement ce que j'aurais répondu d'ailleurs.
- Il se passe des choses étranges ici. On m'a dit que vous étiez une bonne meneuse d'hommes.
- Je peux me vanter ce mérite en effet.
- Des créatures dangereuses rôdent dans le secteur. Vous n'avez pas fait ces dix ans de voyage pour rien. Votre mission est de les exterminer.
Ben voyons. Pourquoi l'aurais-je parié ? Laissez-moi deviner. Parce que je suis dans ce rôle-play depuis déjà pas mal de temps ? J'ai de la bouteille faut croire.
- Je suppose que je n'ai pas le choix. Des armes spécifiques ?
- Leur cuirasse résiste aux balles. Il faut faire preuve d'ingéniosité. Et de ruse.
Choix : "Et vous êtes trop con pour vous en charger vous-même ?"/"bien. Je ferais le nécessaire"
- Et vous êtes trop con pour vous en charger vous-même ?
Oh, je t'aime toi.
- C'est votre mission et vous l'avez accepté ! Vous ferez ce travail, parce que vous êtes là pour ça. Mademoiselle Nagaïa devant vous vous donnera les détails de votre mission. Allez, hors de ma vue !
Barre de chargement.
Charmant homme que celui-là.

Bon, du coup j'aurais pas pu voir la fille. Dommage. Quelque chose me dit que lui parler aurait été fructueux. Bon. ça recommence à charger. On dirait que mon geek est d'humeur revêche. Bon choix de réplique mon gars. Si je pouvais je te le dirais. Mais je ne peux que me taire. Ah, le chargement est fini. Ben dis donc il a une bonne connexion, le salaud. Il m'est déjà arrivé de passer plus d'une heure coincé dans cette barre de chargement. Au moins il y a un peu d'action. Je ne sais pas quel monstre je devras combattre mais c'est pas grave. Je sens que mon joueur aussi s'interroge. Il a dû acheter ce jeu il y a peu. Pas d'explications, peut-être ? Ben, c'est bien fait pour ta gueule j'ai envie de dire. Je suis sur une autre planète, c'est ce que j'en ai compris. Curieux que la végétation soit la même que sur terre. Blaireaux sans imagination. J'avance entre les hautes herbes, avec le calme d'une philosophe. Même si intérieurement je balise un peu. Les autres joueurs près de moi ne sont pas des avatars comme moi. Ils font partie de la simulation. Et curieusement je sais d'entrée ce qui va leur arriver. Détaillons-les un instant, voulez-vous. Il y en a un avec une mèche de cheveux blancs. Une chair à canon. Les autres, ils sont tous très communs. Ce mec court à côté de moi. Genre, il croit que je vais le protéger comme ça, gratos. Les autres disent des trucs préfabriqués du genre "j'ai entendu quelque chose" "que se passe-t-il ?" bon, ça suffit. Tiens, une cinématique. Entre les arbres un rugissement puissant retentit. Et rien qu'en entendant ça, j'ai une boule au bide. Je sais d'entrée à quoi ça va ressembler. ça sera gros. ça sera fort. Et ça sera bien cuirassé. Et effectivement, j'avais raison. Ce qui sort des buissons doit faire dans les quinze mètres de haut, si je ne dis pas vingt c'est parce que je minimise toujours un peu pour éviter de trop flipper. Trois ou quatre rangées de dents reptiliennes, des yeux verts pisse aux pupilles effilées. Il se tient sur ses deux pattes griffues, et sa peau couverte d'écailles brille. Deux bras rachitiques mais griffus. Hahaha. Mais je sais ce que c'est ça. Je sais même très bien ce que c'est putain. Ce gros machin qui pue, c'est un tyrannosaure. Un gros, très gros tyrannosaure. Qui nous fixe avec ses petits yeux malins. Et merde. Mais POURQUOI il faut toujours que je me retrouve dans des situations dans ce genre ? La bête chope le type à la mèche blanche, et d'un coup de dents bien placé, lui arrache violemment la tête, dans une gerbe de sang. J'en reçois sur mes vêtements. Et en plus ils font dans le gore. Ils sont vraiment crades ces types, ça m'énerve. J'aimerais en essuyer un peu, mais on m'ordonne de me jeter en arrière avant que les griffes atteignent mon corps. Le reste du corps du mec est dans l'estomac du géant, déjà. Il vient d'en buter trois autres en les écrasant de ses énormes pattes d'au moins dix tonnes chacunes. Mon débile de geek tire mon fusil d'assaut et mitraille la bête. Mais bien sur, ça le touche pas. Alors il rengaine, tandis que la bestiole me course. Heureusement que la végétation est dense, parce qu'il ne voit pas très bien devant lui. C'est-à-dire que par rapport à lui je suis un peu une minimoy, pour faire simple. Alors je tire un grappin de mon blouson (tiens, j'ai un blouson et un grappin maintenant) et le jette en direction de l'oeil droit de la bête. Whoua, ce bol. Il est bon, dis donc, ce mec. ça doit être un no-life. Boutonneux, toussa. Bref, il touche l'oeil de notre ami Denver. Paf, encore une éclaboussure de sang, dans mes cheveux ce coup-ci. La bête rugit de colère et de douleur, ce qui me laisse le temps de courir dans la direction opposée de son regard. Mais il est pas con, il a de l'odorat, le machin. Alors je cours, à en perdre haleine. Mais je crois qu'il fallait tout faire, sauf courir. Car là où je me dirige, il y a d'autres dinosaures. Et curieusement, ces saloperies ont tous des dents très très longues. Et de bonnes griffes. Là le geek comprend qu'il a fait une connerie, me ramène en arrière. Mais je suis prise en sandwich entre la bête et les autres. J'entends la radio qui grésille, jusqu'à ce que Denver me chope par la taille. Je n'ai le temps que de voir l'oeil ensanglanté de l'animal, et d'entendre le dernier cri de Fallow dans ma radio.
"Belphégora ! Sortez-vous de ce merdier !!"

GAME OVER.

Une place en vaut une autre. Tu y es, toi aussi, et tu le sais, sensiblement. Sinon tu dirais pas ça, pas vrai ? Regard de glace, légèrement mélancolique et ennuyé. Tripotes ton engin électronique, et finit par le ranger dans ton sac avec le même soin que tu porterais à du PQ.

- Et comment. Aux nouveaux venus de se présenter en premier.

Allons bon. Elle se fout de ma gueule ou quoi, la gothique ? Il faut croire. On dirait qu'elle est amusée. Amusée mais blasée. Je l'emmerde, je le sens bien. Mais bon, quitte à faire chier autant l'emmerder jusqu'au bout. C'est ma môman qui me l'a appris. Mais je ne bronche pas.


- À toi l'honneur, je t'en prie.

Elle range son modèle de la technologie dans son sac, et fait un pas vers la porte, comme tranquille et assurée. Elle m'énerve, mais je ne dis rien. Je n'aime pas les gens qui se foutent de moi. Peut-être veut-elle me tester. Voir si je serais un jour capable de sortir de mes gonds. J'en suis capable. Mais ça serait fâcheux pour toi de t'amuser à ça je pense. C'est pas franchement le moment, en fait, je crois.

- J'plaisante. Mon nom, c'est Vungh. Le prénom, c'est facultatif.

Vungh. Syndel Vungh. Voiiilà. ça me revient. Joli saut, Syndel. Joli show. C'est con que tu te limes les ailes. Elles auraient pu te servir, là. Enfin bon, moi je dis ça, sans conséquence. Si tu avais été humaine, tu te serais brisée le cou.

- Fais au moins l'effort de retenir ça.

Tu crois que je suis conne au point d'oublier ton nom et ton visage, alors que tu m'agaces ? Décidément, tu fais la paire avec Nagaïa. Aussi désagréables l'une que l'autre.

- Enchantée.

Menteuse. Et arrête de sourire, ça fait bien trop faux.

- Et ma compagne pour la soirée sera...

Croiser les bras et s'approcher de la belle et froide princesse, mon sac à la main, le fric à l'intérieur. Je sais que je vais profiter avec toi. Tu es encore dans le jeu, ce jeu que tu crois bienfaisant mais qui va te conduire à ta perte. Belphe. Adorable princesse aux cheveux déteints. Une blonde. Haha, c'est assez coquasse. Dommage que tu portes sans cesse des lentilles de contact. Tu as des beaux yeux, derrière ces morceaux de caoutchouc. Quelques pas, et je suis à ta hauteur. Visage près du tien, air aussi blasé que toi.

"Hebi. En l'occurence c'est mon nom de famille qui est facultatif. Inutile, même."

T'adresser ce regard trouble d'une sirène en eau douce. Perdue dans ton regard dénué d'expression. En fait tu es vachement flippante dans ton genre, les apparences sont trompeuses. Je ne sais pas ce qui se cache derrière ton expression butée d'enfant peu sage.

"En boîte. J'aime pas danser"

Je ne sais pas danser serait plus juste. En fait je n'ai jamais appris. Qui aurait pu m'apprendre de toute manière ? Dois-je vous rappeler que toute ma famille n'a que les simples dons de tueur et rien d'autre ? Pencher la tête en avant, attraper la main de la reine rouge et l'écarter docilement, pour ouvrir la porte, enfin. Faire un geste en avant. Nous sommes proches l'une de l'autre, en voilà une chose étrange. Jamais auparavant. Je suis une improbable conscience au milieu des moutons de panurge. Et un sur la falaise, deux, trois, cent, mille. Aborder un sourire amusé. Il a franchi la carapace. Tu m'amuses, Syndel Vungh. En même temps de taper mes nerfs à vif, tu m'amuse, c'est un fait indéniable. Rire. Rire en ta présence de marbre, résonne, cristallin.

"En plus il n'y a que des alcooliques. Et de la musique de merde."

Gloussement honteux. Finalement te faire un geste, franchir la porte. Et aller de l'avant. C'est le plus important finalement, aller de l'avant. Pour toujours et à jamais. Fixation du décor. Je sors avec une inconnue. C'est fou. Mais putain j'aime ça. ça va me changer pour une fois. Princesse, emmène moi en ta froide compagnie. C'est curieux, mais je t'aime déjà. Etrange cacophonie. C'est peut-être parce que tu m'énerves que je t'aime bien.

"ça me convient. Alors en avant, Alice. Dans le Terrier du lapin blanc."

Je...
Ta gueule. T'es qu'un perso en trois dimensions.
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Anesthésie [PV Hebi]

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