Tête en l'air... [Pv Hébi] (Terminé)

Cet après-midi le soleil brille haut dans le ciel, un temps idéal pour aller se balader, j'ai envie de découvrir un peu les alentours du château. J'enfile un jean slim et un tee-shirt blanc, ainsi que mes converses en tissu blanc et je sors de ma chambre à grand pas. Je suis préssé de me retrouver dehors, par un temps pareil, ce serai honteux de rester enfermé. Le problème c'est que je ne connais pas du tout les lieux, mais bon je devrais arriver à me débrouiller tout seul. Une fois à l'éxtérieur je mets mes lunettes de soleil pour protéger mes yeux des rayons. Je croise plusieurs personnes sur mon chemin, des groupes d'amis, des amoureux... En voyant tout ses gens ça me rappelle combien je suis seul ici... Enfin heureusement j'ai rencontré de charmantes personnes qui j'espère deviendront proches de moi. On a tous besoin d'amis, d'amour, enfin je pense... Je traverse le parc en regardant tout autour de moi, je commence à avoir chaud et je pense qu'aller dans la forêt serai une bonne idée pour être un peu à l'ombre.

Je pénétre dans les bois, je ne crains rien, il ne fait pas encore nuit, je ne devrais pas tomber sur un loup garou. En même temps il y a sûrement d'autres créatures dangereuses, mais ne pensons pas à tout ça, c'est trop tard maintenant. Après je vais me faire peur tout seul et faire demi tour, ce serai bête de ne pas me balader dans un endroit aussi agréable. Le chemin est très pratiquable et les arbres d'une beauté incroyable, j'ai toujours adoré les arbres, je ne pourrais pas dire pourquoi, mais je trouve qu'ils dégagent quelque chose de majestueux et qu'on leur doit un certain respect. Je m'enfonce de plus en plus dans la forêt sans vraiment faire attention, j'emprunte plusieurs chemin, dès que je trouve une route plus sympathique je la prend sans me poser de questions. Je commence à avoir soif et un peu faim, je vais m'arrêter et m'asseoir sur ce vieux tronc d'arbre. Mais me voilà bien, je n'ai rien prit à boire, ni à manger... Quel idiot ! Je suis parti tellement vite pour aller me promener que j'ai oublié de prendre à boire. Je peux me passer de manger, mais difficilement de boire. Tant pis je vais retourner en arrière après mettre un peu reposé...

Je m'assois sur le sol en faisant attention à ne pas m'asseoir ou il y a des bestioles, et je m'appuie contre le tronc. Il n'était pas assez confortable à mon gout, alors le par terre sera tout aussi bien et au moins j'aurai un petit dossier pour mon dos. Je m'endors, il faut dire que je n'avais pas vraiment dormi hier soir, alors il a suffit que je me repose pour être prit dans les bras de morphée. Je me réveille quelques heures plus tard, le ciel est déjà plus sombre et le soleil ne va pas tarder à aller se coucher pour laisser la place à sa voisine la lune... Je me léve d'un bond rapide, je ne peux pas rester plus longtemps dans ce bois, il faut vite que je parte d'ici... Ah mais oui... Mais encore une fois j'ai fais une belle connerie, je n'ai pas du tout retenue mon chemin. Comme abruti on ne fait pas mieux que moi aujourd'hui... Je lâche un long soupir d'énnervement...

- Oh my God... Comment je vais faire pour m'en sortir ! Idiot !

Je n'ai pas le temps de trop réfléchir, je dois me débrouiller comme je peux, ça m'apprendras à être étourdi. Je prend le chemin face à moi, c'est forcement celui que j'ai pris, le problème c'est que je me retrouve vite à un croisement. J'ai beau réfléchir je ne vois vraiment pas de quel côté je suis venu, on dit que les femmes n'ont pas le sens de l'orientation, mais dans mon cas je suis bien un homme et j'ai pas cette option. En même temps je suis un ange et c'est bien connu qu'un ange est asexué. Bon j'avoue que vu mes atouts je suis bien un homme, mais bon faut bien se rassurer comme on peut. En tout cas ça me dit pas quel chemin je dois emprunter... Que faire....

Je n'ai pas dormi de la nuit.

Nous n'avons pas dormi. Plongées dans les méandres de nos fantasmes et de nos douleurs, nous avons été incapables de fermer l'oeil. Aura se faisant plus calme, j'ai l'impression d'être plus sereine ; cette âme démoniaque errant en moi comme un fléau commence à s'estomper, lentement mais sûrement. Mais autre chose commence à prendre son chemin, lentement mais sûrement. Je le sens, au plus profond de mes entrailles, il y a quelque chose qui cloche. Aura ne peut pas disparaître sans raison. Elle a besoin d'un hôte. Mais je suis la seule. Alors pourquoi sa voix résonne-t-elle de moins en moins violemment dans ma tête ? Pourquoi suis-je aussi absente, aussi insensible, manque de curiosité apparente, ou autre chose ? Intentionnellement, j'ai peur. J'ai peur de ce qui peut arriver, de ce qui est là, qui me rend malade, sans que je sache ce que c'est. Alors, péniblement, je sors de mon lit, enveloppée de nausées vaporeuses. J'ai mal au ventre, le matin et le soir. Le reste du temps je me sens mal, comme si j'avais du papier dans la bouche. Chose encore plus compliquée, en même temps de sentir l'esprit d'Aura qui se détache du mien, je deviens plus nerveuse, plus fatiguée, plus irritable. Faire une promenade de deux heures dans la forêt devient pour moi, plus éreintante que lorsque je passais mes nuits à courir pour essayer de duper mes fantômes. Mais je ne suis pas sortie de ma chambre ou de la salle commune autrement que pour aller en cours ou partager la chambre de mon professeur de français... je n'ai pas osé lui faire confidence de mon état de santé. J'ai caché mon teint blanc-verdâtre derrière une impressionnante couche de maquillage, mon allure de squelette à l'aide d'une robe ample et élégante. Mais aujourd'hui j'ai besoin de prendre l'air. Peut-être est-ce le confinement qui me rend malade. Je ne suis donc pas bien ici ? Pourtant j'ai tout ce que je désire. Alors que demander de plus ?

Eclaircissant l'Aube jusqu'à l'Aurore, quelque chose arrive, lentement. Mais... c'est quoi ?

Les jours passent, et ma lassitude est de plus en plus plaintive. Quittant mon nid douillet, je m'éclipse par la grande porte, et décide d'aller me promener une demi-heure en forêt. Je crois bien que de toute manière je ne supporterai pas grand chose de plus. Mais j'aimerais savoir pourquoi je suis aussi affaiblie... et pourquoi je mange autant. Il y a quelques jours j'ai tué un homme, mais cela n'a en rien assouvi ma faim.. je n'ai plus la force et la musculature pour chasser des animaux, alors je me reporte, à contrecoeur, sur la nourriture du lycée... que je mange cependant avec entrain. Pourquoi ? Je l'ignore. Pour finir mon assiette autrefois, il fallait me menacer... et voilà qu'à présent, je me surprends à en prendre deux fois. Rien n'est plus pareil. Depuis la mort de Mana, tout a changé. Mon rythme de vie a perdu de son entrain. Je me sens triste, nauséeuse. Dans les Ténebres, mon corps se pourfend en plusieurs parties. Pénetrant au milieu des arbres aux feuilles gorgées de soleil, j'en reviens à regretter la froideur glacée de l'hiver. Ici, les oiseaux semblent en forme et pépient à nous en casser les oreilles. Tout respire la joie de vivre et les vacances qui pointent le bout de leur nez ; mais vraiment, je n'ai aucune envie de continuer ainsi. J'aurais aimé me retrouver, comme certains matins, enroulée dans mon manteau, tache noire dans la neige poudreuse et blanche. Le nez enfoui dans le pelage de ma Blanche, nous étions sereines, même si nous savions qu'au fond de nous la bête n'était pas loin. Mais au fond, nous étions prêtes à faire face à l'adversité, et c'était ce qui était louable, dans nos esprits. Et maintenant.. et maintenant...

Tendre accalmie que celle de ton esprit déchiré par les pleurs. Pourquoi tu ne montres rien.

Sans que je fasse attention, mes pas me menèrent jusqu'à l'antre de ma Belle, disparue depuis à présent trois semaines. Je n'y étais pas retournée, depuis que j'étais allée y chercher son corps pour le mettre en terre ; et la vision de cette petite caverne, dissimulée par les quelques broussailles éparses bloquant l'entrée noire, me donna une irrépressible envie d'éclater en sanglots ; ce dont je me retins fortement, malgré mon émotivité de plus en plus puissante du moment. Cela ne servait à rien de s'attendrir, et de se plonger dans des souvenirs aussi cruels les uns que les autres. Mana était morte, et je me devais de faire son deuil. Mais c'était si dur... Alors, me levant, en silence, je cherchais à déffricher l'entrée pour m'y allonger, et me laisser mourir, si Lucifer voulait. Mais c'était sans compter le bruit étranger que je perçus...
L'odeur qui percuta mes narines me brûla horriblement la gorge. En l'espace de deux minutes à peine mon corps s'entoura de l'Aura noire, et je perdis tout contrôle de mon âme. Aura, démoniaque, eut la réaction propre aux démons : colère et répulsion, face à une odeur aussi forte, aussi violente. Je me redressais de toute ma hauteur et atterrit sur le sentier légèrement marqué ; face à moi, un jeune homme, que j'avais déjà croisé dans les couloirs. Le nouveau surveillant, si j'avais bien compris. Je ne connaissais que Tetsu, du moins suffisamment pour en avoir confiance. Mais lui ? Son odeur me donnait envie de vomir ; et je me sentais assez en bien pour le faire d'ailleurs. Je le fixais, grondante comme un animal, le toisant de toute ma hauteur. Mon Aura me recouvrait à la manière d'un nuage de fumée noire, et mes yeux commençaient déjà à se teinter d'un blanc laiteux. J'ouvris la bouche, découvrant mes canines pointues ; il ne fallait pas jouer avec moi. Pas d'anges, pas ici. Pas maintenant.

Degage. Tout de suite !!

"Que venez-vous faire ici ?! C'est pas un endroit pour les anges. Laissez nous tranquilles !"

D'un grondement menaçant je lui intimais d'obéir : j'avançais de quelques pas, longs, essayant de le faire reculer puis fuir. Je n'avais aucunement peur de me prendre une punition pour malpolitesse. De toute façon je m'en fichais totalement. Mais mon corps refusa de m'obéir. En un instant, l'Aura s'estompa aussi vite qu'elle était venue, et la vision de mon interlocuteur se fit de plus en plus floue. Non, ça m'était jamais arrivé, alors pourquoi le sol arrive si vite vers moi ? Titubant, je quitte le visage de l'Ange, avant de chuter lourdemment sur le sol. Et puis ce fut le noir complet.

~~OFF.~~

Alors que je suis planter devant un croisement, une odeur étrange et désagréable me parvient aux narines. Je ne comprend pas d'ou ça vient alors je cherche du regard ce qui provoque cette odeur horrible. J'ai l'impression d'être oppresser, ma gorge m'irrite, je tousse... Soudain quelque chose saute sur le sentier, je recule d'un pas en prenant un air effrayé. Une femme se dresse de toute sa hauteur devant moi, une sorte d'atmosphère immatérielle émane d'elle. Ma gorge se noue, mon coeur bats très fort dans ma poitrine, elle me fixe et me toise de haut en bas, je me sens vraiment très mal. Son regard se teinte en blanc puis soudain elle ouvre la bouche laissant apparaître ses canines pointues. Elle me demande ce que je viens faire ici et que cet endroit n'est pas fait pour un ange et que je dois les laissez tranquille. Je ne comprend pas... Qui est-elle ? J'ai déjà rencontré un vampire, ils n'ont pas cette apparence, mis à part les canines...

Je crois savoir ce qui se trouve en face de moi, le dégout que j'ai ressentis, la haine qu'elle a l'air d'avoir contre moi, elle a également tout de suite vu que j'étais un ange, car comme moi elle a du sentir cette odeur, je suis face à une démone... J'en suis quasi certain, elle est l'opposé de moi, je devrais prendre mes jambes à mon cou, fuir, mais je suis surveillant, je devrais utiliser mon autorité, mais face à elle je ne fais pas le poid... Avec mes 50 kilos tout mouillé je vais avoir du mal à lui faire peur. Elle s'avance vers moi, ma tête me dit de courir, mais mes jambes sont tétanisés, je ne peux pas bouger. Je crois même que je suis en train de trembler de peur... Je n'avais encore jamais vu de démon et j'aurai aimé ne pas le rencontré d'ailleurs.

Tout à coup, cette atmosphère disparait, je découvre une femme aux longs cheveux noirs, elle est mince et moins imposante qu'à son arrivée. Sa peau est très pâle et son regard est devenu d'un noir profond... Elle porte une robe longue, ample et élégante, elle semble tout à coup inoffensive, elle titube, son regard quitte le mien, puis elle tombe lourdement sur le sol... A ce moment précis, je pense tout de suite à me sauver à toute vitesse, peu importe ou je vais, je pense directement à m'éloigner de ce démon. Mais en même temps je ne peux pas la laisser dans cet état, je dois l'aider, en même temps elle voulait sûrement me tuer ou me faire du mal. En plus il se peut qu'elle fasse semblant pour mieux me tuer, je devrais partir et prendre mes jambes à mon cou. Arrête Angel tu n'es pas un lâche et jamais tu laisseras quelqu'un dans le besoin... Tant pis si tu te fais tuer, c'est que c'était ton jour et pis c'est tout, mais bon ce serai quand même con de se faire avoir aussi bêtement. Enfin elle n'avait pas l'air de faire semblant...

- Merde !

Un jour ma gentillesse me perdra, enfin j'en suis pas si sûre, mais bon tant pis je ne peux pas laisser cette femme inconsciente sur le sol. Je m'approche d'elle avec un peu d'appréhension, puis je me penche, mon coeur s'accélére dans ma poitrine, je m'agenouille pour pouvoir la soulever légérement. Elle a fait un malaise, elle est peut être malade ou elle a été attaqué juste avant. En tout cas je sens les battements de son coeur c'est plutôt rassurant. Je la redresse de façon à ce qu'elle soit assise, je l'appuie contre un arbre qui se trouve juste à côté, puis je lui tapote le visage pour la réveiller.

- Eh oh il faut te réveiller !!! Allez réveillez vous !!!

J'ai peur de ce qu'elle va me faire en se réveillant, je ne suis pas sûre qu'un démon soit gentil avec un ange qui vient de l'aider. En plus je ne me vois pas trop la ramener puisque je ne sais pas ou je suis et puis même si j'ai déjà porter des filles pour aller d'une pièce à une autre, ou pour des choses plus intimes, je me vois pas traverser tout le bois, enfin elle n'a pas l'air lourde étant donné qu'elle est mince, mais bon je suis un petit gabarit faut pas l'oublier. Mais bon quand on veut on peut... Si elle ne se réveille pas, je n'aurai pas vraiment le choix, mais bon je pense qu'il ne s'agit que d'un petit malaise. Sûrement une baisse de tension car elle n'a pas beaucoup mangé ou parce que le soleil lui a taper sur la tête... Mais bon je ne suis pas docteur, il va falloir que je l'emmène à l'infirmerie une fois qu'elle est sur pied.

Cette odeur, encore cette odeur. Elle assaillit mes narines, attaque mes vêtements, empoisonne mes sens. Dans les ténèbres, je la sens, lentement, consumer mon Essence et détruire peu à peu mon existence elle-même. Cet homme est un ange. Et j'imagine qu'il a vite compris à qui il avait à faire. Lentement je me redresse, mais mes yeux ne veulent pas s'ouvrir. J'entends sa voix, un timbre chaud, dans mes oreilles, ce timbre que je ne supporte pas, parce qu'il me paraît trop aimable. Aura a une réaction violente, je l'entends encore gronder de rage dans mon esprit, la colère qui est toujours présente mais que je sens de moins en moins. Son esprit s'efface en même temps que ma conscience revient. Mes yeux noirs parviennent à s'ouvrir, avec une lenteur presque pénible. Le visage de mon interlocuteur m'apparaît, il semble inquiet et nerveux à la fois. Un sourire, malgré moi, se dessine au coin de mes lèvres. S'il a peur c'est bon signe, c'est qu'il ne me fera rien. Son odeur attaque horriblement mes narines, mais je m'efforce, par politesse, de ne pas froncer le nez de dégoût. Après tout il aurait pu me laisser là et partir, en espérant qu'une bête me boufferait, au passage ; et je me dis que cette idée a dû lui traverser l'esprit, à un moment ou à un autre. Je me laisse aller à la patience et reste silencieuse un instant ; de toute manière je n'ai pas les moyens d'ouvrir la bouche pour parler. Pour dire quoi ? Je l'ai agressé, et maintenant je devrais le remercier ? Comment craindre, en dix leçons... c'est tout à fait moi cela. Je me laisse aller contre le tronc d'arbre sur lequel il m'a posée, lentement mais sûrement. Je sens ses mains tapoter mon visage, tandis qu'il m'intime de me réveiller, et d'un geste vif j'attrape sa main en pleine course, lui faisant comprendre de ne plus me toucher. Ma main, brûlante comme à son habitude. Pas touche, mon grand, c'est pas parce que tu es surveillant et gueule d'amour que tu feras le poids face à moi. De toute manière, plus personne ne m'intéresse. Péniblement, je me redresse ; mais je me sens trop faible pour me tenir debout. Pestant intérieurement contre ma propre stupidité, j'en reviens à regretter mon lit et les livres empilés sur la table de chevet. Mais on ne peut pas être à deux endroits en même temps...

~~Maman...~~

Calme tempête, à l'intérieur de mon corps. J'observe lentement cet homme, le calcule de part en part. C'est un ange, et déjà c'est un facteur qui ne joue pas en sa faveur. Ma condition démoniaque m'ordonne de le mettre en pièce ; mais Aura est trop éteinte, trop faible à présent pour réagir aussi violemment qu'elle l'aurait fait. Alors je me contente de baisser les yeux, à moitié honteuse par ma réaction violente. J'avais appris à me contrôler, alors qu'est-ce qu'il m'a pris de me jeter ainsi sur lui pour l'obliger à foutre le camp ? J'imagine que la présence de la caverne de Mana, à quelques mètres, n'aide pas vraiment... je sens l'ange sur la défensive. Il croit quoi, que dans mon état je vais le bouffer ? Esquissant un geste du bras pour me redresser, je le sens tressailler ; mais je me cale un peu plus contre le tronc de l'arbre, lentement mais sûrement. Je jette un oeil à l'homme en face de moi et jette, non sans une certaine morgue, d'une voix éraillée et éteinte.

"Calmos, le BG, dans mon état je n'ai pas l'intention de te bouffer. Merci de m'avoir posée là."

Et soudain, sans me rendre compte de quoi que ce soit, je fonds en larmes. Mais quand je dis fonds, c'est que mon visage se remplit de larmes à une vitesse affolante. Sans même que je ne puisse faire quoi que ce soit, je me mets à pleurer silencieusement. Seules mes larmes coulent, violentes et puissantes, sur mes joues et dégoulinent dans mon décolleté (qui a doublé de volume depuis une semaine. Une chose qui me dépasse et me choque encore fortement. BREF). Devant cet inconnu cette perspective me gêne ; je n'ai aucune envie de m'attirer la pitié d'un ange. Aussi je m'efforce lentement d'essuyer mes larmes, pour ne pas avoir trop honte de ma conduite ; mais je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi je deviens aussi émotive. Qu'est-ce qui a provoqué cette douleu, qu'est-ce qui ma fait pleurer ? Je n'avais pas de raison particulière. Alors je mettrais cela sur le compte de la fatigue. Voilà, oui, de la fatigue. Et je m'appuie sur le tronc. Cela ne sert à rien de chercher à se lever pour le moment. S'ensuit un silence gêné entre moi et mon ange ; je ne sais pas quoi dire, j'imagine que lui non plus, mais je devine que je suis bonne pour un passage à l'infirmerie. Alors, avec le peu de Magie Intérieure qu'il me reste, je fais apparaître de l'eau claire entre mes mains, en bois quelques traits et fais passer le reste sur mon visage. Puis, prenant le tronc pour appui, je me lève avec lenteur. Je fixe l'homme d'un air légèrement agacé mais l'autorité l'emportera sur le reste, je crois.

"J'imagine qu'après cette charmante scène que je viens de vous faire, j'ai droit à un petit tour à l'Infirmerie ?"

Je fais preuve d'un ton cassant uniquement pour lui montrer que je ne me laisserai pas faire. Ce n'est pas mon genre et cela ne le sera jamais. Alors d'un air froid je lui fais un signe de la main.

"Passez devant."

L'odeur se fait de moins en moins désagréable, sûrement parce que cette atmosphère a disparu d'autour de son corps. J'ai l'impression qu'elle est en train de se réveiller, ses yeux s'ouvrent avec beaucoup de mal, un sourire se dessine sur son visage. Soudain elle attrape ma main d'un geste vif qui me fait sursauter. J'ai mal, une fois qu'elle relâche ma main, je la frotte avec l'autre car je sens encore une chaleur douloureuse sur celle-ci. Elle se redresse un peu plus contre l'arbre, elle semble vouloir se lever, mais doit être encore trop faible pour pouvoir le faire. J'hésite à m'approcher d'elle pour l'aider à se relever, elle ne veut pas que je la touche, je pense qu'elle me l'a bien fait comprendre, pas besoin que je recommence. Je suis méfiant, elle n'a vraiment pas l'air sympathique et si elle était en état de me tuer, je suis persuadé qu'elle le ferai. Je reste un peu à l'écart tout en l'observant, elle fait un mouvement de bras qui me fait frémir, elle se cale un peu plus contre l'arbre et me jette un regard noir. Puis d'une voix méprisante et blême, elle me dit que dans son état, elle n'a pas l'intention de me bouffere et elle me remercie de l'avoir posé contre cet arbre.

Je ne sais pas si je dois être rassuré ou non, d'un côté elle a bien pensé à me tuer, et si elle le pouvait, elle le ferai... Encore une fois Angel tu t'es mis dans un beau merdier. Alors que je pense à tout ça, elle se met à fondre en larmes, je ne sais pas pourquoi, je n'ai rien dit, peut être qu'elle a mal. Non je ne pense pas, ses pleurs ne sont pas ceux de la douleur, mais elle semble triste ou à bout. Je n'ose pas venir vers elle, en temps normal, je serai aller vers cette femme pour la réconforter ou l'aider, mais en ce qui concerne cette démone, il vaut mieux garder ces distances. Elle essuie ses larmes, puis un long silence s'installe entre nous... Elle fait apparaître de l"eau dans ses mains, ce qui me surprend et me rappelle que je n'ai toujours pas manger et bu... Enfin ce n'est pas vraiment le moment de penser à son ventre et à sa soif. Elle prend appui sur le tronc et arrive enfin à se redresser, elle me fixe d'un air énervé et reprend la parole pour me dire qu'après cette petite scène qu'elle vient de me faire, elle va avoir droit à un tour à l'infirmerie. Oui c'est bien ce que je comptais faire, elle a vu juste, mais je ne comprend pas pourquoi elle prend se ton avec moi, je ne me montre pas du tout autoritaire depuis le début, mais plutôt le contraire. En même temps c'est une démone...

D'un geste froid elle me montre le chemin en me disant de passer devant... Je n'aime pas du tout obéir, mais bon quand on a pas le choix il vaut mieux se taire. Je bouillonne de l'intérieur, je déteste qu'on me méprise alors que je n'ai rien fait, je suis peut être un ange, mais moi je ne l'aurai pas mépriser si elle ne m'avait pas effrayé de la sorte. Un démon ne peut donc pas être ami avec un ange... Heureusement que ce n'est pas la même chose avec un vampire, ça m'aurait fait de la peine de ne pas pouvoir être ami avec Sidney. Pourtant Sid m'avait dit qu'elle était ami avec un démon... Enfin elle n'est pas un ange voilà tout... Mais elle me disait de ne pas croire tout ce qui est écrit dans les contes, que ce soit les loups garous ou les sorciers et démons, ils sont des êtres normaux comme elle et moi. Peut être que je suis pas tombé sur le bon démon, mais je doute qu'un démon puisse apprécier un ange. Dommage... Je marche en suivant les conseils de la démone... Je n'ai pas ouvert la bouche une seule fois, je suis un être sensible et de voir à quel point elle me méprise me fait du mal. Pourtant je ne la connais pas, mais j'ai toujours été ainsi...

Puis je pense à l'infirmerie, j'espère qu'il y a qu'une infirmière, mais il ne faut pas rêver dans un endroit pareil il doit y en avoir plusieurs. Marie... J'aimerai tellement la revoir, en même temps elle est aussi une ange, je ne veux pas que ce démon lui fasse du mal, même si pour le moment elle est pas en état, quand elle le sera que va t'elle lui faire. Je fais une petite moue... J'ai tellement envie de la revoir, mais pas dans ses conditions. Après plusieurs bonnes minutes de marche nous voilà enfin dans le parc, la vue du château me rassure, je suis enfin dans un endroit que je connais. Je poursuis la route jusqu'à l'infirmerie, j'espère voir derrière cette porte Marie...

[ Tu posteras toi la première après Marie, ensuite moi et on garde cet ordre là ce sera plus simple non? ]

Sujet: Re: Tête en l'air... [Pv Hébi] (Terminé)

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