Effraction dans les cuisines. Elle s'infiltre dans les lieux comme si elle les connaissait par cœur. Elle danse entre les meubles, valse sur les carreaux. Danse solitaire. Elle n'est pas vraiment elle-même ce soir.
Nous sommes en pleine nuit. Cette fois encore, elle a fait d'horribles cauchemars. Elle a été terriblement tiraillée par la faim. L'envie de sang rongeait complètement son cerveau. Impossibilité de résister. Elle s'est donc laissée tenter.

Au beau milieu de la nuit, elle était en train de cavaler dans la forêt. Sa nuisette blanche coïncidait avec la pâleur de sa peau. A la lueur de la lune, on aurait pu la prendre pour un fantôme. Un spectre. Revenant qui n'aurait pas trouvé le repos ; de ceux qu'elle voyait elle-même tous les jours. Mais ce n'était qu'elle : habile vampire amateur tentée de calmer sa soif incessante de sang.
Et après avoir couru pendant des minutes et des minutes, elle avait trouvé peut-être de quoi se divertir un peu : un cerf, animal majestueux, se promenait de nuit. Il était seul. Il était imposant. Pourtant, la suceuse de sang n'arrivait pas à avoir peur de quoi que ce soit. Il ne pourrait faire quoi que ce soit : elle était la plus forte, poussée par la faim qui lui martelait l'estomac.

Quelques pas suffisent avant de plonger sur l'animal. Il a peu de chances .. N'en a plus du tout quand elle plante ses crocs dans sa gorge. C'est une bête. Une bête enragée. Et elle vide doucement l'animal de son sang. Le laisse agoniser, paralysé par la douleur. Alors qu'elle se délecte. Se délecte de quelque chose qu'elle n'apprécie même pas vraiment. Le goût du sang animal est fade, quand on a déjà goûté au sang d'un humain. C'est arrivé une seule fois, certes. Mais comment oublier ?
C'est comme manger un chocolat exquis, d'une douceur incomparable et ensuite se retrouver avec un chocolat amer dans la bouche. Pourtant on mange le chocolat amer : parce qu'on en a envie, qu'on en ressent le besoin. Besoin de chocolat. Besoin de l'écarlate. Y a-t-il une différence dans le fond ?
Oui, fondamentale. Mais perturbée comme elle l'est, elle ne la voit pas. Elle tue quelqu'un pour assouvir son désir. Tout du moins, elle le condamne pour l'éternité. Comme elle-même elle a été condamnée. Ce n'est pas négligeable.

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Je m'étais réveillée en plein milieu de la forêt. Comme toutes ces fois précédentes. Cela devenait un bien triste rituel. Et à chaque fois, je ressentais les mêmes sentiments : tristesse, énervement, colère, frustration suivi d'une certaine perte d'estime pour moi-même. Je ne valais pas mieux que cela ? Étais-je donc réduite à tuer des êtes innocents pour pouvoir me préserver ? Ma situation m'écœurait.

Je sentais mes pieds nus qui foulaient la terre. Je rentrais au pensionnat, comme d'habitude. Ma peau frôlait la terre et les cailloux. Elle touchait le tapis de mousse et de feuilles qui trainaient au sol.
J'avais la tête basse. Comme un enfant qu'on aurait lourdement réprimandé. En fait, je n'étais pas fière. J'étais même particulièrement honteuse. Cet animal ne méritait pas cela. Il méritait sans doute de vivre des années encore et de faire bien d'autres choses : sa seule erreur avait été de croiser ma route lorsque je n'avais plus complètement été moi-même. La dernière vision qu'il avait eu lui avait laissé les yeux écarquillés : vision d'horreur. Un monstre. Moi.

J'avais retrouvé le chemin de l'établissement mais n'avait pu me résoudre à aller me recoucher. J'avais toujours du mal à me rendormir quand j'avais passé une nuit comme celle-ci. Les cauchemars m'avaient mené au devant de mes actes. Pourquoi me coucher ? Pour en faire de nouveau ? Réanimer alors mes envies morbides ? Pas question.
La chemise tâchée de sang, les yeux rougis j'avançais dans la pénombre du hall. Il n'y avait personne : les couloirs étaient déserts. Pouvais-je réellement m'en étonner ?

Puis l'envie était venue, soudainement. Une envie d'autre chose. Celle d'avoir autre chose dans la bouche que le goût du sang. De fermer mes yeux et de ne plus avoir cette sensation écœurant et enivrante du liquide écarlate qui laissait encore son parfum sur ma langue.
Il n'y avait pas mille solutions. Et aussitôt, je pivotais au détour d'un couloir. Agile, féline. C'est à peine si le sol supportait mon poids. Dans cet entre-deux - je n'étais plus possédée par mes envies, mais pas encore totalement revenue à moi-même - j'étais d'une agilité frappante. Je n'étais pas la gourde habituelle. Je gardais ma grâce de vampire : j'étais souple. Discrète. A la fois gracieuse et silencieuse.

Arrivée dans les cuisines.

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J'ai finalement décidé de m'asseoir sur un meuble de préparation. Dans l'un des frigos, j'avais déniché quelques parts de gâteau au chocolat que nous avions eu le soir-même comme désert. Apparemment, tout le monde n'avait pas souhaité sa part. Cela avait été mon cas. Mais maintenant, je remerciais presque ces gens que je ne connaissais peut-être pas. Le goût sucré - presque trop - d'un gâteau au chocolat pourrait sans doute effacer les dernières traces de mon crime de cette nuit.

L'assiette pleine était juste à côté de moi. J'attrapais un bout et sans attendre en mangeais une partie. Le mélange de sang et de chocolat était dégoutant. Je ne savais pas ce qui du sang amer de ce cerf ou du mélange avec le sucre était le pire. Mais pas le temps de me poser la question. Un bruissement dans le coin des casseroles. Elles commencent à faire de la musique. Toutes seules. Je ne vois personne. Pas la trace de la moindre brise.
Je fronce les sourcils. Hallucinations, à présent ?

Nuit noire, odeur de sang. Pourquoi saturais-je toujours à ce moment? Après tout ce temps je devrais comprendre que m'allonger dans ce lit monoplace, inconfortable et dur ne servait à rien, je n'arrivais jamais à dormir. Cela ne me faisait pas autant de mal que d'habitude, ces temps-ci je ne savais plus quoi penser, j'avais été gentil avec certaine personne. Cela ne me ressemblait pas alors pourquoi? Dur à dire, peut-être que les problèmes qu'on eu certains élèves de cette école m'ont fait comprendre que je n'étais pas seul à souffrir. Je pense que je peux les aider, je pense qu'ils peuvent m'aider. Après tout n'est-ce pas le but d'une école?

Sentiment amer empreint d'une peur farouche,
au fond de mes entrailles, un cœur lourd comme une souche.
Nul besoin de mots pour apercevoir dans mes yeux la méfiance,
un seul regard suffit pour y lire la souffrance.

Comme à mon habitude, à cette heure la, je décida de recommencer à me balader dans le lycée, les gens avaient commencés à s'habituer, si un jeune gamin se levais pour aller chercher de l'eau et qu'il m'apercevait, il ne me regardait plus bizarrement, certains m'ont même salués, à moitié endormi, certes, mais c'est l'intention qui compte, cela me faisait plaisir. J'avais faim, cela était rare. Mais les humains ont une viande infect à mon goût. Et les animaux ne me rassasiaient pas entièrement, comme un carnivore qui se nourrirait de tofu. Plus je me promenais, plus la faim me tiraillais, il fallait que je trouve quelque chose rapidement, cela était dangereux, mon espèce est prie d'une frénésie meurtrière si elle reste dans cet état trop longtemps, et cette école fourmillais de viande fraîche. Mhh, ces si appétissantes petites fioles de sangs.

Tant de choses que j'aimerais ne pas avoir vécu,
de douleurs, de journées sordides et de gens qui m'ont tellement déçu.
On m'a souvent dit : le passé appartient au passé...
Alors pourquoi toutes ces parties de mon existence ne cessent de me hanter ?

<< Tu t'égare, amour, trouve à manger rapidement. >>

Elle avait raison, je n'allais pas me laisser transformer si facilement en infernale machine à tuer. Je me dirigeais dans les cuisines, on m'avait dit que c'était là qu'on faisait la nourriture pour les humains, peut-être restait-il un peu de viande rouge, sinon je devrais aller chasser dans la forêt à l'extérieur. Je n'avais été pris de frénésie qu'une seule fois. Et la vingtaine d'humains qui étais dans le coin disparurent, engloutis, et moi je repris mes esprits plein de sang, le ventre aussi. Mais ce goût.. Il était ignoble à mon goût. Comme si l'on faisait une fête dans ma bouches et que tout les invités vomissaient. C'était en partie la raison pour laquelle je n'en mangeais pas, il faut avouer pourtant que c'était très nourrissant, et que l'on se sentais mieux après. Cependant, je n'étais pas un monstre, je tiendrais bon et je ne tuerais personne dans cette école ce soir.

C'est faux, la noirceur ne s'enfuit pas d'une âme...
Elle reste tapie au fond de nous tel un supplice infâme.
Il faut tenir bon, être plus fort qu'elle,
tenter de la dissimuler à tous ces regards qui nous interpellent.

Je trouvais enfin la cuisine après m'être égaré plusieurs fois, j'avais également trouvé quelque hors d'œuvres, caractérisés sous la forme de rat, cela ne m'avait pas entièrement repu, mais puisque j'avais trouvé la cuisine, ce n'était pas d'une grande importance. Je suis donc entré et une odeur à immédiatement capté mon attention, sa sentais le sang, j'avais touché au but. Je me mis à marcher plus rapidement, en ne faisant pas attention aux casseroles que je bousculaient. L'odeur devenait de plus en plus forte, et semblait ce mélanger avec du chocolat. Étrange. Je finis donc par courir, cette cuisine était grande, les frigos semblaient être au fond. Je m'arrêta net, devant moi ce tenait une jeune fille, couverte de sang, qui mangeais un gâteau au chocolat. Je rageais, tout cela pour rien, cela m'exaspérait. La faim se faisait de plus en plus oppressante, je tomba à genou. Je n'avait d'autres choix que de demander de l'aide à cette fille, ou c'est elle qui en fera les frais une fois que je serais entré en frénésie. Ma voix était faible, ma tête tournait, tu es mon dernier espoir, toi qui est là devant moi, tu ferais bien de me donner de la viande, avant que ce soit toi que je déguste.

- Viande... Vite..

Seulement, parfois, le fardeau est trop lourd à porter
et les blessures qu'on croyait cicatrisées se remettent à saigner.
Les larmes, alors, sur mes joues se mettent à ruisseler,
les dents serrées, la gorge nouée, inutile d'essayer de me faire parler.

Les casseroles avaient sonnées. Elles étaient peut-être musiciennes, ce soir. La vampire avait d'abord cru à une simple hallucination. Après tout, serait-ce vraiment étonnant ? Elle venait de se nourir, et peinait à retrouver ses esprits. Elle pouvait bien se permettre de divaguer un peu.
Seulement, bien qu'elle ne put rien apercevoir, le bruit des casseroles laissèrent rapidement place au son de pas rapides. Une respiration saccadée, ensuite. Un être était ici, dans les cuisines. Mais pas encore assez proche pour qu'elle puisse le voir dans la pénombre.

Suffisait-il de demander : il arriva. Un homme. Un adulte. Les yeux empreints d'une sorte de folie. Possession ? Non. Il semblait simplement avoir sentit quelque chose dont il n'avait pas encore trouvé l'origine. Enfin, quand on dit simplement ..

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Le regard se posa sur moi. L'expression changea. Mais ce n'était pas vraiment une bonne chose. A la folie s'ajoutait alors une sorte de mépris, ou de colère. Je ne savais pas trop quoi lire, si ce n'était que je n'étais apparemment pas la chose sur laquelle il aurait aimé tomber. Cependant, j'étais ici et je ne pouvais m'en vouloir de n'être pas ce qu'il aurait voulu trouver.

Il s'avança encore de quelques pas. La lueur dans ses yeux étaient de plus en plus étrange. J'y voyais quelque chose de malsain, mais également une certaine retenue. Inconnu, qu'est-ce qu'il se passe dans ta tête ?
Il s'était arrêté. Avait pris conscience d'une chose ? J'en doutais un peu. Il se tenait la tête et faisait la grimace. Il n'avait pas l'air d'aller bien du tout. Et j'avais le pressentiment que la situation allait être de pire en pire si l'on ne faisait rien ; pour lui, comme pour moi.
Sa voix s'éleva pourtant faiblement. Elle résonnait un peu dans la pièce qui n'abritait que nous. Mais ses mots n'eurent pas pour effet de me rassurer. Bien au contraire.

De la viande ? Le reste de ma part de gâteau au chocolat vint s'écraser mollement contre le sol. Je l'avais lâché. Je ne m'attendais pas à ces mots, qui par ailleurs me mettait dans une situation vraiment fâcheuse. Qu'est-ce que je pouvais faire, maintenant ?

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Elle saute du meuble sur lequel elle était assise. Sans attendre, elle se dirige vers lui. Tend la main .. Puis se rétracte. Viande. Elle n'avait aucune envie de se faire manger un bras, à bien y penser. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait faire ?
Tentative pour lui dire de s'asseoir sur une chaise. Feinte pour aller voir plus loin dans la pièce. Esquisse d'un mouvement en arrière. Marquer un temps pour réfléchir. Et puis ?

" Eh merde .. "

Elle pose une main agacée sur son front. Dans quel merdier elle s'était encore empêtrée ..

Décidée cette fois, elle tourne le dos à l'homme qu'elle a en face d'elle. Elle se met à fouiller dans les frigos. Où se cache les restes des viandes qu'ils avaient au repas de ce soir ? .. A moins qu'il n'y ai pas de restes. Là, c'est l'angoisse qui monte d'un cran. Suivie d'une révélation parfaitement stupide, mais au vu des circonstances, ça serait presque excusable ; s'il reste du gâteau, il reste de la viande. Idée tordue. Mais on s'accroche à ce que l'on peut.

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J'ouvre enfin un frigo et une odeur vient me chatouiller les narines. C'est le frigo à viandes. Ont-ils peur de la pénurie ? Il est plein de viandes crues. Enfin, je suis rassurée.
Je lance un regard à l'inconnu qui a relevé la tête, lui aussi. La voilà sa viande. Celle qu'il cherche. Celle qu'il désire tellement qu'il en devient malade.
D'ailleurs, la réaction ne se fait pas attendre .. Ses yeux s'illuminent à nouveau d'une lueur folle.

La viande est froide. Elle m'a l'air écœurante.
Je ne comprends pas bien ce qu'il se passe. Mais je ne dis mot. Je ne peux que rester spectatrice de ce qu'il se passe. En me disant que cet homme désire la viande comme moi-même je désire le sang. Le sang que j'ai encore sur la chemise. Celui dont je veux effacer le goût sur mon palais.

J'ai un peu la nausée. Je ne sais pas si cela vient du mauvais mélange du sang et du chocolat, ou du spectacle de cet homme qui me met en position d'observatrice de mes propres actes. Lui et moi, nous sommes un peu pareils, dans le fond. Du moins, de ce point de vue. Nous devenons fous quand nous n'avons pas ce que nous voulons, ou plutôt ce dont nous avons besoin. Une nécessité. Terrible certes. Mais une nécessité tout de même.
Comme d'autres ressentaient un besoin d'une futilité, nous nous avions besoin d'une chose inavouable. Effrayante. Et cela pouvait prendre des proportions démesurées ..


[ Désolée pour le post. Je ferai mieux la prochaine fois >_<. ]

Elle était là, devant moi, a paniquer, chercher a manger pour moi. Ce fut beau à voir, il faut bien l'avouer. Même si elle ne le faisait que pour sauver sa peau, elle aurais très bien pu s'enfuir. Mais elle ne l'a pas fait et cela je l'en remercie. Elle semblait se démener, et moi je ne pouvais pas parler. Je sentais très clairement dans quel frigo ce trouvait la viande, mais ce n'étais pas dans celui qu'elle cherchait. Je ne pouvais plus trouver les mots pour le lui dire, tout s'engourdissait dans ma tête, tout devenait flou, plus flou encore. Il ne me restait que quelque secondes. A elle aussi d'ailleurs, je perdais connaissance. Le "moi" contenu perdais connaissance en tout cas, bientôt il ne restera que le monstre bestial que je serais devenu. Dans une dernière tentative de parole, je murmurais, mais elle ne m'entendais pas, ma voix était trop faible. Je t'en prie étrangère, trouve vite, vite. Je n'apprécierais pas me réveiller avec ton sang sur mes habits, alors que tu sera morte en essayant de m'aider. J'ai déjà trop de fantômes derrière moi, sa me serait insupportable.

- Le dernier..Frigo..

<< Reste avec moi amour, je t'en prie, reste avec moi. >>

Ne voyant qu'un cul de sac,
Tu ne peux me sauver,
La faim m'attaque,
Je vais devoir te tuer.

Hionna, tu étais clairement devant moi, tes mains sur mon visage, même si personne d'autre ne pouvait te voir. Mes yeux changeaient du bleu habituel au blanc cassé. C'était très mauvais signe, plus beaucoup de temps. Dépêche toi étrangère, Tu vas finir en quatre-heure pour démon. La pièce disparaissait, petit à petit, jusqu'à que je ne finisse plus rien a distinguer d'autre que la jeune fille farfouillant dans la nourriture. Elle avait l'air d'aller lentement, cela était peut-être du au fait que j'étais à présent étendu sur le sol, le regard implorant, et en perdant connaissance. Elle l'eut enfin trouvé, je relevais la tête en regardant ce frigo ci bien rempli.

Au sol, je suis tombé,
La faim m'a dépassé,
Sans toi, c'est si dur de voir
Je n'ai pas la force de le croire

<< Non, NON...>>

Il était trop tard, je me levais, toujours avec une faim qui me torturais,tout les atomes de ma peau m'ordonnaient de tuer, après tout, pourquoi devrais-je y résister? Je ne voyais que ce frigo, rempli de viande fraîche, l'autre en moi avait sombré. Je riais, riais encore, cela faisait bien des années que je ne m'étais pas senti aussi bien. Je marcha calmement vers le frigo, et me mis à dévorer tout ce qu'il contenais, sans laisser la moindre trace de sang. Cela ne m'avais pas rassasié, je sentais une autre personne dans cette pièce. Un autre en-cas pour ainsi dire? Je détourna les yeux du frigo et je la vis. Une splendide jeune fille, tout ce qu'il me fallait. Et s'il le faut, j'irais ensuite à l'étage dévorer sans cœur et sans âmes tout les résidents. Cette idée me réjouit, je commencerait donc par cette jeune fille, puis ensuite par tout les habitants de cet endroit. J'étais impatient, je marchais en direction de la jeune fille, qui avait l'air effrayée.

- Toi, tu dois être le hors d'œuvre non?

Ayant enfin réussi à m'évader,
Je m'enfuis dans l'allégresse de l'irréalité,
J'allais me gaver comme une oie,
Et j'allais commencer par toi.

<< Je ne te laisserais pas... >>

Une douleur fulgurante dans mes entrailles alla se mêler à la faim, quelque chose en moi explosait. Me causant des souffrances immenses. Qui fait cela? QUI?? Je tuerais n'importe qui qui se mettra en travers de ma route. Cela venait de moi, je ne comprenais pas. C'était "moi" ou alors quelque chose d'autre. Sa me faisait rager, le feu sortais de moi, avec une puissance telle que le frigo à coté de moi fondit instantanément. Mais pas la jeune fille qui recula de quelque mètres, haha, heureusement que tu l'a fait, je déteste quand le plat est trop cuit. Je continuais d'avancer vers elle, avec la ferme intention de la tuer. Mais aussitôt une douleur me remit à terre. J'avais une haine telle, la température de la pièce montait rapidement, du aux flammes qui tournoyaient autour de moi. Mais elles finirent par s'estomper, je ressentais trop de douleur pour les contrôler. Je vis un ange de feu, devant moi, le visage sévère, elle était sorti de moi?? Comment ai-je fait cela?

" Qui es-tu, bordel?? "
<< Ta conscience, ton guide, ton ange, quoi qu'il en soit ne bouge plus. >>

Je disparais petit à petit
Pourtant, j'ai pris toutes ces vies,
Je m'efface peu à peu,
Je ne suis qu'un monstre
à leurs yeux.

Puis elle se tourna vers la jeune fille, elle lui disait de fuir, je voulais l'en empêcher, mais cette douleur était telle qu'elle m'empêchait de me lever. La jeune fille ne bougeait pas, je ne comprenais pas pourquoi. Moi aussi je me sentais mal a présent, la frénésie s'en allait, normalement cela ne dure pas aussi peu de temps. Non, NON, je ne retournerais pas dans ce corps, qui m'empêche de me nourrir, qui me contraint, j'en avais assez. Merde, merde, je perdais a nouveau connaissance. Au moins je tuerais quelqu'un ce soir. J'envoyai une salve de flammes vers la jeune fille. Vas-y fuis hahaha, je te tuerais quoi que tu fasse. Puis, je redevenu normal, cela me faisait tout drôle, normalement cela dure plus longtemps, j'avais eu de la chance, ou alors..

" Merci, mon ange. "
<< Je t'en prie, amour. >>

Mon démon en a eu assez,
Tu vois, il a préféré se barrer.
Il m'a laissé seul sans regret,
Parce qu'il étouffait, il souffrait.

[ RPS : mais de quoi tu parle? c'était très bien.. ]

Le hors d'œuvre hein ? Quand je pense qu'il vient de dévorer de la viande pour une bonne partie de l'établissement. Qui est cet homme ?
Je ne le sais pas. Comment pourrais-je le savoir ? Instinctivement, je recule, évidemment. Il fait un pas en avant, j'en fais un en arrière. Seulement je suis bien consciente que ce petit jeu ne pourra pas durer bien longtemps. Ce n'est pas avec cela que je vais sauver ma pauvre petite existence .. Alors quoi ?

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Il essuie les contours de sa bouche avec le revers de sa main. Geste davantage tiré de l'animal que de l'homme. Dans la manière dont il est exécuté.
Ses yeux ne dégagent maintenant plus une once de sentiments. Pour cause : ils sont d'un blanc effrayant. Blanc cassé dont l'aspect inquiétant est renforcé par un sourire malveillant.

Elle fait quelques pas de plus en arrière. Cependant, elle est loin d'être stupide. Elle sait qu'elle sera bientôt coincée. Mais que peut-elle faire d'autre ? Le quitter des yeux ? Sans doute pas. Prendre la fuite ? Aurait-elle seulement la moindre chance ?
Pour l'instant, ce qui compte est encore de gagner un peu de temps. De ne pas s'offrir en casse-croûte à cet inconnu. Elle n'en a aucune envie. Peut-on vraiment en douter ? Qui aimerait se jeter dans la gueule du loup ? ..

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Encore un pas en arrière. Me voilà bloquée. Je sens les contours d'une table sous mes doigts. Les mains en arrière, je palpe comme si je pouvais trouver une échappatoire. Comme si je pouvais trouver une sortie. Une issue de secours. N'importe quoi.

Il s'approche encore. Un pas. Deux .. Et se plie de douleur.
Ses yeux se ferment et ses bras se resserrent autour de lui, comme si cela pouvait calmer le mal qui est apparemment en train de le ronger. Rien à faire. Il souffre et cela le rend fou de rage. Il devient incontrôlable.

J'ai de plus en plus peur, pour tout dire. Je tremble légèrement. Je le fixe de mes grands yeux. Je prie pour qu'il ai assez mal pour ne plus avancer. Mais sa douleur ne fait qu'augmenter son désir. Il fait deux pas, encore. Une aura brûlante s'est formée autour de lui. Le frigo à côté duquel j'étais auparavant assise avait complètement fondu sous le coup de la colère de cet homme. Qui était-il ? Quelle était cette aura ? ..

Je me penche et passe sous la table. Un obstacle entre nous. Mince obstacle. Pourtant, cela semble un peu me rassurer.
Quelques pas encore. Il avance comme s'il portait un poids immense. Celui de la douleur qui anime tout son corps. Il est replié sur lui-même, mais ses yeux blancs cassés sont toujours fixés dans ma direction. Son expression est maintenant davantage un mélange entre sadisme pur et douleur profonde. Je grimace et recule de quelques pas. Frôle une nouvelle table. Ne recule plus.

La chaleur monte dans la pièce. Je peux le ressentir clairement. Plusieurs degrés en à peine quelques secondes. Rapidement, l'air de la pièce devient étouffant.
Ma respiration est plus saccadée. Mon rythme cardiaque accélère. Mon angoisse n'arrange rien. J'ai la tête qui tourne un peu. Mais je ne perds pas des yeux ma principale hantise : l'inconnu cannibale qui veut faire de moi son prochain quatre-heure.

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Les flammes dansent autour de son corps. Spectacle qui pourrait être fascinant, mais la vampire ressent trop d'angoisse quant à ses jours pour pouvoir le remarquer. Elles dansent, elles se caressent. Tantôt rouges, oranges ou encore d'un noir profond. Elles se meuvent autour de son corps. Comme si elles le protégeaient. Ou qu'au contraire, elles voulaient le condamner.
Enfin, elles apparurent de telle façon qu'on pouvait clairement y voir une forme. Un corps. A la fois flou et clair. On ne pouvait l'expliquer. Mais on le voyait. Et impossible de savoir si c'était une hallucination ou une réalité. La jeune fille était perdue.

L'homme était à terre, vaincu par sa douleur. Il s'accrochait pourtant. Il ne s'arrêtait pas de lutter. Lutter contre ses démons, contre sa douleur. Pour rassasier son envie.

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Les flammes m'adressèrent un message. Du moins la forme qu'elles avaient réussi à créer. Fuir ? J'avais le sentiment que je ne devais pas. Mais pourquoi cela ? En restant ici, je ne pouvais m'attirer que des ennuis. Je pouvais trouver la mort. Je pouvais finir de la pire façon qu'il soit.
Même mes crocs à l'affut, je n'avais que peu de chance de m'en tirer face à la folie furieuse de l'inconnu. Et quoi ?
Je ne pouvais reculer, captivée par l'image qui s'offrait à mes yeux. Etais-je en train de rêver ? Comment une chose pareille pouvait-elle apparaître devant mes yeux ? Que se passait-il ? ..

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Et puis .. Les flammes redeviennent elles-mêmes. Informes. Esquissées. Imparfaites.
L'homme bouge, au sol. Il est agité de tremblements. Il est secoué par des sortes de spasmes. La façon dont il se meut est tout à fait monstrueuse. Il n'est pas lui-même. Son corps paraît pendant un instant dépourvu de tout os tellement ses mouvements sont effrayants. Il s'avance, tel un mort-vivant.
Pas le temps de parcourir une large distance, pourtant. Les flammes allaient faire le reste. Il envoya une salve de flammes vers la vampire avant de s'écrouler une nouvelle fois au sol.

Mais elle n'eut pas le temps de faire attention à lui. C'était elle qui était clairement en danger, là.
Ne pouvant trouver de réelle échappatoire, elle songea à réduire les dégâts. La vampire se jeta sur le côté, sous une des tables qui servaient à la préparation des plats. Elle sentit la chaleur étouffante et eut à peine le temps de protéger son visage de ses bras. Recroquevillée sur elle-même, elle ne tarda pas à sentir que les flammes avaient mis feu à la table sous laquelle elle se trouvait. Ses bras aussi avaient subit l'attaque des flammes, mais de façon secondaire. Il n'empêche que quand elles avaient léché ses avant-bras, la douleur avait été fulgurante et lui avait arrachée un cri qui avait résonné dans les cuisines.

Sa respiration était saccadée. Elle avait les larmes aux yeux. Mais elle s'en tirait peut-être pas si mal.
La salve, elle l'avait évité. Du moins elle avait évité de la prendre de plein fouet, ce qui lui aurait sans doute été bien plus douloureux. Cela aurait été bien plus grave, évidemment.
Mais les flammes avaient fait des dégâts considérables. Une partie des cuisines étaient en feu. Les tables qui étaient en bois. Les restes du frigo qui avait fondu ..

Sidney déglutit. Ses bras n'étaient que faiblement touchés. Elle aurait pu finir aussi fondue que ce maudit frigo ..
Ses yeux se tournèrent vers l'homme qui était l'auteur de cette horreur. Un mélange de haine et de frayeur. Ses avant-bras lui faisaient mal. Elle respirait fort. Lui, il était en train de reprendre ses esprits. Il reprenait conscience ..

Que s'était-il passé? pourquoi la moitié de la pièce est présentement en feu? J'espère n'avoir tué personne, et la jeune fille? ou était elle? l'avais-je tuée? Tout était engourdi dans ma tête. Je n'étais pas au mieux de ma forme. Je congédia les flammes qui détruisaient les cuisines, d'un simple geste de la main. Puis je la vu, la jeune fille qui avait essayé de m'aider. Elle était cachée sous une table, elle vivais. Un sentiment de soulagement me traversait pendant un moment. Elle vivait, mais semblait touchée. Je m'avançait prudemment vers elle, je savais qu'elle me craignait à présent, mais tout ce que je veux, c'est m'excuser et la soigner, je veux me faire pardonner. Je pris donc la parole, avec toute la sincérité dont je pouvais faire preuve, même si tu ne me croirais pas, au moins j'aurais essayé.

- Ne crains rien, je ne te ferais plus aucun mal je te le promet.

J'ai conscience de mon imperfection,
Je reconnais mes mauvaises actions,
Je sais, nombreuses sont les occasions,
De m'en vouloir pour tout cela, pardon.

Seulement voilà, comment croire un homme qui eut essayé de vous tuer quelque minutes auparavant? Je lui expliquais mon problème, quand je ne me nourrissait pas. Il n'y avait pas de mensonges dans mes yeux, j'espère que tu le voyais. Je continuais donc de m'avancer, en me collant sur le mur au cas ou tu voudrais t'échapper, car après tout, tu dois en mourir d'envie n'est-ce pas? Elle avait le regard plein de haine, cela je le comprenais. Elle avait des marques de brulures sur les bras. Et merde, je l'ai blessée, J'espère que tu me crois quand je te dis qu'à présent, je veux juste t'aider. J'étais à présent accroupi en face d'elle, qui ne s'était toujours pas relevée. Je lui tendis la main, elle la prit, Je l'assis donc sur une chaise que le feu n'avait pas ravagé, et lui demanda de me pardonner. Aussi, je lui devait quelque chose.

- Je ferais n'importe quoi pour que tu ne m'en veuille pas.

Mais on ne change pas le passé,
Seul ton pardon peut m'innocenter,
Je t'en pris, laisse ma sincérité l'emporter,
Je t'en pris, laisse moi m'acquitter.

La jeune fille réfléchit quelque minutes, elle avait l'air sous le choc, d'un changement aussi radical de personnalité, cela m'était égal, je suis un homme de parole et j'avais une dette envers elle. Quoi qu'elle décide, quoi qu'elle désire, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le lui obtenir. Hionna était d'accord avec moi, même si cela ne lui plaisait pas que je me mette a la botte d'une autre femme. Cela m'était égal. La jeune fille semblait avoir pris sa décision après quelque minutes de réflexions, je l'attendais avec hâte, j'étais suspendu à ses lèvres.

[ RPS : désolé pour ce post un peu court ]

Doucement, la bête prenait conscience de ses actes. Il n'avait plus été lui-même et maintenant il retrouvait la réalité avec tous les dégâts qu'il avait commis. Mais sans rien y comprendre. Que s'était-il passé ? Son regard montrait qu'il ne s'en souvenait pas, ou alors très peu. Sans doute que des brides revenaient doucement à son esprit, mais pas grand chose. Juste de quoi saisir ce qu'il pouvait bien s'être passé en si peu de temps pour que les cuisines soient partiellement en feu.

D'un coup, plus de feu. Juste de la fumée encore .. Les restes de quelques meubles qui finissent leur combustion. Un achèvement rapide. Certains autres meubles sont endommagés seulement en partie. Les plus chanceux ne sont pas touchés.
Il se redresse.

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Je suis toujours dissimulée, mais ma respiration encore haletante me fait rapidement découvrir. Il s'approche de la table et je recule un peu. Il semble moins agité, mais ce n'est pas assez pour que j'ai confiance. Cela ne pourrait être qu'une ruse. Qu'une vague mise en scène. Et moi, naïve, j'avancerais vers lui en lui disant que tout est pardonné et que je ne sens déjà plus les brûlures que j'ai sur les bras. C'est faux. J'ai mal. Et je suis inquiète.

Puis il ouvre la bouche. Je ne distingue pour l'instant que ses pieds et une partie de ses jambes. Sa voix .. Elle n'est plus la même qu'avant. Plus de folie. Plus de malveillance. Rien de tout cela. A la place, une sorte de regret. Une sincérité que je n'aurais pu déceler avant. Il voulait me rassurer, c'était une certitude. Cherchait-il à se faire pardonner ? Cela serait compréhensible. Je déglutit.

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Il s'était accroupi. Il me contait son histoire. Et au travers de son récit et de cette envie irrésistible qu'il me racontait, j'avais l'impression que l'on parlait un peu de moi. La même impression que j'avais eu il y avait déjà quelques minutes : il y avait des similitudes dans nos vies. Il y avait cette envie toujours présente. Plus ou moins puissante. On pouvait la repousser. Elle pouvait nous faire perdre complètement la tête. Et là, il n'était plus question d'être soi-même. Dans le fond, on ne savait plus ce que l'on faisait, comme si l'on était possédé. Comme s'il y avait quelqu'un d'autre, là, dans ce corps. Que nous n'étions plus nous, mais que nous étions prisonniers d'un corps qui n'était guidé que par des instincts. Et surtout par cet instinct principal, celui qui guide chaque animal : la faim.

Perdue dans ce flot de pensées, elle hésita à peine quand il lui tendit la main. Elle la saisit sans aucune résistance et se laissa tomber sur la chaise qu'il venait de lui proposer.

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J'étais un peu déboussolée. Je n'avais entendu qu'à moitié ce qu'il m'avait dit ensuite. Dans ma tête, il y avait tellement de choses .. Similitudes, différences, le choc de ce qui venait de se produire, la douleur de mes avant-bras, la peur qui était en train de s'apaiser doucement ..

Je relevais les yeux vers lui. Les siens n'étaient plus blancs. Ils étaient maintenant bleus. Et cela me rassurait .. beaucoup, même. Je soupirais.

" .. Si vous voulez vraiment faire quelque chose ... "

Je me tortillais un peu sur ma chaise. Impossible de tenir en place. De rester immobile. Il s'était passé beaucoup de choses en peu de temps et je n'étais clairement pas remise de mes émotions.

" .. Aidez-moi à soigner ça .. "

Je lui désignais mes avant-bras. Je ne savais pas quoi faire et comment il fallait s'y prendre pour soigner ça. De plus, j'avais toujours le goût détestable et délicieux du sang sur ma langue, comme si je n'avais jamais mangé ce morceau de gâteau au chocolat qui trainait - écrasé - sur le sol. Comme si je venais à peine de rentrer de la forêt et que mes pieds pleins de terre étaient encore en train de salir le sol blanc de la cuisine.

Sans qu'il puisse dire un mot, je me dirigeais vers les éviers qui avaient été épargnés avec la ferme intention de calmer le brûlant de ma peau avec de l'eau glacée ..


[ Pas de soucis. Le mien aussi est plus court ! ]

Tu hésitais beaucoup, normal en même temps je venais d'essayer de te tuer. Tu avais du mal à reprendre tes esprits, mais sache que je tiendrais parole et que je t'aiderais, je ferais tout ce que tu me demandera si seulement tu voulais bien me le dire. Moi aussi je ne me sentais pas très bien, j'avais la tête qui tournais sévèrement. Je bus une gorgée de ma bibine, qui avais un gout de sang, surement à cause de ce que j'avais mangé avant, allez savoir. Hionna me demandais toute les 5min si tout allais bien, d'après moi, un démon ne tombe pas en frénésie deux fois dans la même soirée, mais je l'en remerciais, et toi aussi tu peux la remercier fillette, si tu es encore en vie c'est grâce à elle. Tu repris peu à peu tes esprits, tu regardais toujours mes yeux qui avaient repris leur couleur normale et cela avait l'air de te rassurer. Tu réfléchis, peut-être à ce que tu allais me demander. Après plusieurs essais de parler qui avaient toujours aboutis à un stoppage net, tu repris la parole et cette fois tu étais très décidée.

Assis au milieu de son opulence.
Entouré de ces richesses tant désirées.
Tremblant à l'idée de sa décadence.
Avec ce goût du faste insensé.

- .. Si vous voulez vraiment faire quelque chose ...
- .. Aidez-moi à soigner ça ..

Elle me tendis ses avants-bras, qui ressemblaient à des chewing-gum que quelqu'un aurait mâché puis recraché. Merde, c'était mon œuvre, mais elle avait eu de la chance que ce ne soit pas tout son corps qui soit dans cet état. Je pense que Hionna y étais pour quelque chose, elle avait du atténuer la flamme. Car il faut savoir que les flammes démoniaques peuvent atteindre les 1200° et qu'elles ne s'estompent que lorsqu'il n'y a plus rien à brûler. Bref, trêve d'interrogations, tu allais bien c'est tout ce qui compte. La brûlure continuais à grossir, du au maléfice. Je posai donc ma main sur ton avant-bras, et coupa la brûlure. Cependant elle était toujours bien présente, j'hésitais à te le dire. Mais j'y étais obligé, je choisis donc scrupuleusement mes mots puis pris la parole à mon tour.

- La brûlure ne grossira pas plus, pour la suite il faudra aller à l'infirmerie, cependant..

C'était très dur pour moi, et pour toi, mais je devais te le dire.

- Tu gardera une cicatrice.. Et le Kokulyuha restera en toi, une autre exposition à ses flammes et tu n'aura pas autant de chance, par contre tu aura la chance de pouvoir utiliser ses pouvoirs à très faible puissance, rien de plus que d'allumer des bougies.

Il faut savoir que le Kokulyuha est le dragon père des flammes démoniaques, et que si par miracle quelqu'un survis à une de ses attaques, ce qui est immensément rare, il se voit s'octroyer une partie de ses pouvoirs. Mais vu la faiblesse de l'attaque que tu as reçu, je ne suis même pas sûr que tu puisse l'utiliser. Tu avais l'air de souffrir, et d'être encore plus chamboulée par ce que je viens de t'apprendre, ce qui étais parfaitement compréhensible. Tu avais l'air de ne plus pouvoir marcher, je te pris donc dans mes bras et t'emmena à l'infirmerie en espérant que la personne qui te s'occupera de toi sera en mesure de soigner cette affreuse marque. Tu ne parlais plus, je pense qu'à présent tu voulais simplement dormir pour oublier cette sombre nuit. Ne t'inquiète pas, demain tu en rira surement.

Impuissant face au tragique de la situation
Je me tais, et, guidé par mes émotions
J'observe en priant un Dieu que j'ai oublié
Victime de son propre oubli et de la Vérité.

Il regardait. Il était attentif à mes blessures, mais ses sourcils froncés ne me disait rien qui vaille. Il n'avait pas l'air ravi de ce qu'il voyait. Tout au contraire : il en aurait plutôt été honteux.
Mais derrière ce plein d'inquiétude, se cachait également une petite part de soulagement. Pour quoi ? Je pouvais m'en douter. Je n'étais qu'atteinte très superficiellement, bien que la douleur était vraiment présente. J'aurais pu finir comme le frigo qu'il avait réduit en un amas de matériaux fondus. Moi je n'avais été " que " brulée, si je pouvais dire cela de cette manière.

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Elle avait du mal à se concentrer vraiment sur ce qu'il lui disait. La tête lui tournait un peu. Elle ressentait la douleur de la brûlure. Pourtant, il fallait l'écouter : il était l'auteur de cette blessure, mais aussi celui qui pourrait maintenant l'aider.

Ses mots, pourtant, quand ils sortirent de sa bouche, n'eurent rien de rassurant. Ce n'était pas le but. La seule chose qu'il voulait, c'était la mettre au courant de son état et des risques auxquels elle avait échappé. Mais également les traces qu'elle allait garder de ce accident malheureux. Ses bras allaient être marqués à vie. Il ne savait pas lui-même comment soigner proprement la blessure. Tout ce qu'il avait fait, c'était lui assurer que les dégâts n'augmenteraient pas davantage. Et lui avouer que si cette fois elle avait été épargnée par le feu, la prochaine fois - en espérant toute fois qu'elle n'arrive jamais - elle n'aurait pas autant de chance. Si l'immortelle avait frôlé la mort, elle ne devait pas jouer avec le feu ( sale jeu de mots ).
Jamais elle ne devrait recroiser l'inconnu lorsqu'il était dans cet état. Jamais. Ni personne d'autre qui posséderait un don pareil. Sinon, il en serait fini d'elle.

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Peu m'importait le " bénéfice " que je pouvais bien avoir en m'étant fait brûler. J'aurais préféré ne pas connaître la douleur de ces flammes noirâtres.
Elles n'avaient fait que passer et pourtant, cela avait été tout comme si elles m'avaient allégrement léché les bras. Une sensation terrible et affreusement douloureuse.
Mais comme ma confusion, la douleur diminuait lentement. Très lentement. Tout du moins, j'essayais de m'en convaincre. Peut-être seulement qu'au bout de plusieurs minutes l'on s'habituait - et c'était terrible - à la douleur.

J'étais encore trop chamboulée pour pouvoir faire quoi que ce soit moi-même.
Cette nuit aura été plus que mouvementée. J'en voulais encore plus à cette maudite nourriture. La nourriture humaine autant que le sang dont il fallait que je m'abreuve.
Si je n'avais pas été tiraillée par ma soif du liquide écarlate, je n'aurais jamais été dans cette cuisine. Voulant me débarrasser du goût terrible du fluide vital, j'avais attiré un être dangereux et hors de contrôle. J'avais échappé de peu à la mort. Trop de choses s'étaient déroulées en trop peu de temps. Je n'arrivais pas à suivre le cours des évènements.

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Et presque soudainement, elle quittait le sol. Elle flottait. Que dis-je ? Elle bougeait.
Enfin, pas vraiment elle. Elle n'était que spectatrice. Muette. Observatrice. Choquée, encore.

Pourtant, ses yeux se levèrent. Elle regarda l'homme qui l'avait blessé avant de la sauver.
Sa bouche s'entrouvrit. Elle voulait la poser ; la question.

" .. Qui êtes vous ? ... "

Un genre de Dr. Jekyll qui se transformerait en son terrible M. Hyde ? Une sorte de schizophrène ? ..

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Qui es-tu inconnu ? Dis-moi quel est le coupable de mes blessures et le sage qui tente de me soigner. Lequel des deux es-tu réellement ? Le gentil ou le méchant. Les deux cohabitent-ils ? .. Je veux tout savoir de ton identité.