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 Jumeaux. [Aeden / Izumi]

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Eris Almira
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MessageSujet: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyVen 3 Sep 2010 - 16:41

L'odeur âcre de la peur dans ce lieu empli de souvenirs exécrables. L'impression d'être oppressée dans des souvenirs doux-amers. Allongée sur un canapé de la salle commune, j'attends, indéfiniment. Qu'est-ce que j'attends ? La question est aussi juteuse que la réponse. J'attends un signe, un symbole, une caresse. J'attends un geste. Je n'ai pas oublié, et je ne pourrais jamais oublier. Le contact de ses lèvres sur les miennes, souillant mon corps et mon âme en même temps que mon sens de l'honneur. Je n'ai pas pu faire une chose pareille. Et pourtant je l'ai faite. Cette recherche de soi-même est mortelle. L'importance n'est plus. Il me reste un mois, un tout petit mois, avant de te revoir. Un tout petit mois avant de comprendre ce que tu as fait ici. Ce que tu vas devenir, et quel grabuge tu vas causer, ma belle envoûtée. Une fille, dans mes bras encerclés, trahis par mon bonheur et mon sentiment de bien-être. Il y a une semaine, j'étais une démone. Aujourd'hui, même ma misérable condition a changé. Un pas en avant, une marche paisible vers plus de découvertes, d'avantage de bonheurs, cachés ou déconfits, une marche vers l'infini du vide. Je vais t'aimer et te chérir, car c'est ce que tu mérites, malgré ton être débridé et presque mort. Envahie par une sensation de vide, toucher ce nombril gonflé. J'ai donné rendez-vous avec Izumi lorsqu'elle quitterait les cours. Moi je n'y allais plus depuis une semaine, la fatigue se faisant ressentir de plus en plus. Redresse son corps complètement avachi. Il suffit de peu de choses pourtant. Les complications ne sont rien d'autre que ce qu'on sait déjà. Avancer dans l'ignorance, c'est ne pas se rendre compte de la chance que nous avons. Par pitié, sauvez-moi du monstre. Sauvez-moi de ce Léviathan. Enfin, pour une fois, ne pas m'oublier. Je t'ai donné rendez-vous parce que je voulais tout te dire. Je voulais te dire toute la vérité. L'enfant, Fushi, tout t'expliquer, calmement, tout. Pour l'instant tu ne sais rien. Penses-tu simplement que j'ai grossi ? Non, tu es bien plus maline que ça. Mais je te dois des explications.

Descendre les escaliers avec la patience et la latence d'une nouvelle philosophe. Trouver le point faible dans le noir. Il est sept heures du soir. Sept heures du soir, calme détente, longue agonie, pendante et douce amère. Enfin une retrouvaille comme on les apprécie. Calme et dignité, je veux te voir, pour tout te dire. Cette enfant, c'est ta demi-soeur, Izumi. Cette chose, là, cette hybride, c'est ta demi-soeur, tu as compris ? C'est ta demi-soeur. Enfant maudite dominée par la peur. Tu es morte, avant même de naître. Qu'es-tu en vérité ? Se cacher derrière le masque de la honte, désinance presque invisible. Izumi. Cette gamine c'est ta demi-soeur. C'est la fille de Fushi. C'est ma fille. Izumi. Todd le sait, Izumi. Je vais être renvoyée, Izumi, je le sens. Que vais-je devenir sans vous ? Comment vais-je survivre, comment vais-je l'aimer, la chérir et la nourrir ? Il n'y a donc pas de pitié ici ? Que vais-je être sans vous ? Comment construire une nouvelle souffrance sans heurts ? Comment vivre autrement, sans vous ? Ne pas partir. Je vais céder à son chantage. Je lui confierai ma fille, je ferai tout ce qu'il voudra. Je veux rester. Ne pas m'abandonner à la peur. Descendre dans les entrailles de l'école, là où l'odeur du froid domine tout le reste. Là où je ne pourrais pas aller seule. Trop sombre, trop glauque, trop de peurs et de douleurs. Sortez-moi de là, putain. Ton corps, ce réceptacle. J'étais heureuse, la peur a remplacé mon euphorie. Transformée en bête enchaînée, je ne sais pas quoi faire, autrement que me re-transformer en monstre, pour sauver ma fille et ma condition. Meurtrie et blessée. Izumi, il faut que tu m'aides. Izumi je t'en prie. Montre moi que je ne me trompe pas de chemin, que je peux aller de l'avant. Dis-moi que tout n'est pas fini pour moi, que je pourrais aller plus loin, en compter toujours plus, plus loin, encore. Privilégier l'utile à l'agréable. Mes notes dans un papier d'argent. Je veux t'entendre, pleurer à mes oreilles dans cette chambre exigue. Pour toi comme pour moi, ce sera un véritable bonheur. Mais tu n'es pas obligée de savoir Izumi. Que cette gamine sera ta demi-soeur.

Des pas dans le couloir. Tu arrives, enfin. Je reconnais ton pas léger dans le couloir sombre. La faible bougie que je tiens à la main me protège des maléfices de l'environnement ambiant. Je dois te parler, te voir, encore, une fois. Pour tout savoir et rien payer. Pour comprendre pourquoi tout ça m'arrive. Je ne m'attends pas au pire. On va discuter, s'expliquer, comprendre, s'entendre, retourner au dortoir, amies comme avant, malgré les évènements. Je me le suis convaincue, sortant de la chambre de mon amour, son odeur encore dans mes cheveux tandis que je marche sur le sol humide. Il est là pour me protéger, Fushi. Là pour m'aimer et me tenir compagnie. Il est là parce que je veux qu'il soit là. Il est là parce que j'ai besoin de lui, autant qu'il a besoin de moi. Le nom est déjà choisi, par nous deux. Bénediction divine. Tu as hésité, ton visage s'est fermé, mais lorsque mes larmes ont franchi la barrière de mes yeux, tu es passé à l'acceptation. J'ai besoin de toi, Fushi. Et de toi, Izumi. Sid, Ellie. Tous. Pour moi, pour toujours et à jamais. Enfantine acceptation. Te voilà. Un sourire élargi se dessine sur mon visage, tandis que les larmes coulent, oblongues et dures. Je pleure parce que j'ai peur. Que vas-tu me dire, belle endormie ?

"Merci d'être venue, Izumi..."
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyVen 3 Sep 2010 - 18:45

Le bonheur que j'avais cru n'est plus vraiment là. Je lui cours après depuis deux semaines. Deux semaines que je ne le vois pas. Deux semaines où je reste à me morfondre. J'en peux plus. J'ai besoin de lui. J'ai besoin de le voir. J'ai besoin de sentir ses bras chauds autour de ma taille. Je l'aime. J'ai trouvé quelqu'un à qui montrer mes sentiments. Mais je ne peux plus le faire comme je ne le vois plus. Je me sens vide sans lui. J'ai l'impression d'être délaissé. Je suis si fragile en fait. Comment faire pour me solidifier sans lui ? J'ai trouvé son bureau mais je n'ose pas frapper. J'ai peur de le dérager. J'ai peur qu'il n'éprouve plus rien pour moi. J'ai peur. Mais comme l'ancienne Izumi humaine j'intériorise tout. Je cache ma peur. Mon secret est lourd. Trop lourd. Comment faire face à cela ? Je l'ignore mais je veux le savoir. J'ai besoin de la savoir. J'ai peur de l'ignorance. Il me manque.J'espère que je lui manque aussi. J'ai changé grâce à lui. J'ai même changé de coiffure car je me sentais pas moi avant. Maintenant si. Mais à cause de ça, je fais le même rêve ou plutôt cauchemar toutes les nuits. Du coup, je dors peu et j'ai des cernes sous les yeux. J'ai séché les cours pendant une semaine mais je les ai finalement repris mais je suis exténuée à la fin des journée. Je tiens à peine debout à certain moment, plusieurs fois j'ai faillis m'endormir. J'ai l'impression d'être au bout du rouleau.

Hebi m'a donné rendez vous. Après une journée de cours c'était pas le moment idéale mais je vais m'y rendre. On pourra enfin discuter. La dispute a duré trop longtemps et je pense qu'elle nous a fait mal à toutes les deux. C'était inutile à mon avis mais je me suis laissée emporter par une jalousie sans raison. Je sais très bien qu'Hebi ne prendra pas ma place dans le cœur de mon père et c'est l'essentiel. En plus c'est moi qui les ai poussé à s'avouer leur sentiment. Donc, je me suis faite à l'idée que mon amie est en couple avec mon père. Par contre ce que j'ai du mal à digérer c'est son ventre rond. Je n'ai pas osé lui demander si elle portait vraiment l'enfant de mon père. Je voulais pas devant Raven et l'autre homme bizarre et agaçant. Je ne l'ai pas apprécié mais alors pas du tout. Je n'ai pas aimé sa façon de parler. J'ai eu l'impression qu'il se croyait supérieur. Mais bon passons. Je suis curieuse de la raison de ce rendez-vous dans les couloirs sombres du lycée au lieu de notre dortoir. Surtout qu'Ashae n'est pas souvent là. C'est surtout que je suis fatiguée et que j'ai pas envie de rester trois plombs debout mais bon...

Je sors de mon cours exténuer. J'ai à peine suivis de la journée. J'ai trois mots qui se battent en duel sur une feuille. Je demanderai à quelqu'un de me passer sa feuille car avec ce que j'ai c'est pas brillant. Mon sac sur l'épaule je retourne dans ma chambre pour poser mon sac. J'ai faim ou plutôt soif. Mes yeux sont rouges depuis huit heure ce matin. Je pars en direction de la forêt. J'ai pas envie de m'éterniser à l'intérieur. J'entre dans les épaisseurs sombres des arbres. Je me déniche rapidement un hibou et un faon. Je ne perds pas mon temps. Je repars immédiatement vers le lycée. J'ai récupéré un peu de force mais pas suffisamment pour tenir jusqu'à tard ce soir. Je rentre de nouveau dans le dortoir et prends une douche rapide pour enlever le sang qui tache mes cheveux. Quand je sors, à nouveau du dortoir il est presque sept heure. Je me dirige alors vers le lieu du rendez vous. Pour la première fois je me suis maquillée avec du crayon noir, mascara et du phare à paupière pour essayer de cacher mes cernes. Je marche doucement à travers les couloirs. Je descends quelques escaliers puis repars dans un labyrinthe de couloirs. Enfin je sens son odeur. Le couloir est très sombre et je vois la lueur d'une bougie.

Je m'approche d'elle. J'ai du mal à m'habituer à sa nouvelle odeur d'ange. Cela me perturbe, j'ai l'habitude de son odeur de démon. Je m'approche d'elle. Plus j'avance plus je vois ses joues briller à la lueur de la flamme. Elle est si belle. Sa peau blanche, ses cheveux noirs comme de l'encre. Son corps parfait, en oubliant son ventre, son visage désormais doux. Un ange dans toute sa splendeur. Je suis scotché devant cette beauté inhumaine. En même temps nous sommes pas des humaines. Je lui souris. Je peux sentir sa peur grâce à ma télépathie. Mais elle contrairement à moi, elle extériorise sa peur en pleurant. Hebi. Elle semble soulagé de me voir. Je peux sentir sa détresse, sa tristesse et sa peur grandissante.

*Ne t'inquiète pas Hebi...je suis là maintenant.*

Ma voix résonne dans sa tête. Un sourire. Timide mais c'est déjà cela.

"Merci d'être venue, Izumi..."

Qu'elle ne me remercie pas. Je n'aime pas poser des lapins au gens.

"De rien...Une question pourquoi ce lieu. Il fait sombre et ce n'est pas franchement rassurant surtout comme tu as peur..."

J'allais la prendre par les épaules pour la conduire vers un lieu plus éclairé,a vrai dire que moi même je ne suis pas rassuré ici, quand une nouvelle odeur atteint mes narines. Démon. Mais un démon que je connais. L'odeur ressemble à deux gouttes d'eau à celle d'Hebi. Je commence à entendre ses pas qui se rapproche. Je n'aime pas cela. Je me retourne. Je ne vois rien. Mais yeux de vampire n'arrive pas à percer l'obscurité. Bizarre. Une peur grandissante née en moi. J'observe les alentours. Hebi semble mal à l'aise. Elle connait cette odeur j'en suis sur. Je sens une Aura puissante. C'est pas vrai. Je sais très bien qu'il se met à des endroits où je ne peux pas le voir.
"Si vous avez fini de vous amusez à vous cachez à des endroits qu'un vampire ne peut voir, vous pourriez peut-être vous montrer. C'est pas très poli la façon dont vous nous aborder."

J'aurai surement pas du dire cela. Je vais le regretter j'en suis pratiquement sur mais bon... Je suis pas un peu suicidaire moi ?
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyVen 3 Sep 2010 - 22:39

Je t'ai trouvée, enfin. Abandonnée sous des décombres. Déchirée par le fer fondu par la chaleur ambiante. Détruite par le feu, bouffie par le mensonge. La peur, nocturne, saillante et douce, presque morte, différente. J'ai suivi ta trace olfactive jusqu'à ta chambre. Tes affaires sentaient ton odeur, même si ce n'était pas comme d'habitude. J'étais encore un étranger ici, mais je suis passé inaperçu. Ton visage m'est apparu, aussi clair que de l'eau de roche, dépourvu de la moindre sensibilité. J'ai loué cette absence de sourire dans l'image mentale que j'ai projeté de toi sans le savoir. J'ai voulu essayer, aller plus loin, mais mon coeur m'a obligé à rester ici, devant tes affaires, tes vêtements noirs éparpillés au sol, bordélique comme d'habitude. J'ai observé, humé, senti, il y a cependant quelque chose de différent chez toi. D'irritant. De vraiment très irritant. Comme si à présent, cette odeur que j'ai tant aimé respirer sur ce corps, contre moi, me brûlait à présent la gorge et me donnait envie de vomir. Une irrépressible envie de vomir. J'ai envie que tu retrouves ton odeur d'antan, que c'est-il passé bon sang ? Mon coeur battant à la chamade, rechercher ce qui sera remédiable quant à ta vie d'aujourd'hui. Qu'es-tu devenue, Hebi ? Qui es-tu à présent ? Comment est ta vie, qu'en fais-tu ? Ici, es-tu heureuse ? Non. Sans moi tu ne peux pas être heureuse. Il n'y a pas d'autre moyen. Tu n'es pas heureuse parce que je t'ai chassée, et tu me regrettes. Je sais ce que tu ressens. Tu es trop attaché à moi pour mener une vie heureuse sans moi. Et pourtant quelque chose au plus profond de mon esprit me dit que ce que je pense, est totalement faux. Dans mon esprit, c'est la mélancolie qui grandit au fil des jours, sans arranger quoi que ce soit, sans progresser, filiforme et dangereuse. Je ne vois rien qui puisse me troubler, si ce n'est ces feuilles de français grossièrement étalées sur le sol, portant une odeur de vampire qui m'écœure et me glace le sang. Pourquoi avoir éparpillé ainsi ces feuilles ? Que cherche-t-elle à faire avec cela ? Peut-être suis-je paranoïaque. Elle étudie, elle aussi. Elle a toujours voulu étudier, Hebi. Je le sais, je l'ai toujours su. Alors, poser les fiches de cours à l'écriture maladroite mêlée à une autre au stylo rouge, propre, soignée et élégante. Une femme sans doute. Ou un homme méticuleux. A l'odeur, je dirais un homme, et un vampire. Je ne me formalise pas. Ces choses là prennent du temps. Je veux en savoir plus. S'il vous plaît, dites-moi, montrez-moi. Enfant de la mort, hasardeuse détresse. Je vais te trouver, même si ton odeur est partout. Je te le promets.

Avancer entre les couloirs. Entre temps, un petit tour chez la secrétaire pour prévenir de mon arrivée. Ils m'expliqueront tout demain, m'ont-ils dit. Apeurée mais calme, cette envie de douceur et de pureté presque divine. Besoin compulsif. Je veux te voir, et je sais comment je vais faire. Tu es passée par ici. Salle commune. Tu repasseras par là. Dortoirs. Et par là. Salle de bains. Tout cet étage est envahi par ton odeur. Personne ne peut vraiment le sentir, mais ton parfum me subjugue. Croiser quelques élèves, sans prêter attention à leur conversation sans le moindre intérêt. Regarder alentours, chercher la faille. Par où t'es-tu rendue ? J'ai cherché, longtemps, un bon moment même. Mon besoin, te trouver, et te parler. Le caracal dans les bras, dont le nom m'est encore inconnu. Tu le lui choisiras toi même. Trancher quelques gorges, couper quelques têtes, pour parvenir à mes fins ? Non. Esprit torturé. Une idée dans la tête, revoir ton visage. Après, je te laisserai peut-être tranquille, ou pas. Approcher mes mains de mon visage avec un calme apparent. Au milieu de ce couloir bondé, les yeux clos, je recherche ce qui sera susceptible de susciter mon attention. Envoi imminent, apparent. Je veux savoir, comprendre. Pour combien de temps serais-je là pour toi Hebi ? Pour combien d'années, combien de temps ? Je n'ai que trop tardé à te revoir. Il est temps de passer à autre chose. Il est temps de savoir ce qu'il faut pour comprendre. Qu'ici ce n'est pas ce que je veux. Je veux me souvenir de toi telle que tu étais il y a des centaines d'années. Ma soeur, ma jumelle, mon adorée. Une scène, un visage, dans ma tête. Le nez dans ton cou, je suis là, penché en avant, entre les draps chauffés par nos deux corps enlacés. Tu as cru que je dormais, tu as fermé les yeux à ton tour. Mais en vérité j'attendais. Et là, sur ce matelas gondolé, entre ces draps fins, mon dos blancs aux muscles saillants, ma main sur ton visage d'albâtre, je t'ai regardé toute la nuit. J'ai regardé ton visage paisible enfoui dans ce sommeil que j'aurais aimé, moi aussi, acquérir. Mais j'ai préféré te regarder. Des heures et des heures. Toute la nuit. Plutôt que de chercher autre chose. Tu n'es pas ma jumelle, mon aimée, tu es bien plus que cela. Et je l'ai compris le jour où j'ai brisé les interdits moraux pour t'aimer, et t'aimer encore. Et à présent, qu'est-ce qui a changé ? Es-tu toujours la même ? Ou m'as-tu oublié ? Je ne peux pas me résoudre à penser une chose pareille. Ma main sur mon front, mal de tête incessant. Mes yeux sombres comme la nuit se posant sur les personnes riantes. Tu n'es pas là. Il va être l'heure de dîner mais tu n'es pas là.

Descendre dans les sous-sols, les bas fonds. Il n'y a que là que je n'ai pas cherché. Cela peut paraître stupide, mais ton odeur n'est que plus forte, là. Tu es donc ici ? Un monde sans couleur, mais mes yeux voient suffisamment clair dans cet environnement sombre, propre à notre race. Désinance constante, besoin reclus d'avenir et de propriété sur les choses. Le petit caracal s'agite, nerveux. Entre mes bras brûlants, de quoi a-t-il peur, du noir, où de ce qu'il va trouver en bas ? Descendre silencieusement les escaliers, marche après marche. Tu n'es pas seule, il y a quelqu'un avec toi. Odeur de vampire, la même ou presque, de celle que j'ai senti dans ta chambre, sur les feuilles ou dans le lit à côté. Ton professeur, un ou une amie à toi ? Peu importe. Entendre ta voix dans le noir. Dans ma cachette, fermer les yeux de contentement. J'ai choisi le bon endroit, pile le bon endroit, en vérité. Aucun des deux protagonistes ne pourra me voir, je suis trop invisible, trop caché, dissimulé, là, dans cette pièce noire où je peux à présent te deviner, ma soeur, en compagnie d'une inconnue brune, à l'odeur âcre de suceuse de sang. Tu souris, mais ton visage est masqué par les larmes. Mais il y a une chose que je ne ressens plus. Plus d'Aura démoniaque, plus rien. Plus rien que le silence, dans ton corps. Tes traits se sont adoucis, ne t'ont rendue que plus belle encore. Et ça... c'est... non. Tu ne peux pas, tu n'as pas le droit. Personne ne peut t'avoir eue. C'est un accident. Cet enfant, tu l'as fait comme Héra. Seule, sans aide. Dis moi que je me fourvoie. Dis-moi que tu n'as pas fait cela avec un autre que ton frère. Dis-le moi. Ma puissance s'agite, à l'intérieur de moi, la matérialisation de mon mal sous forme d'Aura puissante. Je ne l'ai pas fait exprès, pourtant elle apparaît bien, cette Aura de force. La voix de la fille retentit, cassante, brisée par une sorte d'inquiétude mordante. Hebi aussi, a peur. Alors, sans dire le moindre mot, poser le caracal sur le sol, et le diriger, de ses petites pattes maladroites, en direction de ma jumelle. Il veut tout dire, ce petit caracal. Je sais que Mana est morte. Je sais aussi que tu éprouves un profond chagrin. Alors je suis revenu. Mais je ne montrerai rien. Rien de plus que ce que je t'ai montré auparavant. Enceinte, privée de toute trace démoniaque. Ma soeur, qu'es-tu devenue ?

Jumeaux. [Aeden / Izumi] Photo_10


L'animal miaule devant ma soeur, qui le ramasse avec étonnement, et compréhension, cependant. Caresse sa tête aux oreilles en pinceau. Tiens, cette saloperie ronronne. Elle ne l'a jamais fait avec moi. La vampire semble perplexe. Sortir de sa cachette, le dos contre le mur. Allumer l'interrupteur. La lueur de l'ampoule électrique illumine la scène d'une lumière pâle et légèrement verte. A en frémir. Plongé dans une ombre presque invisible, je sors de ma cachette en faisant quelques pas. Mon visage, blanc et pâle, à ta hauteur, Hebi. En face de toi, à une vingtaine de pas. Costume noir, cheveux soignés. Tu poses l'animal par terre, mais il reste près de toi. Tes yeux sombres s'écarquillent, terreur et monstruosité. Tu t'attendais à tout sauf à moi, je peux le voir. Tu es là, mais tu ne me vois que sous ma forme des plus cruelles. Tu ne peux pas voir l'étincelle d'amour brillant légèrement, dans ce regard glacial. Parce que tout est sous contrôle, dissimulé. Te jeter un sourire cynique, le corps appuyé au mur, les bras obstinément croisés. Mon regard, noir comme l'encre, te fusille. Et enfin, ma voix retentit dans la salle sombre, sans trembler d'émotion, sans montrer le moindre signe de réconfort à l'idée de voir ton visage si près de moi, après tant d'année à attendre.

"Tu t'absentes sans donner signe de vie pendant quelques centaines d'années et tu changes à ce point ? Je suis plutôt déçu. Tu ne penses pas que tu aurais pu au moins rester un démon ?"

Je le sais à présent. Elle est devenue un ange, c'est un fait que je ne peux plus renier. L'odeur, j'ai compris. Le visage aussi. Et cette sensation si familière d'agacement, comme à chaque fois que j'en croise un de cette race. Colère profonde. Avancer de quelques pas, les bras toujours croisés. Et sans prévenir, de ta voix s'échappe un hurlement à glacer le sang. Un hurlement de terreur, de surprise et d'effroi. Un hurlement à ma vue. Glaçant et cruel. Tu ne prononces pas un mot. Tu te contentes de hurler, les yeux écarquillés d'une peur inimaginable. Je suis plutôt fier de ce petit exploit. Pas un mot n'est ajouté. Juste, t'observer. Tremblante et hurlante. Ce hurlement semblant durer une éternité. Avant de stopper. Sanglots déchirants.

Sur le sol, le caracal se met à gémir.

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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptySam 4 Sep 2010 - 14:48

Tu es venue. Je n'en attendais pas moins de toi. Epuisée par la journée, tu es quand même descendue jusqu'aux Enfers où je t'ai attendue, larmoyante mais ravie. J'ai voulu te dire, j'ai voulu tout te dire, que cet enfant serait l'enfant de Fushi. Tu vas avoir une petite soeur, Izumi. Une démone de petite soeur. J'aurais aimé supplier ton pardon, j'aurais aimé que tu m'accordes ce dernier et que tu aimes cette enfant comme si elle était la fille de Chelsea. L'as-tu connu, cette femme, qui passa dans son coeur avant moi ? Un tableau, photographie, sur ta commode, dans tes bras enlacés, cette femme qui est même bien plus belle que moi. Elle est morte à présent. Et je loue Gaïa de l'avoir ramenée auprès d'elle. Créature envoûtée, je suis tombée dans ce gouffre puissant. J'ai allongé erreurs sur erreurs, pour pouvoir te servir le millefeuille de la honte. Magnifique métaphore. Enfermement puissant, dans ma prison dorée. Ta prison dorée. Je t'aurais dit que cette enfant avait déjà un nom dans ma tête. Tu m'aurais s'il te plaisait ou non. Nous en aurions parlé, dans le noir, longtemps. Nous aurions écouté les bruits de l'Enfer, sur notre piédestal. Toutes les deux, comme au premier jour. Tu aurais touché mon ventre, pour te porter chance. Aux Enfers notre résurrection. Et puis je t'aurais dit, le visage baigné de larmes, que je risquais d'être renvoyé. Que j'avais été dupée par Todd. Qu'il m'avait corrompue, et fait chanter. Je t'aurais dit que je risquais de devoir partir, mais que sans vous j'étais comme morte. Il ne suffit pas d'être un ange pour être réellement heureuse. Il me faut vous. Toi, Fushi, Ellysendre, Sidney, ma Sidney... j'avais besoin de vous tous pour continuer à vivre, et il voulait m'arracher ce que je n'ai jamais eu de plus cher. Je t'aurais dit que je refusais cela, et que j'avais besoin de ton aide, de votre aide à tous. Amoureuse jusqu'aux yeux de votre amitié et de votre attachement, j'avais besoin, réellement besoin de sentir votre présence réconfortante à mes côtés. J'aurais pu te dire tout ça. Si ta voix n'avait pas soudainement pris un ton plus sombre et plus méfiant. Et si à travers l'ombre, je n'avais pas senti ta présence, derrière un mur, dissimulé. Si je n'avais pas compris, en un instant, que quelqu'un d'autre était présent parmi nous. Et si je n'avais pas ressenti, accrochée à cet infime pan de vie, que ce quelqu'un, je le connaissais. Odeur. Ton sang bouillonnant. Chaleur intense. Si je n'avais pas, moi aussi, tourné la tête, en proie à une angoisse montante, bien pire que cette misérable peur du noir.

J'ai vu le petit félin marcher dans ma direction. Pataud, le bébé s'est approché de moi, sortant de l'ombre. Je l'ai pris dans mes bras. Un petit caracal de russie. Que faisait-il là ? Pourquoi venait-il ainsi, automatiquement à moi ? Dans mes bras, le petit animal se tortille, mais ronronne et frotte sa tête contre mon visage. Observant ses yeux dorés, je comprends rapidement. Que celui qui a amené cet animal ici sait que Mana est morte. Et sait que j'ai besoin d'une nouvelle compagnie animale. Quelqu'un qui a pu aller dans la taïga pour attraper cette petite bête et me l'apporter. Mère n'aurait jamais fait ça. C'est typique de toi-même. Je reste sur mes gardes, prudence constante, observant la noirceur du lieu. Caressant machinalement la tête du caracal qui n'en demandait pas moins. Et lorsque la lumière s'allume, mes soupçons pesant sur l'identité du propriétaire de cet animal ne fait plus aucun doute. Interrupteur poussé avec nonchalance, un corps long et fin affublé d'un élégant costume noir à cravate rouge, appuyé contre le mur dans une position détendue et calme. Mais moi, je sais qu'il n'est rien d'autre qu'une bombe à retardement. Je vois l'Aura, plus noire encore que la mienne et bien plus puissante, en mouvement autour de lui. Ses yeux d'une noirceur d'encre, accentués plus encore lorsque le démon s'avance, puissant et volubile. Le démon, c'est lui. Je n'aurais jamais pensé le voir ici. Je ne voulais pas le voir. Tu m'as manqué si tu savais. Mais sur ce visage pâle noirci par tes yeux d'encre, il n'y a aucune trace de joie. Tu es mon poison. Tu es et tu as été mon poison. Tu m'as chassé, et maintenant tu reviens. Je sais pourquoi tu reviens. Tu reviens pour me tuer. Lâcher l'animal qui reste, cependant, frottant son corps contre mes jambes, apeuré par l'homme face à moi. Ses mots, lâchés avec calme, sa voix grave mais chaude, résonnent et s'entrechoquent avec violence dans ma tête. Un étau sordide. Et soudain, ma voix se perd.

Dans un hurlement atroce.

Je hurle, hurle sans m'arrêter, de peur et de terreur, devant ce visage dressé face à moi, ces yeux m'observant avec cette froideur propre à lui-même. Je sais qui tu es, tu me fais peur. Tu es venu pour me tuer. Tu es venu pour me tuer, parce que je suis devenue un ange. Mère te l'a dit, alors tu es venu
(casse toi. Ou je te tuerai)
pour me tuer, rien que pour me tuer, parce que pour toi, je n'ai pas d'autre choix que de mourir. Et de mourir de tes mains. J'ai perdu toute estime de ta part le jour où je t'ai annoncé que je voulais partir, et partir loin. Partir loin de vous, parce que la vie démoniaque n'était pas faite pour moi. Mais je voulais que tu viennes avec moi, mon frère. Je voulais que tu découvres tout ça avec moi. Mais tu n'as pas voulu. Meurtrie, blessée, je suis partie, sous ta voix froide et cassante, ton calme parfait lorsque tu as attrapé ma gorge pour murmurer ces mots tranchants comme une lame, dans ma tête. Larme volubile, mon hurlement résonne dans cette pièce noire, terreur, cette terreur, comme autrefois. Ne me tue pas, je t'en supplie, pas maintenant, pas tout de suite, ne me tue pas. Mon cri se perdant dans un sanglot tandis que tu avances de quelques pas, calme, comme d'habitude. Tu avances, un pas après l'autre. Silencieux à présent, les yeux fixés sur la chose qui demeure en moi. Ce que je désire, c'est que tu partes. Dégage. Dégage !!

"A... Aeden, je..."


Je quoi ? Je suis désolée ? Menteuse. Je veux que tu partes ? Menteuse. Je veux que tu restes ? Menteuse. Je rien du tout. Je ne sais pas ce que je veux. Je me contente d'appuyer ton regard polaire, droite et sanglotante, tandis qu'Izumi, près de moi, semble ne pas comprendre ce qu'il se passe. Je ne lui ai jamais parlé d'Aeden, mais je me doute bien qu'elle va finir par comprendre que tu es mon jumeau. Nous nous ressemblons comme deux gouttes d'eau. Mêmes yeux, même regard aussi fort et aussi déterminé, même posture, même odeur. Mais tu es plus puissant que moi, plus fort encore, plus résistant. Tu sais toujours ce que tu veux, et la plus grande différence à présent est que tu es un démon, un démon des plus dangereux, puisque nous ne savons jamais quand tu vas frapper. Aeden. Je t'en supplie laisse-nous tranquille. Le petit animal reste entre mes jambes, gémissant au rythme de mes sanglots. Ma voix s'est bloquée. Je me contente de fixer mon frère, qui s'est à présent immobilisé. Observant autour de lui avec une sorte de flegme patiente. Mais je sais ce qu'il regarde. Je sais ce qu'il se demande. L'ais-je oublié ? Qu'est-ce que c'est, ça ? J'ai drôlement pris du ventre dis donc. Appuyer le regard, détourner les yeux, et le fixer à nouveau, les yeux écarquillés de cette peur que je ne peux pas contrôler. Si j'avais encore été démon, la métamorphose aurait été instantanée. Mais là, rien. Rien du tout. J'ai peur, c'est tout. Je ne suis rien qu'une souris face au chat. Au chat qui semble drôlement bien s'amuser à me voir fuir, fuir devant lui la queue entre les jambes, tremblante de cet effroi qu'elle ne peut contrôler. Seul ton nom a été prononcé dans le silence. Et à présent ? On entend plus que mes sanglots. Ma phrase n'est toujours pas fini. J'ai peur. J'ai besoin de vous.

Aidez-moi.
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptySam 4 Sep 2010 - 21:35

Les odeurs se mélangent. Un vrai feu d'artifice dans ma tête. En plus ma fatigue n'arrange rien. Je ne comprends pas pourquoi cette homme à la même odeur que "l'ancienne Hebi". Les images de mon cauchemar me revienne par flash... Je revois Aura.*Un hennissement de terreur. Je lève la tête. Du sang m'asperge*. Les images sont de plus en plus violente.* J'aperçois enfin son visage avec horreur. Non ! Pas Hebi ! Ou plutôt
Aura dans sa vrai forme. Terrifiante. Un côté mort l'autre vivant avec
son œil blanc laiteux.*
Ma respiration s'accélère. *Je vois Aura déchiqueter son corps. Le sang gicle de partout.*.Des gouttes de sueurs commence à perler sur mon front.*Un élan suicidaire me prend. La colère et la haine s'empare de mon corps. Je me jette sur Aura.* La peur m'envahit.*Je vais me laisser faire pour l'accompagner dans la mort. Je sens
enfin les griffes d'Aura s'enfoncer dans mon corps. Je me débat et je
hurle...* Le hurlement ne vient pas de moi cette fois mais de Hebi. Je me retourne et vois l'homme qui la plaque contre le mur. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits.

L'homme ne me plait pas. Ok, il est beau et ténébreux, pas autant que Chris quand même. Je ne lui fait pas confiance alors je rentre dans sa tête. Je vois son histoire et qui il est. Le jumeau d'Hebi. J'aurai du m'en douter. Il ressemble énormément à Hebi. Même physique, même cheveux, même regard. Ma seule chose qui change se sont ses yeux. Ils sont noir de jais. C'est la seule différence que j'ai noté physiquement. par contre psychologiquement ils sont différents. Hebi n'était pas comme cela quand elle était démon. Même si elle était très susceptible et elle était joyeuse et attentive aux autres. Lui, je trouve qu'il pense un peu trop à sa petite personne. Rien qu'à son allure. Hebi fait attention à la sienne mais ce n'est ps quelque chose d'essentiel alors que lui, sa tenue est parfaite, pas un grain de poussière, pas une mèches de cheveux dépasse, pas une ride sur son visage, rien que la perfection. Cela me dégoute presque. J'ai l'habitude des maniaques à cause de Fushi mais à ce point...

Que puis-je faire pour aider mon amie ? Sauter au cou de son jumeau et le clouer au sol ? Non car il aura le dessus. L'écarter gentiment et lui dire d'aller se faire cuir un œuf ailleurs ? L'écarter brutalement de sa soeur et lui dire ma façon de penser ? Je penche pour la troisième solution. Mais comment faire pour ne pas s'en prendre une ? En même tans j'ai deux la chance avec ça ! Fushi une fois et Hebi une fois donc avec un peu de chance je passerai à côté. Mais pourtant j'hésite à aller à leur rencontre. Si Hebi réagissait violemment ? Je me pose encore trop de question. Courage Izumi ! Je peux y arriver. C'est la première fois que j'ai peur d'aider quelqu'un. C'est vraiment bizarre. En même temps entre un démon avec un caractère de cochon et l'ange qui a une sacrée caractère, je suis bien servie moi !

Je m'avance vers eux. J'attrape le jeune homme par le col et le pousse loin de sa sœur.

" Et la politesse ? Je voudrai pas cacher vos retrouvailles, quoique que je me doute qu'Hebi soit heureuse, mais vous pourriez au moins vous présentez. Votre présence n'était pas prévu..."

Je le regarde dans les yeux avec un petit air hautain.
*Sa va Hebi ?*
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyDim 5 Sep 2010 - 22:38

Il n'a pas fallu beaucoup de temps. Pas beaucoup de temps avant de voir son visage se décomposer, sa mine si adorable complètement déconfite. Je te vois, ma soeur, et le fait que je te voie est important à tous égards. Les yeux envahis par cette terreur atroce qui est la tienne. Ma belle, mon enfant, tu as peur et tu le vois. Hebi. Depuis tout ce temps tu n'as pas changé. J'ai avancé vers toi, ma main près de ton visage. Si rien ne s'était déroulé, j'aurais déposé un baiser sur tes lèvres. Comme autrefois, il y a des années. Nous aurions partagé un contact brûlant. Si tu n'avais pas eu cette chose en toi que je sentais vivre à l'intérieur de ton corps, incapable de savoir de qui était cet enfant. Incapable de deviner avec qui tu avais trompé mon attachement, auprès de qui autre que moi recueillait ton amour à la manière de la rosée. Ma colère n'avait pas de limites, mais je gardais mine froide. Tu ne dois pas savoir. Il n'y a aucun intérêt à ce que tu saches. Dans mon coeur cette agonie mordante, cette souffrance épuisante. Dans mon corps des frissons de dégoût, comme si tu m'avais jeté un cadavre pourri en plein visage. Il t'a prise dans ses bras, il a dû serrer ton petit corps comme moi je l'ai serré si souvent. Dans des étreintes mordantes et puissantes. Il a dû aimer toucher ta peau claire comme de l'eau, douce, si douce, ma soeur. Il a été dans ton coeur comme je l'ai été avant. Mais plus rien n'est comme avant. Touchant ta peau, j'ai accès à tes pensées. Floues, atrocement floues. Tu as peur de moi, tu crois que je vais te tuer, te détruire. Tu crois que je ne suis venu que dans ce but, mais que sais-tu finalement ? Non. Je ne veux pas te tuer Hebi. Je veux t'aimer, encore et encore. Je veux être là, près de toi, et ne plus te quitter. Je veux t'étreindre encore une fois, parce que je ne t'ai jamais oublié, Hebi, jamais. J'ai toujours eu besoin de toi, de ta présence et de tes mots. De nous, allongés l'un contre l'autre, dans l'herbe, à la lueur des étoiles. Et te serrer, oh oui, te serrer dans mes bras chauds, te réconfortant encore une fois. Mais il y a quelqu'un d'autre à ma place. Comme si tu m'avais effacé de ton esprit. A présent j'entends une multitude de noms dans ton esprit. Sid..ey. Fushi. I..umi. Tout est flou, tout est fatal, et je ne peux pas te comprendre si tu continues. Je ne peux pas savoir si tu me bloques tout. Dis-moi qui c'est. Dis moi qui a pris ma place. Et je le tuerai.

Mais je n'ai pas le temps d'explorer tes souvenirs d'avantage. Je suis bloqué par la buveuse de sang qui m'écarte non sans violence de ma soeur et me colle de trop près. Beaucoup trop près. Bon sang. Après la louve qui m'a fait son petit numéro de charme, il fallait que ça soit elle. Elle a attrapé mon col. Bordel mais c'est une maladie ou quoi, d'attraper comme ça le col des gens ? J'ai fait quoi pour mériter ça, moi ? Elle m'observe, et lorsque je lis la curiosité dans ses yeux, je comprends bien vite qu'elle lit dans les esprits. Elle doit étudier le mien, et ce qu'elle y voit ne doit pas lui plaire. Le contact de ses doigts contre ma peau m'apporte quelque chose de nouveau. Elle me trouve égocentrique, sûr de moi. Je ne suis pas égocentrique. Ma vie compte moins que celle de ma soeur, bien moins. Mon existence est basée en fonction d'elle. Rien de plus. Comment puis-je survivre alors qu'elle m'a été arrachée ? Fushi, ce nom encore une fois, dans sa tête à elle, cette fois. Mais qui est cet homme, bordel ? Froncer les yeux. Elle est liée à ma soeur, elle doit savoir quelque chose. Je ne tirerais rien d'Hebi pour le moment. Elle est prise de mutisme. A présent assise contre le mur noir, froid et sale, le petit chaton caracal entre ses bras tremblants, elle caresse convulsivement son pelage sans me quitter des yeux, ces yeux qui me font peur, ses yeux à elle, révulsés par une terreur dont je n'ai pas le contrôle. Je voudrais te serrer dans mes bras. Mais tu es devenu un ange, Hebi. Que puis-je faire de toi ? Comment ? Il m'est impossible de supporter une telle infâmie. Tu dois me dire que tu ne t'es pas moquée de moi. Tu as eu ce que tu voulais à présent. Tu as été transformée en dévote de Gaïa, contre toute attente. Pourquoi t'a-t-elle donné son pardon ? Moi, je le sais. Celle qui était en toi n'est plus. Comment elle a disparu je l'ignore totalement. Mais elle n'est plus là. Tu es seule dans ta tête, et voilà pourquoi tu es autant en prise avec ta peur. Tu ne devrais pas Hebi. Je suis là pour toi. Pour t'arracher aux bras de ce mâle qui ne t'aimera jamais autant que moi. Tu peux me croire. Je veux te protéger.

Observer la fille qui m'a parlé sur ce ton aussi cassant. Je ne suis pas habitué à ce genre de traitement, et je ne l'apprécie guère, je dois l'avouer. On m'a beaucoup trop secoué aujourd'hui. Mon premier jour ici, seulement, et voilà le traitement qu'on inflige aux nouveaux ? Mais il va falloir que tu comprennes, jeune fille, que je ne suis pas un nouveau comme les autres. Premièrement, hiérarchiquement, je te suis supérieur. Une retenue te serait fatale. J'ai l'esprit très inventif, vraiment. Deuxièmement, je suis plus puissant que ma soeur, bien plus puissant. J'ai toujours été plus fort qu'elle, parce qu'aucune âme ne partageait mon corps. Je donne libre cours à ma puissance sans sourciller. Voilà sans doute ce qui a fait notre plus grande différence, entre elle et moi. Et tu crois que me maîtriser sera facile ? Je vois la colère dans ton esprit, ce besoin presque compulsif de protéger Hebi, comme si ta vie en dépendait. As-tu une dette, envers elle ? Quelque chose ? Pourquoi la protèges-tu comme une enfant, c'est une question à laquelle je ne peux pas répondre. Trop de complications sans doute. Mais dans mon esprit il n'y a qu'une chose qui pourrait te rendre utile. Une information, une simple information. Trop de changements et de complications. Tu vas me dire qui est le père de cet enfant. Je veux savoir qui d'autre que moi comble le coeur de ma jumelle. Qui la rend heureuse, qui lui donne cette joie que j'ai découvert avant mon intervention. Mais aussi, qui l'angoisse et pourquoi ? Je veux tout apprendre, tout entendre. De la part d'Hebi, je ne recevrai rien malheureusement. Je ne pourrais rien avoir de plus. Parce qu'elle a peur de moi, tu vois ? Elle a peur de moi, et je sais pourquoi. Si tu lis dans mon esprit, tu dois le savoir aussi n'est-ce pas ? Tu dois le savoir, que je l'ai chassée en menaçant de la tuer si je la retrouvais. Comment pourrait-elle croire autre chose ? Regarde-là. Prisonnière de sa propre folie, en proie à la terreur et à l'angoisse. Elle n'a nulle part où aller. Et à présent que je suis là, je suppose que tout ce qu'elle a vécu à présent ne compte plus. Comment serais-ce possible de toute manière. T'observer, jeune enfant. Tu es jeune, bien plus jeune que nous deux. Tu maîtrises mal tes émotions, ne contrôle pas ton caractère. Tu ne sais pas par quel point commencer ta vie, chose qui est bien regrettable d'ailleurs n'est-ce pas ? Il est présentement décent de répondre à mes questions, si tu veux mon avis. Parce que je suis très patient, jeune vampire, mais ma patience a des limites.

"Aeden Grey. Je suis le nouveau surveillant ici. Et le jumeau d'Hebi comme tu auras pu le comprendre. Tu sembles bien connaître ma soeur. J'ai des questions à te poser."

Observer l'enfant comme si je la redécouvrais, petit à petit. Je ne sais pas qui tu es, ton prénom ne résonne pas dans ton esprit, naturellement. Ma voix au timbre sombre mais compréhensible, ma voix ni rude ni suave, une voix d'homme sûr de lui, tout simplement. Je veux savoir pourquoi ma soeur, le seule femme que j'aie pu aimer dans ma vie, est engrossée jusqu'aux dents, et pas de moi. Et pourquoi personne ne m'a rien dit. Je veux savoir pourquoi je souffre de voir ce ventre arrondi, je veux comprendre pourquoi mon coeur pleure à chaque fois que je vois des larmes sur son visage. Je ne peux pas être amoureux de ma soeur, c'est contre nature. Alors dis-moi toi. Pourquoi dévore-t-elle mon âme comme un feu ardent, pourquoi subjugue-t-elle mon attention, sans cesse, sans arrêt ? Pourquoi ais-je mal de la sentir loin de moi ? L'amour, les démons ne connaissent pas. Personne ne peut savoir ce que c'est, lorsque personne est un démon. A présent, poser la première question, sans chercher à me dégager de ton emprise sur moi. Sa main encore sur mon col, mon calme semble la déstabiliser. Mon calme apparent. Je suis furieux. Mais tu ne profiteras pas de cette fureur. Pas encore, ma douce.

"Qui. Je veux savoir qui. Qui a pris ma place. Avec qui partage-t-elle son coeur. Dis-le moi immédiatement. Qui que tu sois."

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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyMer 8 Sep 2010 - 15:36

Il me regarde. Visiblement il est pas content. Mais je m'en fiche à vrai dire. Il fait ce qu'il veut. Il pense ce qu'il veut mais la politesse est de mise. Surtout quand on coupe le rendez-vous d'une personne avec une autre. Mais j'ai l'impression qu'il ignore ce genre de chose. Mais ce n'est pas grave, je lui rappelle juste ce petit point. Ce n'est pas méchant et j'espère qu'il ne le prend pas mal. Mon esprit est toujours connecté au sien. Je suis toujours dans ses souvenirs qu'il ne cherche pas à cacher. Je vois tout. J'apprends tout. Comment quelqu'un peut être aussi ignoble ? Comment peut-il faire cela ? Comment peut-il en arriver là ? L'amour est quelque chose qu'il faut attendre. Qu'il ne faut pas précipiter. Mais visiblement il n'est pas patient. Hebi, elle a sut l'être. Elle a ouvert son cœur, elle est tombée dans les bras d'un homme. Il l'a rendu heureuse et elle l'a rendu heureux. Pourquoi il ne cherche pas cela ? N'arrive t-il pas à ouvrir son cœur et à voir plus loin que sa sœur ? Moi aussi je l'ai fait, et cela a marché. Le temps est quelque chose de précieux. En plus nous, nous avons la chance d'être immortelle alors on peut attendre longtemps...très longtemps... Le temps ne pourra pas nous tuer contrairement au humain. Eux à la rigueur, peuvent essayer de se dépêcher.

Il se présente. Bien entendu tout ce qu'il dit, je le sais. Par contre je trouve bizarre qu'il n'est pas le même nom de famille de sa sœur. Les jumeaux sont censé avoir le même nom de famille non ? Enfin moi, cela me semblerai logique. Il trouve que je connais bien sa sœur. Cela semble logique vu qu'on est dans la même chambre. Des questions... Pourquoi pas tans qu'elle ne sont pas trop indiscrète. Sinon je ne répondrai pas et il devra se démerder tout seul comme un grand. Je veux pas dire des choses qu'Hebi ne veut pas qu'il chasse. Je préfère qu'elle lui dise elle même. Je n'aime pas les intermédiaire comme cela. D'une je ne suis pas à l'aise et de deux j'ai peur de blesser la personne de qui je parle. J'ai peur de blesser Hebi en en disant trop. Je ne veux pas la blesser. Je n'ai pas envie d'une nouvelle dispute. De toute façon, je suis trop fatiguée pour me disputer une nouvelle fois avec elle et je pense qu'elle aussi. Mais lui, non. Il n'est pas fatigué et il ira sûrement jusqu'au bout pour me tirer les vers du nez. Je vais essayer d'être implicite et non explicite pour lui compliquer la tâche.

J'entends alors ses mots dure et jaloux sortir de sa bouche. Ce n'était pas la question que je souhaitais en première. Celle ci est beaucoup trop directe. Que dire ? La vérité peut blesser. Il semble vouloir se venger en plus et je ne veux pas qu'il aille sans prendre à mon père. Mais aussi à moi, s'il veut l'atteindre, il peut aussi passer par moi. Que dire pour me protéger ? Je baisse la tête laissant le silence s'installer. Je sens son regard peser sur moi. Je ne voulais pas cette question. En plus son comportement est beaucoup trop calme. Il doit être comme Hebi, une bombe à retardement. Prête à exposer à n'importe qu'elle moment mais elle explose quand on ne s'y attends pas. Je me retourne vers Hebi. Je sais qu'elle me fixe depuis que la question a fusé de la bouche de son frère. Je la regarde droit dans les yeux. Est-ce que je peux lui dire ? Je sens dans son regard qu'elle m'autorise à le dire. Moi, je ne veux pas lui dire. Mais si je ne lui dis rien, il va s'énerver et je ne préfère pas subir sa colère.

"Ah...je m'entendais pas à cette question... Mon père...Fushi Metsugo..."

Jamais je ne me suis sentie aussi mal. J'ai peur de sa réaction. Je ne le regarde pas dans les yeux. Je sens déjà l'autre question. Qui est le père de l'enfant. Mais là, je refuserais catégoriquement de répondre. La réponse ne doit pas être dites par moi, en plus je n'en suis même pas sur à cent pour cent. C'est vrai que je me doute qui est le père. Mais je ne lui ai jamais demandé. J'allais lui demander s'il n'était pas arrivé.
"Par contre, pour l'autre question, je ne peux répondre car j'ignore la réponse tout simplement."

Oh moins, je n'aurai pas à subir la question.
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptySam 11 Sep 2010 - 17:31

Jumeau.


Regard aphone, prise de conscience morte, disparition instantanée, spontanément épurée. Un claquement de doigt vers le lointain, c'est vouloir aller plus loin, toujours. Enfoncer une barre de fer entre les deux yeux. Encore, plus fort. Toujours, jamais. Une myriade de souvenirs dans ma tête, un mutisme qui n'est que trop présent en moi. Je suis incapable de dire le moindre mot. Incapable, non, enfermée, prisonnière, de ce regard de glace et de ce visage que je n'ai jamais pu oublier. Enfin, quelque chose, quelqu'un. Comme une mort atroce. Une éternelle agonie. Enfin quelque chose qui avance, progresse. Un temps révolu, impartial. Comme si on avançait maladroitement sur ce chemin si certain, si étrange. Transformation. Ange. Métamorphose. Un nom, un seul, mais je ne veux plus y penser, je ne veux plus y songer. A la limite de la destruction, mon frère. Je te vois marcher dans ce couloir, m'attraper, me lâcher, laisser Izumi te maltraiter, comme si tu avais quelque chose derrière la tête, sans que je sache exactement quoi. Pour une mort c'est une mort. Rien que de regarder l'expression de ton visage, je semble dépérir, peu à peu, encore. J'ai l'impression d'être enfermée, sans pouvoir sortir. Halètement certain. Comme si on m'enfermait dans un coffre, à double-tour. Comme si on pratiquait la vivisection sur mon corps, sans même me demander mon avis. Une vivisection invisible. Tu me regardes, Aeden. Tu me regardes à l'intérieur, tu m'observes et me cherches, parce que tu m'as perdue, en me disant adieu. A quoi t'attendais-tu ? Je n'allais pas passer mon existence sur un échec. Il y en a eu trop. Trop de douleurs, de déceptions. Trop de souffrances perdues et de chagrins retrouvés. Tu t'efforces de le cacher, mais je le vois, dans tes yeux, ce regard vide de sens, car empli de ce trop-plein de souffrances et de maux. Difficulté attentive, une pause sur ton avenir. Qui es-tu, mon frère ? Mon jumeau maudit. Celui que je n'aurais jamais dû fréquenter, que je n'aurais jamais dû trouver, dans ma vie, dans mon être, dans ma mort. Mon avenir à moi. J'ignore qui il est. Mais je l'ai perdu, et ce pour longtemps. Très longtemps. Pour toujours et à jamais, ton existence enfermée dans ce mutisme qui t'es propre. Tu n'as jamais rien montré, sauf à moi, sans doute. Dans les moments les plus tendres. Deux corps, enlacés dans une position équivoque. Mes yeux clos, mais sans savoir comment j'étais au courant, je comprenais pourtant, en voyant ton regard, le matin au réveil. Tu n'avais pas dormi de la nuit. Tu avais passé tout ce temps à observer mon corps et mon visage pâle assoupi, le toucher, le caresser avec cette tendresse qui ne t'appartient pas, mon frère. Un démon ne peut pas faire ça. Mais tu l'a fait. Parce que tu m'aimes, pas vrai ? Tu m'aimes, comme moi je t'ai aimé. Mais tu ne me le diras jamais. Seul tes yeux me le prouveront. Indescriptibles pour tous, sauf pour moi. Aeden, tu es un livre ouvert. Une véritable banque d'informations, publique, sur tes émotions et tes colères. Je n'ai pas besoin de lire dans les pensées pour comprendre. Et ce que vient de faire Izumi signera sans doute la fin de tes désillusions.

J'aurais aimé la bâillonner. Résultat immédiat. Il ne lui jette pas un regard. Pas un. Mais pose la main sur la sienne, avec une sorte de calme que sans doute elle ne comprendra pas. Instantané. Il a accès à ses pensées, son regard se voile. Il le cherche. Fushi, mon Fushi. Il le cherche, encore et encore, sans interruption, tout ce qui sera susceptible d'avoir un rapport avec lui, et moi. Très vite, je sens la progression des informations pénétrer son esprit, jusqu'à ce que la main d'Izumi se retire avec dégoût. C'est ta mort, Aeden, Fushi, signe ta mort. Parce que je l'ai aimé, et que je l'aime encore. Parce que suis enceinte de lui, ce qu'Izumi elle-même ignore, mais comprendra sans doute, lors de la naissance de l'enfant. Il sait pour nous, il doit tout savoir, tout connaître. Il a vu son visage à travers la mémoire de l'enfant. S'approche de moi, un pas après l'autre, avec une lenteur calculée. Mon esprit a su se redonner une contenance. Me relevant j'esquisse un pas de recul, lorsque lui avance. Peur. Terreur. Tu vas me tuer pas vrai ? Tu vas me tuer parce que mon coeur est pris. Voilà ce que tu as toujours voulu savoir. Tue-moi, fais ce que tu désires. Mais laisse Fushi et Izumi tranquille. Enfin une avancée, une progression. Finalement, comme je m'y attendais, je ne peux pas me dérober. Je suis folle d'essayer de lui échapper. Je ne l'ai jamais pu. Enfin, il se jette sur moi et aggrave mon bras avec une violence non contenue. Je sens sa main, brûlante, m'attraper fermement. Je ne peux pas m'échapper. Je n'ai jamais pu. Pourquoi maintenant, alors que je n'ai jamais réussi auparavant ? Finalement, je sens son esprit entrer dans mes souvenirs. Mes souvenirs les plus intimes, les plus durs. Je sens qu'il cherche, et qu'il trouve. Ces nuits, si nombreuses ces derniers temps, que j'ai passé ailleurs que dans ma chambre d'élève. Ce corps blanc et froid de Fushi, contre moi, contre tout. Ces baisers volés à l'ombre d'un arbre, au beau milieu de l'été. Et finalement, il en arrive même à trouver, dans les tréfonds de mes souvenirs, cette douleur que me causa Chelsea, sans même que cette morte le veuille. Elle est là, dans ma tête. Son nom y est, au moins. Il revoit la narration de Fushi. Arrête Aeden. Arrête !

Un sourire s'échappe de la bouche de mon frère. Je sais qu'il a compris. La souffrance, la douleur. Tu as eu ce que tu voulais, Aeden. Tu as gagné. Tu lâches mon bras et me pousse avec violence contre le sol. Retourne ton regard vers Izumi, le mot, sans doute, la haine. Tu es furieux, et à présent je sais que tu ne caches plus rien. Les traits de ta haine sont dessinés sur ton visage, avec toute la violence qu'ils peuvent apporter. Ton Aura gonfle et s'anime, plus violente et plus forte, plus puissante, bien plus puissante encore que celle que je possédais auparavant. Tu m'es supérieur et tu le sais. Tu croyais être capable de me protéger, mais tu as abandonné. A présent ta voix lâche ces mots, puissants, et non sans conséquence.

"Il ne t'aurait jamais regardé si elle avait encore été là. T'en es consciente au moins ?"

Son regard de haine. Encore et encore. Son regard, sa fureur. J'ai peur de lui, je ne sais pas comment ce moment va se terminer...

"Si Chelsea avait été encore en vie il n'aurait jamais désiré poser ses mains sur toi !"

J'observe Izumi, à présent. Le nom de Chelsea... curieux, elle semble ne pas le connaître. La surprise se lit sur son visage. Ce n'est pas à moi de lui dire, pas à moi de lui expliquer. Tu mets de l'ardeur à ta tâche, mon frère, à semer le trouble, la zizanie et le chaos. Je crains ta colère, je te crains, comme j'ai toujours été affolée par ton contact, si tendre soit-il. Pourquoi rien n'est comme avant ? La recherche fatale, encore, et toujours, je veux tout voir et tout savoir de lui, mais il ne me montre pas ce qu'il est devenu avant de venir ici. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Je sais juste qu'il est furieux, furieux de ne pas avoir le moindre contrôle sur moi. Encore une terrible mésaventure, n'est-ce pas ? Encore un engrenage dans ma vie, que je ne peux pas éliminer. Que je ne peux pas faire disparaître. Aeden, va-t-en. Pourquoi continue-t-il ? Je sais parfaitement. Que si elle avait été vivante, il ne m'aurait jamais regardée. Mais qu'y puis-je ? Elle est morte. Morte t'entends ?! Morte, morte, morte !! Jeter un regard à Izumi. Je ne peux pas me relever. Un seul contact m'a vidée de mon énergie. Une trace de brûlure sur mon bras indique sa marque, là où il m'a agrippée avec autant de violence. Je ne peux pas me relever. J'ai mal au bras. Je crois qu'il me l'a cassé. Mes cheveux cachant mon visage, et les larmes qui y coulent. Un petit filet d'énergie me suffit pour dire ces derniers mots. Tout simplement. Je ne veux pas qu'elle le sache de la bouche de mon frère. C'est Fushi qui doit lui dire. Fushi qui doit lui expliquer. Pas moi... pas lui...

"Ne l'écoute pas, je t'en supplie..."
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyVen 17 Sep 2010 - 18:25

Une chose que je ne supporte pas ses qu'on lise dans mes pensées. C'est vrai je ne devrais pas le faire moi non plus, mais je me débrouille pour que les gens ne le sente pas. Je sens la main chaude du jumeau de mon amie. La sensation est terrible. Il ne fait rien pour cacher le fait qu'il est dans ma tête. J'essaye de fermer mon esprit mais en vain. Il est beaucoup plus fort que moi. Je le laisse finalement faire. Je suis trop fatiguée pour continuer à lutter. En même temps que lui, je vois mes souvenirs. La mort de mes parents, l'accident, l'hôpital, l'orpheline, Fushi.... Non, je ne veux pas qu'il le voit. Je retire vivement ma main. Il a essayé de me retenir mais j'ai mis plus de force pour la dégager. Je suis dégoûté par cette homme. Je ne le comprends pas. J'espère qu'il ne s'en prendra pas à mon père. Je ne veux pas. S'il faut je m'interposerais, je le supplierais de ne rien faire. Je serai même prête à donner ma vie pour lui... euh, sur ce dernier point peut-être pas... Je pense que je vais y réfléchir à deux fois. D'une il y a Chris et de deux je ne pense pas que Fushi apprécierait que je me sacrifie pour lui. Enfin... j'en sais rien. Je réfléchirais à la question un peu plus tard. Je suis perdue, j'ai revue des souvenirs qui sont douloureux. La folie va-t-elle me gagner à cause de la fatigue ? La sagesse éternelle vient à moi ? Plus je l'observe plus je vois le masque du mensonge sur son visage. Jamais, il n'aura le droit à l'amour. Elle n'appartient à personne. Mais cela, il ne peux l'affronter. Je ressens au plus profond lui le chagrin mais il refuse de voir la vérité et de l'accepter. Il refuse de la voir comme elle est maintenant. Elle ne peut pas lui appartenir. Au final, il est faible.

Je le vois s'avancer vers Hebi. Elle se relève et a un mouvement de recul. Il s'avance vers sa sœur d'un pas lent comme un félin devant sa proie. Je m'avance d'un pas au cas où. Prête à intervenir au moindre débordement. Il finit par ce jeter sur elle. Je vais intervenir mais je vois qu'il ne compte pas la tuer. Il cherche. Il cherche des informations. Il cherche pourquoi elle l'aime. Il ne comprend donc pas que l'amour est un sentiment qui ne se contrôle pas ? Peu à peu qu'il voit les pensées et souvenirs de sa sœur, un sourire que je n'aime pas du tout apparaît sur son visage. Je n'avais pas peur de lui mais là, j'avoue qui si un petit peu. Son air ténébreux, son Aura toujours plus menaçante plus son sourire de coin, c'est un peu beaucoup et je pense que n'importe qui aurait légèrement peur de lui.

"Il ne t'aurait jamais regardé si elle avait encore été là. T'en es consciente au moins ?"

Je les regarde tous les deux. Je ne suis plus. Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. C'est qui 'elle" ?
"Si Chelsea avait été encore en vie il n'aurait jamais désiré poser ses mains sur toi !"

Deux minutes... C'est qui cette Chelsea ? Hebi me souffle de ne pas l'écouter. Malheureusement, je sais quand on me ment.
Beaucoup disent que la vie est triste. Qu’elle est faites de choix.Et que parfois d’autres disent qu’on est maitre de son existence. Et c’est dans ces moments là que l’on se dit que non. Si ma vie avait été pleinement mienne,
Je n’aurais pas été forcé de tendre ce bras.Jamais je n’aurais dus croiser son regard flamboyant. Et pourtant si apitoyant. Il me regarde comme si je pouvais décider par moi-même de son avenir. Mais il sait très bien que non.
D’abord , nous en avons déjà parlé. Et il sait.

"Non Hebi ! Je veux des explications !! C'est qui cette Chelsea ?"

Vu qu'elle ne semble pas vouloir parler je me tourne vers son jumeau. Il hausse les épaules de façon très clair. D'accord. Je me retourne vers Hebi. Mes yeux lancent des éclairs. Je n'aime pas qu'on me cache des choses comme cela. Je veux savoir. Je n'userai pas de la télépathie pour savoir qui est cette fille ou femme. Je m'approche doucement d'elle. Mon visage c'est complètement refermé. Mes traits sont tendus, ma mâchoire crispée. Je la fixe.
"Qui est-elle ? Réponds !"

Je ne lui ait jamais parlé sur ce ton mais elle dépasse les bornes. Aeden a vu qui était cette femme. Si elle ne veut rien me dire, j'obtiendrai cette information de son frère. Je me redresse.
"Alors ? Non tu veux pas me le dire ? Aeden, s'il te plaît... Qui est cette Chelsea ?"

[HRP : Voilà tu me presses et je fais un truc nulle !!]
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyDim 19 Sep 2010 - 13:03

J'étais dans l'attente d'une réponse. De quelque chose qui te fasse flancher, ma soeur. Qui prenait ton coeur ? Le père de cette gamine. En sondant les pensées de l'enfant, je compris rapidement ce qui se passait. Enfin, une nouvelle qui m'a déboussolé, déstabilisé. Elle était seulement au courant. Qu'elle était enceinte. Qu'elle l'aimait d'un amour inaltérable. Que la démone, en elle, avait disparu. Je n'ai rien voulu voir, au tout départ, mais il a bien fallu que je me rende à l'évidence. Cette petite vampire ne pouvait pas déformer ses pensées. Je vis clairement le visage de cet homme. L'adoption, l'arrivée, tout. Et finalement, elle retira sa main avec colère. Tant pis pour toi ma jolie. Cela ne me fait rien tu sais. J'ai vu ce qu'il y avait à voir, tout ce qu'il y avait à voir. Tout ce que je pouvais apercevoir, le visage du voleur. Oui. Fushi Metsugo. Tu m'as volé ma soeur. Et tu vas me le payer. Tu vas me le payer très cher. Puisque tu ne peux rien faire de plus que la défendre, au péril de ta vie. Tu ignores encore de quoi je suis capable. Ma soeur, je t'ai agrippé le bras avec une violence non contenue. J'ai tout vu. J'ai tout vu, et tu le sais. Tu as essayé de me cacher certaines choses, mais j'ai tout vu. Les entraînements. Les regards, en cours de français. Les mots glissés à l'intérieur d'une copie double. Tout ça, je l'ai vu. J'ai vu ta première entrée dans sa chambre, j'ai tout vu lorsqu'il t'a serrée et étreinte. Je le hais. Mon visage déformé par cette colère, j'ai voulu te tuer, te détruire. Je sais que ce bébé est celui de ce buveur de sang, et la haine que j'éprouve à son égard n'a aucune limite. Je ne comprends plus rien. Et puis, je m'attarde sur un souvenir, tout nouveau. Celui d'une jeune femme. Son visage souriant, sur une photo. Glaner des informations à son sujet est d'une facilité déconcertante. Enfin quelque chose de nouveau. Chelsea. Elle s'appelle Chelsea. Et il l'a aimée. Il l'a beaucoup aimée. Mais après tout que crois-tu ? Il ne l'oubliera jamais. Il n'oubliera jamais cette femme car elle est humaine. Elle fut humaine. Maintenant qu'elle est morte, il vient à toi, comme une délivrance. Mais à présent ? Et si elle avait été en vie ? Et si elle n'était pas morte, de la main de l'Autre ? Tu n'aurais pas été celle que tu crois. Tu aurais été aux prises de ce désespoir miroitant. Il n'y avait pas d'issue possible, pour toi et moi. Aucune issue. Elle aurait gardé son coeur mort, et toi, Aura t'aurait consumée, dévorée. Et tu ne porterais pas cette chose en ton sein. Izumi ignore totalement de quoi je parle. Je le sais. Et je vais en profiter. Grandement en profiter. En moi, ce besoin de te détruire. De détruire cet amour qui m'empêche de vivre, qui me détruit. Tu es ma soeur, et tu n'es qu'à moi, rien qu'à moi.

Qu'es-tu devenue, Hebi ? Tu n'as plus la moindre force. Tout ce que je peux voir à présent c'est que tu es tellement faible que tu n'as plus la force de te lever. Et j'y suis pour quelque chose bien entendu. Ta voix n'est plus qu'un souffle et tu supplies le silence de faire son oeuvre. Mais la jeune vampire est bien plus intelligente que tu le crois. Tu vas devoir tout lui expliquer. Mais tu es trop faible pour parler. Bien trop faible. Tu ne dis pas un mot, perdue dans le vide. Tu souffres, et j'aime te voir souffrir de cette manière. C'est trop difficile, trop ardu, une manière bien cruelle de souffrir, n'est-ce pas ? Izumi, tu ne comprends pas. Que si elle se tait, c'est parce qu'elle ne peut plus parler. Ouvrir la bouche lui demande à présent un effort surhumain. Mais elle ne voit rien. Se tourne vers moi. Qui est Chelsea ? Mais voyons. Tu devrais le savoir, non ? Il ne t'a donc rien dit, ton père ? Que s'il t'a adoptée, chérie, c'est parce que sa petite femme ne pouvait pas avoir d'enfants. Et elle est morte avant ça. Mais maintenant que ma soeur est enceinte, il ne te regardera plus, plus jamais. C'est terminé, tout ça. Bien terminé. Il ne te verra plus, parce que tu n'est pas son sang. Pourquoi se serait-il enfui pendant deux ans, sinon ? Réfléchis, Izumi Metsugo. Il n'accorde plus aucune importance à ta personne, pour la simple et bonne raison qu'il a trouvé mieux ailleurs, et qu'elle est pour lui celle qui remplace l'Autre. Chelsea. Hebi est enceinte du propre sang du vampire. Toi, tu n'es plus rien. Un vulgaire cadavre mouvant et buveur de sang. Tu n'as plus de famille. Et sans doute sais-tu ce que je vais te dire avant même que ma bouche s'ouvre. Mes yeux rétrécis à deux fentes noires, mon aura, puissante. Je suis la suprémacie, et mon arrivée va changer des choses, bien des choses. A commencer par ça. L'enfant d'Hebi sera un monstre. Et détruira sa vie. J'y veillerai personnellement. Effondrée sur le sol, ma soeur ne bouge plus. Ses yeux se sont fermés, inconscients. On pourrait croire que tu es morte. Tu ne maîtrises plus rien. Tes pouvoirs d'ange te sont encore inconnus. Et malgré cela, qu'espères-tu apercevoir ? Rien. Tu aimes un homme d'une autre race et d'un autre rang que toi. Cela ne peut pas fonctionner. ça ne fonctionnera jamais. Enfin un monde où on pourra se rendre, toi et moi. Je vais te ramener aux Enfers, sois-en sûre. Je vais te ramener, parce que sans moi, tu n'es rien, rien que cette créature faible, étalée au sol.

"Chelsea ? La première femme de ton père. Une humaine"


Une putain d'humaine. Se rapprocher de l'enfant, ignorant ma soeur, évanouie, sur le sol noir et sale. C'est une drôle de chose. Je me demande ce qu'elle fera lors de la naissance de l'enfant. Pour une fois, avancer, calme. J'ai la maîtrise totale de la situation. Attraper le menton de l'enfant de mes mains délicates, un sourire se dessinant sur mes lèvres comme une ultime prévention. Je vais tout t'expliquer. Tu sais que tu es sa fille adoptive pas vrai ? Tu le sais et cela ne te fait rien. C'est normal après tout. Au contraire, une adoption est parfaitement louable, n'est-ce pas ? Alors où est le problème ? Tu t'imagines que je vais m'arrêter là ? Tu crois que je vais laisser passer tout ça ? Il en est absolument hors de question. Je vais tout t'expliquer. Tu vas rapidement comprendre ce qu'il se passe, entre toi et moi. Je vais te montrer qu'ici il n'y a pas d'autre moyen de retrouver l'instant de délivrance. Je veux comprendre, encore et encore. Et je veux que la souffrance ronge vos êtres, à toutes les deux. Je veux qu'elle vous détruise, qu'elle vous envahisse de rêves déchirés par la peur et la douleur. Je veux qu'elle vous dévore l'âme et vous anihile les sens. Il est temps de comprendre. De tout comprendre. Que cet homme détruira vos vies. Et cela, j'y veillerai encore une fois personnellement. Approcher mon regard vers les beaux yeux de cette gamine, mon visage si près du sien, cette grimace de cruauté sur mon visage glacial. Je veux vous voir souffrir. Car je ne veux pas être le seul. Rien que le ventre rond de ma soeur me donne envie de tuer et de détruire. De laver cette offense. Et de la laver dans le sang. Beaucoup de sang. Dans mon coeur, et dans mon âme. Le sentir. Ce sang carmin dévorer ton corps. Et le transformer en incandescente utopie. Tout ça sera bien fait pour ta gueule. Pour votre gueule.

"Il t'a adoptée parce qu'elle est morte. Sinon, crois-tu qu'il t'aurait regardée toi aussi ? Et maintenant que Hebi est enceinte. Il n'en aura absolument plus rien à foutre de toi. Mais après tout, vous l'avez bien cherché"


Plus dure sera ta chute. Envahie par la peur et la douleur. Plus dure sera ta chute, car dans la mort, il n'y a qu'une issue. Ta dernière disparition. Une fois encore. Dans ton corps à l'abandon. Dans ton être dévoré par le désespoir. Et je rirais. Oh oui, je rirais. Dans l'histoire, vous êtes perdantes.

Toutes les deux.
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyMer 22 Sep 2010 - 17:51

J'attends ma réponse. Il a l'air de bien s'amuser. Moi, non. Je veux savoir et je n'entrerai pas dans son esprit comme la dernière fois.
Dans la peur au contraire, l'agitation mentale qui accompagne cette émotion comme toutes les autres empêche l'esprit de voir clairement le danger ou de se fixer sur un objet précis. La peur est le plus souvent peur de l'inconnu, de l'insolite, de l'imprévisible; elle a souvent pour base, une brusque incertitude sur l'attitude à prendre. Ceci n'est pas vrai seulement de la peur pathologique. Même la peur normale, même la « peur sans secousse », suppose une atmosphère trouble, une ambiance particulière où règne l'incertitude : le danger est peut-être prévu, mais on ne sait quand il fondra sur nous, sous quelle forme, ni par suite, comment il faudra réagir. C'est ce que je ressens. La peur de savoir qui est cette Chelsea. J'ignore qui s'est, j'ignore pourquoi mon père ne m'en a pas parlé. J'ai peur d'avoir une mauvaise surprise en apprenant qui elle est. Je ne le sens pas du tout, mais vraiment pas. J'ai comme l'impression que je vais me recevoir une grosse claque en pleine figure. Je ne vais sûrement pas comprendre ce qu'il m'arrive mais c'est pas bien grave hein ? Du moins je l'espère.

"Chelsea ? La première femme de ton père. Une humaine"

Première claque qui retentit dans ma tête. La première femme de mon père ?...C'est quoi cette histoire. En plus elle était humaine ? Comment cela ce peut-il ? Il ne m'a jamais dit qu'il avait eu une femme. En plus une humaine alors qu'il est un vampire. Je ne comprends plus rien. Pourquoi ne m'a-t-il rien dit ? La douleur commence à envahir doucement mon cœur. Maintenant je comprends pourquoi quand je scrutais son esprit je n'arrivais pas aller jusqu'au bout. Mais j'étais tellement naïve que je me suis aperçue de rien. Il s'approche de plus en plus de moi. Je le regarde hésitante. Je ne suis pas sûre de vouloir écouter la suite. J'ai peur d'en savoir plus. J'ai peur que ça me fasse souffrir encore un peu plus. Il le voit dans mes yeux. Mon menton est entre ses doigts. Je ne peux pas me libérer. J'en ai pas le courage. J'attends comme si ma dernière heure était arrivée.

"Il t'a adoptée parce qu'elle est morte. Sinon, crois-tu qu'il t'aurait regardée toi aussi ? Et maintenant que Hebi est enceinte. Il n'en aura absolument plus rien à foutre de toi. Mais après tout, vous l'avez bien cherché"


Seconde claque. Ses paroles atteignent mon cœur. Je ne veux pas le croire. Je refuse. Mais au fond de moi, quelque chose me dit qu'il n'a pas tout à fait tord. La douleur explose en moi. Je me dégage vivement avant de m'effondrer par terre. Les larmes silencieuses coulent sur mes joues pâles. Je lève la tête vers le responsable de cette douleur. Je me relève. Stop.
"J'ai rien cherché du tout. C'est pas ma faute, si j'étais dans cet orphelinat et qu'il est tombé sous le charme d'une petite fille de huit ans."

Je me tourne vers Hebi. Je ne comprends pas pourquoi, elle ne m'a rien dit. Les larmes coulent de plus en plus sur mes joues. Sans est trop. Beaucoup trop. Je voulais qu'on s'explique mais rien ne c'est déroulé comme il le fallait. Je veux bien faire des efforts mais il faut que les autres en fasse aussi. J'en ai marre qu'on me prenne pour quelqu'un de facile. Alors que je commence à partir, j'entends mon nom. J'ai pas envie de m'arrêter pour la personne qui ne veut pas que je parte. Je me retourne quand même. Je vois Aeden s'approcher dangereusement de sa sœur. J'imagine surement trop de chose, mais je ne veux pas qu'il la fasse souffrir autant que moi je souffre alors qu'elle est enceinte. Je reviens vers eux. Un geste incroyable s'empare de moi. J'attrape Aeden par col-back, et le le gifle de toutes mes forces. Suicidaire ? Oui, mais depuis le temps je commence à avoir l'habitude. J'en ai vraiment marre. Je vois la fureur monter en lui.
"STOP ! Si t'es venu ici, juste pour nous pourrir la vie, tu dégages le plancher maintenant !! Et c'est pas parce que t'es un surveillant que je vais te parler sur un autre ton !"

J'ai deviné ses pensées assez rapidement sans les lires.
"Dégage !! T'es sourd ?"

[ HRP : Je l'ai fait
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptyVen 24 Sep 2010 - 22:13

Le plus intéressant, sans doute, dans une question réthorique, c'est qu'elle ne demande aucune réponse, puisque ladite réponse est déjà connue de l'auditeur de la question. Il suffit de tenir compte de tout ça. De percer le secret des informations cachées, de trouver la voie qui nous permettra sans doute d'avoir un point de raisonnement qu'auparavant, nous n'avions jamais vraiment acquis. Nous ne savons pas, sommes aveugles, ne voyons rien. Et moi-même, je n'ai rien vu venir. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour que tout se déroule de cette manière. Tout ce que je sais, c'est que ma terreur a laissé place à ma propre raison. Et on obtient jamais rien de bon à faire ce genre de choses. Jamais. Pourquoi ? Parce que mon frère est un fou. Un fou soigné, un fou calme, un fou propre sur lui et détendu, mais un fou comme on en voit peu. Je ne saurais décrire exactement mon frère autrement que par sa mentalité folle et impulsive. Il est colérique, impulsif et cruel, sans pour autant montrer quoi que ce soit. Pour agir ainsi de la sorte, face à Izumi et moi, il fallait vraiment que la colère déborde de son être. Et ce n'est bon ni pour elle, ni pour moi. Ni pour Fushi. Je sais ce qu'il va se passer. Aeden va le tuer. C'est aussi simple que cela. Aeden va tuer Fushi. Je ne pourrais jamais le retenir. De haine et de jalousie, dans le coeur de mon frère, un épieu glacé gravé au nom de mon amant, pour toujours et à jamais. Je me laisse envahir par la terreur, peu à peu, jusqu'à ce qu'il décide de détruire ma raison de manière à ce que le mutisme s'empare de moi et m'empêche de répondre à mon amie. Izumi. Chelsea, c'est en effet l'ancienne épouse de ton père. Elle était humaine, c'est également vrai. Mais, Izumi, il ne t'aurait jamais abandonnée, jamais. Pourquoi t'aurait-il gardée auprès de lui si longtemps, cet homme de nature pourtant solitaire, insensible et sombre ? Il est temps de voir les choses sous un autre angle, ne crois-tu pas ? Il ne t'aurait jamais oubliée, jamais. C'est le moment de comprendre, d'assimiler tout cela. Je sais que ce qu'Aeden dit est parfaitement vrai. Si Chelsea était encore en vie, il est bien évident que son regard ne se serait jamais posé sur moi, jamais. Pour l'heure, le regard fixé sur le sol, je ne comprends pas vraiment ce qui m'arrive. Le contact de mon frère m'a privée de toute énergie. Elle me harcèle de questions mais je ne peux pas lui répondre. Je ne peux pas, parce que je ne suis même pas capable d'ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. Elaboration dense. Je ne sens plus rien, mes membres engourdis. Juste cette petite chose, qui en moi, gigote encore et encore, dans cette danse élégante. Je te sens, petite beauté, je te sens, future enfant, contre moi tes pieds rageurs, comme si la vie cherchait à te sauver de ma propre faiblesse. Un avertissement. Là où il m'a attrapée par le bras, une rougeur fait place, la trace de sa main, violente brûlure. Je ne peux plus bouger. Je ne sais pas dans quel merdier je me suis fourrée. Pourquoi est-il revenu maintenant ? Tu as dit vouloir me tuer, Aeden. Mais tu fais durer le plaisir. Comme tu l'as toujours fait durer. Et je te hais, pour cela. Enfin un moment, de calme, ou d'autre chose. Aucune idée reçue, aucun traumatisme, une sorte de délabrement comiquement concomitant.

Sentir contre sa joue la brûlure râpeuse d'une langue de félin contre sa peau. Mana ? Est-ce que c'est toi, ma Blanche, mon amour ? Est-ce toi, revenue d'entre les morts, m'apporter la conclusion finale de ce monde ? Viens-tu me chercher, Mana, alors qu'en vérité il me reste tellement à voir et à vivre avant de quitter ce monde ? Tous ceux que j'aime ont besoin de moi. Fushi a besoin de moi. Je dois le prévenir avant qu'il ne soit trop tard. Avant que la jalousie ne s'empare de mon frère et le dévore de part en part, à la manière d'une flamme incandescante, celle qu'il a, enfermée dans son coeur à double tour. Je veux voir la lumière illuminer tes yeux avant de mourir, Mana. Tes magnifiques yeux d'un gris clair si rare... Gris clair ?! Relever la tête, faiblement. Près de moi, le caracal lève ses yeux d'argent dans ma direction, sans cesser de lécher ma joue, comme si ma vie ne tenait que grâce au frottement de cette langue râpeuse contre ma peau angélique. Dévorer l'animal du regard, surprise. Tu viens de me libérer, tu le sais, ça ? Tu viens de me sortir du maléfice. Cette solitude qui m'étreint. Je peux apercevoir, dans ton regard d'animal, toute l'affection dont un petit être comme toi peut faire preuve. Je ne sais pas d'où tu viens, petit mâle, mais tu recevras, en récompense et en cadeau, le même don que ma Blanche. Je me débrouillerai, promis. En attendant, il faut te baptiser, tu ne crois pas ? Redresser légèrement son corps, tandis que dans la salle, résonne le bruit d'une gifle retentissant à toute volée sur la joue de mon frère, et les cris d'Izumi, que je ne comprends qu'à peine, la tête encore dans les nuages. As-tu une idée de nom, pour cette petite chose, Izumi ? Non. Les larmes ruissèlent sur tes joues, le chagrin et la douleur, de ces mots cruels que mon frère a balancé à la volée, ton menton délicat entre ses mains de démon. Prendre le petit animal dans mes bras, et caresser sa petite tête duveteuse. Dans le silence pesant de l'assemblée, seul le ronronnement de l'animal offre un peu de réconfortant à la scène. Puis mon frère esquisse un pas, puis deux, en direction de la cible qu'il approche avec cette lenteur qui lui est propre. Je vois le regard plein de colère de mon amie, ce regard que j'ai affronté auparavant. Un regard de haine pure. Tu ne sais pas encore, Izumi, qu'Aeden risque de te faire perdre ce que tu as à présent de plus cher. Tu ignores ce que tu vas faire, lorsque les crocs de démon de mon jumeau auront lacéré le corps du père de mon enfant, avec cette violence presque intolérable. Tu ne sauras pas quoi faire, lorsque son corps à l'abandon rejoindra le sol de nos ancêtres, et retrouvera la nature, encore et encore. Jusqu'à n'être que le recueil même de la sagesse, à la manière de notre Mère. J'ignore encore où tu te rendras. Mais j'ai peur, si peur, Fushi, pour toi, pour tous... Encore un peu, le petit front chaud du caracal qui s'est à présent allongé de tout son long pour réclamer de plus longues caresses. Je suis assise au sol, cherchant des yeux la solution. Ils sont debout, et se toisent, face à face. Lorsqu'il avance, elle recule. Lorsqu'il recule, elle avance. C'est une oeuvre interminable. Mais pas un son ne sort de la bouche de mon frère. Je sais qu'il est furieux, mais qu'il ne la touchera pas. Pas avec ses mains, pas encore. Mais je sens son Aura grandir en lui, à la manière d'un poison violent. Et il suffira d'une petite étincelle pour tout déclencher.

"Requiem."

Si je ne fais rien il va la tuer. Me relever avec maladresse. Le petit animal dans mes bras. Ton nouveau nom est choisi, tu vois ? Je l'ai choisi pour toi, rien que pour toi. La lueur des étincelles, dansent et dansent encore, papillons et tourterelles. Toute ma vie je n'ai désiré que toi, et à présent je réclame ton départ. Mais pour te sauver, Izumi, je suis prête à t'affronter, mon frère. Enfin, m'approcher de toi, mes yeux noirs dans les tiens. L'Aura m'entoure et me brûle mais je résiste, tant bien que mal. Te désigne le petit animal de mes mains prudes, mon regard explicite. J'essaie de te dire de filer, Izumi, de filer tant qu'il en est encore temps. Mais que vas-tu faire, finalement ? Où vas-tu aller si on ne peut plus rien faire, pour le moment ? La tête en avant, position équivoque. Je lance un appel muet à Izumi, espérant, priant pour qu'elle cherche à le détecter dans mes pensées. Bien en évidence. Izumi, nous devons prévenir Fushi, voilà ce que je te dis. Nous devons prévenir Fushi. Sinon, Aeden va le tuer. Le feras-tu ? Encore quelques centimètres nous séparant, et on peut à présent constater à quel point notre ressemblance est frappante. Même odeur, même regard teinté d'un trouble presque blessant. Même besoin de se sentir vivants. Nous sommes pareils, toi et moi. Mais tu es l'ombre, je suis la lumière.

"Je vais l'appeler Requiem. Joli nom, vous ne trouvez pas ?"

Faire diversion en brandissant le petit caracal miaulant sous les yeux des deux protagonistes. Le poser ensuite dans les bras de mon amie, avant d'attraper les mains de mon frère. Et ce contact de nos deux lèvres, arrivant enfin. Je serre ton corps chaud contre le mien, espérant, priant, pour que cela suffise. Dans ce baiser, j'y mets tout l'amour fraternel. Je sais que tu peux détecter mes pensées, mais je peux aussi les cacher, mon frère. Un amour équivoque, entre toi et moi. Baiser enflammé, plus profond. Mon aura blanche apparaît sous mes yeux pour la deuxième fois. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle signifie. Joindre les deux corps. Je serais prête à te donner mon corps Aeden. Mais je t'en prie. Laisse-les tranquille...

"C'est un beau cadeau... merci, Aeden..."

Tourner son regard vers Izumi. Sans doute horrifiée par ce baiser d'une tendresse complètement paradoxale. Un baiser d'une douceur merveilleuse. Un baiser d'amour incestueux, entre le frère jumeau, et sa soeur. Je te comprendrais. Mais je n'avais pas d'autre choix. Si je n'avais rien fait...

Tu serais morte.
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MessageSujet: Re: Jumeaux. [Aeden / Izumi]   Jumeaux. [Aeden / Izumi] EmptySam 2 Oct 2010 - 16:53

Je vois sa fureur grandir en lui. Il avance vers moi, je recule instinctivement. Mais quand c'est moi qui m'avance c'est lui qui recule. Notre petit jeu se répète pendant plusieurs minutes. Pendant ce temps, j'espère qu'Hebi reprend ses esprits parce que je sens que je vais pas tenir longtemps. Il retient sa fureur contre moi. Pourquoi fait-il ça ? Qu'il la lâche. Je suis fatiguée et quand je suis dans cette état, je souvent suicidaire ou mon comportement l'est, sans que je le veuille en plus ! Mais c'est comme cela, j'y peux rien. Je n'arrive même plus à me cerner tellement que je ne comprends plus mes réactions. Qui le pourrait ? Je change rapidement. Peut-être Hebi et encore... Je sais plus où j'en suis avec mon moi intérieur. Un jour, je vais calme personne ne pourrait être plus calme et d'autre comme aujourd'hui, où je disjoncte totalement sous le coup de la fatigue. Il faut vraiment que j'aille me coucher car j'en peux vraiment plus. Mais je refuse de partir et laisser Hebi dans cet état avec ce monstre. Je ne tiens que sur les nerfs. Je commence à m'épuiser de plus en plus avec notre incessant, j'avance et je recule devant l'autre. Il va me faire tomber d'épuisement si cela continue.

D'un coup une voix. Nous nous arrêtons sur le coup. Je me tourne vers Hebi. Elle s'est relevé et tiens la sorte de petit renard dans ses bras. Elle se rapproche de nous. Je suis complètement perdue. Je la regarde sans comprendre. La petit bête pousse un miaulement pour attirer notre attention. D'accord, elle va appeler la bête comme cela. Elle aurait pu être un peu plus explicite. Mais avant que je puisse faire quoique se soit, je la vois se "jeter" sur son frère et l'embrasser. Encore si cela aurait été sur la joue, j'aurai compris mais la, elle y va à pleine lèvre. Que dire, que faire ? Comment réagir ? Qu'est-ce que je suis censé éprouver ? Un mélange d'émotion monte en moi. Colère, incompréhension, tristesse, douleur et j'en passe. Je crois que les deux sentiments les plus présents sont la colère et le dégout. Que faire. C'est court mais j'ai l'impression que cela dure depuis une éternité. En plus de cela, elle le remercie.

"Vous me dégoutez autant l'un que l'autre. Je te croyais pas comme cela Hebi."

Sur ce, je pars en courant à travers les larmes. Mon prénom sonne dans le couloir plusieurs fois. Je ne m'arrête qu'une fois dans ma chambre, et je m'effondre sur mon lit en larme et exténuer.
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