Nom : Grey
Prénom : Aeden
Age : Comme sa soeur, vingt ans en apparence. En vérité il a des centaines d'années, même s'il n'a jamais pris la peine de compter.
Race : Démon
Profession : Surveillant.
Description physique : Si on aime le genre sombre et mystérieux, Aeden est d'une beauté à tomber. C'est un démon à l'aspect élégant. Soigné et méticuleux, il ne laisse pas la moindre poussière sur son costume en règle générale noir. Il tient énormément à son apparence, et ne laisse jamais les gens critiquer son physique. Il faut cependant dire que notre Adonis n'est pas beaucoup critiqué, et surtout pas par les jeunes filles ; ainsi, Aeden possède un atout qu'il peut utiliser de manière plutôt intelligente ; puisqu'il peut séduire grâce à son charisme, et ainsi entraîner ses proies dans son piège. Aeden est quelqu'un de sérieux et possède en général une mine très grave ; ne mettant donc pas vraiment en valeur ses yeux d'une noirceur d'encre. Aussi noirs que ceux de sa jumelle, d'ailleurs. Même si c'est un homme, il se maquille ; pour accentuer son apparence froide et mauvaise, il applique du noir sur ses paupières. En fait, Aeden est quelqu'un qu'on pourrait qualifier de "louche" ou de "gothique taré" mais tellement séduisant, cependant... Sans pour autant être un vampire, sa peau possède la blancheur de la craie, mais une chaleur intense se dégage de celle-ci. Le feu des Enfers brûle en lui après tout, n'est-ce pas ? C'est donc quelqu'un qui dégage une ambiance noire et chaude, terrifiante. Un démon, quoi. Son visage n'a jamais affiché le moindre sourire, ou du moins, ce fut il y a longtemps. Il est en général vêtu de costumes noirs élégants, à croire qu'il en a une centaine identique dans sa garde-robe... mais après-tout, qu'est-ce qui vous dit que c'est faux ?
Description du caractère : Aeden est d'une cruauté sans pareille. C'est un homme qui n'a jamais connu le chagrin et le regret... ou du moins en apparence. Très attaché à sa condition de démon, il essaie de montrer le moins d'expressions possibles sur son visage, mis à part le cynisme, la cruauté et l'absence totale de la moindre pitié. C'est donc un monstre, si on se limite à cette image. Un monstre qui n'a pas peur de se montrer en temps que démon. Il tue et éviscère sans la moindre hésitation, et l'extermination d'êtres humains est pour lui un véritable jeu. Cependant il ne faut pas s'arrêter à cette vision barbare et sadique de notre phénomène ; ce n'est qu'une petite partie de son caractère. Car malgré les apparences, et au contraire de sa soeur, notre Aeden est un véritable érudit. Les années qu'il passa à voyager, il ne perdit certes pas son temps ; il étudia, et devint un spécialiste particulier en Ethnologie. Pourquoi ? Justement parce qu'il prit le soin et le temps d'étudier chaque civilisation qu'il rencontra au cours de ses périples. Tenant à chaque instant un petit carnet avec lui qui lui servait de journal, il notait les coutumes et rituels et faisait des comparaisons. Il s'intéressait donc à la culture, tout en faisant de l'être humain son gibier. Pas que l'être humain d'ailleurs. En vérité tout lui va. On peut dire qu'il n'est pas bien difficile, notre homme. En somme, il cache bien son jeu. Car notre démon possède une troisième facette, qu'il prend bien soin de cacher, d'ailleurs. La perte de sa soeur a été pour lui un couteau qu'on lui lançait en plein coeur. Hebi était sa jumelle, la seule personne, sans doute, qu'il aima tant qu'elle fut une démone plus ou moins respectable. Elle ne lui montra jamais sa facette docile et calme, cependant Aeden avait déjà senti qu'elle n'était pas comme les autres. Mais il ne voulait pas voir. Il ne voulait pas voir ça. Il ne voulait pas essayer de comprendre ce qu'il se passait. Et lorsqu'Hebi leur annonça qu'elle refusait d'être quelqu'un de "normal" à ses yeux, c'est à dire un démon, qui ne se posait aucune question, la rage et la rancoeur remplacèrent l'amour qu'il portait à sa soeur. Sans doute avait-il cru qu'Hebi finirait par devenir ce qu'il voulait qu'elle soit. Pourtant, tout le temps qu'il resta avec elle, il l'aima. Et il l'aima profondément. Avec plus d'amour, sans doute, qu'un frère pouvait porter à sa soeur. Oui, c'était bien plus profond que cela. Et sa perte éveilla son instinct et aiguisa sa haine. Sans doute est-ce à partir de ce moment qu'Aeden devint un monstre à proprement parler. Parce qu'après tout, ne nous leurrons pas. Aeden n'aima qu'Hebi. Mais à présent, les choses auront sans doute changé...
Pouvoirs : - Il peut lire dans les pensées en touchant la personne concernée.
- Il possède une Aura, comme sa soeur, mais sans personnalité bien entendu ; le démon, c'est lui.
- Comme elle, il peut contrôler le feu.
Histoire :
Lettre n°3Je t'ai chassée. C'est normal après tout non ? Tu n'est pas comme nous. Tu n'as jamais été comme nous. J'ai pensé que tu pourrais être quelqu'un d'autre, quelqu'un de meilleur, de vraiment important. Quelqu'un qui aurait pu être un démon sensationnel. Mais dans tes pensées, je ne voyais que le flou, à chaque fois que je te touchais. Je n'aurais jamais dû te laisser devenir ce que tu es, c'est peut-être de ma faute. J'aurais dû réagir avant, te montrer, t'expliquer, essayer de te faire comprendre. Mais je suis impuissant face à la force de ta volonté. Tout se serait bien passé, si tu n'avais pas ouvert la bouche. Si tu ne nous avais pas pris à parti pour nous dire la vérité. Tout se serait bien passé. La vie aurait continué. Tu aurais pu rester auprès de moi. Nous aurions pu être ensemble. Mais comprends-moi. J'étais obligé. Je n'avais pas le choix. Tu devais partir. Mère était en colère. Moi ? J'étais pire que ça. Comment as-tu pu me faire une chose pareille, à moi ? Pourquoi l'as-tu fais, d'ailleurs ? Nous ne sommes pas assez biens pour toi ? Cette vie ne te suffit pas ? Il te faut plus pour en jouir, de cette vie immortelle ? Tu dois accepter ta condition. Elle est telle qu'elle est. Mais non. Tu veux te démarquer, pas vrai ? J'ai joué le jeu de la cruauté, et tu es partie. Mais il y a une chose que tu n'as pas vu. C'est que j'étais là, à la fenêtre. J'étais là, et je t'ai regardé, du haut de ma masure Moscovite, je t'ai regardée partir, suivie de ta bête blanche. Je t'ai regardée partir, au loin. Tu as fui ta ville et ta famille, tandis que je t'observais, impuissant, face à toi et à ta détermination. A cet instant ta condition comptait plus que mon amour, n'est-ce pas ? Trop de souvenirs et de souffrances. Tu as quitté Moscou, courant dans la neige, en direction d'une nouvelle vie, de la forêt, retour à la sauvagerie. Paradoxal, non ? Tu me manqueras, c'est une chose certaine. Et ces feuilles resteront en ma compagnie, toute ma vie. Jusqu'à présent, je n'ai rien vu venir. J'aurais voulu que ça se passe autrement. Je t'ai toujours voulu auprès de moi Hebi. Je t'ai toujours voulu auprès de moi. Sans doute n'avais-tu pas assez de flair pour comprendre cela...
Extrait du rp "Nuées", forêt.- Maman, je t'en supplie, maman, ne m'abandonne pas comme ça ! Pitié...- Tout ce que tu as fait n'a été qu'un fardeau entre mes mains. Comment oses-tu te prendre ainsi pour quelqu'un que tu n'es pas ? Tu n'as donc aucune honte ? Que crois-tu ! Tu n'es plus rien. Ni ma fille, ni une connaissance. Rien qu'une pauvre âme en peine. Ne repose jamais les pieds sur ce plancher. Et amène ta sale bête avec toi !Un regard plein de détresse, la face cachée de la peur. Attraper la Blanche déesse par le cou, l'apporter avec soi, la protéger. Observer d'un oeil plein de tristesse la fureur qui se cache à travers l'oeil serpentin de la mère qui nous a choyée et aimée. A l'arrière de ce terrible tableau, une proie qui nous fixe avec cette instance de haine non perceptible. Un murmure, des larmes ruisselantes, un torrent.
- Aeden je t'en prie... ne me juge pas, je t'en prie....Un pas, deux pas. Un regard fixe, sur des yeux noirs, un visage déformé par un puissant chagrin. Me voilà, livrée à moi-même. Ais-je entendu à ce moment là le rire aigre de mon alter ego ? Aura, as-tu ricané pour te moquer de moi ? Il se penche en avant, près de moi, créature à genoux, prétrifiée par la détresse. Une peur indescriptible. Pas d'issue. Juste la mort. Juste toi, mon frère, qui me toise, ainsi, j'ai peur de toi. Démon...
Un crachat violent sur mon visage d'albâtre. Des tremblements de peur, d'humiliation et de tristesse. Pourquoi ?
- Casse-toi. Ou je te tuerai.
Lettre n°25.Je viens tout juste de revenir sur Moscou. Maman est partie, mais elle était là, il y a peu de temps. Je sens encore son odeur. Moi ? Je reviens des Amériques. J'ai fui l'Europe, peu de temps après ton départ, comme je te l'ai dit. Je ne me suis pas beaucoup attardé, là-bas. Il n'y avait rien pour moi. Je n'ai pas su tirer mon épingle du jeu. Je suis resté pauvre pendant quelques années, avant d'en avoir marre. Cela n'a pas été la belle vie, il faut le croire. Pour ma part, j'ai toujours pensé qu'aller plus loin était mon but. Mais en vérité, je n'ai pas d'autre but qu'essayer d'oublier ton visage. Je ne sais pas si il me reste des traces d'attachement, mais je pense encore trop à toi pour pouvoir revenir ici. Moscou, ce n'est qu'un passage-éclair. Je n'ai jamais cherché à me réinstaller ici. J'irai peut-être visiter le Moyen-Orient. Il paraît que c'est beau et raffiné. En Amérique, les Indiens du Nord sont foutrement différent des Indiens du Sud. Je m'en suis rendu compte lorsque j'ai consulté mon carnet. Je prends des notes chaque jour, et pour des choses nouvelles. Il y avait beaucoup de choses à découvrir là-bas. C'était fascinant, vraiment. Il y avait tout le temps quelque chose susceptible de susciter mon attention, de piquer ma curiosité. Je ne me suis jamais ennuyé. J'ai appris à parler d'autre langues, je lis des symboles étranges avec énormément de facilité. Peut-être qu'avec tout ce que j'ai réuni, je pourrais écrire un livre. Si tu savais lire, tu le lirais, soeurette ? Moi, j'ai appris sur le tas, et puis c'est venu très vite. J'étais trop curieux pour avoir la flemmardise de ne pas apprendre à lire. Cela m'a beaucoup aidé. J'ai cru que j'avais aimé une femme, là-bas, mais en fait, non. Après la nuit d'amour passée en sa compagnie, j'ai compris. Ce n'est pas pareil. Ce n'étais pas toi. Bien au contraire. C'était une Succube. Elle m'a utilisé, m'a charmé. Tu sais comment je me suis vengé ? Je l'ai dévorée dans son sommeil. Je ne supporte pas qu'on se moque de moi. En fait, je ne peux pas tomber amoureux. D'abord parce que ma nature n'est pas faite pour cela. Ensuite... Parce que
je t'aime tu
m'as été trop précieuse es celle
que j'ai choisi qui m'a dégoûté de ce besoin d'aimer. Tout simplement.
Extrait du rp "Un bol d'air frais n'a jamais tué personne", Parc.- Tu n'as jamais désiré t'enfuir d'ici, Aeden ? Quitter Moscou et voir de nouvelles choses ? Caresser de nouveaux horizons ?Allongés sur un tapis d'herbe, d'aiguilles fines de feuilles et de courtes branches éparpillées au sol... Ils se tiennent là, main dans la main, comme des amants, ou des enfants. Ils regardent, par la trouée des arbres, le ciel dépourvu des éléments d'Eole, se promenant tels des agents célestes et venteux. Lui, et elle, plongés dans la contemplation des étoiles, en paix, un sourire fendant le visage de la succube, que j'aurais rêvé appeler Lilith... le ciel brille ce soir, la lune sourit, pleine et rayonnante. changeante comme le temps qui passe, tantôt rouge ou bien pâle, parfois même inexistante. Lui ne sourit pas, n'esquisse pas le moindre mouvement. Changement de posture. Ses cheveux, longs et noirs comme la l'ébène, dessinent un soleil d'enfer sur le sol assombri par la nuit. Ses yeux si atypiques, des yeux de serpent, à la fois jaunes ou bien verts, scrutateurs et malsains. Propre à ta race, en somme. Assombri et malveillant. Lorsque ta bouche s'ouvre, tes dents pointues, canines effilées, font fuir les derniers animaux un peu trop présents ici. Une voix grave, une note soutenue, des paroles froides, timbre propre à ton être.
- Non. Je suis bien ici. Je n'ai rien à faire, rien à voir. Je suis ici pour tuer et opprimer, et je ne demande rien de plus. Pourquoi veux-tu changer alors qu'ici nous avons une emprise sur le lieu ?- C'est bien d'avoir de la curiosité non ? J'aimerais découvrir des choses nouvelles...- On est très bien là où on est. Tu n'es jamais satisfaite Hebi. Tu en veux toujours plus...- Je désire ce que tout le monde veut. La liberté.- Non, tu désires ce que l'humain désire et tu sais ce que j'en pense. C'est contre-nature et immoral. Un comportement que je détèste.- Tu détèstes tout, Aeden.- Tu devrais, toi aussi. Mais tu es trop curieuse ! Toujours à te ballader et à observer, toute la journée durant, tes saloperies d'animaux bêtes comme des huîtres... le pire, c'est que tu préfères manger ça que des choses véritablement saines ! Des femmes vierges, des enfants...Aeden. Un nom bien ironique pour toi. Tu es le mal incarné, le chasseur à l'état pur, cruel et indomptable, le feu des Enfers coule en toi, comme un poison violent. Invaincu par la joie, détruit par la haine, tu es un démon, à la cruauté irrévocable. Elle pense que tu es capable d'aimer. Elle a raison, et cet amour constitue ta seule faiblesse. Ton coeur noir s'éclaircit à sa venue. Et quoi que tu dises, depuis ta naissance tu n'as fait que suivre le moindre de ses pas. Le jour et la nuit, le yin et le yang. Tous les deux rassemblés. Allongés l'un à côté de l'autre, dialogue animé, mais si silencieux. Mais cela t'inquiète, t'angoisse. Tu es le seul à l'aimer et à la protéger. Mais bientôt quelqu'un prendra ta place. Et en la chassant tu te tortureras de souffrance, prisonnier de ta nature et de tes convictions, de tes conclusions si cruelles. Mais son regard voilé est la seule préoccupation du moment. Elle a lâché ta main pour caresser une boule de poils blanc moucheté de noir qui ronronne à ses tendres caresses. Regard fixé sur les étoiles. Oppressant tout cela. Pourtant tu ne bouges pas. Tu restes dans cette immobilité parfaite, parce que tu ne peux rien faire d'autre. Un geste peut t'être fatal. Et tu le sais si bien que rien ne sera laissé au hasard pour un homme comme toi. Pour un démon comme toi. Pour une créature comme toi, vile et servile. Un massacre d'horreur et d'ironie. Presque comme un véritable assassin. Sauf que toi, tu ne l'as pas choisi. C'est une fatalité, ou une bénédiction. Tu décides toi-même de cette option. Presque tout tourne autour de toi car tu n'avances pas assez. Le monde est triste. La vérité fait du mal. Mais bouge, jeune homme. Bouge en direction du ciel, et tu verras que l'herbe est plus verte là-bas. Vers les étendues que tu n'as jamais rencontrées, mais dont tu rêves, roulé en boule contre elle, endormi dans ton sommeil d'enfant, ne rêvant que de sang et de fantasmes non apaisés...
- Hebi ? Tout va bien ?- Jamais, Aeden. Jamais, enfants, jamais au grand jamais, ne me parle plus de ces horreurs. Plus jamais.- Tu n'as donc aucune éthique ? Tu es un démon. Et ton devoir et ta nature sont de vivre comme tel. Tu en est consciente n'est-ce pas ?Colère. Aura. Des yeux pâlissant instantanément, la fureur se propageant en elle comme un fléau ardent en flammèches désordonnées. Un grondement sourd, presque félin. La petite peluche miaule de peur. Et la voix rauque s'élève, tranchante, et mordante, la fureur. Aura, oui. Déesse de la mort. Presque aussi fine que le plus fin des serpents. Il auréole ton nom, celui qui t'a été offert. Jamais tu ne changerais, même si tu hais.
- Tu me parles d'éthique alors que tu dis des choses dénuées de ce principe ? Pour qui te prends-tu ! Tu es mon jumeau, ou la pire des ordures que quelqu'un puisse l'être ? Il y a des limites à la cruauté, Aeden. Et des limites bien marquées ! Choisis tes mots ou tu comprendras bien vite les origines de ma colère.Rester un instant dans une béatitude silencieuse. Toi, Hebi, ta première colère. Tes cheveux courts dressés, tu t'es décalée sur le côté pour mieux le toiser. As-tu peur ? Peur de ta propre soeur, de la moitié de ton âme ? Une sorte de petite veine, de peine due à cette misère si éloignée de l'amour. Quelque chose dans ma tête, la lueur de ton âme. Celle qui n'est pas encore envahie par les ténèbres qui est amour et compassion, compréhension silencieuse, une touche de poésie si peu marquée dans le corps d'un monstre. Avancer vers la lumière, c'est son désir, pour elle et pour toi. Mais tu te mures dans ce silence de mort. Hululement. Seule Gaïa manifeste sa présence parmi vous. Prêtresse de vie. Créatrice de chouettes et de l'amour. Un mot de pureté et de sagesse, non prononcée. La boule de poil qui dort. L'esprit qui part en chemin. La vie qui va vers la mort. Vanité. J'ai l'impression de tourner en rond au milieu de mon papier. Résumons. Elle est là, froide et distante, tandis que lui ne comprend pas. Panel de paroles, oeuvre palimpseste. Cette furie qui cache un air rêveur. Qui cache le masque de la souffrance. La petite chose au creux de ses hanches tremble, frottant son pelage chaud contre elle, elle qui le fixe avec colère, rage et déception. Défection. Comme si la terre s'était envolée, passagère. Il n'y a plus que les astres avec elle. L'accompagnant dans son long voyage, avant de frôler un jour du doigt fin la douce caresse de la mort. Un florilège d'émotions, de troubles cachés, sous une vase visqueuse, celle de l'oubli. Je laisse ma plume courir sur le parchemin épais, elle attrape l'herbe avec rage, se retenant de frapper celui qui en face d'elle l'observe, éperdu d'orgueil. Tu es bien trop étrange pour quelqu'un comme elle. Tu ne la comprends plus, même si tu l'aimes, car dans l'instant cela n'a plus d'importance. Un pas de trop et c'est la chute. Tu tombes au fond du précipice, son précipice. Tu te jettes à corps perdu dans le gouffre de ses principes et de sa douleur, le présent n'importe plus. Le futur, c'est elle. Ses yeux, ses cheveux, son corps, ses mains si fines. Une stagnance de princesse et un port de tête altier, une expression si curieuse dans ses yeux noirs. Comme si, pour elle, le temps avait ralenti sa course. Pour voir ses cheveux onduler au rythme de la brise, ses mains caresser les horizons pâles. Cette main. Il y a trop d'amour et de tendresse dans cette main. Pas assez de violence. Hebi, tu n'es pas comme nous. Tu n'es rien que le masque d'un ange. Tu n'es pas ce monstre que tu te devrais d'être. Tu es trop pure, trop douce, même ton corps semble aussi doux que le lait. Sens-tu le poids du regard de ton frère ? Baisseras-tu les yeux pour lui obéir ? Ou t'enfermeras tu dans le plus tendre des mutismes ?
- Pardonne-moi. Je ne voulais pas te froisser.- Pourtant tu l'as fait. Il est tard pour regretter Aeden.Caresse, la peluche blottie contre ta peau si chaude. Comme une mère, tu la laisseras se pelotonner contre toi. Le masque de la secousse. Petite panthère.
Future tueuse.
Les étoiles paisibles. Elle se rallonge, une pure merveille de pureté, sous sa robe blanche. Quelque chose de léger et de si fin. Comme cette plume qui tombe. Cette impression de légereté. Mais la tension reste. Persiste. Ses yeux ne décolèrent pas. Son regard si noir et si aombre, autorité naturelle, une bataille si engagée contre la plénitude et la douceur. Pas d'autre solution. Lui, elle, jumeaux siamois, perdus dans leur propre contemplation, un coeur vaquant au rythme de leur pensée. Tapis de neige invisible. Constellation immobile, bloquée au centre de leur attention. Nous aimerions que tout soir comme avant. Danser au milieu des roses sans se piquer le doigt, sans saigner. Sans attirer la mort.
- Pourquoi es-tu aussi curieuse ?- Si je ne l'étais pas, tu t'ennuierais jour et nuit...
Lettre n°287.En fait, j'ai compris. J'ai tout compris. Ce rêve... m'a tout remémoré. Mon carnet est plein, de toutes sortes de choses. Mais si tu avais été là, je n'aurais jamais eu l'idée de partir, et d'explorer de nouvelles choses. Lorsque ton départ m'a été trop insupportable, j'ai suivi ton conseil, et je suis parti à la découverte. C'est si amusant, de constater la place que tu as pris dans ma vie, Hebi. Une place très importante, trop, sans doute. Je n'aurais jamais dû m'amuser à t'accepter. Je n'aurais jamais dû. Ou alors, j'aurais dû jouer le jeu jusqu'au bout. Bien des changements se sont opérés. Il n'y a qu'en Océanie que je ne suis pas allé. Trop de soleil, tu m'aurais dit. C'est mauvais pour mon teint, tu m'aurais dit. Sans doute, ou peut-être pas. J'ai cherché, longtemps. Je n'ai jamais cherché à te trouver. J'ignore même si tu es vivante ou morte. Je sais simplement que tu es là, encore. Je le sens. Et d'ailleurs, je sais où tu es à présent. Ceci est la dernière lettre que j'écrirais. Je le sais parfaitement. Pourquoi ? Parce que je sais où tu te trouves. Lorsque Mère est venue à moi, couverte de blessures, je n'ai pas compris. Je l'avais vue, déjà, quelques mois plus tôt. Je lui avais clairement fait comprendre que je ne voulais plus entendre parler d'elle. Pourtant, elle a éveillé ma curiosité. Devine comment ? C'est bien simple. Effectivement, elle m'a parlé de toi. Elle m'a dit que tu étais vivante, dans un château en Transylvanie. Elle m'a dit que tu allais bien, mais que ton animal était mort. Je ne t'avais pas reconnue, Mère. Je ne savais pas qui tu étais lorsque tu es venue à moi. Etrange non ? Aucune solution possible. Elle m'a donné l'adresse et le nom de l'école. Elle m'a dit que je devais y aller. Que je devais aller te voir, encore une fois. Mais pourquoi aurais-je fais ça ? Elle a répondu à ma place. Tu as besoin d'elle. C'est tout ce que tu as dit. Et tu es partie. Alors il est temps de prendre mon envol. Et de rejoindre ce lieu, une bonne fois pour toutes. Il est temps de te revoir. Une dernière fois peut-être. J'ai envoyé un vulgaire CV pour devenir surveillant, et j'ai été accepté. Me voilà en route. J'arrive... soeurette.
Rp sur l'entrée dans le lycée : Je suis seul, comme d'habitude. Je suis seul, mais je ne regrette rien. Je l'ai bien cherché après tout, non ? C'est bien fait pour moi. J'ai fait mon choix à présent. Me voilà, devant cette bâtisse immense, comme si je me rendais dans un bagne. En vérité, c'est bien pire que ça. Respirer à fond. Je te sens, tu es là. Je sais que tu es là, entre ces murs, quelque part. Je te montrerai l'étendue de ma rancoeur. Jamais ma joie à l'idée de t'avoir retrouvée, enfin. Douce mélancolie dans mon esprit. Quelque chose remue, dans mon sac. Un petit animal que j'ai trouvé sur ma route. Je ne l'ai pas baptisé, c'est un cadeau pour toi. Que je ne t'offrirai pas directement bien entendu. Il te trouvera, il l'a compris. C'est un mâle, cette fois. Sa mère l'a laissé là, sous un arbre, près d'un terrier. Il pleurait et était seul. J'aurais dû le dévorer, tu sais. Devine pourquoi je ne l'ai pas fait ? Oui, c'est fâcheux. Trop d'états d'âme. Respirer la crainte et la douleur. Tout en franchissant les portes, je me rends compte d'une chose. Il n'y a pas que des démons ici. Il y a de tout, on dirait. Démon, mais aussi ange, loup. Quelques humains on dirait. Servant sans doute de proie à chasser pour les élèves difficiles. Il faudra que je me renseigne. Rattraper, le pas de course, s'en aller, de l'avant, une chose, enfin. Plonger mon regard dans cet intérieur vieillot. C'est un peu moisi, mais on s'y fera. J'avance, mes pas me conduisant dans le hall principal. Accueilli froidement par une femme m'indiquant le numéro de ma chambre. En clair ? Je dois me démerder. Rien de bien sorcier sans doute. Mais un peu de respect aurait été le bienvenu. Il s tortille dans mon sac, mais je repousse sa petite tête noire. Il est temps d'apprendre des choses nouvelles. Je suis le nouveau surveillant. Mais par dessus tout, je suis là pour toi.
Et s'il y avait quelqu'un d'autre dans ton coeur ?Autre(s) chose(s) sur votre personnage : Rien de spécial...
Code : C'est bon, alors zaoua. File, je te dis. Syndel.
Comment avez-vous connu le forum? : ...