Il lui semblait maintenant être dans un songe... il marchait dans un des couloirs du pensionnat, il faisait nuit noire. Tout était silencieux, calme. Un peu trop... il se mit soudain à courir, sans savoir pourquoi. La sale impression d'être dans un rêve en tant que spectateur alors qu'il en était l'un des seuls protagonistes le titilla. Il avait la chair de poule... Il ne contrôlait aucun de ses propres faits et gestes...
Il entendit soudain des bruits de pas derrière lui, et des voix. Son corps se raidit.
On le cherchait, on lui disait qu'il ne pouvait pas fuir, que son destin était scellé. Que cela signifiait-t-il ? Aucune idée. Il continua de courir, son coeur cognant contre sa poitrine. Tournant ensuite à droite, il pénétra dans une chambre. Pour une raison inconnue, il la reconnut tout de suite comme la sienne, alors que celle qu'il occupait en vérité était ailleurs... de toute manière, c'était un rêve. Pourtant, il avait les même sensations que si cela arrivait dans la réalité. Il transpirait, haletait et avait encore le coeur battant. Il cherchait quelque chose mais n'arriva pas à la
trouver à temps. Les bruits se rapprochaient. Combien étaient-ils ? Qu'importe, il devait penser à sa survie. Il ressortit en hâte de la chambre, se dirigeant vers un escalier.
Malheureusement, il n'eut que le temps de l'atteindre et de monter tout en haut, et il ressentit un choc violent lui atteindre le dos, le lui brûlant en passant. Un boule de feu.
Il survécu quelques secondes à cet impact, et rampa vers une pièce au hasard. Là, un dernier soupir lui échappa. Il sentait le sang se propager autour de lui, impatient de le quitter....

Il se réveilla en sursaut, toujours au même endroit, mais il n'était plus seul...

Allez savoir, pourquoi me retrouvais-je là alors que j'avais réussi à dormir plus de deux heures cette nuit, normalement un cas comme celui-ci se fête en allant prendre une bonne cuite à l'alcool de mauvaise qualité. J'étais peut-être trop curieux, mais cette jeune fille nommée Night m'avais déjà parlé de cette salle, elle me dit que peut-être je pourrais y trouver les réponses que je cherche. Après tout, je n'avais rien a perdre car personne ne savait ce qui ce passait dans cette salle. Mais question des plus dérangeante, pourquoi diable y avait-t-il un satané loup-garou gisant par-terre. Il se tortillait, se tortillait encore tout en prononçant des mots incompréhensible.

" Celui-là, il doit être encore plus fait que Auro, quand il est en grande forme. " - pensais-je
<< Peut-être est-il blessé, amour, je t'en prie ne le laisse pas là >>

Je m'exécutais, ronchonnant. Je me dirigea vers la bête, qui me semblait de plus en plus ridicule, quand aux positions qu'elle prenait. J'avais justement un remède drastique pour réveiller les comateux dans l'alcool. Je lui mis une grosse paire de claque, sans effets.

" Pourtant cela marche toujours normalement, tant pis. Je le laisse la, j'aimerais pas être dans sa peau quand il se réveillera. "

Je continuais donc ma visite de la salle, d'où jusque là, je n'avais pas vu sa grandeur. Elle était tellement grande que cela en paraissait inconcevable. Comment une mastodonte pareille peut-elle tenir dans cette école, tout cela n'était pas logique, mais après tout, la logique n'était pas de mise dans cette école. Une autre chose me turlupinais, cette salle était entièrement vide. Quel était donc l'intérêt qu'avait cette satanée femme-tigre de m'envoyer là. Cela était tout sauf amusant, de plus, cette salle m'oppressait et cela ne me plaisait absolument pas. Et encore, si elle n'était pas totalement dans la pénombre, peut-être verrais-je un détail qui m'eut échappé.
Je n'avais pas le choix. Pour y voir quelque chose, je devais user de mon pouvoir. Je me sentais stupide d'invoquer Hionna pour quelque chose d'aussi futile, mais après tout, elle voyais tellement peu le monde a travers ses yeux à elle. Je supposais qu'elle serait contente de sortir.
Je tendis le bras, Hionna sortit. Cela me causait toujours une douleur immense, comme si mon être brûlait en entier.
Une lumière presque aveuglante éclairait à présent l'immense salle, nous étions en plein centre. Hionna était toujours aussi magnifique, même sous cette forme.

<< Je suis contente de te voir, même pour une tâche aussi simple >>

Malgré la lumière qui émanait d'elle, cette salle restait vide, entièrement. Elle ne possédait aucune fenêtres, aucun meubles, ce qui expliquait le géantissime écho de mes pas. Je ne vis rien du tout, cela m'exaspérait, quand je sortirais, j'aurais deux ou trois mots à dire à cette Night. J'avais complètement oublié le Garou qui dormais pas loin, il ne gémissait plus. Je me retourna pour le voir, il était réveillé. Comble de tout : c'était un élève de ma classe.

Hionna se mit en position d'attaque, je savais qu'un seul battement d'aile de sa part suffirait à l'anéantir totalement.

" Du calme, mon ange "

Intéressant, petit, tu es intimidé par Hionna. Sa se voit dans ton regard, se ressent dans ta voix. Pourtant elle n'a pas d'haine à ton égard, tu ne crains que moi. Je t'ai déjà vu, tu ne m'avais déjà pas plu, tes réponses étaient nulles, ne crois pas que je suis crédule. Mais j'appréciais le cran que tu avais d'exposer ainsi ton jmenfoutisme. Peut-être ces derniers évènements m'ont-ils rendu plus aimable, cela ne me dérangeais pas. J'avais même envie d'être sympathique avec toi, cela ne me ressemblait pas.

- Qu'est-ce que vous faites là, en fait ?

Bonne question, tout compte fait. Je n'en savais pas plus que toi. Je vois que tu transpire, la flamme de Hionna se consume peut-être un peu trop fort, j'étais habitué. Cette salle était étrange, j'étais pris d'une étrange mélancolie, je me sentais joyeux, cela était tellement rare et inapproprié. Mais je m'en fichais, je me sentais si bien, je n'aurais jamais plus envie de quitter cette salle. Tout mon passé était si.. loin a présent, Je n'étais plus triste, je n'avais aucune colère, je savais que je pourrais me rendormir enfin, après toute ces années.

"Baisse la température de ta flamme, mon ange, cet enfant cuit dans son jus"

Voila qui est fait, peut-être n'auras-tu pas moins chaud, mais au moins cela t'éviteras de perdre 5Kg d'eau. Tu me regardais, toujours. Pardonne moi, j'avais oublié que tu m'avais posé une question. Mais mes états d'âme m'occupaient a plein temps, j'avais l'impression de me voir dans un miroir, de pointer mon reflet du doigt et lui dire " J'ai Changé ".

- A vrai dire je n'en sais rien, ce n'est qu'une grande salle vide. Et toi, gamin, que fais tu ici?

La véritable question, c'était de savoir ce que toi tu faisait, allongé par terre à l'entrée de cette salle. Comment étais-tu arrivé la, pourquoi était tu allongé alors que de toute évidence, tu avais l'air sobre.
J'étais suspendu à tes lèvres, je n'aime pas être dans l'incompréhension.

[HRP : Dsl pour la mise en forme, je sais pas ce qui se passe mais c'est le bazar en Terre du Milieu >_<]

Il comprit tout de suite que sa tentative de dire une semi-vérité avortée par Kamio n'avait pas dupé le professeur. En même temps, qui y croirait ? Même pas lui. D'ailleurs que lui arrivait-il ? Il semblait... divisé. Que cela signifiait-il ? Bah, il n'avait sûrement pas besoin de lui. C'était un prof, après tout, il devait être assez
doué et puissant pour se débrouiller tout seul, franchement. Il leva les yeux aux ciel et se recula, pour pouvoir sortir. Bizarrement, quelque chose le retenait. Comme une sorte... d'intuition soudaine. Peut-être avait-il besoin de son aide, en fait... impossible. Aucun adulte ne mettrait son ego de côté pour demander de l'aide à un « gamin », même si cela impliquait qu'il meure, il n'avouerait jamais qu'il était en difficulté à un élève. Enfin, c'était juste ce qu'il pensait, après tout. Tout le monde ne pouvait être forcément comme ça. Dans un soupir, il se retourna et se planta devant celui-ci – à bonne distance –et tenta de lire dans ses yeux ce qui lui arrivait. Il devina plus ou moins le noeud du problème. La salle semblait avoir des effets néfastes sur lui aussi. Quelle plaie. Il tentait de lui parlait mais se contredisait vaguement.
Quelques minutes de silence puis, soudain, dans sa tête, une voix féminine retentit. L'ange s'adressait à lui... parce que ça parle en plus ?! Génial. Vraiment. Donc, en résumé, il devait faire sortir ce presque total inconnu qu'était son professeur parce qu'il se sentait bien et qu'il ne voulait pas sortir. Non mais qu'est-ce que... d'où avait-il l'air disposé à se faire tabasser au cas où il n'aurait vraiment pas envie de partir ?! Franchement, qu'est-ce qu'on ne pouvait pas voir, ces temps-ci...

Bon, ils n'y pouvaient rien alors il se décida à l'aider. Il esquissa un mouvement mais s'arrêta en plein geste. Comment allait-il faire ça ?
C'est alors que Kamio prit le contrôle. On laisse faire les professionnels, maintenant. Il fit craquer ses jointures et son cou puis sortit son couteau. Bien. Les choses sérieuses pouvaient enfin commencer. Il avait sérieusement dégusté depuis son combat avec Blake mais se sentait d'attaque. De toute façon, c'était demandé par une femme alors... bref, il lança son arme vers le côté, attirant son attention et s'élança à une vitesse anormale vers lui, le contournant et arrivant derrière l'homme. Un vague coup dans la nuque et le tour était joué. Tout du moins il le pensait. En tout cas, il serait dans les vapes pendant un petit moment.
Sans une once de délicatesse, le traîna par le col vers la sortie.

« Voilà une affaire rondement menée... »

Il savait très bien que le corps prenait la poussière, en étant trainé sur le sol, mais s'en fichait éperdument. L'ange leur avait dit de l'aider, mais personne n'avait précisé la façon dont on devait l'aider. S'ils voulaient de la douceur, il n'y avait qu'à le dire. Le Garou avait de la force, et il s'en servait instinctivement. Mieux valait préciser avant de lui demander quelque chose.
D'ailleurs, en parlant de force, quelqu'un pouvait-il lui expliquer pourquoi il semblait faire du sur-place ? Le corps de l'enseignant n'était pas lourd, pourtant...

- Oui, merci, quel est ton nom, gamin?

Gamin, gamin... bon, passons. Le jeune garçon leva les yeux au ciel. Il ne fallait pas s'attendre à autre chose, de toute façon, il avait commencé à l'appeler de cette manière dès leur rencontre, ça n'allait pas se stopper sur le champ... Au moins on l'avait remercié, c'était la moindre des choses. Quel était son nom ? L'avait-il
oublié ? Alors qu'il était l'un des rares élèves présents dans sa salle de cours ? Ne voulant pas forcément paraître impoli, il se présenta... de nouveau. Allait-il de nouveau l'oublier ? Bah, c'était sans importance, de toute manière. Il l'aida à se relever. Il était... plus lourd que ce qu'il prévoyait. Pourtant, il semblait aussi léger qu'une toile, tout à l'heure. Encore quelque chose à mettre sur le compte de la force de son garou... d'ailleurs, une question le turlupinais, là, à cet instant.

« Qu'est-ce qui vous est arrivé, exactement ? »

C'était bien beau d'avoir aidé quelqu'un mais, il fallait l'avouer, il ne savait pas de quoi ni pourquoi. Il avait besoin de deux ou trois explications...

*A défaut d'être payé, bien sûr*
*La ferme*

Mais nom de Dieu ( je prend toujours plaisir à blasphémer ) quel mal de crâne, et pourquoi j'avais autant mal au dos et que mon pantalon était complètement déchiré? Cela n'allait pas, il y avait quelque chose d'autre, en moi. Comme si on m'avait.. Lavé l'intérieur, je ne pensais à rien, je ne sentais plus le poids de rien sur mes épaules, mais pourquoi? Et pourquoi aussi y avait il un gamin qui puait le fauve qui me regardais avec insistance comme si il attendait quelque chose... Il me tendais la main pour m'aider à me lever, je ne l'avais pas vu. Je la saisit avec force, je me sentais comme vidé de mon énergie, mais étrangement, je me sentais étonnamment bien, cette salle avait du laisser des traces d'euphorie dans mon crâne. Nom d'un chien, ce gosse est même incapable de m'aider convenablement à me lever. Après quelque essais ratés ou il me tirais comme un dingue, il y parvint enfin et c'est à ce moment-là que je me rendis compte à quel point je souffrais. Avant que j'aille pu aller dans ma chambre pour me soigner, il se présenta, j'avais déjà entendu son nom, mais je pense que je m'en fichais au point de l'avoir oublié. Après une nouvelle tentative de fuite de ma part, il me posait une question.

- Qu'est-ce qui vous est arrivé, exactement ?
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire?
- Ben, j'aimerais quand même savoir de quoi je vous ai sauvé...
- Écoute nabot, j'ai absolument besoin de me régénérer et tailler la causette dans un couloir avec mon pantalon hors service ça me plait moyen, donc, je vais te laisser là et aller me ressourcer.

En réalité, je me sentais mal, mal de me sentir aussi bien, je dois être stupide, je me croyais insensible. Mais il était vrai que parler dans cet état et à cet endroit était bien la dernière chose que j'aie envie de faire. Je commençais à tourner talon. Quand Hionna me cria dans la tête, ce qui, avec le mal de crâne que j'avais n'eut d'autre effet que de me faire m'écrouler contre un mur. En plus du reste, j'avais envie de pleurer, pleurer d'être enfin libéré de cette tension incessante qui me tuais, pleurer de ne plus avoir honte de rien, de ne plus redouter mon passé et de ne plus ressentir de haine, de peur ni de douleur. Et par dessus tout, pleurer car je sais que ça ne risque pas de durer.

Dans mes yeux en éveil, se dessine le monde,
Une force surnaturelle entrevoit cette terre immonde,
Penchée sur le bord d'un nuage laiteux,
Mon âme discerne un halo lumineux,

<< Ce garçon t'as sauvé la vie ! >>
<< Tu t'avance un peu, je vois mal ce qui aurait pu me tuer là-dedans. >>

Je repris mon chemin, je titubais, Pourquoi avais-je aussi mal? Pourquoi ma tête se remplissait peu à peu de blanc, je ne voyais plus rien, mes oreilles sifflaient. Je m'écrouais à nouveau sur le sol, mais dans cet abîme dans laquelle je tombais, j'avais enfin compris, cette salle exauce les vœux de ceux qui en sont digne à mon avis, peut-être ayant vu mon désarroi, avait décidé de m'aider, peu importe, je me sentais bien, c'est tout ce qui comptais sur le moment.

Bataille entre moi et mes démons,
Pour voir sous un bel horizon,
Vivre de la sorte, joyeux et comblé,
Cela signifie-t-il la liberté ?