Entrez dans l'univers de ce lycée pensionnat perdu dans les montagnes transylvaniennes bien mystérieux... Forum RPG ouvert à tous. |
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| Les Aubes Sont Mortes [PV Syndel] | |
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Nombre de messages : 91 Age : 29 Localisation : La ou le soleil ne brille jamais 8) Loisirs : ... Humeur : Magique Date d'inscription : 09/06/2011 Jeremiah Van Hisse | Sujet: Les Aubes Sont Mortes [PV Syndel] Lun 8 Oct 2012 - 18:18 | |
| HRP: J'ai fait au mieux pour l'orthographe, j'espère que ça t'iras.
Les rivières couleront toujours et tu ne seras plus là La mer danseras toujours dans les châles d'écume et tu ne seras plus là Les feuilles tomberons toujours pour l'automne boulimique et tu ne seras plus là Moi non plus.
Les heures s’effilent et s'égrainent. Le temps a ce cour trop rapide et trop lent en même temps. L'ennui est acide. L'amertume s'en ressent. Haïr des heures durant, c'est lassant. On ne m'y reprendras pas. C'est l'aube sombre. L'aube dans les nuages noirs et lourds d'orage. C'est l'aube rouge qui saigne sur les arbres. C'est l'aube vermeille à travers mes rideaux dorés. Ce sont les aubes mortes. Les aubes rougies et ruinées. C'est le soleil carmin. Le soleil qui brûle les yeux. J'ai les prunelles douloureuse de son spectacle. L'opéra de l'aurore est éblouissant. Les nuits d'insomnie s'enfilent comme des perles. L'aube cueille mes sommeil. C'est Morphée au matin. Nu dans la chambre pâle. Le vent automnale fait frissonner ma peau. La caresse douce du mistral. Délicieux. Mes mains sont sur mes hanches et en inspectent la maigreur. Ce sont les matins onctueux a baigner sa peau dans le sang du soleil. Ce sont les matins sombre. Calice d'un rituel inconnu ou pleurs l'hémoglobine des dieux. Apollon et son char de feu. Ichor trempe les pointes des montagne. Laissons le ciel saigner. La lumière rougie embrasse ma peau. J'aimerais faire l'amour au vent. Faire l'amour à la terre. J'aimerais faire l'amour aux étoiles et décharger dans ma semence ma perdition. J'ai trop peur de la nuit que j'espère le jour. Errance imbibée pour cueillir les heures et les avaler. Je bénis le soleil de mes cernes sombres. La nuit a la temps de revenir. Le jour est à moi. Le jour il se tait. Prométhée, Dieu que je te hais.
« C'était un matin d'automne et tu as ouvert les yeux. Tu étais nu. J'étais là. Brisant tes os un par un j'étais là. Cueillant tes cris comme des fruits à peine mûrs, j'étais là. Quelle était belle la saveur de ta peine. Rappelle t'en, on ne hante pas les siècles à chercher l'amour. Les morts n'aiment pas. Je ne t'aime pas. C'était un matin plein de saveur à la genèse de tes larmes. J’aurais aimer te faire l'amour avant. Qu'importe. J’existe à nouveau. Le Fantôme. Le Grand. Le Prométhée. Les nuits sont à moi et les jours à toi. Avales les cascades de mes âges où se faufilent les souvenirs en vermines. Tu aurais des ailes, je te les aurais arrachées. Tu y as cru. Crois-y encore. Je ne partirais pas. Tu es à moi. »
C'était un matin d'automne et j'ai ouvert les yeux. J'étais nu. Il était là. Brisant mes os un par un, il était là. Cueillant mes cris comme des fruits à peine mûrs, il était là. Que j'avais mal dans ma peine. Je m'en rappelle. Des années à croire à ton amour. Les morts n'aiment pas. Il ne m'aime pas. C'était un matin plein d'horreur à la naissance de mes peurs. J'aurais arracher mon cœur pour ne pas l'aimer. Qu'importe. Il hante. Le Fantôme. Le Grand. Le Prométhée. Les nuits sont à lui et les jours sont à moi. J'avale ses souvenirs en toiles de soie noire qui me brûle. Des souvenirs sombre qui me donne envie de le vomir. J'aurais des ailes que je me les arracherais pour qu'il s'en aille. J'y ai cru. J'y crois encore. Il partira. Je me rappelle les flammes qui volaient vers la lune. Je me rappelle le latin innocemment, balancé dans le froid comme un fétus de paille. Naïf. C'était une nuit sombre ou j'ai damné mon âme. Il partira. Les morts n'aiment pas. Les erreurs du passé. De l'enfance. L'amour trop jeune. Trahis. J'aurais pu sombrer. Je ne l'ai pas fait. Lutter. Je ne suis pas couard. Lutter. Se battre. Il ne gagnera pas. Je suis tourmenté mais pas déchiré. J'ai la force de me venger. J'aurais pu sombrer dans la déchéance. Devenir une machine au relents de suicide. Je ne suis pas de ceux là. J'aurais pu m'abandonner à l'éthanol en flots. Je ne suis pas de ceux là. J'aurais pu faire de mes yeux des parchemins desséché à force de pleurer. Mes larmes ne couleront plus pour lui. Je suis l'esclave de son âme. Je ne serais pas l'esclave de la mienne.
C'est l'aube rouge qui saigne sur les arbres. C'est l'aube vermeille à travers mes rideaux dorés. Ce sont les aubes mortes. Et je marche. Les Dieux en soient témoins, si les nuits ne m'appartiennent pas, les jours, je ne les lui céderais pas. Le vent frais est doucement sec. Je n'ai pas froid. Vêtu d'une chemise a manche courte et d'un jean usé. Je n'ai pas froid. Les aubes sont mortes. Pour comprendre et apprécier les aubes il faut voir la nuit. Je ne la vois pas. Les aubes sont mortes. Les morts sont partout ici. Je les ressens. Je ne veux pas les voir. Juste les sentir. Rester aveugle d'un œil qui ne réponds pas aux lois physique est un combat titanesque. Je suis un Titan. Chaos. L'origine. L'absolu indicible. C'est la faille même du monde. De l'univers. Le ventre par lequel la terre est né. C'est le ventre. Le passage. La porte. Chaos. Je suis la Faille des Morts. Éros. La création. Celui qui permet que les choses soient et puissent-être créées. Celui qui désir et fait que l'on désir. Celui qui ouvre la porte des création . Je créée, ô ventre crépusculaire je créer. Je suis un chien enceint de la rage. Je créé. Nyx. La nuit. La lune dans son écharpe d'ombre. La noirceur ou brille la lumière, La nuit et Erèbe, les ténèbres, ce sont les putrides cantiques de l'ombre enivrantes, les abysse de ses rêves, de ses envies. Je suis les Titans et je suis deux. Chaos et Éros. Il est Nyx et Erèbe. Que l'Hadès ouvre sa bouche que j'y plonge nos corps et nos âmes. Seules demeureront les lames pâles de ma haine.
Mon être fissuré, dévoré par toi. J'aspire la Lumière. Je ne suis pas à toi. Je ne sombrerais pas dans Le Tartare profond. L'Elysée auquel j'aspire est un monde ou tu n'es pas Pars, car je ne serais jamais à toi. Mes sourires sont des crachats contre toi Je ne suis malheureux Je ne suis pas heureux Pars...
L'aube sanglante s'en est allée. Je hante le parc dans le jour à peine né. Le vent froid s'enivre de ma peau. Mordant tel un amant avide. Il est là. Je suis comme un isthme entre deux océans déchaînés, deux armées de morts qui dansent d'une gigue macabre. Je suis un isthme et il souffle le vent. Les vagues d'outre-tombe déferlent sur mes berge, inondent mes terres et je sombre. La Mer porte le nom de Prométhée. Je veux la terre arable. Je veux le sable sec, vide de toutes traces de lui. J'y arriverais.
Soit. J'avance dans le parc qui s'habille doucement du jour. Mes yeux perdus à l'intérieur de moi. J'aime la paix de cette endroit. Les fleurs poussent aux pieds des racine, exhibant leurs couleurs enchanteresse. C'est un jardin sauvage, pas l'un de ceux trop bien taillé qui ne ressemblent a rien au fond. C'est un jardin ou la nature s’exhibe entière. Au fond, ce lycée est un trésor. Perdu dans les pics sauvages de la Transylvanie. Ce n'est pas la Transylvanie de Stoker. C'est le havre de forêts a l'aube des Carpates, c'est le monde sombre ou l'ésotérisme s'éveille. Sombre. Non. C'est le monde splendide ou la magie est palpable. J'aime. J'adore. Lui n'aime pas. Je m'en fou. La forêt semble m’appeler de sa bouche feuillue. Les feuilles bruissent mon nom. L'étrange lumière verte des sous-bois m'attire. J'aime l'odeur des feuilles mortes. Leurs craquement sous mes pieds. J'aime voir les feuilles repeindre ma peau d’émeraude sous les assauts du soleil. Soit. Le soleil est quelques peu voilé et c'est d'un vert sombre que je farde. La paix. L'odeur du lichen doux qui caresse mes narines. Un craquement. Volte face. Mes yeux plongent. Je la voix. Elle me regarde, ataraxie. Nous ne parlons pas. Ses yeux m’écartèle et m'autopsie. Il n'est pas un regard comme le sien. Des cheveux blonds splendides coulent sur ses épaules. Je sourie. Quelques ondes de ma pensée m'échappent et je vois les ombres mortes se mouvoir entre les troncs. Entre les piliers de ce palais sylvestre. Nous nous regardons comme deux loups. Sans violence. C'est un silence savoureux. Comme si la paix de ce sous bois était fait d'un cristal si fin qu'un mot le ferait éclater. A l'intérieur de moi une bête gronde. C'est Prométhée avide.
« Imagine sa peau glisser le long de ses chairs. Oh oui imagine son sang dans ta gorge, ses yeux apeurés, imagine ses lèvres écorchées. Imagines toi glisser entre ses cuisses. Imagine moi entre ses cuisses. Imagines moi l'aimer. »
Un chuchotement à peine audible viole mes lèvres.
-Bonjour...
Dernière édition par Jermiah Van Hisse le Mer 17 Oct 2012 - 5:08, édité 1 fois |
| | | Nombre de messages : 350 Age : 32 Localisation : Ailleurs. Loisirs : Survivre. Humeur : Si ça t'intrigue. Date d'inscription : 01/04/2009 Syndel Vungh | Sujet: Re: Les Aubes Sont Mortes [PV Syndel] Sam 13 Oct 2012 - 15:00 | |
| Arcanes. ༨Da-Da-Daaaa...
La Dame Forêt.
Élégante et distinguée. Tréant efféminé et paresse composée. Ses bras branches recueillent oiseaux en quête de paix et pendus aux desseins esseulés. Ses formes incurvées relief. Nuque en torsion, visage à demi-caché. Yeux clos. Doigts sculptés. Divine ritournelle que le son de sa voix, vent. Zéphyr bravant les défenses des curieux et des ébahis, en mal de viande. Ses hanches fines. L'arbre respire ce qu'il ressent, à défaut de posséder l'art de la voix. Ses hurlements sont des souffles preux, ses pleurs des marches libres et vaines de toute substances. Des pas qu'on ne peut suivre. Les ongles longs. La peau écorce. Les cils feuillages. Lianes capillaires sensibles au toucher. Évocation du désir entre les stries de son buste tronc, glissant dangereusement entre, sur ses cuisses. Les pieds racines enchevêtrés, superposés, malades, malheureux. Comme cloués. Le sang sève qui roule à la moindre éraflure. Les mains silences, posées sur sa bouche taillée, artisanat précieux. Pas de vanité. Un corps en soi, un corps pour soi. On ne sculpte pas un arbre, il ne nous sculpte pas non plus. On s'empare de l'essence sylvestre, on la fait ressortir. On taille ce que l'être fait sentir. On creuse le secret de l'arbre. Qui inspire. Qui expire. Une forme de bois et de sève, de chair et de sang. Nombril discret. C'est en écorchant que l'on montre. Que l'on voit. C'est en tailladant que l'on fait vivre ce que l'on trouve. C'est en extirpant les organes du corps fondamental, premier, que l'on transforme, que l'on trouve la beauté éclatante, mirifique, sempiternelle. Il faut souffrir pour obtenir ce que l'on souhaite. S'entailler les délicieuses reliures mosaïques des clavicules fraîchement sorties de leur monde d'oubli et de mystère. La voix de l'Arbre qui hurle ses douleurs. La brise s'affole. Les racines se crispent. L'écorce rompt. Le papier naturel se flétrit, les bois des cerfs qui s'écrasent contre le solide défont leur emprise. S'écartent. S'éloignent. Les tremblements cessent. La sève coule et le coeur de la sylve, corrompu, recroquevillé, blessé et souffreteux, vient à la surface. Les feuilles s'inclinent, se rétractent, rouillent, pourrissent. La sculpture est faite. La Dame Forêt est née. L'Arbre est mort. Mais rien ne vaut la poitrine de la Dame Sylve. La poitrine divine, nue, la taille fine, le ventre rond. La Dame Forêt qui pond. Le reptile, ovipare.
Il dit que c'est bien pour elle. Elle n'a personne à qui se référer. Alors elle l'écoute. Vir Tanadahl. Aucune idée d'à quel point cette oeuvre pouvait changer un homme, il avait toujours été comme ça. Depuis le début. Aussi nocif qu'une religion sans aucun doute. Aussi bénéfique qu'elle, d'un commun accord logique. L'arbre. Etudier les cris de l'arbre. Une suffisance extrême. Une présence peu justifiée d'une pensée telle dans les environs. Un temple à la mémoire de ceux qui y sont restés. Louable, vraiment. Un cimetière, en somme. Juste ici. On ne voit pas les sépultures, il n'y en a pas. Des fleurs, seulement. Des offrandes. Baumes, enduits, bougies, encens, feux. Chrysanthèmes et couronnes colorées. Des fleurs partout. Écosystème recréé, renaît de ses cendres. Des cendres. Par extension, des feux, et des cendres. Nourriture, parfois. Urnes brillantes vide, langues de dragon, giveboises, lys des montagnes. Peluches. Jouets. Tissus. Un violon, au loin. Une lyre, en réalité. Les ritournelles de la harpe qui jouit de sa plénitude en ces lieux calmes, paisibles. De la boue. Des flaques. Il a plu, cette nuit. Elle le sait, elle était là. Ses cheveux avaient eu le temps de sécher d'eux-même. Quoi qu'il en avait été à présent, elle ne s'en serait pas occupée. Dehors. Les brindilles et la terre contre elle, dans ses draps, entre les brins de sègle de ses cheveux. Coiffure de harfreuse. Coiffe celte. Certaines fleurs sont fanées, d'autres resplendissent. Ils ne sont jamais bien loin, sans doute sédentaires. Les pétales s'éparpillent sur l'herbe, frisson, caresse. Son dos se redresse, se cambre. Les yeux qui refont surface, l'espace d'un instant. Le paysage, une fois le soleil sorti de sa torpeur, resplendit. Ne rien toucher. Ne rien déranger de ce qui se trouvait en ces lieux de paix et de sérénité. Laisser la vie suivre son cours au même plan que la nature garder ses droits. Une philosophie de neutralité affligeante, de stoïcisme pur. L'absence de parole lorsqu'il s'agissait de culte. La tempérance et le commun accord, la conciliation de tous face à un spectacle aussi grandiose que celui-ci. Une seule et même voix. Le vent qui s'élève au-dessus des cimes, emportant avec lui les souffles épars des créatures vivantes, des êtes pensants, le parfum des pollens mêlés, propulse les insectes volants, les vivants ailés. La borée, la promesse d'un avenir commun. Jamais l'un sans l'autre. Le suroît qui frise l'ineptie de tant de naïveté. Les spirales. Les cercles. Les sculptures. Les peintures. Le calme plat. L'inaction. Un serpent, intrus, avait avalé un oeuf, pendant la nuit. Sans aucune peine. Pendant qu'elle mirait la beauté diaphane de l'art Elvhen, humble et sans public, créant la Dame Sylve portant les âmes abandonnées par leur corps, reposant juste en-dessous de son ventre gonflé. Il y avait des offrandes. Parmi elles, des sacs de jute, des pierres précieuses, des matières premières, et un placenta. Ce qui avait tout l'air d'être un placenta.
Pédophage émue, je suis l'autre, je suis pudique, je ne me souviens de rien et je ne veux me souvenir de rien. Le dos des mains qui couvre les yeux. Les doigts éventails. Souples, mobiles. L'être qui tend la main sans qu'elle ne soit rattrapée. Toucher les doigts. Mordre le nez. Le ventre rond qui s'agite. Les secousses. Tremblements. Stupéfaction. Peur. Terreur. Horreur. Béhémoth qui expulse l'être de toutes les craintes, Premier-Né, Forcené. L'ignorance était la pire de toutes les souffrances. Il était parti chasser pour aider les femmes du clan, solitaires depuis que leur maris guerriers avaient quitté les sentiers balisés pour traquer la bête sauvage qui avait déchiré le bas-ventre de Mori, brisant tout espoir de la voir mère d'un brave être de la pinède, ou de la voir respirer, simplement. Cela avait rendu fou Volveso, son amant, fou de rage. Il conduisait les troupes à la recherche de la bête, prêt à s'habiller de sa peau et à dessiner ses peintures de guerre avec son sang. Il s'agissait, sans nul fantaisie possible, d'un nouveau tour du Malin. Qu'elle ne connaissait que trop bien. Lui, il n'en savait rien. Il aurait sans doute voulu, mais elle se refusait à lui faire partager son exquis travail de réflexion. Il ne comprendrait pas. Il ne voudrait pas comprendre. C'était sans doute mieux ainsi. Il tremblait en parlant de cette histoire. Le clan projetait de fuir la région si la bête n'était pas retrouvée, puis exécutée. La direction du pensionnat elle-même avait quémandé la surveillance approfondie de la zone, de peur de ne voir l'affreux venir cogner aux barreaux des fenêtres. Nul n'avait idée d'à quoi il ressemblait. C'était gros, ou ça avait grandi. Qu'importait, c'était dangereux. Si lui était accueilli comme un frère, elle n'avait pas le droit de pénétrer l'enceinte de la tribu. Aussi, elle veillait sur la stèle de Mori en attendant les obsèques classiques et personnelles, une fois l'être aimé de retour. La mort chez eux était une des merveilles de ce monde. Lui ne serait pas de cet avis. Après tout, c'est de cette façon qu'il est devenu orphelin.
Les dieux veilleraient sur eux. Il était temps de rebrousser chemin. Le retrouver, peut-être.
Les jambes tremblantes. L'orgueil en moins. La robe n'a rien. Déchirée, ce n'est rien. Il suffira de coudre. Comme on recoud une plaie. Le vert lui allait à ravir, d'après lui. C'était une façon de voir les choses. Une main lasse, la terre qui s'en va. Quitte le corps pour reprendre possession du sol confortable. Les talons chaussés. Escarpins étrangement solides qui ne s'étaient encore jamais cassés au contact de la forêt. Équilibre traître, ses pieds habitués. Égratignée, rien de grave. Les yeux cernés de noir, les bois entiers dans ses cheveux. Poésie emmêlée, sans effet. Élastique oublié. Crins lâchés. Des parasites sur tout le corps, l'eau se chargerait de les enlever. Il fallait rentrer. Un coassement gracieux et pernicieux, les pupilles vers le bas. Elle était mignonne. Toute verte. De gros yeux noirs, globuleux. Elle sautillait, bondissait. Un étang à proximité. Le vide du lieu. L'eau, lac, aucun remous. Des grenouilles malignes qui s'aventurent ailleurs. Elle qui rentre. But premier. L chemin face à toi. Qui marche. Lointaine. Fleuve dans ta nuque, brave, juste lointaine. Tu es là. Tu as passé la nuit à guetter les pilleurs éventuels des richesses Elvhen. Tu n'as pas besoin de remerciements. Tu étais là pour toi. Avant tout pour toi. Tu as pu voir la Belle, la respectueuse Dame Sylve. Tu sais ce qui se trame. Tu devrais le lui dire. Au moins. Et sans doute que tu n'en feras rien.
Stop. Volte face. Il la regarde. Elle lui répond. Une minute, tout au plus. Les liens étroits. Conversation oculaire. Aucun danger. Aucun. Trop faible. Trop chétif. S'il attaque, les flèches Elvhen seront avec toi. Ses flèches à lui le guetteront, le transperceront. De part en part. Le sang s'écoulera. Le sang que Dame Sylve lui aura confié. Le sang vicieux qui se répandra sur la Sainte Terre des morts de chez eux. L'exécution aura lieu plus tard. Ailleurs. Dans les méandres deadras. Dans les limbes infernales. Plus tard. Pas en robe, pas en escarpins. Pas méchant. Pas de risques. La robe est la plus belle de toutes. C'est un cadeau. Celui qui te tient le plus à coeur. Une robe enchantée, des mains de son peuple.
- Bonjour...
Aucun sourire. Désenchantée. Éloigne-toi de l'antre de ceux qui ne te veulent rien de bien. Éloigne-toi. Par respect pour eux, et par respect pour moi. Trêve de sérieux. Il est temps de se perdre en politesse vaines, celles qui ne te ressemblent pas. Il te suffit de quelques mots, de quelques tremblements. Les oiseaux sifflent. Gazouillent. C'est une ambiance comme une autre. Le revers de la main noir de maquillage. Il avait coulé.
- Yo.
Épuré. Clair. Précis. On ne tergiverse pas, on n'en a pas besoin. Son souffle clair parsemé de ruptures. Une sorte de surprise, dissimulée. Quelque chose d'intense, de soudain. Peut-être grave. Peut-être rien. Cela ne dépendait pas d'elle. L'être de Pierre. L'être de Glace. La roche brûlante qu'était sa peau bercés par les chants du Nord. Les monts, les glaives aiguisés. Cela faisait maintenant des années. Des années à les avoir côtoyer. C'était plus qu'une habitude. C'était un Moyen-Âge réinventé. Il s'agissait d'un monde surnaturel. Hors de l'espace, hors du temps, où les époques se mélangeaient. Dame Sylve écoutez-nous. Répondez-nous, vous, Mère des Terres effleurées par les êtres vivants. Mère aux entrailles rejetées par la descendance. Fable écologique. Vomissures sur le sol du placenta, sans péridurale. Les feuillages ondulant autour d'eux. La forêt peu tranquille. Autour d'eux les chasseurs Elvhen traquant le fils honteux de la nature. Meurtrier. Assassin. Cette terre avait déjà bien assez à faire. Surveiller. Analyser. Mais pas protéger. Elle n'était pas là pour ça. C'étaient seuls et en parfaite harmonie que les guerriers trouveraient leur cible. Il fallait s'en aller. Il fallait quitter les entrailles de Dame Sylve. Pour le bien de tout.
- J'espère que t'as pas peur des grenouilles. Non parce que t'en as une sur l'épaule.
N'ais pas peur. Il y a bien plus terrifiant en ces lieux. Mon devoir est de te faire sortir indemne. Ne rends pas la tâche plus ardue qu'elle ne l'est déjà. Materner n'est pas son fort.
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| | | Nombre de messages : 91 Age : 29 Localisation : La ou le soleil ne brille jamais 8) Loisirs : ... Humeur : Magique Date d'inscription : 09/06/2011 Jeremiah Van Hisse | Sujet: Re: Les Aubes Sont Mortes [PV Syndel] Mar 16 Oct 2012 - 20:28 | |
| La poussière a vieillie les murs mais l'odeur d'encens est restée. Les fumées évaporées ont laissée leurs humeurs étranges. Lavande et rose. Quelques parfums perdus au gré des ages. Le plafond noirci d'une suie antique. Les traces de craies sont a moitié effacées, le reste salis de poussières macabres. Il fait noir ici. Il a toujours fait noir. Un noir intense qui recouvre tout. Les formes écharpées d'ombres mortes et les âmes, dans les ténèbres, perdues dans l'arène noire. Les morts voguent au navire de nos peines sur les fleuves de nos cris. Les morts dérangent. Ils sont là. Nombres sont les penseurs qui au fil des ages sombres ont parlé de la mort comme une finitude, un néant, d'autres comme un chemin de lumière, de radiances pures dans l'éther, nombre de ces penseurs n'ont jamais vraiment saisit la condition des morts. Le néant n'est pas la fin, le vide absolue. Le néant c'est ce fil d'éternité tendu, superposé entre les plans ou les morts planent, le regards atones dans une agonie éternelle. C'est de là que né la rage, leurs rage. Leurs rêves d'ataraxie à jamais brisé par la réalité. Les morts sont dans ce néant obscurs ou sombrent le cris au gré de nos rires, ou brûlent leurs envies aux vents de nos désirs. Les morts n'aiment pas les vivants. Les morts n'aiment pas voir le reflet de ce qu'il étaient. Ce reflet nostalgique des vices et vertus d'une existence à jamais perdues. Les morts ne meurent pas. Ils hantent en fantômes agonisants. Pour les siècles des siècles. Ils sont là. La pièce aussi. La lumière filtre à travers les carreau sale. Les murs imprégnés de l'essence des vivants. J'étais là moi. Ici même. L'ordre du monde veut que les morts meurent pour toujours. J'ai brisé la chaîne. J'aurais du comprendre qu'à trop jouer avec les règles d'un jeux trop complexe on finit par en payer le prix. J'aurais du écouter les penseurs et « changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde ». Je ne l'ai pas fait. J'ai voulu changer le monde au lieu de mes désirs et par là je me suis perdus. Prométhée. Lui aussi à jouer, au fond il a perdu aussi. Désirer la vie éternelle est crime, autant de la désirer pour soi que pour un autre. Les morts doivent mourir. Pour toujours. La vie, la leur redonner, c'est cracher à la gueule de la Nature et la Nature punis ses enfants insolents qui se jouent trop d'elle. Il a été enfermé dans mon corps, borné par moi et moi par lui. La punition jusqu'à notre mort, jusqu'à notre mort éternelle. Ces murs au odeurs d'encens ont enfanté mon crime. Ces murs sont le ventre gonflé de mes pêchers, de mes jeux dangereux. Je m'en rappelle, dans tes yeux bleue. Je m'en rappelle. Tu as l'air si libre. Je ne jalouse pas. Tu es si libre. La solitude est la liberté. Pouvoir être avec soi et pour soi. Voilà le vrais sens de la liberté. On m'en a privé. Toi tu l'as. Alors vie le. Ne t'enferme pas comme ces procession humaine. Vivre. Pour mourir. Mourir pour les siècles des siècles. Amen.
« Et les violons crissent d'un gigues atroces, frottés par de mauvais musiciens qui massacres la rythmiques. La musique n'est qu'un fond. Les gloussement animaux qui s'échappent de ses poitrines trop serrés sont la vraie musique. Les gloussement imbibés dans des flots d'éthanol. La musique. Les robes se frottes, les couleurs piquent les yeux. Les bleu. Le rouge. Le vert. Aucune logique. Comme si l'artiste avait simplement exposé sa palette sous une lumière sale, sous des rires sales. Les masques sont drôles. Atroces. Des mimiques barbares, ou d'autre sans autre expressions que celle de la porcelaine blanche et polie, rehaussée de plume burlesque. Les paon se pavane dans leurs vomissures colorées de cris-rires épars. Sans logique. Les mains glissent et dansent elles aussi. Volent et caressent les peau, relâchent. Les lèvres aussi. Ballet de baisers volés dans le secret des masques. Les rires s'étranglent au fond des gosiers ivres. Certains à terre, d'autre titube. Des morceaux de vers brisés, étalés. Les yeux seuls débordent des masques mal faits. Des yeux fardés, entourés de noirs, de pourpres ou d'or. La musique s’éteint, c'est la vie qui s’éteint. Les masque se fissurent puis tombé. Les couleurs fondent et ce noircissent. Les geste meurent au creux des hanches. Plus aucune envie. Aucun désir. Plus aucune sensation. Ils se regardent, aveugle. Regardent la peau trop pâle, les lèvres trop plissés. Les yeux cernés et les sourire cousue. Ils se regardent en vrais, derrière les masques et plus aucuns rire ne sors. C'est l'Errance, la transhumance des âmes. Les morceaux de masques craquent sous les pieds et font mal. Comme la réalité. La vie est un bal masqué ou la joie n'est que par les masques ivres. La vie c'est ce ballet étranges d'acteurs grecques mauvais danseurs. Mauvais acteurs. La mort. C'est quand la musique s’éteint et que les masques tombent et qu'enfin on voit les autres tels qu'ils sont, mais pire, on se voit soi même car loin du corps, loin des masques, on est soi même. Un âme sans son corps ne peut cacher ce qu'elle est. Par là peut-être puis-je comprendre que Prométhée ai eu besoin de moi. Par la peut-être puis-je le prendre en pitié. Les masques sont notre drogues et voilà milles ans qu'il était en manque. Le ballet à continuer. Il a vu les danseurs, ils ne l'ont pas vu, ils n'ont pas voulu le voir. Les yeux dégoulinant de fard, à demi conscient. Mais il a été un homme dont les yeux sont rester éveiller sous les masques. Il a vu. C'était moi. J'aurais aimer être Œdipe et ne pas voir. Mais j'ai vu. Et j'ai aimer. Je ne suis pas mort mais pas envie. Je suis vrai et masqué. Si bien masqué. Si beau ce masque quand je te sourie. Quand je glisse mes doigts et saisis la grenouille, la regarde et la pose contre l'herbe. Elle coasse et je sourie encore. Qu'elle est resplendissante ma porcelaine pâle. La tienne aussi. Ce matin nous allons danser un peu. Puis demain nous ne danserons plus. Ce demain dans longtemps. Ce demain si proche. Ce demain ou nous regarderons les autres, ou nous nous regarderons. Ce demain ou les danseurs ivres feront tombé les masques. Ce demain parfait. Ce demain mortel. Ce demain éternel. Pour les siècles des siècles. Amen. »
Un brise légère vient agiter les feuilles tordues aux doigts griffus, faisant perler une petite goutte de rosée qui vient s'écraser sur ma joue, dégoulinant le long de mon menton, comme une larme. « J'espère que t'as pas peur des grenouilles. Non parce que t'en as une sur l'épaule. » Je n'ai pas peur. Je n'ai jamais eu peur. Je n'ai pas peur que la nuit vienne, j'ai juste peur qu'elle ne s'arette jamais. La nuit des larmes au pied des sacrifié, la nuit damnée, à genoux dans l'Erèbe profond. Je n'ai pas peur. Regarde et écoute. Les arbres chante, les feuilles se lamentent. Je n'ai pas peur. Regarde. L'eau pleurs en petite goutte perdue. Tous regrette la nuit. Sauf moi. L'aube est ma délivrance. L'aube est mon agonie. Mes aubes sont mortes.
Mes yeux se posent sur la créature récemment chassée de mon épaule tandis que je tendait un cigarette à la jeune inconnue. Attendant qu'elle vienne jusqu'à moi. *Pour que tu la dévores, pour que tu la dépèce, pour que tu la prenne contre les arbres et arraches sont écorces. Pour faire sécher ses lèvres dans le sang de son cœur... * Mes yeux dans ceux de la créature, pierres globuleuses et visqueuses, vide de toute expression, le rythme de l'air qui gonfle l'épiderme. Le regard mort de la créature vivante. La fumée coule dans ma gorge et repend son bonheur toxique. Le goût acre du tabac, l'essence dans mes veines. Se présenter peut-être ?
-Je suis Jeremiah.
Politesse simple, dénuée d'un véritable intérêt. Les noms ne sont que des mensonges de fausses définitions. La chose n'est pas le mot et le mot ne peux être la chose. Le langage humain est trop pauvre pour nommer. Les elfes naguère avaient trouver... Les arbres seuls aujourd'hui connaissent le vrais langage. L'eau aussi. Le murmure des feuille, le crépitement des ruisseau, le sifflement du vent, le chant des moineaux, le grondement de l'orage, la caresse de la neige qui meurent. Le roulement de l'écume sur la plage, le frottement du sable. C'est le langage de la nature, le langage premier et sûrement le seul qui définisse. Notre nom n'est pas ce que nous sommes, ce n'est qu'une identité factice. Ça fait parti du masque des danseurs. Rien ne changerais en moi si demain je me faisait appeler gorge, ou Éden, ou même Prométhée. Nous donnons trop d'importance aux noms ou aux choses inutiles. Mais on s'en fout. Nous sommes inutiles.
-Et je n'ai pas peur.
Je n'ai pas peur que la nuit vienne.... J'ai juste peur qu'elle ne reparte jamais.
Mord. bois. découpe. repend. de bile en phlegmon repend toi, toi qui fuis l'or de la croupe où' dans l'asthme du vent navigue la mort. Croque. avale. déguste. digère. la pulpe de mes lèvres mordue, bue dans le rock. bois la péninsule du désir vue à la loupe. découpe ma peau en loque. repends toi de moi. Mords mon cœur, bois les heures, découpes les fleurs, repends la peur.
Regarde moi. Je te regarde. La cigarette est entre tes doigts. Allumes là si tu veux. Qui es-tu dis moi ? Qui es-tu avec ton regard si libre, avec ton masque si opaque ? Qui es-tu, femme de l'aube. Femme des Aubes mortes ?
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| | | Nombre de messages : 350 Age : 32 Localisation : Ailleurs. Loisirs : Survivre. Humeur : Si ça t'intrigue. Date d'inscription : 01/04/2009 Syndel Vungh | Sujet: Re: Les Aubes Sont Mortes [PV Syndel] Mer 14 Nov 2012 - 1:25 | |
| Et le Froid. ཥEt le Ciel.
Tous les monstres des Tréfonds refont surface. Le vide dans ses yeux, loin, terne. Floraison de nacre épanouie à la mauvaise saison. Les mirages. Les portes. Les tombes, les sépultures. Ce que l'on respecte. Ceux que l'ont ne trahit pas, puisqu'il n'y a plus rien à trahir. Ils reposent. Ici, sous nos pieds. Ils sont ici. Ils sont en bas. Ils respirent. Ils soufflent fort, rauque, amer. Ils respirent la terre qu'ils dévorent. Ils hument la complaisance de leurs corps alignés soigneusement, les uns à côté des autres. Ils sont sous l'écorce de boue qui se colle à leurs os sans remords. Les jambes qui vacillent et qui tanguent. Les cuisses, l'une contre l'autre, tremblent. Les doigts s'enserrent, se desserrent. Montre les crocs. Escarpins d'obsidienne tenus par la glace. Le miroir. Le reflet. Ce qui la retient au sol. Ce qui la fait tourner. Divague. Flotte. Les origines du monde au creux du ventre. Les entrailles. Les Tréfonds. Les yeux couverts. Le paysage immaculé. Dehors, il neige.
Long way to go. On en pleurerait. On en pleurerait, de cette absence. Ce froid. La glace sous les yeux, les pupilles dilatées, les uniques papillonnements des flocons. Les stalagmites qui montent, montent. Les pieux transpercent, défont les sacrements, les obligations. Brise-les. Tremblements. Immobile. Regard de braise dompté, peu enclin à répliquer. Silence. Souffle long, inépuisable. Fable morbide de la neige sur le sol. Celle qui entoure et qui caresse. Celle qui préserve et qui emprisonne. Le vent les mène, doucement, soigneusement, velours précieux. Éphémère. Il a beau conserver, son don ne s'applique pas sur lui. Il est froid, délicieusement froid, outrageusement froid. Les ongles bleus. La peau blanche. Certains s'arrachent les orteils de négligence. D'autres vont jusqu'à s'ôter le pied entier. Assassin. Meurtrier. Nuance infime. La bonté dans sa valse vénitienne, symphonie des palabres heureuses, chaleureuses. Attire, capture, assujettit, devenu esclave. Il fait froid. Affreusement froid. C'était un piège. Piège monstrueux. Le paysage mélancolique, rate anglaise déverse son humeur noire sur l'écume hivernale. Le paysage tâché. Dehors, il neige.
Les impressions de déjà-vu alors que rien ne s'est jamais passé auparavant. Naguère, les pas n'avaient conduit en ce lieu. Jadis, le lieu n'existait pas. Ils s'étaient installés, réinstallés, récemment. Des histoires à conter, une Histoire à retrouver. Les lambeaux du souvenir étiolés, congelés. Au moins n'ont-ils pas été brûlés. Au moins en reste-il une trace. Preuve que rien n'est perdu. Que la mémoire est toujours. Il en faut, pour oublier. C'est difficile. On n'oublie jamais l'étreinte dévorante du froid. De ce qui glace le sang, de ce qui fait devenir bleu, de haut en bas. Bas en haut. Les voix de la volonté humaine sont coriaces, semées d'embûches. Lourde tâche que d'oublier. Lourde tâche, par la suite, de se souvenir. Souviens-toi. Souviens -toi de ses hivers, de ses pôles, ses glaces qui ne fondent jamais. Les étreintes. Les baisers. Langoureux. Brûlants. Ardeurs figées. Glaciales. Engelures. Carnivore bestial, guet-apens. Ce que tes yeux n'ont pu voir. Mords-moi. Sens-moi. Déguste. Touche. Tâte. Palpe. Mords. Dévore. Sois. Deviens. Appartiens-moi comme je t'appartiens. C'était un cauchemar. Une ordure. C'était prévisible. C'était. Ça s'est fait tout seul. Il a glissé. C'est arrivé. Simplement. Bêtement. Mais l'affaire est réglée. Tout va pour le mieux, à présent. Tout est revenu à la normale.
Dehors il ne neige plus.
La salvatrice. L'héroïne. Le tabac. Droit devant soi. L'attrape, du bout des doigts. Ça avait commencé comme ça. Bénin, un geste. Parmi tant d'autres. Il a fallu que ce soit auprès de lui. Avec lui. Son corps contre le sien. Ses ardeurs cachées sous l'enveloppe corporel de monsieur tout le monde au charisme inégalé. Monsieur tout le monde. Ça t'allait bien. Pour cause. Tu étais, c'est vrai, un peu tout le monde. Ceux qui ne te connaissent ne connaissent rien, car tu es tout. Le monde tourne autour de toi. La vierge esseulée, blessée. Même elle, elle te connait. Tous. Les costumes t'allaient bien. Ils te serraient, n'étaient pas très agréables à porter. Ils t'obligeaient à te tenir droit, en toutes circonstances. Tu avais beau aimer être fier, tu aimais te relâcher, par moment. Ça t'avait pris, comme ça. Un jour, sous la douche. L'eau qui ruisselle dans ta nuque, sur tes épaules, le long de ton torse. Et si je mettais des costards. Et tu l'as fait. Ça te permettait de te fondre dans la masse. Ni négligé, ni tiré à quatre épingles. Ton rasage foutoir passait très bien. Tes airs secs tirés par un sourire doux. Monsieur tout le monde. Je suis moi. Je suis vous. On se retrouvait dans ton personnage. On savait qui tu étais sans le savoir. Monsieur tout le monde. C'était toi et c'était les autres. Sourire en coin et billevesées. Passe-partout remarquable. Tu es là, on te voit, et personne ne te remarque. Tu es la couverture parfaite. tu es celui qui mire sans être vu. L'espion. Celui qu'on ne dévisage pas. Il rentre dans les gens, c'est certain. On le sait. On le sait même plutôt bien. C'est une forme qui dérange. Ça ne convient pas. Trop personnel, trop d'implication. Neutre, elle ne l'est plus. Trop d'évènements ont passé. Volatiles, fugaces. L'innocence ravie. Les promesses envolées. Ce sont des mots qu'elle pensait connaître. On ne sait jamais vraiment ce que l'on connait. C'est idiot. C'est stupide. C'est comme ça. Des sentiments. Des sentiments, sous ses airs de grande dame. Juste un pion. Un pion de l'échiquier. Rien de plus. Parce que tu lui as offert l'amour, tu te pensais au-dessus du monde. Parce que l'arc-en-ciel de tes yeux était aussi noir que son coeur charbon, tu étais saine et sauve. Tu joues avec le feu sans te brûler. Il s'en est passé, des choses.
Les foudres. Les nuages. Les pluies. Le soleil, parfois. Puis beaucoup de neige. Énormément de neige. Le froid anesthésie. Le froid coupe les sensations. Il rend... de marbre. Apaise les endoloris. Ceux qui ne peuvent plus rien supporter. Vivre, à quoi bon. À quoi bon, sans sentiments. Là était son doute. Là était sa misère. La pompe à sang qui s'accroche. Le système nerveux va bien. La machine fonctionne. Même si elle n'y met plus du sien. Il y a eu toi. L'intouchable fusillé. La vapeur capturée. Le corps éthéré rendu au monde des vivants. Celui. Celui qui. Elle s'est vendu pour toi. Elle s'est donné pour toi. Tu le lui as rendu. À ta manière. Il y a eu toi. Certes.
Puis il y a eu lui. Lui et ses longs cheveux noirs. Lui et ses yeux lagon. Lui et son visage fin. Lui et son corps d'albâtre. Adonis qui naguère ne pouvait que peu se vanter de paraître plus masculin que ses pairs. Il était un prince. Un chevalier d'eau à la voix divine. Un trésor. Un regard. Un regard échangé. Un coup de tête. Elle à gauche, lui à droite. Une paire de New Rock usés. Un pantalon propre. Trop propre. Et lui des mains trop parfaites. Des doigts fins. Graciles. Des phalanges de pianiste. Une bague. Annulaire droit. Des piercings. Lèvres inférieures, arcanes. Des muscles saillants. Une voix splendide. Une voix sortie des flots ou tombée du ciel. Cadeau des sirènes. Si beau. Si captivant. Une véritable ordure. Une ordure magnifique. Un poison doux, sucré. Goût fruité. Van Cleef et Arpels. Comme elle. Des beautés et des horreurs. Des peurs, des soucis, énormément de tracas. Des maux. Des douleurs. Peut-être trop pour ce qu'il était à tes yeux. Un inconnu que tu connaissais malgré toi. Sa vie c'était la tienne. Peut-être pas. Il était là. Présent. Dans ta tête, des fois. Dans le corps, ailleurs. Dans tes yeux baignés de larmes. Sur son ventre gratté. Entre les parois de ta gorge quand tu t'étouffes. Dans ta manière de compter les jours. Deftera. Dans ta manière de voir le monde. Triti. Ce que tu connais. Tetarti. Ce que tu ignores. Pempti. Les souvenirs, gravés dans les astres, et partout ailleurs. Les reflets. Les reflets que tu écumes depuis qu'il a disparu. Ce que tu ignores, mais surtout ce que tu sais. L'horreur de se voir enfler pendant que tu te gaves de ce qui reste à ta portée. Paraskevi. Des suppliques. Des médisances. Des hurlements. Peindre ton visage de plus en plus, parce que de moins en moins jolie. Tout ça pour t'entendre dire que tu t'es embellie. Savato.
Les mensonges. Les regards absents. Le vide. L'appartement. La pièce. La chambre. La baie vitrée. La vue. La cigarette. Le cendrier. La cendre, qui s'étire. Le filtre consumé. Qui s'écroule. Qui choie. Sur le drap. Les yeux vagues. Gris. Des images qui se rayent dans l'esprit, la mémoire commune. En noir et blanc. Blanc. Les genoux qui tremblent. Maquillée de la veille. Les souvenirs de la chair. Le drapé abandonné, les voiles revêtus. Simplement. Un sol froid et les pieds nus. Une métamorphose encore inhabituelle. Des images. Des sons. Une souffle. Une voix. La tienne. La sienne. Les yeux se ferment à vos passions. Bouche sèche. Pâteuse. Alignement des pensées, ordre donné. Ne plus y penser. Le temps soigne les plaies. Voeu d'amour. Le voeu d'aimer. La chair en ton sein. La chair qui se meut. La chair qui croît. Le centre de l'univers. Le cauchemar. La peine. Le voeu d'aimer.
Des caresses, son absence. Là était ton dû. Derrière, de l'autre côté de la vitre, alors que tu respirais le gaz de la cheminée artificielle, la main collée à la vitre, il neigeait. Kyriaki. C'était un Dimanche, et il neigeait.
La philosophie. Ça t'allait bien.
La cigarette. Les images. Les sons. Le souffle du zéphyr autour du bâtiment haut, orgueilleux. Les flocons, de partout. La cigarette, elle était allumée. Soupir. Les yeux qui se baissent d'eux-même vers la cible. Il y a bien le briquet dans la pochette. Une petite pochette, accrochée aux pans dans la robe. Ce briquet-là. En fin de vie, mais toujours pratique. L'extrémité qui s'enflamme. Les premières inspirations. Les premières suffocations. À chaque fois c'est pareil, elle devrait le savoir, pourtant. C'était un Dimanche, le jour où elle avait appris. Que la cigarette, c'était mauvais pour tout le monde. Que personne n'était à l'abri. C'était un Dimanche, quand elle s'est réveillée, seule, glabre, pure, dans le lit. Qu'elle a allumé la cigarette. L'énième. Qu'elle l'a respiré. Qu'elle a toussé. La cendre est tombée. Elle a troué les draps. C'est quelque chose, quand même. Ça a fait un trou. Un cercle imparfait, là, là, sur le tissu. Mais il n'y a pas de tissu. Il n'y a pas de lit. Tout va bien. Simplement. Tout va bien.
Il se présente. Comme si c'était nécessaire. Elle connaissait tout le monde. Des années, des années d'expérience. Mémorisation. Elle était payée pour le faire désormais. Une activité comme une autre. Guère éprouvante. Satisfaisante. Jeremiah. Une jolie orthographe. Ses lettres étaient légèrement penchées. Comme s'il s'agissait d'une italique. Inclinées. Il écrivait lisiblement. Plutôt bien. Légères hésitations, assez commun. Tout en finesse. Ses doigts fermes empêchaient l'instrument de glisser tandis que la mine s'émerveillait de ses courbes. Tout en rondeur. Des ondulations. Un trait relativement fin, sauf lors des virages. À peine plus épais. Le lire était un délice. Un régal pour les prunelles. Dommage qu'il écrive si peu souvent. Des formulaires à remplir, et à recopier dans le logiciel ruiné dans lequel le lycée avait investi il y a de cela plusieurs années. Des mots qui n'en sont plus. Dénaturés, reformatés, cryptés, devenus informations. Données. Elle savait à peu près tout de lui. Rumeurs oblige. Les couloirs ont des oreilles et des cordes vocales. Une voix. Seulement. Une voix. Et ça, elle le savait déjà.
Et je n'ai pas peur.
Courageux de ta part. La mort ne viendra pas te cueillir parce que la mort est stratège. Elle enlève à la Terre les lucides, les discrets, ceux qui ne présentent pas le moindre intérêt. Ceux qui l'ont perdu, qui vont le perdre. Elle s'ennuie, alors le Sort, son vieil ami, l'aide à se divertir. Petits pions. Tous, des pions. Ceux qui se savaient rois tombaient de haut. Les clairvoyants, eux, ne restaient guère longtemps s'ils avaient les réponses. Ils avaient piraté le système, trouver la voie. Erreur. Jeremiah, encore trop ridicule pour partir maintenant. Sans doute trouvaient-ils, là où ils sont, la situation drôle. Peut-être. Sans doute. Qu'importe ce qu'elle pouvait faire. Les meilleures blagues sont les dernières. La cendre qui chute à ses pieds. Sur la terre. La terre qui ne lui appartient pas. Tant pis. Ils partiront. Ils finiront bien par quitter les lieux. Tous.
- Jeremiah Van Hisse. Professeur de Spiritisme depuis quoi, un mois à peine. Officiellement, vingt et un ans. Mélange d'allemand et de hollandais. Un sorcier, assez rare ces temps-ci. Une vie relativement courte, pas grand chose à dire. Ton délire, c'est de communiquer avec les défunts. Ça doit être fascinant.
Entendre sa voix. Le plaisir de l'entendre hurler dans son micro. Une dernière fois.
- Vraiment.
Des sons, des images, des fioritures, des dégâts. D'autres choses. Imprévues. Parasites. Des souvenirs. Prohibés.
- Tout ça, là, je sais. J'vais pas non plus te faire ta biographie, c'pas ça qui m'intéresse.
Une dernière fois portée entre ses lèvres. Expire. Les yeux clos. Toutes les sensations du monde au creux de soi. En soi. Au niveau du nombril.
- Non, moi je veux savoir qui il est, LUI.
Car s'il a été relâché par la mort, c'est bien qu'il y a une raison. Il n'arrive pas grand chose par hasard. Il y a un but, derrière chaque manoeuvre. Derrière chaque sourire.
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| | | Nombre de messages : 91 Age : 29 Localisation : La ou le soleil ne brille jamais 8) Loisirs : ... Humeur : Magique Date d'inscription : 09/06/2011 Jeremiah Van Hisse | Sujet: Re: Les Aubes Sont Mortes [PV Syndel] Dim 18 Nov 2012 - 21:34 | |
| Je te le post comme ça mais ne t'en fais pas, je l'ai relu cependant je le passerais sous bonpatron. L'Enfant de La Nuit|Je regardes devant, les yeux rouges et noirs. Quelque choses comme un rêve, une ombre difforme, Je passe les doigts dessus, Attraper, saisir, La fumée de nos rêve, enfermée, pour toujours|
L’Enfant de la Nuit.
Tu regardes, les orbites rouges et offertes. Devant toi. L'ombre. Elle est palpable mais insaisissable, c'est comme caresser la peau d'un miroirs. Mais tu regardes, fasciné,transcendé. Tu regardes au plus profond, les doigts resserrés pour l'attraper, cette ombre, la bouche ouverte pour l'avaler. Tu regardes comme tu regarderait un vieux tableau, comme tu regarderait tes fantasmes, les yeux gloutons. Un sourire excise tes lèvres, salis tes joues, trop noir, trop heureux. Un sourire si vrais sur un visage si plat, si froid, un regard si mauvais, glacé, blasé. Tu regardes avec ce sourire-lambeau, l'ombre omniprésente. Tu regard l'ombre splendide dans sa noirceur infinie. Tu regard le néant. Tu ne regardes rien. Spectateur aveugle d'un théâtre inexistant, tu regards ce rien comme si c'était tout. Comme si c'était toi. Comme si c'était eux. Tu regarde l'ombre, la nuit éphémère dans l’éternel, la lumière noire. Et tu souries toujours, une pointe cruelle à la commissure des tes lèvres. Tu souris comme l'enfant malsain, comme un nourrisson défoncé. Comme tout les autres, tous ces autres toi qui écument les riffs dans leurs jean déchirés, qui regardent et qui sourient, sans comprendre, sans vouloir comprendre, qui boivent les larmes, mêmes les tiennes, mêmes les leurs. Comme tous ces enfants perdus dans leurs psychoses. Assis au bord la rive, tu regardes tous ces yeux danser dans l'eau, une rivière d'iris tendus, inhibés dans la masse, tu les regardes dans les flots noirs couleur larmes, dans les cristaux scintillants d'un torrent de cris. Tous ces yeux qui te fixent. Tu les regardes, tu regardes tous ces yeux dans les yeux, dans le kaléidoscope d'iris, sans foi, sans plus rien, tu regardes. Ces regards qui te regarde. Milles orbites, protomés à l'âme humaine, tendus et distordus dans un accord acétyle. Nihiliste, tu craches, sur tous ces regards secs, ou alors trop mouillés, dans la rivière d'iris couleurs diamants. Ta bouche a le dessin cruel du voyeur éternel. Cénesthésie d'une âme perdue. Perversion d'une psyché néophyte dans un monde antique. Tu découvres, te repais, avale et te nourris de cette ombre insaisissable. Des lourds traits de khôl sous les yeux, les newrocks aux lacets défaits, les veines translucide, bleutés a la pliure du coude, la gorge enflée, une éternelle odeur de cigarette, les oreilles lourdes de riffs noirs, la voix éraillé, le cœur éparpillé. Tu regardes cette ombre éternelle qui plane en épée de Damoclès au dessus de toi. Tes lèvres ont un goût de sel, un goût de sang, un goût de larmes. Tes yeux sont roses, un rose bonbon, un rose albinos, comme si tu avais reteinter ainsi ta vision, colorié l'ombre comme un enfant, sans dépasser. Tu essais. De voir a travers cette ombre. Voir a travers cette ombre rose, tes yeux voilés. Ton âme est sombre. Il faut que tu espères. Que la nuit laisseras place au jour. Qu'il seras temps de sourire pour de vrais, pas de ces sourires sanguinolents, les vrais sourire. Dans un océan de sourire, de rire rose il y a le tiens, le rire noir, le rire d'ombre, le rire miroir de ce que tu vois, cette ombre que tu imprime en toi, que tu te tatoues pour vivre, pour jouir de la noirceur de l'âme humaine, de ce « ça » Freudien qui annihile tout. Ce « ça » qui au fond t'as créer. Enfant de la nuit. Enfant de l'ombre. Membres de cette procession, vivant, diaphane, dans les arrière-salles lugubres des night clubs sordides, qui hurlent dans les micro pour ne pas pleurer. Qui se nourrissent des larmes et de la haine pour être, ces mouches à merdes, vampire suceur de maux. Ceux qu'on croit qu'ils souffrent mais qui ne souffrent pas, non, ils vous souffrent, tu les souffrent. C'est une étrange alchimie de l'âme, l'hyper-puissance psychotique. Un vert acide et limpide jeté sur les corps, sur les formes, dans une mer de formol ou flottent les corps fantômes. Dans le ciel couleur d'absinthe. Dans le ciel. De tes névroses. Les muscles enflée, la bouche atrophiée, la cervelle nécrosée, tu regardes toujours de tes yeux laiteux, à demi mort l'ombre sanguinolente. L'ombre nouvelle. C'est ombre même dont tu es le reflet saisissant, revu, recopier parmi les ages, la génération de plus des adorateurs de cette ombre, de cette peste au relents de lèpres, de cette ombre-gangrène couleur belle de nuit. Prêtres de cette marée robotique au pétrole puant, l'ombre absolu, celle de ton monde. Celle des autres. Cette ombre de souffrance, nouvelle, en un flux de vie que tu bois, cette souffrance absolu de tout les être et de toi même dont tu te gorge, qui te nourrit, cette souffrance absolue, essentiel qui coud tes sourire, ces sourire ensanglanté au goûts de larmes sur les joues défaites. Car la souffrance, la haine, la rage, c'est la vie, ce sont les émotions propres qui te font savoir que tu es en vie, ces émotions que tu hais, que tu aime, qui te font être, que tu incarne dans ton jean trouvé, dans tes yeux cernés, rougies, dans tes veines empoisonnées, dans ta gorge enflée, dans ton cerveaux déréglés, ces sentiments en arbre de pendus que tu mire, admire, et abhorre, que tu rejette en logorrhée névrotique. Ce que tu as fait de ta vie, dans la souffrance absolu que tu adore, celle des autres qui te fait comprendre que tu es mieux qu'eux, la tienne qui te fait comprendre que tu es comme eux. Comme tous ces accords au guitares qui enchantent tes jours, ces voix hurlées dont tu nourrit tes oreilles. C'est ton monde, celui de l'ombre, ce monde clandestin. C'est ton monde, celui des enfants de la nuit. Jeremiah, c'est ton monde, et c'est sûrement le sien.
*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~
Le bâton incandescent entre mes doigts, je le porte à mes lèvres dans un silence morbide interrompu par le seul coassement de la grenouille. De doux volutes de fumée s'en vont subjuguer l'aurore de leurs motifs violacées au formes psychédéliques. Je regarde la poupée blondes aux airs de veuves noirs, araignée à l’âme humaine, au venin sûrement mortel. Elle a une aura dangereuse, comme si la toucher put-être mortel. J'ai cette envie de la toucher, de saisir entre mes doigts une mèche de ce blond pale, d'apposer la pulpe de ma peau sur sa peau d'opale cristalline, de noyer mes lèvres dans l'océan terne et violent de ses yeux. Son visage à moitié dans l'ombre est remplis d'un mystère séducteurs. Sa voix se repend doucement dans l'air, l'ondulation bleuté d'un timbre jusqu'à mes oreilles. Les s'impriment dans l'épais brouillards de ma conscience. Mes lèvres changent. Je deviens l'enfant absolu de la nuit. Cette créature ultime du vice, de la mort, cette être psychédélique. Je ries doucement. Sans froideur, sans méchanceté, juste un rire propre, glissée au creux de ma gorge. J'approche, doucement, mes pas craquant le feuilles tendre et mort. Rendue encore plus belle par son omniscience, je la regarde, je ne suis plus très loin.
Stop.
La cassette. Le filme se brise, l'action se suspend dans un grésillement violent. Je vois. Derrière, comme une ombre, derrière elle. Mes yeux. Le regard faucheur. L'ombre derrière elle, les plantés sur moi. L'ombre. Cette ombre adorée. Ma bouche s’entrouvre. Poisson. Sagittaire. Rien. L'ombre. La lumière dorée annihilée. L'ombre. Sur elle. Comme le pervers penché sur le berceau. Les traits perdus entre les deux sexe, les traits froids, chaud, cruel, humain, mort et vivant. L'ombre. Je palis. L'ombre du vice et de la vertus. Je ne comprends pas. L'ombre. Elle se dilate, les formes se perdent se refont. Tout autour. Sans logique. Les formes s'en vont comme une rivière noir, l'entour, reviennent, repartent, l'être, l'ombre. Ce n'est pas mort. Mais ce n'est pas vivant.
Mes yeux s’écarquillent sans même que je m'en rendent compte. La peur s’insuffle jusque dedans mes tissus. Je ne connais pas, je n'ai jamais vu. L'entre deux parfait. Ici et là bas.
-Il est Partout.
Je le ressens partout, jusque dans mon âme. Chaque parcelle des deux monde recouverte par son «Lui ». Ma voix deviens chevrotante, elle cale comme un moteur, écorchant les mots qui refusent de sortir. Prométhée même semble inquiet, reclus au plus profond de moi, spectateur passif et étrangement calme de mon désarrois.
-PAROUT !
Mon cris a une saveur de peur primale, peur de l'inconnu, mais aussi de cette ombre. Je recule doucement. Si doucement. Mes jambes partent seules, recul, recul. Derrière toi. Mes yeux roulent. Devant moi. Mes yeux meurent. Aveugle. Mon corps s’effondre, sorti du puissant magma de la substance l'ether flotte. L'ombre est partout. Le monde astrale résonne de sa présence et je la ressent comme un existence mais en même temps comme un rien. Mon corps se relève. L'enveloppe retrouvée. Je ne comprends pas. C'est dangereux, mais en même temps... attirant. La peur laisse plus à une curiosité étrange.
-Qui est-il ?
J'approche d'elle, l'ombre se dilate autour de nous. Mes yeux. Dans tes yeux. Ma main, un mèche de tes cheveux.
-Qui est-il ?
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