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| Alors comme ça on saigne ? [PV Night] | |
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Nombre de messages : 306 Age : 31 Localisation : dans un pré Loisirs : brouter en rêvant de justin bieber Humeur : trolololllll Date d'inscription : 28/11/2009 Eris Almira | Sujet: Alors comme ça on saigne ? [PV Night] Sam 20 Mar 2010 - 20:58 | |
| Il faisait froid dehors. Ouais, vraiment trop froid.
Hebi entra dans la salle de bains en poussant un soupir. Elle avait passé la soirée à chasser, et à présent que le repas était passé, elle n'avait qu'une envie : se plonger dans une des baignoires de la salle de bains. Ouf. Enfin un peu de calme.
Elle ôta ses habits, et fit couler de l'eau bien chaude. Sans doute Mana aurait bien aimé prendre un bain, elle aussi. Son poil avait beau être lissé par sa langue chaque jour, son pelage devenait terne et boueux. Peut-être qu'un de ces jours la démone emmènerait Blanche prendre un bain en fraude. En attendant, la jeune démone avait bien l'intention de se détendre à fond dans de l'eau bien chaude.
Nue, je me regardai un instant dans la glace. Je n'étais pas spécialement belle, ni spécialement laide. J'étais une démone plutôt mignonne sans pour autant être un canon de beauté. En fait, je ne me trouvais pas si mal. Ma peau blanche brillait presque à la lueur du plafonnier. Mes cheveux noirs en constituaient un contraste frappant. Oui, je pensais que j'étais capable de plaire. J'avais quelques formes après tout, hein...
Je me penchai en avant et allumai le robinet d'eau à chaleur maximale. Je n'avais pas peur de me brûler. Le feu qui résidait en moi était bien trop fort pour que je sente la chaleur extérieure. Enfin, en théorie. Fushi m'avait prouvé le contraire... Lorsque l'eau fut suffisamment haute à mon goût, j'ajoutai du savon afin de faire mousser mon bain. Puis je me plongeai dans l'eau chaude, et m'allongeai dans ma baignoire.
Aussitôt, je poussai un cri de douleur. Je n'avais pas pris conscience de la douleur que j'éprouverai en me plongeant ainsi dans l'eau savonneuse. C'était sans compter les blessures sanglantes dans mon dos. Je les avais oubliées, celles-là. Je hoquetai de souffrance tandis que le savon pénétrait dans ma chair en me piquant la peau. Voilà le tribut à payer lorsqu'on voulait toucher le soleil. Mes ailes noires avaient disparu avec mon Aura lors de mon entraînement avec mon professeur de français. Pas les deux plaies qu'elles avaient causées en sortant de mon corps avec une déchirure macabre, plumes noires poisseuses de matière rouge. J'en payais le prix.
Je me tournai dans la baignoire, et me rendis compte que mes blessures saignaient à nouveau. L'eau commença à se teinter de rouge vif. Cela ne servirait à rien de sortir de l'eau pour stopper l'hémorragie. Il fallait attendre. Peu à peu l'eau devint complètement rouge. Je poussai un juron de colère contre moi-même, et contre ma douleur.
"Et merde !!"
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| | | Nombre de messages : 159 Age : 31 Localisation : Quelque part...ici et là...x3 Loisirs : Parcourir le manoir Humeur : Probablement amoureuse de Tetsu Date d'inscription : 03/06/2008 Night Walk | Sujet: Re: Alors comme ça on saigne ? [PV Night] Lun 14 Juin 2010 - 15:20 | |
| La journée fut longue pour la jeune magicienne; les heures de certains cours semblaient interminables. Night avait la tête ailleurs depuis quelques temps, on pourrait dire qu'elle était amoureuse. Ce sentiment était à la fois agréable et également horrible. Agréable de se sentir aimée, en sécurité et de compter pour quelqu'un. Horrible parce qu'elle ne pense qu'à l'être aimé et qu'elle oublie tout le reste, elle en oublie même de réfléchir, cette impression d'être idiote est insupportable...
De toute manière, elle n'avait pas à penser à beaucoup de choses; elle n'avait pas de responsabilité au sein de l'école et elle s'en sortait plutôt bien en classe sans être un génie.
Lors que la dernière sonnerie de la journée retentissais, la tigresse n'avait qu'une envie: déambuler entre les sapins de la forêt. Le silence. Il n'y avait rien de plus beau. Seulement le chant des oiseaux, le frémissement des fougères, les écureuils qui sautent de branches en branches. L'ai humide, l'odeur des mousses, la brume qui avance avec la même subtilité qu'un spectre, envahissant tout en quelques secondes avant même que l'on remarque quoique se soit. Toutes ces choses qui rendaient cet endroit si agréable. Le temps paraissait s'arrêter. Malheureusement le soleil poursuivait son parcourt et fatalement, la nuit tombait.
Ce n'était qu'à partir de ce moment que la jeune fille retournait au manoir. Sans ses capacités de félin et se serrait perdue plus d'un fois dans la forêt. C'était toujours pour elle un soulagement lorsqu'elle percevait les lumières du château.
Elle passa par la porte principale, c'était dans un immense grincement qu'elle pénétrait aussi tardivement dans l'enceinte de l'école. Elle savait pertinemment qu'il n'y avait personne et que le surveillant ne lui dirait rien. Sinon elle n'avait qu'à dire qu'elle n'arrivait pas à dormir. Silencieusement elle gravit les escaliers. Ses pas résonnaient dans les couloirs vides.
Soudain un cri retentit lorsqu'elle arriva à son étage. Son pauvre petit cœur fit un saut dans sa poitrine. Paniquée, elle se dirigea vers la salle de bain pour les filles.
*Le cri semblait venir d'ici...*
Timidement, elle poussa la porte, inquiète de ce qu'elle allait trouver. Dans l'espace de 20 secondes elle s'était imaginée les pires scénarios qu'ils soient. Puis, elle poussa une dernière porte qui était entre ouverte. Il y avait une jeune fille plongée dans l'eau, sauf que la mousse qui flottait avait prit une teinte rougeâtre. Les yeux écarquillés, Night ne réagit pas tout de suite. Elle parvint à sortir une phrase:
"Eu... c'est normal que tu saigne comme ça?" |
| | | Nombre de messages : 306 Age : 31 Localisation : dans un pré Loisirs : brouter en rêvant de justin bieber Humeur : trolololllll Date d'inscription : 28/11/2009 Eris Almira | Sujet: Re: Alors comme ça on saigne ? [PV Night] Dim 20 Juin 2010 - 18:07 | |
| La proie et l'ombre. La morte amoureuse. La matière vitale. Collante et poisseuse, dans l'eau. Odeur d'acier. Une enfant, qui entre. Qui ? Quelle importance. Pourquoi ? Idem. L'eau rouge, autour de moi, qui fait des clapotis. Sympathique, ma foi. Un tableau charmant, des plus appétissants. Il n'y a pourtant pas de gothiques dans l'assemblée. Juste des fous. Une assemblée de tarés recroquevillés ensemble, en un seul être. Pour voir, un peu, quelque chose. Quelqu'un. Quelque part. Des cheveux longs, poisseux. Attraper mécaniquement la poire. Verser de l'eau tout en tirant la bonde. Elle est là, même même si j'ignore qui c'est. Petite fille aux cheveux tape-à-l'oeil. Et une odeur un peu féline. Oh, mais oui, ça nous revient. La tigresse du cours de français. Fracassante entrée en matière. C'est risible. Quand on y repense. Il vaut mieux en rire. Et oublier un instant sa douleur. Se rappeler de son passé c'est repenser au bonheur ou aux hontes anciennes. C'est la magie du souvenir, moi j'en ai la maladie. Parfois on se sent idiot, d'autres fois on se sent fier. Je me suis plus sentie idiote que fière en fait. Mais personne n'est obligée de le savoir. Pas vrai ? Se tourner vers elle dans une position malaisée. Pour épée le rire. Pour faiblesse moi-même. Ce sang, encore ce sang. J'ai pas envie de le voir, ce sang. Mais je ne vois que ça. Il me ferait presque mal. Sortez-moi de là. Par tous les saints, enlevez moi ça ! Blasphème. Court instant de colère. De dévouement. Le temps s'est arrêté. Un peu, un moment. Le temps que le rideau se ferme, petit à petit. Tout est une question de patience et d'attente. La seule chose qui importe. Bon. Se relever. Encore un peu, l'eau se rafraîchit, tout de même. Alors, la tête en avant, toussoter d'un air gêné. La peau devenue écarlate, comme si on l'avait égorgée en fait, oui. Petite créature, si faible. Quelle pitié. Et elle, qui est-ce ? Un démon ? Non, trop curieux, pas assez mauvais. Un vampire ? Sent pas assez bon. Mes membres engourdis, et l'odeur de l'hémoglobine dans mes narines, des vapeurs âcres. Terrible, mesquine. Désagréable. Tout ce foin pour une simple vapeur, quelle débilité. On pourrait croire qu'elle flippe. A moins qu'elle soit inquiète pour moi ? N'exagérons rien. Quand on connait quelqu'un ni d'Eve ni d'Adam on s'inquiète pas pour lui. Elle doit être contrariée. Sûrement. Soon a will be done. Caresse les nuages. Un air gêné sur mon visage. J'aime pas quand on me fixe. Cheveux, poil de carotte. La regarder de mes yeux noirs.
T'as pas un peu honte ? Nue, exsangue, devant une inconnue. Tu sais comment on les appelle les filles comme toi ?
Un soupir. Sans un mot, je ferme le rideau de la douche. Ne pas recréer ce qui a déjà été inventé. Renaissance et connaissance. Quelques mots d'affection, de tendresse et de douceur. Un brin de chaleur. La poire de douche, son eau bouillante. Et le carmin finit par disparaître, pour la plus grande partie de mon corps. Le sang s'égoutte à la manière de petites perles sur mon corps. Minuscules rubis, élégance rare. Mais le rideau de douche ayant cet avantage, je suis la seule à contempler cette merveille. L'autre, n'aperçoit que mon ombre chinoise découpée sur le tissus plastifié. Prise de conscience. Une main ruisselante d'eau attrape une serviette noire posée sur le lavabo. Vite, emporter ceci avec soi et l'appliquer sur son corps. Très lentement. Bien attacher, les doigts graciles dessinant le ton pudique du dessin de la serviette. Un pied émerge de la baignoire et se pose sur le carrelage froid, galbée, la jambe. Un trait de physique, le reste de corps se joint à la jambe fine.. Rideau tiré, le reste du sang disparaît dans le néant de la plomberie. Celui qui coule encore dans mon dos, dessine de petites marques en tombant, goutte à goutte. Sur le carrelage. Chose curieuse. La plaie, les plaies ouvertes, mais peu de douleur. La force de l'habitude, peut-être. Oui, sans doute. Regarder l'enfant, chercher sa faiblesse, ce qu'elle désire en venant ici. Sa question, d'une stupidité affolante. D'une bourrade, la bousculer légèrement pour atteindre l'évier. Faut vraiment pas avoir de suite dans les idées pour demander un truc pareil. Avancer à petits pas, observer mon visage dans la glace. L'autre semble attendre une réponse de ma part. Lever les yeux d'agacement. C'est une certitude, celle-là elle va m'énerver. Le visage se retourne. Les yeux l'observent, la calculent, presque brillants d'exaspération. Le sang qui coule, doucement. En fait, j'en ai marre, vraiment marre. L'enfant. On ne peut donc pas me laisser vivre ? Tout est contrôlé. Décidé. Mais rien n'avance. Si on pouvait avancer ça serait tout de suite plus fun. Je croise les bras. Posture et regard insistants.
"Elle est débile ta question. Tu trouves ça normal que quelqu'un pisse le sang par le dos ? Si oui faut te faire soigner."
Répondre à la question en en posant une autre. Il faut bien qu'elle se rende un peu compte de sa connerie. Déjà, elle est plutôt jolie. Une excellente raison pour que je m'énèrve contre elle. J'en ai marre des barbies. Fuir les clichés et bondir vers l'avant. Je me retourne, ignorant l'enfant légèrement interloquée par ma réplique. Prise de tremblements. Ma colère, n'est pas légitime. Laisse-moi tranquille. Elle m'a rien fait, absolument rien. Alors pourquoi cette réplique cinglante ? Il n'y avait pas de raison. La raison c'est toi. Une avancée vers la cruauté, démoniaque. Un jour peut-être, tu me feras devenir ce que j'aurais dû être. La poésie du moment. Brisée comme une feuille de verre. Se calmer. Rajuster sa serviette d'un geste brusque. Puis se retourner et appuyer ses paumes contre le lavabo. Des gestes de violence. Le corps agité de tremblements. Cette lutte intérieure, silencieuse. J'avais oubliée à quel point je suis faible, en cet instant. Je refuse qu'elle lui fasse du mal. Pas tant qu'elle, elle nous en fasse en tout cas. Lutter, lutter pour soi, les autres, le reste. Se plonger dans une tristesse douloureuse. Pourquoi est-ce qu'elle est entrée. Si elle était pas venue jamais Aura ne se serait infiltrée dans ma conscience. Trop cruelle. Tout ça c'est de sa faute en fait. J'ai pas envie de voir. Personne. ou Sidney. Ou Fushi. Fushi... son corps, ses bras dans lesquels me blottir, un amour interdit et pervers, une attente, une de trop. Divine mais sordide. Depuis combien de mois me suis-je plongée dans le fléau de la patience pour lui ? L'attente lassive de cette réponse. Tu m'as dit de te laisser du temps. Mais combien ? Des mois, des années. J'en peux plus. Une réponse ou je te tue. La serviette s'abaisse. Dévoile la plaie béante de gauche. D'où suinte ma vie, rouge. Si rouge. Pile en face de l'enfant. Peu d'importance. La fixer à travers le reflet de la glace. Lentement.
" Tu t'incrustes dans la salle de bain comme ça, tranquille... J'peux savoir à qui j'ai eu l'honneur de me présenter en plein bain ? T'es qui, hein ?"
Sombre idiote. Plongée dans les méandres des ténèbres j'attends mon heure. Il y aura un déclic avant que tout te pète à la gueule. Tu comprendras ce que c'est que souffrir. Bien vite.
Incarnation.
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| | | Nombre de messages : 159 Age : 31 Localisation : Quelque part...ici et là...x3 Loisirs : Parcourir le manoir Humeur : Probablement amoureuse de Tetsu Date d'inscription : 03/06/2008 Night Walk | Sujet: Re: Alors comme ça on saigne ? [PV Night] Lun 12 Juil 2010 - 8:33 | |
| Les yeux noir de la démone fixèrent tout d'abord la chevelure flamboyante de la tigresse. Ceux-ci la scrutèrent de haut en bas. L'odeur du sang, qui était bien particulier: comme un goût de métal, embaumait la salle de bain. S'en était presque écœurant, pour la magicienne bien sûr, pour un vampire cela serrait un véritable festival des senteurs. Hebi saignait tellement que l'eau ressortait rouge carmin dans la baignoire blanche. Spectacle qui en aurait affolé plus d'un, ou même fait tourné de l'œil. La démone soupira et referma le rideau de douche, on l'entendait se relever dans l'eau, retirer le bouchon qui retenait l'eau, puis allumer le pommeau. Normalement Night aurait déjà fait demis tour: elle n'aurait pas voulut la déranger durant sa toilette et surtout, elle parfaitement qu'Hebi la chasse, un peu d'intimité était compréhensible. Mais à la vue de tout ce sang et le cri qui l'avait menée jusqu'ici...La jeune fille avait certainement besoin d'aide. La tigresse allait probablement se faire remballer: la démone lui dirait que ce ne sont pas ses affaires, qu'elle ne lui avait rien demandé, qu'elle n'avait pas besoin qu'on le secoure comme une princesse. Toutes ces possibilités tournaient dans l'esprit de la rouquine, têtue elle restait convaincue que sa présence était nécessaire. De son côté, Night percevait une ombre chinoise sur le rideau, heureusement. Elle n'était pas dutout du genre voyeuse et elle aimait bien trop les hommes pour s'intéresser aux femmes. Un peu gênée, elle détourna le regard et fixa le sol. L'odeur du sang se dissipait petit à petit, quelques minutes de plus et la jeune fille aurait eu la nausée. L'eau cessa de couler, la main d'Hebi sortit du rideau pour saisir une serviette noire qui était posée sur le lavabo. La couleur du tissu ne l'étonna pas vraiment, elle s'accordait bien au style de la démone, bien qu'elle ne la connaissait pas. Son regard traduisait une colère et une haine, contre qui, Night ne pouvait pas le savoir et cela ne la regardait pas. Tout le monde avait son histoire, traversé des épreuves, vécut des peines comme des moments heureux...
Un pied se posa sur le sol carrelé, le reste du corps suivit. La peau de la démone était d'une pâleur à donner des frissons sous cette lumière blafarde. Celle-ci s'avança vers l'évier, bousculant un peu la tigresse pour l'atteindre. Elle se regardait dans le miroir. Night observait son visage, cherchant une réaction à sa question: elle paraissait agacée. Oui, sa question était stupide; il n'était normal pour personne de saigner ainsi, mais la magicienne fut surprise de voir tout ce liquide rouge et elle fut incapable de raisonner correctement. Elle continua de la regarder, en vérité elle essayait de trouver l'origine de tout ses saignements. Elle n'eut pas à chercher longtemps, dans le dos d'Hebi la serviette, bien qu'elle soit noire, commençait à prendre une drôle de teinte. Appuyée contre le rebord de l'évier, soudain son corps fut prit de tremblements. Inquiétant encore plus la magicienne. Heureusement cela ne dura qu'une brève minute. Elle reporta son regard dans la glace, la démone la fixait également. Elle lui demanda son nom et pourquoi elle était ici. Au même moment, le linge tomba un peu, dévoilant les plaies béantes dans son dos. Night ne put retenir un hoquet de surprise, ses yeux s'arrondirent: elle s'affola de plus belle.
Ah! non mais... t'as vu la taille de tes blessures?! S'étrangla-t-elle en pointant du doigt son dos. Attend!
La jeune fille se rendit dans l'autre partie de la salle de bain, une pièce avant d'arriver dans celle-ci. Une trousse de secoure était accrochée au mur. Elle la saisit et retourna au près d'Hebi. Énergiquement, elle fouilla dans la sacoche à la recherche de compresses. La seconde qui suivit, la démone avait deux bandes de gaz collées sur le dos. L'hémorragie s'atténuait, et la peur de la rouquine avec. Elle souffla enfin. Night en avait oublié la question qu'on lui avait posée précédemment.
Ah...eu... je m'appel Night, Night Walk, bredouilla-t-elle. Je suis aussi élève au manoir, je retournais à ma chambre quand j'ai entendu ton cri, alors je suis venue voir...
Il eut un silence, paraissant interminable. Elle surveillait les compresses qui furent complètement gorgées du liquide rouge. La magicienne prépara deux autres pansements qu'elle appliqua contre son dos.
Et toi? Tu t'appel comment? Demanda-t-elle timidement. |
| | | Nombre de messages : 306 Age : 31 Localisation : dans un pré Loisirs : brouter en rêvant de justin bieber Humeur : trolololllll Date d'inscription : 28/11/2009 Eris Almira | Sujet: Re: Alors comme ça on saigne ? [PV Night] Mer 14 Juil 2010 - 19:14 | |
| Douleur.
Le sang coule, trop vite, trop plein, écarlate contre le carrelage. Les pieds solidement fixés au sol, devant le miroir, immobile. Une reine au milieu du rien. A la recherche de quelque chose. Mais quoi finalement ? On ne sait pas. Pour le moment, il n'y a rien qui puisse nous faire faillir. Paisiblement accrochée au lavabo, je n'imagine pas ce qu'il est en train de se passer. J'ai mal, c'est tout. Mes blessures revenues à l'air libre me torturent, violentes et crachantes. Un ennui profond, une langueur à la fois divine et dévastatrice. J'ai mal, mal au dos, le sang coule si vite que je commence à tourner de l'oeil. J'ai besoin de sang. De sang, de n'importe qui. Etonnant, n'est-ce pas ? Voilà qui me dessert beaucoup, et qui pourrait me faire ressembler à un suceur de sang. Mais non, j'ai ma fierté tout de même. Mais si je n'ai pas de sang je m'effacerai. Tout ceux dont le coeur bat ont besoin de sang un jour. Moi, il m'en faut parce que cela m'est vital. Je suis un monstre mais je suis vivante. J'ai besoin de sang. Beaucoup de sang. D'un geste, j'essaie de me redresser. Peine perdue. J'entends alors la voix de la fille, près de moi. Je sens ses mains contre mon dos, comme Sidney précédemment, toucher mes plaies, les nettoyer et y appliquer un bandage. Le fait qu'on s'occupe ainsi de moi c'est quelque chose d'étonnant. De désappointant. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, mais je me laisse calmement faire. Aurais-je dû la repousser ? L'insulter, la frapper, lui dire de sortir ? Je ne sais pas. Mais je ne suis pas assez forte pour le faire. Et d'ailleurs, je crois que je n'ai pas envie. Ces derniers temps je n'ai pas envie de grand chose. De toute manière que puis-je espérer ? Je suis dans une attente impassible, perdue dans mes mouvements, enchevêtrée dans le noir. Je ne sais pas où aller, je ne sais pas quoi faire. Alors je reste là, observant l'enfant s'affairer près de mon dos.
Que faire ? Pourquoi ? Et surtout... comment ?
Danse insupportable. Tête en avant, qui virevolte et virevolte encore, le corps agité et en pleine dépossession de ses moyens. C'est comme une douleur qui dure et qui ne part pas, ne nous abandonne pas. Qui reste sur sa position, affreuse torture que celle des hommes et femmes qui n'avancent et ne progressent pas. Comme des misérables écureuils qui recherchent leurs provisions perdues, moi je recherche mon ancienne paix, celle qui j'avais dans l'antre maternelle. C'est plus que je ne le crois. Alors je me tais, silencieuse et prude, les oreilles pleines de trilles et de grandes notes, puissantes mais dociles, cruelles mais discrètes. Des sanglots cruelles et mélangés, et toujours cette voix rocailleuse qui me poursuit et ne s'arrête pas, destructrice, blasphématrice, cruelle mais rassurante dans un sens. Des cris, des hurlements, triste illusion d'Aura, qui cherche à me faire perdre la tête. Mais je n'ai pas la force de m'énerver contre toi. Et toi, mademoiselle Night, ce que tu fais est inutile. De ma bouche émerge alors un rire, un rire incontrôlable qui résonne dans la salle de bains. Non pas un de ces petits rires aigres que je tiens d'Aura, non. Un rire amusé, que je pousse pour toi, jeune fille. Un rire, à moitié joie, à moitié résignation. Je suis une démone. Et mes plaies, lorsqu'elles sont causées par un autre démon ou par moi-même, mettent du temps à se refermer. Je le sais, j'en suis consciente, et je sais aussi que deux bout de tissus prouveront ma thèse. Jeune fille tu es impuissante. Tu ne peux rien pour moi. Mais c'est gentil d'avoir essayé. Doucement, sans cesser de rire, ma main repousse les tiennes, qui cherchent encore à s'affairer pour me soigner. Tu ne peux rien pour moi, mais c'est gentil. C'est gentil d'avoir essayé...
Arrête. Ne lui parles pas. T'entends ?
"Tu n'arriveras à rien comme ça Night. La blessure ne peut pas se refermer. Elle cicatrisera toute seule mais il faudra du temps. Tu ne fais qu'user des compresses pour rien. Cela pourrait servir à d'autres personnes !"
Me retournant, je me dégage de son emprise. Le sang goutte encore un peu, l'odeur en est assez forte. Métallique. Je la sens hésitante, cette jeune fille. Je la sens tendue, peu à l'aise, pas vraiment dans son assiette. J'imagine qu'elle n'est pas habituée à voir autant de sang couler sans que l'autre meure. Je suis une démone. Je survivrai. En revanche j'ai besoin de sang. Et maintenant. Je ne peux rien faire sans sang, il m'en faut, absolument. Ou je serais trop faible pour me nourrir ou pour bouger. Et là c'est Aura qui contrôlera tout. Et pour tout le monde il ne vaut mieux pas cela. Alors j'essaie de me redresser, faiblement. Je dois prendre du sang, n'importe où. J'adresse un sourire fatigué à la jeune fille.
"Moi c'est Hebi. Hebi Mokona. Tu sais... celle qui est entrée en hurlant au cours de français..."
J'essaie d'instaurer une sorte d'ambiance chaleureuse. Mais malgré cela, je sens que quelque chose cloche. ça bouge, dans mon corps. Et malgré moi, ma bouche se réouvre. Et les mots qui sortent ne sont pas les miens. C'est Aura qui s'exprime, d'une voix bien plus rauque et grave que la mienne. De quoi faire peur à cette fille...
"J'ai besoin de sang."
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