J'aimais bien cet endroit. Ce petit parc. Il était extrêmement reposant. C'était tellement rare en ce moment. Ça faisait du bien. Après les vacances que j'avais passé, à courir partout, c'était vraiment reposant. Je doute qu'on puisse trouver mieux pour se détendre. Avec cette ambiance. Ce ruisseau paisible longeant les dernières fleurs qui restait. Ces arbres semblant se couvrir d'or. Ce vent léger qui soulevait doucement mes cheveux. Tout semblait être mis en œuvre pour que les moments passés dans ce parc soit exquis. C'était presque irréel. Comme si une fois qu'on était à l'intérieur, on était en sécurité. Aucun de nos soucis, de nos problèmes extérieur ne pouvaient pas nous atteindre. C'était assez étrange. On pourrait se croire pris dans un sortilège. Mais non. La nature se voulait simplement apaisante. Ici plus que dans la forêt, ou dans le parc de l'école. Sûrement parce que cette nature qui m'entourait n'était pas emprunte de magie noire. De toute sorte de sortilège, ne vivait pas les massacre des démons, loup-garous, vampire, et toute sorte d'autres espèce voilée par l'obscure. Il n'y avais sûrement jamais eu de meurtre ici, ou du moins pas depuis longtemps. Et je suppose que peu de sorciers maléfiques prennent ce parc comme lieu d'entraînement.
Non vraiment ce parc était d'une paisibilité rare. Et c'était extrêmement plaisant de s'y asseoir quelques instants.

Le plus drôle, c'est que j'avais atterri ici un peu par hasard. Je ne m'étais pas levée ce matin en me disant «  Tient ! Je vais marcher un bon bout temps jusqu'au village, pour ensuite aller me poser dans le parc le plus tranquille du coin ! » Pas vraiment. J'aurais pu remarquez. Mais non. En fait J'avais simplement besoin de nouveaux livres. J'ai passé toute mon année dernière à relire des classiques (excellents bien sûr). Il était grand temps de compléter un peu ma maigre collection. Enfin, du moins ce que j'avais pu emmener. Ça faisait pas beaucoup. Et puis la librairie du village avait pas l'air mal. Voyant en ce beau Samedi, une occasion possible, je m'y suis donc rendu, paisiblement. Sans me presser. J'ai passé une bonne demi-heure dans la boutique sinon plus, et suis repartie avec un total de six livres. Je voulais rentrer directement, mais ce parc me fit face. Avec ces arbres jaunit, cette apparence calme, silencieux. Et j'ai pas pu résister.

Me voilà donc ici. Sur ce banc, dans ce parc pratiquement désert. À regarder les arbres avec une certaine admiration. Tout ce décor paraissait tellement sorti de l'imaginaire. J'avais peine à croire que j'étais vraiment là. Je me sentais hors du temps, hors de portée. Je me sentais forte. Et pourtant j'étais sûre qu'en sortant je redeviendrai cette chose craintive que je ne veux pas laisser paraître.

Bien triste chose que la peur. Ça vous bouffe quelqu'un de robuste la peur. Ça vous ronge n'importe qui. La peur est le sentiment le plus destructeur qui puisse exister. Enfin d'après moi. C'est encore pire que l'amour. Ça vous détruit littéralement. Et vous ne pouvez jamais vous cachez. On ne peut lui échapper. Un jour ou l'autre, elle finit toujours par vous trouver. Et un jour ou l'autre ma mère finira par me retrouver. Et ce jour là, il va sérieusement falloir que j'oublie mes peurs, pour l'affronter.
Mais ce jour n'est pas arrivé ! Alors en attendant n'y pensons pas, enfin, pensons-y un peu, mais pas trop quand même. Faut pas se gâcher la vie ! Je suis dans un beau parc avec un charmant ruisseau s'écoulant au dessous d'un charmant pont, entouré de charmants arbres. Que demander de mieux ? Quelles surprises ce parc me réserve-t-il encore ? C'est déjà pas mal, je pourrai peut-être même commencer un livre, dans cette calme, et paisible atmosphère !

L'automne. Voilà une saison que Night appréciait: tout devenait aussi orange que sa chevelure, dont elle était fière. Elle croisa peut de gens dans sa vie qui arborait une couleur semblable à la sienne. Bien sûr elle n'était pas la seule rousse sur terre, mais elle trouvait que la plus part des autres filles, avaient une couleur pâle, effacée, éteinte. C'était triste, selon elle.

Pourtant, durant toute son enfance ses camarades de classe l'avaient embêté à ce sujet, la traitant de poil de carotte et bien d'autres. Les enfants ont une imagination terrible quand il s'agit de se moquer de quelqu'un ou de l'humilier. Fourbes et méchants. Sans vraiment s'en rendre compte parfois. Ils cherchent à ce faire une place, se faire aimer des autres ou se faire remarquer car leurs parents ne leur accordaient pas suffisamment d'attention. Durcie par ces expériences de la vie, son caractère fut forgé ainsi.

Aujourd'hui les moqueries ne l'atteignaient plus, elle s'en riait d'ailleurs. Elle portait fièrement son statut de la fille à le chevelure flamboyante. Crâneuse ne faisait pas partie des adjectifs qui la qualifieraient: elle aurait parfaitement prendre une sorte de revanche et montrer aux autres, que dis-je, au monde que la petite rousse qu'ils avaient connue n'existait plus et qu'ils avaient face à eux une superbe jeune femme pleine d'assurance. Elle aurait put s'habiller élégamment tous les jours, son maquillage aurait put être impeccable, bref jouer à la lolita, la poupée Barbie.

Mais non.

Ce genre de comportement n'apparaissait pas dans ses gênes. Elle restait une fille simple avant tout. Jean, basket, t-shirt. Rien d'extravagant. Elle jugeait ses cheveux assez voyant et qu'ils ajoutaient justement cette touche d'extravagance. Et il y avait aussi ses yeux, d'un vert émeraude, contrastant avec l'orange et la blancheur de sa peau. Il lui arrivait de se maquiller, mais cela restait léger et relativement discret.

L'automne. L'orange. Les feuilles qui tombaient des arbres. C'est en ouvrant ses volets qu'elle découvrit se somptueux paysage qui lui faisait face. La température était descendue durant la nuit. Les doux soirs d'été étaient loin à présent. Nous voilà à cette saison, transition entre le chaud et le froid, pour nous habituer à la froideur hivernale qui ne tarderait pas à surgir un matin. Nous surprendre une première fois en découvrant le sol givré. L'herbe figée, aux effets pailletés argentés quand les premiers rayons du soleil caresseraient la pelouse. Un second temps quand nous nous apercevrons qu'une couche blanche recouvrirait cette même étendue verte.

Aujourd'hui, seules les couleurs chaudes de la saison nous accueillaient. Accompagné d'un faible vent qui faisait danser les feuilles. Soit il les décrochait des branches et les faisaient valser, tourbillonner dans les airs. Soit il les soulevait du sol pour qu'elles tournoient et se plaquent contre nos jambes.

La magicienne hésita un instant à sa fenêtre: irait-elle en cours aujourd'hui? Ces derniers temps son bureau avait eut le temps de pleurer: pleurer qu'une paire de fesses ne viennent pas réchauffer la triste chaise en bois et la paire de coudes qui s'appuieraient sur son vieux bois, défraîchit par endroits.
Elle se dit finalement qu'il serrait bien d'y aller. Montrer aux autres et aux professeurs qu'elle était bien revenue, de loin certes, mais qu'elle se portait bien et qu'elle ne se croyait pas dans un club de vacances, choisissant le programme de la journée selon son humeur. Elle irait en classe aujourd'hui. Cela l'ennuyait. Et sa situation amoureuse avec Tetsu restait au poids mort. Elle l'aimait tellement. Elle préféra ne pas y penser: la mélancolie ne devait pas gâcher une si belle journée, haute en couleurs, ses couleurs préférées.

Quand la dernière heure de cours s'acheva, elle se précipita à sa chambre, lança son sac contenant ses livres et en pris un plus petit. Celui-ci en cuir brun vieillit, était remplit d'un porte monnaie au cas ou elle venait à avoir une petite faim ou envie d'acheter quelque chose chez l'antiquaire, ou peut-être qu'elle croiserait un marchand de marrons chauds. Il y avait aussi un crayon, une gomme et un calepin aux pages blanches. En quittant sa chambre elle y glissa un dernier éléments: ses clefs.

Chaudement habillées, elle sortit à son plus grand plaisir. Le vent l'accueillit, lui mordant gentiment les joues. Dix minutes plus tard, le bout de son petit nez prit une teinte rosée et ses pommettes également. Les mains enfoncées dans les poches de son manteau, le cou enfoncé dans son écharpe elle marcha en direction du parc central. Elle y croiserait peut-être un écureuil.

Son esprit était vide, elle écoutait le bruissement des feuilles séchées lorsque le vent venait les déranger. Sa tête était bien trop silencieuse d'ailleurs. Où était passé le tigre? L'esprit de cet animal qui vivait en elle. Il avait toujours été là, se mêlant de tous ce qu'elle faisait. Dans bien des situations il lui avait été d'un grand secours et d'une immense sagesse. Mais depuis l'accident, elle ne l'avait plus jamais entendu. Avait-il disparu? Est-ce qu'un esprit pouvait disparaître? Il fallait le croire. Ou bien était-il simplement blessé, lui aussi? Cela inquiétait Night.
Il eut des moments, où elle aurait donné n'importe quoi pour le faire taire. Comble de l'ironie, aujourd'hui c'était tout à fait l'inverse. Il existait un proverbe qui s'accordait bien à cette situation: « C'est lorsqu'il nous manque cette chose, que l'on se rend compte à quel point on en a besoin ».

Ce dont elle était certaine; c'est qu'une transformation totale lui était devenue douloureuse et impossible. Son bras la faisait trop souffrir. Qui était depuis constamment recouvert d'un long gant, ceux qui remontent jusqu'au milieu de votre bras. En cette saison il était plus facile pour elle de le dissimuler.

Night avait atteint le parc. Elle inspira profondément et expira, contente. Elle ralentit le pas sur les sentiers en gravier jaunit. Rien ne pressait, elle avait tout son temps. Elle essayerait simplement de rentrer avant la tombée de la nuit. La dernière fois qu'elle s'était attardée dans les bois durant la nuit, elle avait ramassé une fillette terrorisée. Night espérait ne jamais renouveler se genre d'expérience.
Comme elle l'avait supposé, un marchant de marrons chauds était là, dans sa petite cabane aux allures de chalets. Quelques parents et leurs enfants en achetaient eux aussi. La magicienne en prit un petit paquet. Entre ses mains le cornet improvisé en papier journal lui réchauffa les mains au travers de ses gants. Elle fit quelques pas et alla s'asseoir à un banc. Une jeune fille y était déjà installée.
Elle ne la vit que de profil au début, mais elle l'avait déjà aperçue à l'école. Lorsqu'elle s'approcha, elle tourna la tête, leurs regards se croisèrent. Night lui adressa un « salut » souriant. Elle ne dit rien durant une minute, puis:

-Tu es aussi élève au manoir non?

Elle ouvrit la coquille du premier marron, elle allait se régaler.

Le look de Raven faisait sourire la rousse. Elle ne se moquait pas d'elle, au contraire, porter ces vêtements aussi bien était rare. Souvent les filles qui arboraient ce look étaient vulgaires et leurs visages barbouillés de maquillage les rendaient encore plus horribles. Si la tigresse devait mettre Raven dans une catégorie, c'était celle de la lolita gothique. Son visage était si adorable, aucune déprime dans les yeux, à l'inverse, une bonne humeur se dégageait d'elle. C'était agréable d'être assise à côté d'une personne qui respirait la joie. Night en avait bien besoin; moralement elle ne s'était pas totalement remise de sa défaite et... de ses blessures.

Elle ne voulait pas y repenser, déjà que les images du combat l' hantaient parfois la nuit, alors la journée...non merci!

Elle s'appelait Raven.

*Raven...*

Cela voulait dire corbeau en anglais. Originale, sauf qu'elle portait mal son nom: elle n'avait rien avoir avec l'animal, à l'exception du noir. Bon, le prénom de la rousse ne s'accordait pas avec elle également. Night, nuit en anglais, aucun rapport avec sa race, magicienne, et en plus possédée par l'esprit d'un tigre. Qui avait momentanément disparu, mais possédée depuis sa naissance. Cela lui avait d'ailleurs valu des mésaventures étant plus jeune. Un pauvre garçon avait osé se moquer de sa chevelure et du fait qu'elle n'avait pas de père: maintenant il connaissait la douleur endurée lorsqu'un félin vous griffait au visage. Night se demandait parfois s'il gardait des marques de cette journée, aussi bien physique que mentale.

La magicienne s'en souvenait et éprouvait un soupçon de honte quand elle y repensait. Seulement un soupçon car il l'avait bien mérité à quelque part.

La rouquine achevait d'épluché le marron chaud que Raven lui en demanda un. C'était drôle, car elle allait justement lui en proposer un. Elle sourit, amusée.

*Transmission de pensées*

-Oui bien sûr! Tiens!

Elle lui tendit un marron, celui-ci était si chaud en comparaison avec la température extérieure, qu'une petite fumée se dégageait du fruit automnale.
Le sourire de miss corbeau réchauffa le coeur de la jeune femme. Un sourire de Tetsu le ferrait fondre...

Ne pas penser à lui, non plus.

Cela faisait beaucoup de choses à ne pas penser. Il faudrait qu'elle fasse une liste peut-être... cela l'aiderait probablement à faire le deuil de certaines choses et à tourner la page.
Mais aujourd'hui les couleurs chaudes étaient présentes, un air frais et vivifiant; penser positif!

Une brise vint remuer leurs cheveux, elle porta également l'odeur de Raven aux narines de Night. Elle portait un parfum doux et agréable. Mais ce n'est pas la chose qui reteint son attention: une sorcière. À sa connaissance, la rouquine n'en avait jamais rencontré, en tout cas pas depuis son arrivée au manoir. Magicienne, sorcière cela se rapprochait et possédait ces différences.
La tigresse était directe lorsqu'elle s'exprimait, en particulier quand elle posait une question. Elle termina d'abord d'avaler le marron, précautionneusement mâché.

-Mm... Raven, c'est marrant comme prénom. Dis, tu es une sorcière non?

Elle commença à enlever la coque d'un autre marron, en attendant la réponse de la lolita gotique. Elle lui tendit un autre fruit.

[HRP: Désolée pour le retard du poste, j'ai été pas mal occupée ces derniers jours ^^' ]

Quel était cette odeur qui flottait dans l’air ? Depuis qu’elle avait tendu le premier marron à Raven, un parfum sucré venait chatouiller les narines de la tigresse au gré du vent. Discrètement, elle tourna la tête dans plusieurs directions pour savoir d’où cela pouvait bien provenir, à qui cela appartenait-il ? Rien aux alentours n’aurait put dégager ce parfum.

Elle laissa rapidement tomber ; peut-être était-ce un mélange entre les marrons chauds, le vent et l’humidité de l’air. Pourtant elle avait parfaitement reconnu l’odeur typique des sorcières que portait Raven. Celle-ci sembla réfléchir quand Night lui fit par de sa découverte. Deux secondes plus tard, elle lui raconta sa vie et même celle des fourmis.

La magicienne n’en crut pas ses oreilles ; personne par le passé ne lui en avait autant dit sur sa sphère privée. Elle l’écoutait attentivement, amusée par la manière dont Raven s’exprimait : elle respirait la joie de vivre et elle devait sans doute faire partie de cette catégorie d’êtres qui ne se posaient pas vraiment de questions avant de parler ou d’agir. Night aimait cette attitude. Lorsqu’elle était avec une personne comme cette sorcière, ses problèmes s’évaporaient le temps de quelques minutes. Cela lui faisait le plus grand bien.

On ne pouvait pas appeler Night un puis de savoir, donc elle ne connaissait pas grand-chose sur les caractéristiques des sorcières, ni même de toutes les autres races. Elle éprouvait suffisamment de peine à se comprendre elle-même alors bon. Une information reteint particulièrement son attention : la jeune fille pouvait se transformer en corbeau ? Rare étaient les gens dotés de ce pouvoir. Dans son cas, Raven en avait hérité.

*C’était dont ça cette touche acre dans son parfum ? *

Les narines de la tigresse fonctionnaient très bien alors. Mais, et cette odeur sucrée ? Elle n’eut pas le temps d’y repenser que la jeune fille venait de lui demander quelle était sa race. Night sourit et lui répondit gaiement.

-Je suis une magicienne, c’est pas trop loin de ta race il me semble. D’ailleurs j’ai jamais vraiment saisit la différence. C’est marrant que tu puisses te transformer en corbeau ! Moi c’est en tigre, sauf que je suis noire aux rayures orange. Si on regarde la chaine alimentaire… je pourrais te manger.

Elle termina son explication en riant. Il était vrai qu’au final, les chats mangeaient les oiseaux. Mais Raven n’avait rien à craindre, la magicienne n’était pas du genre à manger les autres.

-T’en fait pas, je ne vais pas te dévorer, je préfère largement les marrons.

À ces mots elle lui en tendit un autre.

[HRP: désolée de pas avoir répondu plus vite depuis la reprise du forum, j'avais complètement oublié ce rp. ]