Nombre de messages : 306 Age : 31 Localisation : dans un pré Loisirs : brouter en rêvant de justin bieber Humeur : trolololllll Date d'inscription : 28/11/2009 Eris Almira
Sujet: Not as we [Just Iromy, so.] Ven 4 Juin 2010 - 23:09
Je dors. Plume. Tête dans les plumes. Il y a dans mon coeur une douce mélancolie. Comme si quelque chose prenait mon âme et l'enlaçait entre ses bras glacés. Les yeux clos, la respiration apaisée. Il n'y a pas autre chose, cette nuit. Vingt-deux heures. Nan, trop long. Dix heure. Onze heure. Minuit. Une heure. Deux heures. Trois heures. Quatre heures. Réveil. Sympa, la nuit. Merci, la lune. T'aurais pas pu mieux choisir que ce petit coin d'oreiller où mes yeux étaient posés pour y projeter ta pâleur et ainsi m'éveiller de mon sommeil démoniaque. Sympa, je retiens. Mais remarque. J'ai peut-être mieux à faire que rêver. Alors, la main. Relever la tête dans un grognement de bête féroce. Caresser l'horizon. Des doigts blancs, aussi blancs que la mort. Blafards. Tremblants. Mortels. Mauvais. Endormis. Comme cette lumière qui danse. « Je vois ma lumière qui meurt.» Mourir, quelle tendre fable, quelle douce poésie. Si je pouvais m'endormir comme je suis venue je serais la plus heureuse du monde entier. Quelques notes, au piano. Des accords jetés sur les touches, mais avec tendresse et calcul. Jusqu'à ce que la voix s'élève, pure et détendue, que s'élève une trille, un vibrato continu. Comme si la Terre voulait s'arrêter. Mais j'y peux rien moi. Vous me saoulez, avec vos notes de musique. Des pas. Rien de grave. Je touche du bois, avec mon visage candide. Une main soulève les draps avec fainéantise. J'ai pas envie de bouger. Mais quelque chose semble m'y obliger. Comme une attirance, une certitude. C'est bon, cela. Sentir la chanson vibrer, même si on en veut pas. Je voudrais toucher les étoiles. Voir si elles brûlent où si elles sont glacées. Peut-être qu'en fait, elles sont trop loin. Ben, tant pis. On remettra ça. See you. Later... Ouais. Lorsque mes yeux se plongent dans la nuit, quelque chose s'éveille en moi. Quelque chose qui fait vibrer tout mon corps. Etrange sensation que celle-ci. C'est même carrément pas normal. Voir la lune et s'étonner, en fait. Mais déjà, je suis dans un autre monde. Le reste ? ça s'est effacé. Dommage pour moi, en somme. Car rien n'est plus pur que la réalité. Je crois que je n'irais pas loin ainsi. Mais qu'importe. Le présent, c'est le présent.
Poème pour une Princesse.
Trouver les mots justes. Pencher la tête. Des cheveux bruns et flottants, lisses et doux. Une couverture de poésie. Il flotte un parfum d'affection. Quelque chose de voilé, dans un léger flou artistique. Une main caressant des draps chauds, douce torpeur. Près d'elle, le sommeil. Une pointe de poison doré, la lumière du soleil éclairant la blancheur du coton. Il fait beau, aujourd'hui. Regardant à travers la fenêtre, on admire un pan de ciel bleu. Des doigts blancs caressent le verre froid, glacial même. Un souffle léger frôle la vitre et la décore avec tendresse d'une buée tiède. Perles d'eau, sensation de froid. Le tissus sur sa peau. Elle frissonne. En elle la volupté, la plénitude, comme si autour d'elle tout changeait, formes, couleurs, modelant le monde à sa guise dans un espoir ténu de réaliser ses désirs. Décor blanc, meubles pâles. Ses yeux parcourent la pièce et en admirent les formes. Tout est moderne, ou presque. Au bord de la fenêtre, des roses blanches, pureté divine, caresse, frisson. Un bouquet frais, réfléchissant la lumière du soleil, extérieure, avec élégance. Elle s'est levée, démarche souple, légèrement voilée de sommeil. Elle a quitté la chaleur de son nid pour rejoindre l'extérieur. Libre qu'elle est, comme un oiseau, battre des ailes et s'envoler, petite reine, petite princesse. Un corps si svelte, une finesse naturelle, comme ses yeux caressant le ciel en une douce étreinte. Rien ne peut altérer son bonheur, rien ne peut l'empêcher de poser ses yeux d'abord sur le dehors, les roses, le lit, ce corps qui est allongé, là, assoupi, sur le ventre, tenant l'oreiller comme un enfant, cette position lascive, ces draps qu'elle a écarté, dévoilant un dos sculpté avec la grâce des nymphes. Des amours. Eros. Elle frôle son habit de soie, remonte la douce bretelle sur ses épaules. Blanches. Rien qui puisse l'effrayer, cette petite bille de femme. Elle a avancé dans l'incertitude. Comme un chaton qui ignore qu'il se mouillera la patte s'il la plonge dans l'eau. Candide, en soif de découverte. Elle a vu les joies et les peines, le monde et ses secrets. Avec tendresse elle a traversé les âges sans faire attention au temps qui est passé, se contentant d'observer avec le stoïcisme d'un philosophe les évènements, jaugeant, notant. Plus de famille, juste la prison, la peau fraîche et blanche, de la porcelaine. Elle séduisit et tua. Aima puis haït. Elle apprit à vivre en pleine évolution. Le monde changeait, elle non. Figée au paroxysme de ses trente ans, une nostalgie si rare pour des gens comme elle. Qui regretterait une existence immortelle ? Arrivant au présent elle se prit pour une érudite. Mais nota bien vite qu'elle se trompait. Elle n'avait rien retenu. Rien, que dalle, nada. Elle y songeait, sa tête dodelinant sur son épaule, pour se détendre, encore une fois. Encore une fois, ses mains passent sur sa propre peau, une main, un geste. Si pâle. Si blanc. Le désert qui avance, le fracas assourdissant du silence, l'amour d'un geste, un seul. Pousser le romantisme jusqu'à la passion, des notes d'une violence sans pareille, des trilles, des triples, du mineur à chaque étape, la, sol, ré, puis prendre sa relative, monter en tons voisins, et sentir la légère et candide accalmie. Tout doit se terminer dans une réconciliation. Classique. Si classique. Des milliers de fibres incandescentes l'ont traversée, embrasée, de part en part, elle a dansé comme une princesse puis chuté lourdement sur le sol, en proie à un espoir de bonheur. Et elle a espéré. Tant espéré, avant de trouver. Son bonheur, il est là, étendu et paisible, les cheveux légèrement emmêlés, les bras au-dessus de la tête, au-dessus de ce dos musculeux. Baroque. Si proche et à la fois si loin. Une fugue. Elle se redresse et son regard quitte le firmament. Elle s'approche, calme et mesurée. L'aube aux doigts de rose qui se profilent, à travers les fins rideaux de la fenêtre, la pièce illuminée de couleurs chaudes, la rendant belle, si belle, cette nymphe aux jambes blanches. Lentement elle l'atteint, lui, cet enfant endormi, se rapproche de lui. Un détail. Son visage appuyé contre les plumes, ses si beaux yeux couleur océan invisibles, cachés derrière ces paupières closes, de légères rides à peine marquées autour de ces derniers, et ces cernes, toujours ces cernes, qui dessinent un croissant de lune ombragé derrière son visage rude. Cela lui donne un certain charisme, cet air ténébreux qui à la fois l'effraie et la fascine, perle de passion et curiosité feinte. Amant aux mains d'or, tu as façonné son corps comme les dieux ont façonné Lilith. Tragique destin, n'y en a-t-il pas d'autre ? Elle se perd, de sa main blanche s'allonge sous les draps et caresse avec tendresse à l'air paisible, les traits adoucis et calme comme le plus pur des anges. Un nez fin, des sourcils sombres. Un dos musclé, dépassant du drap blanc jusqu'à l'achèvement de sa raie dorsale. Sa main dessine du bout des doigts le tracé langoureux de ce chemin. Son corps est frais. Après l'ivresse, le refroidissement. Un divertissement et une joie inespérés. Trouver autre chose que le chagrin et se tourner vers la félicité. Tout est une question de calcul, oui, de calcul, si tout était terne, elle mourrait. Mais ici, ça et là, des explosions de lumière. La Terre qui s'arrête. Que dire de plus ? Trouver les mots ? Elle l'a aimé, plus que de raison, et à présent elle caresse ce visage apaisé, enfin, comme si là, son enfant l'attendait, pleurant à chaudes larmes. Elle cherche mais ne trouve qu'une volupté apaisée. Tout a son temps, même l'amour. Des jambes qui se serrent contre un bassin en extase, des gouttes de sueur perlant sur ce corps brûlant de désir. Elle ferme les yeux et se laisse aller au souvenir de la nuit. Rien de compliqué, non. Tout s'est passé si vite. Elle n'a rien vu venir, cette reine. Par la main il l'a entraînée. Ils ont franchi, ensemble, paume contre paume, des notes de musique plein la tête. Des escaliers en grès sombre, ses pas résonnant lorsqu'elle montait les marches, et si elle avait eu un coeur il aurait battu à la chamade. Une transe de joie et d'amour, en fait. Elle, robe noire, masquant ses pieds, dos-du et décolleté à dentelle. Pour ajouter la beauté à l'élégance, elle avait mis en plus, avec pudeur, une parure noire, collier et boucles d'oreilles à feuilles noires, motif métallique aux allures de naturel, dire que tu étais jolie, princesse, était une évidence. Il t'a entraînée, là-bas, dans une danse équivoque et pleine de charme. Vos corps ont virevolté, dansé au rythme d'un bal effréné. Vos doigts enlacés, plus peur de l'interdit. Des lustres, musique, carrelage de verre, lumière des merveilles, digne d'un bal princier, toutes ces tenues et ces couleurs. Elle, elle était la reine du bal, la princesse des mille et une nuits. Rien ne pouvait faire offense à sa joie. Tout concordait si bien, son costume crème, son visage empli de douceur, ses mains, fraiches et divines dans les siennes, florilège de sensations, ambiance festive. Elle, le clou du spectacle après le feu d'artifices. La joie non contestée, tout était fait pour elle. Ses cheveux en bataille, ses yeux de chat dans les siens, océan. Baiser sur la terrasse, à l'abri des regards. La pureté et l'empressement. Son visage s'embrasant sous les étoiles. Jusqu'à ce que ce bal se termine, s'achève dans un décor somptueux, et que prince et princesse décident de quitter l'assemblée à pas furtifs, sans être découverts. Offre lui un baller, une danse. Fais-lui découvrir la passion et l'amour, montre-lui les astres et explique leurs formes. Aime-la et elle t'aimera, avec pour compagne ces airs bondissants de musique chassant flagornerie. Sonate, symphonie, aria, amore, rondo veneziano. Elle te montrera la poésie de ces notes qui défilent, te fera chanter, allemand, russe, italien, ces cantates et ces cantiques, ces lieds et ces récitals, de toute tailles et de toutes expressions, n'importe quelle époque. Si tu pleure. Romantisme. Si tu l'aimes avec ardeur puis apaisement. Classicisme. Tout. Tout, elle te montrera tout en musique. Montée des marches, tapis rouge. Dans la lueur de la lune, il a plongé ton regard dans le sien avant de déposer sur tes lèvres la fleur d'un baiser, pur et docile, avant la brise. Avant que tout s'enflamme, avant que leurs deux corps se mettent à parler la même langue. Des baisers du même nom, des caresses sensuelles, vêtements presque déchirés, en lambeaux. Pureté, calme, de l'ambiance étouffante, les corps sous les draps dans une une étreinte longue et folle, le bien-être et la chaleur, le plaisir et la plénitude, pas de douleur, juste le reste. Lui, elle, deux êtres enveloppés dans le feu ardent du bonheur, des soupirs et des cris, bruits étouffés. Son visage à lui dans on cou à elle, ses mains dans ses cheveux, leurs yeux clos, la bouche légèrement ouverte pour y accueillir sans peine ses lèvres. Des mouvements tendres et doux, pas de crainte, pas de peur, juste un attachement sensuel et sincère, des mains moites sur des corps brûlants, se lever, se rallonger, fermer les yeux et les rouvrir, regarder son visage amoureux, pâmé d'une forte ambiance, une attirance plus qu'équivoque. Elle veut toucher le ciel en caressant son être. Pas d'animalité, juste de l'humanité. Tout en eux célèbre leur union, leur passion. Ils se sont aimés, cette nuit, avec plus d'amour que de raison. Pas d'autre solution. Ils n'ont pas réfléchi, leu raison s'est perdue. Pas de philosophie. De son tempérament de feu naît l'attirance et les sentiments, pour lui, son ange. Et ce matin l'aube est belle. Elle contemple son visage apaisé, plongé dans une morte agonie. Elle est là, cette muse. Elle l'observe, et ouvre les yeux, pour voir cette lueur, là. Si seulement elle pourrait le voir le voir sourire. Calme. Tranquillité. Silence. Juste une respiration. Son dos qui se soulève puis retombe, ces légers soupirs après chaque inspiration. Différents à chaque fois. Ce visage, doux. Ces yeux, clos. Cette expression, paisible. Elle songe à la danse. A ses pieds maladroits, en contraste avec ses mains pleines d'assurance et de tranquillité. Oh oui, que cette duchesse était malhabile, une petite pouliche à côté du noble lion. La peur l'avait prise. Mais non. Mais si. Dualité. Amour. Sa main qui le caresse. Il ouvre lentement les yeux. Prunelles bleutées. Une ébauche de barbe mal rasée. Une longue main qui, sortie de nulle part, attrape faiblement l'autre pour s'y accrocher. Il ferme les yeux, les ré-ouvre, mais elle est toujours là. Aucun doute. Pas de sourire, pas de mots doux. Juste les lumières qui brillent. Elle l'avait prévu. Pression plus forte contre sa paume. Faut que tu comprennes. Qu'elle te veut, et ce pour l'éternité. Il n'y aura personne d'autre que toi. Tu es sa part d'ombre, destructrice et salvatrice à la fois. Tu es son coeur, si timide et si pur en même temps. De quoi fais-tu preuve, lorsque ton regard croise le sien ? Dans ses pupilles, elle chante un duo amoureux. Plein d'espérance. A croire que cette nuit elle aporté le nom de Vespucci, pour être ainsi fascinée par son visage, et sa découverte. En tout cas, elle parcours ta joue du bout des doigts, t'espérant heureux. Mais tes yeux maintenant éveillés ne montrent rien. Et aucune surprise ne se lit sur son visage. Aucune déception non plus, elle savait que ça se passerait comme ça. Elle a juste été trop conne pour croire aux fables. Elle se lève avec lenteur, sa tenue virevoltant derrière elle comme pour exprimer la paix. Sa bouche jette des mots, froids, et sans pitié. Sa main lâche l'autre presque violemment. Elle sait que maintenant le conte de fées est fini et bien fini. Des solutions, il n'y en a plus. D'amour, il n'y a sans doute jamai eu. La magie ça n'existe pas. T'aurais dû le savoir. Avant de lui donner ton corps. Tant pis, c'était sympa. Vraiment. Non, ne te retourne pas c'est pas la peine, il apprécie le spectacle de ton dos presque nu. Il redresse son corps, coudes sur le matelas un peu dur. Et son visage prend une toute autre forme, lorsqe tu esquisses un pas pour t'enfuir. Un mot, juste un. S'écappe de sa bouche, rauquement mais de la manière la plus puissante qu'elle puisse être. Jeté dans la foulée, un ton sûr de soi mais angoissé, suppliant. Passe la barrière de ses lèvres après avoir frôlé ses cordes vocales. De l'air qui s'échappe. Mais de l'air avec tant de poids.
« Attends ! » Impossible. Le seul mot qui lui vient à l'esprit. Limite si elle ne se marrerait pas. C'est du foutage de gueule. Il enfonce le couteau. Ne te retourne pas. Ne lui fais pas face. C'est tout ce qu'il veut, et il aura gagné. Tu veux qu'il gagne ? Contre toi ? Ce serait si facile, tu es si fragile. Comme une goutte d'eau avant de s'écraser. Avant de toucher le sol. Admire. Ces espaces. Ce calme plat. Cette étendue, ce monstre de cauchemar. Il a joué, mais tu n'as rien vu, et pourtant tu n'es pas étonnée. T'es space, comme nana, c'est clair. Et t'as pas d'humilité. En fait, t'es out. Tu es prisonnière. Mais cet appel ? Et ce silence, après ? On entend le piaillement d'un oiseau, sous le toit. Le grattement des loirs. Les bruits de cette humble Nature, qui veut combler le vide. Mais certaines choses ont des limites. Alors, pourquoi elle se retourne ? On peut savoir ? Ô cruelle, ô Eris, ô Discorde. So far Away. Près de lui. Il fait tout ce qui était prévu. Il attrape sa main, regard supliant. Assumes, à présent, car ton choix est fait, l'option inéluctable. Tu essaies, pourtant. Ce regard durci. Mais il ne mène à rien, il est presque risible, aboli, si triste. Peu de choses, si peu. Et pour le coup elle est surprise, en croisan son regard. Pas du tout ce qu'elle attendait. Il l'attrape, oui, l'oblige à se rallonger. Entoure son corps svelte de ses bras puissants Son odeur, si délicieuse, partout autour d'elle, la chaleur de son être, délicieux. Mais ces mots n'en sont que renforcés lorsqu'elle les écoute. Elle sent le bonheur revenir. L'illusion est passée. Grâce à une seule phrase. Il n'y a pas à dire, ses mots ont du poids. Ils montrent tout son attachement. Tout son besoin de l'avoir là, ici, et maintenant. Et elle écoute sa berceuse en fermant les yeux, ses lèvres qui murmurent, si près de son oreille, à l'en faire frissonner. « Je t'en prie, reste près de moi. »
Achèvement.
Brusque. Attaque. Appel. Prise de conscience. Il y a quelque chose d'anormal. J'y songe en regardant les toiles, et je trouve enfin. Ces souvenirs ne sont pas à moi. C'était pas moi, ça. Alors pourquoi je l'a vu ? Déconne pas. Déconne pas, putain ! J'ai rien fait. Je le connais même pas, ce mec. Je nage en plein délire. En pleine folie. La crainte. Désorientation. Mais je dois faire quoi ? Arrêter de flipper déjà. C'était une vision débile. ça existe pas. Et puis personne n'est mort hein ! Tiens, c'est quoi ça ? ça parcourt mes yeux, c'est mouillé. Merde, c'est salé. Me voilà en train de chialer. Secouer la tête. Allez, du calme. Tu te reprends, je me reprends. On va se lever. Voilà. Mais ne sortons pas en nuisette, ça fait mauvais genre. Si ? Bon. Après tout il est deux heures du matin, aucun risque d'être vu. Pas de quoi s'affoler.Personne ne va nous voir et on a pas peur de se cailler, on ne peut pas se cailler de toute façon. Confusion. Peu importe. Nos pas résonnent dans le silence, même si nos pieds sont nus. Je pense que c'est à cause du manque de bruit ambiant. Ha. Et si je criais pour voir ? Ambiance altérée, entrecouppée. Allons, allons. Je crois que c'est définitif, je suis tarée. Compulsif. J'ai peur de rien moi. Sauf de moi-même. Bref, où en étions-nous ? Ah oui, le couloir. De la pierre noire. A peine éclairée par la lune. Tap tap, mes pieds touchant le sol froid. Obsessionnel. Il y a tant d'armes qu'on pourrait utiliser contre moi. J'ai un peu la frousse, je crois. Faut trouver une occupation, allez. Euh. Vers. Oui, tiens, bon plan. Des vers, rien de tel. Voyons...
Spoiler:
Le loup criait sous les feuilles En crachant les belles plumes De son repas de volailles : Comme lui je me consume.
Comme quoi on a pas besoin de grand chose pour se détendre. On va s'asseoir ? Non. On va marcher. D'un pas souple mais alerte, franchir la grande porte du hall et sortir. Goûter au vent glacé qui me fouette le visage. Mes cheveux en bataille. C'est du joli, ça. Je ressemblerai presque à un lion, avec cette crinière emmêlée. C'est bon, je me tais. Mes yeux noirs observent le dehors. Par là ! Un chemin. Celui de la ville. Elle ressemble à quoi en pleine nuit ? La fraîcheur du sol, cette si tendre fraîcheur. Tournoie en cercle autour de mes veines. Un frisson. Le premier de ma vie. Mon ventre, mes bas, mes épaules, mon visage. Aurais-je froid ? Etrange, tout ça. Décidément, quelle soirée étrange. Allons. Marchons. Il est si tard qu'il en serait presque tôt. Les étoiles font de jolis dessins. J'ai la tête en l'air pendant que je marche. C'est mon fonctionnement. Comme ça et puis c'est tout. Névrose. Le souffle du vent attendrit le mien un tant soit peu. Là, y a un truc que j'avais jamais vu. Un bâtiment sombre. Délabré, expérience aguichante. Tourner dans le noir, bifurquer. Un pan de bois. Les soupir des arbres, la respiration de Gaïa. J'avance à pas mesurés. Cadencés. Pousser la porte d'une main fébrile. ça a l'air intéressant ici. L'air sent le renfermé. Odeur de vieux, une faible ampoule aux diodes fondues, pas de plafonnier, tout est nu. Des taches suspectes, sur les murs, marron, je crois, même si tout ce soir est nuance de gris. Des graffitis insultants. Plus personne, plus de présence, juste moi et moi. En nuisette noire. Les cheveux défaits. Les mains encoe tremblantes. J'ai rêvé de lui, cette nuit, comme toutes les nuits. Je ne suis même pas surprise de mon délire. Trop de romance tue la romance.
Rien n'est fait au hasard. Tu crois vivre mais ton monde c'est la mort. Et il n'y a que lui pour te sauver. Qu'attends-tu pour hurler, pour le supplier ?
Se coller contre le mur froid et légèrement poisseux et regarder l'entrée. Je crois bien qu'il y a des grillons, le bruit pourrait en être en tout cas. C'est marrant cette impression. Les sens en effusion, toujours en alerte, attendre le moment propice avant de sauter dans le vide. Mieux que courir, ce soir j'explore. La porte, là. Grincement. Et bien, entrons, qui nous remarquera, c'est vide ici. La porte. Grincement, le bois un peu vieux et les gonds rouillés, quel cocktail. Tout est mort, là-dedans. Mais je le suis aussi. Pourtant tout m'a été laissé tel quel. Des meubles grisâtres, de poussière et de crasse, une chaise de bureau branlante, divers feuillets et papiers, des étagères, aussi, quelques unes. Relevés de comptes ? Inintéressants. Ce trou est minable. On peut y philosopher tout son saoul personne ne nous dira rien, je crois. Qui viendrait troubler mon répit ? Elle. Murmure dans mon crâne. Je veux que tu te casses. Je veux que tu te barres de ma tête, que tu arrêtes de me parler. Tu me fais mal, tu me rends mauvaise. Va-t-en ! Mal de crane. Gaïa, tu n'as donc aucune pitié ? Sortir de la petite pièce en courant, défoncer la porte, la faire sauter de ses gonds. S'attraper le tête et la cogner contre les murs, ça fait des bruits, des bruits assourdissants, violents, horribles, furieux. J'ai mal, mais au moins j'ai mal à l'extérieur. Je t'entends plus hurler tes atrocités. Enfer, brûle la, et laisse-moi vivre, je veux être un ange, un vrai. Je veux m'envoler dans des ailes blanches, et ne plus sentir de douleur lorsqu'elles sortiront de mon dos, si belles, ces ailes, un cygne, une princesse, un monde. Pourquoi la cruauté atteint-elle son paroxysme avec un être comme moi ? Ce soir je suis seule. Et je le serais à jamais, à présent. Des larmes brûlantes coulent le long de mes joues. Le plus étrange là-dedans ? C'est que la douleur m'empêcherait presque de penser à elle. Aura, tu es apaisante dans un sens et douloureuse dans l'autre. Monstre. Délire.
PSYCHOSE !
Je pose les mains sur le mur glacé. Il fait noir. Noir ! Encore du noir ! Même mes vêtements sont noirs !! Des griffes, sorties du bout de mes doigts, étincellent, et réduisent en lambaux le tissus. Je ne suis plus qu'une clocharde dont la chemise de nuit n'est plus qu'un monceau de tissus troué recouvrant mon corps de nacre. Je griffe, avec force, et violence, le mur, je griffe, je hurle des mots, grecs, Gaïa, écoute moi, entends moi, mes dents, pointues, cette Aura autour de moi, noire, encore noire, que du noir, pitié, sortez moi de cet Enfer, aidez-moi ! Mes yeux, seuls mes yeux ont la blancheur de la glace, mais je ne les vois pas, je ne vois pas de couleurs, juste du noir et du gris, la nuit, le vent, les arbres, le froid, j'ai froid, aidez moi, Mana, qui, qui non, pourquoi mais comment ! Si. Non !! Se jeter contre le mur, encore et toujours, hurlant les mêmes mots, le dos couvert de sang, ces ailes noires, encore et toujours, pas d'issue, je ne peux pas m'enfuir, je suis prisonnière j'ai peur, l'action se déchaîne, je suis folle, je suis folle, complètement déstabilisée, désorientée, tarée, névrosée, psychotique !! Complètement idiote, stupide et folle, je griffe, je saigne, je crie, hurle, pleure, je me sens torturée, si torturée, pourquoi moi et pas les autres hein ?! Pourquoi ?! Grec, encore du Grec, pour toi Gaïa, Mère, pour t'entendre, sentir tes bras me donner de la couleur, mais tu n'es toujours pas là !!
"ELEISON ! ELEISON !!!!"
Possédée, c'est le mot, le seul, moi, dans ma furibonde excitation, mon corps qui se met en mouvement sans mon autorisation, je suis couverte de sang, je ne vois que du noir, il n'y a personne personne ici ! Personne, et je vais mourir, peut-être, je l'espère en tout cas, je te rejoindrai ainsi, allez ! Voyons le bon côté des choses, buvons, on va se saouler, et mourr d'une crise cardiaque ou noyé dans notre vomi, ça sera bon, génial !! Mais où et quand ? Je suis plongée dans mon délire. Jusqu'à l'entente du grincement familier de l'entrée. Quelqu'un. Quelqu'un va venir me sauver. Tourner la tête, le visage terrifiant, moi, démone, encore et toujours, sous ma vraie forme, je veux tuer et assassiner, mais mon visage aux yeux pâles ne requiert que de l'aide, oui, de l'aide ! Sidney... ? Désillusion. Une fille, oui, mais pas Sidney. Un fantôme. Tù eres un fantasma. Tù. La fille. Je la connais pas ! De vue peut-être, pour l'avoir croisée, quelque part, dans une vie. Elle me fait peur, elle me fout les jetons, avec son visage si inexpressif, ses lèvres froides et yeux de braise, pas un mot ne sort de sa bouche, s'attendait-elle au silence, elle a droit à des cris, des plaintes, la supplication prends pitié, Seigneur prends pitié, Kyrie Eleison. Des yeux verts et flamboyants me fixent, elle croit m'impressionner mais je n'ai pas peur, t'entends j'ai pas peur ! Tu me fais pas peur ! Pousser un cri de rage, un hurlement de souffrance, en pleine dépossession de mon être, s'enchaîne un méli-mélo dans ma tête, tantôt Aura, tantôt Hebi, des pensée confuses, furtives, mordante, ma tête me brûle !! Libérez-moi sortez moi de là ! Pitié, toi, arrête de me regarder, je suis pas une bête de zoo, fais demi-tour sans prendre en compte mes hurlements de souffrance ! Non, tu bouges pas ? A tes risques et périls après tout ! Te regarder, fixer tes yeux verts des miens, blancs, les canines à l'air, bouche ouverte, écume, rage, sourcils déformés par la colère, cette colère démoniaque, l'Aura, autour de moi, gonflée, en mouvement.
"ça te fait marrer de me mater crier, hein ?! ça te fait marrer ?!"
Des mots crachés. Comment vas-tu réagir ? Et puis d'abord.
C'est quoi ton nom ?
Nombre de messages : 127 Age : 31 Localisation : X Loisirs : X Humeur : Nébuleuse. Date d'inscription : 12/03/2009 Iromy Nagaïa
Sujet: Re: Not as we [Just Iromy, so.] Lun 21 Juin 2010 - 15:43
.Edd, il ne m’aime pas. .Edd, il a 48 ans. .Edd et moi, nous avons parlé hier soir. .Edd, ça fait 463 ans qu’il est mort.
Cette pièce, lieu sombre de toutes nos peurs.
Il était tard. La preuve, mes volets sont fermés. Il y a des persiennes qui trouent le bois. Six fentes. Je n’arrive plus à voir la Lune, à croire qu’elle n’a plus à rien à me dire. Mes rideaux bougent. Je crois qu’ils me parlent. Alors, je me tourne. Moi, je n’ai pas envie de parler. Il y a contre le sol, six marques blanches. C’est une partition. Mes doigts dessinent des notes imaginaires, et j’entends ces sons résonner dans ma tête. Le bois est froid, je frissonne. J’aime ça. Je suis au sol, je frissonne. J’aime ça. Mes cheveux sont rouges. Les cheveux de Mère étaient rouges. Et ça, je n’aime pas. Je les retire de ma vue. Je ne les vois plus. Mes cheveux ne sont plus rouges. C’est mieux ainsi. Je pose mes mains contre le sol, les marques disparaissent. Elles non plus ne veulent plus rester avec moi. Je soupire, des volutes argentées s’éclipsent de mes lèvres. Je frissonne. J’aime ça. Je ferme les yeux et je le vois. Il est là, il veut me parler. Mais moi, je n’ai pas envie de parler. Alors, j’ouvre les yeux. Il disparaît. C’est mieux ainsi. J’essais de bouger, mes coudes ne veulent plus me soutenir. Ce n’est pas grave. Ils doivent être fatigués. Eux aussi. Je ne bouge pas, je n’y arrive pas. C’est étrange. Je suis lourde. Je ne me rappelle pas de ce que j’ai fais la veille. Je pose ma tête contre le bois. C’est froid. Je ferme les yeux. Il revient. Je suis fatiguée, vraiment. Il s’approche, c’est une ombre blanche. Elle ne marche pas. C’est un fantôme. Il a les cheveux rouges. Longs. Il ressemble à une photographie. Je le regarde avancer sans bouger. Peut-être parce que je ne peux pas. Il commence à parler. Ses lèvres bougent, mais je ne comprends pas ce qu’il dit. Ses lèvres bougent, il fait un bruit infernal. Je le regarde, mais je ne le vois pas. Ses traits ondulent. Finissent par disparaîtrent. Néant. Il n’est plus là. En fait, il n’a jamais vraiment été là. J’ai froid. Je ne me rappelle plus de ce que j’ai fais la veille. Je frissonne et j’aime ça. Je frissonne et j’ai froid. Il fait nuit. J’ouvre les yeux. Il fait nuit. Rien ne bouge. Il n’y a plus de rideau. Le monde a disparu. Le noir recouvre tout. Il fait sombre et plus rien n’existe. Nyctalope inexistante. Trop de fatigue. Trop de noir. Vide. Chimérique matière. Chimérique illusion. Abandon et désolation. Attente. La plus longue de toute. Qu’arrive-t-il aux morts ? Ils n’avaient pas besoin de me le rappeler. Recherche aveugle. Mains contre surface glacée. Fébriles. Cherchent. Trouvent. Deux piliers. Froid. Bois. Son cercueil. Arpentent une surface lisse. Linceul. Sollicite fiévreusement l’odeur. Ne la trouve pas. Inexistante, elle aussi. Angoisse. Se crispe et diminue. Serre la matière. Ephémère. Illusion corrompt la solitude. La fait devenir sienne. Ancestrale dévotion. Mains d’ivoire longilignes, happent le vide. Inlassablement. Pourtant ne se résignent pas. Manège cyclique. Il a disparu, ne cherche pas. Tout a disparu.
.Edd, il n’habite plus ici. .Edd, il habite ailleurs. .Edd, il est venu cette nuit. .Edd, avec un panier d’amanites phalloïdes.
Tu n’es pas là et je te veux. Tu n’es pas là et j’ai besoin de toi. Te parler, t’écouter et te lire. Manger tes mots et m’amuser à te détester. Je te hais. Mon dieu. Je te hais. Je deviens folle. N’apprends pas, ne m’excuse pas. Je deviens folle. J’ai besoin de toi. Excuse-moi.
Noir et Néant. C’est beau. Ca ne ressemble à Rien. Le Noir et le Néant. Substances inertes, et pleines de vie. Paradoxales. Inaccessibles. Etat second. De vide absolu. Masse blanche, contre le fer. Inanimé. Insensible. Frêle. Attente passive. Laxiste. Un deux trois cent. Plus rien n’a d’importance. Un deux trois cent. Le temps court. Il ne m’attend pas. Il n’a pas le temps. Il part sans moi. Parce qu’il a d’autres préoccupations, plus pressantes. Plus importantes. Moins maladives. Alors, passe, parce qu’il ne sait faire que cela. Oubli ce qu’il a abandonné sur sa route. En oubli d’autre. Ca n’a pas d’importance. Ca n’en a plus, à vrai dire. Tout le monde s’en fou. Il s’est métamorphosé en aiguille. Tant mieux pour lui. Il a la paix à présent.
Je suis morte. Pas encore. Peut-être. Purgatoire. Le temps n’existe pas. Ce n’est pas mon monde. C’est le sien. Fantôme. Il m’a happé dans ce qu’il appelle catacombes de l’univers. Ici nous verrons les tisseuses. Ces trois femmes qui coupent le fil de notre étoile. Ici le Styx. Il en est fier. Il y des âmes, chavirantes. Elles sont belles. Sublimes. Elles errent sur la surface, lentement, se morfondent. Ternissent. Et s’enlisent. Il les touche, les caresse. Prétend qu’il veut faire de même avec moi. Regard révélateur et sourire ardent. C’est sa façon à lui de me dire que je ne suis pas encore morte. Pour l’instant. Il me prend par la main. Il est gelé. Je ne veux pas le lâcher. Il est gelé, et j’aime ça. Course illusoire. Il ne marche pas. Je le suis. Il m’amène vers les tréfonds de la terre. Me montre le cœur de son monde. C’est brûlant. Je m’approche de lui, colle ma peau à la sienne. La chaleur, je ne supporte pas. Lui est froid. C’est agréable. Je n’en demande pas plus. Il me parle, je n’entends pas. Je n’écoute pas. Je profite. C’est tout. Quelques pas. Ne pas me perdre dans ces dédales. Ma main fermement resserrée sur la sienne. Je découvre ce qu’il nomme dépendance. Me laisse enliser. Facilité déconcertante. Aucune responsabilité. Se laisser guider. Pour une fois. Une unique fois. Il se retourne, me regarde. Yeux perfides. Gris cendrés. S’approche. Me frôle l’oreille. Laisse échapper quelques mots. Me susurre ces paroles inaudibles. Pose ses doigts de glace contre ma joue, les fait glisser sur mon cou. Lui ne me brûle pas. Je tressaille. Mes paupières tombent. Néant. De nouveau. Ma peau recherche la sienne, désespérément. Corps vide transperce son monde. S’acquitte des peurs. Recherches vaines. Contacte éphémère. Frôle mes lèvres. S’amenuise. Se dissipe puis disparaît. Ne laissant que la pensée irréelle d’un monde éternel.
***
On s’éveille dans l’obscurité. Les doigts blancs et le souffle court. Surface froide, large et écaillée. On ne sait pas où on est, disons que ce genre de chose ne nous inquiète plus vraiment. La joue contre le fer. Un conteneur pourris. Peinture rouille et altérations temporelles. Grand bac vide, aux contenances suspectes. Retourné. Droit et implacable. Autour du décor ambiant. Un mage. Marginal, se détachant des agréments qu’offrait la pièce. Chaises irrégulières et hétéroclites. Tables serpentesques, fendues, délabrées. Pièces d’époques recouvertes par des draps d’époques. Nacrés. Abandonnés. Un sol dépouillé, un espèce de goudron altéré. Gris, sale et poisseux. Délimitant quatre murs, frontière de la bâtisse. Humides et sales. Endroit aux propriétés délictueuses. Propre aux rencontres illicites. Spéciales. Intéressantes. La Lune, grande prêtresse de la nuit avait repris ses droits. Les enclos s’étaient éclipsés par peur de la morosité baignant les lieux. Sur le métal corrodé de son piédestal, ces marques blanches, six lignes. Revenues. Longues et ouvragée. Pas comme dans ses souvenirs. Pas comme elle les avait imaginées. Marques d’argent, élancée et fines. Transperçant la nuit. Encore. Barres abyssales, argentiques, lumineuses. Irréelles. Traversent le fer. Rampent sur l’ébène. Se croisent contre le bitume. Fuient, au loin. Cherchent la sortie. La trouve. Tout droit toujours tout droit. Lumière ne sait rien faire d’autre. Une ouverture, tortueuse. Une porte défoncée. Eclat diaphane, blanc, Dame Lune. Le retour d’une reine. Princesse d’entant. Là. Toujours. Elle ne m’avait pas quitté. Finalement. La belle.
Si tes doigts sont bleus, c’est parce que tu les as plongés dans le ciel ?
Il fait froid. Trop froid pour faire le moindre mouvement. Une épaisse fumée blanche s’évade par la meurtrissure de mes lèvres. Froid intense. Irréversible. Autours de moi, vide. Et il n’est plus là. Il ne l’a jamais été. Tout compte fait. Ma tête est lourde. Me lever relève du supplice. Frissons, tressaillement. Mon corps, il ne subsiste qu’une parcelle, infime. Peaux bleutées, expirantes. Moribondes. Agonisantes. Couleur, subtil mélange de températures fragiles et agressives. Puis, le temps agit à la cause. Effet turbulent, imparable. L’immobilité en fait son propos. Aucune autre alternative possible. Le froid paralysant les membres. Le corps. L’esprit. L’âme. Pourquoi m’as-tu abandonné ? Ingrat. Il fait si froid. Pourquoi m’as tu abandonné… Amnésie latente. Il fallait rester éveillé pour que la pompe ne cesse. Cause perdue. Ce genre d’évidence était vite oubliée. La vue se brouille, machinalement. L’écho ambiant s’estompe. Mécanique conspiratrice, dangereuse. Les corps se tamisent, se fondent dans la masse. Les couleurs se modèrent, jusqu’à sombrer dans l’oubli. Inhibiteur de vie. Essence controversée. Les corps peuvent geler. Disparaître, puis mourir. Fonctionnement interrompu. Arrêt prémédité par le temps. Météo stupide. Fait habituel. Recèles archéologiques. Alors, c’est vrai ? C’est enfin fini. Merci… Edd.
***
Claquement sec. Répétitif. De plus en plus fort. Hurlement strident. Aiguës inconcevables. Invraisemblables. Odeur sanguine. Irrémédiablement réveil. Yeux à l’abandons. Acuité nyctalope retrouvée. Sommeil étrange. Transe post-traumatique. Coma réparateur. Leucémie ardente. AVC conspirateur. Etat pathologique instable. Rembobine le film. Ecrire une nouvelle bande son. Puis détruire. Tout recommencer. Y greffer le lien. L’ennemi et l’ange. Le démon et le fantôme. Imperturbables. Admirer son travail. Se moquer de telles intimidations. Tenter de tout recommencer. Effacer. Gommer. Recherche la facilité. Essai factice. Close agréable. Sollicite ardemment le bouton de sortie. Recommencer au point zéro sous forme de nourrisson. Mourir puis renaître. Encore une fois. Recyclage des âmes. Comme au premier jour et se dire qu’on a toujours le temps. S’avancer puis se heurter. Barrière invisible. Touche [delet] inaccessible. Trop tard. Se contenter de ce qu’il reste. Vivre avec. C’était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée.
Une furie s’attaquant aux pans du mur. Ou se détruisant elle-même. Tout revenait au même, d’une façon ou d’une autre. Du bruit, beaucoup trop de bruit. Un œil de pierre ouvert sur le monde. Emeraude lithium. Alliage surprenant. Electrique. Peau irisée, transpercée par le froid. Encore, toujours. Le corps se soulève, poitrine ardente. Inhale l’air. Le recrache. Ravale et recrache. Manége incessant. Deuxième naissance diffamatoire. Se retourner, prendre appuis sur le coude. Main presque transparente contre le fer. Se soulever. Etouffer un cris de douleurs. Complètement inutile, la furie derrière s’en chargeait bien. Très bien même. Un genou, appuis instable. Puis, le tour du pied. La cheville ne travaillait pas, la chaussure se chargeait du reste. A moitié debout. On y était. Enfin. Une main sur un front aride. Dégageant un visage lisse, inexpressif. Enfant revenant de parmi les Morts. Respirer. Acte anodin. Etrange. Dis-moi, pourquoi fait-il que l’air entre de lui-même dans nos poumons ? On doit être des enfants désirés. Tout compte fait. "ELEISON ! ELEISON !!!!"
La pitié ne sert qu’aux faible et aux lâches. Bâtarde de ton nom. De l’être des ténèbres que tu es. Implore. Implore la compassion des Très-Grands et prie pour que l’on t'écoute. Pris deux fois, si tu en as le temps. Pris pour être étendue. Pris pour être exaucée. Misérable gamine. La miséricorde céleste est égoïste. Elle ne te touchera pas. Tu n’es plus divine. Tu n’es plus des leurs. Tu es un monstre, toi aussi, prend en conscience. Il serait temps, tu ne crois pas ? Alors cesse de te lamenter. Misérable enfant. Ta condition est déplorable, est-ce une raison pour te donner en spectacle ? Tait toi et souffre. Comme tout le monde ici-bas. Tait-toi et souffre. Digne. Comme les plus grands et les anonymes. Personne n’a besoin de savoir. Les peines n’atteignent jamais la surface. Tu devrais le savoir. Noire comme tu es. Observer en silence la gamine possédée. A moitié nue. Cris de terreurs et de peur. La douleur n’y est pour rien. Une certitude. Alors, toi aussi, tu te vois muter. Sadisme. Peut-être pas. Toutes les deux, on est pareil. Toi. Tu es juste faible, c’est tout.
Ca t’excite. Pas vrai, de la voir se déchaîner comme ça. Ca t’existe, ce bruit, ces lumière, ces odeurs. Ca t’amuse de voir dans quel état déplorable elle est. Son corps délabré. Son esprit dégénéré. Tu me félicites pour mon endurance. Il ne fallait pas, salaud. Je ne t’en remercierais jamais assez. Tu ries, lorsque sa tête fend le plâtre. Tu me donnes envie de vomir. Tu me demande de m’approcher, mais bien sûr seigneur. Son démon t’intrigue, tu crèverais pour le voir. Je ne m’en donnerais pas celle peine. Ne t’en fait pas. Tu n’as pas de soucis à te faire. Tu t’énerves. M’immoles la peau, pour mon plus grand plaisir. Tu hurles. Souhaites t’exprimer. Je ne te ferais pas cette peine. Ne t’en fait pas, je suis assez grande pour ça. Je reste debout, à la contempler, par simple masochisme. C’est drôle de te voir enrager. Vraiment. Sache-le. Et puis, parce qu’il n’est plus un gamin. Parce qu’il est tout puissant. C’est un fait à une plus omettre à présent. Arrête de jouer. Arrête de jouer. Brûlure aux vicaires. Acide corrosif. Ménage-toi, tu vas devenir fou. Habitude maladive. Je ne veux pas, tu me saignes. Tu me saignes, je ne veux pas. A quoi ça nous mène ? Tu es pire que moi. Démangeaisons ardentes. Ma gorge. Remonte, Carmin. Laisse évader la substance. Se plis sous le cataclysme. Chute. Retombe sur ses pieds. Maladroitement. Marre de sang. Un geste, ôter ses exécrations bordeaux. Puis la regarder, dans les yeux. Inexpressive. Effrayée. Fatigué. Exténuée. Mourir. Revivre. Inlassablement. Promesses vaines. Croire aux contes de fée, il n’y avait franchement pas de différence. Et puis, la nymphe en face l’aperçoit. Lui, la dévore des yeux. Terreur. C’est sans doute ce qu’elle a dû ressentir. Honte et trahisons. Ces déboires, elle connaissait. Ne t’en fait pas. Demain, j’aurais sans doute tout oublié, pour changer. Tu seras peut-être morte. Ca n’a pas vraiment d’importance. Lui, joue avec tout ce qu’il souhaite. Et tu as l’air de le divertire. Pauvre enfant. Tu n’as vraiment pas de chance tu sais. Deux démons pour toi toute seule. Et puis, je n’ai vraiment pas envie de faire quelque chose pour toi. Tout ça, j’en ai plus qu’assez. Je ne suis qu’un corps, je crois que ça me suffit, pour le moment. Et puis, d’un côté, tu le mérites bien. Eleison. Le voilà ton châtiment divin.
"Ca te fait marrer de me mater crier, hein ?! Ca te fait marrer ?!"
Mieux encore. Désobligeance suprême. Je serais ton Seigneur aujourd’hui. Loue-moi ma belle. Loue-moi. Et ploie devant moi. Colère divine. Aujourd’hui, c’est mon jour de bonté. Tu seras content. Tait-toi et admire. Salle Chien. Avance. Inhale l’air. Soufre et sang. La regarde, sourie. Cruelle. Transe schizophrène. Tendances paranoïaques. Angoisse ma belle. Sent sa peur. Appréhension et désillusion. Non, je ne suis pas ton invitée. Navrée. Vraiment. Un pas de plus, ton corps frissonnant. Conditionnement tragique. Yeux revolvers, balles à toutes épreuves. La Fille du Feu toute proche. N’abandonne pas, ce serait grisant, vraiment. Un petit rire enfantin, terrible. Geste indélicat, vitesse humiliante. Lui attraper le bras, torsion. Sa main atteignant des lieux inenvisagés. Le haut de sa tête. L’autre main lui attrapant délicatement le menton. Le montant à hauteur de ses lèvres carmines. Et dans un soupire sulfureux. Lui frôlant dangereusement l’oreille, quelques mots corrosifs. Un deal. Un avertissement. Un commentaire. Une recommandation. Une proposition.
- Je peux t’achever, si ça t’amuse.
Tête contre le sol. Brutale. Vie à un fil. Il serait mal vu d’y mettre fin sans ton accord. Du savoir être et de l’étique. Choses absolument primordiales.
Tell me your bad dream. Tomorrow is another day. Dark Romance.
Leurs peaux prenant des teintes grisâtres. Comme la cendre se décomposant.
[ “Lost in day dream. What do you see? If you’re looking for Jesus then get on your knees!
Enemy of mine I’m just a stranger in a strange land Running out of time Better go, go go!
Angel or demon I gave up my soul I’m guilty of treason Abandon control!” ]
Nombre de messages : 306 Age : 31 Localisation : dans un pré Loisirs : brouter en rêvant de justin bieber Humeur : trolololllll Date d'inscription : 28/11/2009 Eris Almira
Sujet: Re: Not as we [Just Iromy, so.] Sam 26 Juin 2010 - 17:11
Je suis. Un être sans échange, qui vit au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Une personne de sang, dont le cœur vacille et la respiration se coupe, fleur de lumière rouge effervescente.
Je suis penchée vers toi.
Un acte, un seul, pour que tout sombre dans l’oubli le plus obscur, pour que la vie mène à ce que j’ai de plus cher, rien d’autre que ton corps meurtri et déchiré. Une transe obscure et macabre, que je vois à travers tes paupières closes que je crois voir tressaillir au fil de mes pensées, car dans cet endroit vide seules elles se font entendre. Mon souffle s’assombrit, mon regard part à la recherche du moindre point de lumière, mais il n’y a rien, rien d’autre que ce que j’aperçois au fond de mon cœur.
Je suis penchée vers toi, j’ai l’impression que tu dors. Un souvenir, aussi tremblant qu’une feuille au milieu d’une brise calme, que la flamme vacillante d’une bougie un soir d’hiver. Un corps enlacé dans une posture détendue, des mains crispées et fiévreuses sur un dos trempé d’une délicieuse odeur salée. L’amour sent bon, lorsque c’est l’amour. Des yeux tournés vers le ciel, un corps en transe, mélodie. Des ardeurs, un feu. Mes mains parcourent un feuillet encore blanc, caressent le papier. Je prends ta main. Rien ne me retient ici, sauf tes yeux clos. J’avais le sentiment limpide et serein que demain tout redeviendrait comme avant. Mais ce courant d’air glacé m’empêche de penser et chasse mes illusions. J’ai froid. Je crois qu’il pleut, mais non. Je suis juste trempée de sueur. Je crois que mon visage est crispé. Mais tu m’as dit d’être courageuse. Alors je reste, immobile et calme, penchée près de ton corps paisible aux yeux fermés, ce qui d’ailleurs m’énerve. Je suis piégée. Mon âme enfermée dans un étau étouffe et appelle à l’aide. Ton aide. Mais je crois que je devrai à présent apprendre à me débrouiller toute seule. Je suis penchée vers toi, j’ai l’impression que tu dors. Mais il n’en est rien. Un sursaut brutal. Une fois, deux fois, trois fois. Je revois ton sourire doux et calme, tes colères aussi. La douceur de ta peau, l’amour dans ton regard. Un nouveau courant d’air, de glace. Tu es si serein, si beau. Tu souris malgré ta pâleur. Tu me fais confiance. Roses. Roses noires. Si inoffensives enveloppées dans leur papier d’argent. Elles sont belles comme toi. Et moi, j’ai toujours aimé le noir et blanc. Ça fait joli. Je crois que tu es content. Une main qui caresse ton bras. Des gouttes, plic, ploc. Plic, ploc. De quoi remplir une mare, de chagrin et d’amour. Mais je ne faillis pas je ne te lâche pas, reste immobile, chasse les importuns. Mon cœur venimeux s’anime d’une ardeur toute nouvelle. Elle s’avance. Je la gifle. Elle repart. Je souris. Si tu savais, ce mélange si mal dosé de douceur et de colère, d’amour et de fureur, de furtivité et d’assaut. Je suis à toi. J’ai peur. Tout s’accélère. Je revois le mot déposé sur la table le matin. J’aurais dû t’appeler. Te demander de rester près de moi. J’aurais dû vouloir sentir ton cœur battre à mes oreilles, tes bras serrés autour de mon corps, ton âme cerclée de joie sans peine. Si j’avais voulu tout cela, tu me regarderais encore. Je suis restée près de toi tout le long car tout était de ma faute. En plus je n’avais pas faim. Tu es sorti pour rien. Un grésillement de radio, une voix blasée, annonçant des mots cruels pour un cœur fragile, à présent brisé. J’ai eu chaud, froid, mon corps s’est levé avec brusquerie, j’avais envie de courir dans tous les sens, de hurler toute ma peine, ma terreur. J’ai pris la voiture, dépassé la vitesse. Freiné brutalement, et je t’ai trouvé. Tu me laisse. Ta chaleur se dissous dans mes mains. Le vide m’envahit. Je ne ressens plus qu’un trouble sans nom, cette impression de ne plus avoir de chair, de peau. Plus d’âme. Mes yeux sont secs. Tout s’éteint peu à peu. Je regarde le bouquet posé sur la table blanche, et je ris de ma propre stupidité. Une main se pose sur mon épaule. Je n’ai pas dormi, pas mangé. Voilà vingt quatre heures que je suis immobile. Face à ton visage si calme. Ma tête bourdonne. Fort, peut-être. Je ne sais pas. Je les laisse ici. Le tableau est trop beau pour les enlever. Je sais où tu vas être emmené. Je n’ai plus d’âme, car l’évidence l’a tuée. Car ça y est, j’ai compris. Il m’a fallu tellement de temps.
Je suis penchée vers toi, j’ai l’impression que tu dors. Mais il n’en est rien. Tu es mort.
... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
Mort apparente, signe distinctif de la peur. Une fois, puis deux, un calcul lent, une légère envie de meurtre. Pas de cauchemar, ce soir, c’est la mort qui te parle. Ce soir tu es perdue entre un lent désespoir et une agonie fatale. Cachée dans les broussailles tu attends le moment propice, princesse, aux yeux de nacre. Ce soir, tu vas connaître les délices de la vengeance, goûter à la colère et à la rage. Mais tu ne le sais pas encore. La nuit est froide, croissant de lune détourné de la réalité, baisse la tête face au soleil. Lune d’ocre blanche. Elégante et majestueuse, impétueuse mais prude. Perturbée. Distancée. Amusée. Perdue. L’enfant tient le poignard dans la main, dans ses petites mains fragiles. Elle a peur, déjà, de ce qu’elle va faire, mais elle avance quand même, à pas feutrée, l’un après l’autre. Les lumières sont allumées, dans la maison crépie de blanc. Les volets semi-ouverts, révélant un séjour élégant, des meubles choisis avec goût. Un panel de belles choses mélangées et fermées. Rien qui puisse détourner le regard vers l’enfant tapie dans l’ombre. Dix-huit ans. Et la peur dans le ventre. Avance toujours, un pas par-dessus l’autre, jamais un mot dit plus haut que l’autre, juste du silence. Elle est seule ce soir, seule dans le noir, entre les arbres qui la cachent, mais elle ne recherche rien. Elle n’a pas peur, elle ne craint rien. Elle sait qu’elle va réussir ce qu’elle a entrepris quelques semaines plus tôt lorsque le secret fut révélé. La jeune fille n’a que dix-huit ans. Ses pas sont incroyablement sûrs, pour ce qu’elle va faire. Elle ne connait pas la peur. Elle n’a pas peur de perdre quoi que ce soit. Ce qu’elle aurait pu perdre, elle l’a déjà perdu. La porte entrebâillée. Une respiration, puis une autre. Une autre, encore. Saccadée. Pressée. Désoeuvrée. Terrorisée. La Prunelle a peur. Maintenant que c’est prêt, elle a peur. Est-ce qu’elle doit le faire, finalement ? Est-ce qu’elle est obligée d’accomplir ça ? Maman, je veux pas le faire. Maman, je veux rentrer à la maison et caresser le chat, devant la cheminée. Maman, j’veux aller au cinéma avec papa, faire des montagnes russes avec mamie. Maman. Sors moi de là. Mais non, tout est vain. Maman viendra pas te sauver. T’es qu’une loque, un ramassis d’immondices. Les corps de ces deux enfants, la Prunelle les a déposés là, dans ce hangar, où leurs os reposent encore, sous le sol où nous avons la tête. Elle est entrée dans cette maison, finalement. Le couteau dans la main, la lame effilée. L’odeur de la peur et les yeux écarquillés de surprise et de terreur dans leurs deux yeux. Elle, trente ans. L’autre, cinq. Deux âmes. Tuées, égorgées, baignant dans leur propre matière vitale. Dépit amoureux. T’étais mariée avec lui, tu devais crever. Et toi, tu es de son sang. Encore pire. Les deux jeunes filles, elle a pas su quoi en faire. Alors elle les a amenées là. Leurs corps pourrissant, enterrés à même le sol, avant de construire ces endroits. Et nous, nous sentons ça, on sait pas comment. Ça sent la mort là-dessous, c’est tout. La peur, la crainte et la douleur, l’angoisse à l’idée de la découverte des cadavres. Depuis combien de temps ? Cent ans, deux cent ans ? On sait pas. Et on s’en fout.
J’en ai marre. T’es gentille, tu te relèves. Elle est pas là pour nous écraser. Ça fait du mal à mon ego, tu comprends ?
Caractère assombri, colère dissimulée, rage contenue. Je cherche à trouver la faille qui lui fasse desserrer son emprise. Cette fille pue. Elle pue la mort et la terreur. Tout en elle respire la crainte et la dissimulation de la terreur. T’es comme moi, mon chou. Alors arrête de faire la maline. J’inspecte la salle, de haut en bas, mon visage, encore plaqué contre le sol. Aucune trace de peur dans mon corps, je tremble pas, sinon de colère. Mon visage en sueur contre le sol froid, puissante rage, naissante et piquante. Violente, Acidulée, Délectable, Furieuse, Pauvre, Sombre, Terrible et Mordante. Elle se relève, violente, dangereuse. Les yeux pâles cherchant une faille dans ceux de la pseudo princesse. Tu es bête, méchante et moche. T’as aucune pitié, sur ce plan Aura et toi vous êtes pareilles. Vous n’êtes que des chiennes galeuses dépourvues de pitié. Un jour, ça changera. Un jour ton ombre mourra, dévorée par les flammes. Dieu n’absout pas les meurtriers. Il les brûles. Are you crying, darling ? Non, tu te rabaisserais pas à ça. T’as l’air plutôt mal en point, poupée. J’ai une furieuse envie de rire, tu le sais ça ? En fait, je me retiens pas. Tout à l’heure c’était toi. A présent c’est moi. Attraper la main à sa portée, y frotter l’Aura, poison violent et brûlant. Laisse une marque noire sur sa paume. D’une poussée de ses mains griffues, l’entraîne au loin dans la pièce, ballet macabre. L’autre s’immobilise et décide de ne plus bouger. Nous fixe presque amusée. Outrageant. Non, vraiment tu me déçois. Tu veux pas me mettre un petite gifle ? Histoire de s’amuser un peu.
Je peux t’achever.
Tourner autour de la fille, à pas lents, le regard suit le reste. Un ballet ostensible, brûlant. Une danse inusable, je m’en lasse pas, de tourner et de tourner encore, je laisse Aura la voir, la calculer. Si ça doit tourner au pugilat, être sûre qu’on aura l’avantage. Mais regarde-toi ! T’es qu’un pantin articulé. Ça se lit dans tes yeux, tu n’as le contrôle sur rien, même si tu crois que tu l’as. En fait t’es rien que tu chiqué. Tu impressionnes personne, ma belle. Je ne vois pas que ce que tu veux me montrer. Tu es prisonnière. Une… marionnette. De quoi ? De qui ? J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que tu pues le chien. Et que je t’ai déjà croisé plus d’une fois, toi et ton regard hautain. Pitié. Dans le fond, je suis toujours aussi mal. Mes mains ensanglantées, mon visage brouillé par le bordeaux. Mes yeux pâles, le sourire légèrement déformé en une grimace moqueuse, qui n’est pas la mienne. Aura, Hebi, mélange acidulé de souffrance et d’irrespect. Poison de vie. Un démon en action, violence et rage contenues en un être, deux âmes dans un corps, une lutte acharnée. Contre deux personnes à présent. L’Autre, et Elle. Laquelle est la pire ? La physique ou l’épurée ? En tout cas, poursuivre sa marche. Inlassablement. Faut que tu retiennes que tu me fais pas peur, poupée. Tu m’as eu par surprise. Une chose que je ne supporte pas. Fleur de désir, elle sent le feu, ardent. Fermer les yeux et se laisser aller à cette odeur, les cheveux volant autour de moi, de mon visage de porcelaine. Hurricane. Pratique de la violence, la violence intérieure. A l’intérieur de moi, un monstre de cruauté, au-dessus d’une âme candide et innocente, peureuse et pitoyable. Nous sommes deux face à toi. Et Aura ne s’est pas encore vraiment montrée. Pas sous toute sa force. T’aimerais vraiment pas. S’arrêter. Dans le dos de la fille. Du sang, sur sa robe. Sentir l’odeur de ce sang, en fermer les yeux d’envie. Depuis combien de temps j’ai pas mangé quelque chose ? Je sais plus, je compte plus les jours, les mois, les années de souffrance. Un besoin de manger. De déchiqueter cette chair qui nous semble fraîche et délicieuse. Fumée peut-être. Ou peut-être pas. Ouvrir les yeux à nouveau. Derrière elle. Passer un doigt sur son cou, un doigt brûlant de la chaleur des Enfers. Le calme est revenu dans notre esprit. Nous sommes là pour lutter, contre une ennemie commune. Il est clair que cette fille ne saura jamais être l’amie de qui que ce soit. Indépendante et instable, mauvaise et méfiante, perfide et cruelle, monstre. Monstre.
Si ça t'amuse.
La bouche ouverte, un soupir à son oreille. Le feu démoniaque. Deux êtres des nuits, réunies ici. Pour le meilleur. Ou le pire ? En fait, on l’ignore. Si tu prenais conscience de l’horreur que tu m’inspires, ma belle, tu fuirais en courant devant ton propre reflet. Tu te pisserais dessus. Sale bête. Sombre crétine. Pitoyable garce. La nuit poursuit sa progression, la fraîcheur de l’air, une petite brise qui s’engouffre par la porte encore ouverte, qui se ferme avec violence. Choc frontal. Peur absolue. Terreur muette. Maman ? T’es là ? Tu voudrais pas venir m’chercher s’te plaît, j’ai fini. Ouais, à tout à l’heure. Délire. Encore un. Enfermée dans une psychose silencieuse, une folie meurtrière. T’as pas peur. Mais t’as parfaitement raison. La chair est moins bonne, lorsque la peur a pris part de l’esprit. Un composant chimique, je suppose. En fait, j’en sais trop rien. « On ne peut pas me tuer. »
Les yeux pleins de haine, encore un demi-cercle pour me joindre à toi. T’es encore une envoyée du Diable, pour me faire chier, rien que pour ça ? Tu vaux pas mieux que lui en tout cas. T’as rien de mieux à faire ? Me regardes pas comme ça. Tu me donnes trop envie de rire. Et je pense que c’est pas le moment. J’ai pas raison, dans le fond ? Tu me cherches, ou quoi ? Allez, arrête ou je te colle une droite. Non, sérieux, va te faire foutre. Oui. Non. Peut-être. Dans quinze jours. D’ici deux trois kilomètres. La tête bien relevée, les épaules droites, c’est presque risible, cette enfant à moitié nue, aux habits déchiquetés, défiant du regard une jeune fille au regard de glace, une sombre inconnue du moment, une idiote qui ferait mieux de rester dans son lit. Tu devrais rêver un peu. Ça te changerait de tes cauchemars. Tu devrais dormir aussi. Ça rendrait ton teint plus séduisant. T’as jamais pensé à avoir un mec ? Juste pour te distraire. Goûter aux joies de la chair. T’aurais plus de couleurs. Et qui sait si tu serais pas un tant soit peu heureuse. Je te les cède tous sauf lui. Ya un loup sympa dans les parages, je te le présenterai. Il te filera peut-être un peu à boire, pour que t’oublies à quel point tu es pitoyable. Transe paresseuse. Tu m’intéresses qu’à moitié, ma jolie. En fait tu m’inspires qu’un profond dégout, toi et ta connerie. Mais tu es là, ici et maintenant. Et tes yeux ne sont que le reflet de l’angoisse. J’ai pas pitié. Je peux pas avoir pitié. Tu la mérites pas. Pointer du doigt le centre de ton crâne, entre les deux yeux. Poser une main sur ma bouche, et t’envoyer un baiser silencieux. Non, en fait, je le fais pas ça. J’ignore tout. Ya pas d’avenir, t’es sourde ou quoi ?! Se contenter de fixer la morte amoureuse, sans esquisser le moindre mouvement de son visage trahissant la moindre émotion. Le sang coule. Noir et rouge. J’ai faim. Terriblement faim. Et si tu m’aidais à apaiser ma douleur ?
« Je sais pas ce que tu fous là, mais tu peux faire demi-tour. Il n’y a aucune place pour toi. Ni ici, ni ailleurs. »
Hurlement déchirant.
Maman, j’ai échoué.
Nombre de messages : 127 Age : 31 Localisation : X Loisirs : X Humeur : Nébuleuse. Date d'inscription : 12/03/2009 Iromy Nagaïa
Sujet: Re: Not as we [Just Iromy, so.] Mar 20 Juil 2010 - 16:35
Rêve déluré. Grotesque.
« Noir. Cette couleur convient parfaitement à notre condition. Noir, la nuit nous emporte. Laisse le zéphyr nocturne s’amuser de l’ébène de nos cheveux. Ces longs fils obscurs dansant sur quelques notes invisibles. Balade laconique, souvenirs diffus. Toi contre mon corps. Ta peau blanche, si pure, si belle. Mes mains se posent sur cet Eden de nacre, caresses voluptueuses. Remontent sur les traits fins de ton visage. Passe sur l’arrête de ton menton blanc, frôle tes lèvres. Tu es si beau et tu es contre moi. Mes bras enlacent plus encore ce corps frêle et fragile. Prince du Paradis. Mes lèvres se détachent des tiennes, tu sens si bon. Ton odeur m’enivre comme au premier jour et je ne peux me résoudre à ce que je fais. Je retire une mèche de ta chevelure encre de tes paupières closes, dissimulant deux pupilles lagon. Magnifiques. Tu dors. Ta peau effleure la mienne à chaque mouvement, douceur singulière, prodigieuse. Caresses anodines au jardin d’enfant. Tu ne te réveilles pas. Le songe t’a comme accaparé l’esprit. Mes pas ballerines sur cette terre amère, et toi, toujours en émoi entre mes bras. A chaque enjambée glaciale, parcourt de l’ombre. Mes bras opalins te retenant contre moi, mon souffle pur se déversant lentement dans ton cou, tendrement. Tes plaintes silencieuses, je les absorbe, je refoule ta peine en même temps que mes desseins. Procession divine, nous avançons seuls dans la nuit et tu es près de moi. Enfin. Mes lèvres gourmandes, se nourrissant de ta substance, sans répit. Vivre à travers toi, te voir comme personne ne t’as jamais vu auparavant. A moi, et rien qu’à moi. Elle ne t’enivrera plus, la belle et éphémère. Tout est terminé. Je suis là à présent, ne t’en fait pas, je suis là. Tu glisses et je te rattrape, sans cesse. Sans cesse. Délicate, épiderme blanc, contacte ardent. J’ai toujours été là, et elle ne t’a jamais aimé comme moi je t’aime. Je ne pouvais faire autrement. Je sais que tu comprendras. Jamais je n’ai pu me résigner à te laisser la contempler avec ce trouble obsessionnel. Journalier. Chaque soir, son aura me dissimulant. Me rendant folle, arbitrairement. Assit sur ces pavés gris, je ne supportais pas te voir te délaissant de moi. Et toi me contant sa magnificence, à chaque instant. Chaque nuit. Vois-tu, cela. Je ne le supportais pas. Cela. Je ne pouvais le supporter. Mais à présent, tout est fini. Je t’ai délivré de cette sordide succube. Tu n’as plus à t’en faire. Je suis là. Je te l’ai toujours été. J’ai brisé cette emprise caustique. Tu n’as plus à t’en faire. Je te le promets. Je serais là, toujours. Toujours… Le balcon était ton antre, te voilà délié de tes chaînes à présent. Autour de nous, noir. Noir, Dame Lunaire disparue. Victoire. Sa tristesse était sans faille, c’est pour cela qu’elle a laissé exploser sa peine librement. Abandonnant l’opération à cœur ouvert. Le laissant sombrer de l’autre côté de la balustrade. Noir et nos pas nous menant vers ces étendues sombres. Surprise. Paquet cadeau. Sol riche et gras. Distrayant. Chemins alimentés par des catacombes souterraines secrètes. Profondes. Dérisoires. Les hauteurs étaient satisfaisantes, tant notre amour était éclatant. Je t’aime, tu m’aimes, nous nous aimons. Equation simple. Suffisante. Procession silencieuse, il fallait faire les choses dans les règles de l’art. Mes bras s’attachant plus encore à ta peau parfaite, légère. Etreinte perpétuelle, plus jamais je ne te laisserais t’échapper. Tu m’appartiens. Pourquoi ne l’as tu pas compris plus tôt ? Un pas. Passer sur la pierre. Deux. Sol rocailleux. Trois. Nouveau marbre. Quatre. Sentier batu. Cinq pavé parallélépipédique. Même rengaine, éternelle. Jusqu’à notre destination finale, mon amour. Mes yeux quémandant le ciel, lorgnant la belle excisant son bleu sombre, sa rondeur diffuse arborant le ciel avec force. Mais elle n’était pas là. La Lune. Elle n’était plus là. Soupire ascétique. Te cacher aux autres. Parce que tu n’appartenais qu’à moi. Et à moi seule. Il a fallut que je te le fasse comprendre. Pourquoi tant d’injustice ? Mais, je ne m’en fais pas. Où nous allons, nous resterons ensemble. Eternellement. Mon Prince d’Eden. Il avait lâché prise. Rien n’attestait de son état. Il ne s’était pas rendu compte qu’elle l’aimait trop. Beaucoup trop. Notre idylle à porté de main. Amour. Un étau se délie de mon cœur. Je resserre mon étreinte sur ton corps. Voluptueuse. Mes yeux se décrochent de ton visage diaphane, se pose sur un sceau gris. Pure et lisse. Fais rouler la pierre. T’embrasse, me nourris de toi, te dévore. Avidement. Contemple une dernière fois la magnificence de tes traits. Ces lignes pointues et sensuelles. Les miennes. A présent et pour toujours. Je te dépose lentement dans notre nouvelle demeure, prends grand soin à ne pas t’abîmer, mon amour. Délicatement, te rejoindre. Fermer les yeux. Mes mains enlaçant ta chair, à en briser tes os. Mais tu ne dis rien. Je te retiens contre moi en une danse sensuelle, et toi, tu ne dis rien. T’embrasse, jusqu’à l’infini, te prête mes membres. Ferme les yeux. Et sentir mon cœur battre contre ta peau immaculée. La porte se referme. Ici, il fait sombre, et tu es près de moi. A présent, tu ne la verras plus. Tu ne pourras plus l’admirer. Parce qu’ici, il n’y a que moi. Moi contre toi. La Lune, diffuse dans ce ciel étoilé, jamais plus ne me fera d’ombre. Il n’y aura que moi, moi à aimer. Moi à admirer. Je viens te rejoindre. Je t’aime, mon Prince. » Et l’oxygène se mit à manquer. Leurs corps, unis pour l’éternité. R.I.P.
***
Symbolique idiote. Sur le toit, il n’y avait rien. Il n’y avait plus de toit. C’était simple, peut-être trop. Le vent passait en rafales dissolues, se cognant contre les murs branlants. Ne faisant aucune exception aucune. Les bruits des mats morts et des parpaings en fin de vie vibrant en un capharnaüm époustouflant. Le son était si violent qu’ils disparaissaient en une sonate diffuse, irréelle. Le zéphyr se courbait sous les rumeurs humaines. Laissant la place aux combattants épiques. Enragés. Tous les coups étaient permis, traîtres et sanglants. Les hommes étaient debout, silencieux. Le combat était pour l’heure visuel. Les ombres mouvaient en un spectacle prodigieux. Terre et ciel. Lumières spots, lunaires. Tableau contraste. Singulier. Courbures sensuelles et prodigieuses, montant dans les airs en un écho sourd, s’écroulant au sol, sans jamais se toucher. Myriade d’adresse, danse aérienne, lente et rapide. Les ombres s’affrontent, la Lune les observe de sa fenêtre oblique, silencieuse. Sublimation lumineuse. Travail professionnel. Et puis, les premières gouttes hémoglobines fusèrent, désagréables. Spectacle olfactif. Sang soufré, intestinal. Prolongement du métal, chair tuméfiée. L’hémorragie s’allonge, prend le tissu et se répand sur le sol. Noir et Gris. Tombée de l’empereur. L’autre se redresse. Ses formes au milieu du vent. Séductrice. Victorieuse. Les bruits des os raclant le sol écorchaient toute chance de rébellion acoustique. Les corps auraient le dernier mot. Les muses étaient capables de les faire taire. Mais, tout ça, c’est faux. Le rêve, ça n’existe pas.
« On ne peut pas me tuer. »
Immortalité. Tu craches. A moitié morte déjà. Crache et ravale. Parle dans le vide. Ton vide intersidéral. T’embrase et ne te laisse faire. Tu ne sais pas ce que tu veux. Tu t’en fou. Cris et te tais. Combat désobligeant. Ta tête, un champs de bataille. Ces disputes irréelles, venimeuses et inutiles. Tu ne pourrais pas te battre en silence. Tu ne pourrais pas te taire ? Insultes superficiels, enfantines. Grotesques. Tes yeux crachant des étincelles ridicules. Me haïr ne te servira pas vraiment à grand chose. Et puis, tu m’emmerdes. Franchement. Ferme là, cinq secondes. Fait taire ton chien. Ou qui que ce soit. J’en ai rien à foutre. Tu m’entends, moi, me battre ? Me lamenter ou implorer la pitié ? Ressaisit toi. Tu nous fais honte. Regarde-toi. Si tu veux crever accepte et ferme là. Je ne suis pas d’humeur à t’entendre gémir. Pitié. Putin, moi aussi je la veux la pitié du Très-Haut. Mais navrée de te dire, que ça fait un moment qu’il ne t’écoute plus. Pitoyable blasphématrice. Et ce, pour très longtemps. Immortalité. Tu souffres. Toi aussi. Blague. T’as mal physiquement. Psychologiquement. T’en a marre de vivre. Et tu ne comptes pas mourir de mes mains. Bienvenue dans mon monde. Son corps se vide. Devient dépouille. Inerte, presque morte. Fatigue et désespoir. Bipode ardent. Vision réminiscence. Gamine sale et déplorée. Sans attache aucune. Meure en plein rêve bivalent. Schizophrénie. Toi et l’autre. Vous deux en un rattachement sordide. Lien immatériel. Combat factice. Vous deux vous amusant à un dialogue conflictuel. Inutile. Intentions non dissimulées. Toi l’envahisseur. T’expulsé de son cadavre. Tu étais plutôt jolie. Belle enfant. Tu le resteras, et tu souffriras. Et ce, pour très longtemps. Immortalité. Ta tête contre le sol. A moitié éclatée sous la semelle. Conviction. Sourire amnésique. Compulsif. Faux, désobligeant. Mort de la matière, du rêve. Tu cris, furie. Tes pleurs sont affolants. Tu cris, et j’ai envie de pleurer de rire. Tu cris dans ton mutisme avenant, et moi qui croyais allez dans ton sens. Indécise. Et plus encore. Conjonctures conflictuelles. Elle et toi. Toi puis elle. Vous battant démesurément et prendre la place. S’accaparer du corps matière dans une effusion de sang. Qui parle ? Toi, la bête. Le sommeil de Diables n’a plus lieux d’être. Tu t’es assez amusé. Tu n’es plus d’accord. Que tout cela cesse. Tu sais qu’il est trop tard. Tu le sais, pourtant. Arrête de gendre. Rien ne saura comme avant. Tu n’auras qu’à dilater tes pupilles et fixer ce point blanc. Rien ne changera. Tu le sais, tout restera à l’identique. Alors, ferme-la. S’il te plait. Et ce, pour très longtemps. Immortelle. Malheureuse. Et ce, pour très longtemps.
« Je sais pas ce que tu fous là, mais tu peux faire demi-tour. Il n’y a aucune place pour toi. Ni ici, ni ailleurs. »
La main lâche et l’effondrer au sol. Indignement. Son corps, poupée putride. Se réveillera un jour, ou peut-être pas. Tremble et gémit. Le sol, son nouvel antre. Peau calcinée, noire, belle. Effleure et relève le corps. S’amuse de ses traits. La bénie sous la Lune. Dehors, il fait froid. La toise, la regarde elle, écoute l’autre. N’essaie pas de comprendre. S’amuse. Divertissement. Regarde son souffle se dilapider dans l’air ambiant. Montre les crocs et meure. Fait frôler les peaux, honorablement. Allonge son corps, la décroche du sol. Lui délie la mâchoire par une pression de la main. Caresse sa peau. Toise son regard. Le met à son niveau. Simple respect. Dessiner sur son cuir quelques traces cendres et voir l’épiderme s’enliser voluptueusement. Meurtrissures bénignes. Ephémères. L’art, tatouage de feu. Joli crâne ardent lui surplombant la joue. Scellé par les flammes. Les doigts, pinceaux longilignes. Précision arbitraire. Vigilance. Et puis, contemple son œuvre, lumière lunaire embellissant les traits. La tête s’approche, elle la tient comme une marionnette. Près des oreilles, en souffle court. Encore, s’amuser de ses frissons, de sa douleur. Immonde. Jouissif. La situation se retourne. Toi et moi, on est pareil. Tu t’accapares d’une folie non dissimulée. Je vomis le sang. Je reste digne. Tu te laisse faire. Te tourne en ridicule. Tu es sotte. Ses pieds ne touchèrent plus le sol. La fumée s’échappa de la meurtrissure de ses lèvres.
- Alors, cherche la tienne.
Haut. Toujours plus haut. Ombre lunaire. La jeter loin, ses os cognant les toiles murales. Son corps, une masse. Sans retenue aucune, qu’elle comprenne, On ne joue pas avec le temps. Capharnaüm, nouvel orchestre. Le vent sifflant les oreilles de l’entrepreneur. Faisant lever les vêtements. Les siens. Les courts de la dame. Les fils rouges ondoyant tout autours d’elles. Anges ténébreuses. Belles. Elle s’approche, fait un pas. S’arrête et la contemple, longues secondes. Tourne et oublie. Ferme les yeux pour les ouvrir. Action inutile. Elle est là, gisante. La garce, joli surnom. S’en contente, et devient le monstre. Silencieuse. Elle a l’habitude. Fierté immorale. Moi aussi, je suis perdue.
Et le vent chanta. Soulevant tout sur son passage. Les chaises volèrent, arbitrairement. Les draps firent de même, caressant la terre de leurs coins. Tenir debout relevait de l’exploit. Ainsi, peut-être était-elle mieux à terre. Tous les mots échangés deviendront inaudibles. Il ne servait à rien de parler. Elle voulut s’enfuir. Oublier et rester sur le bas côté. Vivre sa vie de débauche bien aimée. Mais elle resta là. Paralysée. Ankylosée par le vent. Douce claques violentes. Elle ne bougea pas. Elle se contenta de l’observer entre le tourbillon de linges. Confiant la trajectoire des chaises au hasard. La bise conspuait ses oreilles, agrémentait ses sens. Il fait froid. Et elle le vit s’en aller. Ses cheveux rouges traînant derrière lui. Elle le vit passer derrière une toile blanche. Disparaître. L’abandonner.
- C’est pour ça qu’on est seuls.
Son odeur disparue. Insupportable vide. Fragmentation.
C’est pour ça que je te rejoindrais.
[ “I was alone, falling free, Trying my best not to forget, What happened to us, what happened to me, What happened as I let it slip.” ]
[ Excuse-moi. Attente et qualité. ]
Nombre de messages : 306 Age : 31 Localisation : dans un pré Loisirs : brouter en rêvant de justin bieber Humeur : trolololllll Date d'inscription : 28/11/2009 Eris Almira
Sujet: Re: Not as we [Just Iromy, so.] Mer 18 Aoû 2010 - 23:56
Franchissement. Une porte de plus. Une âme en moins. C'est comme ça que ça marche. Donnant donnant. Pénétrer dans l'esprit de la mort comme on ferait en entrant dans la pièce la plus noire d'une maison hantée. Noirceur du lieu. Tout est sombre.
Tu pues déjà. Toute la maison pue le cadavre.
Tout l'univers. Encore une image. Macabre sensation. Cette impression de ne rien trouver par nous-mêmes. Entre ces murs blancs, ça pue l'abandon. Pardon, j'ai dit blancs, les murs ? Non. En vérité, ils sont bien pire que ça. Peut-être trouvera-t-on un chat emmuré dans quelque cloison impénétrable. Sous nos pieds, deux cadavres, deux personnes qui ne furent sans doute recherchées que quelques jours, sans grands succès. Deux personnes qui n'ont pas su pourquoi la torture fut si rude. Le chemin pour la postérité est long et semé d'embûches. A-t-on besoin de beaucoup d'éclaircissement pour comprendre ? Pourquoi chercher à comprendre l'incompréhensible ? Ce lieu est un lieu de mort. Et c'est sans doute pour cette raison que nous sommes là. Sensation nauséeuse. Je devrais tout lâcher sur toi, mais je me retiens. Un minimum de respect pour les morts-vivants. Tu m'entends ? Télépathie dangereuse, douce agonie. Je m'en fous. Je me fous de tout de toute manière. En cette heure fatidique tu viens de te faire une ennemie. Vague de haine pure, qui te transperce de part en part mais qui ne t'atteint pas. Un calme puissant. Patience déchue. Dans e silence de la nuit, hululements de chouette épars et atteints. Rien d'original. Classique à toute épreuve. Silence, cri, silence. Hurlements dans la nuit, supplications, douleur, lancinante et prenante, au sein même de notre esprit. Un rythme saccadé, accéléré, comme si le monde tournait autrement, à présent. Alpha. Chaos. Le début de tout.. Bêta. Eros. Engendré. Gamma. Héméra. Sans lumière, nous ne sommes rien. Delta. Nyx. Dans laquelle nous sommes, pour l'heure. Epsilon. Erèbe. Les Ténèbres lents, décomposition. Zèta. Gaïa, Mère, dévastatrice, séductrice. Bonheur amplifié. Êta. Ouranos. Et avec lui, les dix-huits autres. Douze seulement. Resteront gravés dans nos mémoires. Comme une sorte de déchirement dans l'espace-temps. Dès cet instant je peux lire en toi comme un livre ouvert. Ou presque. Méprisable créature. Ton regard de glace. Aucune atteinte. Douleur sur ma joue. Chute lourde contre le mur. Du sang, sur ma peau. Le tien, ou le mien ? Baser l'importance sur des imprévus. Colère sans limite. Balancer un coup de poing rageur contre le mur. Bordel. Tu commences sérieusement à me faire chier, tu le sais, ça ?
Ce lieu pourtant si indistinct. Maître de nos peurs, de nos émotions. Noir, sur noir, tapis d'ombres glaciales. C'est plus qu'une envie c'est un besoin. Être ici. Et ne plus bouger. S'allonger dans la froideur glacée, et se laisser mourir de froid, prisonnier d'une enveloppe charnelle indomptable. Une course folle contre la montre, c'est notre propre douleur qui guide nos pas, comme un correcteur temporel indomptable. Cette recherche est morte et risible. Une pauvre sensation de mal-être, c'est tout. Et qui la procure ? Toi, bien sûre. Pauvre idiote. Plongée dans les méandres de ta propre angoisse. Pas besoin de lire en toi qu'une autre entité te domine, pauvre folle. Mais pour toi c'est trop tard. Tu n'es plus rien que son jouet. Je te plaindrais. Si le sang ne coulait pas de ma bouche à cet instant précis. Goût métallique, désagréable, brûlant dans ma bouche, ardent et désagréable. Mort. Détruit. Je commence à perdre patience. Substance à la fois écarlate et sombre, à la fois divine et répugnante, je la sens, couler de ma bouche, jusqu'à mon menton, couler de mon nez. Sur mes mains. Mais sur mes mains, ce n'est pas le mien. J'aurais aimé qu'il coule autrement, ce sang. J'aurais aimé que tu le sentes jaillir de tes jugulaires, en un flot bouillonnant et immonde, qu'il coule le long de ton être à la manière d'une chair ardente. Je veux sentir ta veine se rompre entre mes mains brûlantes, et cette hémoglobine dégouliner. Je veux voir tes derniers frissons d'agonie, dans tes yeux, les voir, plonger ton regard à demi-mort vers le mien, mes yeux noirs ou pâles quelle importance. Toutes les deux, profiterons de cette lueur triomphante. Conte à demi-caché. Sinistre médaille que la tienne. Se relever avec prudence. Toi. Immobile. Princesse de Glace. Non. Vieil Iceberg mal immergé. Déception agaçante. Quelques pas en avant. Avancer, lentement. Pensée impossible. Divine incantation. Montée vers le firmament, redescente aux Enfers, et toujours ce même regard, plein de haine et de colère. Ce regard plein de mépris que je te jette, même si tu n'en as cure, de toute manière je ne pense pas à tes états d'âme. Je te déteste, je te hais. Dès l'instant où tu as franchi ces portes. Recrudescence. Presque idiote. J'veux te voir à présent, à genoux devant moi. Je veux te voir, impuissante à mes pieds, suppliante et incapable du moindre mouvement, me demander, ivre de larmes et de pleurs, de ne pas t'achever trop lentement. Je veux voir cet air que tu affiches, sur mon propre visage. Je veux sentir tes cheveux rêches entre mes mains, tes vêtements maculés d'un sang immonde. Impromptu. Toucher le ciel, les doigts contre la surface plane, détestable environnement que celui de la peur ambiante, puanteur de l'endroit. ça pue, c'est crade. On pourrait pas rêver mieux, comme prison. Verre brisé, cadre doré. Ambiance musicale. Maestro, musique. You don't have to put on that red light... Encore une folie. You don't have to wear that dress tonight... On the air. Dans la tête, le corps, l'esprit. Dans le corps, cette sensation d'égarement mort. De disparition. Un pas, un autre, lente marche, et soudain, les pas me conduisent au point de chute. Toi. Centre de gravité. Il va falloir que tu bouges. Ma distraction, mon abolition. Canal disparate. Mort imminente. Point Zéro. Réinitialisation. Enclenchée.
Univers mort. Dans ta tête, c'est du flan. Sors un peu, veux-tu ? Montre moi si tu es encore capable de faire quelque chose de tes dix doigts. Tu m'emmerdes à la fin. Tu crois que tu es puissant, vraiment ? Mais ton silence est à lui seul le synonyme de la lente agonie qui se propage en toi, à la manière d'une colère vicieuse et flou. Planqué va. Chien de garde. Ta puissance n'est que paroles, en acte tu ne vaux rien. Idiot dépressif, retrouvailles floues, tu restes perdu dans la contemplation de ta propre inertie. Tu me débectes, sérieusement. J'ai envie de gerber.
Tant de hargne dans ton esprit que tu laisserais presque la peur s'insinuer en moi. Un poison ardent. Ce soir tu es bavarde. Cette perte qui t'a affectée autant qu'à moi. Un cadeau de ton image, dans mon esprit. Créature diabolique, dangereuse. Tes dents, longues et effilées. Canines terriblement pointues et tranchantes. Visage plein de colère et de provocation, tes cheveux, longs et noirs, rejetés en arrière dans une impression défensive, physique et perdue, un travail compliqué. Tout ton corps de femme est là pour me montrer qui tu es vraiment, dans mon esprit, ce que j'aurais dû devenir, monstre de chair, monstre physique. Comme une peur acidulée. Une teigne, une vraie et répugnante teigne. Aussi laide que les Enfers, tu me montre la face cachée de ton visage comme un trésor de vilénie et de trouble. Calme toi, un peu. Tant pis pour elle. Nous nous en occupons. Une. Deux trois. Duel acharné, quatuor engagé, cordes au poing, en avant la musique. Le bois grinçant, matière lancinante, cette haine que je te voue n'a strictement aucunes limites. Les cordes grincent, au rythme du morceau de bois effréné, et ce poignet, qui monte et descend, dessine des merveilles dans le ciel sans même qu'on sache qu'elles existent. Et pourtant elles sont là, dissimulées dans l'ombres, patronnes d'un art nouveau, d'une vigueur nouvelle. Pas seulement le son, mais aussi l'image. Vieux film d'horreur, images à l'américaine. La silhouette s'avance de la femme apeurée, à pas lents. Ses yeux ne sont plus que deux perles de cultures, blanches et immaculées, images terrifiantes, affolantes, idiotes et pourtant compréhensives. Pas de pitié à mon égard, juste une certaine empathie. Désœuvrement et dialogue de sourd. La terreur n'apparaîtra jamais sur ton visage. Mais si tu pouvais ne serais-ce que simuler ta peur... je n'imagine même pas l'effet que ça me ferait. Si doux et pourtant si plein d'épines, le buisson ardent.Ton silence est le mien. Le partage de tes peines en plusieurs parts égales. Et distribution, qui est partant ? Marcher. Mes pars. Chaussures raclant le sol. Dernier recours avant une perte inévitable. Esprits frappeurs. Le démon finira bien par te tuer. Il suffit qu'il s'applique. Attente lassive. Tu m'emmerdes, mais j'ai envie de jouer. Etrange recours que celui qui est le mien. Tes paroles, comme un poison de feu. Trouve ta place. Mais je l'ai trouvée ma poule. Il suffit juste que l'Imposteur disparaisse. T'imagines-tu le contraire, vois-tu une autre place que celle de la mort dans ton regard d'acier ? Aucune peur, seule la fureur entre en ligne de compte. Le tic-tac du réveil. Les bruits de la nuit. Les craquements de ces vieilles planches. Pas de terreur pourtant. Tout est normal et il n'y a rien ; les mots peuvent le prouver. Et les morts, restent morts.
Et toi, tu es devant elle. Encore, face à elle. Immobile. Les yeux brillants de cette couleur qui t'est propre.
S'imiscer dans nos tourments comme un chien apeuré. Observation lente de ta divine comédie. Tu m'énerve, avec ta mine glacial et ton visage encore ruisselant de sang. Tu m'énerves, toi et ton ignorance, toi et ta connerie. Tu m'énerves, et je vais pas tarder à te le montrer. Et pourquoi pas maintenant ? Main contre ton visage, caressante, contre ta joue, dessine un symbole sanglant, et inconnu, caresse presque tendre, doux mélange d'adoration et de haine. Le long de ton cou. Corps rapproché, transe idiote, presque offensante. Silence, toujours ce silence. Frôlement, encore et encore. Une douce perception des belles choses à présent. Gifle, soudain, pencher la tête en avant dans un cri de colère et de fureur, dans un hurlement intérieur de triomphe. Attraper ton cou, soulever ton corps. Genou. Ventre. Poing. Visage. Mes yeux noirs baignant dans l'émeraude, je ne te permettrai pas, t'entends ? Te jeter, là, à mes pieds, contre le sol. Devine mes intentions, chérie. Tu me fais perdre mon temps, va-t-en. Rêves ponctués de cauchemars insipides, tu entres dans ma vie comme on entrerait dans un magasin, te servant de moi comme une poupée mannequin à boxer en toute impunité. ça marche pas comme ça. Tu ne comprends pas, ne vois rien, rien que mes yeux à présent pâles et Aura, manteau noir confectionné sur mesure. Classe, pas vrai ? Au sol, à ton tour à présent. Sous-estimer, c'est perdre. Pour l'heure je reste sur mes gardes, brûlante de cette satisfaction qui me hante, te de voir au sol, toi et ta putain de bête, toi et tes putains de principes, toi et ton putain de silence. Marre de te voir, te servir de moi comme un pigeon voyageur, tout juste bonne à voler d'un point à l'autre comme un vulgaire objet. Ce chemin n'est pas le mien, la perte ne l'est pas non plus. Dans la recherche, la même est de mise. Nuance de noirs. Crachats immondes. Presque véritables, mais contenus au sein de ma bouche. Joujou. Tu devrais prendre plus soin de tes joujous. Paroles engagées, remarques glacées, mots à ta figure, comme des insultes mordantes et glacées. Coup de rangers contre ton visage, tu encaisses, comme une grande. C'est bien ma fifille. Vraiment, c'est bien. Décrépitude de l'endroit, entre ces murs sales, deux entités se préparent, grisées, ce sentiment d'incertitude, d'autres horizons, d'autres maux. Une chanson, quelques mots. Encore une autre, quelque physique décapitée. Et au bis. C'est ton visage qui brûlera, dans les cendres de l'Enfer.
Crache.
"Je suis pas ton jouet, poupée. Je te déconseille de recommencer ce que tu viens de faire."
Ne me laisse pas comme ça. Ne me laisse pas là, les yeux emplis de cette absurdité folle. S'écarter de toi un instant, perdue dans des pensées sans début concret ni fin. Nous recherchons la Rédemption, moi j'ai cessé de la pratiquer depuis longtemps, trop de désillusions, d'agonie morte, de recherche insensible, de jeu caché. Aujourd'hui, la sentence va éclater pour toi et ton chien de garde. Trouver, épauler, tirer, enterrer. Trouver, épauler, enterrer, tirer. Epauler, tirer, trouver, enterrer. Tirer, épauler, enterrer, trouver. Calme plat sur la planète Terre. Sales et dans la boue ils attendent leur heure. Sales et dans la boue, trainant d'un pas difficile et acharné, ils avancent, sales et dans la boue, baillonnette au canon, sans leur donner le pourquoi du comment. Ils sont là parce qu'il faut en buter, c'est tout. Ils sont là parce qu'on les a foutus là, avec des bottes sales et une gamelle, une cuiller et un fusil. Ils ont chanté, sur le chemin, mais à présent, penchés sur du papier humide et à demi moisi, ils écrivent au crayon des lettres de malchance, du moins ceux qui savent écrire. Ils espèrent que leur destinataire comprendra. Que l'Enfer c'est pas devoir trouver un ticket pour un rationnement en nourriture. On trouvera toujours tout. Non, l'Enfer, c'est ici. Planqué, cherchant le sifflement qui pourrait leur être fatal. Ils se revoient, dans leur jardin. Un chat, un chien, quelques légumes pour l'hiver, au cas où. Un avocat tranquillement assis à sa table, paisible et certain que le front ne le touchera pas. Un conducteur de tramway, amusé par les jeunes gens en route pour le travail, alors que lui y est déjà depuis six heures du matin. Un paysan, assistant une naissance difficile, quelque part dans un pré. Ou encore les femmes, couturières ou cuisinières. Assemblent les explosifs au travail à la chaîne sans se demander si ce qu'elles font est bien ou pas. De toute manière il faut toujours trouver quelque chose à faire. On est pas payés à la guerre. Seul le prix du sang est dominant et nous touche à la manière de machines ardentes. Ils attendent mais ne voient pas le jour de la libération arrivée. Dans quatre ans, des millions d'hommes auront perdu leur vie pour sauver un monde déjà décuplé de violence et de haine, tout cela, pour signer ce pacte qui marquera l'élan d'un deuxième conflit. Ressentiment. Ou triomphe. Un seul des deux partis est gagnant. Mais ça marche pas comme ça à la guerre. Amitié déconfite ou alliance basculant, nous nous sommes étonnés. Mais finalement, Little Boy nous est retombés sur la gueule. Une bonne leçon pour l'homme sans doute, moralité idiote. Tout ce qu'on voit maintenant, pulsions meurtrières et enfants gelés, dans une boîte électrique, fruit de l'humain, artificiel. Un jour tout ça nous retomberas dessus. Comme Little Boy, Fat Man nous aura. Pour toujours et à jamais. Du jour au lendemain, la course ne sera plus qu'intransigeante. Et nous verrons avec étonnement et béatitude. La mort nous cueillir comme on coupe le pistil des fleurs. Pour toujours et à jamais.
Qu'on lui coupe la tête...
"T'es seule parce que t'es faible. Tu n'as qu'à arrêter de chialer, ne serais-ce que dans ta tête. Arrête de te croire forte, alors que t'es rien qu'une minable victime. Qui sait, si ça se trouve tu vaux un peu mieux que ce que tu es maintenant."
Attraper ton menton, comme tu me l'as fait précédemment. Lent et macabre dépit.
"Ou crève. C'est toi qui vois."
Nombre de messages : 127 Age : 31 Localisation : X Loisirs : X Humeur : Nébuleuse. Date d'inscription : 12/03/2009 Iromy Nagaïa
Sujet: Re: Not as we [Just Iromy, so.] Mer 1 Déc 2010 - 18:38
On était trop. Beaucoup trop. Mais deux, ce n'était plus suffisant.
L'état général se limitait aux abréviations de sentiments succins. Bridés. Croire qu'il était encore possible d'avancer était vain. Leurs simples compliments auraient suffit à y croire. Il n'y avait rien à redire. Le flou général avait plongé leur monde dans d'étranges ténèbres. Profonds, sans doute beaucoup trop pour eux. Ils se contentaient d'avancer sur l'ordonnance quasi symbolique de n'être rien pour personne. Et ces croyances arbitraires n'avaient en aucun cas l'air de déranger à leurs critiques. Ils continuaient, seuls, comme ils l'avaient toujours été, et comme ils le seront toujours. Seuls, parce qu'ils le voulaient bien. Et quelles volontés ils avaient ! De vrais bêtes, les idées qu'ils avaient désespérément encrées en leur être depuis leur plus tendre enfance resteraient en place. C'était un fait non contestable. Il était hors de question que quoi que se soit ne bouleverse l'ordre établit. Jamais. La place des choses était ce qu'elle était. Chaque chose, un but précis. Chaque action, sa raison. Tout avançait parfait dans leur création, leur monde, leur monde à eux. Celui pour lequel ils n'évolueraient pour rien au monde. Le parfait cocon qu'ils s'étaient créé. Parfait, le leur. Leurs habitudes prises, malgré leur constante douleur, il était inenvisageable de changer quoi que se fut. Ils le désiraient, cet état d'inertie, rester sur place était l'alternative la moins complexe et la plus sécurisante. Alors, c'est le plus simplement du monde qu'ils s'en contentèrent, seuls. Comme ils l'avaient toujours été. Comme ils l'avaient toujours désirés. Un choix de substitution, certes, mais un choix tout de même. Le leur, la seule chose que l'on ne puisse leur subtiliser. La chose qui les tuerait. La liberté de pouvoir choisir? Le choix de leurs propres choix. Qui aurait cru que cette avancée démocratique les mènerait à leur perte ? Pauvres d'eux. Ils s'étaient résigné à rester en place toute leur misérable vie durant. Misère connue, reconnue et totalement assumée. Le pire du vice était qu'ils en étaient pleinement conscients. Rien à y redire. Rien à y faire. Leur choix était leur choix. Et pour une fois, la légitimité était présente et contestable. Ce qu'ils faisaient, ils le faisaient contre eux, mais s'ils le faisaient, c'était inconditionnellement par leur propre et seule volonté. Le mal qu'ils s'infligeaient était d'une douceur amère, triste mais nécessaire. Et cette nécessité tant controversée ne pouvait s'expliquer par le simple moyen que leur fournissait la parole. Ils restaient à moitié morts, immobile dans leur trou d'une profondeur vertigineuse, mais ils étaient heureux. Etrangement, certes, mais ils l'étaient à leur façon. Et cette étreinte silencieuse, leurs propres bras contre leur corps était, pour eux la définition de cette jouissance usuelle. La leur, unique et fiable. Leur Amour, celui qu'ils recevaient mués, celui qu'ils donnaient égoïstement. Le reste s’acquittait d'un rejet dédaigneux comme seuls eux savent le faire. Sans appels, sans aucune réclamation, seulement leur divine comédie. Les pauvres enfants. Seuls, pour toujours et à jamais. Et pourtant, ils étaient plusieurs. La simple orthographe de leur mot d'ordre était paradoxale. Ils étaient seuls. Ensemble et seuls. Tous, autour d'eux, leur désespoir numérique s’agitait et s’exhumait en d’étranges poussières grises. Les lettres se détérioraient silencieuses. Leur âme suivant ce cataclysme littéraire usuel. Le mutisme dans lequel ils s’enfermaient continuellement n’avait de cesse que leur passions dévorantes. Ils vivaient ensemble, pour sûr. Ensemble, ils s’étaient crée une microsociété d’une originalité singulière. Singulière et exceptionnelle. Ensemble, et seuls. Pas banal, un fléau. A n’y rien comprendre. Leur amour exceptionnel, ils se le partageaient. Ils vivaient les uns contre les autres, les uns pour les autres. C’était un parcours solitaire, esseulé du reste du monde. Ensemble, ils étaient seuls. Les uns autant que les autres. De leurs substances, ils vivaient les uns à travers les autres. D’une manière prodigieuse, prodigieusement égoïste. Rien n’influençait un quelconque appât du gain ou autres pulsions matérielles. Les mots étaient lancés sans la moindre signification émotionnelle. Les sentiments caractéristiques qu’ils pouvaient ressentir n’étaient que pitoyables projets linguistiques sans la moindre envergure sensorielle. Ils désiraient plus que cela, ils s’accaparaient de tout ce qu’il était possible d’engloutir. Emotions diffuses, enflammées, confuses, exaltées, sordides, heureuses, solides ou capricieuses. Tout était bon pour ce qu’ils exigeaient, se nourrir des substances de leurs tendres partenaires de galère. Vivre pour les voir mourir. Seuls dans leur monde cloîtré et solitaire. Les tumultes de leurs émotions délicatement retranscrites en une matrice exaltée que devenait leur ego. Il s’agissait, le plus simplement du monde, d’une recherche aveugle de satisfaction personnelle.
Tout était divinement orchestré. D’une subtilité et minutie rarissime. Magnifique coup de maître. A ne plus rien y comprendre. Ils s’étaient réfugiés en leurs propres rêves de grandeur. Sensiblement parfaits. S’en était grisant. Pour eux-même, et puis, pour les Autres aussi. Incompréhension totale des les deux camps adverses. Mais quel était ce revirement de situation ? Totalement troublant et désobligeant. A ne plus rien comprendre, vraiment. S’il fallait choisir, leur choix serait l’aléatoire même. Et pourtant, tout ceci n’avait aucun sens. Aléatoire absolu et réglé à la baguette. Alors, peut-être avait-on tord. Peut-être que rien n’était réellement livré au hasard. Peut-être existait-il une minuscule part de finalité dans tout ce bric-à-brac infernal. Peut-être. Peut-être que finalement, la part de hasard résidait autre part. Autre part, dans la composition même du projet. Alors qu’ils s’exaltaient devait la magnificence de leurs prochains bénéfices, peut-être que le plan en lui-même n’était que fruit d’un hasard incertain. Peut-être. Peut-être. Peut-être que. Non, on ne savait pas. Finalement, on n’en savait absolument rien. Ne rien savoir, ne rien pouvoir prévoir. Une suite de totales coïncidences simultanées. Les une après les autres. Sans aucun rapport rationnel. Sans fin. Inexplicables phénomènes à la chaîne s’organisant d’un irrationnel plutôt singulier. Rien, absolument rien ne pouvait être deviné à l’avance. Aucune bride de leurs prochains gestes, ou réactions. Le flou total. Leur monde restait enlisé en son obscurantisme redoutable. Quoi qu’ils fassent, qu’ils pensent, qu’ils déduisent. Même munis de la sacro-sainte déduction, l’anarchie régentant leur monde écraserait tous leurs efforts inutiles. Rien ne peut être perçu, voir analysé. Rien, explicitement rien. Et c’était précisément pour cette raison que tout semblait tellement parfait.
Et puis, ils étaient elles. Mais ça n’a pas vraiment d’importance.
***
S’il te plait. Regarde-toi. Juste une fois. Alors. Non, ce n’est pas bien compliqué. Pas bien compliqué… Ce sentiment, son anarchie mentale et puis tout le reste. Une seule valeur, sa solitude. Un fait indéniable. Inébranlable. La chose qui la rattachait à cette parcelle terrestre. Qui es-tu ? Seule. Non, tu ne réponds pas à la question. Mais personne ne m’a demandé d’y répondre. Tout compte fait, j’avais tord. On n’est pas pareil. Et il fallait que je m’en rende compte seulement à présent… Haha. Ridicule. Je sais qui je suis. Jamais je ne serais ce que tu es. Jamais. Et ça, j’en suis convaincue.
Ma Domination. Parce-qu’il y a moi et toi. Moi à terre. Toi sur moi. Mais je te domine. Moi sous toi. Toi au ciel. Ca n’a pas d’importance. Tu me frappes. J’encaisse. Je suis fière. Toi, faible. Tu craches tes mots. J’écoute, morte. Tu hurles. Je chochotte. Je suis orgueilleuse. Plus que toi. Je suis supérieur. Tu poses ton corps sur ma peau. Moi, je t’effleure. Je suis discrète. Tu es indélicate. Tu parles. Je pense. Tu te saignes. Je crache. Je retiens. Tu te mutiles. Tu es irrespectueuse. Je suis humble. Je souris. Toi aussi, tu es goguenarde. Moi, hypocrite. Je t’humilie. Tu m’indisposes. Je t’amuse. Tu me fatigues. Tu m’amuses. Tu es forte. Moi plus encore. Tu implores pitié. Je souffre en silence. J’offre. Tu reprends. Tu es instable. Mais moi encore plus. Tu es indécise. Tu as peur. Je ne connais plus la crainte. Tu es incomparable. J’excelle dans ton domaine. Je n’existe pas. Tu te hurles pour prendre conscience de ta propre existence. Moi, je suis un fantôme. Tu es ton propre boulet. Je n’ai pas de chaînes. Tu t’indisposes. Je contemple. Je suis spectatrice. Toi actrice. J’admire ta déchéance. Les ténèbres camouflent la mienne. Je suis seule et cette salle m’appartient. Je suis seule. Et je t’observe. Toi sur tes planches. Moi dans mon fauteuil de sang. Je suis seule et je t’observe. D’en bas. Je suis supérieur. Je suis seule et sous mes yeux, le spectacle de ta dégénérescence. Toi, enlisée à ton théâtre, sous tes projecteurs brûlants. Moi, seule, cloîtrée en mon monde chaos. Celui que jamais tu ne pourras connaître. Mes portes verrouillées et ardentes. Impraticables. Transcendante en mon monde. Fière et prétentieuse. Grande dans ma débauche. Seule et éminente. Parce-qu’il y avait toi et moi. Seule et supérieur. Ma Domination.
Expériences nouvelles. Sensitives. Encore inconnues. Gisant sous ta peau albâtre souillée. Moi et le sol, si proche. La souffrance. Mal physique, étrange et étranger. Celui d'un autre, plus d'automutilation par procuration. Un nouveau corps s'efforçant d'engendrer nouvelles torpeurs physiques. Inutiles mais présentes. Les coups portés ne faisant qu'accentuer le flou ambiant. Incompréhension et fatigue plus qu'apparente. Etat plus qu'arbitraire et confus. La dégénérescence d’un système nerveux abandonné, criant son supplice. La douleur, il connaissait. Cycle habituel. Mais pas de cette façon. L’ego, lui, beaucoup moins. Affliction d’un autre genre. Différant du rite. Mal-être égocentrique. Mal-être tout court. Humiliation terrible, le jeu qui se retourne contre nous. Déchirement spirituel. Offense transcendante pour sa fierté canine. Ego à terre, tout comme son corps translucide. Le poids de ta haine, contre mon être, ta déchéance, ton pitoyable, toi. Tu es lourde. Lourde d’ignominie. Affligeante par ta simplicité d’esprit. Tu hurles ton désespoir et me blâme. Tu es drôle, épouvantablement drôle. Pas crédible. Aucunement. Tu t’es levé après ta mort. T’es levé pour venger ta décomposition neuronale sur mon cadavre écarlate. Tu t’es vengé de ton poison. Seulement par cette faiblesse que tu ne sais dissimuler. Transparente, au moindre engorgement, tu frappes. Violente et incontrôlable. Tu critiques ce que jamais tu ne seras capable de faire. Ta plainte haute, toujours. Soit. La mienne se contentant du silence. Ma dignité, tout ce qu’il me restait. Idiote. Tu ne comprendras pas. Parce que cette simple fierté usuelle, tu ne la possèdes plus. Tu l’as perdu en même temps que la peau recouvrant ton crâne. A la minute où tu as crié à la pitié. A la seconde de ton indécision. Lorsque tu as refusé la Mort que tu avais imploré.
Et moi, je ne serais plus là. Jamais plus tu ne seras avec moi.
Se barricader. Ne pas laisser le fléau s’immiscer. Décider qu’il n’en serait autrement. Un choix simple. Le sien, celui qu’elle imposerait et que personne ne contestera. Son choix, son fléau. Au moins, le châtiment qu’elle aurait choisit pour sa propre personne. Elle et elle seule. Se barricader. Elle avec elle-même. Satisfaction de ne dépendre de personne. Satisfaction remarquable. Joie personnifiée, sa joie aux valeurs singulières. Elle et sa propre version des faits. Amère. En définitive. Acre et sordide. Pourtant complaisante. Usuelle. Etrange. Ce qu’elle désirait, elle le désirait ardemment. Aucune vérité que celle qu’elle s’était elle-même préfabriquée. Seulement ses propres caprices traversant la barrière du réel, se découvrant excisés de ses rêves illusoires pour franchir les portes du monde conventionnel. Et c’est ici que tout se jouait, à cet instant. Lorsqu’elle décidera qui et quoi auraient ses chances de pénétrer son antre sacré. Son monde diaphane et conflictuel. Se barricader. Ne pas laisser l’intrusion possible. Autrement, affliger une peine suffisante. S’accaparer des portes et les verrouiller, parce que maintenant, rien ni personne n’avait les droits nécessaires. Privilèges privilégiés qu’étaient ses clefs de cristal. Lourdes, fines. Impropres aux barreaux pourris de son Cosmos transcendant. Forgées par le feu, délimitées par le feu, amplifiées par le feu, sublimée par le feu, scellés par le feu. Feu. Sa barricade artificielle. Feu. Entre nos deux corps. Feu. Tu ne le mérites pas. Tu ne nous mérites pas. Flammes balayant le sol, remontant jusqu’à tes seins, rampant contre leurs jambes, léchant leur peau, s’inclinant d’un bout à l’autre de la pièce. Mur sulfurisé. Purgation par le feu. Délimitation ardente. Séparation somatique. Séparation de l’âme. Foyer incandescent éclatant de son être. Source inconnue. Qu’importe. Là toi. Ici moi. Le seul fait indéniable. J’ai le feu, j’ai la porte. Parce qu’il y avait toiet moi. J’ai le feu, et j’ai les clefs. Toi et moi. Tout à sa place, parfaitement. Se relever après t’avoir fait fuir. Bête en cage. Se redresse, essuie le sang. Soulève son crâne, à ta hauteur. T’admirer d’entre les flammes. Ton corps à moitié nu. Ton sein dénudé. Tes cheveux embrasés. Ta peau souillée. Tes yeux acariâtres. Tes lèvres décharnées. Ton minois arrogant. Tes yeux vidés. Ta beauté inutile. Ton existence futile. L’excision de mon monde. Ma Domination.
Parce qu’il y avait toi et moi. Ensembles et pourtant seuls. Leur réalité caustique.
Rien ni personne. Pas même Toi. Seuls, pour toujours et à jamais. AMEN
[ “I'm standing on my own Remembering the one, I left at home Forget about the life, I used to know Forget about the one, I left at home”]
[Je ne sais même pas quoi dire tant j’ai honte. Et puis, merci, Holy.]
Nombre de messages : 306 Age : 31 Localisation : dans un pré Loisirs : brouter en rêvant de justin bieber Humeur : trolololllll Date d'inscription : 28/11/2009 Eris Almira
Sujet: Re: Not as we [Just Iromy, so.] Lun 21 Fév 2011 - 11:14
Feu. Décomposition.
Eau. Défection.
Air. Meurtrissures.
Terre. Incroyables brûlures.
Parce que dans notre monde, c'est le bordel.
Dans ton corps ça l'est aussi. Stupide enfant. Plonge. Ressort. Mouillée. Trempée. Refroidie. Cherches et trouve ta nouvelle voie. Cherches, bordel. Tu n'as rien d'autre à faire. Tu ne comprends pas ? Moi non plus. Mais nous avons eu si peur dans ce tunnel. Nous avons réellement cru que notre fin arrivait. Qu'elle se précipitait sur nous à la vitesse de la lumière. Lorsque nous sommes tombées, et que nous ne savions pas. C'était la première fois. Que nous pouvions les voir. Nous avons eu chaud. Puis froid. Nous avons imaginé la caresse de la terre de Gaïa sur notre corps meurtri. Nous ne nous sommes même pas débattues. Nous avons replié nos bras sur notre poitrine, et nous avons fermé les yeux. Tout le dialogue n'était qu'à l'intérieur. Elle m'a dit que de toute façon nous allions souffrir un bon coup, puis mourir, et revivre. Car les gens comme nous ne meurent pas. On pourra toujours les jeter du haut d'une falaise. On pourra toujours les noyer dans de l'eau. On pourra toujours les plonger dans un bain d'acide rongeant leur corps, les transformant peu à peu en une bouillie rougeâtre. On pourra toujours vous écraser le corps avec un rocher. On pourra toujours vous balancer sur un bûcher. Vous reviendrez toujours, plus forts que jamais. Pourquoi ? Parce qu'en vous il n'y a que le mal. Les gens comme vous, diraient les Autres. Les gens comme nous n'ont que du mal. Nous en sommes emplis, gonflés comme des ballons de baudruche. Nous avons une peur simple, c'est de perdre ce mal qui nous dévore. Pour tous les autres en tout cas, mais pas pour nous. Nous sommes nées toutes les deux, l'une introduisant l'autre dans un monde qui n'est pas le sien, l'autre refusant de céder sa place à une stupide petite enfant au coeur aussi fragile que de la glace en plein été. Non, vraiment, il fallait refuser cela. Et ne pas se laisser faire. S'est alors engagé une bataille violente. L'une contre l'autre. Elles se sont battues, débattues. Elles se sont haïes, aimées ensuite. Elles ont partagé des souvenirs et des secrets. Elles ont partagé des rires et des larmes. Et en même temps de se haïr, ces deux enfants du diable sont les deux meilleures amies du monde. Parce qu'elles se connaissent et se comprennent mutuellement. On a cherché à délimiter le mystère mai on y est jamais parvenu. Tu croyais tout savoir mais finalement tu ignores tout. Tout ce qui est collé à ton corps et dévore tout. Elle t'a mangée, Hebi. Vous avez ensuite aimé le même homme. Le même, exactement le même homme. Qu'en avez-vous fait ? Vous l'ignorez. Il est en vous, simplement en vous, et ne vous abandonnera jamais. Cherchez la réponse à travers les mensonges. Car pour vous il n'y a rien de plus infâme. Rien de plus infâme. Rien du tout. Notre regard est plongé dans des ténèbres que l'autre à elle seule peut reconnaître. Elle. Celle qui est affalée au sol. Oui, c'est bien à toi que je parle, ma chérie. Toi, qui ne dis rien. Te contente de te laisser frapper. Cette grimace de mépris qui ne trahit rien de plus qu'une détresse permanente. Une détresse. T'es en détresse. Mais tu ne l'avoueras jamais. Trop de fierté. Trop de besoin de faire ses preuves. Trop de faiblesse dans ton petit corps abandonné. Trop de faiblesse. Minable petite créature... Pitoyable petite créature. Elle est rouge.
Mon amour, plonge moi dans les Ténèbres. Montre moi toute ta suprématie, pour finalement te laisser mourir dans une effusion de haine et de colère. Mon amour, laisse toi tomber dans le cercle vicieux de l'imaginaire, laisse toi plonger dans une mer de larmes, dans un océan de fées et de reines perdues. Tu ne dois pas te laisser dévorer par le monde qui t'entoure. Tu voulais la méchante. A présent elle dévore ton âme et ne la laissera jamais en paix. Parce que t'es une traînée. Si singulière créature que tu es. Si terrible amour que tu portes. Mon amour, pour toi je décrocherais le soleil, pour qu'il te brûle la peau et te consume. Mon amour, pour toi je verserais du sel sur ta chair à vif pour t'entendre hurler. Mon amour, pour toi j'attacherais une corde autour de ton poignet, je te suspendrais à cent mètres, et j'écouterais avec passion tes os craquer, ta chair se déchirer autour de tes tendons divinement enlacés. Je t'entendrais crier, crier mon nom dans un sanglot de souffrance et de haine, et j'en jouirais. De dépit mon amour. De dépit. Je te montrerai par la souffrance. Car c'est toujours ainsi que je procède. Par la souffrance. La grande et dépitée souffrance...
Rouge. Le long de ton cou, de tes aisselles, de ton visage. Rouge. Dévorant tes cheveux, les colorant d'une matière poisseuse et collante. Rouge. Sur tes vêtements, ils brûlent encore de cette lueur cruelle. Rouge. Lui. Il est rouge des pieds à la tête. Tous ces cadavres.
Il en a tués combien ? Tu ne sais pas. Tu ne sais rien. De moi, et encore moins de toi. Car dans tes yeux tu ne vois plus rien. Tu es aveuglée par un manque constant, obligé, détruit et immolé. Laisses toi vivre, Nagaïa. Abandonne cette chose. Le feu dévore mes mains, mes bras, mon corps, caresse mon visage. Mais enfin, tu ne comprends donc pas ? Tu ne vois rien ? Le feu est inutile face à moi. Il se contente de me caresser comme une maîtresse. Il se contente de me prendre et de m'endormir, m'adoucir. Le feu fait partie de moi, Nagaïa. Tu veux que je te montre ? Il n'y a rien de plus simple finalement. Tu crois qu'on peut s'en sortir par une pirouette je vais te montrer que tu te trompes. Je vais te le prouver.
De mes mains empêtrées, une flamme bleue qui jaillit. De ma paume qui attend, qui se tord et qui s'enivre, flamme orangée. De mes bras déjà envahis par les Enfers, une autre, encore, jaune cette fois ci. Et rien ne peut plus l'arrêter. Le feu que tu m'offres s'ajoute à celui que je possède déjà. Il me brûle, non ? Non. Il me caresse. La tête rejetée en arrière dans un frisson de plaisir. On dirait que tu m'offres encore plus d'énergie que je n'en ai déjà. C'était inespéré finalement. Je n'en attendais pas moins de toi Iromy. Tu es tellement stupide...
Tu me portes. Tu me crois morte. Tu me crois vide. Tu me crois perdue. Tu me crois enchaînée. Tu me crois brûlée. Tu me crois desséchée. Tu me crois abandonnée. Tu me crois souffrante. Tu me crois douloureuse. Tu me crois brute. Tu me crois orgueilleuse. Tu me crois imbue. Tu me crois impalpable. Tu me crois facile à comprendre. Tu me crois sondable. Tu me crois compréhensive. Tu me crois impuissante face à toi. Tu me crois trop faible. Tu te crois trop forte. Tu me crois idiote. Tu me crois honteuse. Tu me crois simplette. Tu me crois suppliante. Tu me crois différente.
Mais non Iromy. Toi et moi...
Attraper ta main, derrière le rideau de flammes. Le bâtiment brûle, tout se consume. La chaleur est ardente et aurait pu nous détruire toutes les deux mais non. Elle se contente de dévorer nos vêtements, et nous imprégner d'une chaleur pure et magnifique. Je n'ai jamais craint le feu, Iromy. C'est un fléau qui ne m'a jamais fait peur. Je suis le feu. Tu me regardes. Tu m'épies. Tu m'observes. Tu cherches une réponse. Mais il n'y en a pas. Je suis ainsi. Tu es comme ça. Nous avons chacune des choses cachées ou enfouies. Que sais-tu d'Aura ? Que sais-je de ta chose à toi, Louve ? Je n'en sais pas plus. Pourtant d'un même démon, nous avons eu des visions différentes, et différentes manières de réagir. Toi et moi. Si curieuses. Si empoisonnées. Je t'admire, derrière le mur brûlant de notre pouvoir. L'Aura noire m'entoure comme un linceul, mes yeux d'une pâleur mortelle fixent ton coeur abandonné. Tu es abandonnée. Comme je le suis. Tu as choisi le silence. Moi, je contemple mes doigts ensanglantés. Mes ongles arrachés par les griffures que j'ai laissé courir sur le mur. J'y songe encore. Pourquoi ? Attrape ta main calmement. La haine que j'ai pour toi est inexplicable, pourtant rien ne peut y changer. Juste une observation. Simple. Claire et nette. Tenir ta main, la serrer légèrement, comme une autorisation. Tandis que les flammes lèchent mon corps. Et le tien. Nos deux flammes. Nos deux flammes, qui n'appartiennent qu'à nous. Elles sont mortes, ces flammes. Comme nous nous le sommes. Tu peux toujours me fusiller du regard, rien ne changera. Tes yeux n'ont aucune valeur face à l'âme décadente que tu es devenue. Un monstre. Une furie, peu importe. Tu es toujours la même aux yeux de tous. Une âme évaporée. Rien qu'une âme évaporée, dénuée de tout sens. Juste une âme. Déchiquetée. Une âme, une simple âme. Elle n'a rien demandé. Pourtant elle est là. Tu es risible. Tellement risible. Tu t'enfermes jusqu'au fond de toi pour ne plus avoir à supporter la douleur que t'inflige l'autre, celui qui te fait saigner. Mais enfin, que crois-tu ? Il n'y a pas de place pour toi dans l'univers des damnés perdus. Tu n'as pas ta place dans la plainte. Arrête de chouiner. J'essaie de tout faire passer dans ta main, vas-tu la retirer ? Cette main, oui. Le feu rend l'atmosphère étouffante. Et mes yeux blancs te fixent sans ciller. Ils vont sécher ? Peu importe. S'ils tombent, je serais aveugle.
Et je te couperai la chique, Hebi. Au moins, nous seront fixées.
"Tu diras ce que tu voudras. Mais dans le fond. On est pareilles toi et moi. La seule différence..."
Contourner les yeux. Ne pas trop te regarder, c'est la clé. Parce qu'on ne sait jamais ce qui va sortir du néant. On peut s'en sortir, mais dans ton regard farouche je peux voir les flammes de la haine. Oui, tu me hais. Parce que je dis la vérité. Tu me crois trop stupide pour parler, mais tu as peur de ce qui va sortir de ma bouche pour te condamner encore. On aurait pourtant pu être amies, Iromy. Dans une autre vie. On aurait pu se croiser et se saluer, se sourire comme des enfants. Mais toi, tu dois avoir le dixième de mon âge, et tu crois tout savoir. Ou es-tu ? Tu as disparu. Mais imagine. Nous aurions pu combattre nos maux toutes les deux. Nous aurions pu combattre nos démons main dans la main, et ne pas choisir la voie de la haine. Il n'aurait suffi que d'un pas pour pouvoir évoluer, pour pouvoir vivre. Vivre, tu entends ? Tu comprends ce que je te dis ? Vivre. Tu ne vis pas, tu ne profites pas. Tu es trop évaporée pour ça. Ma main ne lâche pas la tienne. Elle te tient fermement. Elle veut t'emmener. Elle veut te faire partir quelque part, mais où ? Se retourner. T'observer à nouveau. Détacher de mon visage un sourire narquois, légèrement moqueur. Mais franc également.
"Contrairement à moi, tu as de la fierté. Un ego surdimensionné. Oui, beaucoup, beaucoup de fierté..."
Tenir ta main un peu plus fort, attraper ton bras. Mon regard change, je ne suis plus moi, non. Aura. Je suis elle. Elle s'avance vers toi, ses yeux blancs ne cessent de scruter la moindre parcelle de ton corps, elle voudrait te gratter comme un palimpseste pour y trouver le message caché. Elle lève la main en l'air, cette main griffue et décharnée. La main d'un démon. Je laisse l'entier contrôle de mon corps à ma Démoniaque. Il faut qu'elle te montre. Elle attrape ton cou et le serre. Tu ne bouges pas. Prévisible. Encore ton ego. Rien n'a changé. Rien ne peut changer, tu es et resteras toujours la même. Tu ne pourras pas changer. Tu es la romance brisée. Elle tire tes cheveux, gifle ton visage, tire tes bras, te mutile, t'adore et t'adule. Et te jette à nouveau contre le sol, te suspendant de nouveau par les cheveux. Te condamne. Meurs.
Je te tiens à ma merci. Allez, sors de là.
"La fierté, c'est pour les lâches."
Laisses toi mourir. Laisses toi soupirer. Laisses toi aller. Laisse toi fumer de colère. Laisses toi te consumer. Laisses toi souffrir. Laisses toi crever de douleur.
Ou meurs.
Nombre de messages : 127 Age : 31 Localisation : X Loisirs : X Humeur : Nébuleuse. Date d'inscription : 12/03/2009 Iromy Nagaïa
Sujet: Re: Not as we [Just Iromy, so.] Lun 5 Sep 2011 - 17:48
Nous étions deux. Nous étions les nuisibles. Nuisibles mais sublimes. Nous étions la souillure. Les être condamnés. Condamnables. Grotesquement beaux. Nos banalités des plus sophistiquées. Nous étions par procuration. Et nos attitudes n’en étaient pas moins tendancieuses. Nos intérêts devenaient l’intérêt général. Le commun. Et nous nous aimions. Détails non négligeable. Nous nous aimions jusqu’à nous haïr. Tragiquement. Tu offres. Tes mots. Tes vérités. Essaies de faire réagir. Ca n’a pas d’importance. Je ne ressens rien non plus. Tu offres. Ta main dans la mienne et tu brûles. Ca n’a pas d’importance. Je ne ressens rien non plus. Tu offres. Tes yeux. Puis disparais. N’es plus toi. Me quittes. Ca n’a pas d’importance. Je ne ressens rien non plus. Tu offres. Tes violences. Explose mon corps contre le sol. Me crache tes beaux yeux blancs. Ivoires. Ca n’a pas d’importance. Je ne ressens rien non plus. Nous étions deux. Nous étions quatre. Nous étions stupides. Stupides de vivre. Mais nous étions deux. Trois femmes. Un homme. Nous apprenions. Comment survivre. Comment mourir. Avec eux. Contre eux. Ensemble. Nous étions deux. Quatre.Seulement deux. Deux contre deux. Seulement deux. Quatre. Seulement deux. Quatre. Seulement deux. Enfermées. Deux. Séquestrées. En vie. Mourir. Avec eux. Avec eux. Et comment respirer à présent ? Et comment [ ] à présent ? Damage. Madness. Schizophrenia. Feel the heart explode. A lake. Without. Needs. Search. Like. Puppet. A plastic whore. Suffering night. Blink and blank. And a fucking fake bliss. Purge. Purge! PURGE! And shut up!
Et mon atrocité s’est levée.
Mon cœur éclate. Il n’y a plus la joie ni la peine ni l’amour. Il n’y a jamais rien eu de tout cela. Il n’y a plus la haine ni la peur ni la terreur. Il n’y aura jamais plus rien de tout cela. Mon cœur éclate. La pompe s’accélère, défaille. Trop de vitesse. Trop de pression. Trop. Trop. Il fait affreusement chaud. Affreusement froid. Plus rien n’a de sens et tout s’élide. Sauvagement. Plus rien n’a de sens et tout se désagrège. Voluptueusement. Morceau de chair et autre lambeaux épidermiques au sol. Mon crâne contre les dalles sales d’un monde à l’agonie. Mal être certain, refoulé. Rebuté. Invisible. Complexe sensoriel défaillant. Les perceptions s’entremêlent, ne forment plus rien de potentiellement compréhensible. Un orage. Un ouragan. Ravageant tout. Détruisant tout. Il ne reste que décombres contre la pierre. Le sang n’affleure plus. Le corps se décompose. Meure. Et puis renait pour apprendre à souffrir de nouveau. Douleur. Torture. Le Carmin apparait là où il ne devrait pas. Rouge. Oui. Je suis rouge. Parce que mon sang n’a jamais voulu rester au chaud dans ses artères. Parce qu’il bouillonne. Parce qu’il souffre. Parce qu’il meurtrie. Parce qu’il ne trahi pas. Je suis rouge. Et il a toujours tout fait pour ne pas sombrer dans l’oubli. Je suis rouge passion. Rouge colère. Rouge luxure. Rouge cœur. Rouge feu. Et le rouge de ta bouche. De tes lèvres.
Entremêlés. Toi. Moi. Entremêlées. Toi contre moi. Moi contre toi. Entremêlés
Bruit sourd. Seulement mon crâne qui se fend contre la pierre. Rien de bien important.
***
J’y arrive. On l’a frôlé, cette douce innocence. Je l’ai connu, cette volupté évasive. Enfantine. Grotesque. Nous avons touché les étoiles. Ensemble. Et c’était pitoyable. Humainement pitoyable. Nous ne dormions pas. Parce que la nuit était trop courte pour tout ce que nous avions à faire. A dire. Lorsque nous fermions les yeux, les choses semblaient si simples. Nous entendions le tonner gronder. Et là était la seule chose qui importait. Rêve. Cauchemar. Illusions. Faux-semblants. Mensonges. Erreurs. Ouvre les yeux. Petite idiote. Comme si qu’il serait possible d’offrir la vie. Comme s’il était possible d’offrir le bonheur. Les carcasses ne le méritent pas. Ne méritent rien de ce que tu pourrais espérer. Cadavre putride, sanglant. Les miroirs sont faits pour rappeler la chose. Rappeler la haine et le mépris. Tu grifferas les lambeaux de ta peau avec le même amour. Il y a ceux qui tuent. Ceux qui rêvent d’être tués. Et les autres. Ceux qui ne meurent pas. Revivre est supplice. Regarde. Admire. Combien de fois d’a-t-elle fracturé la colonne vertébrale ? Combien de fractures compte ton crâne ? Combien de fois a-t-elle percé ton cœur ? Combien de fois a-t-elle détruit ton âme ? Et quelles sont les blessures qui ne guériront pas ? Quelles sont les maux qui resteront à jamais ? Combien déjà ? Le corps se recompose. Se ressoude. Se guéris. Doucement. Mais il se remet. Comment soigneras-tu ton esprit abîmé ? Comment sauveras-tu ce qu’il reste de ton âme ? Les pieux s’enfoncent. Blessent tout ce qu’il est possible de blesser. Ressortent. Et leurs pointent se transforment en flèche. Te déchirent de l’intérieure. Fond sortir le sang. Rouge. Tu es rouge. Le rouge de l’agonie. Admire à présent. Tes yeux se ressoudent. Admire. Meure. Hurle. Souffre. Supplie. Mais ne t’arrête pas, trésor.
***
Wake up. My heart is a sore. I am, I am, I am so yours.
Ouvrir les yeux sur tes siens. Blancs. Ils sont blancs. Le feu, partout, réconfortant. Partout. Sur ma peau. Et la tienne. Partout, immole la pièce et détruit les vêtements couvrant nos peaux blafardes. Rien, plus rien. Le sang et le fer ont presque la même odeur. La rouille, tu sens la rouille. Et si proche. Ta peau contre la mienne est supplice. Tu me sers. Me parles. Mais je n’entends rien. Tes yeux. Et je sombre, de nouveau. Bruit sourd. Seulement mon crâne qui se fend contre la pierre. Rien de bien important. Le monde se teinte, de nouveau. Rouge. Ma gorge craque. Ma trachée se remet en place, sans doute. J’hurle, de souffrance. Je me ressoude. J’hurle. De revivre. J’hurle. Parce que je ne meure pas. J’hurle. Et tu ne m’entends pas. Mes yeux sont secs. Aride. Mais le sang vient les sauver. Et tu m’attrapes, encore. Ma nuque se remet en place brusquement. Un râle. Respire. Souffle. Ca va aller. Plus que cinq vertèbres.
Nous sommes les squelettes de votre monde sépulcral. Nous écoutons vos plaintes et rions de vos élucubrations. A droite. A gauche. Sur et en dessous de vos corps débauchés. Pénétrons l’intérieur. Brisons les barrières. Anéantissons les rêves. Transformant le beau en matière noire et informe. Nous nous emparons Nous sommes blasphèmes. Sommes la chair du profane. Composons l’orgasme et la peur. Nous sommes la zone érogène suffisante. Tout et rien à la fois. Nous savons là où le manque s’infiltre. Démultiplions le vide. Rongeons l’âme. La décomposons en lambeaux épars. Brûlons le reste. Nous sommes le bourreau de multiples façons. Sommes expérimentations psychosomatiques. Nous nous amusons de votre peau cobaye. Lacérons et déchirons. Nous dansons sur les tombes de sacrifiés. Nous amusons des vendredis saints. Nous écoutons les défaillances de vos cœurs. A l’affut du moindre bruit. Du moindre mot. Là, toujours ici. Morts pour votre plus grand déplaisir. Morts ! Morts ! Morts ! Vous nous entendez ? Morts. Arrête de te voiler la face. Fait-le, une bonne fois pour toute. Qu’on en finisse.
#1 [Crack] Pleure ma belle. Le début de ta symphonie.
Avaler sa salive lorsque la muqueuse de notre gorge n’est pas encore totalement réparée est une abomination. Mais vous le saviez déjà, n’est-ce pas ? J’enlevais mes mains de votre gorge lorsque je l’aurais toute entière. Ce ne sont que des hallucinations. Tu es à moitié morte, dépecée au sol. Mais tu vis. Ô miracle. Hallelujah. Tu vis. Divine pècheresse.
#2 [Crack] Ce sont tes larmes que tu avales. C’est ton sang que tu recraches. Ne la regarde pas de la sorte, on pourrait croire que… Mmh.
Je suis en train de mourir Et c'est long et pénible Et c'est long à en crever Tuer la confiance Tant d'étoiles me dictent De ne pas exister Etre morte Depuis si si, si, si longtemps Le vide de moi Perte de soi Comme une spirale Je ne sais plus rien C'est insensé Je ne sais plus Et là, désert quelque part en moi, part Ce point me retenant Peur de m'envoler Dans le fond de mes pupilles Dans mon crâne là ici Plus rien Contacte Sentir, retrouvé mon odeur Sur la tienne Dans ta peau mon haleine Dans ta bouche Ecraser mon corps tu as peur Catalyse Créature Je suis mon propre démon et mon corps devient autre chose que moi Le corps est l'Organe du Désir Cette perte de soi est une douleur maligne Je suis si seule au fond Comment ne pas s'éparpiller Tournoyer jusqu'au délicieux vertige Le corps est l'Organe du Désir. [Spies under Von Magnet influence - L'Organe du Désir ]
#3 [Crack] Ce poison. Ces os qui bougent et craquent dans ton dos. Tu n’es pas humaine. Personne ne peut supporter ce genre de chose sans hurler. Abomination.
Mes mains qui longent le sang baignant les tiennes. Le soufre de mes cheveux. La rouille de ta peau. Puanteur. Et qui s’emparent de ton fin poignet. Qui le rompt. Et la gorge qui s’extasie. La nuque se libère. Et souffle, voluptueusement. Au sol. Rampant contre le sol calciné. Entre les flammes. Entre la beauté. Et lâcher ta peau douce pour m’en emparer de nouveau. Offre-moi l’albâtre de tes yeux, offre-moi le démon. Comble le mien. Et laisse-moi m’endormir sans cauchemar, pour une fois. Brutale ou suave. Je ne m’en rends plus compte. Acre ou divine. Ceci revient à cela. Le tout revient au même. Les détails sont sans importance. Tu tombes. Entre les flammes. Peut-être as-tu les chevilles brisées à vouloir me résister, mais tu tombes. Et c’est tout ce qui importe. Parle maintenant, je n’en ai plus rien à foutre. Mes lèvres sont rouges. Mes bras rouges les essuient. Mon visage est rouge. Je suis rouge. Et ça me va si bien. J’abandonnerais lorsque ton dernier râle ne sera plus une injure à ma personne. Ma belle. Le feu est devant toi. Sous toi. Sur toi. A droite. A gauche. Le feu t’entour. Le feu. Le feu et moi.
#4 [Crack] N’essaie pas d’oublier. N’essaie pas de m’oublier. N’essaie pas de te fuir. N’essaie pas. Te décevoir serait la pire des choses, mon ange.
Le son reste bloqué dans ma gorge. Certaines douleurs sont insensées. Ne devraient exister. Voilà pourquoi le corps préfère mourir. Meure. Simplement. Mais nous ne mourons pas. Alors, comment tromper l’ennui, sublime créature ? Ton immortalité n’est que le miroir de ce que je serais. Et j’espère ne pas devenir comme toi, du fond du cœur. Mais, pour l’heure, ce genre de détails n’importe guère. Admire ma gène invisible. Mes yeux remarquables contre les tiens. Merveilleux. Regarde-moi, ne me lâche pas. N’abandonne pas. Qui sait. Qui sait. Tu es au sol. Belle, et au sol. Tu brûles. Splendides caresses. Ne laisse pas cette affreuse moue déformer ce splendide visage. Je n’en peux plus. Tu me fatigues. Je suis fatiguée. Atrocement. Et je souffre. Mais il n’en reste plus qu’une. Et tu es là. Couverte de notre sang. Déformée. Toujours aussi belle. Morte. Depuis tellement longtemps déjà. Mais tu es là. Tu es là. Et je m’approche. Dangereuse. Repose ma peau contre la tienne. Tellement légère. Ne sens-tu pas ? Non, brûle. Je sais que tu aimes ça.
I'm not in love, but I'm gonna fuck you. 'til somebody better comes along.
Ce sont mes jambes contre les tiennes. Mais il n’y a rien d’autre. J’attends. Je sens mon dos trembler. Plus qu’une. Plus qu’une. Alors, je mange tes yeux. Tes perles miraculeuses. Tu es si douce. Tu n’es qu’une trainée. Mes yeux se ferment, fragilement. J’avance, toujours. Sur toi. Au milieu des flammes. Presque sans te toucher. Tu sens le fer. Je sens la rouille. Nous sentons le sang. Nous sommes rouge, ma belle. Toi et moi. Nous sommes rouge. Et des putains de salopes. Toutes les deux.
#5 [Crack] Hurle. Chérie. Hurle. Et aime-moi. Avant que je ne te déchire la gorge. Avant que je ne décide de t’inciser les veines. Avant que je ne tue ce que tu convoites. Hurle. Prouve-toi que tu es encore en vie. Et admire-toi mourir. Encore une fois.
Non. Réfrène tout cela. Dans ta gorge. Etouffe tout cela. Et regarde. Elle, juste sous ton corps presque inexistant. Regarde. Et oublie. Repais-toi. Oublie. Mange.
Ton souffle chaud. Et mes lèvres qui se perdent dans ton cou. Je n’en ai rien à foutre. Tout ça, la pire chose qui puisse avoir été. J’oublie. Tu es là. Démon pour démon. C’est charnel. Démoniaque. Rugueux et lisse. Vaporeux et étouffant. Pas de baisés. Juste des caresses. Je pleure. Et je mors. Ton corps tendre. Ton cou suave. Je n’en ai plus rien à foutre. Et je pleure. Remonte près de ton oreille. Je ne te touche pas. C’est le feu qui te caresse. Qui te retire tes vêtements. Je n’en peux plus. Je n’en peux plus. Je mors. Et je pleure. Mais tu ne m’entends plus. Je n’en peux plus. Je n’en peux plus. A l’aide. A l’aide. A l’aide. Je n’en peux plus. Sauve-moi. Pitié.
Achève-moi.
[ “Lie to me. Cry to me. Give to me. I would. Lie with me. Cry with me. Give to me. I would…” ]