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 Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ]

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Eris Almira
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MessageSujet: Re: Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ]   Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ] - Page 2 EmptySam 1 Mai 2010 - 16:02

Avancer dans la vie c'était marcher sur un fil brûlant. Tu as l'air de le savoir cela, Sid'. Tu es une jeune fille qui a peur de perdre son attache. Tu crains la mort des autres autant que je crains ma propre vie. Je ne sais pas ce qui est plus louable, des deux choses. Je crois que les deux se valent en fait. Nous ne voulons pas voir notre futur. Toi pessimiste, moi optimiste. Chacune de nous deux avons une vision bien faite de notre avenir. Nous nous voyons, l'une heureuse d'apprendre, l'autre en deuil de son monde, de sa famille. De tout ce qui en elle a constitué sa vie d'autrefois. Mais ne faut-il pas apprendre à oublier, à comprendre qu'il y a des choses qu'on ne peut pas changer, même avec toute la volonté du monde ? Comment vas-tu faire, Sidney, lorsque ta famille, un jour te rejettera ? Tu ne seras pas éternellement une enfant prodige, un jour une génération te verra comme un monstre et te bannira du cercle. Que feras-tu, si tu ne vois ensuite plus personne à côté de tes Mortels ? Il est dangereux de s'attacher à l'éphémère. Et cela, j'en ai pris conscience avant même d'aimer quelqu'un.

Toutes les peines, toute les haines, d'où qu'elles viennent... à quoi servent-elles ?


J'ai vécu des siècles, je crois. Je ne savais pas compté lorsqu'il a fallu que je donne mon âge. Mais j'ai vu les hommes évoluer, et progresser. J'ai vu des personnes que j'appréciais mourir, de maladie, de souffrance, de tout ce dont je ne voulais pas me résoudre. J'ai eu mal, j'ai pleuré. Mais elle était là. Mana, tu étais là.
A présent, ta tête est posée contre mon ventre, et je sens ta gorge produire un son adorablement berceur. Tu es un gros chat, lorsque tu ronronne, et un philosophe lorsque tu ouvres la bouche pour me parler. Tu n'oublie jamais les mots que tu m'as dit autrefois, tu me les rappelles lorsque tu sens que mon âme flanche. Tu es douce, bonne comme une mère. Tu ne sais pas ce que c'est que de souffrir véritablement car tu connais le pardon.


Toutes les fêlures endormies...

Aura sait ce que c'est d'évoluer dans un monde qui n'est pas le sien. Je le sens dans mon âme, que tout ce temps elle a cherché à me comprendre, à me voir évoluer. Elle a voulu voir que je pouvais vivre comme un démon, mais elle n'a vu que la paix dans mon esprit, et le désir d'être quelqu'un de bien et de suffisamment calme et aimable pour pouvoir avancer. Tu as eu peur, Aura, en voyant que tu n'aurais jamais aucune emprise sur moi. Tu as eu peur, tu as cherché à me détruire de l'intérieur, à tuer la maladie qui possédait ton corps dans son cocon. Mais que peux-tu y faire maintenant que tout ton corps est envahi par le fléau ? Que vas-tu faire lorsque tu finiras par comprendre que l'étrangère ici, c'est toi ? Tu as vécu cachée dans les cinq Univers, obligée pour ton salut de réveiller en ton corps tes instincts animaux, de chercher à vivre en appuyant sur les boutons originels. Tu ne sais pas ce que c'est que d'être heureux. En toi seulement respire la colère, la douleur et la fureur. Rien de plus qu'une chaîne brisée, qu'un sceau en passe de ne plus pouvoir fonctionner, et sur rien. Tu ne peux plus me dominer. Tu peux seulement parler à travers moi. Agir grâce à ma colère, le nectar qui te permet de survivre, d'évoluer et d'enfin t'épanouir. Mais tu sas que cela ne dure pas, alors tu pleures et tu cherches à m'égarer dans des échanges malsains. William Walker a dû te le faire comprendre. Tu n'es qu'une petite créature prisonnière des circonstances. Ta puissance naturelle n'égalera jamais celle qui vit à l'intérieur de mon corps, celle qui évolue et avance vers une vie meilleure, celle qui t'empêche de grandir et d'être véritablement Démon, créature du Mal et du péché. Tu crois que c'est si simple d'être heureux. Tu n'es qu'ombre parmi les ombres. Rien de plus qu'une chaîne brisée.


Et toi ? Qui crois-tu être sinon une vie appauvrie par le bien ?


Nos disputes ne riment à rien. Tu sais parfaitement que j'ai raison mais jamais tu ne l'admettras, tu as bien trop d'orgueil. Ton ego est démesuré. Le jour viendra où tu mourras, prisonnière de ma prison charnelle sans que tu ne puisses l'utiliser alors qu'elle t'appartient. Tu es une âme en peine. Crois-tu que c'est la meilleure solution, vivre ? Je n'ai pas peur d'exister et de partager ma vie avec un corps malsain. Je sais qu'un jour tu cèderas et prendra mon avis. Nous serons liées pour l'éternité, deux déesses en proie à la vie Immortelle, douce et joyeuse. Mais une vie pleine de rebondissements et de découvertes. J'aimerais que tu partages mon enthousiasme, ma passion, mes envies. Car tu es mon soleil au milieu de la nuit. Tu es celle que j'aurais ardemment désiré rencontrer plus tôt, pour pouvoir vivre, enfin, et ne plus regretter mon départ. Passage d'une main sur un front tacheté de blanc. Toi aussi tu m'accompagnes. Et tu auréoles ma vie de bienfaits dont jamais je n'aurais cru capable le reste de mon existence. Mais est-ce une bonne raison pour te voir souffrir ? Comment va ton dos, Mana ? N'as-tu pas oublié Yami, le poison, ton dos agrippé avec violence et frappé contre un arbre alors que ton seul désir, c'était de me sauver de mes démons ? Je n'ai aucune pitié pour toi, jolie Blanche. Je ne suis plus capable de te rendre heureuse, mais tu restes à mes côtés pour voir que je suis encore capable de vivre, avec ou sans aide. Mais si tu pars, la mort me prendra. N'oublie jamais cela. Peut-être pour toi, Sid', c'est la même chose. Peut-être que tu te laisseras mourir, sans ta famille. Ce serait dommage. Tu es aussi précieuse qu'un diamant, une jeune fille aux qualités entières et puissantes. Tu es affection à son état originel. Dois-je te laisser ainsi, perdue dans tes pensées ?

Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres, et nous niquaient les dents...


"Que vaut la liberté, quand on sait qu'on va la laisser passer dans la solitude ?"


Elle vaut tous les cadeaux du monde. Mais cela tu le comprendras bien assez tôt. Tu comprendras lorsque tu verras ta famille décimée et triste de perdre un membre, après l'autre. Bientôt, ils ne constitueront plus que des inconnus pour toi. Rien qu'un bonheur brisé. Et lorsque tu seras seule, tes mains trembleront, tes lèvres se soulèveront pour ne former qu'un gémissement plein d'empathie et de chagrin. Puis cela passera. Perdre quelqu'un, c'est une blessure qu'on recouvre d'un pansement. Elle laisse une cicatrice, certes. Mais elle ne fait mal que si tu la pinces fort. Et je pense, Sidney Hughes, je pense que tu n'es pas assez stupides pour pincer ta peau à l'en faire rendre rouge. Tu es une beauté pure. Tu ne sais pas ce que c'est que souffrir de la mort. Moi non plus, mais je suis consciente de ma douleur, de ma dualité. J'aimerais t'aider. J'aimerais te serrer dans mes bras, t'étreindre à en mourir d'amour, me jeter sur toi, regarder les nuages et en déterminer la couleur et les formes. Assister à la fin du monde tel qu'il est, en serrant dans ma main tes petits doigts. Et ne jamais t'abandonner, être ta protectrice, ta soeur, comme Mana l'a été pour moi. Je veux que tu saches ce que c'est de partager l'amitié d'une démone. D'une démone pas comme les autres, mais une démone. Un être de feu, plus forte que les fondements de la peur. Je t'aime, Sidney, je t'aime d'une amitié dont tu n'as pas conscience, à moins que tu en ressentes le même fléau. Peut-être avons nous attrapé un syndrome, toi et moi. Peut-être que nous sommes deux esprits capables de s'aimer l'une et l'autre, mais seulement l'une et l'autre. Pas plus, pas moins.


In perfect Harmony, en gros...


" .. Ce que je veux dire c'est que ..Évidemment, se jouer du temps, c'est génial .. Mais peut-on vraiment en profiter ? .. Ça ne te fais pas mal au cœur de savoir que jamais tu ne pourras t'attacher à quelqu'un d'autre qu'à un immortel ? .. Tu sais, je suis immortelle, mais ma famille ne l'est pas avec moi. Ça me fait mal de savoir que je vais rester figée dans le temps éternellement, alors qu'eux, ils vont s'éteindre les uns après les autres. Je ne veux pas perdre ce lien là. Mais je suis condamnée à le perdre .. "

Condamnée, tu as trouvé le mot exact. En effet, tu es condamnée. Nous sommes condamnées. Condamnées à ne pas mourir et à vivre en voyant les autres perdre leur vie.
*Nous perdons nos dents, nos cheveux, notre fraicheur ! nos idéaux !* Quel grand penseur tu fus, Beckett. Mais tu nous as oublié, nous, les Maudits. Tu étais intelligent, mais pas autant que nous. Pas autant qu'un Immortel. Car tu ne connais que la moitié du monde. Mais cette moitié, tu en es le penseur et le fabriquant du vide des hommes. De leur humaine condition. Cette condition qu'est la mort. Joli, ça. Joli, oui, beau. Clov. La nature nous a oubliés.
Il n'y a plus de nature.
Je me lève, et d'une démarche gracieuse je marche, au bord de la piscine. De mon pied, j'effleure l'eau, qui s'éclabousse elle-même. Les gouttes apparaissent et disparaissent, un ballet que j'offre à ma beauté sensible. Le soleil qui filtre à travers les carreaux de la piscine éclaire mon corps à demi-nu, perché sur les ressorts de mes jambes, qui se balancent, et se balancent. Qui vibrent, et qui s'animent. Je n'ai plus peur de rien que de tomber dans l'eau et de me retrouver à nouveau mouillé. Je réfléchis à ma réponse, Sid'. Je dois t'offrir une réponse qui te rendra ton sourire. Tu n'es plus la même lorsque tu ne ris pas. Tu n'es plus que l'ombre de toi-même, un fantôme cotoyant un monstre. Et cela, c'est intolérable. Je vais te rendre heureuse, moi. Mais tes mots, au fond de moi, me fond un peu mal. Tu n'aimes pas les Immortels ? Mais ue fait-tu ici dans ce cas ? Il n'y a rien pour toi ici, hormis la certitude de vivre entourée des tiens. Ta nouvelle famille, que tu aimes et que tu hais. Ce que je comprends d'ailleurs. Il n'y a rien de plus triste que de haïr les gens qui partagent ta souffrance. Mais d'autres en jouissent, et toi, tu les méprises. Mais apprends à vivre comme les autres vivent. Et peut-être qu'un jour tu les comprendras. Un jour. Peut-être.


" .. Ils mourront tous les uns après les autres, et je ne pourrais rien faire, si ce n'est pleurer tout le temps de mon immortelle vie sur leurs corps. L'immortalité n'est pas toujours un cadeau, Hebi. "

Je vois ta douleur. Tu n'arrives pas à la dissiper. J'envoie un coup de pied rageur en direction du fond de la piscine, et je chute. Un vacarme assourdissant, puis un voile bleu et tiède recouvrant mon corps. Tout est silence, seul le bruit artificiel de la pompe me réveille et me fait ouvrir les yeux. Je vois tes jambes qui ballottent dans cet élément qui n'est pas le tien, ni le mien. Tu es la Lumière, je suis le Feu. L'Eau... l'eau, c'est un complément, en somme. Mes yeux voient clair comme dans un miroir. Je vois mes cheveux, un tapis aussi noir qu'une aile de corbeau. Mes yeux fermés, ma bouche close, mon nez bouché par l'élément aqueux tout autour de mon corps. Une jeune fille rêveuse, un jour, m'avait demandé si c'était mouillé, même au fond. Je peux aller vérifier, maintenant. Quelques brasses en direction des Abysses. Et j'y suis. Oui, c'est mouillé même au fond. Dommage, je ne pourrais jamais dire à cette enfant ce que je sais. Car elle aussi a voulu vérifier. Sur une barque au milieu d'un lac, elle est tombée. Et le fond, elle l'a touché, sans doute oui. Mais elle n'a pas pu savoir si c'était mouillé au fond. Car au fond, toi mon amour, Faucheuse de mon coeur, tu l'attendais, et tu l'as accueillie de tes bras de squelette. Est-ce que cela vaut la peine de croire en un Dieu qui laisse des tragédies comme cela se produire ? Où sont les dauphins qui autrefois sauvaient les naufragés ? Esimes-tu que tes humains n'en valent plus la peine, Gaïa ?
Et avant de tomber, j'ai entendu tes derniers mots...


" .. Peut-être qu'un jour je pourrais voir les choses comme toi tu les vois .. Pour l'instant, je n'arrive qu'à être une pauvre idiote pessimiste. "

Je suis capable de comprendre tes paroles. Je ne suis pas une imbécile finie, je vois le monde autour de moi.


Mais... mais Milord ! Regardez, le monde ! Et regardez... mon pantalon !!


Il y a des choses qu'on efface pas avec le temps. Une symphonie de Mozart, un dessin de Picasso. On ne supprime pas les Grands. Toi, tu seras pareille. Mais en plus, tu seras en vie éternellement, tu seras le trésor des trésors. Une perle parmi les cailloux. N'oublie jamais l'affection que nous te vouons, tous autant que nous sommes. Tu as dû séduire plus d'une jeune fille comme moi. Mais parvenir à te faire aimer d'une démone, n'est-ce pas un exploit rare ? A moins que tu voies cela comme un fardeau.
Dans un élégant crawl sous marin, je me range à ta hauteur. Ma tête sort de l'élément Eau, et remonte à la surface. Un sourire entoure toujours mon visage. Tu vas comprendre ce qu'est l'Immortalité. Quel cadeau représente la vie éternelle, l'élixir de jeunesse. Pourquoi crois-tu que les hommes désirent vivre éternellement ? La mort est une malédiction. Surtout pour ceux qui ont peur. Je pose une main sur ta joue. J'espère ne pas t'offenser de ce contact. Ma mère me rassurait, ainsi.


"Être pessimiste n'est en rien une preuve d'idiotie. C'est la peur qui te rends ainsi, Sid'. Mais regarde. Tu seras toujours entourée, où que tu ailles. Jamais tu ne seras seule. Une vie s'achève, une autre recommence. Nous sommes un fléau pour les hommes, mais nous sommes unies."

Un regard intensément clair malgré des yeux noirs. Et ce sourire, encore ce sourire.


"Tu as peur de t'attacher à une Immortelle ? Mais c'est déjà fait non ? A moins que je me sois fourvoyée sur ton compte. Moi je n'ai pas peur du futur. Car je suis certaine que malgré tout ce qui pourra nous arriver. Nous serons ensembles. Une amitié Immortelle."


Je baisse les yeux. Me reprends. Une dernière danse pour toi, jolie demoiselle aux cheveux de blé...

"Je ne sais pas si tu accepteras le don que je t'offre. Mais aussi longtemps que tu me désireras à tes côtés, je fais le serment d'être toujours là pour te protéger du mal. Parce que j'ai le sentiment que tu en vaux la peine..."

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Sidney Hughes
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MessageSujet: Re: Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ]   Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ] - Page 2 EmptyLun 3 Mai 2010 - 15:59

Note de pessimisme. Cela ne me ressemblait pas. Ça n'allait pas avec les traits de mon visage. Lorsque j'avais l'air sombre, je n'étais plus la jeune fille chaleureuse et accueillante, avide de faire de nouvelles connaissances, pressée de découvrir le monde. Car oui, dans le fond, Hebi n'avait pas tellement tort : comme tout un chacun, j'avais cette envie au fond de moi de connaître et reconnaître le monde dans chacun de ses détails. J'avais envie de connaître chaque culture. De savoir parler toutes les langues. De connaître tout. Absolument tout. Une encyclopédie vivante dont on pourrait tourner les pages à souhait.
Du moins, il m'était arrivé de l'avoir été. Car si j'avais vivement désiré cela, j'avais aussi été conditionnée dans l'idée qu'on était mortel. Qu'on restait des objets entre les mains d'un Dieu. Qu'on était des pantins, largement plus petits que des fourmis, entre les doigts du Ciel et de ses caprices. On m'avait toujours fait comprendre implicitement que ma vie ne tenait qu'à un fil et que chaque jour pouvait être le dernier. J'avais fondé la plupart de mes repères sur cette idée-fixe. Alors lorsque j'avais perdu mon droit de mourir, j'avais perdu ce conditionnement que j'avais maintenant du mal - beaucoup de mal - à réimplanter dans ma nouvelle vie.

Hebi s'était levée, pendant mon discours. Je ne doutais pas qu'elle m'écoutait, et pourtant je ne pouvais que la regarder, suivre ses pas autour de la piscine et accorder le son de ma voix à son parcours. Elle s'était éloignée. Un peu. Juste un peu. Elle était toujours là, à proximité, mais sa chaleur était plus distante. Moi j'étais glacée. Mais cela ne me faisait rien. Je ne sentais juste plus cette chaleur bienfaisante, apaisante qui se répandait autour d'elle, quand elle était juste à côté de moi.

J'allais baisser les yeux. Mais d'un geste violent, elle envoya un coup de pied dans l'eau. Ma surprise me valut alors un sursaut. Ça m'avait simplement effrayé. Tout était si calme auparavant que ce bruit avait comme déchiré mes tympans. Un éclat brut, violent qui m'avait alors comme réveillé. Dans le calme de la pièce - ici, les pieds dans l'eau - à discuter avec Hebi et à observer Mana, j'en avais presque oublié pendant un instant qu'il existait autre chose que le son de sa voix. Autre chose que les ronronnements ou le clapotis de l'eau. Autre chose que mes jambes qui se balancent dans le liquide transparent. Autre chose que le son étrange de l'eau qui se renouvelle.
J'ai alors continué de la fixer. Son coup de pied l'avait envoyé directement dans l'eau. Traitre défouloir. Le bruit de sa chute avait été bien plus fort encore que celui de son précédent coup de pied. L'eau avait jailli en filets assassins dont la seule mission semblait être de nous mouiller le plus possible. Certains filets de l'élément feignaient de vouloir toucher le plafond. D'autres faisaient mine de vouloir parvenir jusqu'à ma peau de lait. Jusqu'à pelage doux et blanc de Mana, aussi. Mais rien. Ils étaient trop faibles. Trop petits. Ils n'y arrivèrent pas. Les filets se transformèrent alors en gouttes qui elles-mêmes n'en furent bientôt plus, rejoignant rapidement leurs consœurs.
Je me demandais brièvement quelle sensation ce devait être de n'être qu'un chiffre parmi tant d'autres. De n'être qu'une entité, mais de ne pas être reconnue. D'être un individu, mais de ne compter pour rien. Mes cours me revinrent en mémoire. Faire passer le groupe avant l'individu, c'était là le propre du totalitarisme. J'en concluais que la piscine était un état totalitaire. Que les gouttes n'étaient que des habitants qui n'avaient pas d'identité propre, qui n'étaient qu'un ensemble, qu'un amas. Un troupeau. Quoique, cette vision était fortement contestable. On ne faisait pas de l'histoire avec quelques gouttes et une piscine d'eau claire. Stupide idée.

Pendant ma dérive pseudo-philosophique - hum hum - mon amie était restée sous l'eau. Peut-être qu'elle, elle pouvait voir les gouttes d'eau qui jouaient à cache-cache ou au loup. Des jeux d'enfants. Des jeux insouciants. L'insouciance, c'était beau. D'ailleurs, on m'avait toujours reproché de l'être un peu trop. D'être naïve et d'accorder ma confiance aveuglement. Mais les gens qui me voyaient comme cela, pensaient-ils vraiment que je n'en avait pas pleinement conscience ? Certains ignorent leurs défauts. Se voilent la face. Veulent se voir comme des êtres parfaits, les plus réussis de Damer Nature. Foutaise. Parce que personne n'est parfait. Et c'est bien pour cela que je cultivais mes défauts comme un précieux trésor.
Depuis toujours, la naïveté m'avait apporté un lot de malheurs, il est vrai. Mais combien de fois ce même défaut m'avait-il permis de faire des choix, de permettre des rencontres .. D'avancer ?
Sans défauts que pouvait-on bien espérer être ? J'avais gommé ceux que je n'aimais pas, mais on m'en avait fabriqué d'autres. Il était ainsi. L'être parfait était inexistant. Pourtant chacun le voyait sous des traits différents. Certains le trouvent dans la personne qu'ils aimaient profondément, comme d'autres la trouve dans un parent, dans une célébrité, dans quelqu'un qu'ils admirent. Certains imaginent être l'être parfait. Mais parfait n'était rien d'autre que le terme le plus abstrait et le plus imparfait qu'il soit.

Hebi ressortait enfin la tête de l'eau.
Ses cheveux étaient un amas de belles mèches plus noires que le noir lui-même. Elles coulaient de part et d'autres de ses épaules, sur son dos. Comme les gouttes d'eau perlaient sur son visage. Certaines coulaient le long de ses tempes, alors que d'autres restaient blotties dans ses sourcils. D'autres s'accrochaient désespérément à ses cils, mais elle les expulsait sans émotion aucune lorsqu'elle clignait furtivement des yeux.

Elle flottait à présent, et en un dernier mouvement, elle rejoignait le bord. Nous rejoignais nous.
Elle avait ce sourire. Ce sourire qui lui faisait une gueule d'ange. Une gueule d'ange qui pouvait cacher sans doute un bien vilain démon. Et je disais sans doute, parce que je n'avais jamais eu affaire à ce côté de sa personnalité. Je n'avais jamais eu peur d'elle, et je n'avais jamais cherché à la fuir. Je voyais en elle moins de démon que je ne pouvais en constater en moi-même.
Elle était la personne la plus adorable et la plus gentille que je connaissais. Elle me semblait avoir le cœur si pure que si jamais je n'avais pas une confiance aveugle en elle, je n'aurais pu la croire quand elle me disait qu'elle était une démone parfois sauvage et au combien sanguinaire. Elle avait fait du mal. J'en avais fait. Elle avait quelques siècles de plus que moi. Mais méritait-elle plus le statut maudit de démone que je ne le méritait moi-même ? Qui sait si avec quelques siècles de plus je n'aurais pas fait plus de misères et de crimes qu'elle ?
Après tout j'étais une jeune vampire. Une mutante, qui plus est. J'avais donc un mal de chien à retenir les pulsions qui pouvaient m'attraper à la gorge. Lorsque que j'avais faim, autant dire que je ne contrôlais plus rien : comme si devant mes yeux, il n'y avait qu'un écran noir. Que ma vision était brouillée mais que dans le fond j'avais pleinement conscience de ce que je faisais. C'était un étrange paradoxe entre le dégoût et l'envie qui s'installait en moi à chaque fois que mes instincts me tiraillaient. Qu'avais-je de moins démone qu'elle ? Nous étions toutes les deux pareilles, dans le fond. Différentes, mais pareilles. Encore un paradoxe.

Le contact de sa main me fit reprendre sans doute un peu de contenance. Toujours le même contraste. Sa main brûlante sur ma joue glacée. Brûlante. Je la sentais comme si une braise incandescente s'était posée au creux de ma joue. Et pourtant, elle ne brûlait pas. Du moins elle ne m'abîmait pas. Bien sûr la sensation était toujours la même - étrangement étrange - mais elle m'apaisait. Cette chaleur ..
Et ce sourire .. Bordel. Tu sais, quand tu parles, quand j'entends tes mots, je n'ai qu'une envie, jolie démone : te croire.

J'ai envie de me dire que nous ne sommes rien d'autre qu'un lot d'hommes, nous aussi. Que nous nous cherchons, amis immortelles, et que la vie nous fait une bénédiction : nous avons plus de temps que les autres pour nous trouver et nous comprendre. J'aurais envie de croire que traverser les époques c'est un cadeau merveilleux. Mais en ouvrant le paquet, je n'ai pas vu l'épine empoisonnée.
Mon étourderie, ma maladresse me vaudra la mort de mes proches. Je les verrai mourir, et je ne pourrais rien faire. Mais l'emballage et toujours là, il renferme toujours mon splendide cadeau : l'éternité. Une vie éternelle.
Un jour, elle me fera un coup en traître et je serai condamnée et quitter ceux de qui j'ai tout appris. Mais je me relèverai, différente et j'apprendrai encore plus de ceux qui aujourd'hui sont comme moi.

C'est dans cette optique de vue que je devrais me lancer, non ? .. J'ai un peu de mal à croire à mes idées fantasques, je l'avoue. L'humanité, quand on l'a vécue, ne s'en va pas tellement facilement, tu sais.


"Tu as peur de t'attacher à une Immortelle ? Mais c'est déjà fait non ? A moins que je me sois fourvoyée sur ton compte. Moi je n'ai pas peur du futur. Car je suis certaine que malgré tout ce qui pourra nous arriver. Nous serons ensembles. Une amitié Immortelle."


Une Amitié éternelle. Mon cadeau avait son lot de bons côtés, je ne pouvais démentir.

" Idiote .. "

Sourire en coin. Je l'aimais terriblement, cette idiote. Sa main restait sur ma joue, et son regard était attentif. Ses yeux braqués sur moi. Tiens, je réponds à ton sourire. Je te le dois bien !

" .. Si je n'étais pas attachée à toi, tu crois vraiment qu'on serait toutes les deux en train de discuter ici ? .. Bien-sûr que je suis attachée à toi. Et je te défends d'en douter ! "

Avertissement peu sérieux. Avertissement quand-même.
Ne doute jamais de mon amitié. Tu dois être la première à qui j'offre quelque chose de si précieux. Un lot de sentiments, dans tes mains. Comme des cristaux, des pierres précieuses que je te demande de garder précieusement. J'aimerais que tu t'en occupe, que tu leur garde une bonne place au fond de ton cœur.
Je serai malheureuse, si un jour on venait à se séparer. C'est toi, qui va rendre mon immortalité vivable. Peu à peu. Au fur et à mesure. Il faut prendre son temps pour ce genre de choses, n'est-ce pas ? Après tout, nous avons des siècles devant nous, si j'ai bien compris.

"Je ne sais pas si tu accepteras le don que je t'offre. Mais aussi longtemps que tu me désireras à tes côtés, je fais le serment d'être toujours là pour te protéger du mal. Parce que j'ai le sentiment que tu en vaux la peine..."


Tes yeux se baissent. Ton regard ne croise plus le mien. Je t'observe pourtant toujours avec tellement d'attention. Mon sourire s'est fait moins présent, mais intérieurement, quand je suis avec toi, le moral est toujours un peu au beau fixe. Je sais que je suis lunatique. Mais tant que tu seras à mes côtés, je ne pourrais jamais être vraiment malheureuse.

J'aimerais te voir à mes côtés éternellement. Si Dieu nous accorde toujours cette faveur. Mais je n'en dit rien. Les belles phrases sont celles auxquelles on ne répond pas.
Je sens que la pression de ta peau sur ma joue se fait plus faible. Je n'ai pas envie que tu t'en aille, Hebi. Alors mes mains de glace recouvrent ta main de feu. Prisonnière dans un étau, elle ne peut quitter ma joue. Tu relève rapidement les yeux, et je t'accueille d'un sourire plus tendre.
Je te dirais bien que je sauterai au cou de tous ceux qui te voudront du mal, mais j'ai peur d'avoir l'air un peu stupide. Tu les materais en un rien de temps. Moi, j'en suis moins sûre. Je suis une piètre combattante. Mais tu peux être sûre de ma loyauté et sûre qu'elle soit sans failles.

J'ai le sentiment que l'immortalité ne nous a pas été donnée par hasard.
Elle doit être le résultat de choix multiples du Destin. J'ai la conviction que nous sommes devenues deux immortelles pour ce moment. Ce moment où en quelques sortes nous nous jurons silencieusement la fidélité de notre amitié. Une amitié éternelle.
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MessageSujet: Re: Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ]   Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ] - Page 2 EmptyJeu 13 Mai 2010 - 13:19


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Il y a des jours où nous désirons par-dessus tout vivre des instants de folie. Et tous autant que nous sommes, il n'y a pas d'échappatoire à ce besoin. La folie, nous la possédons, nous nous en imprégnons, et un jour elle ressort, sous toutes les formes possibles et imaginables. Amour, sexe, envie, jeu, cris, bagarres. Moi, lorsque je suis folle, je chante. J'ai envie de pousser des hurlements de joie. De te prendre par la main et de sauter dans les flaques. J'aime beaucoup faire des choses insensées. Mais je n'en fais jamais. Trop envahie par mes pensées noires, mes souffrances et mes douleurs, perdues dans le néant et dissimulé derrière le rideau de pluie me masquant le soleil. Au fond, je t'envie, car moi je n'ai jamais connu les cours de récréation baignant de soleil, les ballons et les cris des enfants. Je les regardais, avec envie, derrière les grilles et les arbres, cachée, à Moscou, comme une voleuse, une tueuse, que j'étais. Je ne voulais que la paix, je ne voulais que partager cette allégresse, les joies du préau et des "Namoureux" que les enfants se faisaient tous les jours et se défesaient, sans verser des litres de larmes. Ils vivaient. S'écorchaient les genoux dans les graviers, pleuraient et souriaient après un bisou magique et un gros câlin. Comme j'aurais aimé partager cette vie. J'aurais même accepté la mort à 90 ans maximum, ne serais-ce que pour vivre un instant ce ce bonheur volé par le Malin. Je ne souhaitais qu'être heureuse. Mais un démon n'en a-t-il pas le droit ?


Tu veux des choses que tu n'auras jamais. Pourquoi t'étonnes-tu, Hebi ? Ne crois-tu pas que ta vie n'est pas assez compliquée ? Pourquoi veux-tu te prendre la tête avec des pensées aussi futiles que le bonheur et la joie ? Ne crois-tu pas qu'il y a plus important ? Tu vas vivre éternellement et tu ne penses qu'à t'amuser, tu n'es qu'une enfant qui ne comprend rien aux réelles joies de la vie. Se lever le matin en sachant que ce ne sera pas le dernier. Regarder l'homme que nous aimons, avec plus de difficultés chaque jour, mais se dire qu'il y a encore un espoir. Un espoir de vivre à ses côtés. Arrête, maintenant. Tu es là pour vivre l'instant présent. Et ne pas regretter tout ce qu'il est arrivé.


La diatribe de ma compagne d'esprit me laisse pantoise. J'affiche une expression héberluée, que Sid' ne comprendra certainement pas. Car elle ne connaît pas Aura. Elle ne sait pas qui elle est, ni comment elle réagit. Jamais elle ne m'a autant parlé que maintenant. Et je me sens perturbée par ses mots, qui m'ont profondément atteinte. Elle a raison après tout. Mais pourquoi ne pas regretter ce que nous n'avons jamais vécu ? J'aimerais être humaine. Ta voix, tes mots, font encore écho à l'intérieur de ma tête. J'ai besoin de les sortir de ma tête. Alors je sors de l'eau, et m'asseois contre le rebord avec un soupir. Je ne lâche pas ta main, Sid', car elle est mon fil conducteur vers la lumière. Et toi, Aura, tu fais tout pour me remémorer cet épisode passé, datant de peut-être des jours ou des semaines, des mois je ne sais plus. Et ses paroles, refluant en moi comme un poison s'écoulant lentement dans mes veines en emprisonnant mes sens...

"_ Hebi. Je t'aime sincèrement. Mais pour le moment... Nous allons arrêter les entraînement pendant un temps. Ainsi que nos visites en dehors des cours. Pour le moment nous devons éviter toute relation autre que professionnel. Je ne cherche pas à te frustrer ni à te perturber. Mais moi j'ai besoin de prendre mon temps. Accepte ceci en attendant ma décision Hebi."
Et tu m'as embrassée. Mon Aura est devenue blanche. Et je n'ai pas compris. Mais je t'ai aimé en cet instant. Nos deux corps ont brûlé, littéralement. C'était si beau, ce feu qui nous engloutissait en un cocon doux et merveilleux... j'aurais aimé que cela dure, mais je me suis bien vite désappointée, lorsque tu as attrapé la poignée de cette porte, pour sortir et m'abandonner. J'avais envie de hurler à ma souffrance, mais je n'ai rien fait. J'aurais dû hurler et te supplier de rester à mes côtés, mais je n'ai pas bougé, immobile, un torrent salé innondant mes joues blanches, sans aucune raison de me faire du mal et de souffrir impunément. Je pourrais t'oublier. Mais je ne le désire pas, si c'est pour passer le restant de mes jours à regretter cet abandon et cette résignation. Tu as raison Aura, je préfère garder espoir. Parce que c'est toujours cela qui un jour me sauvera. Mon amour pour lui...

Ouvrir la bouche, sans se préocupper de la honte. Chante, Hebi. Tu n'as pas oublié.


"Lost in the darkness...
Hoping for a sign
Instead there's only silence,
can't you hear my screams ?

Neever stand hoping,
Until you now where you are
But one thing's for shure
You're always in my heart..."

Je te dédie cette chanson, princesse. A toi, et à tous ceux qui m'ont aimé. Je te prends l'autre main et te regarde dans les yeux. Ma voix résonne dans la salle. J'aime tellement cette chanson que je pourrais la chanter pendant des heures. Merci, mère. De m'avoir appris une telle merveille. Je crois que je ne pourrais jamais chanter véritablement autre chose, avec autant de coeur que je chante celle-ci. Je suis heureuse, radieuse. Et c'est en souriant que le refrain m'entre en tête, jusque dans mon esprit et jusque dans ma voix. Je t'aime, Sidney. Et je veux crier pour toi, hurler cette affection. Et pour moi une chanson, même mal chantée, est le plus beau des cadeaux. C'est l'expression d'un bonheur tout entier. Et je ne veux pas quitter ce bonheur. Je suis bien trop heureuse à tes côtés. Tandis que tout mon être vibre en même temps que l'accoustique résonnante de cette salle. J'espère que ma voix est restée fidèle à elle-même, pure comme le cristal. Mais j'étais enfant lorsque ma voix a donné de quoi intéresser ma mère. Est-ce qu'à présent cela a changé ? Si oui, tant pis. Moi, je ne veux pas que cela change. Je veux chanter. Et tant pis pour les conséquences. C'est mon cadeau, pour toi...


"I'll find you somewhere...
I'll keep on trying
Until my dying day...

I just need to know
Whatever has happened ?
The truth will feel my soul..."


Je me lance dans une danse effrénée autour de la piscine. Toute ma peau est atteinte de chair de poule incontrôlable. Je veux que cela continue. Je veux chanter, même si j'ai lâché tes mains. Chanter toute mon affection pour toi, princesse aux cheveux de lin... Car chanter représente toute ma vie, toute mon espérance. Tout ce que je n'ai jamais eu et que j'ai par ma voix, ma seule force, mon seul atout. Je m'en suis tellement servie que je ne compte plus les lieux. Eglises, forêt, tombeaux, immeubles désaffectés. J'ai chanté pour toi, Mana, et pour personne d'autre. Et à présent, ma voix s'élève et perpétue à mon bonheur, au milieu de cette au luminescente, dansant au centre des attentions. Je serais capable de bien des choses pour toi. Me tuer, me poignarder, quoi, je n'en sais rien. Te donner ma voix en pâture pour que tu fasses de moi un ange, te laisser me prendre mon âme et ma musique, pour l'éternité. Je veux vivre à jamais, plongée et baignée dans la joie, des ailes blanches et non noires dans mon dos, et ce sourire tendre affiché à chaque instant, pour toi et rien que pour toi. Mana, tu ronronnes. Tu sais qu'avec elle, je suis heureuse. Tu sais que pour le moment, mon existence n'est pas marquée par le chagrin. Et d'ailleurs, j'en suis emplie d'allégresse. Je n'ai plus peur de rien, je suis heureuse. Avec vous. Ici, c'est mon paradis. Je n'aurais jamais cru. Mais j'ai si bien fait de me rendre dans cet endroit...

Le bec du perroquet qu'il essuie quoi qu'il soit net.


Enfin ma voix se brise, lorsque la chanson prend fin. Mes paroles ont réchauffé mon âme. Je n'oublierai jamais les paroles de ma mère, ces chansons qu'elle m'a apprise. Je me rasseois, douce et calme, comme d'habitude lorsque tu es en ma présence. Je rayonne. Puis comme si de rien n'était, j'attrape ma serviette, blanche. Essuie mon visage, et souris, ma tignasse ébouriffée. Je t'observe, toi, encore dans l'eau. Je n'ai pas froid, mais j'ai envie de sortir. Revoir le soleil, et pas derrière une vitre en plastique. J'ai envie que tu viennes avec moi, mais tu peux aussi rester ici.


"Je vais y aller. Euh... tu voudrais pas..."


Je te regarde, gênée. Mon dos saigne, un peu. Non, beaucoup. Il me faut un coup de main. Te jeter un oeil légèrement confus, te tendre la serviette blanche.


"Tu peux... la plaquer contre mon dos ? Faudrait que ça s'arrête de saigner..."


[Pardon. C'est super court T__T]
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Sidney Hughes
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MessageSujet: Re: Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ]   Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ] - Page 2 EmptyDim 16 Mai 2010 - 10:13

Figé dans le temps. Tel était cet instant. Mes yeux plongés dans les tiens. L'inverse était vrai aussi. Tu me fixais avec intensité, mais pourtant, je ne pouvais rien lire de précis dans ton regard. Qu'éprouvais-tu donc comme sentiments, ma jolie démone ? Des sentiments que je ne connaissais pas ? Est-ce que cela existait ? Ou alors ma main glacée avait-elle gelé les perles noires de tes beaux yeux ?
Je ne savais pas quoi en penser. Peut-être pour cela que je décidais de ne pas penser, à cet instant. Je cherchais une expression précise - dont je ne connaissais pas moi-même la nature réelle - mais je ne la trouvais pas. Mes efforts étaient vains, et pourtant je m'acharnais à trouver une lueur connue au fond de ton regard, noir comme le charbon. Mais un charbon doux. Tendre. Enivrant. Terriblement intriguant. Toujours incompréhensible.

Alors, peut-être fallait-il ne rien y comprendre. Se contenter de regarder. D'admirer en silence.
Soit. Qu'il en soit ainsi.

Mais plus rapidement que je n'aurais pu l'imaginer, une lueur est passée dans tes yeux. Une lueur de quoi ? Je ne sais pas. Avais-je soudain perdu mon don splendide de deviner tout ce qu'il pouvait se cacher dans ton regard ? Pitié, non. Je ne veux pas.
Je t'observe, interrogatrice. Mais mon air t'importe peu. Tu devais te douter que j'aurais ce genre de réaction. Quoi de plus normal que t'adresser une question muette après tout ? Qu'avais-tu donc dans la tête ?

Je voyais déjà ma main retomber mollement dans l'eau. Éclabousser un peu les alentours. Ma figure y compris. Mais pas d'éclaboussures. Pas de gisements d'eau. Pas une toute petite goutte. Parce que tu maintenais ma main dans la tienne.
Contact doux. Agréable.

Mes deux mains dans les tiennes. Tu les sers d'une façon tendre. Presque d'une façon maternelle. Avec force mais avec tendresse. A la façon d'une amie. Tu exerces une pression sur ces doigts frêles et pâles. Immobile. Je t'observe. Tu me sembles perdue entre une douce rêverie et la dure réalité. Dure ? Peut-être pas à cet instant. Mais tu dois bien savoir ce que c'est, toi, un moment de répit dans une vie qui ne fait de cadeau à personne. Quand bien même elle t'offre une vie idyllique, au final, elle t'assoit devant un cadeau empoisonné. Beau cadeau. Emballage traître. Elle t'adresse un grand sourire. Et tu commence à le déballer. Il est trop tard. Ton idylle vient de se faner comme une jolie rose mortifiée. Tu viens de tout perdre, alors même que le ruban te glisse encore entre les doigts. C'est triste hein ? C'est comme ça.

Perdue dans les dédales de mon esprit. Dans les méandres formés par ce papier-cadeau imaginaire, ce beau ruban rouge sang. Tu coupe court au silence, ainsi qu'à ma rêverie. Lequel sera le plus surpris des deux ?
Mes yeux te fixent intensément. Ta voix résonne dans la pièce. Elle est amplifiée par la salle construite en pierres, et rebondit gaiement sur l'eau.

De douces notes qui s'élèvent jusqu'à mes oreilles. Comme un coup d'air frais pendant une journée caniculaire. Comme des frissons sur ma peau, alors que l'eau est encore chaude. Comme ? Je n'en sais rien. Je savoure le son de ta voix. La façon dont tu chante ces paroles. Ces notes.
Et toi ? Tu ferme les yeux. Tu rentres dans ta transe, ma belle. Ton expression est douce, et je pourrais presque sentir en moi ton cœur qui se remplit d'un mélange de joie et de mélancolie. Doux mélange. Beau mélange.
Dans ta voix, je retrouve toutes ces teintes tellement différentes que je cherchais à lire auparavant dans ton regard. Une palette toujours grandissante de sentiments que tu cherche à extérioriser. Que tu es en train d'extérioriser. Un alignement de ressentis qu'on ne pourrait peut-être jamais qualifier. Les mots ne viennent pas. Mais je sens mon cœur qui bat un peu plus fort.
Ta voix est sans doute le plus bel instrument qui m'ait été donné d'entendre, chère démone. Tu es belle. Encore plus quand tu chante. Que te laisse cette folie étrange te prendre des ses bras.

Je reste dans l'eau immobile. Tu continue.
Danse. Danse maintenant !
Comme une ballerine autour de la piscine. Les bras légers. Comme ton cœur.
Tu tourne, tu garde les yeux clos. Ainsi, le monde est tellement plus beau. Tu tournoie telle une toupie. Et comme une jolie danseuse tu te permets quelques entrechats. Des gestes de moins en moins mécaniques. De plus en plus assurés.
Je t'observe. Un sourire se dessine sur mon visage. Mes mains sont retombées sur le bord de la piscine.
En dansant, j'ai la conviction que tu défie le monde entier. Que tu veux prouver à chacun que toi aussi tu es heureuse. Que tu as arraché de tes dents ton petit bout de bonheur. Que tu le garde jalousement .. Et en même temps que tu aimerais le dévoiler aux yeux de tous. Étrange toupie folle. Te voir me fait tellement de bien. Te voir comme ça encore plus.

Sur quelques dernières paroles, tu commence à ralentir. Tu revient doucement à ta mécanique de départ. Exit la belle danseuse. Retour de ma tendre amie. Tes bras se balancent encore un peu. Ils balancent encore une fois. Et puis tu me fixe.
L'odeur me dérange. Tu tombe au sol. Assise. Rayonnante. Je pourrais suivre les traces poisseuses et rouges. Fines et attirantes. Mais terriblement dégoutantes, aussi. Elles me conduiraient à toi. Vas savoir pourquoi je ne désire pas ton sang comme je désire celui des autres. Peut-être n'est-ce pas le meilleur. Cela me rassure. Je sors de l'eau, et lorsque je retourne les yeux vers toi, une serviette blanche couvre déjà ton corps. Mana approche. Plus vive et plus rapide que moi. Jamais bien loin de toi.

"Je vais y aller. Euh... tu voudrais pas..."

Vouloir quoi ? Dis-moi ce que tu veux. Dis-moi ce que tu attends. Pour toi j'irai au Pôle Nord en maillot de bain, tu sais ?

"Tu peux... la plaquer contre mon dos ? Faudrait que ça s'arrête de saigner..."

Serviette dans ta main. Regard gêné. Où est le mal ? Faudra juste que je me bouche un peu le nez.

Je prends la serviette de mes deux mains et je m'approche de toi. Mécaniquement, tu te retourne. Tes cheveux ébouriffés descendent le long de ton dos. Ils s'imbibent du liquide poisseux. Je les retire et avec précaution, je pose la serviette sur ton dos.
Le sang ne semble pas vouloir s'arrêter de couler. Tu en as un peu partout sur le dos. Il y en a un peu sur le carrelage autour de la piscine. Qu'importe ? Je n'aurais qu'à nettoyer. Voilà qui ne me dérange pas.

En attendant, j'éponge tes plaies avec une douceur maladive. Si tu savais comme j'ai peur de te faire mal. J'ai toujours été un peu maladroite, et bien que l'idée de te faire mal soit un peu étrange - démone, tu as du connaître pire, j'imagine - je ne peux m'empêcher de doser avec précision mes gestes.
De temps en temps je prends une grande inspiration, histoire de me motiver un peu.
Peut-être que cela ne dure que quelques secondes avant que le sang décide de s'arrêter de couler, mais il me semble que cela prend des heures.

Je te quitte un instant. Je plonge un bout de la serviette dans l'eau. Je nettoie le sang qui sèche autour de tes plaies. Pas question de les raviver. Mais une fois le travail achevé, je suis plutôt fière de moi. La serviette est immaculée, mais ta peau a retrouvé son teint doré. Plus de traces indésirables.

Je m'éloigne un peu et souffle un grand coup.

Tu te retournes. Je te montre la serviette, un petit sourire au bord des lèvres.

" J'ai fini. Tu es quand-même plus présentable comme ça ! "

Un petit rire. J'ai la nausée. Cette odeur m'indispose plus que quand le sang était dilué dans l'eau. Qu'importe. Toujours faire bonne figure. Je vais sans doute rester encore un peu, moi.
Nettoyer les dégâts qu'a fait cette vilaine blessure, et peut-être nager encore un peu. C'était mon objectif de départ, après tout.
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MessageSujet: Re: Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ]   Comment plonger dans ses souvenirs .. [ Pv Hebi ] - Page 2 EmptyVen 11 Juin 2010 - 22:19

Principesa. Un air d'opéra, une chanson à peine voilée, tout cela dans la plus grande confusion. Tu es belle, ma Sidney, belle comme le jour, comme la plus ravissante des fleurs. Dans ton coeur, l'amour, la tendresse. Tout cela, je le vois à travers toi, je le ressens dans ton être. Il n'y a rien, rien qui puisse changer quoi que ce soit de ton air légèrement rêveur, à la fois heureux et triste. Tout cela pour quoi ? Pour contempler ton ciel qui se noie dans l'immensité blonde. Mon amour, laisse-moi sentir ton coeur battre, même s'il n'est plus. Ressentir ta joie, contempler ton bonheur. Pour que toi et moi ne faisions plus qu'un. Comme deux amantes. Tout s'accéllère, si soudainement. Que dois-je penser, que dois-je voir, 'autre que toi et ton désir enchanteresque. Je veux avancer ,progresser, caresser les horizons nouveaux et en faire mes univers, mes mondes à moi, rien qu'à moi. Battre l'arc-en-ciel. Toucher du bout des doigts l'infime comparaison du monde. Le soleil, sa chaleur. Des souvenirs doux-amers me replongent dans une profonde cataplexie lorsque j'observe cet astre pâle, derrière la paroi plastifiée. Mes yeux noirs, mes longs cheveux poisseux de sang. Il y a bien des choses curieuses, ici. Que doi-je en faire, où doi-je aller ? Pourquoi dois-je quitter la beauté de cet instant ? Sans doute parce que c'est ainsi. Et que les issues sont autre part. Pour toi ma belle, j'ai chanté. J'ai plongé tes yeux dans les miens, tes si beaux yeux d'océan, princesse à la peau de neige des montagnes. Mana et toi vous êtes si semblables. Es-tu son incarnation physique ? Non, cela serait bien trop facile. Tu es pure comme la mer, enchanteresque et danseuse, pleine de charme et de vie, emprunte à toute folie comme ta condition se doit de l'avoir. Je t'aime, et voic une affirmation indéniable. Je t'aime car tu illumines mon existence, moi qui t'ai rencontrée pour la première fois, baignée d'une Aura de colère et de souffrance. Tu m'as apaisée d'un simple regard, en te voyant Elle a disparu instantanément, dévorée par ta douceur et ta tendresse. Que puis-je faire d'autre que te dessiner la plus belle des poésies ? Je veux t'écrire, en lettres longilignes et belles, ton histoire et ton amour. Notre histoire. Notre destinée. Entre nous passe le plus fort des courants. Nous nous sommes choisies, toi et moi. Il n'y a malheureusement rien d'explicable à cela. Car tout est calculé à la minute près, toi, moi, nous. Nous dansons comme des déesses, volons comme des éperviers. Tout cela grâce à une simple recontre, un simple souffle que tu prononça. La toute première ne fut pas la meilleure, tu me vis sous mon vrai jour. Une colère froide, la haine et la vengeance. Une seconde fois, même tableau. Des regards glacials, presques anodins. Puis l'apaisement. Lorsque tu commença à me parler. Tu me parla de ta vie, je te narrai la mienne. Rien de plus simple à entendre, en somme. Tout était si compréhensible. Si limpide, entre nous. Il n'y a pas besoin de mots, finalement. Car au premier regard je sais qui tu es, et ce que u es. Tu es une princesse d'intelligence, un trésor de finesse. La beauté, quoi. Juste ça, et rien d'autre. Tu respires la sérénité. T'es belle. Super mignonne, carrément craquante. Un vrai ange, cette succube. Ouais. Je te tourne le dos mais te devine à travers le reflet des parois. En fait, tu n'as pas peur ; mai je te sens dégoutée et nauséeuse. Tu n'aimes pas le sang, le mien en tout cas tu le hais. Il est dégoûtant pour toi, insipide. Mais attirant, si attirant... il emprisonne tes sens et te plonge dans une folle transe dont tu désirerai sortir, ardemment. Mais ma demande t'oblige à progresser vers le sang. Que peux-tu y faire, ma belle...

Tout est un, un est tout. Tout bouge, en perpétuel mouvement. Qui ne peut se demander ce qui t'attends demain. Ici la cruauté. Demain, la douceur, peut-être ?


Sentir le frottement de l'objet contre mon dos. C'est désagréable. Tu essaies de faire au mieux. Mais la douleur me fait frissonner. Mais cela n'est en aucun cas de ta faute, puisque je ne peux le faire moi-même. Sang de démon. Voilà ce qui me chagrine. C'est mon sang qui provoque cette douleur, cette souffrance, mon sang qui me torture et m'emprisonne, qui m'enlace d'un flambeau ardent, celui de la souffrance. Tout est un. Un est tout. Nous sommes quatre dans cette pièce. Moi, moi, toi, Mana, des femelles presque dominantes, des princesses au coeur d'or. Mana, tu sourirais presque. Au lieu de cela, je vois dans ton oeil bleu une fierté sans pareillle. Tu as cette tendresse que ma Princesse a aussi, ces yeux, oui, ce pelage blanc en accord avec sa peau, et cet état d'esprit sage et reposé, que j'aimerais tellement avoir mais qui m'est si inaccessible. Tu devrais lui appartenir, à elle. Vous êtes les mêmes. Je fais tache, dans ce beau tableau. Je me sens canard au milieu des cygnes, poussin au milieu des chats. De magnifiques chats aux yeux bleus. Des chats qui m'aiment pour ce que je suis. Rien de plus. Mais ais-je véritablement besoin de plus, en fait ? Bouger. Caresser. Docile. Animale. Plaisante. Câline. Mauvaise. Mesquine. Tout. Rien. Comme si rien était quelque chose en fait. Pourquoi sentir les mots bouger alors qu'on a le reste pour rêver, après tout... Rêver, c'est trop beau. Trop peut-être, pour être vrai. C'est contempler la plénitude et la beauté. C'est surveiller ses déplacements et son attirance. C'est croire que les nuages sont en coton et que l'eau peut avoir le goût de sirop de menthe. C'est courir au milieu des arbres en sucre. Et croire que tout cela est vrai surtout. Lorsqu'on rêve, on peut sentir la douleur et le plaisir. Moi, je rêve souvent, de toi, de moi, de nous. De lui aussi. Je m'en souviens comme si je l'avais vécu et le jour, mes souvenirs hantent ma raison comme des milliers de petites piques ardentes. Il y a à voir beaucoup d'attirance dans la voix. Beaucoup de soupirs, beaucoup de beauté. Si je pouvais toucher ce sucre et en goûter les plaisirs, et te le faire partager, le monde serait une tendre caresse. Au lieu de cela, je te fais signe. Tendre. Compatissante. Et nous plongeons toutes deux dans le vide le plus beau.


Tu aimes le vide. Il est fait pour toi, il est ta nature. Inutile de renier quoi que ce soi.

Aujourd'hui, il fait beau. La seule chose que j'ai à l'esprit, je crois bien. Il fait beau, oui. Vraiment, quel temps splendide derrière ces barrières plastifiées. Mes yeux, qui se posent lentement sur le carrelage légèrement rouge. Tu souris, Sidney, mais ce n'est que le masque du dégoût. J'ai été bien égoïste et j'implore ton pardon, ma douce. Tout ce sang doit t'écoeurer. Ne le goûte jamais, ou tu mourras. Le sang de démon, le pire. Te consumera au plus profond de ton être, prendra part à ton esprit, d'abord tes mains, jambes, puis ton coeur, ton esprit, et finalement te détruira, en t'infligeant des souffrances presques intolérables, chaque matin au lever tu désireras mourir, princesse, mourir pour mourir, triste vérité, la souffrance oblige à la mort. Mana, ma Mana, ma déesse, lèche le carrelage comme une esclave, dans un but, un seul, soulager un tant soit peu ta douleur et la rendre supportable, délicate attention, douce affection. Les efforts que nous faisons pour toi, pour te chérir et t'aimer, tu le mérites tellement ma belle. La serviette, l'attraper, et entre mes deux doigts la consumer, lentement mais sûrement. L'odeur du feu, du brûlé, remplaçant le sang, au moinste voilà soulagée d'un léger poids, tout léger, si léger. Je te sens moins frissonner, ta grimace intérieure se faisant plus apaisée, et toi, ma reine, qui lèche et lèche encore, ce sang qui ne te fera aucun mal, à toi au moins. As-tu peur ? Non, quand même pas. Pas du sang. Je dirais plutôt que tu as faim. On va faire un tour ? Mauvais plan ? Danser. Se pencher en avant. Et déposer sur ton front portant encore la trace de gouttes de chlore, un baiser. Brûlant, mais léger comme une plume. Entre deux mèches frisées, blondes, encore mouillées. Un frisson parcours ton échine. Voici le cadeau que je te fais. Si tu as mal j'aurais mal. Si tu pleures je le saurais. Si tu meurs, je mourrais à ta place. Voici mon présent, ma bénédiction. Ma nouvelle malédiction. Je prendrai soin de toi à présent, tu es ma protégée, petit animal candide. Tu es si belle. Si attrayante. Tu vas me manquer, lorsque je sortirai de cet endroit.


Habille-toi, en un temps record, chante, encore.


"Merci Sid'. Encore une fois, merci pour tout."


Se redresser, et de tout mon haut t'adresser le sourire le plus tendre. Les vêtements, épars, quelque part là bas, tendre la main pour les récupérer, rapidement mais calmement. Un de ces soirs, toi et moi on dansera la cumparsita, main dans la main, la lune comme seule compagne, l'amitié comme seul sentiment. Le doux chant de la clarinette nous accompagnera, les pizzicatos d'un violoncelle. Tout sera fait pour nous. Le soir, la chaleur de l'air. Mais pour le moment, séparons-nous, un petit moment. Mes pieds frôlent le sol, presque déjà propre. Caresse doucement la tête de ma Blanche, qui te remercie à sa façon. Du regard, tu lui voues reconnaissance. C'est beau. Je ferais pas mieux moi-même. Une petite chanson d'Alanis Morissette et en avant la musique. Partir, d'un pas léger, après un salut léger de la main. Lever de rideau. Ma robe noire, mes vêtements encore un peu mouillés, mon corps qui danse autour d'eux. La porte, qui s'ouvre sans un bruit, j'emporte avec moi ton odeur et ta douceur. Blanche suit, d'un pas sage et paisible, nous nous en allons dans le silence de la journée. Enfin, le silence. Façon de parler. Les oiseaux font le bordel, au milieu. Mais peu importe. Allons courir, Blanche. Courir, vers le soleil.


Merci.

[peu d'inspi... pardon T____T]
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