Entrez dans l'univers de ce lycée pensionnat perdu dans les montagnes transylvaniennes bien mystérieux... Forum RPG ouvert à tous. |
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| Réflexions....[PV : Iromy] | |
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Nombre de messages : 116 Age : 28 Localisation : Partout et nulle part... Loisirs : Chasser, fuir, manger Humeur : En sommeil... Date d'inscription : 11/04/2008 Liam O'connell | Sujet: Réflexions....[PV : Iromy] Mer 17 Fév 2010 - 16:45 | |
| Quelques pas dans l'obscurité. Il ne savait même pas s'il s'était perdu ou s'il connaissait son chemin. Il penchait plutôt pour la deuxième solution mais n'avait vraiment pas envie de sortir. L'odeur de l'humidité qui s'échappait des murs l'apaisait, bizarrement. Il se sentait bien, en fait. Il bâilla et se gratta l'arrière de la tête avec un air vaguement ensommeillé. S'il errait là tout seul, c'était pour la simple et bonne raison qu'il s'ennuyait et qu'il voulait en même temps un peu de calme. C'était définitivement le bazar, depuis que l'autre malade avait gâché le bal et fichu la frousse à tous les résidents du pensionnat. Depuis l'entrée fracassante en la matière de celui-ci, la dernière fois, Liam avait senti fondre toute ses envies de profiter de la vie. Ces dernières ont été remplacées le plus simplement du monde par des envies de ne rien faire du tout. Ne rien faire conduit à ne pas avoir de problèmes, d'après lui. Malgré tout, il ne pouvait pas vraiment s'y résoudre. Avant de se mettre dans de beaux draps, il préféra donc se promener et prendre l'air pour réfléchir le plus simplement du monde, à l'abri de tous les désagréments quotidiens qui venaient de tomber sur le coin de la tête de chaque pensionnaire l'autre nuit.
Il avait donc tout naturellement choisi les cachots. C'était l'endroit idéal pour réfléchir et s'isoler : personne, que ce soit dans les geôles ou ailleurs, le silence complet à part les quelques souris qui passent et une probabilité quasi-nulle qu'une personne vienne vous déranger. En clair, la vie était magnifique et les petits oiseaux chantaient.
Il commença donc à réfléchir à ce qu'il devrait faire pour lmes prochains jours. Ne pas agir pour sauver sa peau ou se rebeller discrètement comme il avait parfois l'habitude de faire ? D'un côté, la première solution lui offrirait une chance de survie très probable, tout du moins pour une certaine période, mais l'autre solution aussi avait du bon. Il ne voulait pas de ce meurtrier pour directeur. Ce malade avait l'air prêt à tout pour prendre le contrôle du pensionnat. Qu'est-ce qu'il a de plus que les autres, ce vieux château ? Bon, après il n'avait rien écouté de son discours pendant le bal donc peut-être qu'il avait raté ces informations... il eut envie de se frapper.
A force de réfléchir, il n'avait pas entendu les pas s'approcher de lui. Il ne les entendit qu'au dernier moment et demanda, sans se retourner :
« Qui est là ? » |
| | | Nombre de messages : 127 Age : 31 Localisation : X Loisirs : X Humeur : Nébuleuse. Date d'inscription : 12/03/2009 Iromy Nagaïa | Sujet: Re: Réflexions....[PV : Iromy] Mer 17 Mar 2010 - 14:28 | |
| Les remords ne servent pas à grand chose, si ce n’est de vous pourrir la vie. Ouvrez les yeux, on a bien assez d’emmerdes comme ça…
On avait pensé, dignement, que la meilleur solution serait de partir, de tout abandonner. Bien entendu, les héros se sont emportés et les faibles se sont résignés. Il y eu des batailles, plusieurs, immondes, sanglantes, inutiles. Beaucoup ont péris, leur nom oublié. Ceux qui ont survécu au drame sont allés sonner à toutes les portes, leur dépouille demeurant introuvable. Un commando s’est formé de lui-même, une résistance déplorable, mais une résistance tout de même. De son côté, le gouvernement ne s’est pas fait prier pour contre attaquer, se munissant de ses propres forces spéciales. La confrontation fut inévitable, les conséquences désastreuses. Depuis, les hommes se terrent, les bas-fonds devenant leur demeure, les sous-sol, leur quartier résidentiel. La peur s’est éprise de leur âme et ne cesse de faire de nouvelles victimes, analogues. La vie s’est arrêtée, les mots ont commencés à ne plus avoir de sens. Les livres ont étés brûlé, les chansons interdites. Un mutisme entre les résidents d’en bas s’est naturellement mit en place. L’accoutumance à ce genre de traitement fut sans douleur, ces châtiments désirés. Les familles se sont isolées, la race humaine se serait même éteinte, paraît-il. Les livres auraient relaté de multiples histoires, plus ou moins crédibles. Les rumeurs se serait vite dissipée, le sujet devenu prohibé. Quelques survivants auraient été aperçus, sources peu fiables, controversée. Leur existence même aurait été élevé au rang de mythe, les miraculés, inconscients, exécutés.
Quelques doits fins, portés sur un mur de cendre, et le plaintes du plâtre, inaudibles, sous le courroux des Dieux. L’endroit était sombre, sobre. Les gémissements du mur étaient de taille, tout son corps se décomposant, morceaux par morceaux. A chaque effleurement méritait sa peine, la pierre crisse, palpite et fini par s’effondrer. Indubitablement. Les quelques lambeaux restant de sa personne se détache insensiblement de sa surface pour venir s’exploser, vulgairement, contre le sol glacé des bas-fonds. Il n’y avait là aucune pudeur, c’était la roche qui parlait pour elle-même, il n’y avait rien à ajouter. Son devoir était de mourir, un jour, ou l’autre, il n’existait d’autre initiative, alors, les reflets que Lui portaient sur ton âme ne faisait que préméditer l’heure de ton trépas, pas plus. Ce n’était pas un satyre qui allait te faire la moral, surtout pas à toi. Alors, ton corps s’est crispé, et la colère t’a envahie, indubitablement. Tes poings se sont resserré, parce que tout compte fait, malgré les barricades qu’avaient crées ton esprit, malgré tes illusions montées de tout pièce, la vérité est remontée à la surface. Fatalement. Il n’y avait pas d’issue, et si ce n’était pas aujourd’hui, ce sera demain, et si ce n’était pas demain, après demain, après-après demain, le tout succombant, dans une course effrénée à travers le temps. Alors, tu t’es tue et tu l’a regardé dans les yeux, bien en face. Tu as tenté d’ouvrir la bouche, dans un élan de fougue, tu croyais pouvoir avoir le dernier mots, mais comme à chaque fois, tu t’es rebutée, laissant ta haine achever ce pauvre mur.
C’est un de ces trucs lamentables qui nous tombent à la gueule, certain nous regarde, un sourire aux lèvres, en nous disant, d’un air béat : c’est d’la faute à pas de chance… Il n’y a plus à réfléchir, de tels coups montés ne peuvent exister. Putain, c’est qui ce Padchance ! J’vous jure, si un jour j’le croise, je l’explose, plus rien ne pourra me retenir, je ne répondrais plus de moi !
Et le manège continue, les parpaings poursuivent leur chute. Ils s’effritent, se dissolvent, c’est la fin. Alors, lorsque la cavité creusée par ses pulsions devint trop grande, la Belle s’efforça de s’écarter, se retrouvant à terre, par le poids de ses maux. C’était une colère innommée, celle vous enivrant juste après la prise de conscience. Celle qui s’empare de votre corps, vous dévorant, ardente, le feu s’emparant de ce qu’il vous reste de raison. Alors, on se donne contenance comme on peut, misérablement, mais on ne laisse pas tomber, quand même. Les poings sérés, une bavure vermeille s’échappant de ses ongles émaciés par la peur, tremblante. Et puis, quelques mots, toujours les mêmes. Mais quand finira-il son petit manège. C’est décidé, jusqu’au bout, tu n’en finiras pas avec moi avec douceur, ça, tu me l’as promis. C’est décidé, rien ne te fera changer d’avis. Alors que décides-tu ? Pourquoi ne pas tout arrêter ici et maintenant ? Dis moi pourquoi tout ces tourments si c’est pour me voir succomber au poids de tes désirs ? Si tu ne trouves rien à me répondre, par pitié. Une dernière volonté. Ta gueule !
Briser les limites de l’admissible. C’était un pas de trop. De nouveau se confronter à sa toute puissance, mais qui était-elle pour se croire à la hauteur des Dieux ? Trou noir. Ce qui se passe avant n’est plus que mirages, ce qui se passe après est, la plupart du temps, lourd de sous-entendus. Du genre morbide, on se passera de détails. On se réveille, les mains tachées par le Carmin, sans que l’on sache, sans personne pour nous aider. Seul, et dans le noir. Seul et enseveli sous un silence de plomb. On aurait aimé ne jamais se réveiller et se dire que ces souillures ne sont que chimères. Pourtant, ces traces subsistent, indélébiles, contrastant sur le blanc de sa peau d’ivoire. Le Carmin s’est répandu partout, ne nous laissons aucune chance de s’en sortir. Le Carmin est partout. Le Carmin à perte de vue. Le Carmin comme seul maître, s’emparant de notre corps, ne nous laissant d’autres initiative que de l’accepter. Il n’y a pas à avoir de remords. Après tout, les évènements nous demeurent inconnus… Disait-on. On ne veut pas se rappeler, peut-être est-ce pire que de détenir la vérité, mais on ne veut pas savoir. Elle est devant nos yeux, mais on la réfute, il est hors de question que je me rende compte de ma condition, hors de question d’accepter tant d’impuissance. Alors, on ferme les yeux, on ravale nos larmes, par fierté, on ne laissera pas à nos yeux le plaisir d’inonder notre visage, hors de question qu’eux aussi aient le dernier mot…
Mur. Sol. Main. Mur. Sol. Main. Mur. Sol. Main. Ainsi va les trépans d’une âme égarée. Une petite bale rouge, mouvement régulier, prisonnière de la course que lui dictait cette furie. Les yeux à demi-clos, dans le vague, essayant de contester ce qui a été, ce qui aurait pu être. Le même geste lent et régulier. Une valse à trois temps. Un mur. Deux sol. Trois main. Sans conteste, seule preuve de sa présence. Appuyée contre le sol, la descendance du mur comme dossier. Les jambes repliée sur elle-même et le visage toujours aussi impassible. Lisse et amère, à la façon de cette mélodie de tambour. Mur, ça ne peut être vrai. Sol, pourtant les fait sont là. Main, quand s’arrêtera cette course contre le néant ? Le même parcourt cyclique, à la façon de ses pensées, tourbillonnantes, n’ayant de cesse, plus jamais. J’avais encore quelques bribes en têtes. La chansons de Saints et des Sacrifiés ne voulant me quitter. J’avais encore l’espoir qu’un jour, toutes ces conneries s’arrêteront enfin. Je pensais aux contes que Mère me contait la nuit, apaisée par les douces effluves de son odeur. J’imaginais un monde où rien ne serait venu perturber ses plans, mes mains blanches contre les barreaux de ma fenêtre. J’aurais été prisonnière de son rêve, mais mon corps m’appartiendrais. J’aurais été prisonnière de son monde, mais j’aurais pu me réveiller fièrement, au petit matin, en étant sûre qu’à mon réveil, ma peau serait pure. Qu’à mon réveil, les gens m’étant cher respirant encore aux creux de leurs couvertures.
- Qui est là ?
Mur. Sol. Main. Arrêt. Qui aurait crut pouvoir accéder au ciel si facilement ? Ce n’était pas une question, mais plutôt une affirmation. Quelqu’un est là, il n’y a pas de doute. Quelqu’un est là, il n’avait pas à pénétrer en mon antre. Devrais-je lui faire payer cet affront ? Il y avait la peur mêlée à l’appréhension. Ce petit éclat de voix que l’on arrache aux enfants, les surprenant, à la levée du jour, commettant la plus anodine des bêtises. Ton désinvolte, regarde moi, moi aussi je sais jouer… La Gamine leva les yeux vers le nouveau venu, à l’occurrence. Quelques éclats de feu révélant les traits enfantins de son visage, quelques mèches désinvoltes sur son front, un enfant. La Belle se redressa, lentement, toujours au sol, dans sa main, toujours cette balle rouge, rappelant les taches garnissant son corps tout entier. L'ange ne bougea pas, dos à son interlocuteur, inconscience de bambins. Quelque peu hautain, ne t’en fait pas, jamais tu ne gagneras à ce genre de jeu. Un léger sourire aux lèvres, je te l’assure, ne me regarde pas comme ça, moi aussi, je sais jouer. Et d’un geste lent, un brin théâtrale, elle leva la main, envoya sa balle écarlate sur la tête encre de l’arrogant, le forçant à regarder en sa direction.
- Ai au moins la décence de regarder la personne à qui tu poses ce genre de question incongrues. Mon cher… ?
Qui je suis ? Mais cela ne te regarde pas. Qui suis-je ? C’est une longue histoire, assez longue pour en oublier certains détails. Insolente ? Bien entendu. Comment aurais-je survécu en ce monde de fou ? Je suis tout permis, après tout, ma démence n’a d’égal, les limites de l’infini ne sont pas accessibles. Personne ne niera. Je ne suis que pauvre âme égarée se frayant un chemin parmi toutes ces essences humaines, dérivant vers le soleil bleu, elles aussi.
| Je courais vers ces terres inexplorées, rêvant pouvoir bâtir un nouveau monde loin de toutes désolations. Je pensais jouer de la vigilance des Dieux, passant sous leur contrôle, franchissant leurs barrières. J’ai été naïve, personne ne peut échapper aux ravages des Hommes. |
[“I wait my time, Until you burn. I wait my time, Wait you burn? *** I wait my time, I waste my time…” ] |
| | | Nombre de messages : 116 Age : 28 Localisation : Partout et nulle part... Loisirs : Chasser, fuir, manger Humeur : En sommeil... Date d'inscription : 11/04/2008 Liam O'connell | Sujet: Re: Réflexions....[PV : Iromy] Jeu 18 Mar 2010 - 19:17 | |
| Liam se retourna, voulant savoir qui lui avait lancé cette balle. Il regarda la jeune fille un moment et hésita à répondre, mi-méfiant, mi-impressionné. Cette simple question avait l'air de l'avoir un peu vexée. Pour lui, ce n'était qu'une simple question, un réflexe. Après tout, les gens qui traînent ici sont rares, voire quasiment inexistants. Mais il se dit que ce n'était pas impossible, au final. Il la regarda plus attentivement, faisant durer le plaisir de la voir attendre de savoir son nom. Il ne distinguait pas grand chose d'elle, à cause de la semi-pénombre qui régnait dans les cachots, mais trouva qu'elle avait quelque chose de froid, dans ses traits ou dans ses yeux. Il frissonna. Elle lui faisait penser à un ange de la mort. Peut-être sa vie était -elle finie, maintenant ? Non, il l'aurait senti. Qu'est-ce que la mort à part la séparation du corps et de l'âme ? Il se sentait toujours aussi embourbé dans son corps, pourtant. Il secoua la tête et se reprit. Pas la peine de laisser ses pensées vagabonder n'importe où. Il répondit donc à la jeune femme :
"Liam"(il fit un léger signe de tête en guise de salut et reprit : )"A qui ai-je l'honneur ?"
Il se demanda ce qu'il devait penser de cette fille. Devait-il s'en méfier ? ou au contraire lui faire un minimum confiance ? Non, il fallait d'abord une chose : savoir qui elle était vraiment au fond d'elle. Son visage était très beau et ses yeux aussi mais... il sentait qu'il manquait quelque chose au fond de ceux-ci. Peut-être... un coeur ? Non c'était impossible. Il effaça cette idée de son esprit, même si elle ne disparut pas entièrement. On pouvait s'attendre à tout, ici. Il se demandait vraiment qui elle était. Elle avait quelque chose de fascinant et déroutant, tout en étant mystérieuse et déroutante. Tout ça rien qu'en la regardant. Il ne put résister à faire un pas en arrière. Il se sentait intimidé et ne se sentait pas vraiment en sécurité avec elle aussi près. Mieux valait prévenir que guérir, comme disait le dicton. Il fit un demi-sourire, qui fondit presque aussitôt. |
| | | Nombre de messages : 127 Age : 31 Localisation : X Loisirs : X Humeur : Nébuleuse. Date d'inscription : 12/03/2009 Iromy Nagaïa | Sujet: Re: Réflexions....[PV : Iromy] Jeu 3 Juin 2010 - 12:06 | |
| [ Vraiment navrée. Je recommence à dormir. C’est plus simple d’écrire ainsi. ]
Le noir. Il y a quelque chose de fascinant dans le noir. Le noir, c’est l’obscurité. Le noir, c’est l’enfant qui pleure, l’enfant appelant sa mère. La mère accourant à son chevet, sa main dans les cheveux. Le noir, c’est la solitude et le Néant. C’est l’obscurité vous mangeant la face, vous cachant au monde. Le noir est le noir. Il n’y a rien d’autre. Noir. C’est noir.
Une ombre moue dans le noir. Elle a l’air de s’adresser à nous. Alors, on la regarde. On la regarde, puis on détourne la tête. Nous, on se délaisse très vite. On lève les yeux vers le plafond inexistant, mangé par le noir. On cherche notre balle. On ne sait plus vraiment où on est. On baisse les yeux, cherche. Rouge, on veux du rouge. Elle était rouge, on crois. On ne trouve pas, et on hausse les épaules. Elle n’est pas là. Voyons qui est là. Les yeux s’amusent et arpentent les fenêtres, longent les fissures. Trouve la feinte. Regarde, regarde, il est là. On fixe, scrute les déboires du sol, mais il n’y a rien. Il n’était pas là, ce n’était qu’un mirage. Alors, on se tourne, il a disparu, pour de bon, cette fois. On pose la main sur notre front, il est brûlant. Les formes tremblent et se déforment. Qu’est ce qu’il peut bien se passer ? On pose nos mains sur le sol glacé, il y a des débris par terre. Et ça fait mal. Précipitamment, on retire la retire du sol pour la porter devant nos yeux ébahis. C’est rouge. C’est notre balle ? Oui. Non. Pas de réponse, on n’en a plus les capacités. Et puis, irrésistible envie, animale. On avance le membre souillé à notre bouche, et doucement retire les traces d’hémoglobine avec notre langue. C’est chaud, c’est encore tout chaud. C’est chaud et ça coule à foison. Ce n’est pas bon, ce n’est pas mauvais. Ca n’a pas de goût. Notre palais est arraché. C’est chaud, c’est tout ce qui compte. Doucement, il fait faire doucement. Mouvements lents et saccadés. Il faut savourer, donc on savoure. C’est chaud, étrangement, c’est agréable. Alors, on continu, s’amuse de la substance. Le rouge contre l’ivoire de la peau. C’est beau. On se nourrie de beauté. C’est le seul aliment valable. Le reste est dérisoire. On mage la beauté. La preuve, on la dévore des yeux. Le rouge est irrésistible, ne pas y goûter relèverait du crime. Alors, on boit la beauté. Et sans modération.
Mon sang est pure. C’est ce qu’ils disaient. C’est ce qu’elle disait. Mère. Je n’y crois pas trop. Après ce que je viens d’en faire….
Et puis. On se fatigue. C’est vraiment épuisant, se faire plaisir. Le Carmin ne coule plus. C’est la mort de la beauté. A abuser de son souffle, c’est tout ce qu’il advient. On abuse de la beauté, on lui fait tant et tant de chose. Et puis, elle flétrie. La beauté perd de son éclat. Beauté diaphane n’est plus belle. Beauté se cache, pour ne plus à avoir à montre ce qu’elle est devenu. Beauté n’es vaux plus la peine. Les formes tournent, les murs aussi. C’est drôle. Assez. Ca fait mal, c’est vrai, mais c’est drôle, de souffrir. On se mal, et paradoxalement, c’est jouissif. On ne sait plus qui on est, qui est qui. Quoi est quoi . Que suis-je, séparée de toi ? On change, se métamorphose. Devient quelqu’un d’autre. Mute en personne. On est personne, désire devenir quelqu’un. Oublie la forme originel. C’est assez drôle. C’est assez drôle de souffrir. Rouge. Une forme, plus ou moins indéterminée. Ca bouge. Oui regarde. Ca bouge. Notre balle. On retire quelque mèche nos obstruant la vue. Notre front est vraiment très brûlant. On voit mieux ainsi. C’est mieux oui. C’est mieux. Nos paupières s’ouvrent puis se referment. S’ouvrent. Se referment. C’est inexplicable, cyclique. Notre tête tangue dangereusement vers la droite. Touche le mur, et ça fait mal. Mais cette douleur, on ne l’aime pas. Alors, on pose notre main sur la mur et le pousse. On le pousse de toutes nos forces. Et ça fait mal, encore plus mal. Il ne veut pas partir. On se coupe à nouveau, mais cette fois, pas assez profond, du moins, on en a plus vraiment la notion. Il fait chaud, il fait chaud sur notre main. Et puis, des larmes s’échappent de nos yeux. On a vraiment très mal. Vite, il ne faut pas le laisser nous faire souffrir encore une fois. Le mur et le sol. Ils sont méchants. On ne se sent pas bien, il fait vraiment très chaud. Les doigts se posent sur le visage. Ils y laissent de larges tâches rouge sang. Carmin. On ne s’en rend pas vraiment compte. C’est vrai que tout cela, on l’a un peu voulu. Mais ça n’a pas vraiment d’importance. Maladroitement, les mains se reposent contre le sol, il faut se lever. Le verre s’enfonce dans la chair. Et ça fait mal, encore plus que la dernière fois. On ne cri pas. Il ne faut pas le réveiller. Il dort. Il dort. Comme un ange. C’est adorable, ça suscite la compassion. Il dort comme un ange. Il est attaché par le cou, et il est bercé par ce petit mouvement circulaire. Il a les yeux clos, il dort. Dans le noir. Il dort. Des craquements de bois pourris à chaque mouvement. Il ne faut surtout pas le réveiller.
Me voir dans cet état, c’est assez drôle. Je me le demande, qu’en penserait-il ?
Souvenirs diffus, confus. A vrai dire. On ne sent plus très bien. On va jouer à un nouveau jeu. On entend, mais on ne comprend pas très bien. Tu sais à quoi je pense ? Moi je peux. Les yeux se soulèvent, droite, gauche. Rouge. Une forme indistincte. Il faut se concentrer. On serre le point, arrête sur-le-champ. On avait oublié le verre. Sans vraiment en prendre conscience, on se lève. Précipitamment. Ce n’était pas si dure, tout compte fait. On pose notre main sur le mur, ça fait mal, mais on ne veux pas tomber. On passe une mains sous nos yeux, c’est mouillé, on ne comprend pas. On les ferme, les ouvre. Ca ne part pas. Ca doit être réel. On fait un pas, puis un autre. Qui est-ce ? Moi ? Non, je suis moi. Je crois. L’enfant ? Non, il dort. On se retourne, précipitamment. Oui, il dort toujours, on est rassuré. Le corps vers le nouveau venu. C’est un enfant, lui aussi. Il est petit. A moins que ce soit nous qui sommes grand. C’est drôle de changer ainsi. En fait, pour dire vrai, on ne sait pas vraiment, les formes mouent, trop, beaucoup trop. Elles changent sans cesse, c’est un paris perdant. On est vraiment en désavantage. C’est injuste. Demain, j’irais parler à l’arbitre, qu’on refasse les règles ensemble. On se tient, toujours, il ne faut pas tomber. Un pas, un autre. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Lumière. On s’arrête. Non, on ne veut pas. Pas la lumière. Juste. On ne veut pas franchir la limite. Ca fait peur, et ça, ce n’est pas drôle. Vraiment pas. On reste immobile, devant cette barrière invisible. On avance doucement notre main percée, frôle la lumière. La retire. Ce ne fait pas mal. On croit. Mais on a peur. Tout de même. Le noir, c’est beau. La beauté, il ne faut surtout pas la quitter. Le château de Mère était beau. Il était très beau même. Je l’ai quitté, j’ai enfreins les règle. Regarde où cela me mène. Alors, non. Cette fois, je ne ferais pas la même erreur. On ne bouge pas. On ne bougera pas. Un pas de moins. Dégradation. Un peu plus loin de cette barrière maléfique. Il faut partir. Il ne faut pas rester ici.
Tu disais savoir ce que je ressentais. Ce mélange de crainte et de détresse. Et à présent. En serais-tu capable ? Même moi, j’aurais du mal à te dire, oh combien j’ai peur.
- Liam. A qui ai-je l'honneur ?
Présence. Arrêt brutal. On cherche, lève les yeux. Alors, tu étais réel toi. Appréhension. Inquiétude. Anxiété. On reste stoïque devant cette surprise. Recule d’un pas, à nouveau. Il est dans la lumière. Lui. Il est dans la lumière. Nous, on y va pas. Il y en a trop. Vraiment beaucoup trop. On a déjà assez mal comme ça. Ca suffit amplement. Sans rire. Bipolaire. Changement outrageux. Effrayant. Froid. Froid. Horrible. On se sent chavirer. Et ça fait mal. On a très mal, au niveau des jambes. Partout. En fait. On a mal partout. On pleure, encore. Vraiment. Ce n’est plus drôle du tout. Il fait très froid. On pose une main sur notre front, il est brûlant. On chasse quelques mèches de cheveux qui se serait misent sur notre passage oculaire. A nouveau. On est trempé. Il fait trop froid. Beaucoup trop. On passe nos bras autours de nos anches. Habituellement, on est brûlant. Très chaud. On a jamais froid. Jamais. C’est étrange cette sensation. On frissonne. Lève les yeux. Lui, il est toujours là. On essaie de le décrire. On ne voit pas grand chose. Il est très grand. Très grand à présent. Il a les cheveux noirs. C’est tout. Il est très grand. Il nous regarde avec insistance. Il attend une réponse. C’est à nous qu’il parle à priori. L’enfant, là-bas, il dort. Ce n’est pas lui. Non, ça ne peut pas être lui. A nous, tu t’adresses à nous. C’est vraiment, très intéressant.
- Moi ? Qu’est-ce que ça peut te faire ?
Moi. Je ne sais pas trop. Et puis, qui es-tu d’ailleurs. Ce n’est pas comme ça que ça marche. Non, ce n’est pas comme ça. Toi, puis moi après. Ton nom, puis le mien. Ce n’est pas très galant. Mon Dieu. J’ai mal. J’ai mal. Là. Au ventre. J’ai mal. Très mal. J’ai vraiment très mal. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. Pour de vrai. J’ai vraiment très peur. Très peur. J’ai peur. Ce n’est plus drôle. J’ai peur et j’ai froid. C’est la première fois que je souffre autant. Mes jambes ne me tiennent plus. Elle n’ont plus envies. Elles doivent être fatigués. Très fatiguées. Moi aussi je suis fatiguée. Moi aussi, je suis très fatiguée. J’ai mal. Tu sais ce que j’ai ? Dis moi. Pourtant, je n’ai pas fais grand chose. Ce n’était pas grand chose. Cette bouteille. Ce n’était pas grand chose. Ce comprimé. Ce n’était pas grand chose. Cette seringue. Ce n’était pas grand chose. Vraiment pas. Je n’ai rien fais de mal. Je n’ai pas le droit de souffrir ainsi. Je ne comprend vraiment pas. Je veux que tout s’arrête, ici et maintenant. Mes mains descendent, toutes seules. Elles sont devenues trop lourdes, elles aussi. Elles descendent, atteignent mon ventre. C’est chaud. C’est très chaud. Humide, mes vêtement blancs, ils sont mouillés. C’est chaud et j’aime vraiment beaucoup cette sensation. C’est chaud. Comme mon front, mais c’est agréable. Curiosité. Ma nuque est raide. Je n’arrive pas à baisser la tête. Alors, je lèves les mains, jusqu’à mon visage. Du moins, du mieux que je peux. Je lève les mains. Les approche de la lumière. Je veux voir. Je veux voir. Mais que m’arrive-t-il ? Bon Dieu !
Rouge. Maculées. Miroitantes. Sang. Carmin.
***
Longues taches brunes. Epaisses. Amères. Traînés boueuses. Luisantes, fraîches. Au pieds d’un cadavre d’ivoire. Réseaux incessant. Métro de surfaces. Longues et volubiles, encrés sur le sol, une vraie plais. Cheminement encadré. Traces suivies. Parcourt bien défini. Sol. Pieds. Chevilles. Jambes. Ventre. Nœuds complexes. Ecoulement constant. Ouverture criarde. Lacérations animales. Blessure outrageuse. Offensante. Désagréable. Boucherie. ***- J’ai froid…[ “I just want to see the light I don’t want to save my sight I just want to see the light I need to know What’s worth the fight
I’ve been wasted Pills and alcohol I’ve been chasing Down the pool halls I dank the water From a hurricane I set a fire Just to see the flame.”] |
| | | Nombre de messages : 116 Age : 28 Localisation : Partout et nulle part... Loisirs : Chasser, fuir, manger Humeur : En sommeil... Date d'inscription : 11/04/2008 Liam O'connell | Sujet: Re: Réflexions....[PV : Iromy] Mar 8 Juin 2010 - 17:26 | |
| [T'inquiètes, c'est pas grave !^^ ]
Le jeune garçon la regarda, intrigué et pensif. Pourquoi craignait-elle la lumière à ce point ? Il fit un demi pas en avant, essayant de ne pas être trop brusque. Elle n'avait pas l'air bien. Il sentait aussi son odeur. Elle aussi était un loup-garou... Il tenta de la distinguer un peu mieux dans le noir et l'obscurité, lui qui, au contraire, baignait dans la lumière. Cela offrait un curieux tableau... peut-être était-ce un signe ?
La réponse que lui donna la jeune inconnue le surprit un peu. Lorsque sa voix résonna, il fut surpris. La tension monta d'un cran, lui écrasant l'estomac et lui enserrant la poitrine comme un étau de fer. Elle avait, bizarrement, un timbre fascinant mais qui respirait la dangerosité.
Il savait qu'il allait trouver de tout dans ce pensionnat mais la plupart du temps, les gens qu'il y avait rencontrés s'étaient montrés plutôt amicaux ou au moins polis, et leurs voix n'étaient pas aussi spéciales, il fallait l'avouer. Bon, elle avait le mérite de ne pas prendre de gants et l'hypocrisie n'avait pas l'air de l'étouffer le moins du monde.
Il n'osait vraiment pas avancer. Cette voix l'effrayait légèrement, sans qu'il sache réellement pourquoi et qu'il réussisse à deviner ce qu'elle exprimait, beaucoup trop de choses passaient en elle. Sa gorge était sèche et il était anxieux : amie, ennemie, neutre ? Il lâcha d'une voix faible :
« Ce... c'était juste pour savoir, pardon ! »
Ses yeux tentaient toujours de voir quelque chose d'elle, ne serait-ce que ses yeux. D'habitude, il voyait dans le noir mais tout ce soleil ne l'aidait pas du tout, et, au contraire, l'éblouissait plus qu'autre chose et cela le stressait. Seriez-vous rassuré, si un total inconnu se tenait devant vous et que vous ne pouviez rien distinguer de sa personne ? Il posa une question sans réfléchir :
« Vous allez bien ? »
Il savait qu'il allait se faire jeter mais ne regretta pas sa question. Cette fille l'intriguait à un point inimaginable et il voulait vraiment savoir ce qui n'allait pas. La tension qui flottait dans cette pièce était supportable, mais pour combien de temps ? |
| | | Nombre de messages : 127 Age : 31 Localisation : X Loisirs : X Humeur : Nébuleuse. Date d'inscription : 12/03/2009 Iromy Nagaïa | Sujet: Re: Réflexions....[PV : Iromy] Lun 12 Juil 2010 - 15:36 | |
| Il y a des voix qui glacent le sang, d’autres qui font se rapprocher les rêves. Il y a les voix des Morts, et puis, celle des Vivants.
Rupture totale. Le sang. Liquide ardent, brûlant. Harcèlement esthétique, physique, moral. Le sang coule, le sang coule et ne s’arrête pas. Il ne s’arrêtera pas. Le sang coule et prend des teintes lugubres. Carmin, le sang, le Carmin et le sang. Vomir et avaler. Mourir et s’endormir, ou s’endormir et mourir. La douleur en plus, le Carmin en moins. La tâche s’empare du sol, coule, coule. Se répand. Poison puant. Le sol prend ses couleurs, se nourrit de sa substance. Gris et rouge. Rouge sale, gris impur. Merveilleux mélange. Vison abjecte, belle, abjectement belle. Le Carmin moue, s’étend et montre ce qu’il vaut. Goutte à goutte plus que rapide. Imbibés par les vêtements saturés, coule le long du tulle, frôle la peau du ventre, relègue le nombril. Dévie sur les cuisses, teintent le blanc des jambes, s’écoule en longues traînées grenas. Cheville, puis le sol, là rejoint ses sœurs, agrandit leur royaume à feu et à sang. Se multiplient, accroissent leur territoire. Gouttelettes anodines, essentielles. Vitales. Le sang s’étend, doucement, et traverse la frontière. Barrière de lumière. Perpétue son élongation mortuaire, puis passe de l’autre côté. Carmin de lumière.
Se réveiller des pays des rêves, il y a quelque chose de grisant lorsque la lumière s’allume et qu’on se rend compte qu’on est déjà debout. Habillé, et plein de sang. La première vision de l’éveille à proprement parlé, lorsque le cerveau identifie les passe qui l’entoures. Je suis étalée sur mon lit, ce rayon n’est que la lumière passant à travers mes rideaux. Ma chambre a la forme d’un cube trop parfait, il y a trois fissures au plafond, longues et élégantes. A côté de moi se dresse une commode d’acajou où je m’observe avec étonnement, chaque matin. Plus loin, un chevet où trône majestueusement un pittoresque réveille de plastique rouge, il est onze heures. Mes mains glissent sur des draps de satin, au touché, je m’accommode, ceci est bien mon lit. Il n’y a pas à m’en faire. Je me tourne négligemment sur le côté et ferme le pan de toile dévoilant une partie de la fenêtre. Et puis, je me lève subitement, me fait violence. Me rappelle qui je suis. Et je referme les yeux, me laisse tomber sur le carmin du lit. La pitié, ils ne connaissent pas. Ce visage, ce n’était pas le mien. Un gamin. Un gamin debout entre deux fenêtres trop lumineuses d’un couloir trop sombre. Un gamin à la peau jaune, un gamin aux cheveux noirs. Stéréotype typique, peut-être. Trop fatigué pour faire le lien. Il n’intéresse pas. A vrai dire, rien n’intéresse. Les yeux restent difficilement ouverts, ne veulent quitter les mains colorées du précieux liquide. Somnolence arbitraire, les bruits alentours résonnent difficilement, atteignent le lobe auditif, tournoient dans cette architecture hasardeuse. Se perdent et disparaissent. Tous, tous, sans exception. Semi-surdité. Presque. Les bourdonnements l’intensifient. Poussière auditive. Les bruit eux-mêmes pèsent, lourds, encombrant, suffocants. Le corps ploie sous cette menace imaginaire. S’écarte de la lumière, et se retourne. Il y avait quelque chose, il fallait se souvenir, il fallait se souvenir ! Les mains tremblent et se posent sur la peau blême d’un visage trempé. Traces tumultueuses posé sur le blanc placide. La sueur s’évade, le sang la remplace. Généreusement. Retour à la normale. Superficielle. Tenter une approche visuelle, sans grand succès. Immobilité, les nerfs à rude épreuve, et la chair et les os qui ne cessent de quémander repos. Le sang, être impure, est devenu traître. Lui s’échappe, il n’en pouvait plus. Torture de l’être et du corps. Toutes cellules confondues. Les maligne savent que faire, les malignes savent quoi faire. Miroir, le sang, miroir de Saturne. Immortel. Le vert agate quitte les stupeurs blafardes pour arpenter les contours d’un visage flou plongé dans une marre sanguine. C’était ça cela qu’elle ressemblait, tout compte fait. Inéluctablement, les quatre pupilles se rapprochent. Les jambes frissonnent, et cèdent. Bout de ficelle. Les mains se plongent dans la peinture maestria. Deviennent pinceaux de l’artiste. Retour aux sources. Les jambes oublient leur fonction, elles sont toile d’Épicure à présent. Chef d’œuvre moderne, art nouveau et abstrait. Rencontre théâtrale, baroque et classicisme. Le rouge contre la forme anticonformiste. Le romantisme cédant aux menaces surréalistes. La passion à toutes les portes et la musique de Berlioz s’accaparant du mouvement précédemment déchu. Les yeux se ferment, la rencontre oculaire cède aux caprices artistiques. Maculées. Plaisir, controversé. Le goût des préceptes vampiriques. La toile peinte, les mains libres, scintillantes de nacre rouge, les lèvres tout autant avide. Un doigt, et la langue rejouant des enseignements interdits. Entreprise humaine impossible. Procédés défavorables. Ca tombe bien, nous ne sommes plus humains. Créatures mystiques. Et puis, une voix. Le gamin, il sait parler. Il sait réveiller les Morts.
« Ce... c'était juste pour savoir, pardon ! »
Les yeux se soulèvent et l’acuité auditive met fin à la débâcle. C’était pour oublier. Rien de plus. Les bourdonnements s’estompent. La lumière s’estompe. L’ombre s’estompe. Le verre aussi. Le sang perd de ses vertus. Apaisement olfactif détruit. Fin de notre nouveau monde. Eveil. Difficultés respiratoires mise à part, tout semble impeccable. Arpente ce qu’il reste, deux yeux, un nez, le mien. Oreilles symétriques, que cache des cheveux fluides. Une bouche, jusqu’à là, tout va bien. Un goût particulier, ça, je le savais déjà. Ventre trempé, aucune intempérie. Et puis, genoux, sol. Sans passage intermédiaire. Ca ne devait pas se passer comme ça. La pierre maltraitée de toute part, et une résine aqueuse se frottant à mes jambes. Rouge. Tout n’avait de sens que s’il dégénérait. Réalité triste.
Immobilité. Ankylose. Fixité. Les opales vertes cascadant sur une chevelure d’ébène transie. Chute sur un nez fin, descend sur une bouche aristocrate, et puis remonte. Livre bataille à une peau pâle, rebondit puis tombe sur deux pupilles sombres. Trop plein de lumière, Dame de l’ombre. Ne déloge pas et attend. Attend ce qui n’arrivera pas. Ne sais même pas ce qu’elle attend, en définitive. Et puis, les images meuvent, à nouveau. Sa gorge s’étire, ses jambes suivent ce mouvement près-établit. La silhouette accroît en elle-même. Les traits restent fins malgré les distorsions corporelles. L’ombre s’active, fait un pas. S’approche. Menace arbitraire, le corps frêle s’approprie l’espace. Se pose devant une fenêtre plus imposante encore. Exaltation luminaires. La chose prostrée en dieu ridicule. Auréole blanche. Epique. Homme grecque n’ayant le droit de se retourner. De peur d’apercevoir sa belle emprunte encore de la trace ténébreuse. Celle des Limbes. La Géhenne se faufile entre les tiraillements de vieillesse des fossiles ambrés. Briques et autres tissus adipeux à consistance dure. Touche l’ombre et ne déloge pas. Réveille les anciennes passions morfondues. S’empare du corps des fleurs emprisonné en cette matière noire et s’installe, bête nuisible. Avertit d’un seul cri silencieux. Vicieux. La remarque inaudible ne passe pas les barrières sensorielles. Personne n’a été prévenu sur Terre. Alors, il se retourna. Il en était fini de sa belle.
« Vous allez bien ? »
La naïveté a quelque chose d’adorable. Elle ne sert à rien. Une nouvelle forme d’art. Sous les mots purs, la forme reprend ses proportions habituelles. Surface du moins. La lumière sculpte un corps, une ombre aux apparences humaines. Le blanc efface toutes les nuances existantes, ne laissant qu’à l’or l’honneur de dessiner ses contours. Entrave impudique, le contre-jour a quelque chose de sacré. Illuminant les êtres comme il les obscurcit. Dans ce même silence, prend possession des corps, dans la plus grande impunité. S’en était risible, ce gamin ressemblait à un dieu.
- L’insistance te va bien.
La lumière te va bien. Si tu oses me bénir, je te tue. Fatigue exacerbée, le corps posé sur la froidure de la pierre. La tête apposée à côté de la flaque sanguine, les doigts jouant dans le liquide. Dessinant plus loin quelques formes aléatoires, nébuleuses. Prenant tour à tour des apparences ingénues, puis brutales avant de s’effacer en architecture épique et complexe. La peau frôle la barrière, passe de l’autre côté, timidement. Joue des peurs et des reproches. S’alimente en encre organique, naturelle. Gris, blanc, rouge. La pensée vagabonde, oublie les raisons d’une quelconque présence en ces lieux. Les souvenirs s’obscurcient avant de ne finir à l’état léthargique de vague brume grisée. Le souffle se détend et la pensée aussi. Ce que je suis, j’étais. Ce que je fais, j’ai fais. J’ai oublié. J’oublie tout. Je ne suis pourtant pas si vieille. J’oublie tout, depuis un moment. Ce n’est pas si grave. Ce n’est pas si grave. L’Ange de Minuit tourne doucement la tête, le regarde à nouveau. Grand, immense. La surplombe de la sa taille grandiose. Couleurs magistrales. En fait, il es beau. Lui aussi. La lumière l’accepte, lui donne une magnificence complexe. Il ne bouge pas, et son immobilité lui procure une contenance splendide. Il est beau. Il est pur. Il mérite l’attention.
- C’est quoi ton nom… ?
Je ressemble à sa mère. J’oublie, ce n’est pas ma faute, j’oublie. Je ressemble à cette folle qui se fait dessous, et qui ne s’en rappelle pas. Je ressemble à cette vieille dame, petite, et ridée. Magnifique autrefois. Trop gentille qui a peur de voir sa dame partir, elle qui est la seule à connaître les curiosités de ses traitements. Je lui ressemble et je l’accompagne dans sa folie. Sa maladie. Je prends ses cachés à sa place et je les laisse se battre dans mon corps damné. Je l’accompagne dans ses voyages mortuaires et je rencontre les défunts en sa compagnie étrange. Moi aussi, je deviens tour à tour sa fille défunte dans son esprit et sa mère oubliée. Je prends des visages différents et je la laisse me parler, me parler, me répéter sans cesse la même histoire. Je ne lui dis rien, je la laisse à ses visites funèbres. Au moins, elle oublie sa maladie, elle oublie la vieillesse qui la ronge. Je sèche ses larmes, je lui fais oublier ses trois défunts de maris. J’inhibe la malchance entraînant sa vie illogique et je lui tiens la main lors de ses longues nuits d’insomnie. Le la ramène dans sa ville natale, ville soleil. Je lui fais oublier le vent opportun des côtes et je lui cache les désagréments de son statut. Je ne m’occupe pas d’elle. Je donne des billets à sa dame de compagnie pour qu’elle accepte ces lâches besognes. Je ne m’occupe pas d’elle. Je deviens elle. Vieille et sénile. Moi aussi.
Et je me laisse mourir. C’est ce que je désirais, je crois… Oublie.[ “I’m weightless I’m bare I’m faithless I’m scared.” ] |
| | | Nombre de messages : 116 Age : 28 Localisation : Partout et nulle part... Loisirs : Chasser, fuir, manger Humeur : En sommeil... Date d'inscription : 11/04/2008 Liam O'connell | Sujet: Re: Réflexions....[PV : Iromy] Dim 18 Juil 2010 - 14:08 | |
| Liquide rouge. Il était tétanisé. Que de souvenirs flottaient dans cette flaque poisseuse et progressant dangereusement vers lui. Et quel souvenirs... Il se rappelait distinctement de son meurtre. Elle. Pourquoi avait-il fait ça ? Il n'en savait rien. Comment avait-il pu ? Il se le demandait lui-même. Des images de cette nuit fatidique lui revenaient en mémoire, aussi vivaces qu'il revivait la scène dans les moindres détails. Sa soeur, qu'il aimait tant, gisant dans une mare de ce même liquide, si essentiel à la vie et qui s'échappe si facilement de notre être, comme empressé de le faire... Il l'avait tuée. Oh, bien sûr, on pouvait lui trouver des excuses : il n'était plus lui-même à ce moment là. C'était la pleine lune... mais il se sentirait toujours coupable de ce crime. Ses parents l'avaient abandonné ici pour ne plus entendre parler de leur monstre de fils. Comment pouvait-il les blâmer ? Ils n'avaient fait que ce qu'ils estimaient juste pour tout le monde. Il serait loin d'eux, de leur vie, et il vivrait la sienne, en pleine campagne, là où tout est silencieux. Depuis, il n'avait plus de contact avec sa famille. Était-ce la meilleure chose à faire ? A son sens. Autant ne pas rouvrir d'anciennes plaies, qui avaient eu tant de mal à cicatriser en lui et qui n'étaient pas encore tout à fait refermées.
La jeune femme qui était devant lui était-elle en train de mourir ? Assurément, vu la quantité de sang qui semblait partir de sa direction. Pourquoi ? Il tomba à genoux. Pourquoi était-il toujours impuissant face à ce genre de choses ? Il n'en pouvait plus. Allait elle vraiment mourir ? Ou n'était-ce qu'une blessure grave ? Bon sang, il se posait toujours les même questions ! Il continua de fixer le corps sanglant de cette jeune fille, tétanisé. Il se décida à se rapprocher de la mourante, timidement, jusqu'à arriver près d'elle. Celle-ci lui avait demandé son nom. Ne le lui avait-il pas dit, juste avant ? Dans le doute, il répéta une seconde fois son nom, Liam O'connell. Il osait à peine lui demander le sien, craignant d'être impoli. Elle lui avait parlé plutôt durement, ce qu'il ne comprenait pas vraiment. Mais il fallait de tout pour faire un monde, alors pourquoi pas... tout le monde n'était pas forcément très sympathique, ici. Ses yeux eurent le temps de la détailler encore un peu. Elle était très pâle. Était-ce dû au sang qu'elle perdait ou était-ce naturel ? Il n'en savait rien, comme d'habitude. Il se sentait ignorant et inutile. Que faisait-il ici, en compagnie de cette inconnue presque morte, s'il n'était pas capable de la sauver ? La réponse n'en était que trop prévisible : il se demandait lui-même. Tant de questions qu'il se posait qui rendaient sa vie si compliquée. Ne plus se poser ce genre de question serait pour lui une délivrance. Mais comment faire ? Et voilà, encore une question plus ou moins insoluble. Il soupira mentalement. Quelle galère... Il s'adossa au mur, près d'elle. Il était effrayé, à la fois par le sang et par sa propriétaire. Une louve, comme lui. Comment était-elle devenue comme ça ? Et qu'est-ce qui l'avait mise dans cet état si terrible. Malgré sa vision naïve des gens, il n'arrivait pas à éprouver de la pitié ou se dire qu'elle n'avait pas de chance. Quelque chose en elle l'en empêchait. Qui était-elle, bon sang ?
« Qui êtes vous ? Pourquoi vous videz-vous de votre sang ? Que s'est-il passé ? »
C'était plus fort que lui. Il explosa, la questionnant tout d'un coup. Il ne put pas s'en empêcher. Il se tourna vers elle en disant cela, inquiet de sa réaction. Ce n'était pas dans ses habitudes de poser autant de questions à quelqu'un. Mais là, c'était sorti tout seul. Cette fille l'intriguait beaucoup, trop même. Il sentait qu'elle était dangereuse mais, par naïveté ou simple idiotie, il préférait tenter de l'aider. Son complexe du héros reprenait toujours le dessus, c'était sa nature, il n'y pouvait rien. Il se releva. Ne pas penser : agir ! Il s'approcha pour la soulever mais se ravisa ensuite. Il ne pourrait rien faire, de toute manière. |
| | | Nombre de messages : 127 Age : 31 Localisation : X Loisirs : X Humeur : Nébuleuse. Date d'inscription : 12/03/2009 Iromy Nagaïa | Sujet: Re: Réflexions....[PV : Iromy] Dim 29 Aoû 2010 - 12:38 | |
| Nouvelle prise de position. La parole léguée à l’envahisseur. Lui. Son Art. Son Particulier. « Il ne s’agit pas de se présenter devant le jury et se dire, de toute façon, ils se rendront bien compte que je suis un Artiste. » Mr. Le Professeur D’Art-Plastique. Art.
Flou total. Incroyablement sombre. Etat léthargique, la démence s’était envolée d’elle-même. Quitter un corps trop faible, rester ici n’avait plus de logique valable. Hanter ces cellules en devenait ennuyeux et accablant. C’est ce qu’il avait décidé. Mais Lui demeurait. Eternellement. Il chantait les supplices, doucement. Admirait son Art. Ce qu’il faisait du corps. Contemplait les étrangetés qu’il avait créé, immoral. C’était Beau, et il en était plutôt fier. L’artiste et ses lubies. Il n’y avait plus de raison de s‘en priver. Les choses lui appartiennent à présent. Raison de plus pour ne pas se justifier. Les couleurs se noyaient dans ses tableaux épiques, il n’en gardera que trois. Il s‘en rendra vite compte, par la suite. L’heure était à l’expérimentation. Première tentative, revisiter les limbes gastriques par effusion de pigments naturels. Un exploit en soit. Les œuvres resteront anonymes en même temps que leur auteur, ce n’était pas la notoriété qui lui importait mais l’essentielle satisfaction qu’il voulait porter à sa propre personne. Se divertir, faire le mal et le faire bien. Il s’enlisait dans ses fantasmes caustiques, presque comestibles. Le monde débauché qui était le sien, celui où elle se voyait happée, jour après jour, les nuits se résumant au Néant excisé. L’immoralité de ses actes ne servait qu’à accentuer ses déboires artistiques. La souffrance du sujet accordait à l’œuvre une profondeur plus importante encore. A la limite du tragique. Le supplice en lui-même livrait des formes artistiques encore inconnues. L’élément plastique succombait aux images violentes et provocantes. L’agressivité des mises en scène d’une brutalité rare accordait à la pièce un caché singulier. On n’avait vu tel spectacle depuis les diffusions télévisées d’Acide Sulfurique. Ils demandaient de la violence, ils réclamaient de quoi satisfaire leurs appétits sauvages. C’est ce qu’il entreprenait avec un zèle démesuré. Il fallait tout d’abord s’acquitter de l’engagement lumineux, qu’il ne fasse pas défaut, c’en aurait été injustifiable. Voilà pourquoi il s’affublait de lumière artificielle, l’intérieur lui allait si bien. Aujourd’hui était un tableau en deux temps. A gauche, ombre, la droite s’accaparant de la lumière. Les meurtrissures, le mal et l’infecte prenant naissance à sinistra. Grandissant, pourvu d’une logique pour le moins arbitraire. Cette ambiance grandiloquente n’étant qu’une simple métaphore Edenienne. Et le temple méphistophélique s’emparant de la partie gauche de l’œuvre. Tout n’était qu’histoire de pouvoir, comme à l’accoutumé. Son corps ne servait qu’élément graphique dans la mesure où ses pigments étaient simplement les plus beaux de tous. Elle serait le messager, le mal perpétrant la lumière. Son Œuvre, elle ne se rendait pas compte de la chance qu’elle avait. Pour le moment du moins. Ses desseins les plus remarquables de tous. L’œuvre éphémère, son Œuvre. Les déboires sanguins devenaient les ténèbres émanant de son âme noire. Elle, la pécheresse. Par l’ouverture béante se dévoilait l’élément malsain, s’écoulant en filets impeccables. Consistance et couleur outrageusement parfaites. Tout avait été accommodé avec soin. Son corps blanc contrastant d’avec le gris de la pierre, simplement édifiant. Elle était Reine de la supercherie, actrice, héroïne, corruptrice. Splendide en son linceul blanc. Sublime par son maquillage carmin. Tout n’était qu’improvisation, et elle se démêlait à merveille. Et comble de tout, un spectateur inconscient, être pur baignant de lumière chaude et envoutante. Elément perturbateur, on aimait les imprévus. Doucement, la torpeur sortant de sa cage, agrandissant son royaume. L’annexion allait bientôt commencer. Le flot sanguin arpentant les reliures grossières de la pierre, traversant la frontière irréelle, assujettissement de la lumière. Les noires pensées pénétrant le monde saint. Impunément. Invasion armée. Tableau épique, juste ce qu’il aimait. Symbolique propre aux visions apocalyptiques. Ici se préparait la fin du monde. Le Styx se déversant dans les courants d’eau pure. Les âmes errantes s’accaparant de leur monde nouveau. Insalubre. Faire régner leur loi impunément. Se taire devant le renie universel. Leurs voix n’avaient pas d’importance. C’est lorsque les renégats eurent posés leur étendard noir que les fidèles se rendirent compte de la supercherie, mais il était déjà trop tard. Comme l’enfant, à la chevelure improprement noire. S’approchant, contemplant la dégénérescence, admirant le tableau qu’il lui offrait. A lui seul. Honneurs invisibles, et pourtant. Genoux à terre, près de son trésor. Ne pas la toucher, ne pas s’approprier du mal et de la souffrance. Lui, effigie de lumière, restant de son côté du cadre. Peur, angoisse, réminiscence. S’approche, timidement. D’une lenteur en disant long sur son propos. La fille cadavérique aux desseins mutilés tout prés. Confrontation entre l’ombre et la lumière, juste à la barrière des animations historiques. Symbolique grossière du bien et du mal. Chacun, étroitement rangé de son côté près-défini. Quelques gestes branlants, incertains, l’un ou l’autre tentant de traverser le Néant. Parce qu’ils ne se l’étaient pas demandé. Qu’y a-t-il entre le Bien et le Mal ? Cette frontière diffuse. La peur était de traverser de l’autre côté. L’inconnu n’effraie pas tant que ça, l’instant où le corps pénétrera ce qui n’est censé ne pas exister est la réelle angoisse du moment. Que se passera-t-il ensuite, durant cette fraction de seconde où la chair et les os n’appartiendront à rien ni à personne, lorsqu’ils n’auront plus d’alignement propre. Lorsqu’il n’y aura plus que le Néant dans sa plus simple expansion. Comment reviendrons-nous en arrière et comment oublier ? La fraction de seconde. L’instant de liberté.« L’Art n’est pas forcement là où on s’attend à le trouver… Regardez cet urinoir, par exemple. » Mr. Le Professeur D’Art- Plastique. Et le sang continu de couleur, le spectacle ne s’arrêtera pas. Le comble de la magnificence atteint, l’artiste qu’il était en émoi devant tel théâtre. Admirant l’entendu de son art, son sublime et son talent sans égal. Pièce millénaire qu’il n’oubliera pas. Son œuvre première, concoctée par son génie inégalé. Ici, la Beauté atteignant son apogée, l’enfant divin secourant la pécheresse aux ailes brisées. A genoux, devant la délégation du mal, cherchant à sauver l’ennemi. La naïveté exacerbée. Son Chef-d’œuvre. Belle. Et pendant que la lutte silencieuse faisait rage, l’ingénue cherchant à sauver la délictueuse. Double vue, l’enfant et le démon. Délicieux contraste. S’approche, lentement, contemple la matière rouge. Le mal, son Œuvre divine. Contemple le corps mutilé de la créature. Ne se rend pas compte de l’émanation démoniaque. Ce cadavre pue le Mal. Tremblant, dans ses lumières divines, éclair d’une voix cristalline illuminant ses cachots. N’atteindra jamais les ténèbres de la Chose.- Qui êtes vous ? Pourquoi vous videz-vous de votre sang ? Que s'est-il passé ? Trop de question, les œuvres d’art, ça ne parle pas. Les émanations viscérales prolongeant leur course contre le sol, atteinte aux ententes territoriales. La première cible en vue, première de son tableau idyllique. Il s’était livré de lui-même, charmant petit bout de chose. Etroitement, entre ses tissus, la matière sulfureuse rode. S’approche et tend ses pièges nécrotiques. Se rapproche dangereusement, trop. Jusqu'au contacte redouté. Première diffusion textile, le rouge s’accapare du blanc, remonte en laissant ses taches carmin le long de la chemise. Pigments rougeoyant, épidémie. Renaissance du double, les ténèbres débutant leur assouvissement. Première victime, dieu de lumière. Cible infectée, virus injecté. Le sang recouvrant toute la matière à présent, se laissant tenter par la peau virginale. Toile vierge de tout propos. Première altercation divine péremption. L’ordre devait venir de la grâce de son Art vertueux. La partie s’éternisait en ce chemin sinueux qu’avaient emprunté les tuméfactions du cadavre. Lignes propres et droites, sans hésitation aucune. Les pigments criards les seuls à avoir le cran de franchir la barrière lumineuse. Et les cadavres s’en foutant royalement à présent. Le despote ayant trouvé hotte aimable, et les trace de ses déboires se cuisant à l’eau chaude. L’eau glacée pour détruire l’Art. C’était la seule solution. L’énergie du froid, son incommodité. Mais, la tache ne partira pas, elle n’en aura pas l’occasion. Les teintes vives et voyantes resteront greffées, sa plastique irréprochable encrée pour l’éternité. La pigmentation traversant les voiles, se déposant sur la peau de l’ange. Maladie infectieuse. Infecté, pour l’éternité. La divine pécheresse éradiquée du monde luminaire. Elle, le fardeau, la souche de la maladie. Lève doucement le menton, posant son regard damné sur l’enfant. Le virus contemplant l’infecté. Admirable. Tout le mal qu’elle contenant devait jaillir et pulluler. Elle était la plus amène pour cette tâche. Elle saura s’en montrer digne. Ses souillures sanguines continuant leurs ascensions, ébauchant de nouveaux tableaux romanesques. L’épique à son comble, les méchants auront la victoire, cette fois. Regard prenant, même à l’agonie, son œuvre savait ménager ses effets. Prodige et acclamation. Respiration faible, le Mal va parler.- Il s’amuse, c’est tout, ne t’en fait pas, Il s’amuse…C’en était grisant. Et quel jeu. Le jeu d’une vie. Artiste débarquant munie de ses nouvelles idées. Loufoques et incomprises. Merveilleuses et novatrices. L’exercice était des plus incertains, certainement, mais la jouissance d’arriver à ses fins pour et contre tout, exquise. L’enfant, seul humanoïde mobil pouvait lui causer du tord. Ne pas le laisser gâcher cette Œuvre colossale. Le maintenir. Qu’il souffre à son tour pour que sa plastique frôle la perfection. Qu’il y ait la violence et l’abandon. Que les sentiments explosent devant la scène. Que la frayeur laisse place à l’admiration, et que l’Art jamais ne puisse être oublié.« Du pictural ! Du pictural ! » Mr. Le Professeur D’Art-Plastique. Main blême, sortant du noir de ses ténèbres. Le blanc de l’œuvre agrippe la peau souillée de l’enfant de lumière. Luminescence exaltée contre les ténébreuses obscurités. Lui avait tenté de se soulever contre la menace. Inconsciemment. Ce fut les dernières choses qu’il entreprit. Le garder près de soi, c’est ce qu’elle désirait. Quels desseins ? Le Loup, ou la propre volonté de l’œuvre ? La Chose sort du noir ambiant, ses doigts opalins caressant une peau velours. S’en accaparant, la douceur sertie à son propre épiderme avant de l’emporter inexorablement contre elle. Prétextes en tous genres. L’explication de son geste pas même connue de son propre chef. L’approcher de son corps dépravé. D’une brutalité infantile, lui faire passer la barrière, le faire passer de l’Autre Côté. L’infecté répondant à ses désirs non-dissimulés, pas encore conscient. Se laisse faire et mimer l’étonnement soudain. Film d’auteur. La fraction de seconde. L’instant de liberté. Contre elle, le teinter de son propre fluide vital, inconsciemment. Ne lui laisser aucune chance de survie. Effet notoires à la maladie sus-jacente, l’incrimination. Le délie et le meurtre. Son cheval de bataille. Pénètre son âme en même temps que son sang. S’accapare de ses déboires, la purge pendant que sa carcasse s’immoles de sentiments nouveaux. Les siens, ceux qu’il n’avait jamais connus. La Chose à l’agonie se soulève, pour le peu qu’il lui reste. Lui, ouvre la bouche, s’apprête à faire sortir les déboires de ce nouveau corps. D’un naturel déconcertant à sa stature, l’Œuvre s’approche du dit-ange. Caresse son lobe de ses lèvres glaciales, respire intensément, concentration de tous les diables. Ne pas le laisser terminer sa phrase. Ne pas laisser l’étreinte de sa voix briser la sublimité du Chef d’Œuvre qu’était la scène. Sa main souillée toujours fermement maintenue à la sienne, teintée du même carmin disparate à présent. S’avancer, d’un mouvement fluide, tout proche. Ses lèvres frôlant son oreille transparente. Ses doigts encore humides posés sur le sol recouvert de pigment sanguins. D’une grâce volubile, poser son épiderme glacé contre sa bouche ombragée. Y laisser ses traces. Le Carmin de ses doigts dessinant des sutures sur ses lèvres transies, gardant sa bouche scellée en un mutisme avenant. Plaisant, agréable. Ange à la bouche Burtonienne. Artiste des Artistes. Geste déplacé, satisfaisant. Le pictural contre la peau. Peinture pure, couleur presque primaire. Agressive. Sombre et démente. Le sang d’un damné. Et doucement, pour couvrir le silence de l’œuvre. Puiser au fond d’une gorge délabrée les dernières forces d’un cadavre à l’agonie. Lui offrir ce qu’il désire, en guise de compensation inégale, presque irrespectueuse. Un mot, ou un nom. Qu’importe. Le son de sa voix. C’est ce que tu désires. Entendre sa voix à nouveau, une dernière fois. Termes envoutant aux résonances variés. C’est ce que tu désires. Etre inférieur. Alors écoute, l’Œuvre de toute une vie. Mon Œuvre. Mon Chef d’Œuvre. Ecoute et admire. Ma Beauté. Mon Particulier. - Iromy.Mots glissés, sulfureux. Faible. Ce n’était pas un problème. Le silence avait laissé place à l’Art. « Je peux ? » Mr. Le Professeur D’Art Plastique. Pitié. Vous savez que l’on ne peut rien vous refuser. Monsieur. Moue dans le silence de sa nuit. Toujours aussi proche, contre lui, déléguer un gémissement. Répréhensible, fin et discret. Les yeux clos, faire se frôler les visages, garder ses mains en guise de pinceau tragique. Son Œuvre tragique. Carnassière. Presque cannibale. Brutale mais juste. Immuable au sommet. Les citrouilles crient dans la mort de la nuit. Et la plume désenchantée danse sur sa scène de papier. Cherche la faille grammaticale, les déboires orthographiques ou n’importe quelle autre erreur plastique potentielle de la faire chuter. Rien de tout cela. La panne venait d’ailleurs. L’Inspiration avait décidé de lui faire défaut. Elle se laisse s’écrouler contre le plan de sa plateforme d’ivoire. Quelques taches noires se disséminant partout autour sur le papier. Elle relégua le précieux à l’autre attendant avec avidité l’instant de faiblesse. Il s’approcha, d’un œil brillant, s’abaissa vers la feuille transie. Muni d’un sourire non dissimulé, posa sa question fatidique. Question à laquelle personne ne pouvait répondre négativement. Le « Je peux ? » résonna à nouveau dans la salle sombre. Un frisson parcouru les épaules de l’élève consciencieux et les autres se signant pour lui, accordant bénédiction éternelle à lui et à son œuvre. Pour son plus grand malheur, un bâton de rouge sanguin trainait sur la table du malheureux. Le professeur fou s’en empara, en retira le répacle, dévissa la carcasse, admira la couleur outrageuse, la colla avec un engouement sournois sur la feuille noir et blanc. Le cœur de l’élève s’arrêta. Monsieur avait oublié le sujet de base : aucun débordement chromatique. La danse du rouge embrassant le papier. Les lèvres qu’il n’avait pas connu. Il se révéla inutilisable après l’exploit graphique de monsieur. Alors, autant le terminer ici. Oublie. S’accapare des bras, caresse la peau velours, tache les jambes, entache les mains, soudoie le visage à ses griffes cultissimes. Ses couleurs diantrement belles. Les formes diablement exquises. L’attraper pour qu’il ne fuie pas à son sort. Pour que tout finisse par reprendre sa place. Et pour que la Clef de l’Œuvre soit connue de tous.« C’est exactement ça ! Continuez exactement dans cette optique. Je vois votre manuscrit vivre et se libérer de ses chaînes. S’envoler et s’animer. S’extérioriser. A la manière du Cube dans la piscine de xxx. Je nage dans le Cube et le ciel moue au dessus de moi, l’eau moue tout autour de moi. L’œuvre prend vie. Et je deviens l’œuvre. Regardez, je nage dans le Cube. Je nage dans votre planche. Je fais vivre votre planche. » Mr. Le Professeur D’Art Plastique. Un de ses nombreux déboires… De l’extrême perfection plastique au maniement impeccable des couleurs. Atteindre la Beauté. La fraction artistique complète et ouvragée de ses plus beaux atours. L’Œuvre monumentale relatant les faits humains et leurs déboires historiques. Une nouvelle page, la rédaction d’un scénario future prévisible. La montée des eaux sanguines. Le Mal s’emparant des débauchées pures du monde d’En-Haut. Capture et engouement, l’instant tragique, la prise en otage d’un élément bienfaisant. Aux vertus brisées à présent.
Son Art. Essayer de se relever dans la mort de la nuit. Lui s’était approché, près. Ne pas le laisser s’en tirer si facilement. Ne pas le laisser partir sans regretter d’avoir assister à telle scène. Sa frayeur aussi importante que sa fascination. Se servir de ce qu’il avait si longtemps voulu oublier. Contre elle, lui tendre un piège inconscient. La brûlure de son front attestait de son état. Plus rien n’était légitime, les explications n’auraient servies à rien. Asseoir son règne démoniaque et assujettir ceux qu’elle aimait dans sa folie locale. Agrandir les pupilles pour apercevoir les visages loin des lumières aveuglantes des fenêtres. Lui faire quitter son statut divin. Après avoir été souillé, le faire passer de l’Autre Côté. Son Monde. Pour qu’il en ressorte changé. La fraction de seconde. L’instant de liberté. S’accaparer de son corps, le prendre contre elle. Le faire se taire, qu’il ne parle plus. Qu’il reste auprès d’elle. Moment tragique. Retenir les émotions pour laisser transparaitre, éclatante, la douleur éphémère. Pourtant bien réelle. S’assurer de sa présence comme un fait acquit. Les traces écarlates lui balayant les membres. Il état là, avec elle, et il le restera. Besoin de quelqu’un, juste besoin de quelqu’un. Mauvaise passe. Mauvais moment à passer. Attendre que tout cela ne cesse. Juste besoin de quelqu’un. Et lui était quelqu’un. Sentir le velours de sa peau contre la sienne. Oublier les souillures sanguines. Se laisser prendre par la vague. Laisser les désagréments de côté. Laisser son statut de Reine loin de ses déboires hémoglobine. Juste, chercher la faille et tenter de se raccrocher à ce qui pourrait exister. Lui. Recherche matérielle, humaine. Loin de sa haine habituelle, perpétuelle. Son jeu était rude épreuve. Il ne connaissait pas la pitié. Elle était pire. Elle n’avait aucune pitié. .Deux âmes morfondues perdues dans le sinistre de leurs Ténèbres. .Et la Lumière qui avait perdu ses trésors. .La noirceur du sang accomplissant son œuvre démoniaque. .Pertes des âmes. Alors, elle était comment, cette fraction de seconde ?Les Mots d’un Sociopathe. [ “ Since I was born I started to decay. Now nothing ever ever goes my way.” ] [ Pour me faire pardonner des médiocrités offertes précédemment et de l’interminable temps d’attente. ]
Dernière édition par Iromy Nagaïa le Sam 11 Sep 2010 - 13:58, édité 1 fois |
| | | Nombre de messages : 116 Age : 28 Localisation : Partout et nulle part... Loisirs : Chasser, fuir, manger Humeur : En sommeil... Date d'inscription : 11/04/2008 Liam O'connell | Sujet: Re: Réflexions....[PV : Iromy] Lun 30 Aoû 2010 - 11:47 | |
| [Ce n'était pas médiocre du tout et puis tu n'as pas à t'excuser, voyons !Mais si tu y tiens tu es toute pardonnée... ! Ton post m'a inspiré, il est sublime !]
Il assistait à tout cela, impuissant et maudissait sa bêtise. Il aurait aimé être quelqu'un d'autre, pouvoir faire quelque chose. Sa faiblesse était-elle si pesante ? Au fur et à mesure que le liquide vital s'écoulait dans sa direction, il souhaitait de plus en plus tout laisser tomber. Il ne savait pas ce qui se passait. Tout ce dont il était sûr, c'était qu'il voulait que cela finisse. Au plus vite. Elle leva soudain les yeux vers les siens. Il ne pouvait pas soutenir ce regard. Pourtant, il ne faisait rien pour rompre le contact visuel, comme fasciné par ces sombres émeraudes. Il était conscient que si quelqu'un passait par là et les trouvait ici, immobiles, l'une baignant dans son sang et l'autre complètement tétanisé par une fascination morbide pour le regard d'une mourante, il ne comprendrait rien du tout. Plonger dans les ténèbres de ses yeux. Aucun mouvement. Juste le doux bruit d'écoulement du sang écarlate, tâchant peu à peu sa chemise, troublait la quiétude de la scène quasi-surnaturelle. Y avait-il une symbolique derrière cela ? Sûrement... Puis, il se produisit quelque chose qu'il n'aurait jamais prévu. Avant d'avoir réalisé, il était contre elle. Il se laissa faire, un peu surpris.
Céder à cette sombre sirène. C'était tout ce qu'il voulait pendant le temps où celle-ci l'avait étreint. Il n'y avait rien à dire. Juste garder le silence. Il voulait se laisser aller à elle. Fatigué de se battre, d'avancer. Il voulait lâcher prise. Se laisser faire. La pureté de son être lui pesait, le faisait souffrir. Lorsqu'elle l'avait soudain agrippé, il avait ressenti une indicible frayeur. Puis, il fut contre elle pendant une durée qu'il trouva trop courte. Il était maintenant couvert de sang. Souillé. Il n'avait presque aucune conscience de ce qui se passait vraiment. Tout ce qu'il souhaitait, c'était que ce contact s'éternise. La parole n'avait plus aucune place dans le monde dans lequel il avait pénétré. Ses pensées n'étaient tournées que vers une chose : Elle. Le liquide si chargé de souvenir le maculait toujours, lorsqu'elle l'arracha à son étreinte. Il n'avait pas prêté attention à sa réponse, sauf une. Son nom. Il ne voulait plus parler, de toute manière, elle l'en empêchait. Le contact de ses doigts sur sa peau le plongeait dans une douce torpeur. Iromy... il ferma les yeux, savourant ce contact. Ce n'était ni de l'amour ni de la passion qu'il ressentait. Ce n'était ni plus ni moins que de l'asservissement envers elle. Sa voix passait par n'importe quel partie de son cœur, le transperçant de toutes parts. Il se rapprocha d'elle. Il ne voulait pas que cela finisse. Devait-il s'abandonner ? Peut-être pas... qu'en savait-il ? Il se laissait porter par le courant, comme une simple brindille dans un ruisseau de montagne. Ses pensées s'évaporaient au fur et à mesure qu'il était près d'elle. Il était confus et déboussolé.
Le néant. Ces pensées se faisaient macabres, tristes, désillusionnées. Plus de place au rêve, juste des cauchemars horribles. Stop. Que ça s'arrête! Il n'en voulait plus. Il ne voulait plus ça !
Encore un pas...
Pourquoi ? Une larme roula sur sa joue. Pourquoi donc pleurait-il ? La peine de tant d'années ressortait maintenant... pour quelle raison ? S'il allait au plus bas maintenant, serait-il capable de remonter ?
Tombe ! Mais tombe donc ! Soucie-toi de penser après !
Sans réfléchir, il l'étreignit à son tour. Trop tard. Il avait franchi le pas et s'abandonnait. Seulement quelques minutes. Elle lui rappelait la Lune. Sa belle infidèle couverte du sang des meurtres commis par ses enfants, les loups. Divine versatile et blanche traitresse. Même au plus bas, elle illuminait par sa beauté pure. Il la haïssait tant et l'aimait à la fois. Il l'étreignait comme un enfant qui aurait peur qu'on le laisse. Non, ce n'était pas de l'amour. Il n'aimerait personne d'autre que lui* et le savait. C'était plus profond, plus mystique et plus inquiétant. Destructeur et vif. Cela n'avait ni nom ni description.
Il ne comprenait rien, et ne voulait rien savoir. Il était bien comme ça. Plus de questions, plus d'incompréhensibles réponses à celles-ci. Plus rien. Juste le silence. Ses larmes avaient disparu, petit à petit. Mais il continuait de l'agripper, fermant les yeux pour sentir son odeur.
Bienvenue au Pays des Merveilles, Alice... |
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