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 Plat complet des accros aux Gourmandises. [Jeu de piste.]

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MessageSujet: Plat complet des accros aux Gourmandises. [Jeu de piste.]   Plat complet des accros aux Gourmandises. [Jeu de piste.] EmptySam 4 Déc 2010 - 19:07

Vous êtes arrivé à destination.

Le regard est dévié sur la vitre. Legères tâches transparentes contre sa surface. Son corps glisse sur le cuir du siège, l'homme à l'avant se retourne, l'observe. Tire sur la poignée, pousse la portière, un escarpin, deux.

- Vous comptez payer ou pas?

La belle se dresse sur ses jambes, laisse aller sa robe à sa guise. Il pleut, à en croire l'impact sur son front. Elle lève le visage au ciel, noir, brumeux, se retourne. La porte claque. Il abaisse la vitre avant, l'attend. Se dirige vers l'encadrement, passe ses avant bras au chaud. Prend appui.

- Vous voyez bien que je n'ai rien pour cela sur moi.

Violente le volant, injurie, tandis qu'elle soupire calmement. Pluie vicieuse, cherchant à pénétrer son épiderme de nacre. Ca ne sert à rien de s'énerver.

- Putain! Et vous croyez que je vais me nourrir comment, avec des gens comme vous?!

Ce n'est que ça, l'angoisse? Inquiète toi de ton pare-brise humide, plutôt.

- Vous voulez quoi? Ma robe, en guise de rémunération? Je vous ai dit d'entrée que je n'avais rien pour payer.
- Vous n'avez rien dit du tout, mademoiselle!

C'est parti pour des heures de débat. Sous la flotte, en plus. Félicitations.

- Bon. Ecoutez. Prenez mon nom, mon lieu de résidence, mon numéro de téléphone, et je vous payerai demain.

Rire nerveux de la part du conducteur. Grondement des cieux. Puis soudainement, il bascule sur le côté, traverse la largeur de son bolide, et vient lui empoigner le bras. Aucun moyen de s'enfuir.

- Ha! Vous croyez qu'on ne me l'a jamais faite, celle-là?! Pauvre garce!

En direction de la main éprise de ses ongles. La mariée tire une fois, deux, trois, puis abandonne l'idée de se défaire de son emprise de la sorte. Flash instantané. Yeux de verre scrutant la moindre parcelle de ses pupilles, le but est de rendre mal à l'aise. Le mire, iris funèstes. Désir avide de le voir flancher. Mais il sourit. Rester neutre en toutes circonstences.

- Lâchez-moi.
- Pas sans mon argent.
- Très bien.

Sa tête, son rictus narquois, le tout, juste sous son buste. Rien n'est plus simple que d'agir à cet instant précis. Belphegora plonge, fait glisser son coude emprisonné et l'avant de son être de chair. Atteint l'oreille gauche de son tortionnaire. Paume libre contre l'organe, activation du don. Ondes. Infectent le cerveau, les neurones. Réduit à néant tout ce qui fait de lui un être vivant. Il perd son emprise aussitôt, sombre dans un coma dont il n'a que très peu de chances de sortir. N'omet aucun détail. Course contre la montre. Se penche vers le frein à main, le débloque. Réaxe le volant. Soulève à son aise le machabée. Actionne le levier de vitesse, clos la vitre. Le temps, uniquement pour sortir de la cage, pour plaquer ses membres antérieurs à l'arrière du véhicule. Propulsion aidée. Elle ne peut que se retourner, et courrir à l'intérieur du bâtiment devant lequel il l'a déposé. Le bruit sourd qui suit témoigne de la gravité de l'accident.

Les portes, à sa grande surprise, sont ouvertes. Ne pend guère plus de précieuses secondes, ne réfléchit pas. Fonce. Une fois à l'intérieur, s'enferme, se barricade. Les verrous scellés, son dos se colle aux reliures du bois taillé, et ne réagit plus. Respiration contredite, entrecoupée. Besoin de se calmer. Avènement furtil, expulsion définitive. Ressortir était impensable. Pas par là. Il faudrait trouver un autre moyen. Pour l'instant, le repos. Chercher les bonbons. Les suivre. Misericorde. Rien trouvé de mieux. Enfin. L'ordre était clair. Et ces friandises immondes étaient la clé. Tant qu'à faire, la démone n'avait que peu de choix possibles. Pas de pause? Certain? C'est décidé, donc. Son échine paresseuse se soulève, et se dirige en direction du hall.
En plein centre de la pièce. Trois directions, pas un Volkonskij-K ni quelque Gorod sladostej en vue. Il ne doit certainement pas en avoir dans cette région. Qu'importe. Un quelconque élément qui s'apparenterait à ces billes alcoolisées trempées dans la neige de l'Est serait considéré comme potentiellement candidat à ses lèvres acidulées. Un air de Lullaby. On s'attendrait à voir passer un homme araignée dans un coin. Face à elle, une porte. Gauche, une porte. Droite, un comptoir. Oeil irrémédiablement attiré par la différence, c'est bien connu. Des étagères débordantes. Overdose. Regorgent de paquetages en tous genre. Machines rudimentaires distribuant on ne sait quelle sorte de liqueur. Interrogation sans réponse, rien ne permet de conclure. Couleurs, malgré l'absence considérable de lumière. Stand créé pour captiver. Osmose. Ses cheveux gris salement amochés tremblent sa peau se contracte. Des friandises. Là. Des friandises.
S'approche, telle la pauvre fiancée pathétique qu'elle demeure. Tend une main frissonnante, des doigts atteints par la Parkinson. Gorge nouée, paralléle confus. Trouble. Cristallins vides et nerf optique brouillé. Rien à voir. Régnant en parfait accord tactique avec le peuple, une cloche solidement fermée. Envisage de la soulever, sans succès. Alors elle se sert de ses dix doigts. S'empare de cette sphère, pousse un cri de rage. Perte de patience. La brandit au-dessus de sa tête, l'écrase au sol avec haine. Ils s'éparpillent, milliers, millions. Roulent, chacun à leur rythme. Grincement délétère. Elle les observe fuir, lâches. Neutralité dûe à la Princesse. Direction différente, indécis. Soupir. Sa paume vient rafraîchir le haut de son crâne, son front, sa joue. Respire. Discrète. Il n'y a personne. L'endroit est désert. Claquement des talons contre le parquet. S'immobilisent. Ne veut pas les éviter. Ondes. Ils s'éloignent d'eux même à chacun de ses mouvements. Se cacher de la terrible Reine décharnée. Suivre les sucreries. Quelle connerie.

Ta tête est en train de pourrir. Le mille-feuille dans mon assiette a le goût de l'amour. Ce qu'on te sert ne ressemble pas vraiment à un moelleux au chocolat. Le choix entre cette ravissante tarte tatin et ce flan sanguinolent est vite fait. Il n'y a pas de tripes, dans ce menu? La sauce à la fraise est succulente. Les yeux de chiot confis ont plutôt bon goût. La réverbération des chants des oiseaux me donne des envies peu catholiques. Désillusion bornée, demain sera à toi. Danser une valse, rythme endiablé. T'aimer jusqu'à ce que le crépuscule devienne aube, le temps nous est compté. Tout au plus, un objet du désir... Mais demain sera à toi. Mon iniquité est mon envie solitaire. Regarde en direction du sol, fils de soie frivoles au gré du vent. Tes charmes, tes mots d'amour, serviront d'épices. C'est l'intérieur d'une nuit profonde, disparition, agitation. De part la Lune, être les Maîtres des Mondes. Juste deux incarnations gustativement parlant comestibles pleines de tristesse. Oubli des perspectives, paradoxe des axes abscisses-ordonnées. Embrasse l'air. La voix des volatils fous, le délaissement des infirmes. La danse des ténèbres, dansons pour fuir. Ma langue contre ta peau, mon extase palpable. Frémissement, piste de danse esclave. Griffes parcourant nos corps, juteux, candides. Mais non. Je l'ai léché jusqu'au moindre recoin. Mais non. C'est l'ingrédient secret. Mais non. Ce miel doux qui glisse le long de mon gosier. Mais non. Nous ne pouvons nous permettre tant de laisser aller. Déconvenu. Manquement critique aux règlements. Lois transgressées. Lâche. Deux entités se sont séparées, pour échapper au rêve de l'éternité. Arracher les mensonges, panser la sincèrité, décevante réparation. Seulement toi, aussi, à présent, tu es cassé. Formes diverses. Oyez. Bien que nos mains ne soient pas connectées, tellement vrai, que nos liens sont déchirés. Aussi longtemps que j'existerai... Jamais je ne t'oublierai.
Mmh...
J'ai le creux du ventre bien rempli.
J'adore les sucreries!

La porte d'en face. Une salle de spectacle. Gigantesque. Des sièges à perte de vue. Des balcons richement décorés. Et des formes de toutes tailles jonchant la moquette rouge carmin.
Mais il n'y a que la scène.
La scène, devant. Surplombant toute la vallée duveteuse. La scène. Longue, large. La scène, au fond noir, au sol noir. Les rideaux, grands ouverts. La scène. Indomptable et miraculée. Divine estrade, taillée, sculptée, merveille. La traîne se secoue à sa suite. Un pied devant l'autre, comme le veut le code et les traditions. Un gargouillement loin d'être subtil. Témoin de son appétit mis à rude épreuve. Rien avalé depuis des jours. La raison sera tûe. Les perles qui gisent à ses côtés ne lui apportent aucune peine. Callya Belphegora, nom de code Dévoreuse. Ils lui indiquent une porte, vers la droite. Longe le couloir sans s'en préoccuper. La scène. Le reste importe peu. Quelques marches à gravir, rien d'extravageant. Un pas, deux pas, trois pas, montre, monte, monte.
Les yeux brillants, admirant, découvrant, euphoriques. Le regard idiot, le sourire aux lèvres. La langue aspergeant de salive les oins de la bouche. Tête vers le haut. La scène. Une pyramide de sucreries trônant en son centre. Vous êtes arrivé à destination.

Bon appétit.

Allez-vous vraiment dévorer chaque plat de cette table?
J'adore les sucreries...

[ Quand tu penses à moi,
Toi le loup des steppes.
Tout au fond de toi,
Ressens-tu l'ivresse?
J'ai si faim de toi...
Tu le dis sans cesse.
Et prendre soin de moi,
Dis-moi si ça blesse...
Oh loup, y es-tu pour moi?
Tu fais la promesse...
Et si je m'offre à toi,
C'est en milliers, baisers de tendresse.

Y a les baisers,
Les premiers,
Goût d'embruns,
Goût de spleen.
Y a les baisers volés,
Dans les trains de tsarines.
Les baisers d'un été,
Où la main s'achemine.
Mais les baisers d'Alizée,
Sont de vraies gourmandises. ]


[...]
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Plat complet des accros aux Gourmandises. [Jeu de piste.]

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