Tour de jais, tour miroir. Ici danse le balancier de la destinée. ‘Black Parade’. Chaque ronde, une seconde s'écoulant. Taille imposante, vous écrasant par son poids, vous ne pouvez vous en défaire, son écho résonnera à jamais dans les méandres de votre destinée. Regardez le vibrer, c'est avec bonheur qu'il vous rappelle que le temps passe, balancier aux milles reflets. Son ombre vous couronnant telle une reine de glace, les membres glacés, enfant des ténèbres supportant le poids de la destinée. Recroquevillée, tremblante, son destin lui a encore joué des tours. Sous l'horloge de la miséricorde, elle se fuit, attendait de tomber dans sa faille de Saturne, celle qui lui permettra de quitter son chemin, et d'enfin décrocher son étoile. Visage enfui dans ses jambes translucides, elle s'était promise de ne plus pleurer, juste le souvenir de ses yeux la déstabilisait, le premier à l'avoir fait pleurer, le dernier, elle l'espérait... Détruite par lui, et par son Dieu de la Mort, elle perdait toute sa contenance. Elle avait replongé, tuer une nouvelle fois, que serait-il advenu? Frisson lui déchirant l'échine. Au sommet de la tour, le vent lui ébranlant les joues, transie, pour la première fois, elle paraissait des plus vulnérables. Cette vision l'inquiétait au plus haut point, ils avaient totalement brisé sa carapace, le masque était tombé.

Tour de jais, tour miroir. Immense balancier de la destinée surplombant le ciel. Dans une ronde, vous informe qu’une seconde s’est écoulée, poids démesuré s’écroulant sur vos épaules, le temps passe, et vous avancez sans relâche sur votre voie. Destinée pour simple médium. Les yeux bandés, avançant dans la brume de vos ébats : le sang. Et il valse, infatigable, jamais ne s’arrêtera, personne ne peut l’arrêter, personne ne peut arrêter le temps. C’est sans interruptions que vous affrontez les maints obstacles se dressant sur votre voie de Saturne. Anges et Démons. Une voie unique que seul vous avez la malchance d’arpenter. Pourtant, il arrive que votre chemin croise celui d’un Autre, marchant main dans la main, cette union des plus éphémères n’est pas faite pour durer, très vite, le lien se brise, les revoilà inconnu, leur voie séparée à jamais. De nouveau seul, il ne sert à rien de lutter contre la destinée. Tout est prévu à l’avance, les Natif d’En bas sont exclus de compagnons de routes, mais ils bénéficient de tellement plus. Jamais un Natif du Jour ne pourra jouir de toutes ses émotions confuses, celles de la découverte. Interdis de tous sentiments, les découvrir est une véritable révélation. Révélation que les Natif d’En Haut n’ont aucunement conscience, ils ne connaissent pas leur chance, et en veulent toujours plus. Ne regardent jamais à leur pieds, visent toujours plus haut. Pourtant, ils ont tout ce qu’il est imaginable d’avoir…

Fantôme bercé par le vent, corps translucide affrontant la nuit, cadavre soutenant les plaintes silencieuse de son âme. Damnée d’En Haut, réfugiée aux cœur des flammes d’En Bas. Elle a goûté au fruit interdit, elle l’a laissé le mordre, elle l’a laissé se loger en son âme. Les portes du Paradis se sont refermées derrière elle, plus jamais elle n’aura à connaître le Nirvana. Assise sous le pendule mortuaire, elle attend avec assouvissement l’heure où elle atteindra enfin la faille, l’heure où elle pourra décrocher son étoile, pour ne plus jamais souffrir. Affaissée sous les cris sordides de sa Divinité du Diable, elle n’est présente que pour assouvir ses désirs. Trop fort pour elle, il a atteint son but. Jouer d’elle comme d’avec une marionnette, devenue sa chose, destinée à vivre esclave, pour combien de temps encore ? Souvenirs, frissons, visions des plus inhumaines, la fin de sa ‘part de bonté naturelle’. Elle avait goûté au sang, elle avait apprécié le sang, elle était devenu monstre. Elle, lui, puis Night, que serait-il advenu si personne ne l’aurait arrêté ? Une nouvelle victime à accrocher à son pitoyable tableau, celle de trop. Encore un corps calciné, pourquoi faut-il qu’il l’oblige a contempler ses homicides, il serait tellement facile d’accepter la morsure. La détruire, un jeu de touts les instants, prendre sa place, occuper son cœur, qu’elle soit son messager sensoriel, à vie.

Tremblante, Ange de glace, des plus vulnérables, elle est l’ultime spectatrice d’un merveilleux spectacle, elle seule affronte le Soleil, contemple sa Mort. Il laissera sa place à la Lune, il l’éclairera de l’infini, tous ses rayons se déversant sur la totalité de sa face, lui offrant la joie de se montrer toute entière, la Pleine Lune atteindra alors son apogée. Intérieurement se délectant de sa mise à mort, il se couche, se noie dans le lac. Il ne mérite que ça, il est son pire ennemi, une nouvelle Mort pour le Dieu Soleil, en espérant qu’il souffre, comme elle souffre à cause de lui. Deuxième pleine Lune en date pour notre Louve. Frissonnante, apeurée, elle ne veut pas même savoir quel piège il lui a tendu cette fois-ci. Les yeux clos, elle ne cherche même plus à lutter, ce qui doit arriver arrivera. Découragée, elle ne voulait qu’attendre la date de sa déchéance, plonger dans les abîmes pour ne plus jamais y ressortir. Elle en avait assez de se battre continuellement, assez de toujours devoir le contenir, assez de vivre. Pourtant, elle leur avait promis, accord tacite, elle leur avait promis de se battre pour eux, pour qu’ils vivent. Mais la meilleur façon de les protéger ne serait-il pas qu’elle disparaisse ? Ici, la danse macabre du suicide fait son œuvre. Mais, une autre promesse l’empêchait de choisir cette voie sûre et rapide. Il fallait faire un choix, en rompre une, pour que l’autre se concrétise.


["Don't make me choose, I've got too mush to lose,
Don't make me choose, I've got too mush to lose,
Don't make me choose, I've got too mush to lose,
Don't make me choose, I've got too mush to fucking lose!"]

Contemplation céleste, juste avant de faire ses adieux, lorsque le ciel s’assombri, lorsqu’il ne vous reste plus personne, lorsque tout semble s’écrouler sous vos pas. Le pond n’était pas assez solide, votre fil n’a pas pu vous retenir plus longtemps…

Il a des fois où l’homme se croit surhomme, jouissant d’un pouvoir sans faille. Régnant en maître sur son royaume de pacotille, s’inventant des sujets pour assouvir ses méprisables desseins. La nuit comme simple conseillère, jamais il n’ira partager sa peine avec autrui, ils n’en valent pas la peine. Les Autres sont seulement des sbires à qui refiler tout le sale boulot. Et puis, un choix cruciale, moi ou eux ? La question fut vite régler, à quoi bon se torturer l’esprit, ils n’en valent pas la peine, je mérite plus la vie que ces malheureux humains. Pauvres hommes, ils n’avaient qu’à naître damnés, personne ne leur avaient empêché. Ils n’avaient qu’à se libérer des griffes de Mère salvatrice, à présent, il est trop tard. Natif du Jour, vous n’aviez qu’à rencontrer l’inexorable Natif d’En-Bas. C’est tant pis pour vous. A présent, votre chemin croise celui d’un maudit, un maudit voulant votre peau. Ne se pose pas de question, tue pour vivre. Votre âme importe peu, de toute manière, à quoi bon choisir entre un être supérieur et un pitoyable Natif d’En-Haut. Il est trop tard, et puis, le destin avait prévu la date de votre déchéance, vous voilà Mort pour une cause, qu’elle soit admirable, ou pas.

Le ciel s’assombri, Dame Lune se cache, comme fuir une présence. L’air se fait lourd, suffocant, humide, au plus haut point désagréable. Comme une menace, bientôt je ferais tomber du ciel des gerbes d’eau glacé. Ma colère se concentra en multitude de faisceaux électrique embrasant le ciel avec fougue. J’offrirais le plus magnifique des spectacles à qui voudra le voir, je ferais peur aux plus impressionnables, je conjuguerais magnificence et effrois avec une grâce sans pareille, par-ce que je vaut bien plus que vous, pitoyables dames abyssales.
Se consterner devant ton harmonie, quoi de plus naturelle. Ce spectacle est pour moi un renouveau, il mérite tout les sacrifices. Brisures éternelles subjuguant le ciel, faisant taire ces prétentieux. Car eux aussi ont peur de ton impétuosité, ils peuvent crier haut et fort que personne ne saurait de taille à les affronter, mais intérieurement, ils ont peur, peur de toi. Car tu es indomptable, tu es magnifique, tu es tout ce qu’ils ne sont pas, et ils ne peuvent rien y faire…
Les Dames des Enfers te regardent avec fascination, tu ne peux savoir à quel point elles tremblent, ensemble, invulnérables, seules, tellement faibles. Que font-elles éloignées l’une de l’Autre, laquelle a fossé compagnie à laquelle ? Auraient-elles oublier leur pacte, le sang avait tellement coulé pour cette cause. Laquelle des deux s’était déliée de l’Autre, laquelle des deux n’a plus supporter de voir sa promise souffrir ?

Créature abyssale aux proies d’un Démon. Souffle putride, halène sanguine, repérable à deux kilomètres à la ronde. Au sommet de sa tour d’ivoire, la Belle avait tout entendu, la voix de l’horreur, de l’effroi, celle de la Mort. L’odeur particulière que la Faux laisse sur son passage, une odeur d’euthanasie forcée. Le souffle s’était approché, de trop près, pour venir endosser un rôle de calvaire. Juste derrière la Louve, debout immobile, s’efforçant de ne faire aucun bruit, ce que la dite-vampire magnait à la perfection. Mais impossible de transverser une odeur. La sienne était des plus particulière, elle possédait l'arôme le plus délectable qu’il soit, celui du tueur. Son esprit dégageait d’étonnantes ondes noires, heureuse de son festin, laissant libre cours à chaque télépathe de s’en accaparer. Aucune barrière, aucune méfiance, il était impossible de passer à côté. Sans même le vouloir, Iromy scruta chaque parcelle de son état, ses désires, ses craintes. Ses pulsions. Un petit rire, elle était tellement inconsciente, tellement sûre d’elle, tellement naïve…

Maudite, l’ange de minuit recelait en elle l’esprit d’un Dieu des Ténèbres, lui susurrant paroles sordides et autres blasphèmes. Si un être doté du shinning ou autre don télépathe entreprenait d’entrer en son esprit, la simple voix de ce Démon suffirait à les faire pâlir de peur. Aura des plus démoniaque s’émanant d’un corps translucide, n’essayez même pas d’entendre son chant macabre. Barrière maudite. Venez, venez vous lier à notre conversation, prendriez-vous un peu de thé ? Alors, qu’attendez vous ? Viens, si tu l’oses…

Le ciel d’un noir absolu, se couvrant comme pour une éclipse. Astre de feu nous avait fait ses adieux. Gerbes de lumière de dessinant dans le ciel, embrasant la Terre entière. Craquement sourd, le bruit d’une fine pluie commençant à tomber sur le toit de la tour, écho résonant parmi les Dieux, alertés, refaisant jaillir une nouvelle gerbe de feu de son trident. Se levant doucement, entendre ses membres endoloris. Contemplant la magnificence du ciel, passant une main à l’extérieur pour savourer la fraîcheur de l’eau envoyé d’Eden. Un léger sourire sur son visage, toujours dos à son invité, admirant durant de longues minutes les dessins s’esquissant doucement dans le ciel d’encre. Désagréable sensation d’être surveillé, elle détestait ça. Notre Louve s’amusait à ses dépend de la pauvre créature de la nuit, mais à présent, ses pensées ne la satisfaisaient plus du tout. L’agaçant presque, qu’avaient-il à tous se croire supérieur au commun des mortels ? Un jour, lorsque qu’un pitoyable humain leur plantera dans le cœur leur pauvres pieux en argent, ils ne seront plus si fiers. Bien entendu, cette futile attaque n’attentera pas à leur vie, mais ils seront déshonorés, plus jamais ne pourront se regarder dans une glace. Un pittoresque humain a réussit à tromper ta vigilance, mais qu’es-tu devenu, des plus pitoyables, tu es des plus pitoyables…

- C’est magnifique, n’est-ce pas ?

Une voix légèrement rauque, comme pour briser le monologue mit en place entre son Loup et elle-même. Lui, se tue, un nouveau spectacle. Il ne fallait pas en rater une miette. Toujours dos à la femme, n’éprouvant pas même l’envie de savoir à quoi elle ressemblait, elle continua de sa voix grave. Ne lâchant pas du regard les cieux, lui crachant de nouveaux filaments électriques entre deux grondement.

- Si j’étais toi, je n’y penserais même pas…

Pourquoi faire le mal pour faire le mal ? Cette pauvre fille n’avait pas même encore vu à quoi elle ressemblait et elle s’entreprenait déjà à la mettre à terre. Trop de sang, sûrement trop de Mort. Des ennemis partout, le mal est partout, se battre pour se battre, un combat factice, sans intérêt. Un jeu, un délabrement. Comme pour satisfaire les caprices d’une gamine qui aurait oublié de grandir. Tuer, tu ne te rends pas compte, sordide pensée, ce n'est pas un jeu. L'acte doit avoir des répercussions sur ta personne, il doit en être ainsi. Un sacrifice, si la Mort des Autres t'es indispensable, prend au moins conscience de tes actes. Regarde toi frémir, écoute ton cœur cogner, jusqu'à la Mort. Contemple ton âme se scinder en deux, fragments perdus à jamais. Même si tuer reste dans ta nature, même si cette expérience t'es des plus familières, pense aux conséquences de tes actes, l'être humain ne doit pas avoir le pouvoir de Vie ou de Mort, il ne le mérite pas. Comme un blasphème se ruant à l'échafaud. Regarde toi, pauvre enfant, tu viens m'importuner, après ta marre de sang, tu te sens invulnérable, surhomme, personne ne pourra jamais te toucher. Tu as bien tords...

Tuer, sentiment de toute puissance. Regardez la haine balayant ses yeux, né pour tuer, l'être des ténèbres est né pour tuer. Et rien ne pourra l'arrêter...

[“Sunday, bloody Sunday
Sunday, bloody Sunday
How long...
How long must we sing this song?
How long? how long...”]